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échanges de médicaments - ReMeD

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"Cette étu<strong>de</strong> ne reflète pas nécessairement les opinions<strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s Communautés Européennes,ni celles du Ministère Français <strong>de</strong> la Coopérationet n'engage que ses auteurs."LES ECHANGES DE MEDICAMENTS ENTREPAYS EUROPEENS ET PAYS EN DEVELOPPEMENT :EFFICACITE DES SYSTEMES DE REGULATION,PROBLEMES ET PERSPECTIVESPréfaceIntroductionPREMIERE PARTIE : LA SITUATION DU MEDICAMENT DANS LE MONDE1. L’Europe principale source <strong>de</strong> médicaments2. Politiques <strong>de</strong> santé et place du médicament dans le commerce international3. Problèmes rencontrés dans le commerce international <strong>de</strong>s médicaments4. Questions à l’ordre du jour au niveau international5. Le rôle croissant <strong>de</strong>s médicaments génériques5.1 Les médicaments génériques5.2 Le développement <strong>de</strong>s génériques dans les pays en développement6. L’approvisionnement en médicament dans les pays en développementDEUXIEME PARTIE : LES SYSTEMES DE REGLEMENTATION1. Les contrôles internationaux2. Les réglementations en matière d’exportation <strong>de</strong> médicaments en Europe2.1. Les Autorisations <strong>de</strong> Mise sur le Marché en Europe2.2. Les dispositions concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments2.3. Conclusion3. Les réglementations en matière d’importation <strong>de</strong> médicaments dans les pays en développement3.1. Enregistrement <strong>de</strong>s médicaments dans les pays importateurs3.2. Stratégie visant à garantir la sécurité, l’efficacité et l’intérêt <strong>de</strong>s médicaments3.3. Stratégies visant à vérifier la qualité <strong>de</strong> la fabrication3.4. Stratégies visant à garantir la qualité <strong>de</strong> l’information médicale proposée sur l’emballage,l’étiquette et la notice3.5. Contrôle <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s dispositions légales3.6. Conclusion1


TROISIEME PARTIE : Actions à mener1. Garantir la qualité <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong> l’information <strong>de</strong>s produits exportés : trois axes <strong>de</strong> mesures2. Prendre la responsablité comme pays exportateur3. La qualité <strong>de</strong>s médicaments a un coût4. Des informations fiables5. Une harmonisation européenne ?6. PerspectivesAnnexesListe <strong>de</strong>s tableauxListe <strong>de</strong>s encadrésRéférences bibliographiquesDescriptif <strong>de</strong>s organisationsPrésentation <strong>de</strong>s auteursRésumé2


PREFACECe document a été élaboré par :Carinne BRUNETON (<strong>ReMeD</strong>)Jean-Philippe NABOULET (<strong>ReMeD</strong>)Bas VAN DER HEIDE ( WEMOS)WEMOS a plus particulièrement travaillé sur l’exportation <strong>de</strong>s médicaments à partir <strong>de</strong> l’Europe, <strong>ReMeD</strong>sur l’importaion <strong>de</strong>s médicaments par les Pays En Développement.Les auteurs ont autant que possible vérifié l’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> toutes les informations figurant dans ce document.Cependant, ils tiennent à avertir les lecteurs que dans un certain nombre <strong>de</strong> pays, les législations sont enconstante modification et que les intentions et les pratiques liées à une réglementation entrent souvent encontradiction.De plus, un certain nombre <strong>de</strong>s données auxquelles il est fait référence dans ce document peuvent êtreanalysées selon différentes perspectives. Les auteurs ont essayé <strong>de</strong> le faire dans l’optique d’un usagerationnel <strong>de</strong>s médicaments.Cette étu<strong>de</strong> à été réalisée pour le compte du Ministère Français <strong>de</strong> la Coopération et <strong>de</strong> la CommissionEuropéenne (DG VIII).Ont aussi contribué à la réalisation <strong>de</strong> ce document :* l’ensemble <strong>de</strong>s personnes ressources, membres <strong>de</strong>s réseaux HAI et <strong>ReMeD</strong>, situées dans les payseuropéens et les pays en développement qui ont bien voulu répondre aux questionnaires consacrés à cetteétu<strong>de</strong> ;* les membres du comité scientifique et plus particulièrement :Edith Aschehoug Pharmacien Déléguée générale <strong>de</strong> <strong>ReMeD</strong>Marie Danielle Campion Professeur <strong>de</strong> Droit Faculté <strong>de</strong> Pharmacie, LillepharmaceutiqueHenri Cerceau Inspecteur-général AP-HP Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>ReMeD</strong>Pierre Chirac Pharmacien PIMEDJeanne Maritoux Pharmacien PIMED* et Christine Badiane, traductrice indépendante.Amsterdam/Paris, septembre 19963


INTRODUCTIONPourquoi ce document ?Les pays en développement (PED), particulièrement ceux d’Afrique, dépen<strong>de</strong>nt largement <strong>de</strong>s importations<strong>de</strong> médicaments en provenance <strong>de</strong>s pays industrialisés, et surtout <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Union Européenne. Plusieursétu<strong>de</strong>s ont montré que la qualité <strong>de</strong>s médicaments disponibles dans les PED pouvait ne pas correspondre auxexigences <strong>de</strong>s professionnels. Sans pour autant être la règle, cette constatation n’en est pas moins alarmante.Certains médicaments sont <strong>de</strong> qualité médiocre, ils ne correspon<strong>de</strong>nt pas aux standard internationaux,d’autres, retirés du marché <strong>de</strong>s pays exportateurs parce qu’ils n’ont pas un rapport bénéfice/risque favorablesont néanmoins exportés, d’autres enfin dépourvus d’une information fidèle, conduisent à <strong>de</strong>s errements <strong>de</strong>la thérapeutique.Les règles internationales du commerce envisagent le médicament comme une marchandise ; ellesn’organisent pas <strong>de</strong> cadre contraignant. L’essentiel repose donc sur un climat <strong>de</strong> confiance basé sur lescontraintes dont se sont dotées les pays exportateurs, sur le niveau d’application <strong>de</strong> ces règles et surl’adhésion volontaire à un système structuré <strong>de</strong> certification OMS.« Nous avons besoin avant tout <strong>de</strong> transparence » ; c’est ce que réclament les autorités sanitaires <strong>de</strong>s pays endéveloppement. Celles-ci ont besoin d’informations claires et détaillées sur le contrôle <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>smédicaments exportés <strong>de</strong>puis l’Europe.Cependant il n’existe, actuellement, aucun document faisant le point <strong>de</strong> la situation permettant aux paysimportateurs <strong>de</strong> s’y retrouver dans les contraintes sanitaires auxquelles doivent satisfaire les exportateurs. Lecontrôle <strong>de</strong>s exportations doit être rendu transparent pour que les pays importateurs sachent ce qu’ils doiventcontrôler.Quel est le contenu <strong>de</strong> ce document ?Le chapitre 1 présente la situation actuelle <strong>de</strong> dépendance <strong>de</strong>s pays en développement vis-à-vis <strong>de</strong>s paysdéveloppés pour leur approvisionnement en produits pharmaceutiques.Le chapitre 2 décrit les systèmes <strong>de</strong> contrôle existant actuellement, tant du côté <strong>de</strong>s exportations d’Europeque <strong>de</strong>s importations dans les PED en insistant sur les lacunes et les imprécisions.Le chapitre 3 fait <strong>de</strong>s propositions pour progresser dans ce domaine.A qui s’adresse ce document ?• Les autorités compétentes en matière <strong>de</strong> régulation pharmaceutique et les centrales d’achat dansles pays en développement peuvent utiliser ce document pour adapter leurs stratégies face àl’importation <strong>de</strong>s médicaments <strong>de</strong>s pays européens ; savoir quels sont les éléments essentiels pour établirun contrôle <strong>de</strong>s importations <strong>de</strong> médicaments ou ce que recouvrent exactement les différents certificatsétablis.• Les autorités compétentes en matière <strong>de</strong> régulation pharmaceutique <strong>de</strong>s pays européens et laCommission Européenne pourraient conjuguer leurs efforts pour ai<strong>de</strong>r les pays importateurs à organiserla sécurité du commerce <strong>de</strong>s médicaments. Ce document montre les lacunes du système actuel, maisdécrit également par quels moyens certains pays européens cherchent à contrôler les exportations <strong>de</strong>médicaments.• Les organisations <strong>de</strong> patients, au Nord comme au Sud, peuvent en retirer <strong>de</strong>s arguments pourpromouvoir l’amélioration <strong>de</strong>s contrôles dans le commerce <strong>de</strong>s médicaments.4


Méthodologie et limite <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>* Choix <strong>de</strong>s paysExportation, Pays Développés :L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la réglementation <strong>de</strong> l’exportation concerne les 15 pays membres <strong>de</strong> l’Union Européenne(Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, Espagne, Finlan<strong>de</strong>, France, Grece, Irlan<strong>de</strong>, Italie, Luxembourg,Pays-Bas, Portugal, Royaume-Uni et Suè<strong>de</strong>), mais également la Suisse, la Norvège et les Etats-Unis.Importation, Pays En Développement :L’Afrique francophone est représentée dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> par l’Algérie, le Burkina-Faso, le Congo,la Côte d’Ivoire, Djibouti, Madagascar, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Tchad et la Tunisie, les paysanglophones par le Kenya, le Ghana et le Zimbabwe. A titre <strong>de</strong> comparaison l’Asie est représentée par lePakistan, l’Amérique du Sud par la Bolivie et la Colombie.* Déroulement <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>Pour tous ces pays les auteurs ont rassemblé les textes législatifs en vigueur (ou <strong>de</strong>s résumés ont été obtenuspour les pays dont une version anglaise, française, allemman<strong>de</strong> ou espagnol n’était pas disponible); leursmodalités d’application et leur impact réel ont été connus grâce aux réponses à <strong>de</strong>s questionnaires envoyés àdifférents correspondants (du secteur public et/ou privé) ou à partir <strong>de</strong> témoignages directs.Tous ces éléments ont été analysés afin <strong>de</strong> présenter la situation <strong>de</strong> ces pays sur les possibilités d’exportationet d’importation légales et illégales.* Limites <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>La prise <strong>de</strong> conscience par les déci<strong>de</strong>urs tant <strong>de</strong>s pays en développement que <strong>de</strong>s pays européens <strong>de</strong>sproblèmes <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s médicaments, le développement <strong>de</strong>s médicaments génériques et <strong>de</strong>s procéduresd’appels d’offres ouverts par les centrales d’achat publiques expliquent l’évolution actuelle <strong>de</strong> laréglementation sur l’exportation dans les pays développés et <strong>de</strong> la réglementation sanitaire dans les pays endéveloppement. L’analyse <strong>de</strong>s législations actuelles ne présente donc qu’une situation amenée à se modifier.Par ailleurs, il est très difficile d’évaluer, en particulier pour les pays en développement, la mise en pratiqueréelle <strong>de</strong>s différents textes : peu <strong>de</strong> statistiques sont disponibles, les avis <strong>de</strong>s personnes interrogées divergentsouvent. Cependant il était intéressant <strong>de</strong> présenter, dans un même document comparatif, les acquis, lesexigences <strong>de</strong> pays confrontés aux mêmes réalités et les insuffisances théoriques ou pratiques <strong>de</strong> ces textes.5


PREMIERE PARTIE : LA SITUATION DU MEDICAMENT DANS LE MONDECe chapitre présente succinctement les principaux problèmes rencontrés au niveau du commercepharmaceutique mondial.1 L’Europe, principale source <strong>de</strong> médicamentsL’industrie pharmaceutique dans les pays <strong>de</strong> l’Union Européenne représente le quart <strong>de</strong> la productionmondiale et la moitié du volume mondial <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> médicaments. Le montant global <strong>de</strong> ce marchéest estimé à plus <strong>de</strong> 225 milliards <strong>de</strong> $ US par an. Quelque 20 à 30% <strong>de</strong> ce montant concerne le commerceinternational, le reste est produit et consommé dans les pays eux-mêmes (37).Les pays européens exportent chaque année plus <strong>de</strong> 25 milliards <strong>de</strong> dollars US <strong>de</strong> médicaments (tableau 2)dont 15% à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong>s pays en développement.Tableau 2 : Les exportations pharmaceutiques vers les pays en développement effectuéespar 11 pays <strong>de</strong> l’Europe <strong>de</strong> l’Ouest en 1993 1Total <strong>de</strong>s exportations en milliers<strong>de</strong> $ USPays en développement enmilliers <strong>de</strong> $ US (% total <strong>de</strong>sexportations)Pays africains en milliers <strong>de</strong> $ US(% total <strong>de</strong>s exportations)Belgique/Luxembourg 1 845 000 295 885 (16%) 69 092 (4%)Danemark 1 054 000 51 430 (5%) 12 548 (1%)France 3 597 000 1 219 399 (34%) 928 862 (76%)Allemagne 4 540 000 462 955 (10%) 78 308 (2%)Italie 1 443 000 227 850 (16%) 98 228 (7%)Irlan<strong>de</strong> 1 041 000 47 813 (5%) 11 616 (1%)Pays-Bas 1 511 000 217 010 (14%) 45 701 (3%)Suè<strong>de</strong> 2 226 000 124 869 (6%) 11 314 (1%)Suisse 3 685 000 625 102 (17%) 114 305 (3%)Royaume Uni 4 170 000 540 538 (12%) 141 492 (3%)Total 25 112 000 3 812 851 (15%) 1 511 466 (6%)Source : données <strong>de</strong> l’OCDE, reproduites dans : SNIP, 1995 (8)Tous les PED <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>, sauf la Colombie, le Pakistan et le Zimbabwe, sont dépendants, à divers <strong>de</strong>grés, <strong>de</strong>simportations <strong>de</strong> médicaments (tableau 1). Les médicaments importés proviennent presque en totalité <strong>de</strong>l’Europe, mais le développement <strong>de</strong> l’approvisionnement en médicaments génériques issus <strong>de</strong> payseuropéens émergents est encore peu sensible compte tenu du caractère récent <strong>de</strong> cette évolution et <strong>de</strong> lafaiblesse <strong>de</strong>s données. La France est l’un <strong>de</strong>s plus gros fournisseurs du continent africain. La France exporte34% <strong>de</strong> ses médicaments vers les pays en développement, dont 76% vers l’Afrique (1993) (7).2 Politiques <strong>de</strong> santé et place du médicament dans le commerce internationalLe médicament est perçu selon <strong>de</strong>ux approches :* Le médicament dans le cadre d’une politique <strong>de</strong> santéLe médicament peut être considéré comme un <strong>de</strong>s éléments d’une politique sanitaire qui vise à augmenterl’accessibilité aux soins, pour un pouvoir d’achat, dans les PED, faible, stagnant, voire en régression. Il est1 - "Le total <strong>de</strong>s exportations" est tiré <strong>de</strong> : OECD Tra<strong>de</strong> Statistics, SITC 542 (produits pharmaceutiques finis). Il représente environ 60%du commerce mondial <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques (SITC 54) (8)- Les exportations <strong>de</strong>s pays européens non cités dans le tableau (Autriche, Finlan<strong>de</strong>, Grèce, Portugal et Espagne) allaient <strong>de</strong> 70 à 894millions <strong>de</strong> US $ en 1992.6


Tableau 1: Parts respectives <strong>de</strong> la production locale et <strong>de</strong> l’importation ; origine <strong>de</strong>s importationsPays Part productionlocalePart importation Ref. Principaux pays et régions fournisseurs <strong>de</strong>médicaments, (par ordre d’importance)Ref.(liste non exhaustive)Algérie 10 % 90 % (40) France, Italie, Espagne, Maroc (1994) (40)Bolivie 25 % 25 % / 50 %(2, 26) Chili, Espagne, Suisse, Panama, USA, Argentine, (2)contreban<strong>de</strong>Uruguay, Belgique, FranceBurkina- 4 % 96 % (40) France, Belg/Lux, Allemagne, USA, Italie, Pays (40)FasoBasColombie 90 % 10 % / USA, Allemagne, Suisse, France, Roy-Uni (8)Congo / / / France, UE (8)Côte 13 % 87 % (13) France, UE (8)d’IvoireDjibouti 0 % 100 % (40) France (90 %), Egypte, + Ai<strong>de</strong> internationale (40)(France, Italie, UE, Arabie Saoudite, Corée duSud, Koweit, Israël)Ghana 20 % 80 % (17) USA, Roy-Uni, Belg/lux (8)Guinée 0 % 100 % (4) France (8)Kenya 30 % 70 % (40) In<strong>de</strong>, UE, USA, Canada, Afrique du Sud, Israël, (40)Chine, Pakistan, Afrique <strong>de</strong> l’ouest, ZimbabweMadagascar 30 % 70 % (40) France, UE (8)Mali 20 %80 %(3, 15) France, UE (8)42 %58 %(13) (1994)Mauritanie 0 % 100 % (27) (1990) France (8)Niger 10 % 90 % France (8)Nigéria 20-15 % 80 - 85 % (40) Roy-Uni, Allemagne, Suisse, USA, Canada, UE, (40)In<strong>de</strong>, Chine, AsiePakistan 76 % 27 % (40) USA, Roy-Uni, Chine, Italie, Pays-Bas, Suisse, (40)Allemagne, Europe <strong>de</strong> l’Est, Japon, Corée du SudSénégal 10 %90 %(5, 40) France, Pays-Bas, Roy-Uni, USA, Suisse (5)15 %85 %(13) (1994)Tchad 6 % 94 % (13) (1994) France, Belgique, Roy-Uni, Italie, Pays-Bas (36)Tunisie 35 % 65 % (40) (1994) France (64 %), Italie, Roy-Uni, Jordanie, (40, 27)Danemark, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, Italie,Hongrie, Finlan<strong>de</strong>Zimbabwe 70 % 30 % (11) Roy-Uni, Allemagne, Suisse, Belg/lux, Pays-Bas, (8)FranceUE = Union Européenne8


apports bénéfice/risque et avantage/prix. Ceci suppose une sélection <strong>de</strong>s produits en fonction <strong>de</strong> leur prix,<strong>de</strong> leur justification thérapeutique et <strong>de</strong> leur efficacité.Les "médicaments essentiels" sont encore raresUne étu<strong>de</strong> a estimé la proportion <strong>de</strong> médicaments essentiels proposée aux pays en développement enpourcentage sur l’ensemble <strong>de</strong> la gamme totale <strong>de</strong>s produits vendus par les 20 plus grands laboratoiresEuropéens, et une proportion <strong>de</strong> 16% a été trouvée. Une proportion plus élevée <strong>de</strong>s produits, 41,7%,contenait <strong>de</strong>ux ou plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux principes actifs, or ces associations sont rarement considérées comme <strong>de</strong>smédicaments essentiels (23).Encadré 1* Le médicament comme bien <strong>de</strong> consommationLe médicament peut être considéré comme un bien comme un autre ; son commerce répond à la loi <strong>de</strong> l’offreet <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> solvable. Cette approche est celle du GATT et <strong>de</strong> la Banque Mondiale qui cherchent àfavoriser dans tous les domaines l’économie <strong>de</strong> marché (loi du marché et libre concurrence). Ceci correspondà une philosophie générale, mais aussi à une volonté <strong>de</strong> casser les monopoles <strong>de</strong>s producteurs "installés" etce pour obtenir la concurrence censée adapter les prix aux besoins.Ceci a <strong>de</strong>ux conséquences :1. Une libéralisation et à une déréglementation du commerce pharmaceutique mondialavec comme corollaire une politique <strong>de</strong> brevet sur la propriété industrielle. C’est la directionqui a été tracée par les accords <strong>de</strong> l’Uruguay Round du GATT avec la création <strong>de</strong>l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Le cas <strong>de</strong>s Etats-Unis illustre cette tendance.En introduisant un projet <strong>de</strong> loi pour réviser la législation américaine à l’exportation, unsénateur a indiqué que la Food Drug Administration (FDA) ne peut pas continuer à « assumerle rôle <strong>de</strong> gendarme du commerce pharmaceutique mondial » (42). La loi a été adoptéerécemment.La conséquence <strong>de</strong> l’internationalisation du droit <strong>de</strong>s brevets est une augmentation du prix <strong>de</strong>sspécialités originales. Des groupes <strong>de</strong> consommateurs en In<strong>de</strong> ont démontré que cela avaitentraîné une augmentation importante <strong>de</strong>s prix, qui s’accompagnait d’un effet négatif surl’accès aux médicaments essentiels pour <strong>de</strong> nombreux consommateurs (25).2. Une mise en concurrence internationale, soutenue par la Banque Mondiale, <strong>de</strong>sfournisseurs <strong>de</strong> médicaments, en particuliers <strong>de</strong>s génériques, avec tendance à la baisse du prix<strong>de</strong>s médicaments génériques.* Médicament et qualitéLa libéralisation du commerce et la levée <strong>de</strong> contraintes censées entraver le commerce crée un risque d'ordresécuritaire. Une question apparait : quelles contraintes anciennes ou nouvelles qui soient sécuritaires et neprotégeant pas les intérêts installés, sont à maintenir ou à inventer ?1. Pour les pays importateursLa qualité <strong>de</strong>s médicaments a un coût. Les PED doivent en prendre conscience et adapter leur<strong>de</strong>man<strong>de</strong> en fonction <strong>de</strong> cet élément. Les autorités sanitaires <strong>de</strong>s PED, les prescripteurs et lespatients ont besoin d’informations sur les fournisseurs et sur la valeur <strong>de</strong>s garanties apportées.C’est pour y répondre que les PED cherchent à mettre en place <strong>de</strong>s instruments d’analyse <strong>de</strong>smédicaments auxquels ils ont accès.2. Pour les pays exportateursLes producteurs <strong>de</strong> génériques, souvent d’Asie, proposant <strong>de</strong>s médicaments génériques à <strong>de</strong>sprix <strong>de</strong> revient très inférieurs à ceux pouvant être pratiqués par les laboratoirespharmaceutiques <strong>de</strong>s pays européens ; les autorités <strong>de</strong> réglementation pharmaceutique <strong>de</strong>s paysdéveloppés peuvent avoir <strong>de</strong>ux positions :. soit, moins s’intéresser à ce marché <strong>de</strong>s PED (d’Afrique en particulier), somme toutenégligeable ;. soit jouer la carte d’une politique sécuritaire. C’est apporter <strong>de</strong>s garanties <strong>de</strong> qualité,reconnues, extérieures et supplémentaires à celles <strong>de</strong>s fabricants, justifiant le prix plus élevé9


<strong>de</strong>s médicaments proposés. Une telle politique suppose une législation à l’exportation adaptéeà cet objectif.La législation américaine à l’exportation a été revue à la baisseLa loi américaine actuelle autorise l’exportation <strong>de</strong> médicaments non autorisés aux USA à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> 21pays seulement qui ont <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> réglementation efficaces. Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers mois, <strong>de</strong>uxamen<strong>de</strong>ments ont été introduits au Congrès américain pour libéraliser la législation à l’exportation <strong>de</strong>smédicaments américains.Selon le « Drug Export Amendments Act of 1986 », la Food and Drug Administration (FDA) est autorisée àapprouver l’exportation <strong>de</strong> produits vers l’un ou plusieurs <strong>de</strong>s 21 pays figurant sur une liste, dont lessystèmes <strong>de</strong> réglementation et <strong>de</strong> contrôle sont comparables, et <strong>de</strong>s produits indiqués dans le traitement et laprévention <strong>de</strong>s maladies tropicales. Pour obtenir son autorisation d’exportation, un produit doit satisfaire àun certain nombre <strong>de</strong> critères, à savoir : les publicitaires chargés <strong>de</strong> la promotion du produit doivent obtenirune autorisation aux USA, le produit doit être approuvé dans le pays importateur et le produit doit répondreaux normes <strong>de</strong>s Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication. Entre 1987 et 1992, 154 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s ont été satisfaites(1).En août 1994, la FDA avait déjà assoupli sa politique. Elle autorisait l’exportation <strong>de</strong> produits différantlégèrement <strong>de</strong> ceux étudiés aux USA : différences au niveau <strong>de</strong> la forme galénique, <strong>de</strong>s indications, dudosage, <strong>de</strong>s excipients et <strong>de</strong> l’emballage (1).Plusieurs textes sont actuellementen discussion au Sénat et à la Chambre <strong>de</strong>s Représentants aux Etats-Unis,un compromis se <strong>de</strong>ssine autour du projet <strong>de</strong> loi appelé « FDA Export Reform and Enhancement Act » (21).Selon cette loi, <strong>de</strong>s restrictions à l’exportation serait assouplies pour permettre l’envoi <strong>de</strong> médicaments nonautorisés aux USA à <strong>de</strong>s pays qui les ont autorisés, ces pays <strong>de</strong>vant faire partie <strong>de</strong> l’Organisation Mondialedu Commerce (OMC).Enfin, la juridiction <strong>de</strong> la FDA sur l’étiquetage <strong>de</strong> ces exportations serait également restreinte. Le Sénataméricain a amendé la liste <strong>de</strong>s pays vers lesquels ces exportations sans autorisation <strong>de</strong> la FDA seraientautorisées. Dans la nouvelle version, il s’agit <strong>de</strong>s pays suivants : les pays <strong>de</strong> l’Union Européenne et <strong>de</strong>l’EFTA, l’Australie, le Canada, Israël, le Japon, la Nouvelle Zélan<strong>de</strong> et la Suisse. La liste pourrait êtreétendue pour inclure <strong>de</strong>s pays qui auraient « un système <strong>de</strong> réglementation capable <strong>de</strong> protéger la santé <strong>de</strong>[leurs] citoyens ». Les exportations vers les pays ne figurant pas sur la liste ne seraient autorisées qu’aprèsinformation préalable du « Secrétary of Health and Human Services ». Celui-ci pourrait interdire lesexportations <strong>de</strong> produits, s’il était prouvé qu’une réimportation potentielle <strong>de</strong>s produits aux USA pouvaitprésenter un danger immédiat pour la sécurité ou la santé publique aux USA.La loi interdit l’exportation <strong>de</strong> produits qui ne satisfont pas aux Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication, <strong>de</strong>produits falsifiés, mal étiquetés, qui se sont avérés dangereux ou inefficaces, ou qui posent un risque inutileimportant pour la santé publique dans le pays importateur (42). La loi amendée a été adoptée récemment.Encadré 23 Problèmes rencontrés dans le commerce international <strong>de</strong>s médicamentsLa déréglementation du commerce, la multiplication <strong>de</strong>s fournisseurs, la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en médicaments bonmarché ont eu pour conséquence secondaire l’apparition <strong>de</strong> manoeuvres dolosives préjudiciables auxmala<strong>de</strong>s. Retenons l’utilisation <strong>de</strong> double standard d’information, la contrefaçon <strong>de</strong> médicaments, la qualitéinsuffisante <strong>de</strong>s médicaments et la commercialisation <strong>de</strong> produits dont le rapport bénéfice/risque est jugédéfavorable.* Les "double standard" 2 utilisés dans l’information sur les produits (information <strong>de</strong>stinée au prescripteur,publicités, notices contenues dans les emballages).Une étu<strong>de</strong> publiée en 1993, pour le Congrès américain (« US Congress Office of Technology Assessment »),sur l’étiquetage <strong>de</strong>s conditionnements <strong>de</strong>s médicaments exportés par les laboratoires américains vers lespays en développement, a montré que sur 241 médicaments et leurs étiquettes, les <strong>de</strong>ux tiers n’étaient pasaccompagnés <strong>de</strong>s informations nécessaires aux mé<strong>de</strong>cins pour une utilisation sûre et efficace <strong>de</strong>sproduits. La seule information disponible risquait d’entraîner <strong>de</strong>s problèmes médicaux graves ou <strong>de</strong>mettre en danger la vie <strong>de</strong>s patients, ou, au mieux, <strong>de</strong> rendre le traitement inefficace (48). Des étu<strong>de</strong>smenées récemment sur les exportations pharmaceutiques <strong>de</strong> la France et <strong>de</strong>s Pays-Bas ont révélé <strong>de</strong>s2 La notion <strong>de</strong> "double standard" indique que les informations médicales jointes aux produits <strong>de</strong>stinés aux PED sont différentes, moinsprécises, comportant moins d’effets indésirables, <strong>de</strong> contre-indications et <strong>de</strong> précautions d’emploi, et/ou plus d’indications, pour lesmêmes produits commercialisés dans les pays dévelopés.10


problèmes similaires liés à l’existence <strong>de</strong> double standard au niveau <strong>de</strong> l’étiquetage <strong>de</strong>s conditionnements<strong>de</strong>s produits (50) et <strong>de</strong> la publicité (12).11


