AUTOROUTE DE MENTON

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12.07.2015 Views

avec les cadences d'exécutionréceptionner.et les quantités àet les reprises, et nous rendons hommage à laparfaite collaboration des entreprises concernées.2 - Contrôle des granulats3 - Contrôle des cimentsLa station de concassage mobile, installée au centrede gravité du chantier, et capable d'une productionde 100 tonnes par heure, était alimentée par ungisement de calcaire jurassique, distant de 2 kilomètres.Si les qualités intrinsèques de ce calcairesont bonnes (Deval humide ~ 5, Los Angeles~ 25), l'exploitation a été cependant rendue trèsdélicate par la présence de failles remplies dematériaux altérés et argileux. Il n'y avait par ailleursaucune possibilité d'exploiter un autre gîte,non plus que de trouver de l'eau en quantité suffisantepour traiter les matériaux impropres.Afin de suivre de très près, et en permanence, lafabrication des granulats, une baraque laboratoirea donc été implantée près de la station avec l'équipementnécessaire pour procéder aux contrôlesclassiques (analyses granulométriques, essais deforme et de propreté, équivalent de sable (E.S.).Selon les caractéristiques mesurées, visualiséesimmédiatement sur cartes de contrôle de manièreà déterminer les tendances, la destination des granulatsétait variable :— Lors d'un abattage médiocre, la station fabriquaitdes graves pour assises de chaussées, classées endeux catégories de stocks suivant la valeur del'équivalent de sable :• pour un E.S. 35, stock de matériaux pourcouches de sous-fondation ;• pour un E.S. > 35, stock de matériaux pourassises de fondation ou de base, selon la granulante.— Lors d'un abattage correct, la station fabriquaitdes granulats à béton. S'il n'y eut pas trop de problèmespour les gravillons, il n'en fut pas de mêmepour les sables dont l'E.S. et le pourcentage defi i 1er variaient parfois plusieurs fois par jour. Lescartes de contrôle ont permis de diriger les sablesvers des stocks individualisés et caractérisés parune fourchette de la valeur de l'E.S.Devant les difficultés d'approvisionnement et surle vu des résultats obtenus, une dérogation auxnormes a été décidée selon les catégories debétons : pour les gros bétons d'ouvrages massifs,l'E.S. devait être > à 60 ; pour les bétons pourtunnels, massifs des viaducs et ouvrages en bétonarmé, l'E.S. devait être > 70. En ce qui concerneles bétons précontraints, il a été utilisé exclusivementdu sable de rivière lavé d'E.S. > 80.A la fabrication des bétons, le sable d'E.S. tropfaible était corrigé par l'incorporation de sable derivière lavé dans une proportion permettant d'atteindrela valeur de l'E.S. fixée pour la catégorie debéton considérée.Il a donc fallu une vigilance de tous les instantspour ne pas commettre d'erreurs dans le stockageEnfin, pour les bétons à caractéristiques élevées,le gravillon provenait de stocks sélectionnés dupoint de vue de la propreté et vérifiés encore avantle coulage pour éliminer toute possibilité de pollution.Selon les prescriptions du cahier des prescriptionsspéciales (C.P.S.), le ciment devait être réceptionnépar lots de 20 tonnes. Mais les cadences prévisionnellesdu bétonnage amenaient à envisager desconsommations journalières pouvant aller jusqu'à200 tonnes.Dans ce cas, ou les contrôles ne sont pas faits,ou le laboratoire est embouteillé. Pour aboutir àun contrôle efficace et à court temps de réponse,il a été décidé de n'employer qu'un seul type deciment (CPA 325) pour toutes les catégories d'ouvrageset de réserver un silo de 800 tonnes danschacune des deux cimenteries locales. Dans chaquesilo, la production a été individualisée par lots de600 tonnes environ. Lors de la fabrication de chaquelot, un agent du laboratoire effectuait un prélèvementhoraire et les prélèvements consécutifsétaient ensuite rassemblés pour constituer environ10 échantillons contrôlés par des essais de barrageet des essais plus complets, selon la méthodedu Laboratoire de Bordeaux [1].Cette méthode a permis d'aboutir à une connaissancestatistique des lots. Nous avons eu au débutquelques difficultés pour concilier des temps defissuration acceptables et des caractéristiques mécaniquesélevées. Mais, très rapidement, les produitsse sont stabilisés et ont donné des résultatstrès constants.Chaque lot immatriculé était ensuite repéré surles bons de livraison et c'est ainsi que l'on connaîtpour chacun des bétons les caractéristiques exactesdu ciment employé.11 n'a pas fallu moins de trois agents à plein tempspour ces tâches de contrôle, mais nous pensonsque cette méthode est parfaitement adaptée auxcadences d'un chantier de cette envergure.A titre d'exemple, pour les viaducs et ouvrages oùles contrôles ont été les plus serrés, les frais decontrôle des ciments s'élèvent à :1,85 % du prix des bétons,0,75 % du prix des bétons, aciers et coffrages,0,47 % du prix total de l'ouvrage.Si l'on avait appliqué strictement les prescriptionsdu C.P.S., ces pourcentages auraient été multipliéspar 3,3, et le personnel augmenté dans la mêmeproportion, soit sensiblement dix personnes. Or lesprescriptions dudit C.P.S. sont tout à fait conformesaux prescriptions habituelles et également auxprescriptions du C.P.S. type pour ponts courantsen béton, béton armé et béton précontraint (S.E.T.R.A.,déc. 68), c'est-à-dire un essai de ciment par lotde 20 tonnes.A l'occasion de ce chantier, nous avons pu constaterque les prescriptions officielles sont inadaptéesà une telle réalisation : comment un laboratoirepeut-il sérieusement envisager de contrôler dix àquinze lots de ciment par jour ? Si, par ailleurs, le150

