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10.4. Conclusion.Le parcours de Marthe durant la prestation se présente comme la mise en œuvre d’unetransition professionnelle anticipée. Nous avons vu qu’à partir de deux de mes remarques, quel’on peut saisir soit comme compréhension active, soit comme un questionnement del’histoire de vie, Marthe poursuit en développant le fil de sa pensée, ré-interprétant mespropos dans sa propre perspective. Il nous apparaît ainsi que deux situations exceptionnellesl’ont amenée à ré-interroger son parcours.Le divorce, dans un premier temps, vient remettre en cause les choix effectués aumoment du mariage, et elle revient s’installer dans sa région d’origine. Si elle dit avoir « faitune erreur », en abandonnant ses études d’infirmière, ce n’est pas uniquement pour unecommodité économique, mais également parce que le divorce la transporte en amont de seschoix antérieurs liés au mariage, et ses études initiales, activité inhibée pour suivre son mari,se montrent alors débordantes, sans parvenir toutefois à s’imposer durablement.On retrouve un questionnement similaire chez Maria qui procède à un retour auxsources, qui, une fois explicité, fait apparaître sa dimension irréalisable et nostalgique.Clinique de l’activité et interrogation en histoire de vie se montrent ici très proches quant àleurs préoccupations du changement que peut accompagner le dialogue avec un professionnel.La déclaration, dans un second temps, de sa maladie à 50 ans, vient re-modifier, pourMarthe, l’ensemble de sa vie (passé, présent, avenir) : « A un moment, j'aurais pu refaire mavie, j'avais rencontré quelqu'un. Mais on ne pense pas assez à soi. J'avais 3 enfants, j'ai fait unchoix, mais maintenant, je suis seule » (5 e entretien). Si elle a, précédemment, toujoursfréquenté des jeunes et eu « la forme », elle voit maintenant les choses de façon plus calme.Elle rend régulièrement visite à son père et va plaisanter avec la « Mamie » du restaurant ; elles’était auparavant occupée de sa mère et perçoit les multiples soins à apporter aux personnesâgées.Le sens du métier d’Aide à domicile se clarifie à travers mes incitations à répondre auxoffres dans le secteur de la restauration qui se voit abandonné. Marthe se projette davantagedans l’accompagnement des personnes âgées, activité qu’elle a déjà largement mise en œuvre.Si elle s’est déjà engagée dans l’action, elle ne l’a pourtant pas élaborée comme étant saprochaine activité professionnelle. On se souvient que pour Clot, il n’y a « pas dedéveloppement durable de nouveaux mobiles sans développement de nouveaux moyensd’action sur le réel et inversement » (Clot, 1999, p.175). On observe avec Marthe que les deuxNumér

dimensions sont travaillées alternativement : elle pratique tout d’abord, puis se dit que « ceque je pourrais faire aussi, c'est travailler chez une personne âgée » (1 er entretien), et prendraensuite les mesures pour s’engager dans la profession. Contrairement à Philippe (voir plusloin) qui va d’abord l’exprimer et réaliser par la suite les actions pour concrétiser son projet,Marthe élabore le sens des actions entreprises durant sa convalescence pour en faire sonmétier.Il n’y a pas de primauté de l’un ou de l’autre : « C’est en agissant que nouscomprenons, c’est en comprenant que nous agissons. En tout état de cause, demeurenttoujours accolées ces deux paroles fondatrices de l’humain : "Au début était le Verbe " "Audébut était l’action" » (Enriquez, 2002, p.20). On saisit mieux également en quoi Marthereprend son passé. Son regard rétrospectif va retrouver dans ses expériences antérieures dequoi alimenter un projet qui se prépare et s’étaye sur une signification qu’elle n’a pas encorevraiment pu mettre en œuvre professionnellement : intervenir auprès des autres.La clinique de l’activité et l’histoire de vie ont constitué ici des recours précieux. Ledouble sens repéré dans le passage sur les « erreurs » éventuelles de décisions antérieures apermis d’en souligner la signification économique, mais également d’interrogation de sonhistoire.Numér

dimensions sont travaillées alternativement : elle pratique tout d’abord, puis se dit que « ceque je <strong>pour</strong>rais faire aussi, c'est travailler chez une personne âgée » (1 er entretien), et prendraensuite les mesures <strong>pour</strong> s’engager dans la profession. Contrairement à Philippe (voir plusloin) qui va d’abord l’exprimer et réaliser par la suite les actions <strong>pour</strong> concrétiser son projet,Marthe élabore le sens des actions entreprises durant sa convalescence <strong>pour</strong> en faire sonmétier.Il n’y a pas de primauté de l’un ou de l’autre : « C’est en agissant que nouscomprenons, c’est en comprenant que nous agissons. En tout état de cause, demeurenttoujours accolées ces deux paroles fondatrices de l’humain : "Au début était le Verbe " "Audébut était l’action" » (Enriquez, 2002, p.20). On saisit mieux également en quoi Marthereprend son passé. Son regard rétrospectif va retrouver dans ses expériences antérieures dequoi alimenter un projet qui se prépare et s’étaye sur une signification qu’elle n’a pas encorevraiment pu mettre en œuvre professionnellement : intervenir auprès des autres.La clinique de l’activité et l’histoire de vie ont constitué ici des recours précieux. Ledouble sens repéré dans le passage sur les « erreurs » éventuelles de décisions antérieures apermis d’en souligner la signification économique, mais également d’interrogation de sonhistoire.Numér

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