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nils tavernier - Les Films du Losange

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ÉMILIE GEORGES PRÉSENTECAROLE BOUQUETMARGAUX CHATELIERFRANÇOIS BERLÉANDAUROREUN FILM DENILS TAVERNIERAVEC LA PARTICIPATION DENICOLAS LE RICHE


ÉMILIE GEORGES présenteMARGAUX CHATELIERCAROLE BOUQUETFRANÇOIS BERLÉANDAvec la participation deNICOLAS LE RICHEAUROREUn film deNILS TAVERNIERLE 22 MARSDurée : 1H35 • Couleurs • 1.85 • Dolby SRD • Visa n°www.aurore-lefilm.comPRESSE :FLORENCE NAROZNY / ANDRÉ-PAUL RICCI6, Place de la Madeleine - 75008 ParisTel. : 01 40 13 98 09Fax : 01 40 13 98 10DISTRIBUTIONLES FILMS DU LOSANGE22, avenue Pierre 1er de Serbie - 75116 PARISTél. 01 44 43 87 15 / 16 /17Fax 01 49 52 06 40


SYNOPSISIl était une fois un Royaume où la danse était bannie depuis delongues années.Malgré l'interdiction de son père, la jeune princesse Aurore ne cesse dedanser sous le regard émerveillé et complice de son petit frère Solal.Elle est la grâce incarnée.Afin de sauver le royaume de la faillite, le Roi est obligé de marier safille à un Prince fortuné ; il organise trois bals somptueux aux couleurs<strong>du</strong> monde.Apprenant ses desseins, la Reine tente alors de s'opposer à son mariafin que sa fille puisse épouser l'homme qu'elle aime, le peintre <strong>du</strong>Royaume, qui n'a pour lui que son art.Aurore devra choisir entre la Couronne et son Amour, gardant toujoursà l'esprit le conseil de sa mère :“N'oublie pas de danser, même si tu es triste”…3


