SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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personnels. Ceux-ci demeurent toutefois particulièrement prégnants : « Il faut que je repassechez le médecin : j’ai des picotements dans la main et je ne sais pas ce que c’est ! »Il s’agit, dans l’autre exemple (fiche 5), d’un homme de 43 ans, 3 enfants qui adémissionné de son poste de responsable en logistique, car « il fallait absolument trouver unesolution, c'était plus possible », il allait « y laisser (sa) santé ». Dynamique, il ne retrouve pasde poste équivalent, les employeurs privilégiant « des jeunes, avec au moins un BTS (et quipourtant) ne connaissent pratiquement rien au métier et au secteur, ils ne savent pas ce quec'est de gérer un entrepôt ». Il a reçu récemment un courrier de l’ANPE lui stipulant que la finde son indemnisation était rapprochée de six mois. Il lui reste ainsi six semaines d’indemnités.Il accepte alors précipitamment un poste de commercial de produits surgelés auprès desparticuliers pour une société dans laquelle son frère tient un poste de responsabilité dans uneautre région. Il continuera à venir me voir pendant la phase de démarrage. Il passe en coup devent au cours de la journée, entre deux clients, car il commence sa tournée dès 8 heures pourfinir à 22 h, « avec encore les papiers à remplir ». Il a l’air dépité, mais il faut tenir … Notrehistoire nationale montrera qu’il fit partie de ceux que l’on nomma ultérieurement les« recalculés ». Pris par l’urgence d’assurer un revenu à sa famille, il n’a pu achever laréflexion commencée dans la démarche d’orientation.Le soutien dans la gestion des situations angoissantes fait partie des attributions duconseiller. Avec Jeanne, il me faut l’amener à dissocier les divers registres : je la renvoie versson avocat, vers la Sécurité sociale, etc. Si on l’écoutait, il nous faudrait prendre les rôles deconseiller juridique, fiscal, en assurance, etc.Elle parvient néanmoins à scinder les problèmes et à les résoudre au fur et à mesureaprès sa prise de décision. La dimension éducative est peu présente tout au long del’accompagnement. La demande de Jeanne se situe moins dans un choix de métier que dansl’élaboration d’une étape de sa vie, à l’instar de la jeune femme rencontrée par Chauvet :« une jeune dame qui venait pour savoir comment gérer au mieux sa carrière m’a dit : "Je suisvenue avec des questions … je repars avec une autre … mais je crois que c’est la bonne …"Sa nouvelle question était : "Et mon enfant, quand est-ce que je le fais ?" » (Chauvet, 1997,p.149).Numér

13.4. Conclusion.L’analyse proposée se révèle riche en références théoriques ainsi qu’en explorationsprécises de passages décisifs, et l’on ne reprendra pas ici l’ensemble en détails. Les pointsimportants doivent néanmoins être rappelés.Jeanne fait part de son désir d’être cadrée, mais la bonne volonté d’un conseiller nepeut parvenir à canaliser une angoisse qui multiplie les pistes d’orientation possibles. Elleéprouve ainsi beaucoup de mal à intégrer les remarques du professionnel qui tente de serassurer lui-même en suggérant des solutions qu’il juge judicieuses. Il n’entend pas que lachose est dite, mais cette surdité permet à Jeanne de poursuivre sa quête. Il faut rappeler,comme je l’ai indiqué dans l’exposé de la partie méthodologique, que nous avons, pour notrepart, accès à l’ensemble des entretiens et des informations, alors que le conseiller n’y accède,lui, que partiellement et progressivement ; son professionnalisme n’est pas de prédire ou dedeviner le choix qui va résulter, mais de permettre au consultant de déployer sa parole dansl’objectif d’une formulation de l’implicite.Jeanne n’a jamais mis en action son idéal d’aider les gens, elle n’a pas effectué destage dans une association. Nous avons vu que cette part idéalisée se trouvait rattachée à savie antérieure au mariage. C’est cette vie qu’elle explore par son voyage dans le Sud, maisaussi par les évocations auxquelles elle procède devant moi. Tout comme Marthe et Maria,Jeanne en vient à ré-interroger ses choix d’avant le mariage et retrouve des valeurs et desidéaux d’une époque dont elle s’aperçoit finalement qu’elle est révolue. La proposition de sonamie de travailler dans l’immobilier et de loger dans le studio attenant à la maison aaujourd’hui bien plus de sens que la galère de ses amis de l’époque.Nous avons vu comment le thème du départ se prépare et émerge peu à peu dans desexpressions connotées : diplôme au niveau national, vivre à 1000 km d’ici, le sac sur lesgenoux, etc. On a pu apprécier les dynamiques données par la consultante elle-même aux 3 e et4 e entretiens, indiquant la part d’autonomie à lui laisser pour tenter de favoriser la prise deconscience d’un désir qui cherche à se dire. Les évocations des souvenirs du Sud ainsi que sonvoyage préparent le mouvement du 4 e entretien auquel participent les émotions : celles liéesau Sud, mais également l’estomac noué la veille chez B., la certitude de « crever » 1 si elle ydemeure, etc. Cette rencontre démarre ainsi sur la perspective de rester chez B. et s’achève surcelle de quitter la région, après avoir saisi qu’il n’y avait plus rien à faire ici.1A la manière dont l’émotion participe à l’émergence du sens chez Patricia. On y reviendra en conclusion.Numér