* La prolifération <strong>de</strong> contrefaçons qui échappent à toute forme <strong>de</strong> contrôle.L’industrie pharmaceutique estime pour sa part que les contrefaçons représentent environ 5 à 6% du marchémondial <strong>de</strong>s médicaments (29, 35).* La qualité <strong>de</strong>s médicaments.Une étu<strong>de</strong> menée récemment dans trois pays africains a montré, par exemple, que sur 26 échantillons <strong>de</strong>chloramphenicol (gélules et injectables) analysés, 16 n’étaient pas conformes aux spécifications. Dixcontenaient trop peu <strong>de</strong> principe actif, quatre n’en contenaient aucun, et <strong>de</strong>ux formulations présentaient untemps <strong>de</strong> désagrégation non conforme. Sur 49 échantillons <strong>de</strong> cotrimoxazole comprimé, 12 n’étaient pasconformes, 6 sous dosés et 6 sans le principe actif indiqué (16). Ainsi, non seulement l'acheteur est trompé,la vie <strong>de</strong>s patients est directement mise en danger, mais parce qu’ils sont sous-dosés, ces produits peuventfavoriser l’émergence <strong>de</strong> germes résistants.* La commercialisation <strong>de</strong> médicaments dont le rapport bénéfice/risque est considéré comme défavorable.Les médicaments essentiels ne sont pas disponibles dans tous les pays et un certain nombre d’Etats dépensentune partie du maigre budget alloué aux produits pharmaceutiques pour <strong>de</strong>s produits inefficaces, nonessentiels ou dangereux, pour lesquels il existe pourtant <strong>de</strong>s alternatives plus sûres. Plusieurs rapportsindiquent que <strong>de</strong>s produits ayant été retirés <strong>de</strong>puis longtemps d’autres marchés parce qu’ils étaient obsolètesou dangereux continuent à être commercialisés dans <strong>de</strong> nombreux pays en développement (23, 37, 43). Unecertaine partie <strong>de</strong> ces médicaments est produite localement ; toutefois, un pourcentage important d’entre eux,particulièrement sur le continent africain, est importé d’Europe.* La responabilité <strong>de</strong>s médicaments expédiés.Les exportateurs et importateurs ont rarement pris conscience que tout transport s'effectue sous le couvert <strong>de</strong>conventions internationales qui définissent les obligations du transporteur, mais aussi celles <strong>de</strong> l'expéditeur etdu réceptionnaire. Ces conventions concernent le transport <strong>de</strong> toutes les marchandises, dont les produitspharmaceutiques. Le réglement <strong>de</strong> ces conventions surpasse toujours tout autre réglementation en vigueur.Les principales conventions sont résumées en annexe 4. (28)4 Questions à l’ordre du jour au niveau internationalLe rôle joué par les organisations internationales pour définir et influencer les politiques pharmaceutiques esten évolution. Depuis la publication en 1993 <strong>de</strong> son document « Investing in Health », la Banque Mondiale arenforcé l’OMS dans son rôle <strong>de</strong> lea<strong>de</strong>r chargé <strong>de</strong> la définition <strong>de</strong>s objectifs en matière <strong>de</strong> politiquepharmaceutique. La Banque Mondiale se concentre tout particulièrement sur la rentabilité <strong>de</strong>s dépensesnationales dans le secteur public. Les PED, soutenus par la Banque Mondiale ou d’autres bailleurs <strong>de</strong> fonds,sont invités à émettre <strong>de</strong>s appels d’offre internationaux sur le marché mondial pour acheter <strong>de</strong>smédicaments génériques <strong>de</strong>stinés au secteur public. L’objectif est <strong>de</strong> tirer le meilleur parti <strong>de</strong> la concurrenceexistant sur le marché mondial pour obtenir <strong>de</strong> meilleurs prix. Cependant, ceci augmente potentiellement lerisque <strong>de</strong> trouver sur le marché international <strong>de</strong>s fournisseurs <strong>de</strong> médicaments adultérés non conformes, malétiquetés voire frauduleux 3 .5 Le rôle croissant <strong>de</strong>s médicaments génériques5.1 Les médicaments génériques, pourquoi ?* Pourquoi <strong>de</strong>s génériques ?Droit <strong>de</strong> commercialiser son produit sans concurrence, le brevet est une récompense <strong>de</strong> l'effort <strong>de</strong> recherchequi a aboutit, il n'est donc pas d'exploitation éternelle. L'apparition <strong>de</strong> génériques est une conséquencelogique <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong> la protection par le brevet.* Quels intérêts ?Les fabricants <strong>de</strong> génériques n'ont plus a payer l'effort <strong>de</strong> recherche, ni la promotion du principe actif auprèsdu prescripteur ; ils sont donc moins chers.* Quelles garanties <strong>de</strong> qualité ?3 Pour la définition <strong>de</strong> ces termes voir : OMS, « Rapport d’une consultation sur les éléments fondamentaux d’une législationpharmaceutique ou du contrôle réglementaire <strong>de</strong>s médicaments dans les pays en développement », Genève, 15-19 juin 1981, DAP/81.3.12


S'ils sont réalisés avec la même rigueur que le produit breveté, ils ne font pas courir <strong>de</strong> risque. En fait lerisque pourrait être l'absence <strong>de</strong> garantie apportée par le producteur. On peut penser que le droit <strong>de</strong> marque(qui est différent <strong>de</strong> celui sur les brevets) "oblige", dans une certaine mesure, le producteur à soutenir saréputation, et donc à fournir cette garantie, qu'il ne fournirait plus s'il n'avait pas à défendre sa réputation etdonc <strong>de</strong> marque.Les médicaments génériques sous DCI n’offrent pas cette assurance. La garantie <strong>de</strong> qualité dont le fabricantpeut se prévaloir, ne peut, dans ce cas là, reposer que sur un regard extérieur et indépendant. C'est le rôleimportant que peuvent jouer les autorités pharmaceutiques <strong>de</strong>s pays exportateurs et importateurs.* Quel nom, quelle présentation pour les génériques ?MEDICAMENT GENERIQUENotion d'absence <strong>de</strong> protection par un brevet« Les médicaments génériques sont <strong>de</strong>s produits dont l'exploitation ne fait l'objet d'aucun brevet, soit qu'ilssoient tombés dans le domaine public, soit qu'aucun brevet n'ait jamais été déposé. » OMS (ref 3)Selon la directive européenne N° 87/21/CEE, est considéré comme un médicament génériqueet peut être enregistré à ce titre, un :Médicament essentiellementsimilaire pour lequel le détenteur dudossier initial consent à fournirl’intégralité du dossier. L’étu<strong>de</strong> dunouveau médicament se fera avec ledossier <strong>de</strong> l’original.Médicament dont le (ou les)constituant(s) sont connus et dontl’usage thérapeutique est bien établiavec <strong>de</strong>s niveaux d’efficacité et <strong>de</strong>sécurité acceptables ; laconnaissance doit être étayée par undossier bibliographique détaillé.L’étu<strong>de</strong> du nouveau médicament sefera sur le dossier bibliographique.Médicament essentiellementsimilaire à un médicamentenregistré (avec un dossier complet)dans la communauté <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong>6 ans (ou 10 ans sur simple<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’un <strong>de</strong>s états concernés -cas <strong>de</strong> la France -) et sur le marché.Cette limite est automatiquement <strong>de</strong>10 ans pour les produits <strong>de</strong>biotechnologie. L’étu<strong>de</strong> du nouveaumédicament se fera sur un dossierprouvant l’équivalence.SPECIALITE PHARMACEUTIQUENotion <strong>de</strong> Dénomination SpécialeUN MEDICAMENT GENERIQUEPEUT ETRE COMMERCIALISE« Tout médicament préparé à l’avance, présenté sous unconditionnement particulier et caractérisé par unedénomination spéciale. » 4Encadrés 3sous une Dénominationspéciale ="Générique <strong>de</strong> marque"sous une DénominationCommune Internationale (DCI)"Générique vrai"4 Définition donnée par l’article. L. 5111- 1 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Santé publique en France ; cette définition est également valable au niveaueuropéen.13


Une spécialité est caractérisée par une dénomination spéciale : nom <strong>de</strong> marque <strong>de</strong> fantaisie.Un médicament générique peut être commercialisé :• sous sa Dénomination Commune Internationale seule. Ces génériques sont appelés"génériques vrais" ou aux Etats -Unis "Unbran<strong>de</strong>d ou Commodity generics".mais aussi éventuellement,• sous une Dénomination spéciale, protégée par le droit <strong>de</strong>s marques (nom <strong>de</strong> fantaisie seul, nom<strong>de</strong> fantaisie plus nom du laboratoire ou dénomination commune internationale plus nom dulaboratoire). Ces génériques dits, "génériques <strong>de</strong> marque" sont appelés aux Etats-Unis "Bran<strong>de</strong>dgenerics".Cette situation entraîne <strong>de</strong> nombreuses confusions, qui risquent d'attribuer la garantie apportée par le brevet àce qui n'est plus protégé par un brevet.5.2 Le Développement <strong>de</strong>s génériques dans les PEDLes génériques, en particulier ceux sous DCI, n’ont encore qu’une importance limitée dans les pays endéveloppement. Les consommateurs et les professionnels <strong>de</strong> la santé <strong>de</strong> ces pays sont particulièrementsensibles au nom <strong>de</strong> spécialité <strong>de</strong>s produits. Certains craignent que les copies <strong>de</strong> médicaments produiteslocalement soient <strong>de</strong> mauvaise qualité, d’autres achètent une spécialité particulière parce qu’ils connaissentdéjà le produit, son conditionnement et ses effets. Ces attitu<strong>de</strong>s s’expliquent en partie par l’efficacité <strong>de</strong>scampagnes publicitaires et promotionnelles <strong>de</strong>s multinationales et par la faiblesse <strong>de</strong>s contre-pouvoirspouvant exister au niveau local ainsi que par la formation <strong>de</strong>s prescripteurs dans <strong>de</strong>s hôpitaux approvisionnésen spécialités par les laboratoires pharmaceutiques (9).Compte tenu <strong>de</strong>s difficultés financières <strong>de</strong> la quasi totalité <strong>de</strong>s PED, le rôle <strong>de</strong>s génériques dans la limitation<strong>de</strong>s coûts pharmaceutiques pour les pays en développement apparaît incontournable. Il <strong>de</strong>vient nécessaire <strong>de</strong>tirer le meilleur parti <strong>de</strong> la concurrence sur le marché pharmaceutique mondial. Les médicaments génériquessont peu coûteux, <strong>de</strong> nombreux fournisseurs existent sur les marchés internationaux pour la plupart <strong>de</strong>sproduits. Le prix d’un médicament générique peut être inférieur <strong>de</strong> 30, 50 ou 70 % <strong>de</strong> celui d'une spécialité(9). La plupart <strong>de</strong>s médicaments essentiels ne sont plus protégés par <strong>de</strong>s brevets et peuvent être fabriquéslibrement sous leur DCI.La réglementation sur les brevets et sur la protection <strong>de</strong>s données en EuropeLa durée <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s brevets la plus courante est <strong>de</strong> 20 ans. En Europe, c'est la directive 87/21/CEEqui concerne les brevets <strong>de</strong> produits pharmaceutiques,mais son application diffère suivant les pays, selonleur histoire et la date à laquelle ils ont intégré l’Union Européenne. L’Espagne, le Portugal et la Grèce sesont alignés sur les autres Etats membres à la fin <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> transitoire <strong>de</strong> leur adhésion en 1992.Auparavant, aucun brevet n’était reconnu dans ces pays, et en Espagne ou au Portugal, les détenteurs <strong>de</strong>brevets étaient dans l’obligation d’apporter eux-mêmes la preuve d’éventuelles contrefaçons <strong>de</strong> leursproduits.Le long délai existant entre le dépôt d'un brevet et la date <strong>de</strong> l’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché a poussél’Union Européenne à adopter en 1992 une réglementation offrant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> protection par uncertificat <strong>de</strong> protection complémentaire <strong>de</strong> 5 années au maximum (CPC) 5 (ref 44).De fait du délai existant entre le dépôt d’un brevet et la commercialisation du médicament, la directive nesera effective pour les premiers pays, qu’à partir <strong>de</strong> 2002. Une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> transition variable suivant lespays a ainsi commencé le 1/1/1988 en Allemagne et au Danemark, le 1/1/1982 en Belgique et en Italie, le1/1/1985 aux Pays-Bas, en France au Royaume-Uni et en Irlan<strong>de</strong>. L’Espagne, le Portugal et la Grèce ontbénéficié d’une pério<strong>de</strong> dérogatoire <strong>de</strong> 5 années pour appliquer cette directive.Encadré 46 L'approvisionnement en médicament dans les pays en développementDans les pays à faible revenu, 80% <strong>de</strong>s dépenses pharmaceutiques se font dans le secteur privé. Lesmédicaments essentiels présenté sous DCI, ne représentent qu’une partie du marché du secteur privé. Lamajorité <strong>de</strong>s autres médicaments sont <strong>de</strong>s spécialités, et la plupart proviennent d’Europe.5 JOCE L 182 Règlement du conseil CEE, N° 1768/92 du 02/07/1992.14


L’importance du secteur public varie d’un pays à l’autre. Parmi les pays <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> : monopole d’Etat enTunisie (ref 40), 50 % au Zimbabwe (ref 11), 32 % à Madagascar (ref 40), 25 % en Algérie ou 5 % auBurkina-Faso (ref 40). Dans <strong>de</strong> nombreux pays en développement, l’approvisionnement en médicaments<strong>de</strong>stinés au secteur public est regroupé dans une centrale d’achat du statut public ou parapublic qui seprocure les médicaments par appels d’offres ouverts ou restreints ainsi que par <strong>de</strong>s achats directement auprès<strong>de</strong>s fabricants ou <strong>de</strong>s intermédiaires. Le nombre <strong>de</strong> références <strong>de</strong> produits importés pour le secteur publicpeut aller <strong>de</strong> 10 à 2000 produits suivant les pays, <strong>de</strong> 450 à 3000 références dans le secteur privé (34).Dans certains pays existent également <strong>de</strong>s importations illicites non négligeables.DEUXIEME PARTIE : LES SYSTEMES DE REGLEMENTATION1 Les contrôles internationauxDeux moyens <strong>de</strong> contrôles existent à l’échelon international : le Système <strong>de</strong> Certification OMS et la Listeconsolidée <strong>de</strong>s Nations Unies.1.1 Le Système <strong>de</strong> Certification OMS et son efficacité.Les contrôles internationaux en matière <strong>de</strong> commerce <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques sont essentiels pour lespays dont la capacité <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s importations est limitée. La plupart <strong>de</strong> ces contrôles internationauxreposent sur un échange d’informations.Le Système OMS <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques entrant dans le commerceinternational (le Système <strong>de</strong> Certification) est l’une <strong>de</strong>s procédures internationales permettant <strong>de</strong> garantir laqualité <strong>de</strong>s médicaments en circulation sur le marché international. Créé en 1975 par l’OMS (ref G 47), sonobjectif est <strong>de</strong> garantir la qualité <strong>de</strong>s produits exportés, en permettant aux pays importateurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>sinformations sur les fabricants et les produits. Cet échange d’informations repose sur une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> volontaireformulée par les autorités du pays importateur. Actuellement, 138 pays ont indiqué qu’ils étaient prêts àparticiper au Système <strong>de</strong> Certification (32).Le Système <strong>de</strong> Certification, révisé en 1992 dans la résolution WHA 45.29 est « un instrument administratifdans le quel chaque Etat Membre participant, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’une partie commercialement intéressée, doitdonner à l’autorité compétente d’un autre Etat membre participant une attestation indiquant :⇒ si un produit particulier est autorisé à la mise sur le marché dans la juridiction <strong>de</strong> l’autorité compétente et,sinon, la raison pour laquelle l’autorisation n’a pas été accordée ;⇒ si l’usine où le produit est fabriqué est soumise à intervalles appropriés à <strong>de</strong>s inspections visant à vérifierque le fabricant se conforme aux BPF recommandées par l’OMS ;⇒ si la totalité <strong>de</strong> l’information présentée sur le produit, y compris étiquettes et notices, est actuellementautorisée dans le pays certificateur. » (31, 34)Le Système <strong>de</strong> Certification se compose <strong>de</strong> trois certificats1. le « Certificat <strong>de</strong> produit pharmaceutique » qui informe sur le statut d’AMM, sur le respect <strong>de</strong>s BPF etsur la nature <strong>de</strong> l’information jointe 6 .« Les Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication visent principalement à diminuer les risques, inhérents à touteproduction pharmaceutique, qui ne peuvent être complètement éliminés par le contrôle <strong>de</strong> produitsfinis. Ces risques sont essentiellement <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux types : contamination croisée (en particulier par <strong>de</strong>scontaminants inattendus) et confusions dues à <strong>de</strong>s erreurs d’étiquetage <strong>de</strong>s récipients. » (30)2. la « Déclaration concernant le statut d’autorisation <strong>de</strong> mise sur le marché » indique uniquement siles produits font l’objet d’une AMM dans le pays exportateur. Elle a pour objectif <strong>de</strong> faciliter le tri lors<strong>de</strong>s appels d’offre internationaux. Il doit être complété par la suite, par la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’un Certificat <strong>de</strong>produit pharmaceutique.6 Dans le texte, quant il sera fait allusion au « Certificat <strong>de</strong> l’OMS » il s’agira du « Certificat <strong>de</strong> produit pharmaceutique ».15


3. le « Certificat <strong>de</strong> lot ». La certification <strong>de</strong> lots individuels incombe au fabricant, sauf cas particulier.« Le Certificat <strong>de</strong> lot doit mentionner les spécifications du produit final au moment <strong>de</strong> la mise encirculation du lot ainsi que les résultats d’une analyse complète du lot en question. » (30)Contrôle : Une analyse <strong>de</strong> contrôle sur un échantillon d’un lot <strong>de</strong> produit fini ne peut mettre enévi<strong>de</strong>nce que <strong>de</strong>s erreurs ou <strong>de</strong>s malversations détectables par les tests préconisés par lespharmacopées <strong>de</strong> référence choisies. Ces essais portent principalement sur l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong>s principesactifs, le dosage, la recherche <strong>de</strong> certains produits <strong>de</strong> dégradation connus, le temps <strong>de</strong> désintégrationet <strong>de</strong> dissolution pour les formes sèches, la stérilité et la recherche <strong>de</strong> pyrogènes pour les formesstériles et le PH pour les solutions.Limites : Le respect <strong>de</strong>s BPF tout au long <strong>de</strong> la fabrication ne peut être vérifié par ces analyses sur leproduit fini. Elles ne permettent pas <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s problèmes survenus pendant lafabrication, comme <strong>de</strong>s contaminations croisées, <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> nettoyage <strong>de</strong>s récipients, la présence<strong>de</strong> produits <strong>de</strong> désintégration non i<strong>de</strong>ntifiés. De même, la qualité <strong>de</strong>s matières premières, si importantepour la qualité <strong>de</strong>s médicaments génériques ne peut être vérifiée. (32)Les faiblesses du système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMSL’OMS a publié récemment une étu<strong>de</strong> sur l’utilisation actuelle <strong>de</strong> ce système ; elle montre que seulement 2pays sur les 15 pays en développement importateurs analysés avaient utilisé le système selon la procédureadéquate (33). Deux facteurs peuvent être i<strong>de</strong>ntifiés :* L’OMS fait une distinction entre les documents datant <strong>de</strong> 1975 (résolution WHA 28.65), 1988 (résolutionWHA 41.18) et 1992 (résolution WHA 45.29).L’ancien « Certificat <strong>de</strong> Produit Pharmaceutique » <strong>de</strong> 1975 <strong>de</strong>vait être délivré par l’Autorité <strong>de</strong>réglementation du pays exportateur.Le certificat datant <strong>de</strong> 1988 est semblable mais il exige que l‘Autorité <strong>de</strong> réglementation ajoute une copie <strong>de</strong>toutes les informations sur l’étiquetage et le produit telles qu’elles ont été approuvées dans le paysd’origine.Le modèle <strong>de</strong> certificat datant <strong>de</strong> 1992 en détaille la forme et précise les informations <strong>de</strong>mandées dans celui<strong>de</strong> 1988.L’OMS a formulé en 1992 <strong>de</strong>s recommandations qui expliquent comment utiliser ce système. L’adoptionofficielle <strong>de</strong> ces recommandation est prévue lors <strong>de</strong> l’Assemblée Mondiale <strong>de</strong> la Santé en 1996 (ref G 48). Enattendant, il n’existe pas d’harmonisation entre les certificats délivrés par les autorités réglementaires <strong>de</strong>spays exportateurs ; les Etats membres délivrent l’un <strong>de</strong> ces trois modèles.* Le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS repose sur une participation volontaire <strong>de</strong>s Etats membres, sur lesérieux <strong>de</strong>s autorités sanitaires qui délivrent et <strong>de</strong> celles qui étudient les certificats. Ces conditions ne sontpas toujours réalisées : la France ne délivre pas actuellement <strong>de</strong> Certificat <strong>de</strong> produit pharmaceutiquecorrespondant au modèle défini en 1992 par l’OMS ; la corruption dans d’autres pays discrédite la valeur<strong>de</strong>s certificats émis.Notons que c’était l’intérêt du système mis en place par la "Convention sur les InspectionsPharmaceutiques" PIC (Pharmaceutical Inspection Convention) <strong>de</strong> créer un réseau <strong>de</strong> reconnaissancesmutuelles avec formation croisée <strong>de</strong>s inspecteurs et respect <strong>de</strong> critères d’inspection communs.Encadré 51.2 L’applicabilité <strong>de</strong> la Liste consolidée <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s Nations UniesLa Liste consolidée <strong>de</strong> l’ONU (46) a été établie à la suite d’une discussion lors <strong>de</strong> l’Assemblée Générale <strong>de</strong>sNations Unies en 1982. Cette liste recense tous les médicaments, pestici<strong>de</strong>s et produits chimiques industrielsqui ont été interdits, retirés ou soumis à <strong>de</strong>s restrictions sévères pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité dans quelquepays que ce soit. La liste la plus récente (quatrième édition <strong>de</strong> 1991), diffusée par l’OMS, rassemble <strong>de</strong>sdonnées portant sur 600 produits provenant <strong>de</strong> 92 pays. Certaines <strong>de</strong>s informations contenues dans cette listesont en contradiction avec la liste <strong>de</strong>s médicaments essentiels <strong>de</strong> l’OMS 7 et la ren<strong>de</strong>nt difficilement utilisable.Afin <strong>de</strong> clarifier la situation, l’information provenant <strong>de</strong>s Etats membres est assortie d’un commentaire7 Le chloramphenicol comprimé, a été retiré <strong>de</strong> certains marchés européens pour les risques d’acci<strong>de</strong>nts hématologiques souventirréversibles et parfois mortels (1 cas sur 40 000). Il fait cependant parti <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s médicaments essentiels <strong>de</strong> l’OMS en raison <strong>de</strong> sonrapport prix/efficacité très avantageux.16