Entretien avecNILS TAVERNIER/ Comment est né ce film ?Depuis des années, j'ai développé un certainnombre de projets de fiction que j'ai abandonnés,parce que je n'en étais pas vraiment amoureux,mais je me suis en revanche accroché à Aurore.C'est souvent a posteriori que je comprendspourquoi j'ai réalisé tel ou tel film. Ce que je peuxdire, c'est que je souhaitais tourner un film oniriqueautour de la danse, en assumant pleinementmon envie d'esthétisme - ce qui est bien sûrplus difficile à réaliser sur le documentaire d'investigation.Je voulais travailler le moindre plan,à la manière d'un peintre. Dans le même temps,j'ai cherché à tourner un conte dont la dramaturgie,de manière sous-jacente, soit totalementcontemporaine./ Qu'est-ce qui vous attirait dans le conte de fée ?Le conte me permettait d'avoir plusieurs niveauxde lecture. Je voulais, par exemple, montrer commentle roi est déstabilisé par le corps mouvantde sa propre fille. Parallèlement, je souhaitaisraconter une histoire d'amour extrêmementaccessible - aussi accessible que le mode de narrationet la chorégraphie. C’est un film sur la libertéd’expression./ Aurore est un film qui vous ressemble…Je pense oui ! Nils est le prénom d'un personnagede conte qui n'aime pas beaucoup les a<strong>du</strong>ltes - etje pense que je lui ressemble , malgré mon âge etmon air de baroudeur ! Le fait d'avoir beaucouptravaillé autour de la danse m'a donné envied'adopter une structure proche <strong>du</strong> ballet classiqueet de construire le récit autour d'une sériede chiffres, comme le trois par exemple : il y atrois bals, Aurore ne peut aller que trois fois dansle monde des nuages et le film comporte troisactes./ Comment s'est passée l'écriture <strong>du</strong> scénario ?J'ai commencé à écrire avec Marjolaine Nononqui m'a aidé à formuler mes idées et qui m'en adonné d'autres, comme l'envie de devenir peintre<strong>du</strong> petit frère, par exemple. C'est avec elle que j'aiélaboré toute la structure narrative et la circulationde l'information entre les personnages. AvecMarc Quentin, nous avons ensuite donné davantagede chair au scénario : c'est lui qui a notammenteu l'idée <strong>du</strong> conseiller <strong>du</strong> roi. Enfin, JeanCosmos m'a apporté quelques dialogues formidableset une "couleur" particulière./ Aurore est un film sur la pureté des êtres.Je suis entouré de gens très purs et ce sont desêtres que j'aime et qui m'intéressent. Il n'y a pasvraiment de morale dans Aurore, mais s'il devaity en avoir une, ce serait “Va vers tes rêves et tesenvies.” Tous mes documentaires ont un rapportdirect avec l'engagement politique : quand jetourne un film sur le trafic d'enfants esclavesentre le Mali et la Côte d'Ivoire, je le fais pour tenterde leur venir en aide. Cela m'a pris beaucoupde temps d'accepter l'idée que je pouvais réaliserune œuvre romantique et esthétique qui puisseêtre aussi un acte politique. Montrer de la puretéchez les êtres relève, pour moi, d'un acte politique./ C'est aussi un film sur le rituel, que l'on songeaux rituels observés dans le royaume, à celui dela danse ou <strong>du</strong> mariage arrangé.J'ai beaucoup besoin de cadres. J'ai d'ailleurscommencé par travailler comme cadreur et chefopérateuret le fait d'avoir une structure trèsmarquée m'aide considérablement, y compris dansmes documentaires où j'ai tendance à minuter età écrire chaque séquence. Ce besoin de rigueurn'entame en rien la liberté et la possibilité, parexemple, que la fée puisse se transformer enoiseau…/ La discipline extraordinaire dont font preuveles danseuses de Tout près des étoiles fait penserau mode de vie coercitif de la princessed'Aurore…On retrouve effectivement des thèmes de mondocumentaire car Aurore est un film sur l'enfermementet la dépendance : il s'agit de trouverune liberté dans un cadre proche de l'étau. Sur leplan de la mise en scène, cela s'est tra<strong>du</strong>it par unrecours quasi exclusif aux optiques fixes. Quantaux personnages, ils sont tous pris à leur proprepiège : le piège d'un désir de liberté flamboyantepour Aurore, le piège de la reine qui s'est enferméeelle-même et qui en meurt ou le confinement<strong>du</strong> roi, piégé par sa naissance et sa fonction./ Parlons de la danse. Pourquoi avez-vous choisiCarolyn Carlson pour régler la chorégraphie deMargaux Chatelier ?J'avais besoin d'une chorégraphe qui puisse avoirun vrai regard sur l'évolution de la danse d'Aurore,4 5


