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parole des sujets (des « enquêtés ») n’étant pas considérée outre mesure. La seconde veutessentiellement restituer les propos au plus juste, le chercheur se limitant globalement à leurcollecte et leur mise en forme.Dubar propose une « troisième posture » qu’il qualifie d’ « analytique » ou« interprétative » à partir d’entretiens « à visée de connaissance impliquantl’intercompréhension » (ibid., p.139). La socialisation conçue, non pas comme transmissionintergénérationnelle, mais comme construction (voire destruction) d’identités sociales à partird’une double transaction (relationnelle et biographique) « doit être pensée comme unprocessus permanent de structuration/déstructuration de "mondes vécus" (Habermas)constamment négociés par les individus avec les partenaires multiples de leur cycle de vie(Erickson) » (ibid.).Le récit de vie devient alors un moyen important pour la compréhension et l’analyse dela socialisation, et l’interaction symbolique (Mead) qui se met en place avec un professionnelpeut aussi se percevoir comme un « acte d’intercompréhension impliquant des prétentions à lavalidité » tel que l’a développé Habermas. Dubar insiste sur cette communication qui s’appuieessentiellement sur un acte de langage, et ce serait bien les bases d’une théorie du langage quifont défaut pour « rendre compte de la relation entre la construction biographique des sujets etla production discursive des récits » (ibid., p.140).Si l’approche en termes de double transaction a pu se combiner avec la théorie del’équilibration de Piaget (en rapport avec l’assimilation (transaction relationnelle) etl’accommodation (transaction biographique)), ou aussi l’interactionnisme symbolique, Dubarla relie maintenant à la théorie de la double articulation du langage (axes syntagmatique etparadigmatique). En effet, la production d’un récit implique toujours une sélectiond’événements chronologiques et de personnages (actants) pour proposer une narration danslaquelle on entrevoit une mise en intrigue (Ricœur) entendue comme « un argumentairedonnant un sens à la narration. On peut ainsi considérer un récit biographique comme lerésultat d’une double transaction biographique et relationnelle confrontant le passé et l’avenirdans la chaîne syntagmatique et arbitrant entre les Autrui mis en scène sur l’axeparadigmatique » (ibid., p.142).Dubar s’appuie sur l’analyse structurale de récit de Barthes et fait l’hypothèse quel’entretien biographique peut s’analyser comme tout récit, en postulant qu’au-delà des proposmêmes « se trouvaient bien des "discours" argumentés dont on pouvait trouver le code enanalysant les catégorisations utilisées et les formes argumentaires mises en œuvre » (ibid.,pp.143-144). En référence à la théorie des trois niveaux du récit (fonction, action, narration),Numér
les entretiens recueillis et retranscrits par écrits sont disséqués et codés en « séquences(éléments de l’histoire racontée), actant (sujet des actions relatées) et arguments (propositionsjustificatrices) » (ibid., p.144).Le codage permet de « sélectionner des unités de signification représentatives descorpus » (ibid.) analysées en renvoi aux disjonctions ou conjonctions pour les préciser (femmepeut, par exemple, s’opposer à petite fille ou homme en fonction de la catégorie sousjacente); l’ordre catégoriel qui en ressort permet, à travers leurs homologies structurales, dereconstituer « l’univers de croyances […] qui organise les catégories et donne son sens généralau récit (son "intrigue") » (ibid.).Sans entrer dans plus de précisions, on voit que la démarche est essentiellementinductive et d’une construction théorique et technique très argumentée. Il ressort des 200récits d’insertion de jeunes (qui n’ont pas obtenu le bac) auxquels la méthode à été appliquée,quatre mondes différents : celui des métiers et de l’indépendance (espoir de pouvoir s’installeret travailler dans ce qu’on aime), le monde de l’emploi non-qualifié (deuil d’un emploiintéressant et nécessité d’un travail stable), celui des fonctions (projets d’ascension sociale etde réalisation de soi) et le monde du travail protégé (galère, désespoir et attente d’uneintervention providentielle qui offrira une « place »). Ces derniers récits « sont les