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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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pratique qu’elle se développe <strong>pour</strong> élaborer ce que Malglaive nomme les savoirs d’usage, peuou pas formalisés.L’action est un des aspects du vécu, et « il serait plus juste de dire que le vécu est uneconnaissance autonome » (ibid., p.72). Nous ne sommes pas conscients de tout ce qui faitnotre vécu, et nombre de nos actions quotidiennes sont adaptées sans <strong>pour</strong> autant êtreformalisées. Elles sont, affirme Vermersch en reprenant Husserl et Sartre, de l’ordre d’uneconscience préréfléchie opposée à une conscience réfléchie dans laquelle Je est présent en tantque conscience au monde.L’autonomie relative de l’action suppose qu’elle s’étaye sur des repères en-deçà de laconscience. Ces repères peuvent être conscientisés par le sujet dans son interaction avec lemonde. Pour Piaget, la réussite pratique d’une action précède génétiquement lacompréhension de cette réussite 1 . Ce décalage persiste, selon Vermersch, tout au long de lavie. On peut donc, en s’aidant de certaines techniques (notamment l’entretien d’explicitation),amener ces repères à la conscience. C’est le modèle de la prise de conscience 2 élaboré parPiaget qui servira ici de référence.De sa théorie opératoire de l’intelligence qui définit l’équilibration cognitive à partirde l’assimilation suivie de l’accommodation, Vermersch va retenir particulièrement la nuanceentre l’opération de réfléchissement et celle de réflexion. « Réfléchir le vécu est à distinguerfondamentalement de la conduite qui consiste à réfléchir sur le vécu » (ibid., p.79).Dans le premier cas, le réfléchissement ou abstraction réfléchissante, il y aconstruction nouvelle d’une représentation à partir de l’agir qui demeurait <strong>pour</strong> l’instantpréréfléchi ; ce mouvement donne lieu à des productions plus ou moins conceptualisées etthématisées dans un discours.Dans le second cas, la réflexion ou abstraction réfléchie, ce sont les résultats dupremier processus qui font l’objet de l’activité de pensée ; il s’agit d’une pensée plus formelleet théorique sur les savoirs. Nous connaissons tous la puissance de cette possibilité dethéorisation qui produit des démonstrations à la fois élégantes et économes ; nous enconnaissons également les dangers, soulignés par les approches cliniques que nous avonsabordées précédemment, et Vermersch rappelle lui aussi qu’il est important de « continuer àabstraire à partir du vécu, à partir du concret » (ibid., p.81).1Pour Castoriadis, cité plus haut, l’activité précède, dans la praxis, l’élucidation : « Eludidation et transformationdu réel progressent, dans la praxis, dans un conditionnement réciproque. […] Mais dans la structure logique del’ensemble qu’elles forment, l’activité précède l’élucidation » (1975, p. 105).2Le non-conscient se situe sur le plan cognitif et ne renvoie pas à l’inconscient de la psychanalyse dont certainséléments peuvent parvenir à la conscience par la levée du refoulement dans l’association libre.Numér

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