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L’une des questions théoriques les plus ardues à laquelle on semble ici se confronterconcerne celle du statut de l’implicite. Relève-t-il de l’ordre de l’inconscient, du préconscientde la première topique, de la mémoire involontaire telle que la reprend Vermersch, d’unprocessus d’apprentissage dans la médiation ? Divers processus semblent ainsi à l’œuvre qu’ilfaudrait dissocier et préciser. Seules la poursuite de pratiques qui visent le changement peutpermettre d’éclairer progressivement cette question, tant une situation ne peut se comprendreque dans son déplacement, le passage à une autre situation.• Reprendre les choix du passé.Marthe montre dans la formule qu’elle utilise 1 comment l’événement du divorce, puissa maladie l’amènent à ré-interroger son passé pour remettre en cause les choix faits aumoment du mariage. La démarche est proche sinon similaire à celles entreprises par Maria etJeanne. On perçoit comment le passé est repris et transformé à partir du présent pour servirl’avenir.C’est une proposition similaire que Clot reprend de la conception de Vygotski pourlequel « l’histoire ne concerne pas le passé [mais] est très précisément la transformation dupassé en devenir ou l’échec de cette transformation » (Clot, 2002, p.32). Il faudra reprendre ettravailler cette idée de Vygotski que l’on pourra mettre en balance avec l’énoncé deCastoriadis, pour lequel la cure analytique permet au sujet de « voir le présent du point de vuedu passé à un moment où ce présent, encore à venir, était de part en part contingent », ce quiamène le sujet à se retrouver « comme origine partielle de son histoire » (Castoriadis, 1968,p.50). Il y aurait là deux mouvements différents dans lesquels cependant le sujet « redevientorigine des possibles comme ayant eu une histoire qui a été histoire et non fatalité » (ibid.).On pourra s’interroger également sur la capacité du conseil à susciter l’événement quifavoriserait une reprise de l’histoire et une remise en cause de choix faits antérieurement. Si ledivorce montre une telle dynamique, d’autres situations provoquent probablement unquestionnement du même ordre. A moins qu’il ne s’agisse d’un recours commun à denombreuses situations de crise ? Mais qu'est-ce qui définit alors le moment à reprendre ?On a observé, par exemple, un prêtre abandonner sa fonction et sa vocation à la suitedu décès de sa mère ; tout un chacun peut percevoir la force du lien qui a pu conduire à ce« choix professionnel », puis à sa remise en cause. La psychanalyse nous est, dans ce cas1Lorsqu’elle évoque son « erreur » d’avoir abandonné ses études d’infirmière pour suivre son mari « qui gagnaitbien sa vie ».Numér

précis, d’un recours précieux. Mais pour Marthe, Jeanne et Maria, dans quel cadre peut-onanalyser ce retour, cette reprise du passé ?• Les multiples fonctions du conseiller.Nous avons croisé, au cours des différentes analyses, diverses fonctions remplies par leconseiller que l’on peut rappeler ici sous la forme d’une liste (non limitative) :- aide à l’exploration, à l’explicitation des possibles ;- expert du marché du travail local, des formations disponibles, des acteursinstitutionnels à solliciter, des outils d’orientation et de recherche d’emploi, etc. ;- garant de la réalité du monde du travail et des pratiques de recrutement effectivementmises en œuvre par les entreprises (Patricia, fiche 16) ;- rappel de la vigilance à déployer dans la mise en place des étapes de réalisation duprojet (Bernard) ;- guide pour éviter l’éparpillement et les détours dans la confrontation au métier(Philippe) ;- soutien dans la gestion de l’incertitude (Jeanne), rassurer, positiver, encourager, etc. ;- écoute attentive et compréhensive des problèmes « personnels » (Jeanne et Philippe) ;- relais vers la psychothérapie (Philippe) ;- repère identificatoire (Philippe) ;- intervenant psychosociologique ;- …Cette liste, tirée de la pratique, montre à elle seule qu’on ne peut être uniquementpsychologue ou expert ou formateur (voire promoteur du « discours de la consolation » quiviendrait aider le consultant à accepter sa situation (Frémontier, cité par Huteau, 1984,p.457)). La diversité du public et la multiplicité des situations des consultants nécessitent quele professionnel puisse tenir des rôles très différents 1 et mobiliser des référents théoriques etdes techniques d’entretien variés. Il s’agit bien d’un métier spécifique dont la complexité a étélargement illustrée. Si les COP (Conseiller d’Orientation Psychologues) ont pu accéder, avec1Boursier (1999, p.315) signale les avantages d’un travail en réseau, démarche qui demeure toutefoisinsuffisamment favorisée par les diverses institutions : « Le conseiller développe son intervention au sein d’unenvironnement social qui peut prendre le relais pour certaines demandes particulières. Cela suppose une bonneconnaissance des réseaux locaux et une réelle synergie avec d’autres professionnels (assistants sociaux,responsables d’entreprises, formateurs, …) ». Liétard (1999, p.124) en vient, pour sa part, vues les diversesfonctions remplies par le conseiller, à s’interroger sur l’avenir de la profession qui pourrait se trouver éclatéeentre plusieurs professionnels : la « formation critique des adultes, dont l’orientation continue constitue une desformes […] suppose une approche plurielle et une compétence d’équipe ».Numér