plusinattendus et ont été les plus difficiles à analyser » (ibid., p.149), et Dubar suggère que lespolitiques d’aide à l’insertion des jeunes ont pu favoriser cette croyance en une aideprovidentielle (de l’Etat ou d’une institution).Les résultats de l’étude croisent indéniablement l’expérience du praticien qui rencontrerégulièrement ces jeunes avec ou sans diplômes et dont les discours rappellent ceux évoquéspar Demazière et Dubar. La construction théorique est, comme on l’a déjà souligné,stimulante, et pourtant le clinicien reste sur sa faim. L’étude offre une vue généraleintéressante et informative, mais ce point de vue est sociologique, au sens où Bertaux (auquelse réfère Dubar) qui « se qualifie lui-même de sociologue "objectiviste" », admet que « lasociologie objectiviste ne sait pas procéder par étude de cas individuels. […] Son regard,entraîné à focaliser au-delà des êtres, à les traverser sans les voir, à ignorer ce qui fait lasingularité individuelle de chacun, ne parvient pas à accommoder (se mettre au point) sur unepersonne particulière » (cité par Legrand, 1993, p.62). Les significations qui sont icidécortiquées et analysées à travers une opération technique sophistiquée dans le cadre d’une« problématique sociologique du langage » (Dubar, 1998, p.150), constituent précisément lamatière vivante à partir de laquelle va travailler le clinicien.Numér
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parole des sujets (des « enquêtés ») n’étant pas considérée outre mesure. La seconde veutessentiellement restituer les propos au plus juste, le chercheur se limitant globalement à leurcollecte et leur mise en forme.Dubar propose une « troisième posture » qu’il qualifie d’ « analytique » ou« interprétative » à partir d’entretiens « à visée de connaissance impliquantl’intercompréhension » (ibid., p.139). La socialisation conçue, non pas comme transmissionintergénérationnelle, mais comme construction (voire destruction) d’identités sociales à partird’une double transaction (relationnelle et biographique) « doit être pensée comme unprocessus permanent de structuration/déstructuration de "mondes vécus" (Habermas)constamment négociés par les individus avec les partenaires multiples de leur cycle de vie(Erickson) » (ibid.).Le récit de vie devient alors un moyen important <strong>pour</strong> la compréhension et l’analyse dela socialisation, et l’interaction symbolique (Mead) qui se met en place avec un professionnelpeut aussi se percevoir comme un « acte d’intercompréhension impliquant des prétentions à lavalidité » tel que l’a développé Habermas. Dubar insiste sur cette communication qui s’appuieessentiellement sur un acte de langage, et ce serait bien les bases d’une théorie du langage quifont défaut <strong>pour</strong> « rendre compte de la relation entre la construction biographique des sujets etla production discursive des récits » (ibid., p.140).Si l’approche en termes de double transaction a pu se combiner avec la théorie del’équilibration de Piaget (en rapport avec l’assimilation (transaction relationnelle) etl’accommodation (transaction biographique)), ou aussi l’interactionnisme symbolique, Dubarla relie maintenant à la théorie de la double articulation du langage (axes syntagmatique etparadigmatique). En effet, la production d’un récit implique toujours une sélectiond’événements chronologiques et de personnages (actants) <strong>pour</strong> proposer une narration danslaquelle on entrevoit une mise en intrigue (Ricœur) entendue comme « un argumentairedonnant un sens à la narration. On peut ainsi considérer un récit biographique comme lerésultat d’une double transaction biographique et relationnelle confrontant le passé et l’avenirdans la chaîne syntagmatique et arbitrant entre les Autrui mis en scène sur l’axeparadigmatique » (ibid., p.142).Dubar s’appuie sur l’analyse structurale de récit de Barthes et fait l’hypothèse quel’entretien biographique peut s’analyser comme tout récit, en postulant qu’au-delà des proposmêmes « se trouvaient bien des "discours" argumentés dont on pouvait trouver le code enanalysant les catégorisations utilisées et les formes argumentaires mises en œuvre » (ibid.,pp.143-144). En référence à la théorie des trois niveaux du récit (fonction, action, narration),Numér