12.07.2015 Views

La vallée se met au vert LES MÉTIERS DU SIVOA

La vallée se met au vert LES MÉTIERS DU SIVOA

La vallée se met au vert LES MÉTIERS DU SIVOA

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

EnjeuxPriorité <strong>au</strong>x bonsbranchements ! ~p. 6En actionUn vasteprogramme deréfection ~ p. 10TribuneEntretien avecJean-BernardMontalescot ~ p. 12L’Orge aval, une <strong>vallée</strong>, une rivière, un syndicatwww.sivoa.frN° 66 | JUILLET 2006<strong>LES</strong> <strong>MÉTIERS</strong> <strong>DU</strong> <strong>SIVOA</strong><strong>La</strong> <strong>vallée</strong><strong>se</strong> <strong>met</strong> <strong>au</strong> <strong>vert</strong>Z8666_<strong>SIVOA</strong>_12P_Fil-Orge.indd 1 16/06/06 17:31:33


’L’Orge à Athis-Mons.Le magazineAu fil de l’Orgefait pe<strong>au</strong> neuveSOMMAIREAu fil de l’e<strong>au</strong> 3Audits croisésLes bons gestesEn direct 4Vallée de l’Orge aval : Airedépartementale de natureEnjeux 6Priorité <strong>au</strong>x bonsbranchements !Les métiersdu Sivoa 8<strong>La</strong> <strong>vallée</strong> de l’Orge<strong>se</strong> <strong>met</strong> <strong>au</strong> <strong>vert</strong>En action 10Un vaste programmede réfectionTribune 12Jean-Bernard MontalescotAu fil de l’Orgechange deformule. Il« grandit »de quelquescentimètres et pré<strong>se</strong>nteune évolution graphiqueplus dynamique.Ses 12 pages<strong>se</strong> structurent <strong>au</strong>tourde six rubriques.• AU FIL DE L’EAU : une page conçue comme unespacepédagogique qui <strong>met</strong> en avant les bonnespratiques, un agenda, mais <strong>au</strong>ssi les initiatives etles engagements des communes et commun<strong>au</strong>tésd’agglomération.• EN DIRECT : une rubrique dédiée à l’actualitédu Syndicat, des communes et des commun<strong>au</strong>tésadhérentes, voire des partenaires du monde del’e<strong>au</strong>.• ENJEUX : deux pages dont l’ambition estde pré<strong>se</strong>nter les projets stratégiques du Syndicat,avec un éclairage extérieur politique ou technique.• <strong>MÉTIERS</strong> : un espace <strong>met</strong>tant en avant l’experti<strong>se</strong>humaine et technologique.• EN ACTION : une rubrique pour faire le pointsur des trav<strong>au</strong>x, un chantier en cours.• TRIBUNE : une page qui ouvre <strong>se</strong>s colonnesà un intervenant extérieur, élu, partenaire, acteurde l’environnement...Ce numéro <strong>met</strong> en valeur la reconnaissance denotre <strong>vallée</strong> comme « Aire départementale denature ». Il revient sur les décisions importantes duComité syndical du 15 décembre 2005, sous oublierd’évoquer les trav<strong>au</strong>x.Je vous lais<strong>se</strong> découvrir ce nouve<strong>au</strong> Fil de l’Orge.Bonne lecture à tous !Jean-Loup ENGLANDERPrésident du Syndicat de la <strong>vallée</strong> de l’Orge aval,con<strong>se</strong>iller général de l’Essonne.Au fil de l’OrgeDirecteur de la publication : Jean-Loup Englander.Rédactrice en chef: Pascale Simonin. Comitéde rédaction: Anne Rieth, Béatrice Prat, PascaleSimonin.Crédits photo: Sivoa, Cascade <strong>au</strong>diovisuel.Illustrations: Sophie Charron (p.2-p.11), SandrineFellay (p.3), Mélanie Le Moign (p.7).Conception et réalisation: Responsableéditoriale: Éliane Leroy-Pasquinelli. Rédaction: Flored’Arfeuille, Pascale Simonin. Directeur artistique:Nikol<strong>au</strong>s Roche Kres<strong>se</strong>. Maquettiste: Djélina Gadjigo.Impression : Cloitre. Juillet 2006.Imprimé sur papier recyclé.ISSN: 0298-8658.Commission paritaire:en cours.Audits croisésavec la mairiede ParisEn 2000, le Syndicat a été l’une des premières collectivitéscertifiées ISO 14001 pour l’en<strong>se</strong>mble de son activité.Depuis, d’<strong>au</strong>tres collectivités <strong>se</strong> sont engagées dans cettedémarche d’amélioration des performances environnementales.Un ré<strong>se</strong><strong>au</strong> inter-collectivités certifiées ISO 14001s’est ainsi créé.Dans ce cadre, deux <strong>au</strong>ditrices de la mairie de Paris (directiondes Parcs et jardins) sont intervenues en janvieret juillet 2005 pour <strong>au</strong>diter les activités du Syndicat.Réciproquement, deux agents du Syndicat ont <strong>au</strong>ditéles activités certifiées du périmètre du Bois de Boulogne.Ces <strong>au</strong>dits croisés ont plusieurs objectifs :- apporter un regard extérieur neutre sur le systèmede management environnemental en place et ouvrirdes pistes d’amélioration ;- entretenir les échanges et les relations de coopérationentre collectivités certifiées.Contaminationphytosanitairede la rivière OrgeSous l’impulsion de la direction régionale de l’Environnement,un ré<strong>se</strong><strong>au</strong> de suivi de la contamination des e<strong>au</strong>x de surface parles produits phytosanitaires s’est organisé. Ce ré<strong>se</strong><strong>au</strong> bénéficiede 100 stations de mesures, dont quatre sur l’Orge, une surla Rémarde, une sur la Sallemouille et deux sur l’Yvette. Quatrecampagnes de prélèvements sont menées chaque année,les principales molécules recherchées étant les herbicides,les fongicides et les in<strong>se</strong>cticides.Pour la période 2004-2005, les résultats ont montré que leglyphosate (désherbant) et l’atrazine (effet rémanent, car cettemolécule est interdite depuis 2003) sont les substances lesplus quantifiées.