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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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L’écoute se trouve ainsi centrée sur la personne (Revault d’Allonnes), ce qui signifieque le conseiller fait relativement silence de lui-même et tente autant que possible de ne pasappliquer sur l’autre un profil ou un stéréotype. Cet autre est un sujet, et en tant que tel, leconseiller a l’obligation professionnelle de s’engager <strong>pour</strong> ce sujet, et non contre son avis.Cela n’entraîne pas qu’il doive répondre dans la seconde à la moindre demande. Mais commele disait Castoriadis, que nous avons déjà cité, à propos de la cure analytique : : « il n'y a pasde traitement […] qui n'ait comme présupposé […] la primauté absolu du point de vue dupatient sur sa propre vie ». Et ce n’est qu’à partir de ce point de vu que quelque chose <strong>pour</strong>rase construire.C’est ici que l’écoute clinique se différencie d’autres formes d’écoute comme, parexemple, l’utilisent les commerciaux, les hommes politiques ou les partenaires sociaux(concertation), etc. Ces formes de l’échange conservent toujours un aspect stratégique, unobjectif par rapport à l’autre. Dans la clinique on ne peut prendre en compte que les finalitésque la personne se donne et surtout qu’elle se découvrira éventuellement au cours del’accompagnement. Il s’agit d’une activité pratico-poiétique dans laquelle la traditionnelledissociation entre commande et demande demeure toujours pertinente et nécessaire. Laposition de sous-traitant peut alors favoriser un démarquage par rapport à l’ANPE. C’est enadoptant une position de clinicien que Dubost permettait aux habitants de Savines de« verbaliser des choses qu’ils savaient déjà, et de concevoir des projets » (Dubost, 2000,p.121) ; il tâchait de prendre en compte, suivant en cela l’expérience de Favret-Saada, lesconcepts de ses interlocuteurs et de « donner la parole à ceux qui ne l’avaient pas » (ibid.,p.125).L’écoute donc, mais une écoute multiréférencée, à plusieurs étages : situation etenvironnement social, parcours professionnel, ruptures, histoire familiale, fratrie, crises,lapsus, actes manqués, etc. Rien ne peut être a priori considéré comme anodin ou sansimportance. Favoriser l’expression a de multiples incidences, mais la première des conditionsen est la présence d’une écoute attentive et disponible, qui ne vienne pas briser ce qui est là<strong>pour</strong> se dire et qui n’a de chance d’y parvenir que dans le temps long d’une recherche et d’untâtonnement. Cela ne signifie pas qu’il faille sombrer dans l’acharnement ou la tyrannie del’écoute, dans un « rogérisme laxiste » (Boursier), mais il faut pouvoir s’adapter à chaquerencontre et intervenir davantage si cela est nécessaire, s’impliquer et accepter ce risque(même celui de se tromper) en recherchant la « bonne distance » (Revault d’Allonnes). Etcelle-ci n’est jamais ni définie, ni définitive, car « l’écoute clinique d’une personne, ce n’estNumér

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