SAUTER Entretien d orientation pour DE 2005.pdf - ArianeSud ...
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Dans une seconde attitude, le praticien sait en partie le sens de ce qui est énoncé etpourra procéder à un dévoilement avec la participation du sujet ; on se situe dans une« herméneutique causaliste » (G.Durand) dans laquelle l’auteur place les séminaires du« Roman familial et trajectoire sociale ».La troisième catégorie comprend les intervenants qui ne savent pas, mais dont « laprésence facilitatrice aide au dévoilement du sens pour l’autre » (ibid., p.43). On retrouve iciRogers, mais surtout les pratiques d’histoire de vie qui s’inspirent de la notion de « coinvestissementdialectique » (Pineau) pour aider le sujet à prendre en main son existence enlui donnant lui-même une forme par l’intermédiaire d’une « co-interprétation dialectique » ; ils’agit d’une « herméneutique instaurative » qui « ne vise pas tant ici à "expliquer" l’histoire dusujet, mais plutôt à mettre en route un questionnement par essence inachevé car référé àl’existence même d’un "sujet désirant" » (ibid., p.44).La quatrième et dernière attitude face à la question du sens est celle du psychanalystequi « sait qu’il ne sait pas », mais accepte que l’analysant doive passer par le sens avant depouvoir « cerner l’innommable d’un désir qu’aucune réponse interprétative ne pourrait venircombler » (ibid., p.45).Se référant à Ricœur, de Villers souligne l’importance du récit en général qui donneune concordance, une unité à un réel fractionné et discordant : « le récit, par la vertu del’intrigue qui l’organise, réduit la surprise de l’événement en l’incorporant dans le procèsnarratif, contribuant ainsi à "l’effet de sens qui fait apparaître après-coup la fable commevraisemblable, voire nécessaire" » (ibid., p.155). Psychothérapie et histoire de vie se situentdans ce travail sur le sens, le thérapeute cherchant à renforcer le Moi du patient en luiproposant une identification en vue de le soutenir (selon J.A. Miller auquel se réfère deVillers).C’est là le danger des démarches en histoire de vie qui peuvent présenter le risque pourle sujet de se refermer sur un sens fixé, rigide : « d’aucuns considèrent que narrer son histoirepeut en restaurer le sens et par là émanciper le sujet narrateur. Ce n’est malheureusement pastoujours vrai. L’effet contraire peut très bien se produire. Il est des récits qui enferment lenarrateur dans un sens arrêté, une signification fixée, contribuant de la sorte à renforcer sonaliénation » (ibid., p.136). C’est pourquoi la prudence se révèle toujours nécessaire, et desentretiens préalables au travail en histoire de vie permettent d’informer les personnes sur lesobjectifs et d’éclaircir leur demande.La psychanalyse travaille, selon de Villers qui reprend Lacan et Miller (après lerenversement opéré en 1973 par Lacan), dans le hors-sens ; elle ne s’attache pas au sens, maisNumér
cherche à ce que le sujet puisse soutenir son manque à être. Ainsi, pour se résumer de façonapproximative, de Villers conclut qu’en « psychothérapie, le sens est déterminé par lethérapeute ; en psychanalyse, c’est le hors-sens qui détache le sujet de ses aliénations, alorsqu’avec le récit de vie, c’est l’ouverture de l’aventure du sens qui émancipe le narrateur »(ibid., p.160).De nombreux psychothérapeutes contesteront peut-être cette présentation, mais nousobtenons une distinction fondamentale entre la psychanalyse qui ne cherche pas à offrir unecohérence de sens, au contraire, et les pratiques cliniques qui travaillent, elles, à partir du senstoujours à construire.