<strong>La</strong> rivière Orge et <strong>se</strong>s affluents sont donc clairementcontaminés par le glyphosate et son produit de dégradation,l’ampa, sachant que c’est le produit le plus utilisé,tant par les particuliers que les collectivités ou les agriculteurs.De même, on note un pic de contamination en <strong>se</strong>ptembre2004 sur l’en<strong>se</strong>mble du ré<strong>se</strong><strong>au</strong> de surveillance, et en mai 2005pour les trois stations de mesures les plus en aval :Saint-Germain-les-Arpajon, Savigny-sur-Orge et Athis-Mons.Les bonsgestesJardinez propreLorsque les pesticides <strong>se</strong> retrouvent dans la rivière, ilsdeviennent une source de pollution importante pour l’e<strong>au</strong>et les poissons.Ils peuvent également être pré<strong>se</strong>nts dans l’e<strong>au</strong> potable.• LE MAUVAIS RÉFLEXE : rincer les emballagesde ces produits dans le jardin.• <strong>LES</strong> BONS RÉFLEXES : respectez le dosage, et rédui<strong>se</strong>zla surface et la fréquence du traitement phytosanitairede vos plantes.Consommez citoyen• Réparez les robinets ou chas<strong>se</strong>s d’e<strong>au</strong> qui fuient.• Économi<strong>se</strong>z l’e<strong>au</strong> en période de sécheres<strong>se</strong> en réduisantle lavage des voitures et l’arrosage.• Arrêtez l’e<strong>au</strong> lorsque vous vous bros<strong>se</strong>z les dentsou que vous vous savonnez.• Ne jetez jamais les produits toxiques (peinture, solvant,huile…) dans l’évier, mais apportez-les à la déchetterie.• Utili<strong>se</strong>z la juste do<strong>se</strong> de produits de lavage.• Choisis<strong>se</strong>z une lessive sans phosphates.•Privilégiez la douche (60 litres) plutôt que le bain (120 litres).Le saviez-vous ?• Les besoins vit<strong>au</strong>x quotidiens d’un être humain sontestimés à 40 litres par jour. Un Américain consomme enmoyenne 450 litres d’e<strong>au</strong> par jour, un Européen 200 litre<strong>se</strong>t un Africain 15 litres.• 34 000 personnes meurent chaque jour f<strong>au</strong>te de boireune e<strong>au</strong> saine. L’année 2025 est la date fixée par l’ONUpour assurer l’accès à une e<strong>au</strong> saine partout dans le monde.• L’e<strong>au</strong> de surface (lacs, fleuves, rivières) repré<strong>se</strong>nte 1%de l’e<strong>au</strong> douce dans le monde.• 5 milliards de m 3 d’e<strong>au</strong> sont consommés tous les an<strong>se</strong>n France pour les usages domestiques.Les indicateurs du Syndicat• Gaz à effet de <strong>se</strong>rre : 25% de la flotte du Syndicat fonctionne à carburation GPL/es<strong>se</strong>nce.• Papier: utilisation systématique de papier recyclé et recyclage de l’en<strong>se</strong>mbledu papier jeté.• Déchets : filière spécifique de traitement pour chaque type de déchets.• Énergie: suivi régulier des consommations de gaz, d’électricité et de carburants ;<strong>se</strong>nsibilisation des collaborateurs.2 | AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 | 3Z8666_<strong>SIVOA</strong>_12P_Fil-Orge.indd 2-3 16/06/06 17:34:00


Bassin de Longpont-sur-Orge. Parc de Lormoy.« Aire départementalede nature »Késaco ?Les Airesdépartementales denature, d’unesuperficie minimalede 200 ha, sontdes territoires définisà l’intérieur mêmedes espaces naturels<strong>se</strong>nsibles.Les 250 ha de la <strong>vallée</strong> de l’Orge avalreconnus par le con<strong>se</strong>il généralde l’Essonne « Aire départementalede nature »… une première qui per<strong>met</strong><strong>au</strong> Syndicat de bénéficier d’un financementcomplémentaire. Dans cet en<strong>se</strong>mble,le site de Trévoix (47 ha, dont 26 ha de pland’e<strong>au</strong>) est un superbe milieu naturel. Côtéhydr<strong>au</strong>lique, il protège la ville d’Arpajon et l’avalde la <strong>vallée</strong> de l’Orge des inondations.Neuf mois de trav<strong>au</strong>x (186 000 € subventionnésà 60 % par le département et la région) après concertationavec les communes et les différents usagers dusite (l’association « Nature Essonne » ou la fédération depêche « L’Epinoche ») ont été nécessaires pour concilier lesattentes des différents publics : ornithologues, pêcheurs,amoureux de la nature ou simples promeneurs. Un pariréussi <strong>au</strong> regard des aménagements réalisés, avec notammentla définition d’un périmètre naturel protégé, l’aménagementde zones de détente et points de vue, ainsi quela création de postes de pêche, dont un ponton pour lespersonnes à mobilité réduite.Jean-Loup Englander, président du Syndicat.et Bruno Piriou, vice-président du con<strong>se</strong>il général de l’Essonne.Des espaces naturels à pré<strong>se</strong>rverÀ l’image du site de Trévoix, le Syndicat poursuit sapolitique de pré<strong>se</strong>rvation des espaces naturels <strong>se</strong>nsibles<strong>au</strong>tour de trois critères : riches<strong>se</strong> naturelle, qualité ducadre de vie et fragilité. C’est dans ce cadre que le con<strong>se</strong>ilgénéral a reconnu la <strong>vallée</strong> de l’Orge aval comme « Airedépartementale de nature ». Officialisant ce label, uneconvention a été signée le 12 mai dernier en pré<strong>se</strong>nce deBruno Piriou, vice-président du con<strong>se</strong>il généralde l’Essonne, chargé de l’environnement, lors dela visite in<strong>au</strong>gurale