succinct <strong>de</strong> l’OMS analysant l’utilisation du produit et les mesures prises dans une perspective internationale.Un pays importateur peut consulter cette liste lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> la révision <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>s médicamentsautorisés sur son marché.L’industrie pharmaceutique n’a jamais apprécié l’établissement d’une telle liste. Elle fait souvent référence àun préambule dans lequel il est indiqué que les décisions prises par un nombre limité <strong>de</strong> gouvernements surun produit donné peuvent ne pas être représentatives <strong>de</strong> la position d’autres gouvernements, surtout en ce quiconcerne les appréciations différentes du rapport bénéfice/risque. Sans nier qu’il existe <strong>de</strong>s différencesimportantes suivant les pays, on peut dire que le fait qu’une ou plusieurs <strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong> réglementationreconnues déci<strong>de</strong>nt qu’un produit a un rapport bénéfice/risque défavorable nécessite une attentionparticulière. La liste consolidée <strong>de</strong>s Nations Unies est une source d’information, mais son utilisationadéquate repose largement sur les informations fournies volontairement par les autorités sanitaires à l’OMS.La liste <strong>de</strong>s médicaments interdits dans l'Union EuropéenneLa Directive 89/341/CEE avait assuré que « la Commission allait publier chaque année une liste <strong>de</strong>sproduits pharmaceutiques interdits dans la Communauté européenne ».On aurait pu s’attendre à ce que la Commission produise une liste d’informations sûres reposant sur <strong>de</strong>sactions régulières menées par les pays membres. Malheureusement, cette Commission n’a pas été très activedans la mise en oeuvre d’une telle idée. Les interdictions <strong>de</strong> médicaments sont imposées par les Etatsmembres et non par la Commission. Il n’y a eu aucune interdiction, ni aucun retrait <strong>de</strong> médicamentsapplicable à l’ensemble <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Union Européenne. Quant à l’Agence Européenne d’Evaluation duMédicament, elle vient tout juste <strong>de</strong> se mettre en place. Le terme « interdit » signifie qu’un produit a obtenuune Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché mais que cette autorisation a été retirée.Le Rapport annuel du ″Committee on Proprietary Medicinal Products″ (CPMP), qui avait notamment pourrôle <strong>de</strong> formuler <strong>de</strong>s évaluations en matière <strong>de</strong> pharmacovigilance à l’échelon européen, mentionnait lesproduits qui ont été interdits dans un ou plusieurs <strong>de</strong>s pays membres, à savoir la glafénine, le triazolam et uncertain nombre <strong>de</strong> remè<strong>de</strong>s à base <strong>de</strong> plantes (10).Encadré 62 Les réglementations en matière d’exportation <strong>de</strong> médicaments en EuropeCe chapitre décrit, pays par pays, le type <strong>de</strong> contrôle existant ainsi que les lacunes et les problèmes existants.L’analyse repose sur les données d’une étu<strong>de</strong> lancée au printemps 1995 portant sur 17 pays européens 8 .2.1 Les Autorisations <strong>de</strong> Mise sur le Marché en EuropeLa mise au point, la production et la vente <strong>de</strong>s médicaments font maintenant l’objet <strong>de</strong> lois, <strong>de</strong>réglementations et <strong>de</strong> procédures <strong>de</strong> plus en plus complexes. Les exigences requises lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché (AMM) sont globalement les mêmes dans tous les pays européens.L’autorité régulatrice doit s’assurer elle-même que le produit a <strong>de</strong>s propriétés pharmaceutiques bien définieset constantes, et que sa qualité et sa composition sont bien définies. L’autorité régulatrice évalue les donnéesrelatives aux essais cliniques d’un nouveau médicament. Mais les étu<strong>de</strong>s sont menées par et sous laresponsabilité du fabricant ou du <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur d’AMM.Un laboratoire souhaitant commercialiser un médicament déjà existant dans un nouveau dosage ou sous unenouvelle formulation, ou produire un générique, doit suivre la même procédure <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM quepour l’enregistrement du médicament original. Cependant <strong>de</strong>s procédures, dites allégées, existent. Ellesfacilitent l’enregistrement <strong>de</strong>s médicaments génériques en n’exigeant pas que les étu<strong>de</strong>s toxicologiques,pharmacologiques et cliniques soient reprises. Cela permet d’éviter <strong>de</strong> refaire les étu<strong>de</strong>s en vue <strong>de</strong> prouverl’efficacité et l’innocuité du médicament. Cependant une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> bioéquivalence avec le produit brevetédoit être réalisée. La législation facilitant l’introduction sur le marché <strong>de</strong>s génériques a été adoptée parl’Union Européenne en 1985, puis elle a été modifiée en 1987 par une directive sur les brevets qui protègeles données contenues dans le brevet initial (voir encadré p. 13). Par ailleurs, pour garantir un recul suffisanten matière <strong>de</strong> pharmacovigilance, une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché pour <strong>de</strong>s médicamentsgénériques ne peut être formulée que 6 ou 10 ans (en France) après que la première AMM ait été donnée.8 Pour la liste complète, par pays, <strong>de</strong>s textes <strong>de</strong> lois relatifs à l’exportation, voir l’annexe 1.17


Une Agence Européenne d’Evaluation du Médicament a été créée, représentant ainsi la première étape versun système commun dans l’Union Européenne. La reconnaissance mutuelle <strong>de</strong>s Autorisations <strong>de</strong> Mise sur leMarché accordées dans les différents Etats membres conduira progressivement à un système d’AMM valabledans l’ensemble <strong>de</strong> l’Union Européenne. Cela ne concerne pas bien sûr les produits anciens, c’est-à-direceux qui sont déjà autorisés dans un Etat membre. Il faudra un certain nombre d’années pour que le systèmed’AMM soit harmonisé <strong>de</strong> manière cohérente dans l’ensemble <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Union Européenne.Bien que les exigences légales soient pratiquement les mêmes dans tous les pays, les pratiques d’Autorisation<strong>de</strong> Mise sur le Marché diffèrent d’un pays à l’autre. On peut l’observer en examinant le nombre <strong>de</strong>médicaments disponibles sur le marché (voir tableau 3).18


Tableau 3 : Nombre <strong>de</strong> médicaments ayant une AMM en Europe <strong>de</strong> l’Ouest et aux USA en 1994Spécialités sur le marchéFormulations disponiblesAutriche --- 6 635Belgique 3 000 5 829Danemark 2 248 5 000Finlan<strong>de</strong> --- 3 646France 4 000 16 000Allemagne 22 000 50 000Irlan<strong>de</strong> 2 000 ---Italie 4 156 8 668Luxembourg 5 000 ---Pays-Bas 4 000 8 196Norvège 1 100 2 303Portugal 4 370 12 031Espagne 5 400 7 485Suè<strong>de</strong> 2 000 3 344Suisse 4 500 9 361Royaume-Uni --- 10 000USA --- 90 000Sources : Farmindustria : Indicatori Farmaceutici (1995), data national industry associations, Fe<strong>de</strong>rconsumatori 1994 et réponses à unquestionnaireUn médicament ayant une AMM est-il réellement commercialisé dans le pays ?Le nombre <strong>de</strong> médicaments disposant d’une AMM ne correspond pas forcément au nombre <strong>de</strong> médicamentscommercialisés. Par exemple, sur l’ensemble <strong>de</strong>s formulations ayant une AMM en Suisse, seules 40% y sontactuellement commercialisées. En ce qui concerne la France et l’Allemagne, les pourcentages sontrespectivement <strong>de</strong> 53 et 71 %. Certains produits peuvent avoir perdu leur marché mais le fabricant peutégalement choisir <strong>de</strong> laisser en attente leur AMM pour d’autres raisons.Encadré 7Les nouvelles réglementations concernent <strong>de</strong> nouveaux produits plutôt que <strong>de</strong>s médicaments introduits sur lemarché <strong>de</strong>puis longtemps. Une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’OMS datant <strong>de</strong> 1993 a montré que même sur les marchés <strong>de</strong>s paysindustrialisés, une forte proportion <strong>de</strong>s produits commercialisés était constituée <strong>de</strong> médicaments dontl’efficacité n’avait jamais été prouvée et qui dans certains cas, n’étaient pas du tout efficaces (45). Lorsquel’AMM d’un produit est révisée au bout <strong>de</strong> cinq ans, les critères d’évaluation peuvent avoir évolués ; ils<strong>de</strong>viennent en général plus stricts, en particulier sur les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> toxicologie. La valeurthérapeutique <strong>de</strong>s anciens produits peut être remise en question à l’occasion <strong>de</strong> ces réévaluations.Au sein <strong>de</strong> l’Union Européenne, les pratiques sont en cours d’harmonisation dans l’objectif du marchéunique et une politique <strong>de</strong> révision <strong>de</strong>s anciens médicaments a été approuvée en 1975. Cependant, les paysdont le marché comporte un grand nombre <strong>de</strong> produits rencontrent <strong>de</strong>s difficultés à effectuer cette révision.(voir l’encadré 8).2.2 Les dispositions concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments2.2.1 Les réglementations dans les pays européens et les directives <strong>de</strong> l’Union EuropéenneC’est dans les années 80 que l’exportation <strong>de</strong> médicaments potentiellement dangereux s’est révélée unproblème politique en Europe (18, 20, 51). En 1989, l’Union Européenne a adopté la directive 89/341/CEE,qui a été traduite afin d’être appliquée juridiquement dans tous les Etats membres (19). Le point le plusimportant <strong>de</strong> cette loi est que les médicaments <strong>de</strong>vant être exportés ne peuvent être fabriqués que dans <strong>de</strong>susines ayant une autorisation <strong>de</strong> fabrication (voir encadré ci-<strong>de</strong>ssous).19


Des Autorisations <strong>de</strong> Mise sur le Marché accordéesaux anciens médicaments sans révision adéquateL’Allemagne 9 est le pays européen dont le marché comporte le plus grand nombre <strong>de</strong> médicaments. Lesautorités alleman<strong>de</strong>s ont déjà largement réduit ce nombre, le faisant passer <strong>de</strong> 100 000 dans les années1970 à 50 000 actuellement 10 . Le processus d’évaluation <strong>de</strong>s anciens médicaments est très lent. En 1994, lesautorités ont décidé <strong>de</strong> ne pas s’occuper <strong>de</strong>s anciens médicaments jusqu’en 2004 si le fabricant cesse lacommercialisation <strong>de</strong> ses produits à partir <strong>de</strong> cette date. La France est également en retard au niveau <strong>de</strong>cette révision, qui <strong>de</strong>vrait théoriquement se terminer en 1997.Tableau 4 : Estimations du pourcentage <strong>de</strong> médicaments qui n’ont pas été révisésPays Nombre <strong>de</strong> médicaments % <strong>de</strong> médicaments non révisésAllemagne 50 000 80France 16 000 20Il ressort <strong>de</strong> cette situation qu’il existe toujours en Europe un nombre considérable <strong>de</strong> médicaments ayantune AMM qui n’a jamais été correctement révisée selon les critères actuels en matière d’innocuité,d’efficacité et <strong>de</strong> qualité. Cela signifie également que le fait qu’un produit ait été autorisé sur un marché parune autorité <strong>de</strong> réglementation soi-disant reconnue n’est pas une garantie suffisante. Il faudrait alorsconnaître la date et le type d’homologation <strong>de</strong>s produits.Encadré 8Les restrictions à l’exportation européenne <strong>de</strong>s médicaments (Directive 89/341/CEE)1) Nécessité d’une autorisation <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s médicaments <strong>de</strong>stinés à l’exportation. La production pourl’exportation doit suivre les mêmes procédures (Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication) que pour la production<strong>de</strong>stinée au marché national.2) Certification relative à la possession <strong>de</strong> l’autorisation <strong>de</strong> fabrication, en conformité avec le Système <strong>de</strong>Certification OMS.3) Notification à l’OMS <strong>de</strong>s interdictions, retraits et suspensions <strong>de</strong> produits par les fabricants et lesautorités <strong>de</strong> réglementation <strong>de</strong> l’Union Européenne pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité et d’efficacité.4) Production annuelle d’une liste <strong>de</strong> médicaments interdits dans l’Union Européenne.Encadré 9Une autre directive importante concernant l’exportation est la directive 92/25/CEE 11 qui porte sur lecommerce <strong>de</strong> gros <strong>de</strong>s médicaments <strong>de</strong>stinés à être utilisés chez l’homme. Elle stipule, entre autres, que lesgrossistes doivent satisfaire à <strong>de</strong> Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Distribution (BPD) : tous les grossistes doiventpossé<strong>de</strong>r une autorisation et gar<strong>de</strong>r une trace <strong>de</strong> leurs transactions (date, nom <strong>de</strong>s médicaments, quantitéreçue ou fournie, noms et adresses du fournisseur et du <strong>de</strong>stinataire).2.2.2 Contraintes complémentaires dans certains paysLa plupart <strong>de</strong>s pays européens disposent d’une procédure d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché qui n’est pastoujours obligatoire pour les produits <strong>de</strong>stinés l’exportation. Ceux-ci peuvent être soumis à d’autresrestrictions.1) L’exportation <strong>de</strong> médicaments ayant une AMM peut être interditeLes médicaments ayant une AMM peuvent être librement exportés à partir <strong>de</strong> tous les pays étudiés.Cependant, en France, selon la loi adoptée en 1992, <strong>de</strong>s considérations <strong>de</strong> santé publique peuvent conduire àl’interdiction <strong>de</strong> l’exportation d’un médicament accepté sur le marché français. Cette clause est logique si9 En Allemagne, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un PZN (Pharmazeutische Zulassungsnummer) afin d’i<strong>de</strong>ntifier les médicaments dont l’innocuité etl’efficacité ont été évaluées. Les médicaments anciens n’ont pas <strong>de</strong> PZN, mais seulement un numéro d’enregistrement ou même aucunnuméro. Deman<strong>de</strong>r aux autorités sanitaires fédérales (Bun<strong>de</strong>sinstitut für Arzneimittel und Medizinprodukte) (BfArM) <strong>de</strong>s informationssur les conditions d’enregistrement. Adresse : Seestr. 10-11, D-13353 Berlin, Allemagne. Fax + 49 30 4548 3207. Est-ce uneautorisation uniquement pour l’exportation ?10 Il est vrai que les dilutions homéopathiques et les préparations <strong>de</strong> phytothérapie sont également comptabilisées.11 JOCE N° L113 du 30/04/1992.20


l’on part du principe que les conditions d’utilisation <strong>de</strong>s médicaments peuvent être différentes suivant lespays en développement et qu’il peut exister diverses appréciations du rapport bénéfice/risque d’un produit.2) La vérification <strong>de</strong> l’innocuité et <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> produits n’ayant jamais été commercialisés dans lepays producteurEn ce qui concerne les produits qui n’ont jamais obtenu d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché dans le paysexportateur, rien ne garantit que leur innocuité ni leur efficacité aient été évaluées. Ils ont pu cependant avoirété évalués dans un autre pays européen ou dans le pays importateur. Afin d’établir certaines garanties pourl’exportation <strong>de</strong> ces produits n’ayant pas d’AMM, certains pays comme l’Allemagne, la France, l’Espagne,la Belgique et le Danemark disposent <strong>de</strong> procédures pour contrôler l’innocuité et l’efficacité <strong>de</strong> ces produits,selon <strong>de</strong>s critères qui ne sont pas i<strong>de</strong>ntiques à ceux nécessaires pour l’AMM. La Grèce est le seul pays quin’autorise pas l’exportation <strong>de</strong> médicaments n’ayant pas obtenu d’AMM.Les autorisations délivrées uniquement pour l’exportation d’un produitlaissent penser que celui-ci a été totalement homologuéDans le passé, certains pays ont délivré <strong>de</strong>s autorisations spéciales uniquement <strong>de</strong>stinées à l’exportation.Aux Pays-Bas, au milieu <strong>de</strong>s années 70, l’enregistrement <strong>de</strong>s médicaments exportés était obligatoire.Maintenant, l’exportation <strong>de</strong> médicaments à partir <strong>de</strong>s Pays-Bas n’est soumise à aucune restriction sur leplan législatif. La Suisse délivre encore <strong>de</strong>s autorisations valables uniquement pour l’exportation. L’OfficeIntercantonal <strong>de</strong> Contrôle <strong>de</strong>s Médicaments à Berne délivre, <strong>de</strong>s certificats d’exportation pour quatrecatégories <strong>de</strong> produits :* d’une part, les produits fabriqués et commercialisés en Suisse, et les produits commercialisés en Suissesans mention du fabricant. Ces produits peuvent obtenir un certificat indiquant que la spécialitépharmaceutique « a été analysée et enregistrée, que son introduction sur le marché a été autorisée enSuisse. ».* d’autre part, les produits fabriqués en Suisse mais <strong>de</strong>stinés à l’exportation, et les produits d’exportationsans mention du fabricant. Ils obtiennent un certificat similaire mais la rédaction est légèrement différentepuisqu’il est seulement indiqué que la spécialité pharmaceutique « a fait l’objet d’une analyse officielle,qu’elle a été analysée et enregistrée ». Ces licences d’exportation <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong>stinés uniquement àl’exportation peuvent donner à penser à l’importateur - à tort - que le produit est légalement homologué surle marché suisse. Les choses ne sont donc pas claires pour l’acheteur : pourquoi ce produit n’est-il pasautorisé sur le marché suisse ? Est-ce parce que c’est un produit conçu spécifiquement pour une utilisationdans un pays tropical ou bien est-ce parce que l’Office Intercantonal <strong>de</strong> Contrôle <strong>de</strong>s Médicaments n’évaluepas l’innocuité et l’efficacité <strong>de</strong> ces produits avec la même rigueur que les autres produits ? Il est nécessaire<strong>de</strong> connaître quels sont les critères utilisés pour l’octroi <strong>de</strong> cette autorisation.Encadré 10En Allemagne, tous les produits exportés doivent avoir été évalués sur le plan <strong>de</strong> l’innocuité et ne doiventpas être étiquetés <strong>de</strong> manière trompeuse.En France, les médicaments sans A.M.M. doivent faire l’objet d’une déclaration auprès <strong>de</strong> l’Agence dumédicament avant leur première exportation. Leur exportation peut être interdite pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santépublique. Cette « déclaration d’exportation » explique les raisons pour lesquelles le médicament n’a pasd’AM.M. Elle est transmise pour information aux autorités <strong>de</strong> santé du pays importateur.Les médicaments exportés sans A.M.M. peuvent être accompagnés d’une « Attestation d’exportation »(Export certificate) contenant une copie <strong>de</strong> la « déclaration d’exportation », du certificat BPF et <strong>de</strong> l’Arrêtéd’ouverture. Cette attesftation est délivrée à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du pays importateur ou <strong>de</strong> l’exportateur.Tous les médicaments exportés à partir <strong>de</strong> l’Espagne doivent être dûment homologués. Quelques exceptionsà cette règle ont pu être formulées. Tout d’abord, les médicaments issus d’une spécialité pharmaceutiqueenregistrée, mais ayant différentes présentations (par exemple, <strong>de</strong>s dosages différents, un nombre différent <strong>de</strong>comprimés suivant les conditionnements) peuvent obtenir un certificat spécial, indiquant que la molécule estenregistrée/homologuée et que le laboratoire satisfait aux exigences <strong>de</strong> bonnes pratiques <strong>de</strong> fabrication.Deuxièmement, les médicaments non enregistrés en Espagne mais enregistrés dans le pays importateur oudans un autre pays <strong>de</strong> l’Union Européenne peuvent être exportés librement. Tout médicament exportéd’Espagne doit s’accompagner d’un certificat. En Espagne, l’exportation d’un produit peut être interdite parexemple si le produit est inefficace.21


En Belgique, la production et l’exportation <strong>de</strong> médicaments n’ayant pas d’AMM ne peut avoir lieu qu’aprèsen avoir informé les autorités qui délivrent alors une autorisation d’exportation. Le fabricant doit pour celasoumettre un dossier pharmaceutique aux autorités belges.Au Danemark, le Ministère <strong>de</strong> la santé tient un registre <strong>de</strong>s exportations. Les laboratoires peuvent, par unedémarche volontaire, inscrire un médicament au registre mais l’accès à ce registre peut être refusé. Seuls lesmédicaments figurant dans ce registre peuvent être homologués selon le Système <strong>de</strong> Certification OMS.3) Cas <strong>de</strong>s médicaments pour lesquels la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché a été refuséeLes médicaments qui ont été rejetés lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché forment unecatégorie à part. Ce refus peut avoir <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité ou d’efficacité, mais il peut également refléter <strong>de</strong>sdifférences d’opinion entre le laboratoire fabriquant le produit et l’autorité réglementaire pharmaceutique. EnEspagne, un produit peut être rejeté si aucun accord n’est obtenu sur le prix <strong>de</strong> remboursement dans le cadredu système national <strong>de</strong> santé.De nombreux dossiers sont couramment rejetés, comme le montre le tableau suivant :Tableau 5 : Nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’AMM et <strong>de</strong> refus d’AMM pour trois pays européensDeman<strong>de</strong>s d’AMMRefus d’AMMAllemagne (1993) 3 000 1 300 (43%)Suisse (jusqu’en 1994) 2 503 442 (17%)Finlan<strong>de</strong> (<strong>de</strong> 1990 à 1994) 1 515 193 (13%)Les raisons pour lesquelles <strong>de</strong>s produits particuliers sont rejetés ne sont pas officiellement révélées. Laplupart <strong>de</strong>s pays n’ont pas <strong>de</strong> procédure spécifique couvrant l’exportation <strong>de</strong> médicaments n’ayant pasobtenu l’AMM pour le marché national. L’Autriche, la Grèce et l’Espagne n’autorisent pas l’exportation <strong>de</strong>médicaments dont l’AMM a été refusée, à quelques exceptions près. En France, si l’enregistrement a étérefusé pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publique, l’exportation est interdite. En Allemagne, ces produits peuvent êtreexportés, uniquement si les autorités <strong>de</strong>s pays importateurs ont donné leur consentement préalable.4) Cas <strong>de</strong>s médicaments retirés du marché• Médicaments retirés du marché pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> pharmacovigilance.Les médicaments qui ont été retirés du marché pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité, suite à la détection d’effetsindésirables non connus au moment <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM, forment une autre catégorie <strong>de</strong> produits pourlesquels les autorités réglementaires interviennent en raison <strong>de</strong>s conséquences possibles sur la santépublique.Le nombre <strong>de</strong> médicaments retirés du marché est relativement bas.Environ 60 produits ont été retirés du marché dans l’UnionEuropéenne, pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité et/ou d’efficacité(38). Ils représentent environ 3 à 4% <strong>de</strong> tous lesmédicaments introduits (6).Les produits entrant dans cette catégorie ne peuvent pas êtreexportés à partir <strong>de</strong>s pays suivants : Autriche, France,Espagne, Finlan<strong>de</strong>, Grèce et Portugal. D’autres pays,comme l’Allemagne, peuvent autoriser l’exportation <strong>de</strong>produits <strong>de</strong> cette catégorie.Selon la loi sur les médicaments en Allemagne (adoptée enTableau 6 : Nombre <strong>de</strong> retraits <strong>de</strong> médicamentspour quatre pays européens1989), il est interdit d’exporter <strong>de</strong>s médicaments « douteux ». Cependant, <strong>de</strong>s exceptions sont possibles maisseulement après consentement préalable informé <strong>de</strong>s autorités du pays importateur. La loi sur lesmédicaments doit être appliquée par les autorités <strong>de</strong> contrôle sanitaire au niveau régional. Une étu<strong>de</strong> dans cePaysAllemagneEspagneFranceRoyaume-UniNombre <strong>de</strong> retraits d’AMM(pério<strong>de</strong>)30 (1970-1992)16(19974-1993)31 (1974-1993)23 (1970-1993)22


domaine, menée au cours <strong>de</strong>s six premiers mois <strong>de</strong> 1994, a révélé que jusqu’à présent très peu <strong>de</strong> régionsavaient pris <strong>de</strong>s mesures pour l’appliquer.En dépit <strong>de</strong>s restrictions mentionnées ci-<strong>de</strong>ssus, <strong>de</strong> nombreux médicaments <strong>de</strong> cette catégorie peuvent resternon i<strong>de</strong>ntifiés. Des médicaments peuvent disparaître du marché pour <strong>de</strong> nombreuses raisons, et il est souventdifficile <strong>de</strong> faire la distinction entre les décisions prises par les autorités <strong>de</strong> réglementation et celles prises parles laboratoires eux-mêmes. Au Royaume-Uni, les décisions d’octroi d’AMM sont confi<strong>de</strong>ntielles sous lecouvert du Medicines Act. Ainsi, on ne peut pas savoir quel rôle l’autorité <strong>de</strong> réglementation a joué dans cequi peut apparaître comme un retrait volontaire <strong>de</strong> produit.• Lots <strong>de</strong> médicaments retirésDes lots peuvent être retirés du marché suite à un problème inhabituel ne concernant qu’un ou quelques lotsi<strong>de</strong>ntifiés d’un médicament. Le plus fréquemment, c’est une erreur lors <strong>de</strong> la fabrication qui est à l’origine duretrait.• Information <strong>de</strong>stinée aux pays importateurs concernant les retraits <strong>de</strong> produits ou <strong>de</strong> lotsLes informations concernant les retraits <strong>de</strong> produits sont normalement transmises à l’OMS. Cependant lespays exportateurs ne semblent pas se soucier d’avertir directement les autorités réglementaires <strong>de</strong>s paysimportateurs. L’Agence du Médicament en France vient <strong>de</strong> mettre en place une procédure d’alerte <strong>de</strong>stinéeprincipalement aux pays francophones du champ (Afrique, Caraïbes, Pacifique). Elle envoie par télécopieaux grossistes exportateurs mais également aux représentations du Ministère <strong>de</strong> la Coopération dans ces pays<strong>de</strong>s avis <strong>de</strong> retraits. Dans l’avenir ces avis <strong>de</strong>vraient être télécopiés directement aux autorités sanitaires <strong>de</strong>spays importateurs. Il sera important d’estimer l’impact <strong>de</strong> cette initiative, qui montre une voie pour tous lespays exportateurs.5) Etiquetage <strong>de</strong>s produitsLes produits ayant une autorisation d’exportation sont également accompagnés d’une petite brochure et/oud’une notice d’emballage contenant les informations officiellement approuvées sur le produit. Si lesinformations ne sont pas conformes au libellé officiel ou si elles sont rédigées dans une langue étrangère àcelle du pays importateur, le produit ne <strong>de</strong>vrait pas être commercialisé. Les importateurs sont en droit <strong>de</strong>savoir quelles sont les informations proposées pour le même produit dans le pays d’origine.Il existe différentes manières <strong>de</strong> garantir que ces informations sont bien disponibles ; les exportateurs doivents’assurer que chaque produit est accompagné <strong>de</strong> sa notice, et fournir <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> bonne qualité.• Une notice doit être incluse dans l’emballage <strong>de</strong> chaque produitA l’exception <strong>de</strong> la Suisse, il n’existe pas d’obligation, donc pas <strong>de</strong> contrôle, pour les fabricants à inclure <strong>de</strong>snotices dans chaque lot <strong>de</strong> produits exportés (chaque emballage contenant une notice).• Fournir <strong>de</strong>s informations <strong>de</strong> qualité sur les médicamentsLa qualité <strong>de</strong> l’information est un domaine très peu couvert par les législations sur l’exportation. Peu <strong>de</strong> payseuropéens ont mis en place <strong>de</strong>s restrictions sur la langue utilisée et le contenu <strong>de</strong>s informations sur lesproduits. Les directives <strong>de</strong> l’Union Européenne ne font pas référence au type d’information <strong>de</strong>vantaccompagner les produits exportés.La plupart <strong>de</strong>s pays ne vérifient pas si les informations sur les produits disposant d’une AMM et <strong>de</strong>stinés àl’exportation sont conformes aux informations utilisées pour le marché national. En Allemagne et en France,certaines restrictions sont cependant appliquées. En Allemagne, les informations ne doivent pas porter àconfusion, tandis qu’en France, si le médicament est exporté sur la base d’une A.M.M., les informationsfournies doivent être conforme à celles présentées dans l’A.M.M..Si un produit n’a pas obtenu d’AMM pour le marché national, la qualité <strong>de</strong>s informations figurant sur lesnotices est difficilement vérifiable. Des médicaments dont l’étiquetage peut être trompeur ou incorrect nepeuvent pas être exportés à partir <strong>de</strong> l’Allemagne, à moins que le pays importateur n’ait donné son23


consentement. Jusqu’à présent, la loi fédérale alleman<strong>de</strong> n’a pas eu beaucoup d’écho auprès <strong>de</strong>s autoritéslocales. Dans une région seulement, une traduction <strong>de</strong> la notice d’emballage dans une langue pouvant êtrelue dans le pays importateur a été <strong>de</strong>mandée (39).La majorité <strong>de</strong>s pays n’ont aucune exigence particulière quant à la langue <strong>de</strong>vant être utilisée pourl’étiquetage <strong>de</strong>s produits à l’exportation. En Finlan<strong>de</strong>, l’une <strong>de</strong>s conditions est que la notice doit être rédigéedans une langue compréhensible.24


