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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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entretien). Lorsque la justice veut placer son fils en famille d’accueil, il s’insurge : « mais il aune famille. Il a déjà un père et une mère, il a pas besoin d’autres parents » (3 e entretien).Rémi ne peut pas travailler plus de 4 heures par jour, parce que « ce qui est important, c’estd’abord les enfants, et le reste passe après » (idem). S’il a échoué avec les deux garçons, « lapetite maintenant je la protège » (idem). Il se rend au tribunal <strong>pour</strong> le compte de son fils etrépond au juge qui s’enquière de l’absence de ce dernier : « mais moi je suis là ! » (idem). Seschaussures à lui « ont des trous », mais « les enfants, il leur faut des habits » (idem) et donc« les alloc., c’est pas <strong>pour</strong> moi, c’est <strong>pour</strong> les enfants » (idem). Il veut nourrir ses enfantscorrectement et fait ses courses à l’Atac <strong>pour</strong> qu’ainsi « mes enfants, ils mangent frais »(idem). Il voudrait même un jour leur acheter un ordinateur, bien que ce soit <strong>pour</strong> les riches,parce que « <strong>pour</strong> les gosses, ça aide quand même à l’école ».Ce père « trop gentil » et qui a les larmes aux yeux lorsqu’il annonce l’éclatementimminent de la famille provoqué par le placement de ses fils, indique simultanément qu’ilrésiste difficilement à la violence qui sourd en lui au contact des enfants « trop animés ». Ilinsulte ses fils, et <strong>pour</strong> qu’ils fassent la vaisselle « il faut qu’(il) gueule », ils l’ « énervent ». Ila donné sa voiture, parce qu’il partait se défouler en conduisant « très nerveux » lorsque sesenfants l’ « énervaient trop le soir » ; il sortait « <strong>pour</strong> … <strong>pour</strong> pas faire de connerie, quoi ! » (2 eentretien). Maintenant qu’il travaille, il s’ « emporte moins », « ça va mieux ». Lorsqu’il arriveau 3 e entretien, je note que sa fille porte un training assez sale.Les enfants posés comme centre des préoccupations dans un discours que l’on peutqualifier de manifeste deviennent néanmoins sources de perturbations presque insupportables<strong>pour</strong> Rémi qui, dans le même temps, s’exprime différemment à propos de ses fils.• Les garçons.On rencontre très rapidement au cours du premier entretien une formule ahurissanteprise littéralement. Pour expliquer qu’il ne peut rien face à la décision de placement du juge,Rémi utilise la formule : « moi, j’ai rien à leur dire ». Il veut indiquer par cette formule qu’ilne peut s’opposer à la décision du juge qui vient sanctionner leurs actes de délinquance. Prisecependant au sens stricte, cette phrase montre le défaut de paroles émises, et notamment deparoles affectueuses, à l’adresse de ses garçons. Ce passage souligne l’impossibilité <strong>pour</strong>Rémi de construire une relation basée sur la parole qui ne se conjuguerait pas avec la violence.Je réagis maladroitement lorsque Rémi évoque la menace d’emprisonnement de sonfils à laquelle le juge aurait pu faire appel. Je <strong>pour</strong>suis l’idée et dis : « Oui, il faut qu’il trouveses limites » (1 er entretien). Elément de bon sens auquel je me laisse aller et dont on percevraNumér

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