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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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cours des rencontres précédentes, Jeanne avait préparé et balisé le terrain de cette décision.Elle a <strong>pour</strong>suivi sa démarche en consultant entre temps son avocate, et les éléments sontmaintenant disponibles. Elle ne parvient <strong>pour</strong>tant pas à se le formuler ; c’est en l’exposant àl’adresse d’un autre que les choses vont s’éclaircir dans un mouvement dialogique qui veutqu’on « ne parle jamais de soi-même et des autres qu’en parlant avec soi-même et avec lesautres » (Clot, Faïta, 2000, p.20). Le conseiller utilise la « compréhension active » (Clot) qui,ici, ne tente pas de poser « des questions nouvelles » (Clot, 1999, p.141), mais émet des avis(ce ne sont pas des gens dans le besoin, elle a des compétences relationnelles) interprétéscomme des confirmations par Jeanne. En exprimant, par ses énumérations successives, lesnouveaux enjeux de la situation, elle sort d’un « tête à tête avec le réel » qui l’empêchait deconcevoir ce réel dans sa nouveauté.Clot, centré sur la clinique de l’activité, souligne que « l’évocation des opérationsvécues ne peut pas être un simple rappel d’événements passés indépendants des intentionsprésentes du sujet à l’égard des autres et de lui-même, même à son insu » (ibid., p.147). Etl’intention de Jeanne, ici, est qu’on lui dise qu’elle peut partir ; c’est ainsi qu’elle comprendmes interventions. Le dialogue en tant qu’ « action sur l’action qui transforme l’expériencevécue en moyen de vivre une autre expérience » (ibid., p.149) va faire basculer le réel ouvrantsur des possibles inattendus. La perspective de réintégrer B. « s’éloigne de plus en plus », etd’ailleurs Jeanne sait qu’elle ne <strong>pour</strong>rait y demeurer sans « crever », le déménagement serainévitable et Jeanne s’en trouve transportée en amont de ses choix qui perdent en évidence<strong>pour</strong> retrouver un caractère optionnel comme autant de bifurcations à interroger. Commel’indiquait le professeur de philosophie, « au moment où on l’énonce, on voit que d’autreschoses seraient possibles » (ibid., p.207). L’option qui subsiste s’impose alors comme uneradicale évidence : « je n’ai plus rien à faire ici ».Dans la suite de l’entretien, je mets Jeanne en garde devant les risques d’une grandeproximité de vie avec son amie dans le Sud, puis nous reparlons des associations. Elle a rangéses affaires et se prépare à partir, lorsqu’elle s’arrête et procède à la synthèse de notrerencontre.[Elle s'apprête à partir, et revient sur B.]- Je me suis vraiment sentie mal, hier, chez B…, j'en avais l'estomac noué. De meretrouver dans ce bloc de béton au milieu de tous ces pingouins qui sont là [elleimite une façon de marcher hautaine] … Mais ils s'y sentent mal aussi, seulementils n'arrivent pas à partir, c'est une cage dorée, ils sont pris dans un piège deconfort. Moi, ce qu'il me faut, c'est vraiment qu'on me pousse dehors, il faut qu'onNumér

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