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La médiation civile et commerciale - Barreau du Québec

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Le droit collaboratifAu rythme des avocats <strong>et</strong> des clientsLouis Baribeau, avocatAux côtés de la <strong>médiation</strong> <strong>et</strong> de la négociation, un nouveau mode de règlement des litiges qui sedéroule au rythme des avocats <strong>et</strong> des clients vient de faire son apparition au <strong>Québec</strong> en pratiquefamiliale.En droit collaboratif, les avocats <strong>et</strong> les clients signent unengagement à collaborer au règlement de leur litige <strong>et</strong> à fairepreuve de transparence dans la communication des informationspertinentes. « Il n’y pas de dates de Cours àrespecter, les délais prévus au Code de procé<strong>du</strong>re <strong>civile</strong>n’existent pas. <strong>La</strong> gestion de l’agenda est relaxe. Cela perm<strong>et</strong>de régler selon le rythme des avocats <strong>et</strong> des clients », indiqueM e Claudia P. Prémont lors de la conférence qu’elle aprésentée le 21 février, organisée par le Comité de servicesaux membres <strong>du</strong> <strong>Barreau</strong> de <strong>Québec</strong> <strong>et</strong> intitulée Le droitcollaboratif, un autre outil pour bien servir votre client.Le droit collaboratif est né en 1990 au Minnesota <strong>et</strong> c<strong>et</strong>teapproche est utilisée aujourd’hui couramment dans plusieursvilles américaines. Au Canada, il existe des groupes d’avocatspratiquant en droit collaboratif à Toronto, Calgary, Montréal,<strong>Québec</strong> <strong>et</strong> en Colombie-Britannique.Le droit collaboratif est basé sur la prémisse que 75 à 80 %des dossiers se règlent avant procès, affirme M e Prémont.« Les gens veulent un règlement avant tout », dit-elle. Envisant un règlement négocié <strong>et</strong> en travaillant à c<strong>et</strong> objectifdans un esprit de collaboration, les possibilités d’ententesont meilleures.Différences avec la négociation <strong>et</strong> la <strong>médiation</strong>Le règlement en droit collaboratif comble certaines lacunesdes modes de règlements non judiciaires les plus courants,soit la négociation <strong>et</strong> la <strong>médiation</strong>.M e Claudia P. PrémontLe processus de négociation ordinaire en droit de la famille consiste en échanges decorrespondance, en conversations téléphoniques ou en rencontres entre procureurs.« Les clients peuvent avoir l’impression de ne pas être partie prenante à ceprocessus », souligne M e Prémont. Dans la pratique <strong>du</strong> droit collaboratif, le client estdirectement impliqué dans les négociations, <strong>et</strong> il contrôle celles-ci.Le droit collaboratif représente un compromisintéressant entre la négociation <strong>et</strong> la <strong>médiation</strong>. Il peutnécessiter un investissement en temps <strong>et</strong> en argent plusimportant que ces autres modes de règlement. Enrevanche, c’est une approche qui sécurise les clients <strong>et</strong>leur évite le stress <strong>du</strong> recours judiciaire.En <strong>médiation</strong>, beaucoup de clients ressentent de l’insécuritéparce qu’ils ne sont pas accompagnés de leur avocat <strong>et</strong> ilsvont rarement chercher les avis juridiques dont ils ontbesoin. « Contrairement à la <strong>médiation</strong>, le processus de droitcollaboratif implique l’assistance de l’avocat en tout temps »,précise M e Prémont. Cela ré<strong>du</strong>it le stress inhérent à la<strong>médiation</strong>.Recours judiciaires écartésDans la pratique ordinaire, à moins qu’une des parties soitpressée parce qu’elle veut déménager ou se remarier, parexemple, la plupart des règlements interviennent peu avantla date butoir de l’audition. En droit collaboratif, on ne veutpas se servir de la Cour pour obtenir des concessions.L’entente de collaboration à quatre prévoit qu’advenant unéchec des négociations, chaque partie m<strong>et</strong>tra fin au mandatde son avocat <strong>et</strong> engagera un nouveau procureur pour lareprésenter dans les procé<strong>du</strong>res judiciaires contestées.