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Concernant le second poste, je l’encourage à y répondre bien qu’il ne parle pas anglais.Il regrette de n’avoir pas amélioré son anglais durant sa période d’inactivité, mais les langues,ce n’est pas son « truc ».Nous perfectionnons son CV et je lui demande de me détailler son rôle au sein del’entreprise qu’il avait créée dans son pays. Au cours de l’époque de transition, ils ont éténombreux à se lancer dans les affaires en tant qu’intermédiaires commerciaux profitant desopportunités offertes par la disparition de services de l’Etat. Ils se trouvaient néanmoinscantonnés sur de petits secteurs, « mordant où on pouvait mordre », contrairement à « ceux quisont bien placés et construisent des fortunes parce qu'ils possèdent l'information ». Durantcette période, son père, ouvrier, a perdu ses économies de 45 ans de travail, du fait del’importante inflation.Je cède à ma curiosité et lui demande la raison de l’arrêt de son activité. C’est parcequ’il y avait « trop de corruption, et la mafia est très présente (…) il y avait des règlements decompte tous les jours », et les juges étaient facilement corrompus. Alors, lui a « fait le bilan » ;peut-être n’était-ce pas « un âge pour ça, peut-être prend-on des décisions et l'histoire montreque ce n'était pas si grave… ». Il était jeune, 26 ans, et « faisait la fête et des études, mais (luia) tiré le bilan et ce n'était pas un âge pour tirer un bilan ».Il s’est engagé dans la Légion pour « avoir un salaire correct sans vouloir être trèsriche » et s’est trouvé rapidement le plus jeune de ce grade à se voir attribuer autant deresponsabilités. La Légion recrutant 24 heures sur 24, il pouvait être amené à intégrer desinconnus en pleine nuit, sans assurance que « celui qu'on fait entrer ne va pas en égorgerquelques uns ». De nombreuses langues sont par ailleurs utilisées, et il était chargé d’organiserles départs vers les centres de formation avec tous les documents nécessaires : « ce sont dessituations complexes qu’(il a) gérées là ».Nicolas a retenu également une offre pour un poste de concierge. Il m’explique qu’il abeaucoup bricolé dans sa jeunesse, car « là-bas, on fait tout soi-même ». Il a d’ailleurscommencé dans l’électronique et pourrait y travailler ici aussi, c’est pour cela qu’il resteattentif à ce secteur. Après avoir tenu un poste dans l’entretien industriel, il a mené 5 annéesd’études en droit, puis ouvert sa propre entreprise commerciale avec un ami dans laquelle il aassuré diverses fonctions : organisation du travail, recrutement, négociation de contrats,contacts commerciaux, etc. Cette société produisait également des peintures.Il a répondu à une offre de technicien demandant des compétences en HautesTensions ; il pense qu’il s’agit de 380 V, et j’essaie de le convaincre que c’est bien plus queNumér

cela. Il confirmera la fois suivante qu’il a vérifié sur internet et que c’était « bien ce que(j’avais) dit. On en apprend tous les jours ! ».Il héberge actuellement un ami et « lui fait des CV et des lettres. (Nicolas, lui) n'avaitpersonne pour (lui) ouvrir le chemin ». Je lui corrige des dossiers de candidature dans lesquelsje trouve des fautes d’accord, et lui explique des règles de grammaire dont il ne se souvientpas ; il semble s’en remettre à son intuition. Il dit qu’il ne devait pas être en forme lorsqu’il arédigé ces dossiers : « il y a des jours où le ciel est plus sombre dans (sa) tête ; aujourd'hui, çava mieux (il montre le ciel qui s'est éclairci) ».Nous procédons à un travail approfondi sur les différents CV qu’il peut présenter et larédaction de lettres. A l’issue d’une séance de travail de 3 heures, il se dit satisfait :« Travailler 3 heures avec vous, ça fait du bien ! ». Il souhaite reporter le rendez-vous suivantau-delà d’une semaine ; j’indique que l’on se verra alors le 1 er mars ; il est surpris, car sonobjectif était d’être en activité ce mois-là.Il préfère que l’on se rencontre dans l’après-midi, car il a tendance à s’assoupir après ledéjeuner et parvient difficilement à rédiger ses dossiers de candidature. Il lui faudraitreprendre une activité « à nouveau de 8 à 10 heures par jour pour faire travailler (son) cerveau,enfin, ce n'est pas qu'il ne travaille pas, mais au bout d'un moment, on devient … (geste de lamain sur la tempe) ». En sortant il précise qu’il est réveillé depuis 3 heures du matin : « oui, jedors mal ! ».Je note que son parcours me plaît, et que nous nous investissons l’un et l’autrebeaucoup pour tenter de le faire sortir de sa situation. La relation identificatoire est forte, etlorsqu'il me demande de suspendre le rythme de nos rencontres, je suis déçu et j'ai unsentiment de regret bien que cela m'arrange pour organiser mon agenda.7 e entretien.Nous avons échangé par e-mail une lettre de candidature que je lui ai corrigée pendantmes congés. Il n’en parle pas.Nicolas signale qu’il est présent et qu’il n’a donc pas pu commencer un travail. Il a eudeux entretiens, la semaine précédente, dans le domaine de la Sécurité. Il pourrait y travaillerla nuit et les week-ends, ce qui l’arrange. Il n’a pas « apporté grand chose à faireaujourd’hui », car peu d’annonces étaient disponibles pour lui. Il a trouvé néanmoins une offreen import-export que l’on pourra examiner.Il indique sa satisfaction d’avoir appris à différencier ses CV ; il « croyait toujours quele CV, c'était une sorte de biographie. Maintenant, (il) fait autrement », tout comme pour sesNumér

