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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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collègue. Il devra, quoi qu’il en soit, toujours s’interroger soi-même plutôt que de développerune attitude vindicative (« La vengeance n’est pas consciente », dit encore Israël (p.153)). Si lecourant ne passe pas, des aménagements doivent pouvoir s’organiser.La vigilance du conseiller doit lui permettre en premier lieu de ne pas se montrerblessant vis-à-vis de l’autre. Il vaut alors mieux tourner sa langue sept fois dans sa bouche, ouse taire, plutôt que de se laisser aller à sa spontanéité qui peut se révéler, par la suite (lorsquel’on veut bien s’interroger sur sa pratique), d’une inspiration sadique 1 .Le conseiller se méfiera également des risques d’une collusion trop forte, porte ouverteà une identification fusionnelle qui peut instaurer une forme de dépendance relationnelle ; larupture du lien risquerait d’être vécue de façon dramatique par une personne fragile. Nul n’estbien sûr transparent à lui-même, mais chacun est capable de porter un regard sur soi. EntreCharybde et Scylla, le conseiller tient son cap dans une sérénité réflexive, et l’autonomie, ausens de Castoriadis, vient montrer là toute sa pertinence (un autre rapport aux institutions 2 et àson inconscient).L’attention portée aux manifestations de transfert ainsi qu’à son propre contre-transfertse présente finalement comme un des aspects (indispensable) au travail de dégagement d’unelucidité réflexive, chère à Castoriadis. Celle-ci peut aider le professionnel à ne pas trops’illusionner sur sa capacité de transformation des êtres et des choses, sans <strong>pour</strong> autantabdiquer devant les difficultés imprévisibles. Et dans ce cadre, la psychanalyse, insisteHerfray (1993, p.225), « ne peut qu’être subversive parce que commandant la lucidité. Maiselle n’a nul pouvoir <strong>pour</strong> changer les êtres, sauf à rappeler son éthique à ceux qui sontmenacés de perdition, confrontés à la tromperie et au désespoir. La théorie psychanalytique estune théorie de la critique. Elle nous enjoint de ne pas fermer les yeux sur les maladies du liensocial et les effets des abus de pouvoir… Elle nous convie souvent à une positionimpossible… ».Et cette position est le lot du conseiller engagé et impliqué dans la relation commetoutes les « professions d’aide » qui « sont, par définition, confrontées à de l’impossible, à la1Une femme de 45 ans que j’ai accompagnée, résidant seule avec sa fille lycéenne, montrait à l’évidence, par sestraits tirés, qu’elle vivait des difficultés « personnelles ». Elle n’a jamais abordé avec moi ce point dans le cadrede l’accompagnement à la construction d’un projet professionnel ; je m’en suis toujours abstenu, pressentant unefragilité qu’elle souhaitait laisser en-dehors de sa vie professionnelle. A l’AFPA, lors de l’entretien <strong>pour</strong> accéderà une formation bureautique, le psychologue lui demanda, me rapporta-t-elle, si « elle prenait des médicaments ».Elle fut extrêmement choquée par cette intrusion, et le « psychologue » détruisit en une seconde le patient travailentrepris <strong>pour</strong> qu’elle puisse se reconstruire et donner une image « normale » d’elle-même (cf. Annexe 2, fiche45).2Le terme peut être pris ici au double sens d’ « institutions imaginaires », ce par quoi la société nous façonne, les« significations imaginaires » qu’elle véhicule et qui font de nous des individus (sociaux), mais également au senscommun d’institutions humaines (les organismes, les établissements, etc.) dans lesquelles le clinicien se trouveinséré et dont il devrait analyser la place effective qu’elles lui attribuent.Numér

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