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• Les références aux ouvriers et les interventions du conseiller.Philippe montre une tendance à projeter son propre malaise sur la sphère des relationsprofessionnelles. On peut rapprocher, dans ce cadre, les deux passages dans lesquels il faitpart des conflits entre services : « entre les cadres et les ouvriers » (2 e entretien), puis entre lemédiateur social et les services administratifs (6 e entretien).Dans le premier cas, j’interroge Philippe pour tenter de déconstruire cette partimaginaire dans ce système explicatif, repérable notamment par la reprise du signifiant« bulle » à propos des relations entre salariés. Suite à mes interventions, il admettra que saconnaissance des entreprises est limitée, et poursuit sur ses problèmes personnels, ce qui tendà confirmer qu’il perçoit quelque peu la part projective de ses explications du fonctionnementdes entreprises. Voici l’essentiel de ce passage :- Voilà, j’ai un peu regardé les fiches métiers, mais bon je ne sais pas trop. Je suisvraiment dans l’incertitude. Ça vient certainement du fait que je suis trop dans mabulle. J’essaie d’aller vers les autres, mais je n’y arrive pas très bien …(Plus loin) Dans les entreprises, il y a des problèmes de relation entre les cadres et les ouvriers ;ils ne se comprennent pas très bien et communiquent mal. Ceux qui font les plansdans les bureaux, il arrive que les machines ne peuvent produire ce qu’ils prévoientparce qu’ils ne communiquent pas assez avec les ouvriers. Et puis, il y a ceux quipassent, qui ne disent même pas bonjour. Chacun est dans sa bulle et ça coûte del’argent à l’entreprise. Tout ça, c’est de l’énergie perdue.- Ce sont des cas qui existent, mais les entreprises produisent cependant beaucoupd’objets, donc en grande partie ça marche !?- Oui, oui, mais chacun est dans trop dans sa bulle.[J’explique (comme lors du 1er entretien) qu’on peut dissocier les problèmes. […] Il apeut-être peur de l’entreprise, car il ne la connaît pas vraiment !?]- Oui, vous avez sans doute raison, je mélange tout. J’ai très peu été dans lesentreprises, quelques stages, et mes problèmes viennent peut-être que je me suisrenfermé sur moi-même. …Dans le sixième entretien, je ne relève pas sa remarque, mais je tente de banaliser lesconflits entre services pour éviter une focalisation sur ce sujet :- Quand je joue avec Nouna, le Polonais, il y a souvent le médiateur social qui passeet il discute avec lui. […] Je l'ai croisé un jour à la cité administrative ; ça faisaitdrôle de le voir là, dans les bureaux. On s'imagine les bureaux, c'est surtout de laNumér

paperasse. Ça ne doit pas être facile avec les autres services ; chacun essaie de tirerla couverture à soi et ils ne doivent pas très bien s'entendre.- Oui, il y a toujours des histoires entre différents services.- A propos, je voulais vous demander quelque chose. Pour le BAFA, …Le thème du métier d’ouvrier réapparaît dans le quatrième entretien à propos de laprofession d’Ouvrier en Espaces Verts. Avant d’explorer les aspects de cette profession, jefais une intervention particulière :- Oui, on va étudier ça. Vous m'aviez dit que votre père était ouvrier, je crois. Maisvous, vous êtes plutôt technicien, vous avez fait un BTS, même si vous ne l'avezpas eu, vous avez le niveau. Cela entraîne une autre culture. Vous êtes passé par là,c'est votre chemin.Mes propos sont liés à ma connaissance des travaux de De Gaulejac sur la Névrose declasse. Le jeune homme que j’ai devant moi est clairement distancié d’une culture ouvrière :tout montre qu’il ne la connaît pas et ne pourrait aisément s’y intégrer. J’interprèteimmédiatement (suite aux éléments apparus dans les entretiens précédents), son désir dedevenir ouvrier (d’espaces verts), comme un signe de l’attachement à son père (voire à sonbeau-père), et je décide de tenter de lui faire percevoir ce lien et que son chemin passeéventuellement ailleurs.Est-ce que je fais interférer par là des notions théoriques dans mon travail clinique ?C’est fort possible. Il m’a semblé nécessaire de poser une parole sur cette prise de l’imaginairedans le choix du métier. Cette parole a-t-elle porté ? Cela est impossible à évaluer. La pistedes espaces verts est délaissée quand Philippe découvre la dimension physique du travail. Lorsde l’entretien suivant, le même lien émerge, encore plus nettement, par l’intermédiaire de laSNCF (où a travaillé le père). Je n’interviens pas, et cette orientation est abandonnéeégalement. Peut-être, avant de pouvoir poursuivre son cheminement, Philippe a-t-il dû fairepart de son attachement à son père ?• L’ambivalence dans les relations aux parents.Ce père lui a cruellement manqué. C’est la raison pour laquelle j’encourage Philippe aentreprendre un travail thérapeutique. Ce silence du père donne à cette image absente unpotentiel d’attirance qui me paraît dangereux. Il se repère, plus encore que dans l’évocation duthème de la SNCF, dans l’émotion qui l’accompagne : « Je me suis dit : "Mais oui, j'aurais dûy penser : la SNCF !" Ça me paraissait évident, j'ai failli en pleurer ! … » (5 e entretien). C’estde l’amour qu’il témoigne à ce père absent qu’il voudrait pleurer.Numér

