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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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Devereux avance que dans les sciences expérimentales dans lesquelles l’observateurest sensé être neutre, l’action de celui-ci influence les réactions de l’observé, et c’est ceprocessus qu’il va qualifier de contre-transfert. Il s’appuie sur la physique quantique qui adémontré avec Heisenberg l’indéterminabilité de certains phénomènes intra-atomiques qui nepeuvent être mesurés sans être modifiés. Devereux fait appel également à l’ethnologie, et siune dimension éthique n’est pas absente de son projet, il « veut surtout montrer que quand ils’agit "d’humains vivants", il n’y a pas de dehors absolu <strong>pour</strong> celui qui produit la science »(Ben Slama, p.142).Le contre-transfert serait un phénomène général du processus de connaissance que lapsychanalyse a mis en évidence au niveau du sujet. Reprenant Einstein qui définit deuxévénements, l’un auprès de l’observé, l’autre auprès de l’observateur, Devereux rapproche cesecond événement du contre-transfert de l’analyste. L’éclairage se trouve porté surl’observateur qui devient le centre et la source la plus importante de la production deconnaissance 1 . Le contre-transfert correspondrait alors au fait que tout être humain a tendanceà reporter sur ce qu’il rencontre des traces de ce qu’il fut et de ce qu’il est.On peut déceler là l’importance accordée par l’approche clinique aux références ouprésupposés théoriques du chercheur, d’autant qu’ils peuvent constituer une défense face àune angoisse imperceptible. La notion de contre-transfert demeure centrale dans ces pratiquesdans lesquelles l’aspect relationnel reste prépondérant.Dans son article, Santiago Delefosse nous rappelle (1998, p.142) que Freud répond àBinswanger « sur la nécessité de "contrôler" sa position vis-à-vis du patient. Dans tous les cas,dira-t-il, ce qui doit être évité c'est une spontanéité qui n'est que surgissement de l'inconscientde l'analyste ». Dans notre pratique également, les réactions spontanées du conseillerconservent en permanence le risque de se présenter davantage comme des interférences issuesde la subjectivité du professionnel, plutôt qu’une réponse constructive dans la démarche duconsultant. On en verra quelques exemples dans nos analyses d’accompagnement. Là se situel’une des ambiguïtés et des difficultés du métier : une certaine spontanéité est nécessaire <strong>pour</strong>construire un lien, mais celle-ci doit, dans la mesure du possible, être l’objet d’une attentionréflexive de la part du professionnel.C’est dans ce cadre que l’on reprend le terme proposé par Freud. Car tout comme <strong>pour</strong>le concept de transfert, se référer au contre-transfert en dehors de la situation analytique n’est1« La personnalité du savant intéresse la science en ce qu’elle explique la déformation du matériau imputable àson manque, intrapsychiquement déterminé, d’objectivité. Elle constitue une source d’erreur systématique,exactement au même sens que les limitations et les défauts inhérents à l’appareil du physicien sont des sourcesd’erreurs systématiques » (Devereux, 1967, p.76).Numér

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