laboratoire agréé (laboratoire régional) est à unedistance de 200 kilomètres du chantier, le problèmene devient-il pas proprement insoluble ?4-Contrôle des bétonsNous avions envisagé d'adopter intégralement laméthode prévisionnelle du Laboratoire de Bordeaux[1], mais celle-ci exige une parfaite connaissancestatistique des matériaux préalablement stockés.Or, si les règlements administratifs actuelspermettent pour les enrobés la fourniture des granuláispar les soins de l'administration (donc avecconstitution de stocks bien avant le début destravaux), ¡I n'en est pas de même en ce qui concerneles bétons hydrauliques.La fabrication des granulats n'a donc pu débuteravant la passation des commandes par les entreprisesintéressées. De ce fait, les fabrications debétons et de granulats ont démarré presque simultanément,interdisant les études de bétons préalableset toutes corrélations utiles et mettant enéchec la méthode de Bordeaux en ce qui concernela prévision des résistances.Les variations observées dans leurs caractéristiquesont multiplié les difficultés de connaissance statistiquedes granulats, base essentielle de cetteméthode.Par ailleurs, s'il est possible d'appliquer la méthodepour une centrale, cela devient très lourd quandle nombre de centrales s'accroît. Or, nous avonseu à contrôler en même temps six centres de fabricationde béton, sans compter les apports extérieursépisodiques.C'est enfin une lourde charge pour un laboratoiredépartemental d'appliquer une méthode prévisionnellecomplète et d'effectuer à la fois tous lescontrôles prévus au C.P.S. Lorsque tous les élémentsde fiabilité de cette méthode pourront êtreréunis, il deviendra peut-être possible, sinon desupprimer les contrôles traditionnels « a posteriori »,du moins de les alléger considérablement.Sur les trois centrales A, B et C, seules destinéesà la fabrication des bétons pour précontrainte, ona disposé en permanence un hydromètre enregistreuret un enregistreur de pesée des granulats etdu ciment. Un quatrième équipage de mesure étaiten réserve en cas de panne et servait égalementà contrôler épisodiquement les autres installations.Lors des coulages des parties d'ouvrages importantes(piles, tabliers) le dispositif suivant était misen œuvre :— un agent surveillant les enregistreurs et encontact par interphone avec le conducteur de lacentrale pour correction immédiate en cas dedérive,— un agent sur le lieu de coulage pour positionnersur un plan schématique l'emplacement desgâchées dans l'ouvrage et surveiller les temps deparcours des porte-malaxeurs,— deux agents sur le lieu de coulage pour confectionnerles éprouvettes de traction et compressionet pour effectuer les essais de maniabilité au côneet au maniabllimètre (ces derniers essais sont destinésà recouper les courbes hydrométriques et àdétecter les ajouts d'eau éventuels pendant letransport).En outre, ces mêmes agents disposaient les thermographesnécessaires au contrôle de l'opérationd'étuvage.Plus de 15 000 éprouvettes ont été confectionnéeset ont été conservées au laboratoire de chantierdans une salle à ambiance régulée. Pour résoudrele problème de surfaçage des cylindres, une ponceuseradiale a été aménagée permettant le surfaçagerapide de six ou douze faces à la fois.Choisissant toujours les viaducs comme exemple, lesfrais de contrôle pour les bétons et granulats s'élèventà :3,70 % du prix des bétons,1,51 % du prix des bétons, aciers et coffrages,0,95 % du prix total de l'ouvrage.Finalement, les centres de production desont été classés de la manière suivante :bétons1. Centrales B et C très perfectionnées et identiques,exploitées pour le chantier par une sociétéde béton prêt à l'emploi.2. Centrale A, un peu moins élaborée, mais exploitéepar la même société.Ces trois centrales A B et C produisant, outre lesbétons courants, les bétons pour précontrainte.3. Centrale D, perfectionnée également, mais neproduisant pas de béton pour précontrainte.4. Deux centrales E, en réalité des bétonnières avecun système de dosage assez sommaire.Toutes ces centrales ont été réceptionnées audémarrage du chantier, puis contrôlées ensuite régulièrementau point de vue de leur état mécaniqueet des tolérances prescrites pour la précision desdosages.Une pile de viaduc.151

