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SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...

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apparaît comme produit de la rencontre, au moment opportun, d'une autre subjectivité [et]s'appuie sur les effets de l'identification au semblable » (ibid., p.153). Le« compagnon/accompagnateur se voit "transférer" un certain savoir (celui du grand frère)[mais il] "supporte" l'image du père, celui qui est censé avoir su "faire avec" » (ibid.).Contrairement au psychanalyste qui sera mis en position paternelle, « dans l'analyseexistentielle, […] toute la démarche mène du côté du lien au semblable, du rapport fraternel »(ibid., p.152). On fait appel à « l'adhésion supposée au même Idéal, qui préserve <strong>pour</strong> le sujetsa consistance d'Etre. Dans ce travail d'accompagnement que soutient le lien fraternel, le sujetspécifie son Etre-dans-le-monde et acquiert de la consistance, celle-là même issue de lanomination par la mère du reflet dans le miroir. A travers les plaintes des consultants faisantétat de leur "dispersion", de leur "incapacité à trouver le sens", de leur sentimentd'"éclatement", etc., ils supposent que l'Idéal de "trouver un sens à la vie" serait possible. Ilssupposent aussi que les autres, semblables, jouissent de ce secret et que l'accompagnateur enest un des dépositaires parmi les frères initiés » (ibid., p.154). Tout ce travail nécessite uneéthique qui « consistera à garder au trait d'Idéal sa nature symbolique. Sans quoi l'instabilitéde la position fraternelle ouvrira sur des dérives manipulatrices » (ibid.) (gourou, maître,même idéal (de sens) <strong>pour</strong> chacun). Si l'accompagnateur « adhère sans distance à l'Idéal d'unSens de la vie à trouver [… il] peut aisément dériver du côté de sa propre volonté depuissance » (ibid.).La mise en garde devant les dangers de manipulation ici avancés nous paraît tout à faitjuste et nécessaire, et nous aurons l’occasion d’y revenir. Les cadres de la situationpsychanalytique et du conseil sont très différents : le conseiller se trouve installé face à soninterlocuteur ou à ses côtés, il interfère par ses avis dans la relation, il encourage, etc. Il sepose d’emblée dans une position de compagnon, mais la généralisation paraît ici perdrel’essentiel (du moins dans notre activité par rapport à « l’histoire de vie » de SantiagoDelefosse). Il peut arriver, par exemple, que le conseiller doive se faire le représentant d’unecertaine réalité sociale qui vient barrer la réalisation de certains projets (formation souhaitéeinaccessible, prise de conscience d’une carence de compétences, etc.) et le consultant peutalors le transformer en censeur sur lequel viendra se projeter une part de son agressivité 1 .« Quel que soit le type de relation, indique Santiago Delefosse (en note, p.152), le transfert1C’est ce qui est arrivé avec cette jeune Réunionnaise de 26 ans que son mari (qui travaillait) incitait, semble-t-il,fortement à reprendre un emploi. Elle avait suivi, cinq ans auparavant, une formation en comptabilité enMétropole, mais n’avait jamais exercé, et tenait fermement à postuler dans ce secteur. Après maintes réponsesnégatives, elle finit par accepter de passer, dans mon organisme, un test en comptabilité qu’elle a, de surcroît,préféré « faire à la maison ». Elle dut alors admettre qu’elle ne maîtrisait plus rien du domaine, mais excluaittoute possibilité de formation. Elle ne <strong>pour</strong>suivit pas ultérieurement l’accompagnement, me reprochantprobablement la perte de son illusion. (cf. Annexe 2, fiche 16).Numér

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