6) Application du Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l'OMSTous les pays européens ont accepté d’adhérer à ce Système, certains ayant toutefois émis <strong>de</strong>s réserves quantà leur capacité <strong>de</strong> suivre un tel système. Cela ne signifie pourtant pas qu’ils émettent <strong>de</strong>s documentsconformes à ceux recommandés par l’OMS.Les pays européens étudiés, fournissent un Certificat <strong>de</strong> produit pharmaceutique type OMS. Il semble quela Belgique et les Pays-Bas soient les seuls à fournir un certificat contenant <strong>de</strong>s informations complètes surl’étiquetage et le produit, c’est à dire le certificat <strong>de</strong> type 1988. Les autres pays accor<strong>de</strong>nt encore le certificatdatant <strong>de</strong> 1975.La Directive 89/341/CEE <strong>de</strong> l’Union Européenne indique que lors <strong>de</strong> l’établissement <strong>de</strong>s certificats, lesautorités <strong>de</strong>vront se conformer aux « mesures administratives en vigueur à l’Organisation Mondiale <strong>de</strong> laSanté ». Cela laisse penser qu’après l’adoption du Système <strong>de</strong> Certification révisé en 1996, tous les Etatsmembres <strong>de</strong> l’Union Européenne <strong>de</strong>vront réviser les documents qu’ils émettent.Plusieurs pays délivrent <strong>de</strong>s documents complémentaires qui ne sont pas conformes au Système <strong>de</strong>Certification OMS et qui peuvent donc compliquer la situation et contribuer à alimenter une certaineconfusion. La France, par exemple, délivre un « Certificat <strong>de</strong> libre vente » pour <strong>de</strong>s produits qui ont obtenuune A.M.M., et pour les produits sans d’A.M.M une « Déclaration d’exportation » est exigée préalablement àla première exportation du produit.Tous ces documents doivent être normalement délivrés par une autorité nationale. En Allemagne, lesdocuments sont délivrés par l’une <strong>de</strong>s 30 autorités régionales. Il est difficile pour les exportateurs et pour lesautorités sanitaires <strong>de</strong>s pays importateurs <strong>de</strong> savoir à laquelle s’adresser.Les certificats sont fournis, en général, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du pays importateur ou <strong>de</strong> l’exportateur.Les certificats ont une validité limitée. En Allemagne, elle n’est pas indiquée dans le document. En France,elle est <strong>de</strong> 3 ans, en Espagne <strong>de</strong> 2 à 3 ans.Le fait qu’un produit ait une AMM dans un pays ne signifie pas que le produit est effectivementcommercialisé. Le certificat allemand indique que le produit « pourrait être commercialisé », mais iln’indique pas s’il l’est effectivement. En France, cette information peut être communiquée à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> dupays imortateur ou <strong>de</strong> l’exportateur. En Espagne, il est toujours mentionné dans le document si le produit estvendu ou non. En Italie, il est mentionné que « ce produit a obtenu l’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marchéitalien », mais il n’est pas précisé s’il est effectivement commercialisé sur ce marché.2.2.3 Exportation par les grossistes commerciaux et les centrales d’achat <strong>de</strong> médicaments à but non lucratifSous la pression <strong>de</strong>s organismes internationaux, les pays en développement importent <strong>de</strong> plus en plus leursmédicaments après <strong>de</strong>s procédures d’appels d’offres dans lesquelles interviennent <strong>de</strong>s grossistes ou <strong>de</strong>scentrales d’achat à but non lucratif. Il est donc important <strong>de</strong> savoir si les activités <strong>de</strong> ces agences sontefficacement régulées par les autorités : par exemple, quels sont les critères <strong>de</strong> choix <strong>de</strong>s fournisseurs, <strong>de</strong>sproduits ? Ces <strong>de</strong>rniers doivent ils avoir obtenu une AMM dans le pays exportateur ?Les grossistes-exportateurs européens sont sous le contrôle <strong>de</strong> l’autorité réglementaire et ils doivent seconformer à la Directive européenne concernant l’autorisation <strong>de</strong>s grossistes (Directive 92/25/CEE 12 ) qui lesoblige à satisfaire aux Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Distribution (94/C63/03 13 ).Les exigences relatives à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM ne sont pas les mêmes suivant les pays exportateurs. Si lesmédicaments sont <strong>de</strong>stinés à <strong>de</strong>s pays n'appartenant pas à l’Union Européenne, on considère qu’il s’agit alors« d’exportation » et les produits concernés n’ont pas besoin d’avoir obtenu l’AMM. Donc, les médicamentsproposés par grossistes-exportateurs n’ont pas à être obligatoirement enregistrés, ni approuvés pour lemarché national.Selon les Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Distribution, un grossiste ne peut approvisionner que d’autres grossistes ayantune autorisation ou bien <strong>de</strong>s personnes autorisées à dispenser <strong>de</strong>s médicaments au public. Les exportationsne sont pas concernées par ces restrictions. La transaction n’a pas toujours lieu directement entre lefournisseur en Europe et l’utilisateur final <strong>de</strong>s produits d’un médicament potentiellement à problème. En12 JOCE N° L 113 du 30/04/199213 Gui<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Distribution, dans JOCE C 63/4 du 01/03/1994. Texte publié en relation avec l’article 10 <strong>de</strong> laDirective 92/25/CEE.25


pratique on peut supposer que la vérification <strong>de</strong>s qualifications <strong>de</strong>s clients a lieu <strong>de</strong> manière nonsystématique. Dans la loi belge, par exemple, cette obligation est clairement omise en cas d’exportation 14 .• Les grossistes-exportateurs commerciauxLa plupart <strong>de</strong>s médicaments importés dans les pays en développement proviennent du secteur commercial :soit les fabricants <strong>de</strong> produits génériques sous dénomination commune internationale ou avec noms <strong>de</strong>marque, soit les grossistes. L’industrie pharmaceutique <strong>de</strong>vient actuellement très concurrentielle et est entrain <strong>de</strong> réduire ses marges car elle tente <strong>de</strong> capter une partie du marché <strong>de</strong>s médicaments génériques.• Les centrales d’achat à but non lucratifPlusieurs ONG et organismes à but non lucratif ont créé <strong>de</strong>s agences d’approvisionnement en médicamentsqui peuvent fournir <strong>de</strong>s médicaments essentiels à bas prix. Ils se procurent ces médicaments sur le marchéinternational, directement auprès du fabricant d’origine ou d’un fabricant sous contrat et les acheminent versleurs dépôts centraux en Europe. De là, les médicaments sont ensuite expédiés vers les pays récepteurs.Le marché global pour l’ensemble <strong>de</strong> ces organismes est estimé à environ 300 millions <strong>de</strong> $ US. Celareprésente environ 8% du total <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong> médicaments <strong>de</strong>puis l’Europe vers les pays endéveloppement, ce qui ne représentent qu’une petite partie du marché total.Tableau 7: Chiffre d’affaires <strong>de</strong>s principales centrales d'achat à but non lucratif en EuropeOrganisationChiffre d’Affaires annuel(monnaie locale)DateChiffre d’Affaires annuel(en US $ -approximation-)Action Médéor (Allemagne) 21 millions DM (1993) 14 millionsCHMP/PSF (France) 120 millions FF (1995) 24 millionsECHO (Royaume-Uni) 6,7 millions £ (1993) 10 millionsIDA (Pays-Bas) 80 millions US $ (1992) 80 millionsMSF (France) 80 millions FF (1995) 10 millionsUNICEF (UNIPAC) Danemark 114 millions US $ (1993) 114 millionsL’approvisionnement en médicaments se fait par l’intermédiaire d’appels d’offres ouverts ou restreints ainsique par l’intermédiaire <strong>de</strong> fournisseurs présélectionnés. Une organisation comme IDA a ainsi 20 fournisseursréguliers et 100 fournisseurs occasionnels. Les décisions d’achats se font sur la base <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>sproduits, <strong>de</strong> leur disponibilité et <strong>de</strong> leur coût. Les produits proviennent donc <strong>de</strong> pays et <strong>de</strong> fournisseursdivers.Ces produits portent normalement une étiquette standard « médicament essentiel » sous DCI. Lesfournisseurs peuvent cependant fournir <strong>de</strong>s médicaments avec <strong>de</strong>s étiquettes rédigées dans la langue du pays<strong>de</strong>stinataire, mais cela entraîne une augmentation <strong>de</strong>s coûts et un délai <strong>de</strong> livraison plus long. C’est souventconsidéré comme un élément contraignant.Toutes les centrales d’achats utilisent le Système <strong>de</strong> Certification OMS, mais elles reconnaissent que cesystème n’a qu’une valeur limitée car son utilisation complexe, repose sur une reconnaissance mutuelle <strong>de</strong>sautorités sanitaires qui est, dans le mon<strong>de</strong>, l’exception. Les agences fournissent <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong>s certificatsd’analyse provenant du fabricant original. Ces agences rencontrent <strong>de</strong>s difficultés à obtenir <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> leursfournisseurs, <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong>s certificats <strong>de</strong> type OMS quand les fabricants sont situés dans <strong>de</strong>s paysexportateurs tels que la Chine, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la France et le Royaume-Uni. Il subsisteégalement <strong>de</strong>s doutes quant à la validité <strong>de</strong> certificats fournis par d’autres pays (33).14 Loi sur les médicaments du 31/12/1992, article 4,1,3o26


Tableau 8 : Activités <strong>de</strong>s principales Centrales d'Achats à but non lucratives européennesAction MédéorAllemagneCHMP/PSFFranceECHORoyaume-UniIDAPays-BasMSF LogistiqueFranceUNIPACDanemarkType <strong>de</strong>médicamentAutorisationRéponse auxappels d’offreessentiels +plusieurs autresnon-essentielsdistributeur,réglementationsspéciales(AMG section 47)NONessentiels essentiels essentiels essentiels essentielsdistributeur,loi L. 596-1 CSPOUI,limité aux ONGsClients ONGs . Missions <strong>de</strong> PSF. ONGsPrésence d’unlaboratoire <strong>de</strong>contrôleRéémballage /RéétiquetagedistributeurOUI,limité auxONGsONGsdistributeurfabricant(pour réétiquetage etréemballage)OUI. ONGs. ONU. Gouvernementsdistributeur,Loi L. 596-1 CSPOUI,limité aux ONGs. Missions <strong>de</strong> MSF. ONGsNON OUI OUI NON, analysessous traitéesNON NON OUI. réétiquetage. reconditionnementNONarrangementsspéciauxNON. ONGs. ONU. GouvernementsNON, analysessous traitéesOUI. réétiquetageCes centrales ont leur propre système d’assurance qualité et <strong>de</strong> contrôle qualité. Certaines font <strong>de</strong>s analyses<strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s produits dans leur laboratoire (IDA, CHMP), d’autres ont passé un contrat avec les autoritésnationales à cet effet (Dannemark pour l’UNICEF). Toutes les agences suivent <strong>de</strong>s procédures similairespour vérifier la qualité <strong>de</strong>s médicaments qu’ils proposent :• Des achats auprès <strong>de</strong> fabricants satisfaisant aux critères <strong>de</strong> l’OMS en matière <strong>de</strong> Bonnes Pratiques<strong>de</strong> Fabrication• Les fournisseurs sont normalement contrôlés par leurs propres équipes pour vérifier le respect <strong>de</strong>sBonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication• Des analyses indépendantes randomisées sont effectuées sur les comman<strong>de</strong>s délivrées.Les listes <strong>de</strong> produits proposés par les centrales à but non lucratif utilisent comme point <strong>de</strong> départ la liste <strong>de</strong>smédicaments essentiels <strong>de</strong> l’OMS. L’origine <strong>de</strong> ces produits n’est pas uniquement européenne car selon uneanalyse conjointe d’IDA, ECHO, UNIPAC et Action Médéor, cela entraînerait <strong>de</strong>s coûts trop élevés et celalimiterait la disponibilité <strong>de</strong>s médicaments pour certaines maladies tropicales (24).Certaines centrales à but non lucratif effectuent <strong>de</strong>s modifications du conditionnement et égalementd’étiquetage.2.3.4 Eléments d’analyse <strong>de</strong> la situation• De la confiance et <strong>de</strong> la transparenceLes importateurs sont dépendants <strong>de</strong>s informations qu’ils obtiennent. Peu <strong>de</strong> pays en développementdisposent d’un laboratoire <strong>de</strong> contrôle. Le système tout entier repose sur la "médiatisation <strong>de</strong> la confiance".Seul le producteur est responsable. Les autorités du pays exportateur vérifient si le producteur a pris lesmesures nécessaires pour garantir la qualité <strong>de</strong>s produits. Un pays africain peut difficilement se retournervers la justice du pays où est localisé l’exportateur dans le cas où il reçoit <strong>de</strong>s médicaments <strong>de</strong> mauvaisequalité. La seule solution réellement possible est en fait <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> ne plus avoir recours à ce fournisseur.Mais en raison du réétiquetage réalisé légalement par certains fabricants, même cette décision pourrait êtrecontournée.On aurait pu s’attendre à ce que tous les médicaments produits dans les pays européens soient <strong>de</strong> bonnequalité. Il a été suggéré cependant que les critères <strong>de</strong> Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication ne sont appliqués quepar les laboratoires qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt une autorisation d’exportation ou un certificat <strong>de</strong> Bonnes Pratiques <strong>de</strong>Fabrication. La fréquence <strong>de</strong>s inspections n’est pas réglementée et c’est aux agences du médicament <strong>de</strong>définir elles-mêmes leur politique. En France, dès 1995, un programme d’inspection <strong>de</strong>s fabricants <strong>de</strong>27


génériques sans A.M.M. a été lancé et l’Agence du Médicament prévoit d’inspecter en 1996 tous lesproducteurs <strong>de</strong> génériques sans A.M.M. ; dans d’autres pays ce contrôle est nettement moins fréquent 15 .Le système <strong>de</strong> certification étant basé sur un échange d'information entre <strong>de</strong>ux Etats, les modalités <strong>de</strong>l’application du Système <strong>de</strong> Certification OMS ne sont pas contrôlées par l’OMS. De ce fait, dans certainscas, il manque clairement <strong>de</strong>s contrôles : en Allemagne, <strong>de</strong>s certificats ont été délivrés pour <strong>de</strong>s sociétésintermédiaires, installées dans les zones <strong>de</strong> libre échange, qui n’ont pas d’usine <strong>de</strong> production.L’origine d’un médicament a une importance capitale. L’exigence minimale pour l'acheteur est <strong>de</strong> savoir quiest le réel producteur du médicament.• Quel est le pays d’origine <strong>de</strong>s médicaments exportés ?Comme il a été précisé plus haut, les importateurs veulent savoir plusieurs choses :1. où le médicament a été produit ;2. s'il a été enregistré ;3. s’il est vendu dans le pays exportateur.Ce n’est pas toujours facile d’obtenir ces informations comme le prouvent les exemples suivants.Selon la définition <strong>de</strong>s Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication, un grossiste <strong>de</strong>vient un fabricant dès lors qu’ileffectue une partie <strong>de</strong> la fabrication, par exemple l’emballage et l’étiquetage. Les exemples ci-<strong>de</strong>ssousmontrent les failles potentielles que ce système peut entraîner.En Belgique, l’exportateur <strong>de</strong> médicaments qui ont été importés et non enregistrés dans ce pays, doitsoumettre un dossier pharmaceutique (incluant une référence au fabricant original) et un certificat OMS <strong>de</strong>Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication 16 . Il suffit qu’un exportateur effectue les contrôles <strong>de</strong> qualité sur le produitfini (analyses qui peuvent être sous-traitées à un autre laboratoire) pour qu’il <strong>de</strong>vienne responsable <strong>de</strong> lalibération du lot et puisse indiquer la Belgique comme pays d’origine.En France, si les étiquettes et l’emballage <strong>de</strong>s médicaments sont modifiées, une analyse sur chaque lot doitêtre effectuée ; le fabricant <strong>de</strong>vient alors le responsable <strong>de</strong> la libération du lot. Sauf indication différente dupays importateur, le fabricant dont le nom est mentionné sur l’emballage est le responsable <strong>de</strong> la libérationdu lot, car c'est lui qui réalise les analyses <strong>de</strong> contrôle sur le produit fini, que le produit soit ou non fabriquépar ce même laboratoire, en France, dans ou hors <strong>de</strong> l’UE. Cependant (art R 5143) si l’exploitant estdifférent du fabricant, les <strong>de</strong>ux noms doivent être mentionnés sur l’étiquette. Mais cet article ne s’appliqueque pour les spécialités pharmaceutiques autorisées en France et non pour les génériques <strong>de</strong>stinés àl’exportation.Ce principe, est également appliqué par exemple aux Pays-Bas, ; il comporte un risque d’abuser <strong>de</strong> laconfiance qui est généralement accordée aux produits.Les médicaments qui indiquent uniquement le nom du fabricant étranger et ne font pas référence à laBelgique comme pays d’origine, sont exemptés <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> faire les analyses <strong>de</strong> contrôle 17 .La modification <strong>de</strong> l’étiquetage peut être utilisée pour cacher la véritable origine <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s produits.L’origine <strong>de</strong>s produits n’est pas claireLa loi alleman<strong>de</strong> permet aux grossistes <strong>de</strong> se prétendre fabricants dans le cas où ils réétiquettent <strong>de</strong>sproduits. Par exemple, le laboratoire X à Hambourg est un grossiste qui répond aux appels d’offres pourune large gamme <strong>de</strong> produits. Les médicaments sont soi-disant fabriqués à la Nordkanalstrasse àHambourg. Or voici ce qui est simplement effectué là-bas : un réétiquetage <strong>de</strong>s produits, <strong>de</strong>s testsd’i<strong>de</strong>ntification simples donnant lieu à <strong>de</strong>s certificats d’analyse sur du papier à en-tête. L’i<strong>de</strong>ntité réelle du15 Source Questionnaire sur l’exportation16 Le certificat BPF est délivré par les autorités <strong>de</strong> règlementation du pays où est située l’usine <strong>de</strong> fabrication.17 Belgian Drugs Law, article 22 et article 1528


fabricant est gardée secrète. Le certificat OMS délivré par les autorités alleman<strong>de</strong>s indique comme fabricantl’établissement allemand alors qu’il ne fait que réétiqueter les produits.Encadré 11En changeant l’étiquetage, l’importateur <strong>de</strong>vient donc fabricant, responsable <strong>de</strong> la libération du lot et, à cetitre, assume la responsabilité juridique du produit. Selon la Directive 85/374/CEE en vigueur dans l’UnionEuropéenne, le fabricant est responsable <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> fabrication. Si le fabricant ne peut être i<strong>de</strong>ntifié, c’estl’intermédiaire qui est responsable, à moins qu’il ne révèle l’i<strong>de</strong>ntité du fabricant dans un laps <strong>de</strong> temps assezcourt. Mais dans un pays en développement, vers qui l’importateur ou l’acheteur pourra-t-il se retourner encas <strong>de</strong> défaut grave <strong>de</strong> fabrication ?Tous les fournisseurs qui font du ré-étiquetage <strong>de</strong> médicaments ne gar<strong>de</strong>nt pas secrète leur provenance. Lescentrales d’achat à but non lucratif indiquent la véritable origine <strong>de</strong>s produits sur les étiquettes dans le cas oùelles réétiquettent les produits, et pourraient normalement envoyer <strong>de</strong>s copies <strong>de</strong>s certificats originaux BPF et<strong>de</strong>s certificats d’analyse.L’acheteur a le droit <strong>de</strong> connaître la véritable origine <strong>de</strong>s médicaments. Ce n’est souvent qu’avec insistancequ’il peut les obtenir.29


2.3 ConclusionLe tableau ci-<strong>de</strong>ssous résume les principales restrictions à l’exportation existantes en Europe.Tableau 9 : Principales restrictions à l’exportation <strong>de</strong>s médicaments en EuropeCATEGORIE DEPRODUITSTYPE DE RESTRICTIONInterdits Peuvent être interdits Autorités <strong>de</strong>s PaysImportateurs informéesAucuneProduits sans AMM Grèce AllemagneFranceBelgiqueDanemarkEspagneFranceAutricheFinlan<strong>de</strong>Irlan<strong>de</strong>ItalieLuxembourgNorvègePays-BasPortugalRoyaume-UniSuè<strong>de</strong>SuisseProduits rejetés lors<strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>d’AMMAutricheGreceEspagneAllemagneFrance(si rejet pour <strong>de</strong>sraisons <strong>de</strong> santépublique)/BelgiqueDanemarkFinlan<strong>de</strong>Irlan<strong>de</strong>ItalieLuxembourgNorvègePays-BasPortugalRoyaume-UniSuè<strong>de</strong>SuisseProduits retirés pourraisons <strong>de</strong> sécuritéAutricheEspagneFinlan<strong>de</strong>FranceGrecePortugalAllemagne/BelgiqueDanemarkIrlan<strong>de</strong>ItalieLuxembourgNorvègePays-BasRoyaume-UniSuè<strong>de</strong>SuisseSi l’on compare les restrictions existantes à l’importance du marché <strong>de</strong> l’exportation <strong>de</strong>s médicaments versles pays en développement, les éléments suivant apparaissent :⇒ <strong>de</strong>s restrictions sur <strong>de</strong>s médicaments sans AMM sont appliquées dans environ 20% <strong>de</strong>s exportations<strong>de</strong>puis l’Union Européenne, l’Allemagne étant le principal pays concerné ;⇒ dans pratiquement la moitié <strong>de</strong>s cas, les autorités sont informées si <strong>de</strong>s médicaments sans AMM sontexportées ;⇒ <strong>de</strong>s restrictions efficaces sont appliquées concernant le relativement petit nombre <strong>de</strong> médicaments rejetéset retirés du marché, dans environ 60% <strong>de</strong>s exportations.L’analyse <strong>de</strong> la situation dans ces 17 pays européens a mis en lumière au moins onze lacunes existant dans lalégislation européenne à l’exportation. Celles-ci sont recensées ci-<strong>de</strong>ssous. Dans la troisième partie plusieurssuggestions sont données afin d’améliorer la situation.30


