SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...
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d’éclairer le sujet sur sa dynamique. Declerck nous fournit l’exemple d’un patient qu’il a suivien analyse et dont l’épisode illustre, selon lui, « un fonctionnement dans lequel sonmasochisme trouvait rapidement à s’épanouir » (2001, p.295). Ce patient, qui n’avait riend’un clochard, a été licencié, puis a perdu, momentanément, le bénéfice de son indemnisationen négligeant les contraintes administratives auxquelles il devait se soumettre. L’analyseultérieure a mis en évidence « que son fantasme inconscient était de ne pouvoir "renaître"(c’est-à-dire recommencer à exister narcissiquement à ses propres yeux) qu’une fois atteint ledénuement absolu » (ibid.). Cet exemple montre que de nombreuses significations sontsusceptibles d’avoir des effets à l’insu des protagonistes. Le conseiller n’est cependant paspsychanalyste et ne peut qu’en prendre acte pour accepter de travailler avec ces contingenceset soutenir autant que possible le consultant.Toutes ces indications ne cherchent qu’à souligner la spécificité des reconversionsvolontaires autour de la trentaine ; il ne s’agit pas de vouloir en construire une quelconquemaîtrise, mais de proposer quelques repères et hypothèses de travail à explorer.8.4. Conclusion.L’accompagnement de Bernard se présente comme une démarche proche del’orientation éducative. Il a anticipé sa reconversion et sait faire preuve d’initiatives. Ilparvient à mettre à profit les informations qu’il récolte, ainsi que les différents interlocuteurset institutions sur lesquels il peut s’appuyer (FONGECIF, ANPE, moi-même, etc.). Il fixe luimêmele cadre de mon intervention qui ne dépasse pas le domaine professionnel.A son arrivée, les pistes d’orientation ne sont pas « claires » ; il exprime son désir« d’autre chose » sans parvenir à se préciser davantage et souhaite qu’on le structure dans sarecherche. Cette formulation, en « quelque chose », pour exprimer la question du sens est àremarquer, on la retrouvera. Jusque là, Bernard dit qu’il s’en était « toujours bien sorti »,formule dont on a souligné le double sens, financier et psychologique : le rythme de viemouvementé de l’intérimaire ne lui convient plus, il n’y trouve plus le même sens et veutdécider d’une orientation en rapport avec ce qu’il apprécie.Les questions du conseiller qui viennent interroger les évidences de Bernard, commedans l’exemple de l’émergence soudaine (pour le professionnel) du thème du commerce, serapprochent de l’attitude du sosie dans la méthode reprise par Clot. Cet interlocuteur naïfrappelle également le principe de méconnaissance suggéré par Dubost.Numér
La rédaction d’un CV ciblé sur le commerce a renvoyé à Bernard une imagerenouvelée de lui-même. Les effets d’un travail qui détaille l’expérience ont été soulignésdans la perspective d’une médiation ; celle-ci suscite l’exploration et l’expression quiviennent transformer l’expérience en moyen de vivre une autre expérience (Clot). Certainestechniques proposées par Vermersch (la focalisation, par exemple) peuvent se montrer d’uneaide précieuse dans ce type d’exercice.Bernard a décidé rapidement d’une orientation à partir d’une annonce à laquelle ilvoulait « essayer » de répondre. Le CV que je rédige avec sa participation lui confirme lescompétences qu’il a acquises antérieurement dans la vente. Nous avons vu toutefois quedivers éléments de son entourage viennent former une « configuration » favorable à son choixdu secteur commercial. On s’est à cette occasion interrogé sur les liens potentiels entre cetteconfiguration d’éléments de l’entourage et la « configuration » du discours de Bernard quipourrait reprendre ces éléments pour les présenter sous la forme d’une intrigue. Cetteréférence à Ricœur demande à être approfondie.Bernard peine à mettre en place les étapes de la réalisation de son projet de formation.Le conseiller montre alors un aspect différent de sa fonction, en mettant à sa disposition savigilance et sa connaissance