du bassin de Trévoix, qui a réuniune centaine de personnes (élus, responsables associatif<strong>se</strong>t culturels loc<strong>au</strong>x…).Côté chiffres :Coût : 700 000 euros HT.Durée des trav<strong>au</strong>x :6 mois.Financement :- Agence de l’e<strong>au</strong> Seine-Normandie : 40%- Con<strong>se</strong>il général : 20%- Con<strong>se</strong>il régional : 10%- Syndicat de la <strong>vallée</strong>de l’Orge aval : 30%.PesticidesAidons l’e<strong>au</strong> à ne pasperdre la vie !Saint-Michel-sur-OrgeRénovation de l’antenneintercommunaledu Ru de FleuryLes trav<strong>au</strong>x en cours consistent à rénover la canalisation d’e<strong>au</strong>x usées (1,4 km de longueurpour des diamètres de 300 et 400 mm), par l’intérieur, c’est-à-dire sans tranchée, grâce àl’utilisation de techniques de type chemisage ou gainage. Si nécessaire, les branchementsdes riverains raccordés sur ces collecteurs <strong>se</strong>ront également rénovés.Pour en savoir plus : Isabelle Mirandola - Tél. 01 69 12 15 72.Comme dans de nombreu<strong>se</strong>s régions françai<strong>se</strong>s, les produits phytosanitaires(notamment le glyphosate) sont très utilisés dans la <strong>vallée</strong> de l’Orge. Conséquencesdirectes : une pollution progressive de la rivière et une qualité de l’e<strong>au</strong> médiocre.Or, des solutions alternatives existent !En partenariat avec la commune de Viry-Châtillon, le Syndicat a organisé en avril dernierun test grandeur nature sur un site naturel de la <strong>vallée</strong> et en milieu urbain,avec l’aide de trois entrepri<strong>se</strong>s spécialisées dans le désherbage non chimique.Une dizaine de repré<strong>se</strong>ntants des communes étaient pré<strong>se</strong>nts pour comparerl’efficacité de ces nouvelles techniques avec les traitements actuellement pratiqués.Après analy<strong>se</strong> des résultats, un bilan de la campagne <strong>se</strong>ra adressé à l’en<strong>se</strong>mbledes 32 communes.Pour en savoir plus : Mélanie Le Moign - Tél. 01 69 12 15 63Cette convention per<strong>met</strong> <strong>au</strong> Syndicat de renforcer<strong>se</strong>s actions de pré<strong>se</strong>rvation de la qualité des sites,des paysages et milieux naturels. Un schéma pluriannueld’aménagement et de gestion de l’Aire départementalede nature préci<strong>se</strong>ra les interventions envisagéespour la valorisation des écosystèmes, la protectiondes cours d’e<strong>au</strong>, l’ou<strong>vert</strong>ure <strong>au</strong> public de nouvelles pistesde promenade, ou encore l’éducation à l’environnement. •Évolution de la qualité phytosanitaire de <strong>se</strong>ptembre 2002 à août 2005, sur le bassin versant de l’Orge - YvetteParay-Vieille-PosteLe Continfait pe<strong>au</strong>neuveRendre accessible lacanalisation d’e<strong>au</strong>x uséesdu Contin pour per<strong>met</strong>treles opérations de curage,c’est l’objectif de l’étudelancée récemment parle Syndicat sur ce ré<strong>se</strong><strong>au</strong>de 300 mm de diamètre.Sa situation est pour lemoins originale puisqu’ilchemine dans le collecteurd’e<strong>au</strong>x pluviales et nepré<strong>se</strong>nte <strong>au</strong>cun systèmed’ou<strong>vert</strong>ure… Desaménagements sont doncprévus pour remédierà ce manque. Le coûtdes trav<strong>au</strong>x est estiméà 63 450 €, le chantier<strong>se</strong> déroulera sur un mois,<strong>au</strong> cours de l’été.Pour en savoir plus :Alain HumberdotTél. 01 69 12 15 62TélexViry-GrignyUn dépollueurpour les lacs14 m de long, 2,5 m dediamètre, 9 tonnes…,telles sont les dimensionsdu nouve<strong>au</strong> décanteurinstallé par la commun<strong>au</strong>téd’agglomération des <strong>La</strong>csde l’Essonne. Sa mission ?Décanter les e<strong>au</strong>x et lesdébarras<strong>se</strong>r des impuretés(grâce à un systèmede lamelles filtrantes),avant leur rejet dans les lacs.Cité des science<strong>se</strong>t de l’industrieTrophées 20067 avril. Le Syndicat estrécompensé par l’agence del’e<strong>au</strong> Seine-Normandie dansla catégorie « Valorisation,rest<strong>au</strong>ration et entretien desrivières et zones humides ».Il a été primé pour son actionsur les dix dernières année<strong>se</strong>n matière de réhabilitationécologique des milieuxaquatiques, et notamment <strong>se</strong>strav<strong>au</strong>x sur la morphologie descours d’e<strong>au</strong> en <strong>vallée</strong> de l’Orge(renaturation des berges…).Étude AtlasZones inondablesLe Syndicat de la <strong>vallée</strong> del’Orge aval a confié à Hydratec,bure<strong>au</strong> d’études spécialisé enhydr<strong>au</strong>lique et hydrologie, laréalisation d’une cartographiedes zones inondables surson territoire. Cette étudeper<strong>met</strong>tra de combler leslimites du <strong>se</strong>ul documentofficiel, Le plan d’exposition<strong>au</strong> risque : basé sur la cruede 1978, ce dernier n’intègrepas la Sallemouille, une rivièrepourtant <strong>se</strong>nsible à l’échellede notre territoire, et nepré<strong>se</strong>nte un indicateur quepour un retour de crue denive<strong>au</strong> « 15-20 ans ». BaptiséeAtlas des zones inondables,cette cartographie verra le jourmi-2007 et répertoriera leslimites de la crue centennale(retour tous les 100 ans).Pour en savoir plus : FrancisFoussard - Tél. 01 69 12 15 70.4 | AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 | 5Z8666_<strong>SIVOA</strong>_12P_Fil-Orge.indd 4-5 16/06/06 17:34:15