Législations européennes sur les exportations <strong>de</strong> médicaments : douze lacunes1. Procédures <strong>de</strong> contrôle peu claires concernant les Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication relatives auxproduits exportés ;2. Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché sans une révision adéquate <strong>de</strong>s anciens médicaments ;3. Absence <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong> la qualité, <strong>de</strong> l’innocuité et <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s produits n’ayant jamais été surle marché.4. Un médicament ayant obtenu l’AMM n’ est pas toujours commercialisé dans le pays ;5. Aucune disposition particulière n’est prévue pour les médicaments pour lesquels la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM aété refusée ;6. Aucune disposition particulière n’est prévue pour les médicaments retirés du marché ;7. Les autorisations délivrées uniquement pour l’exportation d’un produit laissent penser que celui-ci a étéentièrement homologué ;8. Les informations sur les médicaments <strong>de</strong>vant être exportés ne sont pas en conformité avec cellesautorisées sur le marché national ;9. Il n’existe aucune exigence juridique quant à la langue dans laquelle l’étiquetage doit être réalisé ;10. L’origine <strong>de</strong>s produits est obscure ;11. Les contrôles existants ne sont pas appliqués.12. Les certificats type OMS 1988-1992 ne sont pas délivrés.Encadré 123 Les réglementations en matière d’importation <strong>de</strong>s médicaments dans les pays endéveloppementLes pays en développement ont mis en place une législation pharmaceutique, les uns <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreusesannées d’autres plus récemment. Ceci répond à une prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> contrôler l’origine,la qualité, voire le prix <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques importés mais également, pour les pays d'Afriquefrancophones, aux conséquences <strong>de</strong> la dévaluation <strong>de</strong> 50 % du franc CFA en 1994. En matière d’importation<strong>de</strong>s produits pharmaceutiques, l’assurance <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s produits et <strong>de</strong> l’information proposés ne peut êtregarantie que si une législation bien définie existe, régissant le cadre, les conditions d’importation etd’enregistrement <strong>de</strong>s produits achetés, et si <strong>de</strong>s instances chargées <strong>de</strong> l’évaluation, du contrôle et <strong>de</strong>l’enregistrement <strong>de</strong>s médicaments sont opérationnelles.Ces <strong>de</strong>rnières années ont vu l’apparition <strong>de</strong> nombreux textes sur les conditions d’enregistrement (Algérie1995, Colombie 1995, Côte d’Ivoire 1994, Djibouti 1991, Guinée 1994, Mali 1995, Mauritanie 1990, Niger1994, Tunisie 1990) ou sur la nomenclature <strong>de</strong>s médicaments autorisés dans le pays (Burkina-Faso 1992)(voir Annexe 2 : principaux textes législatifs concernant les produits pharmaceutiques importés).3.1. Enregistrement <strong>de</strong>s médicaments dans le pays importateurEn matière d’importation, <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> situation sont possibles :a) Des pays où l’importation est libre et sans restriction <strong>de</strong> toute sorte <strong>de</strong> médicaments. L’ai<strong>de</strong> internationaley joue un rôle très important.Ce sont souvent <strong>de</strong>s pays en situation <strong>de</strong> crise ou en sortie <strong>de</strong> crise (politique ou/et économique) à l’image <strong>de</strong>la Somalie. Mais ce peut être le cas <strong>de</strong> pays plus stables comme Djibouti.31


) Des pays dont les importations sont limitées théoriquement aux médicaments ayant fait l’objet d’unenregistrement (ou homologation).3.1.1 Modalités <strong>de</strong> l’enregistrement <strong>de</strong>s médicaments :La base <strong>de</strong> tout système <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la circulation et plus particulièrement <strong>de</strong> l’importation, <strong>de</strong> produitspharmaceutiques est leur enregistrement. Il doit permettre <strong>de</strong> surveiller l’existence d’une garantie <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong> la fabrication, <strong>de</strong> l’intérêt thérapeutique, <strong>de</strong> la sécurité et <strong>de</strong> l’innocuité du produit, ainsi que <strong>de</strong> laqualité <strong>de</strong>s informations jointes. Tous les pays <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> exigent en théorie l’enregistrement (ouhomologation) <strong>de</strong> tous les produits distribués à titre onéreux ou gratuits sur leur territoire. Ces AMM localessont délivrées pour une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 5 ans (sauf en Colombie où elle est valable 10 ans), elles peuvent êtrerefusées, retirées, suspendues, renouvelées ou non. La <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché estétudiée par une commission d’examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s dépendant d’une Direction <strong>de</strong> la Pharmacie, àl’exception <strong>de</strong> Djibouti où une telle commission n’existe pas. L’autorisation est donnée par le Ministre <strong>de</strong> laSanté et enregistrée par un service <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la Pharmacie. Cependant les procéduresd’enregistrement ne sont pas forcément appliquées à tous les produits, à tous les secteurs et ne comportentpas obligatoirement les mêmes exigences. Au Sénégal ou à Madagascar les importations réalisées par lesecteur public, au Burkina-Faso celles du secteur privé, ne sont pas toujours enregistrées (40) ; les donationspar les missions religieuses, les ONG, les Organisations internationales et les Agences <strong>de</strong> développementfont rarement l’objet d’un enregistrement.Une enquête récente <strong>de</strong> l’O.M.S. (33) a montré que <strong>de</strong> nombreux médicaments non enregistrés circulent danscertains pays en développement. Au Kenya 50 % <strong>de</strong>s médicaments ne seraient pas enregistrés. Parmid’autres pays que ceux <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, le rapport <strong>de</strong> l’O.M.S. cite la Papouasie Nouvelle Guinée et le Malawioù aucun médicament n’est enregistré, Myanmar où seuls 50 % <strong>de</strong>s produits importés par le privé seraientenregistrés. Il apparaît que la seule existence d’une commission d’enregistrement n’est pas suffisante si cellecine possè<strong>de</strong> pas les moyens d’exercer pleinement ses fonctions.3.1.2 Différentes explications peuvent être avancées pour expliquer la présence <strong>de</strong> produits non enregistréssur les marchés locaux :a) L’absence <strong>de</strong> coordination entre divers organismes publicsLa question <strong>de</strong>s relations entre la Direction <strong>de</strong> la Pharmacie, la Centrale d’achat pour le secteur public et laCommission <strong>de</strong>s marchés a été mise en évi<strong>de</strong>nce à l’occasion d’un séminaire sur les procédures d'Appelsd’offres en Afrique, tenu à Abidjan en décembre 1995 (41). Une mauvaise coordination entre la Direction <strong>de</strong>la pharmacie et la centrale d’achat publique était mentionnée pour <strong>de</strong>ux pays (Sénégal et Tchad). Ces conflits<strong>de</strong> compétence entre la Direction <strong>de</strong> la Pharmacie et la Centrale d’achat peuvent entraîner <strong>de</strong>s retards dansles enregistrements ou <strong>de</strong>s achats <strong>de</strong> produits non enregistrés.Les relations entre la Centrale d’achat et la Commission <strong>de</strong>s marchés, qui dépend d’un autre ministère, ontété jugées bonnes par les représentants <strong>de</strong> ces pays. La bonne coordination et l’existence même d’uneCommission <strong>de</strong>s marchés est un élément d’indépendance important pour assurer le bon fonctionnement <strong>de</strong>ces services.b) Le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s commissions d’enregistrementLe comité d’enregistrement ou comité technique a un rôle consultatif auprès du Ministère <strong>de</strong> la Santé surtoutes les questions relatives aux médicaments. Ce comité (ou commission) a, dans l’ensemble <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong>l’étu<strong>de</strong>, plus particulièrement pour mission d’examiner et d’émettre son avis sur les dossiers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>visa et d’assurer le suivi <strong>de</strong>s médicaments ayant déjà obtenu l’AMM.Des commissions d’enregistrement fantômes ?Au Tchad cette commission était constituée, en 1995, du seul Directeur <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong>s EtablissementSanitaires et d’un pharmacien en poste dans cette direction (40).Les budgets <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> ces commissions sont souvent inexistants. La participation aux travaux<strong>de</strong>s commissions repose sur un bénévolat soumis à <strong>de</strong>s pressions externes et à un absentéisme souventpréjudiciables à son bon fonctionnement. En Guinée, la commission existe bien mais, en 1993, elle n’étaitpas effective (40).Encadré 1332


La composition <strong>de</strong> ce comité comporte le plus souvent les personnalités suivantes : <strong>de</strong>s représentants duMinistère <strong>de</strong> la Santé (Directeur <strong>de</strong> la Pharmacie et <strong>de</strong>s laboratoires, mé<strong>de</strong>cins et pharmaciens spécialistesdésignés, <strong>de</strong>s inspecteurs <strong>de</strong> la santé), <strong>de</strong>s universitaires, <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l’Ordre <strong>de</strong>s pharmaciens et <strong>de</strong>smé<strong>de</strong>cins ou ceux <strong>de</strong>s pharmacies, <strong>de</strong>s grossistes du privé, <strong>de</strong> la Centrale d’achat publique quand elle existe,et parfois un représentant du Ministère <strong>de</strong> l’Economie. Sa composition et sa capacité sont en fait très variableselon les pays.Les dossiers <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM sont étudiés à l’occasion <strong>de</strong> réunions <strong>de</strong> la commission. La faiblepériodicité <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> celles-ci (voir tableau 10) et le nombre <strong>de</strong> dossiers traités par session renddifficile l'évaluation et l'enregistrement rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous les médicaments présents sur le marché local.Tableau 10 : Commission d’examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’enregistrement, périodicité, et problèmes i<strong>de</strong>ntifiésPays Périodicité Problèmes i<strong>de</strong>ntifiésBurkina-Faso 3 à 4 mois Contrôle qualitéCommissionfonctionnelleMali 6 mois Contrôle qualitéCôte d’Ivoire3 moisGuinée6 moisMauritanieContrôle qualitéCommissionfonctionnelleNiger3 moisSénégalContrôle qualitéTchadAdministrationTunisiesurconvocation duMinistre <strong>de</strong> laSanténonnonFrance 2 x / mois (pour comparaison)source : séminaire d’Abidjan, 10-15 décembre 1995, et législations paysc) L’ai<strong>de</strong> internationaleL’ai<strong>de</strong> internationale (bi ou multilatérale, via les Organisations Non Gouvernementales ou les Missionsreligieuses), qu’elle soit d’urgence ou dans le cadre d’un programme <strong>de</strong> développement, est souvent faitedans un cadre différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> la procédure légale. Deux cas se présentent, soit ces dons entrent dans <strong>de</strong>sprogrammes négociés avec les autorités locales, soit ce sont <strong>de</strong>s importations disparates <strong>de</strong> médicaments nonutilisés, provenant <strong>de</strong> collectes <strong>de</strong> récupération, ou autres, comme <strong>de</strong>s colis postaux ponctuels et individuels.Faisant acte <strong>de</strong> leur impuissance à contrôler cette ai<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s pays comme la Côte d’Ivoire, Djibouti, le Mali etle Tchad ont donc préféré légaliser l’entrée <strong>de</strong> produits pharmaceutiques qui ne pouvaient être enregistrésselon la filière normale. Dans les autres pays, si normalement l’obligation d’enregistrement est applicable àtout produit présent sur le territoire, la pratique est souvent réduite à <strong>de</strong>s formalités <strong>de</strong> douanes et à uneautorisation d’importer donnée (comme dans les quatre pays précé<strong>de</strong>nts) par le Ministère <strong>de</strong> la Santé voirepar un Ministère chargé du Commerce international. Seuls le Nigéria, la Tunisie et le Zimbabwe semblentenregistrer les médicaments provenant <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> internationale. Soulignons qu’en ne suivant pas la procédurenormale d’enregistrement les donateurs prennent sur eux la responsabilité <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s médicamentsqu’ils exportent et distribuent quand ils opèrent sur place. Mais cette responsabilité n’est bien souvent quemorale et peu <strong>de</strong> donateurs en ont conscience.d) Le marché parallèleLe médicament est un produit qui sur le plan économique s’apparente non à un produit <strong>de</strong> base, mais à unproduit <strong>de</strong> luxe (ref 19). Rien d’étonnant donc qu’il fasse l’objet <strong>de</strong> contreban<strong>de</strong> et <strong>de</strong> contrefaçons. La raretéd’une spécialité, la différence <strong>de</strong>s prix d’achat entre les pays, l’existence <strong>de</strong> points <strong>de</strong> vente illégaux et <strong>de</strong>frontières perméables sont autant d’explications à ce phénomène. Les filières sont diverses, elles peuvent êtreorganisées via <strong>de</strong>s grossistes ou <strong>de</strong>s pharmaciens locaux. Ainsi ce cas récent d’un trafiquant belge (nonpharmacien) actuellement en procès au Burkina-Faso pour exercice illégal <strong>de</strong> la pharmacie pour avoir, avecl’ai<strong>de</strong> d’un pharmacien local, fait pénétrer illégalement, entre autres 500 boites <strong>de</strong> 1000 comprimés <strong>de</strong>33


Chloramphénicol (antibiotique très utilisé), ou l’exemple, au Cameroun, d’un container entier <strong>de</strong> pomma<strong>de</strong>s<strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong> importé frauduleusement. Les médicaments peuvent également entrer dans un pays, avec lacomplicité <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> contrôle douanier, grâce à l’utilisation <strong>de</strong> malles, déclarées à la douane comme« effets personnels » contenant en fait <strong>de</strong>s médicaments. Les importations par contreban<strong>de</strong> représenteraient50 % <strong>de</strong>s importations <strong>de</strong> produits pharmaceutiques en Bolivie (2 et 26). Tous les pays <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> sonttouchés par ce phénomène.3.1.3 Cas particulier : enregistrement<strong>de</strong>s médicaments génériques et <strong>de</strong>smédicaments essentielsDans le cadre <strong>de</strong>s politiquespharmaceutiques cherchant à étendrel’accessibilité <strong>de</strong> la population à <strong>de</strong>smédicaments <strong>de</strong> base, les notions <strong>de</strong>médicaments génériques et <strong>de</strong>médicaments essentiels sont au centred’une réorganisation <strong>de</strong> l’offre dans lespays en développement.• Médicaments génériquesDes mesures incitatives concernantl’enregistrement <strong>de</strong>s médicamentsgénériques existent dans 12 pays <strong>de</strong>notre étu<strong>de</strong> (tableau 11). Les dossiersPaysTableau 11 : Enregistrement <strong>de</strong>s médicaments génériquesEnregistrement <strong>de</strong>sgénériques prévu par lestextes législatifs ?Dispositionsspécifiques pour lesgénériques ?Enregistrementallégé sur le plantechnique ?Algérie nd OUI OUIBolivie nd NON NONBurkina-Faso OUI OUI OUIColombie nd NON NONCongo OUI OUI OUICôte d’Ivoire OUI OUI OUIDjibouti NON NON NONGhana OUI ? -Guinée OUI OUI OUIKenya nd NON NONMadagascar (prévu dans nouveauOUIOUICSP)Mali OUI OUI OUIMauritanie - - -Niger OUI OUI OUINigéria nd nd ndPakistan OUI NON ndSénégal OUI OUI OUITchad NON NON ndTunisie OUI OUI OUIZimbabwe NON NON nd<strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’enregistrement sur le marché local sont allégés sur le plan technique. Le dossier techniqueallégé est en général un dossier bibliographique sur les questions pharmacologiques et/ou cliniquesaccompagné d’une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> bioéquivalence et <strong>de</strong> stabilité. D’autres dispositions existent : une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>bioéquivalence et <strong>de</strong> biodisponibilité suffit au Niger. quatre pays <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> (Bolivie, Colombie,Djibouti, et Kenya) n’ont pas pris <strong>de</strong> mesure acceptant les dossiers allégés.Ne pas confondre "spécialité" et "médicament générique"Le Burkina-Faso prévoit un allégement financier au niveau <strong>de</strong>s droits d’enregistrement différent selon lestatu du médicament : spécialité ou générique (droit passant <strong>de</strong> 100 000 FCFA pour une spécialité à 25 000FCFA en 1995 - pour un médicament générique).Un laboratoire pharmaceutique qui souhaite faire enregistrer un médicament générique sous nom <strong>de</strong> marque(nom <strong>de</strong> fantaisie ou DCI plus nom du laboratoire) <strong>de</strong>vra t'il payer 100 000 ou 25 000 FCFA ? (voirdéfinitions page 12).Ce type <strong>de</strong> confusion laisse la place à l’interprétation, ce qui rend la procédure moins crédible. Aussi est-ilnécessaire que chacun <strong>de</strong> ces termes soit bien compris et précisément défini dans les législations à l’image <strong>de</strong>ce qui a été réalisé au Mali dont un décret 18 définit et distingue les <strong>de</strong>ux notions : estune "Spécialité pharmaceutique" : un « Produit pharmaceutique présenté sous un emballage uniforme etcaractéristique, conditionné pour utilisation et portant une dénomination spéciale (nom <strong>de</strong> fantaisie,dénomination commune internationale assortie d'une marque ou du nom du fabricant, dénominationscientifique assortie d'une marque ou du nom du fabricant) » ;un "Médicament générique" : un « Médicament i<strong>de</strong>ntique par sa composition, sa forme pharmaceutique etson dosage unitaire, à un médicament déjà présent sur le marché et commercialisé sous sa DénominationCommune Internationale suivie ou nom du nom du fabricant ou sous une Dénomination Spéciale. »34


Encadré 14• Médicaments essentielsRares sont les mesures incitatives spécifiques <strong>de</strong>s médicaments essentiels. Les médicaments essentielsgénériques bénéficient <strong>de</strong>s dispositions prises plus globalement en faveur <strong>de</strong>s médicaments génériques. Deuxexceptions notables cependant : la Mauritanie dont la législation prévoit l’exemption <strong>de</strong>s droitsd’enregistrement pour les médicaments essentiels et le Zimbabwe où, si les médicaments essentiels nebénéficient pas <strong>de</strong> mesures spéciales, ils sont en priorité enregistrés quand ils sont importés par le secteurpublic, à l’occasion d’appels d’offres.Rappelons que la notion <strong>de</strong> médicaments essentiels ne correspond pas exactement à celle <strong>de</strong> médicamentsgénériques ; les médicaments essentiels peuvent être <strong>de</strong>s médicaments brevetés 19 ou <strong>de</strong>s génériques 20 , <strong>de</strong>sprésentés sous nom <strong>de</strong> spécialité ou <strong>de</strong> DCI ; à l’inverse <strong>de</strong> nombreux médicaments génériques ne sont pasforcément <strong>de</strong>s médicaments essentiels.3.2. Stratégie visant à garantir la sécurité, l’efficacité et l’intérêt <strong>de</strong>s médicaments• Enregistrement dans le pays d’origineLa sécurité, l’efficacité et l’intérêt <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques pour un pays donné ne peuvent être évaluésque si il y a enregistrement avec examen <strong>de</strong>s dossiers techniques. Cependant nous avons vu les difficultésque peuvent rencontrer les commissions techniques <strong>de</strong>s PED, au niveau <strong>de</strong> la fonctionnalité, <strong>de</strong>s ressourceshumaines, <strong>de</strong>s relations avec les autres intervenants. Les pressions que peuvent subir les membres <strong>de</strong> cescommissions, le coût important que son fonctionnement <strong>de</strong>vrait représenter si ces commissions étaientréellement opérationnelles, sont d’autres facteurs pouvant diminuer l’efficacité <strong>de</strong>s commissionsd’enregistrement. Aussi l’exigence <strong>de</strong> l’enregistrement <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques, tant spécialités quegénériques, dans leur pays d’origine est-il pour ces pays un moyen sûr et économique <strong>de</strong> tendre vers unegarantie <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s médicaments qu’ils importent, le travail d’expertise étant réalisé par les instancesofficielles du pays d’origine. Rappelons cependant que l’enregistrement dans le pays d’origine n’est pas unegarantie sans faille <strong>de</strong> l’intérêt, <strong>de</strong> l’efficacité et <strong>de</strong> la sécurité du produit concerné.Tous les pays <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> exigent l’enregistrement dans le pays d’origine pour les produitspharmaceutiques (tableau 12). Cependant le cas <strong>de</strong>s dons est encore particulier. Leur enregistrement dans lepays d’origine n’est pas légalement <strong>de</strong>mandé au Mali et en Mauritanie. Dans la plupart <strong>de</strong>s autres pays, soitla question n’est pas abordée, soit la preuve <strong>de</strong> l’enregistrement n’est jamais vérifiée en pratique. Notons quel’enregistrement dans le pays d’origine n’est pas <strong>de</strong>mandé à Djibouti.Attention à la validité <strong>de</strong>s AMMIl est important d’attirer l’attention <strong>de</strong>s autorités compétentes en matière <strong>de</strong> réglementation sur un <strong>de</strong>rnierpoint : une AMM, délivrée dans les pays exportateurs, en général pour cinq ans renouvelables, peut êtreretirée, suspendue, ou non renouvelée. Il faut aux Directions <strong>de</strong> la Pharmacie toute leur vigilance pours’assurer que les AMM présentées sont en cours <strong>de</strong> validité et qu’elles n’ont pas fait l’objet d’une <strong>de</strong>smesures citées dans le pays d’origine. Encore faut-il que ces organes d’enregistrement aient la connaissance<strong>de</strong> telles décisions. Remarquons que seul le Congo <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l’AMM ait été donnée <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 2 anset moins <strong>de</strong> cinq ans. C’est un bon exemple <strong>de</strong> précaution qui pourrait être suivi par les autres pays.Encadré 15Une harmonisation <strong>de</strong>s certificats exigés apparait indispensable. Un tel consensus, qui pourrait se faireautour du Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l’OMS, permettrait aux PED <strong>de</strong> faire pression sur les paysexportateurs pour que ceux-ci délivrent ces mêmes certificats et uniquement ceux-ci.18 Décret N° 95-009/P-RM du 11/01/199519 Exemples : la ciprofloxacine, l’invermectine et le praziquantel sont encore protégés par un brevet.20 La notion <strong>de</strong> prix fait partie <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> médicaments essentiels, c’est pourquoi la quasi totalité <strong>de</strong>s médicaments essentiels sont <strong>de</strong>préférence <strong>de</strong>s génériques.35


La diversité <strong>de</strong>s certificats <strong>de</strong>mandés est source <strong>de</strong> confusionSi la plupart <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt l’AMM dans le pays d’origine, nombreux sont ceux qui se contentent àdéfaut <strong>de</strong> l’AMM d’un autre certificat. Ces certificats n’existent pas toujours (exemple les Attestations <strong>de</strong>vente courante) ou sont déconseillés par l’OMS dans le cadre du Système <strong>de</strong> Certification. D’autresformulations peuvent prêter à confusion.Un certain nombre <strong>de</strong> questions se posent : quelle est la « preuve <strong>de</strong> l’enregistrement dans le pays »attendue par les autorités sanitaires <strong>de</strong> Côte d’Ivoire, du Mali ou du Zimbabwe ?Une autre question est mise en évi<strong>de</strong>nce : la plupart <strong>de</strong>s pays déclarent suivre les recommandations duSystème <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l’OMS (voir. tableau 13). Or <strong>de</strong>s certificats non reconnus par ce système (FreeSale Certificate, Certificat BPF seul) sont acceptés par plusieurs pays (Kenya, Madagascar, Nigéria,Pakistan).Certificats <strong>de</strong>mandés par les autorités <strong>de</strong>s pays importateurs etdifférents termes utilisés(voir définitions et explications <strong>de</strong> ces certificats en annexe)• « Autorisation <strong>de</strong> fabriquer » (Mauritanie) ;• « Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le Marché » (Algérie, Bolivie, Colombie, Congo, Guinée, Kenya,Madagascar, Mali pour les spécialités, Niger) ;• « Certificat BPF » (Kenya) ;• « Certificat d’enregistrement » (Pakistan) ;• « Certificat <strong>de</strong> Libre Vente » (Algérie, Madagascar) ;• « Certificats OMS » (Algérie)• « Certificat d’origine » (Tchad)• « Certificat <strong>de</strong> vente courante » (Algérie)• « Free Sale Certificate » (Nigéria, Pakistan, Zimbabwe) ;• « Médicament commercialisé dans pays d’origine » (Algérie, Tunisie, Zimbabwe) ;• « Preuve <strong>de</strong> l’enregistrement dans le pays »Tableau 13 : Utilisation du Système <strong>de</strong> Certification OMS(Côte d’Ivoire, Mali pour les génériques) ;• « Spécialités effectivement et légalementPaysCertificats OMSexploitées » (Sénégal, Tchad).Algérie OUIBolivie NONBurkina-FasoPublic : OUI (à défaut d’AMM)Privé : OUINon Lucratif : NONColombie Public : OUI (pour Appel d’offres)Privé : NONCongo NONCôted’IvoirePublic : NON obligatoirePrivé : NON obligatoireDjibouti NONGhana Public : OUIPrivé : ndGuinée Public : OUIPrivé : ndKenya NONMadagascar OUIMali OUIMauritanie NON ?Niger + / -Nigéria OUIPakistan NONSénégal NONTchad OUI (sauf « si dossier s’apparente à unecertification OMS » pour Appeld’offres)Tunisie + / -Zimbabwe NON (sauf pour programmes <strong>de</strong> la BM)Encadré 162.3.3. Stratégies visant à garantir la qualité <strong>de</strong> lafabrication• B.P.F. et Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong>l’O.M.S.Pour s’assurer <strong>de</strong> la qualité d’un produitpharmaceutique sur le plan <strong>de</strong> la fabrication(conformité à une pharmacopée sur les plansphysico-chimique et éventuellementmicrobiologique), il faut être sûr <strong>de</strong>s conditions<strong>de</strong> fabrication, <strong>de</strong> la conformité <strong>de</strong>s locaux, durespect <strong>de</strong>s procédures, <strong>de</strong> l’équipement adéquatet <strong>de</strong> la réalisation d’analyses <strong>de</strong> contrôle(application <strong>de</strong>s Bonnes Pratiques <strong>de</strong>Fabrication). Le Système <strong>de</strong> Certification mis enplace par l’O.M.S. donne <strong>de</strong>s informations, outresur la possession ou non d’une A.M.M., sur lesuivi <strong>de</strong>s B.P.F. et le contrôle <strong>de</strong>s établissementspar <strong>de</strong>s inspecteurs. Ces informations doiventnéanmoins être complétées par <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>contrôle et/ou par la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>s certificats d’analyse <strong>de</strong>s lots importés.C’est au niveau <strong>de</strong> l’utilisation du Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l’O.M.S. et <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>contrôle qu’existe la plus gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> situations (tableau 13).36


