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4.2. Positionnement théorique.4.2.1. Les domaines de verbalisation.L’entretien d’explicitation revient sur une action passée que l’élève va chercher àdécrire de la façon la plus précise possible. Le vécu est cependant multiforme et se trouvespontanément abordé de nombreuses façons, centré par exemple sur les émotions ressenties,ou à travers un discours plus conceptuel sur le passé. Vermersch propose de distinguer troismodalités dans les diverses possibilités d’expression : l’une plus descriptive, l’autre plusconceptuelle, et une troisième davantage imaginaire. L’interviewer, par ses interventions, vaorienter l’exploration.Dans la verbalisation de l’imaginaire, il peut laisser l’autre associer ses idéeslibrement et aborder tous les liens plus ou moins imaginaires par rapport au thème initial. Laverbalisation conceptuelle définit une approche à partir des savoirs formalisés ; on y rencontredonc des élaborations plus construites qui suivent une logique de connaissance.L’entretien d’explicitation se situe, lui, dans une approche plus descriptive. Il sedissocie de l’entretien non directif de Rogers qui va relancer davantage vers le vécuémotionnel. Vermersch illustre cette nuance (ibid., p.36) à partir d’une réflexion d’un élève :« j’ai appliqué cette règle, comme ça je ne risquais pas grand chose ». La non directivitéproposerait de reprendre en écho « tu ne risquais pas grand chose ?… », ou bien : « si jecomprends bien, tu ne voulais pas prendre de risque ? ». Dans son objectif, Vermerschchercherait davantage à lui faire détailler son action : « et quand tu appliques cette règle,qu’est-ce que tu fais ? ».La distinction de ces trois domaines de verbalisation fournit des repères à l’interviewerpour qu’il puisse se situer dans ce qu’il induit : l’exploration de l’imaginaire ou un travail surl’émotion ressentie nous éloigne de la finalité de l’entretien d’explicitation centré sur le vécude l’action qui « concerne la succession des actions élémentaires que le sujet met en œuvrepour atteindre un but » (ibid., p. 41). Fondamentalement descriptif, ce dialogue permet ausujet d’accéder à des informations sur sa façon de fonctionner, sa façon de penser et d’agir quilui est partiellement imperceptible et que Vermersch propose d’appeler sa « pensée privée ».Celle-ci est privée « au sens où seul le sujet peut y avoir accès, donc au sens de non public[mais aussi] au sens d’intime, de personnel » (Vermersch, Maurel, 1997, p.243). L’entretienNumér

d’explicitation opère à partir de la pensée privée pour l’éclairer dans un mouvement réflexif àtravers une approche descriptive.4.2.2. Les informations satellites de l’action.Amener quelqu’un à décrire avec précision une action qu’il a effectuée rencontre desdifficultés inattendues de par le caractère inhabituel de l’exercice. L’interviewé va avoirtendance à polluer sa description par des informations qui ne sont pas descriptives : il va parexemple formuler ses buts ou ses intentions, ou bien émettre des jugements ou des opinions,ou encore exposer ses savoirs théoriques. C’est ce que Vermersch appelle les informationssatellites de l’action. On les représente ici en reprenant partiellement son schéma deprésentation (Vermersch, 1994, p.45).DÉCLARATIFSavoirs théoriquesSavoirs procédurauxformalisésCONTEXTESCirconstancesEnvironnementPROCEDURALSavoirs pratiquesDéroulement des actionsélémentairesJUGEMENTSEvaluations subjectivesOpinions et commentairesCroyancesINTENTIONNELButs et sous-butsFinalitésIntentionsLes deux axes du tableau symbolisent deux logiques complémentaires : en vertical,celle du sujet (externe, identité, métaposition) ; en horizontal, le savoir, le faire et le but. Leprocédural, au centre, est l’objet de l’entretien d’explicitation.Les informations sur le contexte ou les circonstances de l’action peuvent avoir leurimportance, mais s’y référer évite simultanément de parler de l’action elle-même. Parexemple, nous dit Vermersch, en formation d’enseignants, il est fréquent que ceux-cis’expriment sur ce que font les élèves, occultant par là leur agir propre et omettant ainsi deparler d’eux-mêmes. L’expression de jugements ou d’opinions interfère de manièreidentique ; ils peuvent apporter une information intéressante sur la position subjective du sujetou se présenter comme un moment nécessaire pour progresser. Néanmoins, ces formes deNumér

4.2. Positionnement théorique.4.2.1. Les domaines de verbalisation.L’entretien d’explicitation revient sur une action passée que l’élève va chercher àdécrire de la façon la plus précise possible. Le vécu est cependant multiforme et se trouvespontanément abordé de nombreuses façons, centré par exemple sur les émotions ressenties,ou à travers un discours plus conceptuel sur le passé. Vermersch propose de distinguer troismodalités dans les diverses possibilités d’expression : l’une plus descriptive, l’autre plusconceptuelle, et une troisième davantage imaginaire. L’interviewer, par ses interventions, vaorienter l’exploration.Dans la verbalisation de l’imaginaire, il peut laisser l’autre associer ses idéeslibrement et aborder tous les liens plus ou moins imaginaires par rapport au thème initial. Laverbalisation conceptuelle définit une approche à partir des savoirs formalisés ; on y rencontredonc des élaborations plus construites qui suivent une logique de connaissance.L’entretien d’explicitation se situe, lui, dans une approche plus descriptive. Il sedissocie de l’entretien non directif de Rogers qui va relancer davantage vers le vécuémotionnel. Vermersch illustre cette nuance (ibid., p.36) à partir d’une réflexion d’un élève :« j’ai appliqué cette règle, comme ça je ne risquais pas grand chose ». La non directivitéproposerait de reprendre en écho « tu ne risquais pas grand chose ?… », ou bien : « si jecomprends bien, tu ne voulais pas prendre de risque ? ». Dans son objectif, Vermerschchercherait davantage à lui faire détailler son action : « et quand tu appliques cette règle,qu’est-ce que tu fais ? ».La distinction de ces trois domaines de verbalisation fournit des repères à l’interviewer<strong>pour</strong> qu’il puisse se situer dans ce qu’il induit : l’exploration de l’imaginaire ou un travail surl’émotion ressentie nous éloigne de la finalité de l’entretien d’explicitation centré sur le vécude l’action qui « concerne la succession des actions élémentaires que le sujet met en œuvre<strong>pour</strong> atteindre un but » (ibid., p. 41). Fondamentalement descriptif, ce dialogue permet ausujet d’accéder à des informations sur sa façon de fonctionner, sa façon de penser et d’agir quilui est partiellement imperceptible et que Vermersch propose d’appeler sa « pensée privée ».Celle-ci est privée « au sens où seul le sujet peut y avoir accès, donc au sens de non public[mais aussi] au sens d’intime, de personnel » (Vermersch, Maurel, 1997, p.243). L’entretienNumér

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