SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...
SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ... SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...
1. Jeanne rapporte, dans un premier temps, ce qu’elle a retiré de son expédition : elleest allée rencontrer des amis « de l’époque », « des anciens soixante-huitards, en fait » et a pus’apercevoir de leur « galère » ; « ça (lui) a remis les idées en place ». Elle en conclut qu’ellene va ni « quitter chez B. », ni « quitter la région comme ça, c’est trop risqué » (sans argent).2. On retrouve plus loin la question du diplôme « qui compte sur le plan national (etqui) pourrait servir », indiquant par cette expression (« national ») la vivacité du désir departir.3. Vient ensuite l’idée qui tracasse Jeanne de faire vivre sa fille loin de sonpère : « Quelqu'un m'a dit que ce n'était pas bien que son père soit à 1000 Km, que ce n'étaitpas bon pour elle … Mais en même temps, il y a bien d'autres gens qui vivent comme ça ! ».4. Une autre personne lui a dit de rester chez B., mais cette perspective lui paraîtinsupportable : « Un ami m'a dit : "Mais tu fais tes 10 ans chez B. jusqu'à 65 ans, et puis c'esttout !" Mais, moi, si je reste là-bas, je vais crever. Intérieurement, je vais crever. Je ne peuxpas rester ».5. Et Jeanne conclut l’entretien sur le passage que nous avons déjà cité, mais qui vautd’être ici rappelé :- Et je veux quand même quitter la région. En 15 ans, j'ai fait le tour. Mais je veuxpartir formée, et aller au soleil, mais en étant prête. Je ne vais pas chercher unemploi ici et recommencer ailleurs, ce serait trop compliqué. Et c'est pour celaqu'un diplôme reconnu au niveau national peut me servir. Sinon comment je ferai :sans diplôme, avec un ego réduit à la taille d'un petit pois ?[Elle range ses affaires et se prépare à partir. Je lui parle des gens aisés, de leurmilieu qu'elle a peut-être l'habitude de fréquenter, de son potentiel relationnel. Ladiscussion se poursuit et elle garde son sac sur ses genoux.]Jeanne commence par accepter la fatalité de devoir rester, posée dans le contexte desamis « de l’époque » qui « galèrent ». Ça remet « les idées en place », voilà une chose quiparaît éclaircie. L’idée du départ revient néanmoins dans les formulations du diplôme nationalqui persiste en tant qu’atout nécessaire, et dans celle du scrupule à ce que sa fille habite « à1000 km. » de son père. Cette dernière considération trouve pourtant une justification dans lefait que « bien d’autres gens vivent comme ça ! ».La suggestion de rester chez B. encore 10 ans, émise par un ami, vient, en ce qu’elleapparaît comme effrayante, contrebalancer la crainte de quitter (B. et la région). Laperspective de s’installer dans « ce panier de crabes » se révèle mortifère et totalementintolérable ; l’expression est forte et s’accompagne d’émotion : « je vais crever … ». LaNumér
tension qui en résulte a le mérite d’amener un éclaircissement : il est impossible de resterlongtemps chez B., et Jeanne en tire ultérieurement la conclusion qui s’impose, elle veut« quand même quitter la région ». Il lui faut encore une assurance supplémentaire : le diplôme.A partir de là, la chose est dite, l’ensemble s’est lié, elle range ses affaires (et le conseillerpoursuit …).Bien sûr, cette issue, si elle a été exprimée, demeure encore une possibilité parmid’autres ; Jeanne n’a pas décidé expressément de cette solution. En posant son sac sur sesgenoux, elle signifie toutefois que pour elle la rencontre est achevée, et l’on peut constater aposteriori qu’elle y a probablement trouvé ce qu’elle y cherchait. Tous ces éléments sont misen évidence rétrospectivement dans l’analyse détaillée ; dans le cours de l’action, il n’est pastoujours