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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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schème subjectif ; le conseiller doit enrichir ou déformer par ses remarques la perceptionordinaire que le consultant se fait de lui-même. Par l’analyse et la médiation, en se confrontantà l’histoire des possibles non retenus, l’expérience se transforme et s’enrichit en sens ; ellepeut ainsi entrer dans la voie du développement. Les activités abandonnées, suspendues ouinhibées (<strong>pour</strong> agir) s’éclairent différemment et peuvent ouvrir sur une nouvelle exploration.Le professionnel est un expert de l’<strong>orientation</strong> par ses connaissances, mais dans l’entretien,tout comme le sosie, il est « un expert <strong>pour</strong> qui rien ne va de soi » (ibid., p.159) ; il sait et nesait pas, et, <strong>pour</strong> faire progresser le consultant, il tait beaucoup de ce qu’il sait, appliquant leprincipe de méconnaissance (Dubost).La formule de l’enseignant en philosophie que nous avons évoquée au passage montreune autre fonction de l’expression. Il nous indique qu’ « au moment où on l’énonce, on voitque d’autres choses seraient possibles » (ibid., p.207). Lors de la formulation d’une idée,celle-ci peut prendre une teinte différente. Il semble par ailleurs qu’en centrant son attentionsur un objet précis, l’esprit peut se trouver envahi par des idées qui préoccupent le sujet, maisqui se révèlent sans lien avec l’activité présente. Certains auteurs, en littérature, utilisent lapromenade <strong>pour</strong> libérer leur esprit et laisser affleurer des pensées librement. Holton (1999)fournit des exemples de découvertes conceptuelles en sciences qui se sont faites dans unsurgissement soudain, lorsque le scientifique était occupé à une autre tâche que l’objet de sesrecherches. Notre expérience personnelle de la lecture nous a montré que, plongée dans unouvrage, notre conscience peut brusquement se trouver accaparée par un enchaînementd’idées issues de thèmes d’autres livres sans lien avec celui que l’on parcourt. Une analogieavec la vision peut éclairer ce phénomène ; les astronomes amateurs qui scrutent le ciel saventque <strong>pour</strong> percevoir à l’œil nu certaines étoiles doubles, il faut avoir recours à la visionpériphérique. Lorsqu’on les observe le regard centré sur elles, elles apparaissent comme desétoiles simples. En fixant son point de mire à côté d’elles, on perçoit alors, dans le champvisuel périphérique, leur caractère double, c’est-à-dire que ce sont deux étoiles très proches. Ilse <strong>pour</strong>rait de façon similaire que le champ de la conscience soit d’autant plus apte à laisserémerger de l’inattendu que la conscience se trouve centrée sur un point précis, alors qu’uneactivité de « réflexion » se <strong>pour</strong>suit par ailleurs. L’expression <strong>pour</strong>rait ainsi servir à centrerl’attention du sujet sur ce qu’il cherche à formuler, provoquant, par moments, l’émergencedans la conscience d’idées issues de la « périphérie ». Ce qui nous donne l’impression que,lorsqu’on énonce une idée, « on voit que d’autres choses seraient possibles ». Vermerschsignale de manière identique, dans le travail de remémoration de l’action passée, quel’interviewer doit éviter d’inciter l’interviewé à rechercher un accès direct au souvenir, maisNumér

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