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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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les conséquences lors de l’entretien suivant. Il aurait fallu intervenir ici sur la nécessité del’échange de paroles qui permet de construire des « limites » autrement que par la force 1 .Lorsque je revois Rémi la semaine suivante, il me confiera : « Ça va mieux avec les enfants.Mon fils, j’ai serré la vis. Je me suis énervé vendredi soir, et j’ai donné une bonne leçon » (2 eentretien). Peut-être que d’autres propos de ma part n’auraient pas pu changer grand chose,tant ces relations sont en place depuis des années. Il reste que l’expression que j’ai utiliséeporte à être interprétée telle que Rémi l’a fait effectivement.N’ayant rien à dire à ses garçons, il les « engueule », et m’en fait part dès le premierentretien. Ils « tapent » leur sœur, parce que dans leur esprit « c’est des garçons et ils sontbrutaux ». Alors le père la défend et les insulte : l’un est « intelligent, mais con » et l’autre est« intelligent, mais idiot ». « Après ils pleurent alors je leur dis : "Mais vous êtes desgonzesses ?" ». Peut-on inventer injonction plus paradoxale ? Lorsqu’ils veulent se montrerhommes comme leur père, s’identifiant au modèle qui leur est proposé et reprenant une partde sa violence, ils se font insulter ; lorsqu’ils pleurent, ils se retrouvent émasculés. Commentpeuvent-ils devenir un homme comme papa (identité sexuelle), sans devenir un homme(violent) comme papa ? Celui-ci interdit qu’ils puissent procéder comme lui, et, en cas detransgression, il sévit jusqu’à les châtrer <strong>pour</strong> en faire des « gonzesses ». La castration n’a rienici de symbolique, elle semble même, au-delà de l’imaginaire, s’ancrer dans le réel des coupset des insultes.L’expression de Rémi paraît tellement chaotique que l’on comprend que le jugecherche à protéger les garçons en les éloignant d’un père dangereux <strong>pour</strong> leur développementpsychique. On peut apprécier le tact du magistrat qui présente ses décisions sous l’angle dufait que Rémi « s’occupe trop de ses enfants » (2 e entretien).• La « petite ».Ce que dit Rémi de sa fille fait écho à la façon dont il se perçoit lui-même à l’égard deses enfants. Elle se pose <strong>pour</strong> lui comme la projection de son Moi Idéal.Comme lui, « elle est très gentille ». De plus, et c’est le corrélat de sa gentillesse etl’opposé des garçons turbulents, « elle apprend bien à l’école ». Dans une premièreaffirmation, « elle fait ses devoirs en rentrant de l’école jusqu’à 7 heures », et ensuite même« jusqu’à 8-9 heures » (3 e entretien). S’il a arrêté brusquement son travail précédent, c’est1A la façon dont procède la pédagogie institutionnelle avec, par exemple, « l’enfant bolide ». Voir Imbert (2000,p.117, sq.) : « Inviter Eric, l’enfant bolide, dans ce lieu [de parole], c’est le reconnaître comme porteur du désirde parler, de s’expliquer. Il y a là du côté de l’enseignante une séparation par rapport à ce que l’enfant donne àvoir et à entendre de lui-même ; moment d’un acte, d’un commencement ; d’une rupture dans l’action, la paroleet la pensée » (p.127, souligné par l’auteur).Numér

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