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6. Conclusion de la seconde partie : esquisse d’une approcheclinique de l’entretien d’orientation.Cette seconde partie nous a permis de préciser certains repères pour éclairer uneapproche clinique multiréférentielle de l’orientation. Après le rappel de quelques étapes dansla construction de la psychologie clinique, les réflexions menées par Enriquez et Lévy dans latradition psychosociologique nous ont amené à souligner l’actualité de cette perspective dansles sciences sociales. Un certains nombre de travaux en histoire de vie ont également apportéleur contribution à ce champ qui demeure éclaté et multiforme. Nous avons toutefois puretenir certaines caractéristiques générales pouvant définir une approche clinique enorientation.Nous avons également bénéficié des réflexions des praticiens en histoire de vie pourposer les distinctions essentielles entre les pratiques de la psychanalyse, de la psychothérapieet de la formation comme activité clinique. Celle-ci se centre ainsi sur la dynamique du senscomme tentative de mise en liens dans une pratique de dialogue. Les concepts de transfert etde contre-transfert ont été précisés pour bien les distinguer des processus tels qu’ils se mettenten œuvre dans le champ même de la cure. Nous nous y référons donc dans notre approchedans un sens plus étendu, tels qu’ils sont généralement utilisés dans les analyses de touterelation intersubjective.Les procédés sur lesquels s’appuie Vermersch dans sa recherche de l’explicitationd’une action passée se présentent comme une synthèse de diverses techniques d’entretiensusceptibles d’inspirer les pratiques en orientation. L’élaboration théorique originale qu’ilpropose à partir des travaux de Piaget et de la mémoire involontaire reliée à l’émotionpeuvent se présenter comme des recours pour comprendre certains processus deconscientisation.Les éléments théoriques et méthodologiques avancés par Clot ouvrent, quant à eux,l’orientation vers une autre perspective, celle du développement. Mettre à profit lescompétences du conseiller pour viser les deux zones de développement potentiel del’efficience et du sens permet de baliser son activité, de lui donner une direction générale.L’apparition du thème du développement paraît rejoindre certaines préoccupationspsychopédagogiques de l’orientation éducative que Clot vient enrichir de ses propres apports.Numér

Nous reviendrons brièvement sur cette question du développement après avoir repris,sous forme synthétique dans la perspective de l’orientation, l’ensemble de l’exploration àlaquelle nous venons de procéder. Nous nous appuierons pour cela sur les trois chapitres quiconcluent chacun des domaines parcourus et dans lesquels nous avons proposé lesrapprochements possibles avec l’activité de conseil en orientation. Il n’est pas souhaitable derevenir en détails sur toutes les idées et suggestions des auteurs qui peuvent inspirer notrepratique et le regard que nous pouvons porter sur elle, ces contributions ne perdant en rien deleur pertinence et de leur finesse. On s’attachera donc ici aux éléments essentiels, le lecteurpouvant se reporter aux trois parties conclusives pour y retrouver certains liens ou encore auxdéveloppements précédents pour approfondir chacun des points.La tradition clinique nous invite tout d’abord à prendre en compte l’engagement duconseiller dans l’implication qu’il prend dans la relation qui se met en place. Il ne s’agit pasde rechercher une quelconque objectivité dans l’intervention, mais de tenir compte desdistorsions que sa présence et ses paroles introduisent. La rencontre se construit ainsi avanttout entre deux personnes considérées comme sujets (et dont on a souligné les multiplesdimensions). L’orientation, comme les autres approches cliniques, ne traite que des « casparticuliers » (suivant l’expression de Revuz) et construit donc ses connaissances à partir dusingulier, évitant de plaquer des notions conceptuelles sur la situation des consultants.L’interrogation des théories de référence se veut ainsi permanente, s’attachant à les remaniersi la pratique en vient à l’exiger. Métier impossible, à l’instar des diverses activités praticopoiétiques,l’orientation ne peut s’appuyer que sur un savoir fragmentaire en évolution.Davantage centrée sur les effets, la clinique ne s’empêche cependant pas de tenter degénéraliser ou de proposer des explications. Travaillant la question du sens pour chercher à luirendre une dynamique, l’approche clinique en orientation intègre la demande du consultant(plutôt que la commande institutionnelle) et reste fondamentalement attentive à sesdéplacements au cours des rencontres. Nous entendons avant tout, dans notre champ, ce senscomme le sens que la personne est susceptible de trouver dans une activité professionnelle, le« métier » qui fait sens pour elle.Nous avons souligné la place importante accordée à l’écoute, une écoute très variableen fonction de la demande du consultant et qui ne doit pas s’imposer au-delà de celle-ci, touten se montrant compréhensive « de ce qui fait la singularité radicale » de la situation (Lévy).Cette écoute nécessite une disponibilité du professionnel qui fait relativement silence de luimême(un recul par rapport à ses propres projections sur l’autre), tout en s’engageant pour leNumér