13.4. Conclusion.L’analyse proposée se révèle riche en références théoriques ainsi qu’en explorationsprécises de passages décisifs, et l’on ne reprendra pas ici l’ensemble en détails. Les pointsimportants doivent néanmoins être rappelés.Jeanne fait part de son désir d’être cadrée, mais la bonne volonté d’un conseiller nepeut parvenir à canaliser une angoisse qui multiplie les pistes d’<strong>orientation</strong> possibles. Elleéprouve ainsi beaucoup de mal à intégrer les remarques du professionnel qui tente de serassurer lui-même en suggérant des solutions qu’il juge judicieuses. Il n’entend pas que lachose est dite, mais cette surdité permet à Jeanne de <strong>pour</strong>suivre sa quête. Il faut rappeler,comme je l’ai indiqué dans l’exposé de la partie méthodologique, que nous avons, <strong>pour</strong> notrepart, accès à l’ensemble des entretiens et des informations, alors que le conseiller n’y accède,lui, que partiellement et progressivement ; son professionnalisme n’est pas de prédire ou dedeviner le choix qui va résulter, mais de permettre au consultant de déployer sa parole dansl’objectif d’une formulation de l’implicite.Jeanne n’a jamais mis en action son idéal d’aider les gens, elle n’a pas effectué destage dans une association. Nous avons vu que cette part idéalisée se trouvait rattachée à savie antérieure au mariage. C’est cette vie qu’elle explore par son voyage dans le Sud, maisaussi par les évocations auxquelles elle procède devant moi. Tout comme Marthe et Maria,Jeanne en vient à ré-interroger ses choix d’avant le mariage et retrouve des valeurs et desidéaux d’une époque dont elle s’aperçoit finalement qu’elle est révolue. La proposition de sonamie de travailler dans l’immobilier et de loger dans le studio attenant à la maison aaujourd’hui bien plus de sens que la galère de ses amis de l’époque.Nous avons vu comment le thème du départ se prépare et émerge peu à peu dans desexpressions connotées : diplôme au niveau national, vivre à 1000 km d’ici, le sac sur lesgenoux, etc. On a pu apprécier les dynamiques données par la consultante elle-même aux 3 e et4 e entretiens, indiquant la part d’autonomie à lui laisser <strong>pour</strong> tenter de favoriser la prise deconscience d’un désir qui cherche à se dire. Les évocations des souvenirs du Sud ainsi que sonvoyage préparent le mouvement du 4 e entretien auquel participent les émotions : celles liéesau Sud, mais également l’estomac noué la veille chez B., la certitude de « crever » 1 si elle ydemeure, etc. Cette rencontre démarre ainsi sur la perspective de rester chez B. et s’achève surcelle de quitter la région, après avoir saisi qu’il n’y avait plus rien à faire ici.1A la manière dont l’émotion participe à l’émergence du sens chez Patricia. On y reviendra en conclusion.Numér

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