aisé de repérer, parmi toutes les pistes possibles, celle qui sera privilégiée. Cela n’estpas dramatique dans la mesure où le conseiller laisse la latitude nécessaire au consultant pourqu’il puisse explorer largement les diverses possibilités. Il ne s’agit pas de chercher à devinerle choix qui en résultera pour se muer en bon prévisionniste. Si je me montre particulièrementmaladroit à entendre ce qui se prépare, cela ne dessert en rien le cheminement de Jeanne, car ilfaudra qu’elle puisse l’éclaircir pour elle-même ; peut-être aussi, me suis-je laissé aveugler parle début de l’entretien qui montrait une décision qui semblait ferme : elle ne peut partir galérercomme ses amis de l’époque. Mon intervention concernant le lobbying introduit néanmoins,en toute fin d’entrevue, une indication qu’elle va retenir et sur laquelle elle s’appuiera : ellepossède des compétences relationnelles.• L’explicitation du départ et la modification du réel.Le quatrième entretien montre une dynamique d’ensemble par laquelle les choses semettent en place. On y trouve suffisamment d’indices qui permettent, en fait, d’inférer que laperspective du départ a « mûri » et que Jeanne a déjà rassemblé des informations qui viennentconfirmer cette possibilité. C’est le cas notamment avec l’avocate à laquelle elle en a parlé etqui lui a répondu que « ça devrait aller aussi ». La proposition de son amie de la rejoindre dansle Sud, Jeanne y a « repensé » ; on y entend donc qu’elle avait été faite antérieurement, maisnon retenue, probablement parce que Jeanne était en poste chez B. Elle va s’apercevoir au filde la rencontre que les données ont changé ; mais pour cela il a fallu les « lister », lesexprimer, les « extérioriser », les évaluer.Chez B., tout d’abord, la perspective de réintégration dans l’entreprise « s’éloigne, ças’éloigne d’ailleurs de plus en plus ». Jeanne a par conséquent pris contact avec lesNumér
- Page 293 and 294: Si « les mots font l’amour », c
- Page 295 and 296: 12. Patricia : « on ne passe pas s
- Page 297 and 298: elie ces techniques anciennes à l
- Page 299 and 300: Elle s’excuse en arrivant : sa s
- Page 301 and 302: obtenir la licence, et elle aurait
- Page 303 and 304: dans son entourage y ont probableme
- Page 305 and 306: sens, celui de vendeuse n’en véh
- Page 307 and 308: ainsi replacer Patricia face à la
- Page 309 and 310: - C'est intéressant ce que vous di
- Page 311 and 312: - Finalement, ça ne m'étonne pas
- Page 313 and 314: Cette attitude de dénigrement alli
- Page 315 and 316: elle « pourrait » se « débrouil
- Page 317 and 318: leur intégrité ? Sans que la rép
- Page 319 and 320: parler d’elle-même. Cette réali
- Page 321 and 322: et le transfert sur le conseiller s
- Page 323 and 324: 13. Jeanne : « je n'ai plus rien
- Page 325 and 326: totalement aberrant. Elle a bien «
- Page 327 and 328: elle ne les a pas envoyées, par ex
- Page 329 and 330: lequel elle a discuté dans le trai
- Page 331 and 332: elle pourra apporter un contrat de
- Page 333 and 334: discutaient « comme si elle était
- Page 335 and 336: délégué « qui s’occupe des te
- Page 337 and 338: « je me [sic] perçois très bien
- Page 339 and 340: Je dois à d’autres moments m’i
- Page 341 and 342: davantage à le rassurer lui-même
- Page 343: pour pouvoir décider de partir, av
- Page 347 and 348: cours des rencontres précédentes,
- Page 349 and 350: l’autonomie d’un mouvement impu
- Page 351 and 352: s’apercevoir que ce n’est pas c
- Page 353 and 354: - J'arrivais chez elle, "ça va ?"
- Page 355 and 356: maintenant et supporter son refus p
- Page 357 and 358: 13.4. Conclusion.L’analyse propos
- Page 359 and 360: 14. Philippe : « je suis trop dans
- Page 361 and 362: qu’il fallait dissocier les deux.