« L’avocat collaboratif doit aider à résoudre les conflitsfamiliaux sans aller à la Cour ou être menacé d’y aller, ce quimodifie le pouvoir de négociation des parties », penseM e Prémont.TransparenceDans la négociation ordinaire, les avocats agissent demanière stratégique, ils se protègent en évitant de parler despoints faibles <strong>et</strong> se gardent une carte cachée. On ne sait pasce que l’autre pense. En droit collaboratif, l’entente decollaboration prévoit que les avocats <strong>et</strong> les parties divulguenttoute l’information pertinente au litige, ce qui inclut les vraies raisons motivant leursdemandes. Si un conjoint demande la maison, il devra expliquer pourquoi. Parexemple, parce qu’il veut voir les enfants plus souvent.On dévoile nos points faibles autant que nos points forts <strong>et</strong> on demande à la partieadverse de prendre soin de nos faiblesses, dit M e Prémont. « Si on réussit, c’est parcequ’on s’est dit les vraies affaires », conclut-elle.Le droit collaboratif représente un compromis intéressant entre la négociation <strong>et</strong> la<strong>médiation</strong>. Il peut nécessiter un investissement en temps <strong>et</strong> en argent plus importantque ces autres modes de règlement. En revanche, c’est une approche qui sécurise lesclients <strong>et</strong> leur évite le stress <strong>du</strong> recours judiciaire.Information <strong>et</strong> formationPour en savoir plus sur le droit collaboratif ou vous inscrire à uneformation dans ce domaine, rendez-vous sur le site <strong>du</strong> Groupe de droitcollaboratif <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> au www.droitcollaboratifquebec.ca.Les 5 étapes <strong>du</strong> droit collaboratifOn peut être tenté, par souci d’efficacité, de passer par-dessus certaines étapes. Selon M e Claudia P. Prémont, il est préférable de les franchir une à unepour que ça fonctionne.<strong>La</strong> consultation initiale en droit familialL’avocat offre à son client les différents modes de règlement <strong>du</strong> litige. S’il y a lieu, il lui fait signer un mandat indiquant qu’il opte pour le droitcollaboratif.Le contact initial entre avocatsLes deux avocats discutent en personne ou au téléphone des points urgents à régler ainsi que des préoccupations générales de leurs clients <strong>et</strong> fixentl’ordre <strong>du</strong> jour de la première rencontre de règlement.<strong>La</strong> rencontre préparatoire avec le clientL’avocat prend connaissance des faits <strong>du</strong> litige, des objectifs de son client, de ses motivations, lui explique ses droits <strong>et</strong> obligations, le déroulement de larencontre de règlement <strong>et</strong> suggère des façons de communiquer positives <strong>et</strong> constructives.Rencontres de règlementLors de la première rencontre de règlement, les avocats lisent <strong>et</strong> expliquent l’entente de participation en droit collaboratif <strong>et</strong> la signent avec les deuxconjoints. Ensuite, tous les quatre préparent l’échéancier des rencontres <strong>et</strong> l’ordre <strong>du</strong> jour de la prochaine rencontre. À la fin de chaque réunion, lesparties <strong>et</strong> les avocats préparent l’ordre <strong>du</strong> jour de la rencontre suivante. Un procès-verbal de la réunion précédente est approuvé au début de chaquerencontre.Conclusion d’une entente de règlementL’entente hors Cour est signée par les parties <strong>et</strong> leurs avocats en présence les uns des autres pour être ensuite entérinée par le tribunal dans le cadred’une procé<strong>du</strong>re judiciaire normale.Le Journal <strong>Barreau</strong> <strong>du</strong> <strong>Québec</strong> Avril 2007 31

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