SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...
SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ... SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...
certains patients préféraient guérir par amour plutôt que par la cure. Il y a ainsi desmouvements psychiques qui se font d’eux-mêmes et dans lesquels le conseiller n’est qu’unobjet provisoirement utilisé pour voiler ce qui se prépare. Il peut alors au mieux tenter de« comprendre comment chacun, en fonction de sa situation et de celle du consultant, mène/estmené dans la relation » (Revuz, 1991, p.62).Les professionnels qui œuvrent à la recherche d’une théorie sûre qui vienne organiserleur pratique devraient faire le deuil de leur désir de certitude. L’approche clinique réinterrogeen permanence les concepts à partir de l’inattendu qui peut surgir.La théorie dans cette perspective peut rendre aveugle. Dubost, pour éviter cette« violence de la théorie », a « généralisé à l’intérieur de [sa] propre pratique le postulat deméconnaissance : j’arrive, je ne sais rien. […] J’essaie d’accepter de remettre en cause latotalité de ce que j’ai appris jusque-là à partir de chaque nouveau cas. C’est ce que j’aicompris de l’éthique psychanalytique » (Dubost, 2000, p.122). Il poursuit en se disant prochede l’ethnologie et cite Favret-Saada : « Il faut accepter d’entendre l’inouï – c’est-à-dire cequ’on n’a jamais entendu jusque-là – en n’utilisant pas ses concepts personnels comme unecatégorie de pensée dans laquelle on va enfermer le discours de celui qui cause, mais enessayant d’identifier le concept qu’il utilise pour catégoriser son propre discours, pourfonctionner lui-même mentalement » (ibid.).Ces considérations en termes généraux ne se retrouvent pas nécessairement dans tousles cas. La singularité de chacun montrera comment différents aspects peuvent apparaître.L’analyse est à produire à chaque fois, et nous espérons que celles que nous proposeronsmontreront suffisamment la pertinence de se référer à la démarche clinique dans l’activité deconseil en orientation.La situation d’entretien d’accompagnement est favorable au développement d’unedémarche clinique si la position du conseiller tient précisément d’une posture clinique. Onpeut en effet considérer l’accompagnement de demandeurs d’emploi comme une interventiondans le champ du travail social. L’objectif du conseiller n’est évidemment pas de soigner ouguérir (bien que l’on retrouve des traits communs avec les professionnels du soin qui tententd’instaurer une relation soignante), mais de cheminer un temps avec l’autre.La clinique en orientation se situe dans un carrefour des pratiques élaborées dans lesdiverses disciplines. On verra dans nos exemples l’interférence du questionnement sur leurhistoire initié par certains consultants. Il est possible, dans d’autres cas, de souligner unefonction plus psychosociologique du professionnel. Il peut arriver également qu’il doive êtredavantage psychologue (sans verser pour autant dans la thérapie). Chacun conviendra queNumér
l’orientation s’inscrit par son existence même dans une recherche de transformation du sujeten demande. Or, nous avons vu que la clinique était riche d’une tradition d’intervention envue du changement. Les quelques éléments repris ici pour préciser la clinique en orientationne constituent qu’une esquisse vouée à être alimentée dans des réflexions et desdéveloppements complémentaires. La diversité que l’on vient de parcourir montre ladynamique actuelle de cette autre manière de construire la science.Nous avons largement insisté jusqu’ici sur les dimensions de l’écoute et duquestionnement que le professionnel met en œuvre. Ces deux thèmes ont été abordésdifféremment dans le cadre d’autres travaux qui peuvent venir éclairer les questions del’orientation. Le dialogue, présenté comme central dans l’analyse de l’activité telle que Clot ladéveloppe, va nous permettre de resituer l’expression du consultant dans le cadre desinteractions qui se construisent avec le conseiller. Le mode de questionnement que Vermerscha élaboré, ainsi que la théorisation originale qu’il en a proposée apportent également deséléments pour comprendre les situations d’entretien en orientation. Ces deux contributionsviennent compléter les divers champs parcourus jusque là et enrichissent ainsi le travail enorientation de leurs propres apports.Numér
- Page 85 and 86: 3.3.1. Repères historiques et déf
- Page 87 and 88: de méthode des histoires de vie, c
- Page 89 and 90: positive, empathie, etc.). Or, Roge
- Page 91 and 92: (cité p.213). Niewiadomski se dém
- Page 93 and 94: la démarche clinique. On verra que
- Page 95 and 96: thérapie, du moins d’élucidatio
- Page 97 and 98: La psychothérapie se réfère, rap
- Page 99 and 100: s’instaure entre le conseiller en
- Page 101 and 102: choses ont un sens » (Castoriadis,
- Page 103 and 104: les entretiens recueillis et retran
- Page 105 and 106: parfaitement acceptable par des nat
- Page 107 and 108: Son travail de « formateur clinici
- Page 109 and 110: débouchant sur un « impérialisme
- Page 111 and 112: La profession de conseiller en orie
- Page 113 and 114: fort qui les rapproche est celui de
- Page 115 and 116: cherche à ce que le sujet puisse s
- Page 117 and 118: 3.5.2. Le transfert.Le concept de t
- Page 119 and 120: consolider, et son expertise (conna
- Page 121 and 122: occupe toujours une place centrale.
