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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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constituent des références apportant un éclairage complémentaire aux analyses d’inspirationplus psychologique habituellement retenues par les conseillers.J’ai qualifié la forme de récit biographique proposée par certains bénéficiaires del’aide sociale de « discours convenu » (Sauter, 2002), car il m’apparaissait comme uneexpression très conventionnelle du récit de vie. Celui-ci reprend, en effet, des caractéristiquespsychologiques et biographiques généralement admises ou présentées par les intervenantssociaux comme sources (voire causes) des situations difficiles dans lesquelles se trouvent cespersonnes. Il semble alors que les récits proposés des parcours antérieurs tendent à seconstruire à partir d’éléments « explicatifs » que les sujets trouvent dans le champ social, etnotamment à travers leurs interactions avec les travailleurs sociaux. Les médias, etprincipalement la télévision, viennent également alimenter les formes étiologiques, élaboréespar ces personnes <strong>pour</strong> « expliquer » leur situation, à travers les stéréotypes qu’ils fontcirculer.On n’entend pas ici soutenir que l’histoire du sujet ne viendrait pas participer à laconstruction de son identité, bien au contraire. Mais c’est dans l’élaboration qu’il en proposequ’interfèrent d’autres éléments que son histoire « objective ». Freud avait souligné déjàl’importance du roman familial dans la construction rétrospective de son enfance par l’adulte.Les travaux de Cyrulnik sur la résiliance montrent la capacité du sujet à « dépasser » certainstraumatismes <strong>pour</strong> s’engager dans des activités dans lesquelles il se réalise. Entre fantasme ethistoire sociale, il reste un large champ à explorer <strong>pour</strong> tenter de comprendre comment lessujets bénéficiant de l’aide sociale en parviennent à formuler des discours biographiquesconvenus et surtout comment on peut les aider à les dépasser. On n’épuisera pas ici laquestion, mais on souhaite simplement indiquer quelques contributions.L’un des extraits que l’on <strong>pour</strong>rait prendre comme exemple, peut-être davantage queles exposés de Rémi ou de Roland, est celui que j’ai retenu de Jean et présenté en Annexe 2(fiche 2). On trouve, à l’inverse, un contre-exemple dans les propos d’une jeune femme,bénéficiaire du RMI couple, qui n’évoque pas ses problèmes personnels, mais recherche untravail de quelques heures <strong>pour</strong> compléter les revenus du foyer ; elle attend mes questions, etme répond de façon pragmatique et succincte, sans approfondir son parcours dans lequel ellerechercherait des raisons de sa situation (Annexe 2, fiche 8). Jean, <strong>pour</strong> sa part, m’interromptdès qu’il en trouve l’occasion <strong>pour</strong> me raconter son histoire. Je ne lui ai <strong>pour</strong>tant riendemandé et les éléments qu’il expose montrent la logique imparable qui l’a amené dans cettesituation de Rmiste. Si la jeune femme (fiche 8) recherche des solutions et pose des jalons(elle dépose des CV dans les grandes surfaces), Jean semble se morfondre et tourner etNumér

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