laboratoire agréé (laboratoire régional) est à unedistance de 200 kilomètres du chantier, le problèmene devient-il pas proprement insoluble ?4-Contrôle des bétonsNous avions envisagé d'adopter intégralement laméthode prévisionnelle du Laboratoire de Bordeaux[1], mais celle-ci exige une parfaite connaissancestatistique des matériaux préalablement stockés.Or, si les règlements administratifs actuelspermettent pour les enrobés la fourniture des granuláispar les soins de l'administration (donc avecconstitution de stocks bien avant le début destravaux), ¡I n'en est pas de même en ce qui concerneles bétons hydrauliques.La fabrication des granulats n'a donc pu débuteravant la passation des commandes par les entreprisesintéressées. De ce fait, les fabrications debétons et de granulats ont démarré presque simultanément,interdisant les études de bétons préalableset toutes corrélations utiles et mettant enéchec la méthode de Bordeaux en ce qui concernela prévision des résistances.Les variations observées dans leurs caractéristiquesont multiplié les difficultés de connaissance statistiquedes granulats, base essentielle de cetteméthode.Par ailleurs, s'il est possible d'appliquer la méthodepour une centrale, cela devient très lourd quandle nombre de centrales s'accroît. Or, nous avonseu à contrôler en même temps six centres de fabricationde béton, sans compter les apports extérieursépisodiques.C'est enfin une lourde charge pour un laboratoiredépartemental d'appliquer une méthode prévisionnellecomplète et d'effectuer à la fois tous lescontrôles prévus au C.P.S. Lorsque tous les élémentsde fiabilité de cette méthode pourront êtreréunis, il deviendra peut-être possible, sinon desupprimer les contrôles traditionnels « a posteriori »,du moins de les alléger considérablement.Sur les trois centrales A, B et C, seules destinéesà la fabrication des bétons pour précontrainte, ona disposé en permanence un hydromètre enregistreuret un enregistreur de pesée des granulats etdu ciment. Un quatrième équipage de mesure étaiten réserve en cas de panne et servait égalementà contrôler épisodiquement les autres installations.Lors des coulages des parties d'ouvrages importantes(piles, tabliers) le dispositif suivant était misen œuvre :— un agent surveillant les enregistreurs et encontact par interphone avec le conducteur de lacentrale pour correction immédiate en cas dedérive,— un agent sur le lieu de coulage pour positionnersur un plan schématique l'emplacement desgâchées dans l'ouvrage et surveiller les temps deparcours des porte-malaxeurs,— deux agents sur le lieu de coulage pour confectionnerles éprouvettes de traction et compressionet pour effectuer les essais de maniabilité au côneet au maniabllimètre (ces derniers essais sont destinésà recouper les courbes hydrométriques et àdétecter les ajouts d'eau éventuels pendant letransport).En outre, ces mêmes agents disposaient les thermographesnécessaires au contrôle de l'opérationd'étuvage.Plus de 15 000 éprouvettes ont été confectionnéeset ont été conservées au laboratoire de chantierdans une salle à ambiance régulée. Pour résoudrele problème de surfaçage des cylindres, une ponceuseradiale a été aménagée permettant le surfaçagerapide de six ou douze faces à la fois.Choisissant toujours les viaducs comme exemple, lesfrais de contrôle pour les bétons et granulats s'élèventà :3,70 % du prix des bétons,1,51 % du prix des bétons, aciers et coffrages,0,95 % du prix total de l'ouvrage.Finalement, les centres de production desont été classés de la manière suivante :bétons1. Centrales B et C très perfectionnées et identiques,exploitées pour le chantier par une sociétéde béton prêt à l'emploi.2. Centrale A, un peu moins élaborée, mais exploitéepar la même société.Ces trois centrales A B et C produisant, outre lesbétons courants, les bétons pour précontrainte.3. Centrale D, perfectionnée également, mais neproduisant pas de béton pour précontrainte.4. Deux centrales E, en réalité des bétonnières avecun système de dosage assez sommaire.Toutes ces centrales ont été réceptionnées audémarrage du chantier, puis contrôlées ensuite régulièrementau point de vue de leur état mécaniqueet des tolérances prescrites pour la précision desdosages.Une pile de viaduc.151

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