Bassin du Petit Paris.Anne RIETH,directrice générale du Syndicat.Priorité <strong>au</strong>x bons branchements !Déterminé à combattre la pollution de la rivière par les e<strong>au</strong>x usées (1) ,le Syndicat lance un programme d’actions ambitieux. L’enjeu consisteà <strong>met</strong>tre en conformité, d’ici six ans, les branchements d’assainis<strong>se</strong>mentde tous les bâtiments publics de la <strong>vallée</strong> de l’Orge aval.L’ennemi principal de l’Orge porte un nom : les e<strong>au</strong>xusées. Protéger la rivière contre les effets nocifs decette pollution est <strong>au</strong>jourd’hui l’objectif prioritairedu Syndicat. «Les études régulières du Syndicatsur la qualité de l’e<strong>au</strong> confirment que le volume de<strong>se</strong><strong>au</strong>x usées dans la rivière n’a pas diminué depuis dix ans»,commente Anne Rieth, directrice générale du Syndicat.<strong>La</strong> pré<strong>se</strong>nce excessive d’un polluant chimique, l’ion ammonium(0,5 mg/l), révèle l’ampleur du problème : «Dans unerivière en bonne santé, ce t<strong>au</strong>x est cinq fois plus faible». Lesresponsables de cette situation sont clairement identifiés :les erreurs de branchements d’assainis<strong>se</strong>ment <strong>au</strong> ré<strong>se</strong><strong>au</strong>séparatif (e<strong>au</strong>x usées, e<strong>au</strong>x pluviales (2) ). Dans la <strong>vallée</strong> del’Orge aval, un branchement sur deux en moyenne est nonconforme : les e<strong>au</strong>x usées sont reliées <strong>au</strong>x collecteurs d’e<strong>au</strong>xpluviales, ou inver<strong>se</strong>ment. C’est pourquoi des e<strong>au</strong>x usées <strong>se</strong>déver<strong>se</strong>nt dans la rivière. «Tous les <strong>au</strong>tres efforts en matièred’assainis<strong>se</strong>ment sont inutiles si les branchements ne sontpas correctement raccordés», souligne Anne Rieth.L’EXEMPLE DES MAIRESDéterminé à renver<strong>se</strong>r cette tendance, le Comité syndical du15 décembre 2005 a défini lors du vote du budget 2006, unprogramme d’actions ambitieux s’étalant sur six ans (2006-2012). Objectif : <strong>met</strong>tre en conformité les branchementsd’assainis<strong>se</strong>ment des 3652 bâtiments publics gérés parBon à savoir(1) E<strong>au</strong> potable rejetée après utilisation à des finsdomestiques ou <strong>au</strong>tres.(2) E<strong>au</strong>x issues du ruis<strong>se</strong>llement des toitures, terras<strong>se</strong>s,parkings, ch<strong>au</strong>ssées et trottoirs, suite <strong>au</strong>x précipitationsnaturelles.les 32 communes de la <strong>vallée</strong> de l’Orge aval. L’ampleur dece programme justifie l’<strong>au</strong>gmentation, à h<strong>au</strong>teur de 23%,de la redevance syndicale d’assainis<strong>se</strong>ment. «Le but estque les communes ne débour<strong>se</strong>nt rien», préci<strong>se</strong> Anne Rieth.<strong>La</strong> recherche d’efficacité a conduit le Syndicat à prendred’abord en charge la rénovation des équipements publics.«S’attaquer <strong>au</strong>x habitations des particuliers est pluscompliqué ; obliger un riverain à <strong>se</strong> <strong>met</strong>tre en conformitéest à la fois lourd et long», poursuit la directrice généraledu Sivoa. Les interlocuteurs du <strong>se</strong>rvice public sont enrevanche connus et reconnus: «L’action des maires <strong>se</strong>rvirad’exemple. En tant que relais d’opinion, ils pourront ensuites’appuyer sur leur propre expérience pour <strong>se</strong>nsibili<strong>se</strong>rles administrés.»UN RÔLE DE CONSEIL<strong>La</strong> mi<strong>se</strong> en conformité des branchements d’assainis<strong>se</strong>mentpas<strong>se</strong> par de nombreu<strong>se</strong>s étapes : contrôle desbranchements, demandes de subventions, rédaction descahiers des charges, suivi des trav<strong>au</strong>x, négociation descontrats… Soucieux d’assister les communes dans toutesces démarches, le Syndicat de la <strong>vallée</strong> de l’Orge avalrenforce son rôle de con<strong>se</strong>il. Dès la rentrée de <strong>se</strong>ptembre,trois ingénieurs de territoire <strong>se</strong>ront ainsi recrutés pour<strong>met</strong>tre leur experti<strong>se</strong> pointue <strong>au</strong> <strong>se</strong>rvice des communes :«À la fois techniciens et communicants, ces ingénieurs<strong>se</strong>rviront de relais. Leur pré<strong>se</strong>nce confortera les liens deproximité entre le Syndicat et les <strong>se</strong>rvices municip<strong>au</strong>x».Bon branchementCOMMUNICATION ET FORMATIONAu-delà du con<strong>se</strong>il, le Syndicat renforce sa politique decommunication : les communes <strong>se</strong>ront encouragées à faireécho de leurs initiatives en matière de raccordement dansles supports du Syndicat. Parallèlement, une plaquetteà destination du grand public <strong>se</strong>ra éditée en 2007. <strong>La</strong>formation constitue également l’un des volets importantsdu programme : le Syndicat propo<strong>se</strong>ra dès l’<strong>au</strong>tomne desmodules destinés <strong>au</strong>x techniciens des <strong>se</strong>rvices techniquesmunicip<strong>au</strong>x ; tous les acteurs mobilisés partageront ainsiles mêmes références techniques.UN ENJEU DÉTERMINANTL’application de ce programme marque une étape importante.