Tableau 12 : Modalités <strong>de</strong> l'enregistrement <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques (spécialités et génériques) dans les PEDPaysEnregistrementdans pays d’origineTypes <strong>de</strong> certificats<strong>de</strong>mandésAlgérie OUI A.M.M., ″être commercialisés″, Certificats OMSBolivie OUI A.M.M.Burkina-Faso OUI A.M.M. ou équivalent + A.V.C. pour spécialitésColombie OUI A.M.M. avec indication B.P.F. et inspectionsCongo OUI A.M.M. + <strong>de</strong> 2 ans, - <strong>de</strong> 5 ansCôte d’Ivoire OUI Preuve <strong>de</strong> l’enregistrement ou justifier l’absenceDjibouti OUI en théorie ndGhana nd ndGuinée OUI A.M.M.Kenya OUI A.M.M.ou à défaut Certif B.P.F.Madagascar OUI A.M.M, CLV ou justifier l’absenceMaliOUINON pour ai<strong>de</strong> interna.génériques : Preuve <strong>de</strong> l’enregistrement ou justifier l’absence,spécialités : A.M.M.MauritanieOUIAutorisation <strong>de</strong> fabriquerNON pour ai<strong>de</strong> interna.Niger OUI A.M.M.Nigéria OUI Free Sale CertificatePakistan OUI Free Sale Certificate + Certificat d’enregistrementSénégal OUI « spécialités effectivement et légalement exploitées »Tchad OUI « spécialités effectivement et légalement exploitées »Tunisie OUI « Attestation médicament commercialisé dans pays d’origine »Zimbabwe OUI Free Sale Certificate ou preuve <strong>de</strong> l’enregistrement(licences d’exportation exclues)Certains pays disent exiger les certificats OMS (Algérie, Burkina-Faso, Madagascar, Mali, Nigéria, Tunisie),d’autres n’en font pas une condition, préférantlaisser à leur commission technique le soin <strong>de</strong> larecevabilité <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’enregistrement(Bolivie, Congo, Côte d’Ivoire, Kenya,Mauritanie, Pakistan, Sénégal, Zimbabwe) ouencore la Colombie dont l’exigence <strong>de</strong>s certificatsOMS ne semble vrai que lors <strong>de</strong>s appels d’offreseffectués par le secteur public.• Laboratoire National <strong>de</strong> Contrôle et Analysed’échantillonsLa réalisation <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> contrôle est le fait<strong>de</strong> laboratoires <strong>de</strong> contrôle nationaux ourégionaux. Treize pays <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> ont créé untel laboratoire national (tableau 14). A l’exceptiondu Pakistan, ces laboratoires sont récents ou peufonctionnels comme en Algérie, en Côte d’Ivoireet au Sénégal. Les autres pays s’adressent soit àun <strong>de</strong>s laboratoires (laboratoires régionauxsoutenus par l’O.M.S. <strong>de</strong> Harare ou <strong>de</strong> Niamey),soit possè<strong>de</strong>nt d’autres types <strong>de</strong> laboratoire(Universités, autres laboratoires publics), soit nefont réaliser aucune analyse <strong>de</strong> contrôle (Djibouti,Madagascar, Mauritanie, Tchad en pratique).Entre les pays ayant un laboratoire et ceux quin’en disposent pas, ceux faisant systématiquement<strong>de</strong>s contrôles (Tunisie), pas toujours (Pakistan),en théorie (Mali), pour les médicaments importéspar le seul secteur public (Burkina-Faso,Colombie), ou pour les médicaments génériques(Niger), il existe <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s différences (ref.43).PaysAlgérieTableau 14 : Laboratoire et Analyse <strong>de</strong> ContrôleLaboratoire National<strong>de</strong> ContrôleOUI(théorie, chaqueorganisme publique aun laboratoire)Analyses <strong>de</strong> contrôleobligatoiresOUI(obligation légalecontrôle <strong>de</strong>s médicaments importésavant commercialisation)Bolivie OUI OUIBurkina-Faso NON OUI(pour secteur public par Laboratoirerégional <strong>de</strong> Niamey)Colombie OUI (1993) Exceptionnellement pour secteur publicCongoOUI (peufonctionnel)Côte d’Ivoire OUI OUI (avant enregistrement)Djibouti NON NONGhana NON (3 autres labo)GuinéeNON (prévu)Kenya OUI OUIMadagascar NON NONMali OUI (1990) OUI (prélèvement théorique)Mauritanie NON NONNiger OUI (1980)Laboratoire régionalOUI(pour tous les génériques importés parsecteur public, pour spécialités si signed’altération)Nigéria OUI OUIPakistan OUI (1949) OUI (théorie, pas toujours)SénégalOUI (peufonctionnel)OUI (pour secteur privé)(en théorie avant enregistrement)NON pour achats secteur publicTchad NON OUI(contrôle théorique <strong>de</strong>s spécialités<strong>de</strong>vant être importées)Tunisie OUI OUI (avant autorisation)ZimbabweOUILaboratoire régionalOUI37


Celles-ci portent autant sur <strong>de</strong>s problèmes pratiques <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>s analyses (facteurs coût, technicité,approvisionnement en réactifs) que sur <strong>de</strong>s approches différentes : les analyses doivent-elles être réaliséespour tous les produits importés, pour les génériques seulement, pour les produits importés par le secteurpublic ou par le secteur privé ?L’exactitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s résultats communiqués est parfois remise en question. Au Burkina-Faso un mêmeéchantillon a été envoyé par la Direction <strong>de</strong>s Services pharmaceutiques à <strong>de</strong>ux laboratoires africainsdifférents : les conclusions étaient contradictoires.Il serait impru<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r une politique d’assurance <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s produits importés, uniquement sur lerésultat d’analyses <strong>de</strong> contrôle sur le produit fini. En effet il est capital <strong>de</strong> souligner que le contrôle <strong>de</strong>conformité d’un lot sur échantillonnage n’est pas une garantie suffisante <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong> la fabrication; ce n’en est qu’un <strong>de</strong>s éléments. C’est le suivi <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s B.P.F., et lui seul, qui peut tendre àgarantir cette qualité recherchée et <strong>de</strong>mandée.a) Enquête <strong>ReMeD</strong>-OMSMédicaments européens et qualitéUne récente enquête <strong>ReMeD</strong>-OMS (14) sur la qualité <strong>de</strong>s médicaments en Afrique a, pour la première fois,mis en évi<strong>de</strong>nce, malgré les limites importantes quant à l’interprétation <strong>de</strong>s résultats et à la certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’origine <strong>de</strong> fabrication, la présence <strong>de</strong> médicaments <strong>de</strong> mauvaise qualité dans tous les secteurs : privé,public et marché parallèle. Des échantillons prélevés dans 3 pays africains (Cameroun, Madagascar,Tchad) montrent que même <strong>de</strong>s médicaments d’origine européenne présentent <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> qualité auniveau <strong>de</strong> leur conformité (qualitative -i<strong>de</strong>ntité du principe actif- et/ou quantitative -sur ou sous dosage-).Tableau 15 : Nombre d’échantillons non conformes selon l’origine <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s produitsAllemagne10 non conformes sur 39 échantillonsBelgique 4 non conformes sur 13France 8 non conformes sur 108Italie 2 non conformes sur 5Royaume-Uni 5 non conformes sur 19b) L’AMM dans le pays d’origine comme garantie <strong>de</strong> la qualité ?Une étu<strong>de</strong> néerlandaise, <strong>de</strong> 1994, portant sur <strong>de</strong>s médicaments fabriqués aux Pays-Bas et commercialisés enEquateur, Philippines, In<strong>de</strong>, Nigéria, Soudan, Surinam et Thaïlan<strong>de</strong> illustre la garantie ainsi donnée et seslimites. Sur 228 échantillons, 71 (31 %) n’y sont pas disponibles. 42,9 % <strong>de</strong>s ces médicaments présentaientun problème (<strong>de</strong> fabrication 72 % ou d’étiquetage 28 %) contre "seulement" 26,3 % <strong>de</strong>s médicamentsdisponibles aux Pays-Bas (50).c) Ai<strong>de</strong> InternationaleLes donateurs officiels (Etats, Organisations internationales telle que la Banque Mondiale ou l’UnionEuropéenne) conditionnent souvent leur ai<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s clauses d’achat <strong>de</strong>s produits subventionnés à leur propreindustrie ou à l’industrie <strong>de</strong> tel groupe <strong>de</strong> pays. De même les Organisations Non Gouvernementalesapportent <strong>de</strong>s médicaments qui, dans le meilleur <strong>de</strong>s cas, correspon<strong>de</strong>nt aux nomenclatures nationales, maistiennent rarement compte <strong>de</strong>s réserves que pourrait avoir une administration locale sur l’origine <strong>de</strong>sproduits. Cette <strong>de</strong>rnière ne cherche généralement pas à exercer un droit <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s produits ainsiimportés, ni au niveau <strong>de</strong> l’origine <strong>de</strong>s produits, ni même au niveau <strong>de</strong> la garantie <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> ces produits.De plus les conditions climatiques <strong>de</strong> ces pays sont souvent particulières et nécessitent diverses précautionsqui ne sont pas toujours respectées.Encadré 17• Certificats <strong>de</strong> lots, certificats d’analyse <strong>de</strong>s matières premières et analyses <strong>de</strong> contrôleLes pays d’Amérique centrale font réaliser <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> contrôle et ils exigent <strong>de</strong> surcroît les certificatsd’analyse du fabricant, pour chaque lot, pour les produits finis (Salvador, Guatemala) et également sur lesmatières premières (Costa-Rica, Nicaragua). Ceci ne leur suffit pas pour s’assurer du respect <strong>de</strong>s BPF par lefabricant, mais leur permet <strong>de</strong> s’assurer que ces <strong>de</strong>rniers ont bien effectué ces analyses. Les certificats38


d’analyse du fabricant (intégrés dans les certificats <strong>de</strong> lot préconisés par le Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong>l’OMS) peuvent servir d’élément <strong>de</strong> comparaison avec les résultats obtenus lors <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong> contrôle etêtre utilisés comme preuve manifeste d’une volonté <strong>de</strong> tromperie, si les contrôles montrent que le certificatdélivré n’était pas exact.• Autorisation <strong>de</strong> Mise sur le MarchéL’enregistrement (AMM) et la commercialisation effective dans le pays d’origine apportent une certainegarantie. En effet l’AMM est délivrée pour un produit dont l’établissement fait l’objet d’une inspection qui acontrôlé, le jour <strong>de</strong> l’inspection, le suivi <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong>s B.P.F.2.3.4. Stratégies visant à garantir la qualité <strong>de</strong> l’information médicale proposée sur l’emballage, l’étiquette etla noticeDans la législation mise en place pour la commercialisation <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques importés, certainesspécifications peuvent être ajoutées, par exemple l’indication <strong>de</strong>s langues à utiliser (étiquette en arabe etfrançais en Algérie, en espagnol en Bolivie et Colombie).En général, <strong>de</strong>s échantillons, <strong>de</strong>s emballages primaires, secondaires et <strong>de</strong>s notices doivent être joints à la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’enregistrement. L’examen par les commissions d’enregistrement, aidées par les informationsdonnées par le certificat <strong>de</strong> produit pharmaceutique (Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l’O.M.S.) ou par lesinformations disponibles auprès <strong>de</strong>s autorités du pays d’origine du médicament <strong>de</strong>vraient permettre <strong>de</strong>vérifier la qualité <strong>de</strong>s informations médicales inscrites.Cependant, malgré ces mesures (théoriques), malgré la résolution <strong>de</strong> l’OMS, <strong>de</strong> 1986, sur les « Critèreséthiques pour la promotion <strong>de</strong>s médicaments » (WHA 4716 ), qui concerne non seulement la publicité maiségalement les notices accompagnant les médicaments, l’information médicale est parfois différente, sansraisons justifiées, <strong>de</strong> celle accompagnant les unités vendues sur le marché d’origine.Des médicaments exportés vers les pays en développementaccompagnés d’informations incorrectesEn 1994, un groupe <strong>de</strong> chercheurs a publié une étu<strong>de</strong> intitulée « Les médicaments <strong>de</strong>s Pays-Bas vers lespays en développement ». Sur les 161 médicaments ayant pu être évalués, 42% étaient considérés comme <strong>de</strong>smédicaments à problèmes. L’information sur les produits manquait pour un tiers <strong>de</strong>s médicaments, révélantainsi la difficulté à obtenir <strong>de</strong>s informations adéquates dans les pays en développement. Un grand nombre<strong>de</strong> ces problèmes étaient relatifs à l’information sur le produit, avec <strong>de</strong>s incohérences dans l’énumération<strong>de</strong>s effets indésirables (15%) et <strong>de</strong>s contre-indications (12%), ainsi que <strong>de</strong>s mises en gar<strong>de</strong> inadéquates(9%). (50)Encadré 18Tableau 16 : Services d’inspection2.3.5. Contrôle <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong>s dispositionslégalesLe contrôle doit s’effectuer à <strong>de</strong>ux niveaux :a) Contrôle avant l’introduction <strong>de</strong>s marchandises : ilconditionne les formalités bancaires et douanières àl’examen <strong>de</strong>s factures par le service compétent <strong>de</strong> laDirection <strong>de</strong> la Pharmacie (Guinée, Sénégal, Tchadpar exemple).b) Contrôle à posteriori chez les distributeurs,officiels et illicites : c’est le rôle <strong>de</strong> l’inspection.L’existence et le fonctionnement d’un serviced’inspection est une condition nécessaire pour rendreeffectif tout système <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s médicaments. Orpeu <strong>de</strong> pays ont mis en place ou ont les moyensfinanciers <strong>de</strong> mettre en place un tel service et quand ilPaysService <strong>de</strong> l’inspectionAlgérieOUIBolivieBurkina-FasoOUIColombieCongoCôte d’IvoireDjiboutiOUIGhanaOUI (4 inspecteurs)GuinéeNON (en projet)KenyaOUIMadagascar OUI (2 inspecteurs en 1993)MaliOUI (création)MauritanieNigerOUI (1 inspecteur)NigériaPakistanOUISénégalOUI (très peu performant)TchadOUI (non opérationnel)TunisieOUIZimbabwe39


existe le personnel et les moyens logistiques sont très insuffisants (tableau 16).Notons que les Ordres <strong>de</strong>s pharmaciens <strong>de</strong>vraient avoir un rôle <strong>de</strong> régulation important à remplir, enparticulier dans un contexte d’absence ou <strong>de</strong> quasi absence d’inspection.2.3.6. ConclusionLes résultats <strong>de</strong> cette enquête montrent, malgré les efforts nécessaires réalisés au niveau <strong>de</strong> la mise en placed’une législation adaptée, <strong>de</strong>s insuffisances conjoncturelles importantes qui limitent la portée <strong>de</strong>schangements apportés. Les raisons <strong>de</strong> ces insuffisances sont d’ordre politique, économique et technique. Desfacteurs propres aux pays en développement et d’autres dus à l’environnement international peuvent êtrei<strong>de</strong>ntifiés :Facteurs internes :1. difficultés fonctionnelles <strong>de</strong>s services d’importation, <strong>de</strong>s commissions techniques et <strong>de</strong>s laboratoires<strong>de</strong> contrôles et <strong>de</strong>s services d’inspection ;2. coût élevé <strong>de</strong> l’examen <strong>de</strong>s dossiers techniques et <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> contrôle ;3. manque <strong>de</strong> concertation régionale entre les pays en développement.Facteurs externes :1. manque <strong>de</strong> transparence, tant sur la qualité <strong>de</strong>s différents exportateurs que sur la validité et lasignification <strong>de</strong>s certificats émis ;2. difficulté à obtenir <strong>de</strong>s informations sur les décisions <strong>de</strong>s autorités sanitaires <strong>de</strong>s pays exportateursconcernant le renouvellement, le retrait ou la suspension <strong>de</strong>s AMM.3. absence d’harmonisation <strong>de</strong>s certificats délivrés par les autorités sanitaires <strong>de</strong>s pays exportateurs.4. peu <strong>de</strong> recours en cas <strong>de</strong> problèmes à l’encontre d’un fabricant étranger ;5. rôle <strong>de</strong>s intervenants extérieurs n’allant pas encore toujours dans le sens d’une offre <strong>de</strong> produits <strong>de</strong>qualité correspondant aux besoins <strong>de</strong> la population ;C’est pourquoi il est nécessaire que les autorités sanitaires <strong>de</strong>s pays importateurs recherchent, exigentet aient accès à un échange transparent <strong>de</strong>s informations concernant les produits pharmaceutiquesqu’ils importent.3 Actions à menerIl ressort <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s législations sur les médicaments dans les 17 pays européens et les 17 pays endéveloppement que <strong>de</strong>s mesures législatives existent mais souvent sous une forme limitée. De nombreuxdomaines ne sont pas couverts par ces législations et les exemples fournis montrent que plusieurs <strong>de</strong>s lacunesdécrites peuvent être mises à profit pour contourner le sens <strong>de</strong>s mesures prises. Cette situation peut changersi la volonté politique existe.3.1 Garantir la qualité <strong>de</strong>s médicaemnts exportés et <strong>de</strong> l’information jointe : trois axes <strong>de</strong> mesuresLes législations à l’exportation doivent être basées sur la volonté <strong>de</strong> ne pas utiliser <strong>de</strong> double standard en cequi concerne la qualité, l’innocuité, l’efficacité et l’information <strong>de</strong>s médicaments exportés. Ceci supposetrois axes <strong>de</strong> mesures :Premièrement : éviter que <strong>de</strong>s produits considérés comme dangereux pour la santé publique en Europepuissent être exportés sans restriction. C’est l’interdiction d’exporter les médicaments retirés ou suspendusdu marché, la possibilité d’interdire l’exportation d’un produit pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publique, et larévision <strong>de</strong>s anciens visas selon les critères <strong>de</strong> qualité actuels, qui en sont la base.Deuxièmement : garantir une qualité <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s génériques irréprochable. Ceci supposel’enregistrement, selon la même procédure, <strong>de</strong> tous les médicaments, y compris les génériques et lesspécialités <strong>de</strong>stinés exclusivement à l’exportation, ainsi que l’inspection régulière <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> fabrication.Troisièmement : une information transparente du statut <strong>de</strong>s médicaments et <strong>de</strong>s fabricants dans le paysd’origine. L’application stricte du Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l’OMS, la publication régulière <strong>de</strong> la liste <strong>de</strong>smédicaments retirés, suspendus ou interdits, ainsi que l’obligation d’indiquer le nom <strong>de</strong> tous les fabricants40


intervenants dans la production, l’emballage et l’étiquetage d’un produit sont les bases minimales <strong>de</strong>l’information indispensable aux acheteurs.41


3.2 Prendre la responsabilité comme pays exportateurL’établissement d’une législation à l’exportation <strong>de</strong>vrait être guidée par la conscience que les paysexportateurs ont la responsabilité d’ai<strong>de</strong>r les pays importateurs à réglementer leur propres marchés. Auniveau national les dispositions doivent viser l’exportation <strong>de</strong> produits interdits, ceux n’ayant pas d’AMM ouretirés du marché, <strong>de</strong> même que les produits dont l’usage est soumis à <strong>de</strong>s restrictions sévères dans le paysd’origine. Malheureusement, la qualité <strong>de</strong> l’information est un domaine largement oublié dans lesréglementations pour l’exportation <strong>de</strong>s médicaments. Quelques pays européens seulement émettent <strong>de</strong>srestrictions quant à la langue dans laquelle l’information doit être rédigée et à son contenu. Quelles quesoient les restrictions introduites, <strong>de</strong>s exceptions pourraient et <strong>de</strong>vraient être toujours possibles, par exemplelorsque le pays importateur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un produit particulier ou d’autres informations que celles <strong>de</strong>l’étiquetage fourni, ou bien encorequand il s'agit <strong>de</strong> produits <strong>de</strong>stinés à soigner <strong>de</strong>s maladies tropicales.Les principaux arguments contre les contrôles à l’exportation continuent à tourner autour <strong>de</strong> la pertinence <strong>de</strong>ces contrôles, <strong>de</strong> leur coût, <strong>de</strong> la définition <strong>de</strong> leur application et <strong>de</strong> la forme à donner en pratique auxprocédures.3.3 La qualité <strong>de</strong>s médicaments a un coûtLa qualité <strong>de</strong>s médicaments repose sur l’enregistrement <strong>de</strong>s médicaments dans le pays d’origine et surl’application stricte <strong>de</strong>s Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication.Le coût <strong>de</strong> l’absence <strong>de</strong> réglementation doit être mis en balance avec celui <strong>de</strong> la réglementation. Dans lepremier cas, il peut y avoir <strong>de</strong>s conséquences considérables sur l’économie en cas d’utilisation <strong>de</strong>médicaments peu sûrs et inefficaces. Dans le second cas, l’enregistrement et la qualité ont un coût. Cesurcoût résulte <strong>de</strong> l’obtention <strong>de</strong> l’AMM mais aussi du délai pour obtenir une telle autorisation. De plusl’assurance d’une bonne qualité <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s médicaments génériques augmente considérablement leprix <strong>de</strong> revient.Cependant l’octroi <strong>de</strong>s AMM pour <strong>de</strong>s génériques <strong>de</strong> qualité reconnue accroît la confiance que peuvent avoirles responsables <strong>de</strong> centrales d’achat publiques, les importateurs privés et les patients à l’égard <strong>de</strong> cesproduits.C’est cette différence <strong>de</strong> qualité avec certains médicaments proposés par <strong>de</strong>s pays non européens quiexplique le prix souvent (mais pas toujours) plus élevé <strong>de</strong>s génériques européens.Il revient aux autorités sanitaires <strong>de</strong>s pays exportateurs d’apporter le maximum <strong>de</strong> garanties etd’informations, aux fabricants <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> qualité et aux autorités sanitaires <strong>de</strong>s paysimportateurs d’indiquer le niveau <strong>de</strong> qualité, donc <strong>de</strong> prix, qu’ils souhaitent ou peuvent exiger pour leurpopulation.3.4 Des informations fiablesIl est bien sûr crucial que ces choix puissent se faire sur la base d’informations et <strong>de</strong> faits fiables. Il faut toutd’abord s’assurer que la procédure fonctionne <strong>de</strong> manière optimale en ce qui concerne les besoins eninformations <strong>de</strong>s pays importateurs. L’échange d’informations sur la position du fabricant par rapport auxBonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication et les informations sur le médicament, telles qu’elles sont prévues par leSystème <strong>de</strong> Certification OMS, n'est pas suffisant. Ce système repose sur la seule <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du paysimportateur, et il n’est pas sûr que l’autorité compétente dans le pays importateur ait pu utiliser lesinformations <strong>de</strong> manière adéquate. De la transparence est également nécessaire au niveau <strong>de</strong>s paysexportateurs concernant les contrôles qu’ils offrent réellement aux pays importateurs : ceux-ci doivent savoirce qu’il leur reste à contrôler.3.5 Une harmonisation européenne ?Les politiques d’autorisation et d’exportation <strong>de</strong>s médicaments au sein <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Union Européenne sontencore peu harmonisées. Un produit non commercialisé dans un pays peut avoir une AMM dans un autre. Demême, un produit peut être soumis à <strong>de</strong>s restrictions sévères dans un pays et pas dans un autre. Aussi il est,pour le moment, difficile <strong>de</strong> trouver une définition commune <strong>de</strong>s catégories <strong>de</strong> produits dont l’exportation<strong>de</strong>vrait être restreinte.L’Agence Européenne d’Evaluation <strong>de</strong>s Médicaments à Londres peut établir les fondations d’une nouvellepolitique d’exportation, mais on peut s’attendre à ce qu’elle se concentre en premier lieu sur le marchéeuropéen. Pour certaines organisations <strong>de</strong> consommateurs, le principal problème auquel il faudrait s’attaquer42


est celui du secret <strong>de</strong>s informations. Une fois établie une procédure européenne d’autorisation objective ettransparente, une politique à l’exportation pourrait être proposée. Celle-ci <strong>de</strong>vrait être issue <strong>de</strong>s expériencesobtenues en France, en Allemagne et dans d’autres pays <strong>de</strong> l’Union, et après concertation avec les paysimportateurs.Entre-temps, l’Union Européenne pourrait imposer un Système <strong>de</strong> Certification plus strict et mieux utilisé,une idée apparue il y a dix ans qui pourrait donc être reconsidérée à la lumière <strong>de</strong> la situation actuelle (voirencadré 19).Renforcer en Europe le Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l'OMS1) Obliger l’exportateur <strong>de</strong> produits non enregistrés dans le pays d’origine à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r les certificats <strong>de</strong>type OMS pour toute première exportation.Cela permettrait aux informations <strong>de</strong> circuler, mais ne garantirerait pas leur usage adéquat.2) Obliger l’exportateur d’un produit figurant sur une liste succincte <strong>de</strong> produits dont l’exportation doit êtrelimitée à montrer une autorisation d’importation avant que les certificats <strong>de</strong> type OMS soit donnés.Critères possibles pour introduire un médicament dans cette liste :• produit retiré pour <strong>de</strong>s considérations sanitaires graves• produit se limitant à une ou <strong>de</strong>ux indications thérapeutiques majeures pour <strong>de</strong>s raisons graves <strong>de</strong>sécurité• produit retiré pour manque d’efficacitéCela ne conduirait pas à une interdiction <strong>de</strong> l’exportation mais permettrait au moins <strong>de</strong> s’assurer que lesresponsables <strong>de</strong> gouvernements ont autorisé l’importation <strong>de</strong> ces médicaments.Encadré 193.6. PerspectivesLa transparence sur les médicaments produits en Europe et exportés vers les pays en développement est dansl’intérêt <strong>de</strong>s autorités sanitaires, <strong>de</strong>s fabricants et <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>s PED.Leçons à tirer pour les pays importateursLa procédure dans <strong>de</strong> nombreux pays peut être améliorée en suivant l’exemple <strong>de</strong> certains pays.1) Tenir à jour une liste <strong>de</strong>s médicaments enregistrés dans le pays2) Préférer l’importation <strong>de</strong> médicaments ayant une AMM complète et exploitée dans le pays d’origineSi le produit a une AMM dans le pays exportateur :• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s informations complètes et <strong>de</strong>s échantillons ;• s’assurer que le statut réel du médicament est connu. Est-ce un ancien médicament ou l’AMM at’elle été révisée récemment ?3) Deman<strong>de</strong>r toujours les certificats <strong>de</strong> type OMS• vérifier si le produit est commercialisé dans le pays d’origine ;• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s certificats <strong>de</strong> contrôle qualité effectués par <strong>de</strong>s laboratoires indépendants pour chaquelot ;• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> nouveaux certificats à intervalles réguliers, par exemple tous les <strong>de</strong>ux ans ;• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une copie <strong>de</strong>s informations sur le produit ou une notice avec chaque certificat <strong>de</strong> produitautorisé dans le pays d’origine.4) Consulter <strong>de</strong>s experts indépendants en cas <strong>de</strong> doute.Leçons à tirer pour les pays exportateurs43