- Page 123 and 124: Devereux avance que dans les scienc
- Page 125 and 126: collègue. Il devra, quoi qu’il e
- Page 127 and 128: elève du monde du travail, alors q
- Page 129 and 130: toutefois pointer ces expressions e
- Page 131 and 132: là de la tradition de l’interven
- Page 133 and 134: L’écoute se trouve ainsi centré
- Page 135: par rapport aux situations habituel
- Page 139 and 140: Alto, par la PNL (Programmation Neu
- Page 141 and 142: (ibid., p.18). Pour la faire accéd
- Page 143 and 144: seule » (ibid., p.110). Dans cette
- Page 145 and 146: d’explicitation opère à partir
- Page 147 and 148: des opérations est remémoré et e
- Page 149 and 150: La seconde partie donne du temps à
- Page 151 and 152: L’entretien d’explicitation ne
- Page 153 and 154: couleur, etc.) ; éviter la recherc
- Page 155 and 156: 4.3.1. Initialiser.La difficulté
- Page 157 and 158: L’interviewer doit pouvoir repér
- Page 159 and 160: Deux cas ont retenu l’attention d
- Page 161 and 162: en mots directement » (Vermersch,
- Page 163 and 164: 5. Apports de la clinique de l’ac
- Page 165 and 166: le voit » (ibid., p.32, souligné
- Page 167 and 168: pas assez » (ibid.) à ceux qui y
- Page 169 and 170: 5.1.4. Une activité dirigée.Le ge
- Page 171 and 172: immédiatement convaincu qu’il n
- Page 173 and 174: gagne en visibilité, comme si on l
- Page 175 and 176: nécessaire, car l’action renvoie
- Page 177 and 178: deux zones de développement, de l
- Page 179 and 180: hâtives, ce qui les empêcherait d
- Page 181 and 182: trouver sous l’influence des atte
- Page 183 and 184: 5.5.1. Le réel.La conception du r
- Page 185 and 186: différents ? En partie, cela sembl
certains patients préféraient guérir par amour plutôt que par la cure. Il y a ainsi desmouvements psychiques qui se font d’eux-mêmes et dans lesquels le conseiller n’est qu’unobjet provisoirement utilisé <strong>pour</strong> voiler ce qui se prépare. Il peut alors au mieux tenter de« comprendre comment chacun, en fonction de sa situation et de celle du consultant, mène/estmené dans la relation » (Revuz, 1991, p.62).Les professionnels qui œuvrent à la recherche d’une théorie sûre qui vienne organiserleur pratique devraient faire le deuil de leur désir de certitude. L’approche clinique réinterrogeen permanence les concepts à partir de l’inattendu qui peut surgir.La théorie dans cette perspective peut rendre aveugle. Dubost, <strong>pour</strong> éviter cette« violence de la théorie », a « généralisé à l’intérieur de [sa] propre pratique le postulat deméconnaissance : j’arrive, je ne sais rien. […] J’essaie d’accepter de remettre en cause latotalité de ce que j’ai appris jusque-là à partir de chaque nouveau cas. C’est ce que j’aicompris de l’éthique psychanalytique » (Dubost, 2000, p.122). Il <strong>pour</strong>suit en se disant prochede l’ethnologie et cite Favret-Saada : « Il faut accepter d’entendre l’inouï – c’est-à-dire cequ’on n’a jamais entendu jusque-là – en n’utilisant pas ses concepts personnels comme unecatégorie de pensée dans laquelle on va enfermer le discours de celui qui cause, mais enessayant d’identifier le concept qu’il utilise <strong>pour</strong> catégoriser son propre discours, <strong>pour</strong>fonctionner lui-même mentalement » (ibid.).Ces considérations en termes généraux ne se retrouvent pas nécessairement dans tousles cas. La singularité de chacun montrera comment différents aspects peuvent apparaître.L’analyse est à produire à chaque fois, et nous espérons que celles que nous proposeronsmontreront suffisamment la pertinence de se référer à la démarche clinique dans l’activité deconseil en <strong>orientation</strong>.La situation d’entretien d’accompagnement est favorable au développement d’unedémarche clinique si la position du conseiller tient précisément d’une posture clinique. Onpeut en effet considérer l’accompagnement de demandeurs d’emploi comme une interventiondans le champ du travail social. L’objectif du conseiller n’est évidemment pas de soigner ouguérir (bien que l’on retrouve des traits communs avec les professionnels du soin qui tententd’instaurer une relation soignante), mais de cheminer un temps avec l’autre.La clinique en <strong>orientation</strong> se situe dans un carrefour des pratiques élaborées dans lesdiverses disciplines. On verra dans nos exemples l’interférence du questionnement sur leurhistoire initié par certains consultants. Il est possible, dans d’autres cas, de souligner unefonction plus psychosociologique du professionnel. Il peut arriver également qu’il doive êtredavantage psychologue (sans verser <strong>pour</strong> autant dans la thérapie). Chacun conviendra queNumér