«C’est <strong>au</strong>ssi déterminant que la création descollecteurs de transport des e<strong>au</strong>x usées et du raccordementà la station d’épuration de Valenton, qui ont permisla survie de la rivière dans les années 1980», conclutAnne Rieth. <strong>La</strong> forte motivation des élus, majoritairementconscients de l’intérêt d’une telle démarche, présage dubon déroulement de ce programme. Et après ? Une foisce programme achevé, le Syndicat prévoit de s’attaquerà la mi<strong>se</strong> en conformité des immeubles collectifs, puis àcelle des habitations individuelles. L’ampleur de ce projetnécessite une mobilisation tous azimuts. De sa réussitedépend l’avenir de l’Orge. •E<strong>au</strong>x uséesLongpont, citée en exempleÀ Longpont-sur-Orge (6000habitants), dans l’Essonne,85 % des branchementsd’assainis<strong>se</strong>ment deshabitations privées sontconformes. <strong>La</strong> politiquevolontariste menée parla commune depuis 1991– date du premier Schémadirecteur – explique ce scoreélevé. Plus de 160 contrôlessont effectués chaque annéedepuis 15 ans : «Les élusmunicip<strong>au</strong>x ont été les premiersà s’y sou<strong>met</strong>tre pour donnerl’exemple», préci<strong>se</strong> PatrickGonzales, directeur des <strong>se</strong>rvicestechniques de la ville. Le succèsde ce dispositif repo<strong>se</strong> égalementsur une communicationoffensive (affichage, publicationsmunicipales). Et d’ici à 2008,toutes les habitations privées<strong>se</strong>ront contrôlées.Côté chiffres>En 2006, le budget du Syndicat pour les programmescommun<strong>au</strong>x et commun<strong>au</strong>taires des branchementsd’assainis<strong>se</strong>ment des bâtiments publics s’élève à 718000€ ; cettesomme est dédiée prioritairement <strong>au</strong>x trav<strong>au</strong>x de contrôle et demi<strong>se</strong> en conformité. Par ailleurs, le Syndicat consacre 186000€à la création de quatre nouve<strong>au</strong>x postes (dont trois ingénieursde territoire) et 17500€ <strong>au</strong>x actions de communication.E<strong>au</strong>x pluvialesM<strong>au</strong>vais branchement6 | AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 | 7Z8666_<strong>SIVOA</strong>_12P_Fil-Orge.indd 6-7 16/06/06 17:34:24


Le f<strong>au</strong>cardage.<strong>La</strong> <strong>vallée</strong> de l’Orge aval <strong>se</strong> <strong>met</strong> <strong>au</strong> <strong>vert</strong>D’Arpajon à Athis-Mons, le Syndicat entretient et valori<strong>se</strong>250 ha d’espaces naturels. Ses objectifs sont clairs :protéger les zones humides (1) , pré<strong>se</strong>rver les écosystèmes (2)et aménager des espaces de détente pour le public.Hélène ANQUETIL,responsable d’exploitation<strong>au</strong> Syndicat de la <strong>vallée</strong>de l’Orge aval.Responsable d’exploitation <strong>au</strong> Syndicat de la <strong>vallée</strong> del’Orge aval, titulaire d’un DESS en sciences de l’écologie,Hélène Anquetil encadre une équipe de 30 agentsde terrain : gardes-rivière, élagueurs, f<strong>au</strong>cardeurs,agents chargés de l’entretien des espaces naturel<strong>se</strong>t agents de maintenance des ouvrages hydr<strong>au</strong>liques.<strong>LES</strong> GARS DE LA VALLÉELe <strong>se</strong>rvice exploitation entretient la <strong>vallée</strong> <strong>au</strong> quotidien,pré<strong>se</strong>rve la be<strong>au</strong>té des sites et assure le bon fonctionnementdes vannes et clapets qui per<strong>met</strong>tent de réguler le débit dela rivière. «Ma fonction consiste à orchestrer l’en<strong>se</strong>mble dutravail dans la <strong>vallée</strong> et à planifier les activités des équipes enfonction des besoins. Il f<strong>au</strong>t également savoir faire face <strong>au</strong>ximprévus», explique Hélène Anquetil. En effet, pollution de larivière, conflits d’usage sur les sites, dépôt s<strong>au</strong>vage de déchets,vandalisme, embâcles sur la rivière ou plaintes de riverains…,tel est le quotidien des «gars de la <strong>vallée</strong>», véritables angesgardiens de ce patrimoine essonnien qui vient d’être reconnu«Aire départementale de nature» (voir p. 4).L’ENTRETIEN ÉCOLOGIQUEEntretien des cours d’e<strong>au</strong>, réhabilitation des berges,re-création de méandres, plans de tontes…, ces technique<strong>se</strong>t trav<strong>au</strong>x obéis<strong>se</strong>nt à des règles fixées par la Charted’entretien des milieux humides, qui conjugue pré<strong>se</strong>rvationdes écosystèmes et maintien des activités et usage<strong>se</strong>xistants des différents sites. «Nous pratiquons unegestion différenciée des espaces naturels, avec des objectifsprécis pour chacun d’eux, comme favori<strong>se</strong>r la biodiversité,aménager le paysage, ou encore faciliter l’accessibilité dessites <strong>au</strong> public», commente Hélène Anquetil. Plusieurstypes d’interventions sont ainsi menés par l’équipeexploitation du Syndicat. Revue de détail.LE FAUCARDAGE, UNE COUPE D’ÉTÉBarque à fond plat muni d’une cisaille à l’avant, le bate<strong>au</strong>f<strong>au</strong>card est utilisé pour couper les plantes aquatiques quigênent le bon écoulement de l’Orge. Le f<strong>au</strong>cardage estréalisé <strong>au</strong> milieu du cours d’e<strong>au</strong> (et non pas sur toute lalargeur de la rivière). Les herbiers laissés près des berges<strong>se</strong>rvent de zone de reproduction ou de repos pour la f<strong>au</strong>neaquatique (poissons, libellules…) et protègent de l’érosion.L’ÉLAGAGE, POUR PÉRENNISER LE PATRIMOINE BOISÉDes élagueurs entretiennent un boi<strong>se</strong>ment de 40 000arbres. Coupes sanitaires ou d’entretien, des interventionssont réalisées tout <strong>au</strong> long de l’année sur les arbresmalades. Des tailles de branches jugées dangereu<strong>se</strong>s pourles promeneurs sont pratiquées le long des 40 km de pistesde promenade.OBJECTIF ZÉRO DÉCHETQuatre patrouilleurs sillonnent l’en<strong>se</strong>mble des sites. Auprogramme : le ramassage de plus de 200 poubelles(40 tonnes de déchets chaque année) et l’entretienrégulier du mobilier (barrières, signalétique, bancs, tablesde pique-nique…). Les berges et la rivière sont égalementinspectées et nettoyées des plastiques, papiers et branchesqui flottent. •Je me dois d’être polyvalentÀ 41 ans, depuis neuf ans <strong>au</strong> Syndicatde la <strong>vallée</strong> de l’Orge aval, Bruno Lequet,agent du <strong>se</strong>rvice rivière, est passionnépar son métier. « Ma mission est des<strong>au</strong>vegarder la <strong>vallée</strong>, en tant qu’espacenaturel ! » Véritable profession…de foi, Bruno Lequet s’occupeprincipalement de la tonte, parfoisdu f<strong>au</strong>cardage, et bien sûr de la po<strong>se</strong>et de l’entretien des pas<strong>se</strong>relles,des panne<strong>au</strong>x d’informations,des garde-corps ou encoredu mobilier pour pique-nique.À l’approche de l’été, les espacesPré<strong>se</strong>rver l’écosystèmeen favorisant la biodiversitéLe Syndicat reconstruit les conditions physiquesd’un fond de <strong>vallée</strong> en supprimant le béton des rivesdes cours d’e<strong>au</strong>, ou en recréant des méandres. Enpartenariat avec les communes, il rest<strong>au</strong>re égalementles capacités chimiques du milieu : réductions desapports d’e<strong>au</strong>x usées, des pesticides et des polluant<strong>se</strong>n améliorant la gestion de l’assainis<strong>se</strong>ment. Enfin,en adoptant des modes d’entretien « doux » etadaptés <strong>au</strong>x objectifs visés (accueil du public, gestionhydr<strong>au</strong>lique du cours d’e<strong>au</strong>, rest<strong>au</strong>ration d’habitats plusfragiles), le Syndicat privilégie une hétérogénéité deshabitats favorisant la diversité de la f<strong>au</strong>ne et de la flore.Bon à savoir(1) En<strong>se</strong>mble des milieux aquatiques ou de marécages.(2) Un écosystème est l’en<strong>se</strong>mble formé par unecommun<strong>au</strong>té d’êtres vivants et son environnementphysique, chimique et climatique (le biotope).<strong>vert</strong>s retrouvent une nouvelle jeunes<strong>se</strong> :les aires de jeux et les bords de pistes depromenade sont f<strong>au</strong>chés régulièrementpour le confort des usagers.En revanche, les berges de la rivièreet les lisières de bois ne sont pasf<strong>au</strong>chées, car ces endroits constituentun habitat précieux pour la f<strong>au</strong>neet la flore : « Nous pratiquons desméthodes douces, la tonte sélectiveou raisonnée, explique Bruno. Certainesprairies sont tondues une fois par anpour lais<strong>se</strong>r les plantes <strong>se</strong> reproduire,et les déchets de tonte sont compostés. »Bruno LEQUET, agent du <strong>se</strong>rvice rivière.L’élagage.8 | AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 | 9Z8666_<strong>SIVOA</strong>_12P_Fil-Orge.indd 8-9 16/06/06 17:34:39


Station de relèvement et anti-crues de Valenton à Athis-Mons. Avant et pendant les trav<strong>au</strong>x.Un vaste programme de réfectionLes stations de relèvement et les stations anti-crues de la <strong>vallée</strong>de l’Orge aval bénéficient cette année d’importants trav<strong>au</strong>x.<strong>La</strong> mi<strong>se</strong> <strong>au</strong>x normes d’hygiène et de sécurité est l’une des prioritésde ces chantiers.Alain HUMBERDOT,chef du <strong>se</strong>rvice maîtri<strong>se</strong>d’œuvre trav<strong>au</strong>x du Sivoa.Le Syndicat assure la maintenance et l’exploitationde 22 stations de relèvement et de 3stations anti-crues, chaînons es<strong>se</strong>ntiels du ré<strong>se</strong><strong>au</strong>d’assainis<strong>se</strong>ment. <strong>La</strong> plupart des installationsdatant des années 1960 et 1970, un état deslieux exh<strong>au</strong>stif s’avérait nécessaire. À la demande duSyndicat, un diagnostic a été réalisé en 2000 par un cabinetd’études extérieur. Ce dernier a mis en évidence la vétustédu matériel, due es<strong>se</strong>ntiellement <strong>au</strong>x effets corrosifs du H2S(hydrogène sulfuré, une molécule qui, à h<strong>au</strong>tes do<strong>se</strong>s, estmortelle). « Durant des décennies, pour prévenir les odeurs,les collecteurs ont été confinés, en rendant par exempleles trappes d’accès étanches, explique Alain Humberdot,chef du <strong>se</strong>rvice maîtri<strong>se</strong> d’œuvre trav<strong>au</strong>x du Syndicat. Leconfinement des e<strong>au</strong>x usées dans cet environnement ferméa provoqué pour partie une concentration de ce gaz, à lafois corrosif pour les matéri<strong>au</strong>x et nocif pour l’homme. »<strong>La</strong> non-conformité des équipements en matière d’hygièneet de sécurité a également été pointée.UN CALENDRIER EN TROIS TEMPSLes conclusions de cette étude ont abouti <strong>au</strong> lancement,dès 2003, d’un programme de trav<strong>au</strong>x de réfection de15 stations de relèvement et de 3 stations anti-crues.