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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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à fournir « des justificatifs, des papiers divers <strong>pour</strong> pouvoir en bénéficier. Une fois lalégitimité de la sélection établie, se déroule un processus bureaucratique qui met à distance lebénéficiaire, l'oblige à rentrer dans les normes de l'institution aidante et à se soumettre àl'ordre institutionnel. La conséquence de cette soumission objectivante et normalisante est lesentiment, partagé par les usagers, que l'aide doit se mériter, qu'elle est la contrepartie de sabonne volonté à se soumettre, qu'il y a un prix à payer » (De Gaulejac, 1996, p.112).Il relate une expérience qu'il aurait proposée à des étudiants qui se sont rendus dansdes services d'hébergement : ceux qui se sont présentés comme étudiants de 3e cycle menantune enquête sociologique ont été reçu immédiatement, alors que les « usagers » des centresd'hébergement attendaient toujours à leur sortie ; ceux qui n’ont pas fait part de leur statutd’étudiant ont longuement attendu avec les « usagers ». Le statut conféré par les employés desservices d’aide aux demandeurs modifie totalement les modalités de l'accueil qu’ils mettent enoeuvre. De Gaulejac fournit, en outre, l’exemple d’un jeune homme qui a demandé plusieursfois le RMI en vue de pouvoir réaliser un projet dans le théâtre. Avec son allure de « battant »et d’homme décidé, il s’est vu reconduit ; jouant « le misérable », il finit par obtenir sonfinancement et s’engage dans son projet (ibid., p.115).De façon analogue, Bézille avance que les agents de l’ANPE développent des attitudesface aux publics dits « en difficulté » qui tendent à les stigmatiser. Elle cite Revaultd’Allonnes qui reprend l’idée du processus de « victimisation » décrit par Goffman : « unesérie d’interactions, souvent ritualisées, amènent [le stigmatisé], par toute sorte de moyens etpar des cheminements variés dont il fait les frais, à l’acceptation de l’image dévalorisée de luimêmeque lui renvoient les normaux. C’est l’acceptation de cette image de soi qui est lacondition de l’acceptation du stigmatisé par les autres » (cité dans Bézille, 1990, p.332). Dansle cas de l’ANPE, Bézille précise que les demandeurs d’emploi « en difficulté » serventsimultanément d’écran de projection à des agents qui se perçoivent eux-mêmes commestigmatisés et dévalorisés par leur hiérarchie et les partenaires extérieurs. Cette tendance à lastigmatisation est, de plus, favorisée par le contexte institutionnel de l’ANPE qui pratique lacatégorisation administrative quotidiennement. « Ces chômeurs sont le support privilégié d’unimaginaire compensatoire, au travers duquel les agents leur attribuent des caractéristiquesopposées à celles à travers lesquelles ils se définissent eux-mêmes » (ibid., p.333).Blondel soutient, dans une perspective différente, que si les assistantes socialesmontrent une tendance à proposer aux RMIstes des solutions d’activités valorisantes ancréesdans la sphère privée (et non professionnelle), c’est parce qu’elles éprouvent cette légitimité<strong>pour</strong> elles-mêmes. La crise identitaire traversée par les assistantes sociales (dévalorisation deNumér

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