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10. Marthe : « faire quelque chose au domicile des gens ».10.1. Repères biographiques.A 54 ans, Marthe donne immédiatement l’impression d’une femme de tempérament, etson histoire confirme qu’elle a eu à se démener dans sa vie.Elle a été enceinte, au cours de ses études d’infirmière, de sa fille aînée, et prend alors« un an de disponibilité ». Son mari, muté en Dordogne, gagne bien sa vie et lui dit qu’elle n’a« pas besoin de travailler ». Elle se laisse tenter et abandonne ses études pour « pouponner ».Naîtront cinq années plus tard « les jumelles ». Le couple divorcera « quelques années après »,et Marthe revient s’installer dans sa région d’origine, avec ses trois filles.Elle commence à travailler en tant que serveuse dans un restaurant réputé pour sesgrandes salles. « Ça a été dur. (Elle) travaillait 15 heures par jour, mais gagnait bien ».L’expérience de trois années dans cette activité lui permettra de retrouver facilement d’autrespostes comme serveuse dans divers restaurants. Elle interviendra également provisoirement« dans une institution pour Handicapés. Mais c'était dur, il faut les soulever ». Elle poursuivradonc dans la restauration.Marthe « était en forme » jusqu’à ses 49 ans. Elle fait un infarctus à 50 ans, puis,l’année suivante, un cancer du sein. Durant sa maladie, elle a dû rechercher des Assistants àdomicile pour sa mère (atteinte de la maladie d’Alzheimer), alors que son père « s'était casséla clavicule ». Aujourd’hui, sa mère est décédée et son père se trouve en long séjour. Elle levisite régulièrement.Le médecin conseil de la CPAM vient de lui retirer le statut de longue maladie, sansl’autoriser à bénéficier d’un mi-temps thérapeutique. Elle a, entre-temps, été licenciée. Elledébute ainsi sa période de recherche d’emploi avec une durée d’indemnisation prévue pourdeux années.Numér

10.2. Chronologie des entretiens.1 er entretien.Marthe démarre en trombe, m’annonçant qu’elle a fait, 3 ans plus tôt, un infarctus,puis l’année suivante un cancer du sein pour lequel elle a reçu les soins habituels : « chimio.et tout le bataclan ! ». Voilà quelques mois, elle a été « convoquée chez le médecin conseil dela CPAM qui (la) déclare apte à reprendre », sans lui prescrire de mi-temps thérapeutique. Elletrouve que « c’est un peu fort ! ». Si elle a bonne mine, il reste qu’elle se fatigue vite. Elle estfurieuse contre ce médecin qui affichait de plus « un sourire sadique ». Tout cela estparfaitement « inadmissible », d’autant qu’elle vit seule. Elle est persuadée « qu'ils ont eu desconsignes pour faire des économies à la Sécu, et renvoyer les gens au travail ». Elle va donc« rechercher, mais » pour un temps partiel au départ.Elle a travaillé comme serveuse dans différents restaurants, mais ne veut plus pratiqueren « coupé » (midi et soir). Je remarque sur son CV qu’elle a été employée au Lion d’Or(restaurant connu pour ses grandes salles). C’est là, dit-elle, qu’elle s’est « lancée » ; c’étaitdur, mais bien payé et malgré des débuts difficiles, « après 2-3 jours, on prend le pli ».Je remarque qu’elle n’avait aucune formation dans le domaine, et elle invoque ses« capacités et (sa) maturité », mais aussi son contact avec la clientèle. Ses 3 ans au Lion d’Orlui ont servi de carte de visite pour poursuivre dans d’autres restaurants.Entre deux postes de serveuse, elle a « été dans une institution pour Handicapés. Maisc'était dur, il faut les soulever ». Je m’étonne qu’elle puisse ainsi basculer dans un autredomaine. Elle m’explique qu’avant de suivre son mari, muté en Dordogne, elle avait entreprisdes études d’infirmière. Enceinte, elle prit une année de disponibilité, puis, son maribénéficiant d’un bon revenu, elle a « pouponné » et n’a pas achevé sa formation. Lorsqu’ilsont divorcé, elle s’est dit qu’elle « avait fait une erreur (…), on a des regrets ensuite, mais bon,c'est comme ça ! ».Marthe pense qu’elle pourrait « travailler chez une personne âgée », en tant quepersonne de compagnie ou en proposant d’autres services, le ménage par exemple, « mais pasnettoyer les vitres à chaque fois ». Je m’assure de sa durée d’indemnisation ; elle bénéficie deplus de 20 mois, et j’indique que l’on peut alors se projeter dans le temps. Mais Marthe dit nepas vouloir « rester au chômage aussi longtemps. (Elle) ne veut pas profiter des caisses, (ellen’est) pas comme ça ».Numér

