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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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et le transfert sur le conseiller soutient ce mouvement par la légitimité qu’elle lui accorde. Elleaccepte d’apprendre par son intermédiaire et apprécie ses explications comme si ellesémanaient d’un enseignant valorisé <strong>pour</strong> son savoir et sa sollicitude.La deuxième partie de l’analyse a souligné l’attitude hautaine de Patricia à l’égard decertaines catégories de salariés (agents des administrations, vendeuses, etc.). Elle saitnéanmoins retirer des bénéfices et des plaisirs personnels des agents qu’elle dénigre parailleurs. Elle fait part d’exigences envers les autres qu’elle ne s’applique pas à elle-même, etémet des formes de rationalisations généralisatrices qui opèrent comme projections de sonpropre malaise sur le fonctionnement social. L’ensemble de ces expressions de soi servent àPatricia de défense face à ce qu’elle ressent comme une menace de déclassement et face àl’image dégradée d’elle-même que lui renvoie son entourage. J’ai rappelé que de Gaulejac aamplement travaillé sur cette question.La difficulté de Patricia à prendre sa vie en main a été reliée à son histoire personnelle,mais également à sa situation présente. Sa rente d’orpheline a favorisé le report de saconfrontation à la réalité sociale du travail, ainsi qu’une attente démesurée d’une interventionextérieure, à l’image de cet « argent qui tombe du ciel ». Sa sœur qui a réussi se présentecomme un modèle (ou une concurrente) inatteignable, alimentant, par la position qui lui estconférée, un sentiment de déréliction observé dans d’autres circonstances par les sociologues.L’attente d’une intervention providentielle et la passivité se trouvent ainsi mises en relationavec l’impossibilité actuelle de réaliser un projet porteur d’un sens acceptable par le sujet.J’ai proposé de considérer le 7 e entretien comme un discours émotionneld’exaspération, fréquemment rencontré chez les chômeurs. Le chômage intervient ici commeun mode de sollicitation de discours qui varient en fonction du contexte social, mais <strong>pour</strong>tantproduits à partir de la même réalité : le tête à tête avec son réel subjectif et l’impossibilité desortir de soi <strong>pour</strong> participer à une œuvre collective.Le mouvement impulsé chez Patricia au cours de l’accompagnement présente unefragilité certaine, dans la mesure où peu d’actions ont été entreprises <strong>pour</strong> confirmerl’explicitation du sens d’un travail dans le domaine commercial ; on sait toutefois qu’elledispose d’autres ressources. La seconde partie de l’analyse apporte un nouvel éclairage surl’émergence du mobile formulé : celle-ci s’effectue suite à l’expression émotionnelle commeune sorte de contre-pied brutal à tous les refus du monde professionnel auxquels le sujet s’esttrouvé confronté, comme s’il trouvait maintenant des ressources en lui-même <strong>pour</strong> éclairer lesvoies du possible. On ne peut ici qu’en prendre acte <strong>pour</strong> envisager d’y revenir dans le cadrede recherches ultérieures.Numér

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