1) Introduire une réglementation à l’exportation issue <strong>de</strong>s expériences menées dans plusieurs payseuropéensDe nombreuses procédures ont été mises au point, qui permettent <strong>de</strong> combler les lacunes existantes etd’améliorer la qualité <strong>de</strong>s médicaments européens.• interdire l’exportation <strong>de</strong> médicaments dont la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM a été rejetée ou <strong>de</strong> médicamentsretirés pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité et d’efficacité ou bien développer une autre procédure (type« Consentement Informé Préalable » ;• inclure la possibilité d’interdire l’exportation <strong>de</strong> n’importe quel médicament (ayant une AMM ounon) pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publique ;• gar<strong>de</strong>r la fabrication et le commerce <strong>de</strong>s médicaments dans les zones <strong>de</strong> libre échange sous le mêmecontrôle que sur le territoire national ;• <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r que <strong>de</strong>s notices d’information soient fournies avec chaque lot <strong>de</strong> médicaments.2) Appliquer entièrement le Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l’OMS et le renforcer• fournir <strong>de</strong>s certificats <strong>de</strong> type OMS clairs, sur la base <strong>de</strong>s directives <strong>de</strong> l’OMS <strong>de</strong> 1992 ;• obliger l’exportateur <strong>de</strong> produits non enregistrés à <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à l’autorité <strong>de</strong> réglementationd’émettre un certificat <strong>de</strong> type OMS ;• ajouter (ou faire ajouter par l’exportateur) toujours une traduction (certifiée conforme) <strong>de</strong>scertificats <strong>de</strong> type OMS dans une langue compréhensible dans le pays importateur ;• fournir toujours les certificats OMS en cas <strong>de</strong> première exportation ;• limiter la validité <strong>de</strong>s certificats à 2 ou 3 ans.Leçons à tirer pour l’Union Européenne1) Faire en sorte que les conditions soient respectées pour limiter ou éviter l’exportation, à partir <strong>de</strong>sEtats membres, <strong>de</strong> médicaments sans garantie <strong>de</strong> qualité ou comportant un risque important pour lasanté.• inciter les pays <strong>de</strong> l’Union Européenne à procé<strong>de</strong>r à la révision <strong>de</strong>s médicaments présents sur leurmarché ;• éditer une liste <strong>de</strong> médicaments interdits, retirés ou suspendus en Europe ;• faciliter une harmonisation <strong>de</strong>s législations sur l’exportation <strong>de</strong>s médicaments <strong>de</strong>s pays membres <strong>de</strong>l’Union Européenne et évaluer son effet ;2) Recomman<strong>de</strong>r l’application stricte du Système <strong>de</strong> Certification OMS et le renforcer• gui<strong>de</strong>r l’entière application du Système <strong>de</strong> Certification OMS chez les pays membres, sur la base<strong>de</strong>s directives <strong>de</strong> l’OMS <strong>de</strong> 1992 : harmoniser les textes issus <strong>de</strong> l’OMS ;• renforcer le Système <strong>de</strong> Certification OMS dans les pays membres <strong>de</strong> l’Union Européenne.________________________________44


ANNEXE 1INFORMATIONS PAR PAYS ET TEXTES LEGISLATIFS CONCERNANTLES PRODUITS PHARMACEUTIQUES EXPORTES D’EUROPEALLEMAGNE Textes <strong>de</strong> loi :• Arzneimittelgesetz, 27/10/1994. BGBl I S 3018-67 Gesetz über <strong>de</strong>n Verkehr mitArzneimitteln.• Viertes Gesetz zur Än<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>s Arznimittelgesetes. Drücksache 201/90,16/03/1990, Bun<strong>de</strong>srat.• Drug Law. Aulendorf : ECV, Ed. Cantor, 1992.• Pabel (H.J.), Arzneimittelgesetz, Deuscher Apoteker Verlag, Stuttgart, 1995.Autre source :• Schönhofer (P.S.), « Germany : Effective drug regulation hampered by courts »,dans The Lancet, VOL 337, April 13, 1991.Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Tous les produits doivent avoir été évalué sur le plan <strong>de</strong> l’innocuité et ne doiventpas être étiquetés <strong>de</strong> manière trompeuse.• Les produits refusés lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM, ceux qui sont incorrectementétiquetés sont interdits, sauf indication si les pays importateurs suivent laprocédure <strong>de</strong> Consentement Informé Préalable.• Les textes législatifs sont appliqués au niveau fédéral. C’est ainsi que lescertificats d’exportation sont édités par les 30 autorités fédérales.• Des certificats peuvent être édités pour <strong>de</strong>s entreprises situées en zones sousdouanes sans quelles y aient <strong>de</strong>s unités <strong>de</strong> production.• Un établissement pharmaceutique est considéré comme fabricant responsable s’ilréétiquette et reconditionne <strong>de</strong>s médicaments.AUTRICHE Textes <strong>de</strong> loi :• Loi fédérale du 02/03/1983 sur le fabrication et la distribution <strong>de</strong>s médicamentsBGBL N° 185/1983 (Arneimittelgesetz, AMG).• Ordonance du 31/12/1985 (Serie N° 82) du Ministère fédéral <strong>de</strong> la santé publiqueet <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> l’environnement sur l’enregistrement et les modifications<strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiques(Arzneispecialitätenverordnung, Aspv).• Amen<strong>de</strong>ment fédéral <strong>de</strong> la loi sur les médicament <strong>de</strong> 1993.• Loi fédérale du 16/02/1994, BGBL N° 107/1994.Autre source :• Lettre à Wemos du 09/11/1995Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Les produits rejetés à l’occasion <strong>de</strong> l’examen <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM et lesproduits retirés pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publique sont interdits à l’exportation.45


ESPAGNE Textes <strong>de</strong> loi :• Ley N° 25/1990 <strong>de</strong> 20/12/1990, <strong>de</strong>l Medicamento.Autre source :• Lettre à Wemos du 02/05/1995Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Tous les médicaments exportés d’Espagne doivent obtenir une AMM.Exceptions :* médicaments dont seul la présentation est différente du produit enregistré(nombre d’unités différent par boite) peuvent obtenir un certificat spécialindiquant que le principe actif est enregistré et que le fabricant suit les BPF.* les médicaments non enregistrés en Espagne, mais qui le sont dans un autrepays <strong>de</strong> l’Union Européenne, peuvent être exportés librement.* un produit peut être interdit d’exportation si celui-ci est considéré commeinefficace.* les produits refusés lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM ou retirés du marché pour<strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publiques ne peuvent pas être exportés sauf <strong>de</strong>man<strong>de</strong>exceptionnelle du pays importateur.• Les documents d’exportation indiquent toujours si le produit concerné est, aumoment <strong>de</strong> la rédaction, effectivement commercialisé en Espagne;Remarque :• Le Compendium <strong>de</strong> l’IFPMA (éd. 1994) indique qu’il n’y a pas <strong>de</strong> restrictionsparticulières concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.FINLANDTextes <strong>de</strong> lois• Loi n°395 du 10/4/87• Loi n°693 du 24/7/87• Loi n°81 du 17/1/91 modifiant le Co<strong>de</strong> du Médicament (FinlandsFörfattningssamling, 28/12/92, n°1162-1166, p 2847-49)• Loi n° 1162 du 27/11/92 modifiant le Co<strong>de</strong> du Médicament (FinlandsFörfattningssamling, 2/12/92, n°1162-1166, p 2847-49)• Loi n° 1490 du 22/12/93 modifiant le Co<strong>de</strong> du Médicament (FinlandsFörfattningssamling, 30/12/93, n°1487-1493, p 3953-56)Autres sourcesLettre à Wemos du 22/6/95FRANCE Textes <strong>de</strong> lois :• Loi N° 92-1979 du 08/12/1992 modifiant le livre V du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Santé Publiqueet relative à la pharmacie et au médicament, dans JO N° 288 du 11/12/1992, p.16888-92.• Décrêt N° 94-511 du 20/06/1994 relatif à l’importation et à l’exportation <strong>de</strong>médicaments à usage humain et modifiant le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Santé Publique, dans JON° 156 du 25/06/1994, p. 9190-91.• Agence du Médicament, Unité Produits <strong>de</strong> Statut Particulier, Avis aux<strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs, 1994.Autre sources :• Chirac (P.), « France : stricter rules for drugs exports », dans Lancet VOL 340,Jult 18, 1992.• Rencontre avec <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l’Agence du médicament.• Lettre à Wemos d’avril 199547


Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS peuventêtre délivrés sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, mais ils ne correspon<strong>de</strong>nt pas encore au format 1992.• La France propose :* un « Certificat <strong>de</strong> Libre Vente » pour les produits ayant une AMM* une « Déclaration d’exportation » est obligatoire préalablement àl’exportation d’un médicament sans A.M. Elle est transmise pour informationaux autorités importatrice et expose les raisons d’absence d’A.M.M. enFrance.* une « Attestation d’exportation » pour les médicaments sans A.M.M. ayantfait l’objet d’une déclaration préalable.• L’exportation peut être interdite pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publique.• Lors <strong>de</strong> la première exporation vers un pays, les médicaments doivent êtredéclarés à l’Agence du médicament.• L’exportation <strong>de</strong>s produits refusés lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM ou retirés dumarché pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publique n’est pas autorisée.GRECE Textes <strong>de</strong> loi :• Décision ministérielle A6a/9392/91 du 10/03/1992 dans J.O. N° 233, VOL. B. du07/04/1992Autre source :• Lettre à Wemos du 12/10/1995 et du 03/11/1995Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Interdiction d’exporter un produit n’ayant pas d’AMM en Grêce, ou refusé lors <strong>de</strong>l’examen <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ou retiré du marché grecque pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santépublique.Remarque :• Les informations données par le Compendium <strong>de</strong> l’IFPMA (édition <strong>de</strong> 1994)suggèrent qu’il n’y a pas <strong>de</strong> restrictions spéciales à l’exportation. Le fait que laGrèce a été exclue aux USA, par la FDA <strong>de</strong> la liste (récemment révisée) <strong>de</strong>s paysayant une Autorité <strong>de</strong> réglementation pharmaceutique efficace laisse à penser qu’ily a encore un grand écart entre la théorie et la pratique en ce qui concerne lesexportations <strong>de</strong> médicaments en Grèce.IRLANDE Texte <strong>de</strong> loi :• S.I. N° 210 of 1984 Medical Preparation (Licensing, advertising and sale)Regulations 1984.Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Pas <strong>de</strong> règles particulières i<strong>de</strong>ntifiées concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.ITALIETexte <strong>de</strong> loi• Decreto legislativo 29/05/1993 N° 178 Recepimento alle directtive <strong>de</strong>llaCommunita Economica Europa in materia di specilita medicinali dans « GazetteUfficiale <strong>de</strong>lla Republica Italiana » du 15/06/1991.Principales règles :48


• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Pas <strong>de</strong> règles particulières i<strong>de</strong>ntifiées concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.LUXEMBOURG Textes <strong>de</strong> loi :• Loi du 11/04/1983 portant réglementation <strong>de</strong> la mise sur le marché et <strong>de</strong> lapublicité <strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiques et <strong>de</strong>s médicaments préfabriqués (Mém.N° 702, 1983).• Réglement Grand-ducal du 15/12/192 relatif à la mise sur le marché <strong>de</strong>smédicaments (Mém A. N. 103, 28/12/1992)Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Pas <strong>de</strong> règles particulières concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.NORVEGE Source :• Lettre à Wemos du 18/07/1995Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Pas <strong>de</strong> règles particulières i<strong>de</strong>ntifiées concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.PAYS-BAS Texte <strong>de</strong> loi :• Besluit Bereiding en aflervering farmaceutisch produkten, Stbl. 604, 1992 du20/08/1992.Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Pas <strong>de</strong> règles particulières i<strong>de</strong>ntifiées concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS (version1988) sont délivrés.• Possibilité <strong>de</strong> réétiqueter en <strong>de</strong>venant responsable du produit si <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong>contrôle <strong>de</strong> qualité sont réalisées sur chaque lot.PORTUGAL Texte <strong>de</strong> loi :• Dec. Lei N° 72/91 du 08/02/1991Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Les produits retirés du marché pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> santé publique ne peuvent pasêtre exportés.ROYAUME-UNITexte <strong>de</strong> loi :• Me<strong>de</strong>cines Act, 1986.49


Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Pas <strong>de</strong> règles particulières i<strong>de</strong>ntifiées concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.SUEDE Textes <strong>de</strong> loi :• Loi N° 859 sur les produits médicaux du 18/06/1992 (SwenskFörfattningssamling, 1992 du 30/06/1992).• Ordonnance sur les médicaments du 10/12/1993.Autre source :• Lettre à Wemos du 21/10/1995.Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS sontdélivrés.• Pas <strong>de</strong> règles particulières i<strong>de</strong>ntifiées concernant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments.SUISSE Textes <strong>de</strong> loi :• « Directives <strong>de</strong> l’OICM concernant les certificats pour l’exportation », Berne,Office Intercantonal <strong>de</strong> Contrôle <strong>de</strong>s Médicaments, 24/11/1989.Autre source :• Lettre à Wemos du 11/04/1995Principales règles :• Les établissements pharmaceutiques doivent avoir obtenu une autorisationd’ouverture.• Les Certificats recommandés par le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS ne sont pasdélivrés.• La Suisse délivre <strong>de</strong>s autorisations uniquement pour l’exportation.L’Office Intercantonal <strong>de</strong> Contrôle <strong>de</strong>s Médicaments à Berne délivre en effet,<strong>de</strong>s certificats d’exportation pour quatre catégories <strong>de</strong> produits :* d’une part, les produits fabriqués et commercialisés en Suisse, et lesproduits commercialisés en Suisse sans mention du fabricant. Ces produitspeuvent obtenir un certificat indiquant que la spécialité pharmaceutique « aété analysée et enregistrée, que son introduction sur le marché a été autoriséeen Suisse. ».* d’autre part, les produits fabriqués en Suisse mais <strong>de</strong>stinés à l’exportation,et les produits d’exportation sans mention du fabricant qui obtiennent uncertificat similaire mais dont la rédaction est légèrement différente puisqu’ilest seulement indiqué que la spécialité pharmaceutique « a fait l’objet d’uneanalyse officielle, qu’elle a été analysée et enregistrée ».50


ANNEXE 2TEXTES LEGISLATIFS CONCERNANT LES PRODUITS PHARMACEUTIQUES IMPORTESPAYSTextes législatifs concernant les produits pharmaceutiques importésALGERIEArrêté N° 41 du 08/06/1995 fixant les modalités d’enregistrement administratif<strong>de</strong>s médicaments à usage <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine humaineArrêté N° 51/MSP/CAB du 26/11/94 portant Nomenclature nationale <strong>de</strong>smédicaments à usage humainBOLIVIE D.S.N° 08322 <strong>de</strong>l 09/04/1968D.S. 21060 et 21660 <strong>de</strong>l 29/08/1985De las Firmas Importadores (Capitulo IV)BURKINA FASOCOLOMBIECONGOCOTE D’IVOIREDJIBOUTIKiti N° AN VI-0248/FP/SAN-AS du 18/04/89 portant <strong>de</strong>s frais d’inscription <strong>de</strong>sproduits pharmaceutiquesRaabo N° AN VI 0060/FP/SAN-AS/SG/DSPh du 02/06/89 portant création etcomposition d’une commission technique <strong>de</strong>s produits pharmaceutiquesDécret N° 92-128/SAN-ASF du 20/05/1992 portant institution d’une listenationale <strong>de</strong>s médicaments essentiels et d’un formulaire national <strong>de</strong> médicamentsessentiels et Arrêté d’application N° 92-128/SAN-ASF du 20/05/92Décret N° 92-126/SAN-ASF du 20/05/1992 portant Nomenclature nationale <strong>de</strong>sspécialités pharmaceutiques et médicaments génériques autorisés au Burkina Fasoet Arrêté d’application N° 92-0064/SASF/SG/DSPh du 29/10/92Décreto N° 677 <strong>de</strong>l 1995 par el cual se reglementa parcialmente el regimen <strong>de</strong>registros y licencias [...]Circulaire N° 2329/DGSP/DPHL du 13/09/1985 (cadre législatif réactualisé en1995)Décret N° 94-669 du 21/12/1994 portant conditions d’enregistrement etdispensation <strong>de</strong>s médicamentsLoi N° 145/AN/91/2°L du 10/02/1991, Titre 1, Chap. II médicaments et Chap. IIIimportationGHANA Pharmacy and Drugs Act 1961Pharmacy Council Bill 1994Food and Drugs Law 1992GUINÉEArrêté N° 3755/MSPP/CAB/90Arrêté N° 3756/MSPP/CAB/90Arrêté N° 3758/MSPP/CAB/90Arrêté N° 3759/MSPP/CAB/90Loi N° L/94/012/CTRN du 22/03/1994 portant législation pharmaceutiqueDécret N° D/94/043/ du 22/03/1994KENYA Pharmacy and Poisons Act, Cap. 244, 1957 révisée en 1972 et 1989Import, Export and Essentiel Supplies Act, Cap. 50251


MADAGASCARMALIMAURITANIENote ministérielle N° 1062/SAN/SG/DGPMS/DPL du23/04/1986 relative à l’octroi du Visa <strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiquesArrêté N° 1682/86-SAN/SG/DPL/FIN du 24/04/1986Arrêté N° 1682/86-SAN/SG/DPL/FIN du 24/04/1986 fixant le montant <strong>de</strong>s droits<strong>de</strong> Visa et <strong>de</strong> débit <strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiquesNote ministérielle N° 484/SAN/SG/DGPMS/DPL du 27/07/1992 fixant les règles<strong>de</strong> commercialisation <strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiquesNote ministérielle N° 07/93/SAN/SG/DGPMS/DPL du 07/06/1993 fixant la liste<strong>de</strong> médicaments essentielsLoi N° 89-194/P-RM <strong>de</strong> 1989 portant réglementation du commerce extérieurArrêté N° 91-2776/MEF-MAEE-MSPASPF fixant les conditions d’importation<strong>de</strong>s produits pharmaceutiques et vétérinairesDécret N° 95-009/P-RM du 11/01/1995 instituant un VISA <strong>de</strong>s produitspharmaceutiquesArrêté N° R 220 du 18/12/1988 fixant les conditions d’enregistrement <strong>de</strong>sspécialités pharmaceutiquesOrdonnance N° 86.004 du 04/01/1988Ordonnance N° 88.137 du 03/10/1988Arrêté N° R 191 du 17/10/1990 fixant les modalités d’enregistrement etd’imposition <strong>de</strong>s médicaments essentielsArrêté N° R 046/MSAS/DPM du 24/06/1992 fixant les modalités <strong>de</strong> la promotion<strong>de</strong>s médicamentsNIGER Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la Santé Publique, Livre V, Article L 601Note circulaire N° 01-190/MSP/DPHL du 19/06/92 sur les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Visa <strong>de</strong>sspécialités pharmaceutiquesArrêté N° 21/MSP/DPHL du 02/02/1993Note circulaire N° 00-469/MSP/DPHL du 24/02/94 fixant les nouvelles modalitésd’octroi <strong>de</strong> VisaArrêté N° 0039/MSP/DPHL DU 18/04/1994NIGÉRIADecree N° 19 of the 27th January 1993, in Supplement to Official gazetteExtraordinary N° 3 Vol. 80, 26th February 1993 - part A.PAKISTAN Drugs Rules <strong>de</strong> 1976SENEGAL Loi N° 54.418 du 15/04/1958Loi N° 6533 du 19/05/1965Décret N° 67008 du 04/01/1967 relatif à l’étiquetageTCHADTUNISIEN° 28 du 29/12/1965 organisant la pharmacieDécrets N° 195/67 du 04/08/1967 et N° 76/66/PR fixant les conditions d’obtention<strong>de</strong>s Visas <strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiquesArrêté N° 027/MSP/94 fixant les montants <strong>de</strong>s VisasLoi N° 85/91 du 22/11/85 réglementant la fabrication et l’enregistrement <strong>de</strong>smédicaments <strong>de</strong>stinés à la mé<strong>de</strong>cine humaineDécret N° 90-1400 du 03/09/1990 fixant les règles <strong>de</strong>s B.P.F. .[<strong>de</strong>s produitspharmaceutiques].., le contrôle <strong>de</strong> leur qualité, leur constitution, leurhomologation, leur publicité ainsi que la publicité y afférenteArrêté du MSP du 15/12/1990 fixant les modalités d’octroi d’une A.M.M., sonrenouvellement et sa cessionAUTRES SOURCESLettres à <strong>ReMeD</strong>, réponses aux questionnaires52


ANNEXE 3LES DIFFERENTS TYPES DE CERTIFICATS ET D’ENREGISTREMENTSDANS LES PAYS EXPORTATEURSCertificat Définition Pays exportateursqui délivrent cescertificatsCertificats entrant dansle cadre du Système <strong>de</strong>Certification <strong>de</strong> l’OMS• Certificat <strong>de</strong> produitpharmaceutique• Certificat <strong>de</strong> lotcomporte unCertificat d’analyse• Déclarationconcernant le statutd’AMM <strong>de</strong>produit(s)pharmaceutique(s)• A.M.M.(Autorisation <strong>de</strong>Mise sur le Marché)Equivalents :Certificatd’homologationCertificatd’enregistrementDoit être édité d’après le modèle préconisé par l’O.M.S. En ledélivrant, l’autorité compétente du pays exportateur informe le paysimportateur que le fabricant suit les B.P.F. et qu’il est régulièrementinspecté. De plus il indique si le médicament fait ou non l’objetd’une A.M.M. et rend compte <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> l’informationmédicale jointe au médicament.Emis par le fabricant pour chaque lot, indique la nature, les résultatset les références <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> contrôle effectuées sur le produitfini.Définition OMS (25) :« Certificat émis par le fabricant confirmant que la qualité d’un lotspécifique correspond aux spécifications pour le produit au moment<strong>de</strong> sa libération. Il contient les résultats <strong>de</strong>s tests d’analyse mais nementionne pas le certificat <strong>de</strong> produit pharmaceutique. »Définition OMS (26) :« Le Certificat <strong>de</strong> lot doit mentionner les spécifications du produitfinal au moment <strong>de</strong> la mise en circulation du lot ainsi que lesrésultats d’une analyse complète du lot en question. »Définition OMS (26)« Le certificat indique que les produits énumérés font l’objet d’uneAMM dans les pays exportateurs ».Définition adaptée <strong>de</strong> la définition française :Document d’ordre sanitaire accordé lorsque la Commission du paysconcerné ou <strong>de</strong> l’Union Européenne considère que le fabricant ajustifié :1° Qu’il a fait procé<strong>de</strong>r à la vérification <strong>de</strong> l’innocuité du produitdans <strong>de</strong>s conditions normales d’emploi et <strong>de</strong> son intérêtthérapeutique, ainsi qu’à son analyse qualitative et quantitative ;2° Qu’il dispose effectivement d’une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> fabrication et <strong>de</strong>procédés <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> nature à garantir la qualité du produit austa<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fabrication en série.All, Aut, Bel, Dan,Esp, Fin, Gre, Irl,Ita, Lux, Nor, Pays-B, Por, Sue, Sui,Roy-U,sauf FranceLaboratoirespeuvent être viséspar les autoritéssanitairesTous les paysexportateurs pour lesproduits enregistréssur leur marchéDéfinition OMS (25) :53


« Document officiel émis par l’autorité compétente en matière <strong>de</strong>réglementation pharmaceutique, qui précise la composition et laformulation détaillée du médicament, les normes <strong>de</strong> la pharmacopéeou les normes reconnues auxquelles doivent satisfaire le produitfini et ses constituants, ainsi que les détails relatifs auconditionnement, à l’étiquetage et à la durée d’utilisation duproduit. »Remarques :1° l’A.M.M. n’est pas un document d’ordre commercial et ladélivrance d’une A.M.M. n’implique pas sa commercialisation dansle pays qui a donné cette A.M.M. ;2° En Europe tous les produits n’ont pas été révisés <strong>de</strong>puis la miseen place <strong>de</strong>s A.M.M.Certificats n’entrantpas dans le cadre duSystème <strong>de</strong>Certification <strong>de</strong> l’OMS• Certificat <strong>de</strong> LibreVente(nouvelleréglementationfrançaise)• Certificat <strong>de</strong> libreventeAutorisationd’exporter(ancienneréglementationfrançaise)Le nouveau Certificat <strong>de</strong> Libre Vente (version 1992) atteste que lesspécialités considérées ont fait l’objet d’une A.M.M. en France,mais n’indique pas que le produit est effectivement commercialiséen France. Un certificat complémentaire peut, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, enattester.Définition adaptée <strong>de</strong> la définition française :Documents régis par l’ancienne loi <strong>de</strong> 1975 (abrogée en 1992)Réservés aux produits sans A.M.M. (donc non commercialisés enFrance) indiquant que le laboratoire concerné était bien autorisé àfabriquer et à vendre <strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiques et que lesmédicaments désignés avaient fait l’objet d’une autorisation[d’exporter] qui ne mentionnait que le suivi <strong>de</strong>s B.P.F. etéventuellement le suivi du laboratoire par une inspection.France(actuellement)France(anciennement)• Certificat <strong>de</strong> VenteCouranteAutorisation <strong>de</strong> VenteCouranteCertificat <strong>de</strong>commercialisation• Déclarationd’exportation• Attestationd’exportation• Free Sale Certificate(version anglo-saxonne)Certificat <strong>de</strong>vant attester que le produit est effectivementcommercialisé dans le pays d’origineDéclaration rendue obligatoire par la loi du 08/12/1992, pour lesmédicaments sans A.M.M. Une « Déclaration d’exportation » estobligatoire préalablement à l’exportation d’un médicament sansA.M. Elle est transmise pour information aux autorités importatriceet expose les raisons d’absence d’A.M.M. en France.L’Attestation d’exporter indique que le Laboratoire est bienautorisé à fabriquer et à vendre <strong>de</strong>s spécialités pharmaceutiques etqu’il a procédé à une Déclaration d’Exportation auprès <strong>de</strong> l’Agencedu Médicamenttraduction non officielle d’une définition donnée par l’OMS (16) :Certificat officiel émis par l’autorité compétente en matière <strong>de</strong>réglementation pharmaceutique, basé sur la législation nationale,qui confirme que le produit est librement vendu dans le pays, maisn’indique pas si le produit a été évalué sur le plan <strong>de</strong> la sécurité et<strong>de</strong> l’efficacité et ni s’il ne dispose pas d’une AMM dans ce pays.FranceFrance54