- Page 363 and 364: Je lui suggère que c’est peut-ê
- Page 365 and 366: Il acquiesce en confirmant qu’à
- Page 367 and 368: de rencontres n’est pas défini,
- Page 369 and 370: personnes entreprendre elles-mêmes
- Page 371 and 372: auprès de nombreux interlocuteurs,
- Page 373 and 374: Il me fait part de son appréhensio
- Page 375 and 376: suivi et les difficultés rencontr
- Page 377 and 378: cependant pas une « lecture "horiz
- Page 379 and 380: J’ai été contraint de lui tél
- Page 381 and 382: à partir de signifiants propres qu
- Page 383 and 384: s’utiliser dans l’entretien d
- Page 385 and 386: paperasse. Ça ne doit pas être fa
- Page 387 and 388: - Bof ! Pas grand chose ! Elle a qu
- Page 389 and 390: autrement, si elle s’était occup
- Page 391 and 392: - Ah, c'est très bien, vous avez d
- Page 393 and 394: demeure contenue par toutes ces acc
1. Jeanne rapporte, dans un premier temps, ce qu’elle a retiré de son expédition : elleest allée rencontrer des amis « de l’époque », « des anciens soixante-huitards, en fait » et a pus’apercevoir de leur « galère » ; « ça (lui) a remis les idées en place ». Elle en conclut qu’ellene va ni « quitter chez B. », ni « quitter la région comme ça, c’est trop risqué » (sans argent).2. On retrouve plus loin la question du diplôme « qui compte sur le plan national (etqui) <strong>pour</strong>rait servir », indiquant par cette expression (« national ») la vivacité du désir departir.3. Vient ensuite l’idée qui tracasse Jeanne de faire vivre sa fille loin de sonpère : « Quelqu'un m'a dit que ce n'était pas bien que son père soit à 1000 Km, que ce n'étaitpas bon <strong>pour</strong> elle … Mais en même temps, il y a bien d'autres gens qui vivent comme ça ! ».4. Une autre personne lui a dit de rester chez B., mais cette perspective lui paraîtinsupportable : « Un ami m'a dit : "Mais tu fais tes 10 ans chez B. jusqu'à 65 ans, et puis c'esttout !" Mais, moi, si je reste là-bas, je vais crever. Intérieurement, je vais crever. Je ne peuxpas rester ».5. Et Jeanne conclut l’entretien sur le passage que nous avons déjà cité, mais qui vautd’être ici rappelé :- Et je veux quand même quitter la région. En 15 ans, j'ai fait le tour. Mais je veuxpartir formée, et aller au soleil, mais en étant prête. Je ne vais pas chercher unemploi ici et recommencer ailleurs, ce serait trop compliqué. Et c'est <strong>pour</strong> celaqu'un diplôme reconnu au niveau national peut me servir. Sinon comment je ferai :sans diplôme, avec un ego réduit à la taille d'un petit pois ?[Elle range ses affaires et se prépare à partir. Je lui parle des gens aisés, de leurmilieu qu'elle a peut-être l'habitude de fréquenter, de son potentiel relationnel. Ladiscussion se <strong>pour</strong>suit et elle garde son sac sur ses genoux.]Jeanne commence par accepter la fatalité de devoir rester, posée dans le contexte desamis « de l’époque » qui « galèrent ». Ça remet « les idées en place », voilà une chose quiparaît éclaircie. L’idée du départ revient néanmoins dans les formulations du diplôme nationalqui persiste en tant qu’atout nécessaire, et dans celle du scrupule à ce que sa fille habite « à1000 km. » de son père. Cette dernière considération trouve <strong>pour</strong>tant une justification dans lefait que « bien d’autres gens vivent comme ça ! ».La suggestion de rester chez B. encore 10 ans, émise par un ami, vient, en ce qu’elleapparaît comme effrayante, contrebalancer la crainte de quitter (B. et la région). Laperspective de s’installer dans « ce panier de crabes » se révèle mortifère et totalementintolérable ; l’expression est forte et s’accompagne d’émotion : « je vais crever … ». LaNumér