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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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la complexité de leurs fonctions en les rabattant sur une seule dimension. L’enveloppeidentitaire qu’elles constituent se présente au conseiller comme une carapace difficile àentrouvrir sur le monde, du fait même de son caractère défensif.Declerck souligne, lui aussi, que dans les diverses formes d'aide dont dépend lebénéficiaire (argent, hébergement, soins, etc.), « sa parole est constamment sollicitée. Le récitdes malheurs constitue une monnaie d'échange symbolique dans les interactionssoignants/soignés. […] Les sujets à qui l'on demande de "se raconter" à tout bout de champ ensouffrent. [...] Le sujet s'épuise et s'égare dans cette sursollicitation de ses raisons et de sonhistoire. […] Pour se protéger de l'hémorragie discursive et identitaire qui les guette, les sujetsfabriquent une variante de récit autobiographique si désinvesti qu'ils peuvent en user avec unminimum de souffrance. Il s'agit de véritables récits-écrans. Le sujet s'y cache et s'y perd.Comme les souvenirs-écrans, ces histoires conservent une vague trace du vécu, masquée d'uneapparente banalisation ».On comprend mieux, suite à l’ensemble de ces considérations, les fonctions et lesmécanismes de constitution de ces récits de parcours présentés par les habitués de l’aidesociale. Construits souvent à partir des interactions avec les intervenants sociaux, à traversune sursollicitation 1 des raisons de leur situation, ils présentent une apparence de banalité,d’explication « naturalisée » des événements intervenus dans la vie et qui opère commedéfense.Rémi indique lors de notre dernière rencontre : « Oui, ne vous en faites pas, je lesconnais à l’ANPE, il n’y a pas de problème ! ». Il saura s’en débrouiller avec eux, mais <strong>pour</strong>l’instant, le conseiller se trouve bien limité <strong>pour</strong> travailler avec lui la question de son<strong>orientation</strong> professionnelle. Je sais que Jean n’a pas achevé sa formation en bureautique ;quant à Roland, j’ai estimé qu’il valait mieux suspendre la prestation.Le rôle du conseiller se développe ainsi dans une réelle dimension d’accompagnement,c’est-à-dire d’un bout de chemin parcouru ensemble sans qu’il doive espérer aboutir à unrésultat quant à un choix d’<strong>orientation</strong>. Avec d’autres personnes néanmoins, des solutionsapparaissent et se mettent en place progressivement. Il ne s’agit pas de généraliser à partir deces quelques exemples, mais de retenir la dimension multi-fonctionnelle du discours1On peut noter chez Jeanne (qui ne fait pas partie des habitués de l’aide sociale) un début de présentation d’undiscours convenu. Elle vient de bénéficier, lorsque je la rencontre, d’un autre accompagnement dans unorganisme différent. Il est intéressant de remarquer qu’elle va me présenter rapidement une partie de sonparcours dès le début du premier entretien, synthétisant ainsi ce qu’elle avait développé à l’adresse du conseillerprécédent. La répétition à de multiples interlocuteurs favorise la construction d’une histoire personnelle rigidifiéequi se révèlera difficile à ré-interroger.Numér

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