Concernant le second poste, je l’encourage à y répondre bien qu’il ne parle pas anglais.Il regrette de n’avoir pas amélioré son anglais durant sa période d’inactivité, mais les langues,ce n’est pas son « truc ».Nous perfectionnons son CV et je lui demande de me détailler son rôle au sein del’entreprise qu’il avait créée dans son pays. Au cours de l’époque de transition, ils ont éténombreux à se lancer dans les affaires en tant qu’intermédiaires commerciaux profitant desopportunités offertes par la disparition de services de l’Etat. Ils se trouvaient néanmoinscantonnés sur de petits secteurs, « mordant où on pouvait mordre », contrairement à « ceux quisont bien placés et construisent des fortunes parce qu'ils possèdent l'information ». Durantcette période, son père, ouvrier, a perdu ses économies de 45 ans de travail, du fait del’importante inflation.Je cède à ma curiosité et lui demande la raison de l’arrêt de son activité. C’est parcequ’il y avait « trop de corruption, et la mafia est très présente (…) il y avait des règlements decompte tous les jours », et les juges étaient facilement corrompus. Alors, lui a « fait le bilan » ;peut-être n’était-ce pas « un âge <strong>pour</strong> ça, peut-être prend-on des décisions et l'histoire montreque ce n'était pas si grave… ». Il était jeune, 26 ans, et « faisait la fête et des études, mais (luia) tiré le bilan et ce n'était pas un âge <strong>pour</strong> tirer un bilan ».Il s’est engagé dans la Légion <strong>pour</strong> « avoir un salaire correct sans vouloir être trèsriche » et s’est trouvé rapidement le plus jeune de ce grade à se voir attribuer autant deresponsabilités. La Légion recrutant 24 heures sur 24, il pouvait être amené à intégrer desinconnus en pleine nuit, sans assurance que « celui qu'on fait entrer ne va pas en égorgerquelques uns ». De nombreuses langues sont par ailleurs utilisées, et il était chargé d’organiserles départs vers les centres de formation avec tous les documents nécessaires : « ce sont dessituations complexes qu’(il a) gérées là ».Nicolas a retenu également une offre <strong>pour</strong> un poste de concierge. Il m’explique qu’il abeaucoup bricolé dans sa jeunesse, car « là-bas, on fait tout soi-même ». Il a d’ailleurscommencé dans l’électronique et <strong>pour</strong>rait y travailler ici aussi, c’est <strong>pour</strong> cela qu’il resteattentif à ce secteur. Après avoir tenu un poste dans l’entretien industriel, il a mené 5 annéesd’études en droit, puis ouvert sa propre entreprise commerciale avec un ami dans laquelle il aassuré diverses fonctions : organisation du travail, recrutement, négociation de contrats,contacts commerciaux, etc. Cette société produisait également des peintures.Il a répondu à une offre de technicien demandant des compétences en HautesTensions ; il pense qu’il s’agit de 380 V, et j’essaie de le convaincre que c’est bien plus queNumér

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