« Ces trav<strong>au</strong>x s’articulent principalement <strong>au</strong>tour de 3axes : la rénovation des matéri<strong>au</strong>x, le respect des normesd’hygiène et de sécurité et l’amélioration hydr<strong>au</strong>lique despompes », résume Alain Humberdot. Le coût total destrav<strong>au</strong>x étalés sur 3 ans devrait atteindre globalement840 000 euros : « C’est un investis<strong>se</strong>ment lourd maisindispensable, entièrement pris en charge par leSyndicat ». <strong>La</strong> première tranche (2002-2003) a permisla rénovation de 6 stations : Camélinat (Viry-Châtillon),Leuville, Savigny, Plessis-Pâté (2 stations) et Pré-Saint-Martin (Savigny-sur-Orge). <strong>La</strong> deuxième tranche(2005-2006) est consacrée <strong>au</strong>x 2 stations anti-cruesd’Athis-Mons. <strong>La</strong> troisième (prévue en 2007) concernera10 stations : H<strong>au</strong>te-Borne à Viry-Châtillon ; 18 avrilà Athis-Mons ; la station anti-crues d’Achères égalementà Athis ; Monge, Corot et Joie de créer à Savigny ; ainsique les quatre stations de Paray-Vieille-Poste.100 % INOXUne importante partie des trav<strong>au</strong>x consiste à remplacer ouà rénover les éléments clés des stations : trappes d’accès(hommes et matériels), vannes, échelles et caillebotis(plancher ajouré). En acier ou en aluminium, ces différentespièces ont mal supporté, <strong>au</strong> fil des années, l’agression del’hydrogène sulfuré. «Les effets de ce gaz sont parfoisspectaculaires, même le béton peut être réduit en miettes !commente Alain Humberdot. Certaines vannes, en aval duré<strong>se</strong><strong>au</strong>, ont été entièrement détruites.» Pour prévenir cesattaques, il a été décidé de remplacer systématiquementl’acier et l’aluminium par un matéri<strong>au</strong> h<strong>au</strong>tementperformant, l’inox 316. «Cet inox bénéficie d’une duréede vie très longue et facilite <strong>au</strong>ssi considérablement lestrav<strong>au</strong>x d’entretien.»Le rôle des vannes…Jean-P<strong>au</strong>l Curatolo, en charge desstations et ré<strong>se</strong><strong>au</strong>x.« Le rôle desvannes estde bloquer leflux des e<strong>au</strong>xpluviales etusées danscertaines partiesde la station,résume Jean-P<strong>au</strong>l Curatolo,en charge desstations etré<strong>se</strong><strong>au</strong>x <strong>au</strong>Syndicat. Unefois l’écoulement neutralisé, les opérations d’entretienet de sécurité peuvent être effectuées. » Dans lesstations anti-crues où elles sont nombreu<strong>se</strong>s, lesvannes <strong>se</strong>rvent notamment à maîtri<strong>se</strong>r le flux encas de crue : « On isole des e<strong>au</strong>x certaines partiesde la station pour en alimenter d’<strong>au</strong>tres ; les risquesd’inondation sont ainsi réduits. »DES DIAGNOSTICS RÉGULIERS<strong>La</strong> rénovation des stations anti-crues d’Athis-Mons(Valenton et P7) est en cours d’achèvement. Situés <strong>au</strong>xconfluents de l’Orge et de la Seine, ces deux équipementsne fonctionnent qu’exceptionnellement. Ils sont néanmoinsindispensables, leur rôle étant d’isoler le ré<strong>se</strong><strong>au</strong> en cas decrue éventuelle de la Seine : si le fleuve déborde (les dernièresinondations remontent à 1982, 1988 et 1999), un systèmede pompes per<strong>met</strong> d’éviter le débordement des collecteursd’e<strong>au</strong>x usées de la <strong>vallée</strong> de l’Orge aval. « Ces stationsdoivent être fiables et prêtes à fonctionner à tout moment,renchérit Alain Humberdot. <strong>La</strong> sécurité a été renforcée, et lami<strong>se</strong> en place de dispositifs anti-chute per<strong>met</strong> <strong>au</strong>jourd’huid’accéder sans danger <strong>au</strong>x installations.»Après la troisième tranche de trav<strong>au</strong>x qui clôturera ceprogramme d’envergure, toutes les installations <strong>se</strong>rontsoumi<strong>se</strong>s à des diagnostics réguliers. L’anticipationdes dysfonctionnements est un facteur déterminant,comme le souligne Alain Humberdot : «<strong>La</strong> mi<strong>se</strong> en œuvred’une gestion patrimoniale de ces équipements devientune priorité». •… et desstationsde relèvementLes collecteurs utili<strong>se</strong>ntgénéralement une pentenaturelle pour favori<strong>se</strong>rle flux des e<strong>au</strong>x usées etpluviales. Mais le reliefs’oppo<strong>se</strong> parfoisà leur écoulement. Dansce cas, les collecteurssont enterrés plusprofondément. Le rôledes stations consistealors à relever les e<strong>au</strong>x– grâce à un systèmede vannes et pompes –afin qu’elles poursuiventleur acheminement.10 | AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 AU FIL DE L’ORGE ~ N° 66 ~ JUILLET 2006 | 11Z8666_<strong>SIVOA</strong>_12P_Fil-Orge.indd 10-11 16/06/06 17:34:49