• Les références aux ouvriers et les interventions du conseiller.Philippe montre une tendance à projeter son propre malaise sur la sphère des relationsprofessionnelles. On peut rapprocher, dans ce cadre, les deux passages dans lesquels il faitpart des conflits entre services : « entre les cadres et les ouvriers » (2 e entretien), puis entre lemédiateur social et les services administratifs (6 e entretien).Dans le premier cas, j’interroge Philippe <strong>pour</strong> tenter de déconstruire cette partimaginaire dans ce système explicatif, repérable notamment par la reprise du signifiant« bulle » à propos des relations entre salariés. Suite à mes interventions, il admettra que saconnaissance des entreprises est limitée, et <strong>pour</strong>suit sur ses problèmes personnels, ce qui tendà confirmer qu’il perçoit quelque peu la part projective de ses explications du fonctionnementdes entreprises. Voici l’essentiel de ce passage :- Voilà, j’ai un peu regardé les fiches métiers, mais bon je ne sais pas trop. Je suisvraiment dans l’incertitude. Ça vient certainement du fait que je suis trop dans mabulle. J’essaie d’aller vers les autres, mais je n’y arrive pas très bien …(Plus loin) Dans les entreprises, il y a des problèmes de relation entre les cadres et les ouvriers ;ils ne se comprennent pas très bien et communiquent mal. Ceux qui font les plansdans les bureaux, il arrive que les machines ne peuvent produire ce qu’ils prévoientparce qu’ils ne communiquent pas assez avec les ouvriers. Et puis, il y a ceux quipassent, qui ne disent même pas bonjour. Chacun est dans sa bulle et ça coûte del’argent à l’entreprise. Tout ça, c’est de l’énergie perdue.- Ce sont des cas qui existent, mais les entreprises produisent cependant beaucoupd’objets, donc en grande partie ça marche !?- Oui, oui, mais chacun est dans trop dans sa bulle.[J’explique (comme lors du 1er entretien) qu’on peut dissocier les problèmes. […] Il apeut-être peur de l’entreprise, car il ne la connaît pas vraiment !?]- Oui, vous avez sans doute raison, je mélange tout. J’ai très peu été dans lesentreprises, quelques stages, et mes problèmes viennent peut-être que je me suisrenfermé sur moi-même. …Dans le sixième entretien, je ne relève pas sa remarque, mais je tente de banaliser lesconflits entre services <strong>pour</strong> éviter une focalisation sur ce sujet :- Quand je joue avec Nouna, le Polonais, il y a souvent le médiateur social qui passeet il discute avec lui. […] Je l'ai croisé un jour à la cité administrative ; ça faisaitdrôle de le voir là, dans les bureaux. On s'imagine les bureaux, c'est surtout de laNumér

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