des exigences des organismes de formation pour l’inciter à sepréparer à la phase d’apprentissage. Dans son souci d’aller vite et d’être actif, Bernard négligeles contraintes institutionnelles et ne semble pas percevoir la dimension de l’effort nécessitépar la formation. On peut se demander s’il supportera l’environnement de la situationd’apprentissage.Ce « cas classique » du trentenaire qui apparaît a priori comme une évolutiond’orientation idéale (anticipation, implication, réflexion, explicitation, projet) laisse ainsiplaner un doute. Il n’apporte pas beaucoup d’informations sur les reconversions volontairesdes trentenaires dont j’ai néanmoins proposé quelques hypothèses à partir d’autres rencontres.Cette orientation largement éducative, comme avec Nicolas que l’on va voir tout desuite, montre néanmoins la complémentarité de l’approche clinique qui respecte le cadre fixépar le consultant et nous permet de percevoir les formulations sur le sens qui s’ébauche. Lesnotions de principe de méconnaissance, compréhension active, interlocuteur naïf, médiationqui transforme l’expérience, explicitation des compétences, apportent chacune un éclairagedifférent soulignant la fécondité de la pluralité des références pour donner sens à la pratique.Numér
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La rédaction d’un CV ciblé sur le commerce a renvoyé à Bernard une imagerenouvelée de lui-même. Les effets d’un travail qui détaille l’expérience ont été soulignésdans la perspective d’une médiation ; celle-ci suscite l’exploration et l’expression quiviennent transformer l’expérience en moyen de vivre une autre expérience (Clot). Certainestechniques proposées par Vermersch (la focalisation, par exemple) peuvent se montrer d’uneaide précieuse dans ce type d’exercice.Bernard a décidé rapidement d’une <strong>orientation</strong> à partir d’une annonce à laquelle ilvoulait « essayer » de répondre. Le CV que je rédige avec sa participation lui confirme lescompétences qu’il a acquises antérieurement dans la vente. Nous avons vu toutefois quedivers éléments de son entourage viennent former une « configuration » favorable à son choixdu secteur commercial. On s’est à cette occasion interrogé sur les liens potentiels entre cetteconfiguration d’éléments de l’entourage et la « configuration » du discours de Bernard qui<strong>pour</strong>rait reprendre ces éléments <strong>pour</strong> les présenter sous la forme d’une intrigue. Cetteréférence à Ricœur demande à être approfondie.Bernard peine à mettre en place les étapes de la réalisation de son projet de formation.Le conseiller montre alors un aspect différent de sa fonction, en mettant à sa disposition savigilance et sa connaissance des exigences des organismes de formation <strong>pour</strong> l’inciter à sepréparer à la phase d’apprentissage. Dans son souci d’aller vite et d’être actif, Bernard négligeles contraintes institutionnelles et ne semble pas percevoir la dimension de l’effort nécessitépar la formation. On peut se demander s’il supportera l’environnement de la situationd’apprentissage.Ce « cas classique » du trentenaire qui apparaît a priori comme une évolutiond’<strong>orientation</strong> idéale (anticipation, implication, réflexion, explicitation, projet) laisse ainsiplaner un doute. Il n’apporte pas beaucoup d’informations sur les reconversions volontairesdes trentenaires dont j’ai néanmoins proposé quelques hypothèses à partir d’autres rencontres.Cette <strong>orientation</strong> largement éducative, comme avec Nicolas que l’on va voir tout desuite, montre néanmoins la complémentarité de l’approche clinique qui respecte le cadre fixépar le consultant et nous permet de percevoir les formulations sur le sens qui s’ébauche. Lesnotions de principe de méconnaissance, compréhension active, interlocuteur naïf, médiationqui transforme l’expérience, explicitation des compétences, apportent chacune un éclairagedifférent soulignant la fécondité de la pluralité des références <strong>pour</strong> donner sens à la pratique.Numér