ANNEXE 4PRINCIPAUX DOCUMENTS DE TRANSPORT D’EXPEDITION ET D’INSPECTIONToute Convention signée par un Etat est considérée <strong>de</strong> droit supranational : la règlementation <strong>de</strong> cesconventions surpasse toujours tout autre règlementation en vigueur. Le contrat <strong>de</strong> transport, remis aprèschargement <strong>de</strong>s marchandises, est un acte qui précise* l’étendue <strong>de</strong> la responsabilité du prestataire <strong>de</strong> service* précise le droit <strong>de</strong> rétention <strong>de</strong> la marchandise si le fret n’a pas été payé.Le transporteur porteur peut choisir <strong>de</strong> basé son service (et donc son coût)- sur un une régularité d’acheminement entre une ou plusieurs relations- sur une concurrence effrénée sur les prix- sur un service documentaire sans reproche (qui peut être primordiale)1. Le document <strong>de</strong> transport routier : le carnet TIR, règlementé par la convention <strong>de</strong> 1959 révisée àGenève le 14 novembre 1975 qui est un régime douanier sous lequel se réalisent les transports avec les paysnon signataire <strong>de</strong> la Convention CMR2. Le document <strong>de</strong> transport ferroviaire : la « lettre <strong>de</strong> voiture ferroviaire », règlementé par laConvention du 9 mai 1980 révisée à Berne, qui prouve la prise en charge <strong>de</strong>s marchandises par les chemins<strong>de</strong> fer s’engageant à livrer les marchandises sous un certain délai d’une gare <strong>de</strong> départ jusqu’à une gared’arrivée.3. Le document <strong>de</strong> transport aérien : la « lettre <strong>de</strong> transport aérien (LTA) » règlementé par la Conventiondite <strong>de</strong> Varsovie résultat <strong>de</strong> l’accord du 12 octobre 1929 : à ce jour 141 pays ont ratifié une convention. Cedocument prouve la prise en charge <strong>de</strong>s marchandises et matérialise le transfert <strong>de</strong>s risques et <strong>de</strong>s frais à lacharge du <strong>de</strong>stinataire, si la compagnie à visée l’Incoterm FCA.L’expéditeur reste toujours, vis-à-vis du transporteur, le propriétaire <strong>de</strong> sa marchandise, jusqu’à ce que celleciait été retirée par le <strong>de</strong>stinataire (même si le paiement a déjà été effectué). jusqu’à ce retrait, l’expéditeur ala possibilité <strong>de</strong> modifier les termes <strong>de</strong> la LTA, et notamment l’indication <strong>de</strong>s coordonnées du <strong>de</strong>stinataire(sous certaines réserves). En cas d’avarie, la Convention précise que le <strong>de</strong>stinataire doit s’adresser autransporteur une protestation immédiatement après sa découverte, au plus tard dans un délai <strong>de</strong> 14 jours àcompter <strong>de</strong> la réception <strong>de</strong> la marchandise.4. Les documents <strong>de</strong> transport maritime : la délivrance d’un reçu portant le nom <strong>de</strong> « connaissementmaritime » est obligatoire selon les spécifications <strong>de</strong> la Convention <strong>de</strong> Bruxelles du 25 août 1924 et <strong>de</strong> laConvention <strong>de</strong>s Nations Unies sur le transport <strong>de</strong>s marchandises par mer, dites Règles <strong>de</strong> Hambourg en1978. Délivré obligatoirement au chargeur par le transporteur 48 heures au maximum après la mise à bord,leur réception ou leur prise en charge, le connaissement maritime est un titre <strong>de</strong> propriété <strong>de</strong>s marchandisesembarqués. Un original signé sera <strong>de</strong>mandé pour retirer ces marchandises au port <strong>de</strong> <strong>de</strong>stination.Selon les Incoterme FOB, CFR ou CIF, les marchandises voyagent aux risques <strong>de</strong> l’acheteur dès le passagedu bastingage du navire. La preuve <strong>de</strong> ce passage est établie sur le connaissement par la signature ducommandant du navire, ou le représentant <strong>de</strong> la Compagnie <strong>de</strong> navigation.Pour faire face au développement du commerce mondiale, 4 types <strong>de</strong> connaissements spéciaux :- le connaissement maritime traditionnel- le connaissement direct aller- le connaissement <strong>de</strong> transport combiné- le connaissement « charte partie »55


LISTE DES TABLEAUXTableau 1Tableau 2Tableau 3Tableau 4Tableau 5Tableau 6Tableau 7Tableau 8Tableau 9Tableau 10Tableau 11Tableau 12Tableau 13Tableau 14Tableau 15Tableau 16Parts respectives <strong>de</strong> la production locale et <strong>de</strong> l'importation ; origine<strong>de</strong>s importations.Les exportations pharmaceutiques vers les pays en développementeffectuées par 11 pays <strong>de</strong> l'Europe <strong>de</strong> l'Ouest en 1993.Nombre <strong>de</strong> médicaments ayant une AMM et commercialisés enEurope <strong>de</strong> l'Ouest et aux USA en 1994.Estimation du pourcentage <strong>de</strong> médicaments qui n'ont pas été révisés.Nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'AMM et <strong>de</strong> refus d'AMM pour trois payseuropéens.Nombre <strong>de</strong> retraits <strong>de</strong> médicaments pour quatre pays européens.Chiffre d'affaires <strong>de</strong>s principales centrales d'achat à but non lucratifen Europe.Activités <strong>de</strong>s principales centrales d'achat à but non lucratif enEurope.Principales restrictions à l'exportation <strong>de</strong>s médicaments dans l'UnionEuropéenne.Commissions d'examen <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d'enregistrement, périodicitéet problèmes i<strong>de</strong>ntifiés.Enregistrement <strong>de</strong>s médicaments génériques.Modalités <strong>de</strong> l'enregistrement <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques(spécialités et génériques) dans les PED.Utilisation du Système <strong>de</strong> Certification OMS.Laboratoires et Analyses <strong>de</strong> Contrôle.Nombre d'échantillons non conformes selon l'origine <strong>de</strong> fabrication<strong>de</strong>s produitsServices d'inspection.56


LISTE DES ENCADRESEncadré 1Encadré 2Encadré 3Encadré 4Encadré 5Encadré 6Encadré 7Encadré 8Encadré 9Encadré 10Encadré 11Encadré 12Les "médicaments essentiels" sont encore rares.La législation américaine à l'exportation a été revue à la baisse.Médicament génériques, spécialités pharmaceutiquesLa réglementation sur les brevets et sur la protection <strong>de</strong>s données enEurope.Les faiblesses du système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l'OMS.La liste <strong>de</strong>s médicaments interdits dans l'Union Européenne.Un médicament ayant une AMM est il réellement commercialisédans le pays ?Des Autorisations <strong>de</strong> Mise sur le Marché accordées aux anciensmédicaments sans révision adéquate.Les restrictions à l'exportation européenne <strong>de</strong>s médicaments(Directive 89.34/CEE)Les autorisations délivrées uniquement pour l'exportation d'unproduit laissent à penser que celui-ci a été totalement homologué.L'origine <strong>de</strong>s produits n'est pas claire.Législations européennes sur les exportations <strong>de</strong> médicaments : onzelacunes.Encadré 13 Des commissions d'enregistrement fantômes ?Encadré 14 Ne pas confondre "spécialités" et "générique".Encadré 15 Attention à la validité <strong>de</strong>s AMM.Encadré 16 La diversité <strong>de</strong>s certificats <strong>de</strong>mandés est source <strong>de</strong> confusions.Encadré 17 Médicaments européens et qualité.Encadré 18 Des médicaments exportés vers les pays en développementaccompagnés d'informations incorrectes.Encadré 19Renforcer le système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l'OMS.57


RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES1. A july 1994 letter of the FDA to the PhRMA : cited in US Regulatory Reporter, August 94 : 3, FDA"Liberalizes Policies For Export of Unapproved Drugs".2. AIS du 24/05/95, Bolivie.3. Anonyme, "Evolution du marché", Mali, avril 1995.4. Anonyme, "Le marché pharmaceutique", éd. Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France, Conakry, 1991.5. Anonyme, dans Intégration, ‘<strong>de</strong>s marchés, une région, lettre d’informatio <strong>de</strong>s services français régionaux<strong>de</strong> l’expansion économique, Sénégal, n° 19, mai 1995.6. BAKKE ( ) et al., "Drug safety discontinuations in the United Kingdom, the United States and Spain from1974 through 1993 : a regulatory perspective", dans Clinical Pharmacology and Therapeutics, VOL 58(1), p. 108-117.7. BALARD (M.), "Les exportations françaises <strong>de</strong> produits pharmaceutiques en 1994", Circulaire n°95-0358, 22/05/1995, SNIP.8. BALARD (M.), "Résultats et commentaires <strong>de</strong>s exportations pharmaceutiques <strong>de</strong>s principaux paysproducteurs - année 1993", Circulaire n°95-0578, 12/09/1995, SNIP.9. BALLANCE (R), FORSTNER (H), « The World’s Pharmaceutical Industries », UNIDO.10. CEC, 1993, SEC (93)771, Report on type operation of the Committee for Propriatary Medicinal Productsin 1991 and 1992, CEC, Brussels.11. CHIDARIKIRE ( ), Communication pour le séminaire d’Abidjan, décembre 1995.12. CHIRAC (P.) et al. "Drug Marketing in French-speaking African countries" in: Soc.Sci.Med 1993.13. Collectif, "Analyse <strong>de</strong> la situation actuelle et <strong>de</strong> son évolution <strong>de</strong>puis la dévaluation du FCFA", Réunionpréparatoire <strong>de</strong> la 2ème Rencontre <strong>de</strong>s Ministres <strong>de</strong> la Santé <strong>de</strong> la Zone franc sur la politique dumédicament, Abidjan 15-18 mars 1995.14. Collectif, "Enquête qualité <strong>ReMeD</strong>-OMS : <strong>de</strong>s résultats à ne pas sous estimer", dans <strong>ReMeD</strong> n°10,février 1995.15. Collectif, "Indicateurs <strong>de</strong> suivi", Ministère <strong>de</strong> la Santé Publique du Mali, novembre 1995.16. Collectif, "La qualité <strong>de</strong>s médicaments sur le marché pharmaceutique africain", <strong>ReMeD</strong> / OMS, 1995, (àparaître).17. Collectif, "Masterplan for the Ghana National Drugs Programme 1995-1999", Draft report version 002,Ghana Ministry of Health, 18/11/1994.18. Council of Europe Parliamentary Assembly. Recommendation 969 (1983) on the sale of Europeanpharmaceutical products in the countries of the Third World. Rapporteur: Mr. Lind, Assembly <strong>de</strong>bate on27/28 September 1983.19. EEC, 1989. Council Directive 89/341/EEC of 3 May 1989 amending Directives 65/65/EEC, 75/318/EECand 75/319/EEC on the approximation of provisions laid down by law, regulation or administrativeaction relating to proprietary medicinal products (OJ Series L 142 of 25.5.89).20. European Parliament, "Report drawn up on behalf of the Committee on the Environment, Public Healthand Consumer Protection on the export of pharmaceutical products from the European Community to thecountries of the Third World", Rapporteur: Mrs Mary Banotti, Document A 2-36/86, 12 May 1986.58


21. "FDA Export Reform and Enhancement Act of 1995", 104th Congress, 1st session, S. 593, March 22,1995.22. HARTOG (R.), SCHULTE-SASSE (H.), German and Swiss drug supplies to the Third World: survey an<strong>de</strong>valuation of pharmacological rationality. BUKO Pharma-Kampagne/Erklärung von Bern, 1989.23. HARTOG (R.). 1993. "Essential and non-essential drugs marketed by the 20 largest Europeanpharmaceutical companies in <strong>de</strong>veloping countries" in: Soc.Sci.Med. Vol.37, No.7, pp.897-90.24. IDA, Bulletin 9, Dec. 1994.25. KEAYLA (B.K.), "Uruguay Round - Final Act 1994 - TRIPS Agreement : impact of new patent regime onpharmaceuticals, pestici<strong>de</strong>s and seeds", National working group on patent laws, New Delhi, 1994.26. LAMY (P.), oct. 1993 (Bolivie).27. Le conseiller commercial, "Le marché pharmaceutique en Mauritanie", Ambassa<strong>de</strong> <strong>de</strong> France, N°ref :414/E8/XB, 29/04/1991.28. MONOD (D.P.), "Techniques administratives du commerce international", éd. Eska, 1993.29. MORAN (J.), "Counterfeit me<strong>de</strong>cines, problems and prevention" dans SCRIP, Magazine February 1993,p. 12-15.30. OMS, "Comité OMS d’experts <strong>de</strong>s spécifications relatives aux préparations pharmaceutiques", 32èmerapport, Série <strong>de</strong> Rapports techniques n° 833, éd. OMS, Genève 1992.31. OMS, "Proposed gui<strong>de</strong>lines on the WHO Certification Scheme on the quality of pharmaceutical productsmoving in international commerce (revision)", PHARM/94.268, p. 51.32. OMS, "Système <strong>de</strong> certification OMS <strong>de</strong> la Qualité <strong>de</strong>s produits pharmaceutiques entrant dans lecommerce intrnational", éd. OMS Division <strong>de</strong> la Gestion et <strong>de</strong>s Politiques Pharmaceutiques,WHO/PHARM/82.4 Rev.4, février 1994.33. OMS, "Use of the WHO Certification Scheme on the Quality of Pharmaceutical Products moving ininternational commerce", ed. Action Programme on Essentiel Drugs, WHO, Genève, WHO/DAP/94.21,janvier 1995.34. OMS, "WHO Expert Committee on Specifications for Pharmaceutical Preparations". Thirty-First Report.Annex 5. WHO Certification scheme on the quality of pharmaceutical products moving in internationalcommerce. Technical Report Series, 790. WHO, Geneva, 1990.35. OMS,." Counterfeit drugs" Report of a WHO/IFPMA Workshop. Geneva, 1-3 April 1992.36. PERON ( ), DES, (Tchad).37. Pharma daten 93 dans « Bulletin International d’Informations », éd. Droit et Pharmacie, Paris, octobre1993.38. Public Citizen Health Group, "Differences in the number of drug Safety Withdrawals", United States,United Kingdom, Germany, France, 1970-1992, February 2, 1995.39. Questionnaires exportation40. Questionnaires importation41. <strong>ReMeD</strong>, Rapport du séminaire : "Procédures d'appels d'offres en Afrique ; médicaments sous DCI etconsommables médicaux", Abidjan, 10-15 nov. 1995, (à paraître).42. SCRIP "US Senate committee alters export bill" N° 2051 August 15th 1995 p. 13.59


43. SCRIP, "French export/pharmacy law approved", No.1783/84 Januar 8th 1993 p. 3.44. SILVERMAN (M.) et al., "Bad medicine: The prescription drug industry in the Third World", StanfordUniversity Press, 1992.45. TOGONI (G), LAPORTE (J-R), "From clinical trials to drug utilization studies", dans Drug UtilizationStudies Methods and Use, WHO, Regional Office fo Europe, Copenhagen, 1993.46. United Nations, 1991. "Consolidated list of products whose consumption and/or sale have been banned,withdrawn, severely restricted or not approved by governments", 4th edition, New York.47. United States Drug Exports Amendments Act of 1986, S. 1744, P.L. 99-660, November14th 1986.48. US Congress, Office of Technology Assessment, "Drug Labeling in Developing Countries", OTA-H-464Washington, D.C., Government Printing Office, Feb 1993.49. Van <strong>de</strong>r HEIDE (B.) Intervention pour la Table Ron<strong>de</strong> "Modalités d'exportations <strong>de</strong>s médicamentseuropéens, modalités d'importation <strong>de</strong>s médicaments dans les PED: réglementations et réalités".Séminaire d'information du Ministère <strong>de</strong> la Coopération du 18 au 21 juillet à Paris.50. VAN MAAREN (P.J.M.) et al. "Dutch drugs in <strong>de</strong>veloping countries", Groningen, Northern Centre forHealth Care, éd. Styx Publications, 1994.51. WEMOS, 1991. Exposed: <strong>de</strong>adly exports- The story of European community exports of banned orwithdrawn drugs to the Third World.60


LES ORGANISATIONSWEMOSWemos est une organisation à but non lucratif néerlandaise qui cherche à améliorer la situation sanitaire tantdans les pays du Sud que du Nord. Dans cette action, Wemos donne primauté à l’accessibilité <strong>de</strong> la santépublique pour tous. A cette fin, Wemos informe l’opinion publique aux Pays-Bas et essaie d’influencer lapolitique sanitaire en Europe. Wemos est membre <strong>de</strong> la Fédération Sud-Nord et <strong>de</strong> réseaux internationauxdans le domaine <strong>de</strong>s droits reproductifs (WGNRR), <strong>de</strong> l’alimentation <strong>de</strong>s bébés (IBFAN) et <strong>de</strong>s médicaments(HAI).REMED (Réseau Médicament et Développement)Remed est une association française dont la réflexion et l’action portent sur les problèmes pharmaceutiquesposés dans les pays en développement. REMED rassemble et anime, autour <strong>de</strong> ces thèmes les compétences etl’expérience <strong>de</strong> ses membres provenant <strong>de</strong> divers horizons professionnels, qu’ils soient originaires <strong>de</strong> Franceou <strong>de</strong>s pays en développement. REMED est un outil interactif d’information, <strong>de</strong> formation et d’évaluation àla disposition <strong>de</strong> différentes organismes tant français que <strong>de</strong>s pays en développement.PIMED (Pour une Information Médicale Ethique et le Développement)PIMED est une association française qui a pour objectifs <strong>de</strong> favoriser l’information fiable sur lesmédicaments et les thérapeutiques et <strong>de</strong> promouvoir une solidarité sanitaire adaptée aux besoins <strong>de</strong>s pays endéveloppement. PIMED a engagé une réflexion avec les autres associations sur les limites et les risques <strong>de</strong>collectes <strong>de</strong> médicaments à but humanitaire et a participé aux débats sur le renforcement du contrôle <strong>de</strong>sexportations en France.PRESENTATION DES AUTEURSCARINNE BRUNETON : Pharmacien, a exercé pendant quatre an et <strong>de</strong>mi dans un hôpital rural en Côted'Ivoire avant <strong>de</strong> réaliser pour <strong>ReMeD</strong> <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s dont "la qualité <strong>de</strong>s médicaments dans les PED" et"l'évolution du secteur pharmaceutique privé en Afrique", ce qui l'a amené à s'intéresser aux garantiesd'approvisionnement <strong>de</strong>s médicaments en Afrique.JEAN-PHILIPPE NABOULET : Pharmacien, chargé d'étu<strong>de</strong> à <strong>ReMeD</strong>, est l'auteur d'une thèse <strong>de</strong> doctorat enpharmacie sur l'exportation <strong>de</strong>s médicaments, a également travaillé sur différents projets d'urgence et <strong>de</strong>développement <strong>de</strong> Pharmaciens Sans Frontières (Irak, Bulgarie, Haïti) et dans la centrale d'achat régionale<strong>de</strong> la CHMP/PSF au Kenya.BAS VAN DER HEIDE : Nutritioniste <strong>de</strong> profession, membre <strong>de</strong> Wemos à Amsterdam, il suit le dossier <strong>de</strong>slégislations européennes en matières d'exportation <strong>de</strong>puis 1989. Il est l'auteur <strong>de</strong> "Exposed : <strong>de</strong>adly exports,the story of European Community export legislation" (1991).61


RESUME"Les échanges <strong>de</strong> médicaments entre les pays européens et les pays en développement" résume l’état actuelet l’efficacité <strong>de</strong> la régulation <strong>de</strong> l’exportation <strong>de</strong> médicaments dans 17 pays européens et met en évi<strong>de</strong>nceles principaux problèmes. Le document couvre également les aspects réglementaires du marchépharmaceutique <strong>de</strong> 17 pays en développement.L’objet <strong>de</strong> ce document est d’ai<strong>de</strong>r les autorités <strong>de</strong> réglementation, les centres d’information sur lesmédicaments, les centrales d’achat et les associations <strong>de</strong> consommateurs dans les PED, a être plus critiquevis-à-vis <strong>de</strong>s médicaments qu’ils importent. C’est également un outil <strong>de</strong> pression sur les politiquespharmaceutiques <strong>de</strong>s PED, mais également <strong>de</strong>s pays développés, <strong>de</strong>stiné aux professionnels <strong>de</strong> la santé, auxconsommateurs et aux groupes <strong>de</strong> pression.Des mesures réglementant l’exportation <strong>de</strong>s médicaments non enregistrés dans le pays d’origine sontappliquées dans environ 20% <strong>de</strong>s exportations <strong>de</strong>puis l’Union Européenne ; dans pratiquement la moitié <strong>de</strong>scas, les autorités sont informées si <strong>de</strong>s médicaments sans AMM sont exportés ; <strong>de</strong>s restrictions efficaces sontappliquées concernant le relativement petit nombre <strong>de</strong> médicaments rejetés et retirés du marché, dans environ60% <strong>de</strong>s exportations.L’analyse <strong>de</strong> la situation dans ces 17 pays européens a mis en lumière au moins dix lacunes existant dans lalégislation à l’exportation <strong>de</strong> certains pays européens. Celles-ci sont recensées ci-<strong>de</strong>ssous.∗ Autorisation <strong>de</strong> commercialisation sans une révision adéquate <strong>de</strong>s anciens médicaments ;∗ Procédures <strong>de</strong> contrôle peu claires concernant les Bonnes Pratiques <strong>de</strong> Fabrication relatives aux produitsexportés ;∗ Absence <strong>de</strong> vérification <strong>de</strong> la qualité, <strong>de</strong> l’innocuité et <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong>s produits n’ayant jamais été surle marché.∗ Un médicament ayant obtenu l’AMM n’ est pas toujours commercialisé dans le pays ;∗ Les autorisations délivrées uniquement pour l’exportation d’un produit laissent penser que celui-ci a étéentièrement homologué ;∗ Aucune disposition particulière n’est prévue pour les médicaments pour lesquels la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’AMM aété refusée ;∗ Aucune disposition particulière n’est prévue pour les médicaments retirés du marché ;∗ Les informations sur les médicaments <strong>de</strong>vant être exportés ne sont pas en conformité avec cellesautorisées sur le marché national ;∗ Il n’existe aucune exigence juridique quant à la langue dans laquelle l’étiquetage doit être réalisé ;∗ Les contrôles existants ne sont pas appliqués.Le document montre la situation confuse <strong>de</strong>s règles sur l’exportation et l’information <strong>de</strong>s médicamentsfabriqués par les laboratoires européens. En mettant en évi<strong>de</strong>nce ces lacunes, les auteurs espèrent faciliter ledéveloppement d’une prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong> nouvelles mesures pour améliorer laqualité <strong>de</strong> l’information sur les prducteurs européens. Les auteurs invitent l’ensemble <strong>de</strong>s pays européens àsuivre les inovations mises en place par certains pays membres <strong>de</strong> l’U.E. ; ceci dans l’intérêt <strong>de</strong>s populationsmais également <strong>de</strong>s fabricants européens.Dans les pays en développement étudiés la situation sur le plan <strong>de</strong> la réglementation pharmaceutique tend às’améliorer. C’est ainsi, qu’à l’exception d’un seul, tous les pays ont mis en place <strong>de</strong>s outils législatifs et <strong>de</strong>sstructures répondant à la volonté <strong>de</strong> maîtriser leur marché pharmaceutique. Tous les médicaments, produitslocalement ou importés, doivent être enregistrés par les autorités compétentes, à l’exception notable, dansplusieurs pays, <strong>de</strong>s médicaments provenant <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> internationale.Cependant si la volonté d’assurer un contrôle <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s médicaments mis sur leur marché, y comprisles produits pharmaceutiques importés, se manifeste à travers les textes <strong>de</strong> loi adoptés, la création <strong>de</strong>laboratoires <strong>de</strong> contrôle et parfois d’un corps d’inspection, les réalités quotidiennes, les difficultésfinancières, en particulier pour les pays africains, ren<strong>de</strong>nt ces initiatives encore partiellement inefficaces.Le Système <strong>de</strong> Certification <strong>de</strong> l’OMS reste peu ou mal utilisé, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> certains appels d’offresinternationaux. C’est une preuve <strong>de</strong> l’enregistrement dans le pays d’origine qui est <strong>de</strong>mandée.Il est faitmention <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>s certificats ; certificats qui ne correspon<strong>de</strong>nt pas toujours ni à ceux émispar les pays exportateurs, ni à ceux recommandés par l’OMS.62


Il apparaît indispensable aux auteurs que les PED prennent l’initiative et la décision d’harmoniser, autour dumodèle proposé par l’OMS, la nature <strong>de</strong>s certificats <strong>de</strong>mandés (Certificat <strong>de</strong> produit pharmaceutique,Déclaration concernant le statut d’AMM et Certificat <strong>de</strong> lot). Un tel regroupement <strong>de</strong>s PED leur permettraitd’obtenir <strong>de</strong>s pays exportateurs les certificats clairs et reconnus dont ils ont besoin pour avoir un minimum<strong>de</strong> garantie <strong>de</strong> la qualité <strong>de</strong>s produits importés.Les auteurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt instamment à l’Union européenne <strong>de</strong> mettre en place les conditions permettantuniquement l’exportation à partir <strong>de</strong>s états membres <strong>de</strong> produits sûrs et efficaces. Ils soulignent l’importance<strong>de</strong> l’application stricte et totale du système <strong>de</strong> certification <strong>de</strong> l’OMS. Des suggestions sont données auxautorités sanitaires <strong>de</strong>s pays en développement et <strong>de</strong>s pays européens.--------------------------------------------------------------------63

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