Nous reviendrons brièvement sur cette question du développement après avoir repris,sous forme synthétique dans la perspective de l’<strong>orientation</strong>, l’ensemble de l’exploration àlaquelle nous venons de procéder. Nous nous appuierons <strong>pour</strong> cela sur les trois chapitres quiconcluent chacun des domaines parcourus et dans lesquels nous avons proposé lesrapprochements possibles avec l’activité de conseil en <strong>orientation</strong>. Il n’est pas souhaitable derevenir en détails sur toutes les idées et suggestions des auteurs qui peuvent inspirer notrepratique et le regard que nous pouvons porter sur elle, ces contributions ne perdant en rien deleur pertinence et de leur finesse. On s’attachera donc ici aux éléments essentiels, le lecteurpouvant se reporter aux trois parties conclusives <strong>pour</strong> y retrouver certains liens ou encore auxdéveloppements précédents <strong>pour</strong> approfondir chacun des points.La tradition clinique nous invite tout d’abord à prendre en compte l’engagement duconseiller dans l’implication qu’il prend dans la relation qui se met en place. Il ne s’agit pasde rechercher une quelconque objectivité dans l’intervention, mais de tenir compte desdistorsions que sa présence et ses paroles introduisent. La rencontre se construit ainsi avanttout entre deux personnes considérées comme sujets (et dont on a souligné les multiplesdimensions). L’<strong>orientation</strong>, comme les autres approches cliniques, ne traite que des « casparticuliers » (suivant l’expression de Revuz) et construit donc ses connaissances à partir dusingulier, évitant de plaquer des notions conceptuelles sur la situation des consultants.L’interrogation des théories de référence se veut ainsi permanente, s’attachant à les remaniersi la pratique en vient à l’exiger. Métier impossible, à l’instar des diverses activités praticopoiétiques,l’<strong>orientation</strong> ne peut s’appuyer que sur un savoir fragmentaire en évolution.Davantage centrée sur les effets, la clinique ne s’empêche cependant pas de tenter degénéraliser ou de proposer des explications. Travaillant la question du sens <strong>pour</strong> chercher à luirendre une dynamique, l’approche clinique en <strong>orientation</strong> intègre la demande du consultant(plutôt que la commande institutionnelle) et reste fondamentalement attentive à sesdéplacements au cours des rencontres. Nous entendons avant tout, dans notre champ, ce senscomme le sens que la personne est susceptible de trouver dans une activité professionnelle, le« métier » qui fait sens <strong>pour</strong> elle.Nous avons souligné la place importante accordée à l’écoute, une écoute très variableen fonction de la demande du consultant et qui ne doit pas s’imposer au-delà de celle-ci, touten se montrant compréhensive « de ce qui fait la singularité radicale » de la situation (Lévy).Cette écoute nécessite une disponibilité du professionnel qui fait relativement silence de luimême(un recul par rapport à ses propres projections sur l’autre), tout en s’engageant <strong>pour</strong> leNumér

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