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DOSSIER DE PRESSEENSEIGNER L’HISTOIREDANS LA CARAIBE AUJOURD’HUITABLE RONDEAUTOUR DE L’OUVRAGE COEDITEPARLA SOCIETE DES AMIS DES ARCHIVESET LE C.R.D.P.Jeudi 9 décembre 2010à 18 h 00 à l’I.U.F.MRoute du Phare à Fort de FranceEn 2007, un colloque à l’initiative de la Société des amis des archives, situait le débatsur l’histoire des Antilles et aux Antilles dans des perspectives historiques etgéographiques larges : autonomie d’une histoire antillaise, voire caribéenne, similitudeset différences des approches des Caribéens non francophones..Aujourd’hui, la publication des actes de ce colloque est l’occasion de faire un point surl’évolution de l’enseignement de l’histoire dans notre région : quelles réalisations, quelbilan tirer des instructions et initiatives locales ?L’ouvrage présenté ce soir combine une approche pédagogique en explorant lescontenus des enseignements historiques et une approche historique et sociologiquepour mieux éclairer les enjeux sociaux.

Plus de 20 contributeurs ont livré leurs pistes de réflexionExtraitsPablo ARCO PINO - Professeur d’histoire à l’Université de la HavaneL’enseignement de l’histoire de Cuba aux XXe et XXIe sièclesMon exposé propose de passer en revue les tendances historiographiques les plus importantes que monpays a connues depuis l’indépendance jusqu’à aujourd’hui. Je voudrais faire remarquer l’influence dedivers événements historiques, par exemple, le tardif retrait du colonialisme espagnol, l’impact desintérêts américains, et aussi, les caractéristiques nationales les plus importantes dans la politique, lasociété et l’économie. Je voudrais aussi souligner l’effet de ces tendances sur le caractère et la formed’enseignement de l’histoire dans nos écoles et universités aujourd’hui. En plus, je voudrais porter uneattention particulière sur le développement et les résultats de cette question après la Révolution de 1959Sir Fitzroy Richard AUGIER - ProfessorL'enseignement de l'histoire dans les écoles secondaires dans les pays anglophones de laCaraïbe de la fin du 19e siècle à nos joursL'enseignement de l'histoire dans les écoles secondaires des îles colonisées par les Anglais a connu troisphases. Tout d'abord, de la fin du 19e au milieu du 20e siècle, les étudiants passaient les épreuvesdu baccalauréat dans les universités d'oxford et de Cambridge. On leur enseignait alors l'histoire anglaiseet européenne. Dans les années 1930, on y ajouta l'histoire de l'Empire britannique. Puis, au début desannées 1960, on compléta l'enseignement de l'historie européenne par des faits historiques survenusdans la Caraïbe. Enfin, dans les années 1970, le comité chargé de l'organisation des examens scolairesde la Caraïbe autorisa un programme entièrement dédié à l'histoire de la CaraïbeDanielle BEGOT – Professeur des universitésHistoire et mémoire : l’’histoire locale dans l’enseignement primaire de Guadeloupe et deMartinique au début du XXe siècleA des dates concomitantes paraissent en Guadeloupe et en Martinique deux manuels pour l'écoleprimaire qui s'intéressent exclusivement (Champon, La Guadeloupe, leçons d'histoire locale, Paris, 1902),ou incidemment (Larcher, A travers la Martinique ou Les vacances de Gérard, Saint-Pierre, 1902 ) àl'histoire de deux des « vieilles colonies » françaises. A la différence des ouvrages érudits écrits par lesblancs créoles du XIXe siècle, Lacour pour la Guadeloupe ou Dessalles et Sidney Daney pour laMartinique, il s'agit de manuels scolaires, écrits par des instituteurs, et par des hommes de couleur. Dansla logique des revendications assimilationnistes, il ne peut s'agir que de proclamer son attachement à lapatrie française et à la République. Mais comment dire la spécificité, comment raconter l'esclavage,comment s'accommoder de son rétablissement en 1802 - par la République, justement ? Miroirs éclatés,miroirs sans tain, entre ombre et lumière, ce sont les nouveaux citoyens qui cherchent l'image de leuridentité.Véronique CHALCOU - Inspectrice pédagogique régionale d’histoire-géographie de l’Académie deGuadeloupeEnseigner l’histoire aux Antilles françaises depuis 1946 : entre mythe et réalité.Se sentir, voire se revendiquer Français tout en n’abdiquant pas la culture et l’identité antillaises constituel’un des débats récurrents qui traversent le monde intellectuel et enseignant en Martinique et enGuadeloupe depuis la départementalisation.Tout d’abord, parce qu’avec 1946, le choix s’est radicalisé. Ensuite parce que les intellectuels sontsouvent des enseignant. Enfin, parce que la question scolaire cristallise la contradiction : le cadreinstitutionnel et l’utilité sociale de celle-ci, s’inscrivant dans une fidélité aux textes et programmesnationaux, interférent avec la revendication d’une culture, d’une identité qui ne s’y reconnaissent pas.L’enseignement du créole et de l’histoire se révèlent être des fils rouges d’une saga identitaire qui segreffe sur un contexte culturel et politique en trois temps : celui de la négritude et de l’anticolonialismemilitant des années 50-60 ; celui de l’antillanité et du rêve de libération nationale des années 70 et dudébut des années 80 ; celui de la créolité et du va-tout culturel depuis les années 90. A chaque temps decette évolution ses questions sur l’histoire : histoire niée, volée, colonisée, pans d’histoire, histoiredouloureuse, mais aussi histoire à recomposer, assumer, transmettre. Mais que transmettre, pourquoi ?Des blessures mémorielles palpables traversent ce champ d’interrogations. On y discerne aussi deseffets de mode, de miroir.S’il y a un mythe qui a la vie dure, c’est celui de « nos ancêtres les Gaulois », fortement médiatique,jamais vraiment liquidable comme l’ont montré de récents débats. Sûrement parce qu’il recouvre desréalités bien plus ambigües : les recherches sur l’histoire des Antilles ont largement avancé depuis lesannées 70, l’adaptation des programmes en histoire-géographie est un fait officiel depuis 2000, les outilspédagogiques existent. Pourtant son enseignement relève de malaises et de difficultés qui ne sont pastoutes levées, et les enquêtes de restitution auprès des élèves soulèvent encore bien d’autres questions.