précis, d’un recours précieux. Mais <strong>pour</strong> Marthe, Jeanne et Maria, dans quel cadre peut-onanalyser ce retour, cette reprise du passé ?• Les multiples fonctions du conseiller.Nous avons croisé, au cours des différentes analyses, diverses fonctions remplies par leconseiller que l’on peut rappeler ici sous la forme d’une liste (non limitative) :- aide à l’exploration, à l’explicitation des possibles ;- expert du marché du travail local, des formations disponibles, des acteursinstitutionnels à solliciter, des outils d’<strong>orientation</strong> et de recherche d’emploi, etc. ;- garant de la réalité du monde du travail et des pratiques de recrutement effectivementmises en œuvre par les entreprises (Patricia, fiche 16) ;- rappel de la vigilance à déployer dans la mise en place des étapes de réalisation duprojet (Bernard) ;- guide <strong>pour</strong> éviter l’éparpillement et les détours dans la confrontation au métier(Philippe) ;- soutien dans la gestion de l’incertitude (Jeanne), rassurer, positiver, encourager, etc. ;- écoute attentive et compréhensive des problèmes « personnels » (Jeanne et Philippe) ;- relais vers la psychothérapie (Philippe) ;- repère identificatoire (Philippe) ;- intervenant psychosociologique ;- …Cette liste, tirée de la pratique, montre à elle seule qu’on ne peut être uniquementpsychologue ou expert ou formateur (voire promoteur du « discours de la consolation » quiviendrait aider le consultant à accepter sa situation (Frémontier, cité par Huteau, 1984,p.457)). La diversité du public et la multiplicité des situations des consultants nécessitent quele professionnel puisse tenir des rôles très différents 1 et mobiliser des référents théoriques etdes techniques d’entretien variés. Il s’agit bien d’un métier spécifique dont la complexité a étélargement illustrée. Si les COP (Conseiller d’Orientation Psychologues) ont pu accéder, avec1Boursier (1999, p.315) signale les avantages d’un travail en réseau, démarche qui demeure toutefoisinsuffisamment favorisée par les diverses institutions : « Le conseiller développe son intervention au sein d’unenvironnement social qui peut prendre le relais <strong>pour</strong> certaines demandes particulières. Cela suppose une bonneconnaissance des réseaux locaux et une réelle synergie avec d’autres professionnels (assistants sociaux,responsables d’entreprises, formateurs, …) ». Liétard (1999, p.124) en vient, <strong>pour</strong> sa part, vues les diversesfonctions remplies par le conseiller, à s’interroger sur l’avenir de la profession qui <strong>pour</strong>rait se trouver éclatéeentre plusieurs professionnels : la « formation critique des adultes, dont l’<strong>orientation</strong> continue constitue une desformes […] suppose une approche plurielle et une compétence d’équipe ».Numér

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