Dans le cadre de sa compétence « e<strong>au</strong> et assainis<strong>se</strong>ment », la commun<strong>au</strong>té d’agglomérationdu Val d’Orge poursuit une politique volontariste <strong>au</strong> <strong>se</strong>rvice de la modernisation du ré<strong>se</strong><strong>au</strong>d’assainis<strong>se</strong>ment et entreprend d’importants trav<strong>au</strong>x dans les communes adhérentes. Le pointavec Jean-Bernard Montalescot, vice-président E<strong>au</strong> et Assainis<strong>se</strong>ment du Val d’Orge.Un raccordementsur deux estnon conforme !Jean-Bernard MONTA<strong>LES</strong>COT,vice-président e<strong>au</strong> et assainis<strong>se</strong>ment du Val d’Orge.«Je crois davantage<strong>au</strong>x opérationsd’information quiimpliquent les habitants(publications, réunionspubliques, expositions…),qu’en la répressionou la taxation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong>assainis<strong>se</strong>ment»Quels sont les objectifs de la commun<strong>au</strong>té d’agglomérationdu Val d’Orge en matière d’assainis<strong>se</strong>ment ?J.-B. Montalescot : Réduire la pollution des milieuxnaturels, limiter les risques d’inondation, améliorerl’efficience du <strong>se</strong>rvice sans oublier d’informer de façonpédagogique les habitants, tels sont les objectifs que nousnous sommes fixés, en totale cohérence avec la politiquedu Sivoa. Gérer les problèmes d’e<strong>au</strong> et d’assainis<strong>se</strong>ment,en agglomération, per<strong>met</strong> de prendre en compte ladimension « bassin versant (1) ». Nos objectifs, à cettenouvelle échelle, sont donc déclinés en projets dontla cohérence d’actions et de moyens concourt à unemeilleure efficacité.Quels sont vos axes prioritaires de travail ?J.-B. M. : <strong>La</strong> mi<strong>se</strong> en conformité des installations d’évacuationdes e<strong>au</strong>x reste la priorité pour l’agglomération. Il s’agit eneffet d’optimi<strong>se</strong>r la séparation des ré<strong>se</strong><strong>au</strong>x d’e<strong>au</strong>x usée<strong>se</strong>t d’e<strong>au</strong>x pluviales, tant pour les particuliers que pour lesindustriels et les <strong>se</strong>rvices publics, grâce à la réalisationd’enquêtes de conformité. Le volet pédagogique est es<strong>se</strong>ntieldans notre démarche, de même que l’accompagnementtechnique et financier.Quelle est donc votre démarche ?J.-B. M. : J’ai interpellé les élus des neuf communes pourles inciter à la mi<strong>se</strong> en conformité des branchementsd’assainis<strong>se</strong>ment des bâtiments publics. Plus de 3000bâtiments ont ainsi été diagnostiqués et chaque maire areçu un état des lieux de la situation de sa ville avec unplan des actions correctives à <strong>met</strong>tre en place. <strong>La</strong> mi<strong>se</strong> enconformité des bâtiments publics per<strong>met</strong>tra d’en montrerl’exemplarité, point de départ es<strong>se</strong>ntiel à une bonneimplication des habitants.Des actions ont déjà été menées par l’agglomération<strong>au</strong>près des habitants par l’intermédiaire de campagned’informations : elle proposait de réali<strong>se</strong>r sous forme dequestionnaires un <strong>au</strong>to-diagnostic de son propre ré<strong>se</strong><strong>au</strong>,et incitait ensuite, <strong>au</strong> regard du résultat, à contacter les<strong>se</strong>rvices spécialisés de l’agglomération. Prochaine étape :obtenir que la législation applicable lors des ventes de biensrende obligatoire la mi<strong>se</strong> en conformité des raccordements<strong>au</strong>x ré<strong>se</strong><strong>au</strong>x ; d’où l’importance de travailler en concertationavec les notaires.Quels sont les chantiers en cours ?J.-B. M. : L’<strong>au</strong>gmentation de logements raccordés <strong>au</strong>xré<strong>se</strong><strong>au</strong>x d’e<strong>au</strong>x usées et d’e<strong>au</strong>x pluviales conduit à lasaturation des ré<strong>se</strong><strong>au</strong>x, notamment en cas de pluiesabondantes. De nombreux sites font donc l’objet de trav<strong>au</strong>x,à l’image du chantier de la rue <strong>La</strong> Fontaine à Saint-Michelsur-Orge,où le Syndicat est intervenu parmi les financeurs.Construction d’un bassin de rétention, élargis<strong>se</strong>ment ducollecteur et installation d’un décanteur-déshuileur, tels ontété les aménagements es<strong>se</strong>ntiels pour ce site régulièrementsujet <strong>au</strong>x inondations. •(1) Partie d’un territoire drainée par une rivière et <strong>se</strong>s affluents.Saint-Michel - Rue de la Fontaine.<strong>La</strong> DIG, un outil<strong>au</strong> <strong>se</strong>rvicede l’assainis<strong>se</strong>mentL’agglomération du Val d’Orge propo<strong>se</strong> <strong>au</strong>xhabitants de certains quartiers « critiques »d’adhérer <strong>au</strong> principe de « déclaration d’intérêtgénéral » dans le but :• de re<strong>met</strong>tre en conformité le branchementde leur habitation;• d’en profiter pour déconnecter leurs e<strong>au</strong>xpluviales du ré<strong>se</strong><strong>au</strong> d’e<strong>au</strong>x pluviales collectif,contribuant ainsi à diminuer sa saturation.<strong>La</strong> DIG per<strong>met</strong> d’optimi<strong>se</strong>r les coûts des trav<strong>au</strong>xet d’obtenir des aides accessibles <strong>au</strong>x propriétairesconcernés par ces trav<strong>au</strong>x.Z8666_<strong>SIVOA</strong>_12P_Fil-Orge.indd 12 16/06/06 17:34:58

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!