• L’association libre n’est pas une narration qui apporte une cohérence.Legrand recentre, quant à lui, la psychanalyse sur ce qui en fait sa pratiqueparticulière : l’association libre. Si certains analystes proposent de leur activité une« interprétation narrativiste », la règle fondamentale de l’association libre fait de lapsychanalyse une activité de déconstruction de laquelle peut surgir l’inattendu del’inconscient.Psychothérapie et histoire de vie tendent à structurer, à redonner du sens, alors que lapsychanalyse n’offre que des bribes qui n’aboutissent pas à une cohérence. « Récit de vie etpsychanalyse travaillent ainsi à contre-courant. Le récit de vie privilégie les opérations deliaison et de synthèse, la psychanalyse les opérations de déliaison et décompositionanalytique » (ibid., p.130). Legrand nous transmet les propos éclairants de Sophie de Mijolla :« La perlaboration ne consiste pas à se reconnaître dans l’histoire que l’on se raconte à soimêmesur le divan, mais à reconnaître le refoulé qui ne se présente justement pas comme unehistoire. […] L’identité narrative se construit bien dans l’autobiographie mais se dissout dansle travail de l’analyse. Même si l’on admet qu’une telle identité repose sur un récit toujoursouvert à une reprise possible dans une phase ultérieure, […] il reste que […] le texte constitueune totalité à laquelle ne saurait s’apparenter le mouvement discontinu, impossible àsynthétiser, peut-être impossible à mémoriser que représente le travail d’analyse » (ibid.,p.131).Davantage que le point de vue théorique, c’est la forme de l’activité elle-même quidifférencie les deux approches. La psychanalyse œuvre par les associations libres, c’est-à-direà l’encontre de la pensée de veille, à contre-sens du discours construit, alors que l’histoire devie se présente comme une réflexion (très proche en cela du travail d’orientation). CetNumér
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Dans une seconde attitude, le praticien sait en partie le sens de ce qui est énoncé et<strong>pour</strong>ra procéder à un dévoilement avec la participation du sujet ; on se situe dans une« herméneutique causaliste » (G.Durand) dans laquelle l’auteur place les séminaires du« Roman familial et trajectoire sociale ».La troisième catégorie comprend les intervenants qui ne savent pas, mais dont « laprésence facilitatrice aide au dévoilement du sens <strong>pour</strong> l’autre » (ibid., p.43). On retrouve iciRogers, mais surtout les pratiques d’histoire de vie qui s’inspirent de la notion de « coinvestissementdialectique » (Pineau) <strong>pour</strong> aider le sujet à prendre en main son existence enlui donnant lui-même une forme par l’intermédiaire d’une « co-interprétation dialectique » ; ils’agit d’une « herméneutique instaurative » qui « ne vise pas tant ici à "expliquer" l’histoire dusujet, mais plutôt à mettre en route un questionnement par essence inachevé car référé àl’existence même d’un "sujet désirant" » (ibid., p.44).La quatrième et dernière attitude face à la question du sens est celle du psychanalystequi « sait qu’il ne sait pas », mais accepte que l’analysant doive passer par le sens avant depouvoir « cerner l’innommable d’un désir qu’aucune réponse interprétative ne <strong>pour</strong>rait venircombler » (ibid., p.45).Se référant à Ricœur, de Villers souligne l’importance du récit en général qui donneune concordance, une unité à un réel fractionné et discordant : « le récit, par la vertu del’intrigue qui l’organise, réduit la surprise de l’événement en l’incorporant dans le procèsnarratif, contribuant ainsi à "l’effet de sens qui fait apparaître après-coup la fable commevraisemblable, voire nécessaire" » (ibid., p.155). Psychothérapie et histoire de vie se situentdans ce travail sur le sens, le thérapeute cherchant à renforcer le Moi du patient en luiproposant une identification en vue de le soutenir (selon J.A. Miller auquel se réfère deVillers).C’est là le danger des démarches en histoire de vie qui peuvent présenter le risque <strong>pour</strong>le sujet de se refermer sur un sens fixé, rigide : « d’aucuns considèrent que narrer son histoirepeut en restaurer le sens et par là émanciper le sujet narrateur. Ce n’est malheureusement pastoujours vrai. L’effet contraire peut très bien se produire. Il est des récits qui enferment lenarrateur dans un sens arrêté, une signification fixée, contribuant de la sorte à renforcer sonaliénation » (ibid., p.136). C’est <strong>pour</strong>quoi la prudence se révèle toujours nécessaire, et desentretiens préalables au travail en histoire de vie permettent d’informer les personnes sur lesobjectifs et d’éclaircir leur demande.La psychanalyse travaille, selon de Villers qui reprend Lacan et Miller (après lerenversement opéré en 1973 par Lacan), dans le hors-sens ; elle ne s’attache pas au sens, maisNumér