10.2. Chronologie des entretiens.1 er entretien.Marthe démarre en trombe, m’annonçant qu’elle a fait, 3 ans plus tôt, un infarctus,puis l’année suivante un cancer du sein <strong>pour</strong> lequel elle a reçu les soins habituels : « chimio.et tout le bataclan ! ». Voilà quelques mois, elle a été « convoquée chez le médecin conseil dela CPAM qui (la) déclare apte à reprendre », sans lui prescrire de mi-temps thérapeutique. Elletrouve que « c’est un peu fort ! ». Si elle a bonne mine, il reste qu’elle se fatigue vite. Elle estfurieuse contre ce médecin qui affichait de plus « un sourire sadique ». Tout cela estparfaitement « inadmissible », d’autant qu’elle vit seule. Elle est persuadée « qu'ils ont eu desconsignes <strong>pour</strong> faire des économies à la Sécu, et renvoyer les gens au travail ». Elle va donc« rechercher, mais » <strong>pour</strong> un temps partiel au départ.Elle a travaillé comme serveuse dans différents restaurants, mais ne veut plus pratiqueren « coupé » (midi et soir). Je remarque sur son CV qu’elle a été employée au Lion d’Or(restaurant connu <strong>pour</strong> ses grandes salles). C’est là, dit-elle, qu’elle s’est « lancée » ; c’étaitdur, mais bien payé et malgré des débuts difficiles, « après 2-3 jours, on prend le pli ».Je remarque qu’elle n’avait aucune formation dans le domaine, et elle invoque ses« capacités et (sa) maturité », mais aussi son contact avec la clientèle. Ses 3 ans au Lion d’Orlui ont servi de carte de visite <strong>pour</strong> <strong>pour</strong>suivre dans d’autres restaurants.Entre deux postes de serveuse, elle a « été dans une institution <strong>pour</strong> Handicapés. Maisc'était dur, il faut les soulever ». Je m’étonne qu’elle puisse ainsi basculer dans un autredomaine. Elle m’explique qu’avant de suivre son mari, muté en Dordogne, elle avait entreprisdes études d’infirmière. Enceinte, elle prit une année de disponibilité, puis, son maribénéficiant d’un bon revenu, elle a « pouponné » et n’a pas achevé sa formation. Lorsqu’ilsont divorcé, elle s’est dit qu’elle « avait fait une erreur (…), on a des regrets ensuite, mais bon,c'est comme ça ! ».Marthe pense qu’elle <strong>pour</strong>rait « travailler chez une personne âgée », en tant quepersonne de compagnie ou en proposant d’autres services, le ménage par exemple, « mais pasnettoyer les vitres à chaque fois ». Je m’assure de sa durée d’indemnisation ; elle bénéficie deplus de 20 mois, et j’indique que l’on peut alors se projeter dans le temps. Mais Marthe dit nepas vouloir « rester au chômage aussi longtemps. (Elle) ne veut pas profiter des caisses, (ellen’est) pas comme ça ».Numér

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