à mesure que progresse l'histoire. Je ne voulaispas que la princesse danse de la même manièreau début et à la fin <strong>du</strong> film. Je souhaitais d'autrepart qu'elle ait des mouvements issus <strong>du</strong> classique,tout en étant d'une grande liberté. CarolynCarlson a elle-même une formation classique,mais elle a un rapport de grande intimité avec lecorps des danseurs : elle aime leur faire porterdes T-shirts amples dans lesquels le vent peuts'engouffrer, et on a joué avec cette dimension-là.En revanche, je n'étais pas à la recherche d'uneperfection absolue des mouvements d'Aurore : laprincesse a appris la danse toute seule et sa chorégraphien'est donc pas censée refléter l'académismede l'Opéra de Paris !/ Carolyn Carlson a-t-elle eu <strong>du</strong> mal à répondreà vos attentes ?Ce qui a été difficile pour elle, c'était de s'adapterau rythme que je lui imposais. Au départ, l'idée dese mettre au service de la mise en scène lui semblaitdifficile, mais elle a peu à peu compris ceque je recherchais : par exemple, pour laséquence dans les nuages, il fallait que le numérode danse soit assez ramassé et ne dépasse pasdeuxminutes trente. Car, en définitive, la dansefait partie intégrante de la narration, mais le filmn'est en aucun cas la captation d'un spectaclechorégraphique./ Comment avez-vous choisi Margaux Chatelierpour le rôle titre ?J'ai effectué un très important casting et j'aiabouti, en dernier lieu, à l'Ecole de danse del'Opéra de Paris. Car j'étais bien conscient que ceserait plus facile de tourner avec une majeure,mais les jeunes filles que j'ai auditionnées mesemblaient avoir un rapport à la sé<strong>du</strong>ction dansleur manière de danser qui ne me convenait paspour le rôle. Margaux Chatelier possède une fraîcheurdans ses mouvements et, surtout, ellen’était jamais dans la sé<strong>du</strong>ction. Ce que j'aimais,c'est que ses gestes sont ceux d'une jeune fille àl'attention de son petit frère : peu à peu, elle évolueavec son corps et comprend l'impact que sonmouvement peut susciter chez un homme. QuandCarolyn Carlson l'a vue, elle a été immédiatementconvaincue qu'elle était le personnage./ La séquence de butô est assez terrifiante etsemble annoncer la mort de la mère.Absolument. Il faut voir que le butô a servi de travailartistique et cathartique aux Japonais aprèsle bombardement d'Hiroshima : la confrontation àla mort au quotidien a suscité une posture esthétiqueet philosophique, dont le butô - qui mêle lamort et la renaissance dans un seul mouvement -est issu. Pour moi, cette danse est intimementrattachée à la psychologie d'Aurore. Autant lepremier bal est extrêmement sensuel, autant ledeuxième annonce le départ de la reine. Dans lebutô, on éprouve d'abord une répulsion, puis unefascination qui force à nous confronter à la mort.Du coup, lorsque la mère est très malade, je nevoulais pas que sa fille pleure, mais qu'elleaccepte l'idée qu'elle est en train de mourir./ Comment avez-vous travaillé les décors et lescostumes ?Dès le départ, je tenais à une unité fusionnelleentre les différents espaces, qu'il s'agisse de laprison, <strong>du</strong> grenier, <strong>du</strong> château ou <strong>du</strong> monde desnuages. C'est pour cette raison que la végétationentre à l'intérieur <strong>du</strong> château. C'est aussi pour celaqu'il y a de la fumée dans le grenier - ultimeemplacement où les nuages peuvent s'infiltrer -et que l'aspect vaporeux des nuages se retrouvesur l'ensemble des tissus : on a le sentiment queles rideaux ou les taies d'oreiller se répandent littéralementsur le sol… De même, les chandelierset les lustres sont recouverts de tulle blanc.L'ensemble des décors a été conçu en fonction descouleurs des costumes. Par exemple, la robe dela reine comporte un peu de bleu turquoise, quiévoque les yeux de Carole Bouquet, mais aussi lesmurs de la chambre. <strong>Les</strong> liserés dorés <strong>du</strong> costume<strong>du</strong> roi se retrouvent également sur le mur, etc./ Vous empruntez à plusieurs époques…Oui, l'architecture est tantôt romane, tantôtgothique, tantôt Renaissance ! Lorsque la princessedescend l'escalier pour trouver le conseiller, ils'agit de deux escaliers tournés en deux lieux différents: l'un est roman, l'autre est gothique ! Nousavons d'ailleurs tourné au château d'Ussé - destyle début de Renaissance - dont Perrault seserait inspiré pour La Belle au Bois Dormant,ainsi qu'à l'abbaye cistercienne de Royaumont…/ Comment avez-vous travaillé les couleurs et lalumière ?Mes demandes en matière de lumière et de focalesétaient très précises, puisque je suis moi-mêmechef-opérateur à l'origine. Je voulais des profondeursde champ assez faibles et très peu delumière, à l'exception <strong>du</strong> monde des nuages. J'aiété surtout influencé par des peintres commeGustave Moreau et Degas : ce dernier inscrit sou-67


vent au premier plan des amorces très importantes,pour donner le sentiment qu'il est à l'extérieurde la pièce et placer le spectateur en positionde voyeur volontaire. C'est un dispositif donton s'est beaucoup servi sur Aurore./ Comment avez-vous choisi les interprètes <strong>du</strong>roi et de la reine ?J'ai rencontré Carole Bouquet à l'occasion d'unesérie de films sur les enfants des rues que j'aipro<strong>du</strong>its et co-réalisés, et à laquelle elle a participé.J'ai ensuite eu envie d'écrire le rôle de lareine pour elle. Il me fallait une très belle femme,extrêmement élégante, et d'une grande douceuravec les enfants. En outre, Carole possède unegravité et une dramaturgie phénoménales quicorrespondaient en tout point au personnage.Quant à François Berléand, je le connaissaisparce que j'avais déjà travaillé avec lui et jesavais que c'était un acteur facile à diriger etsans rapports de force. Je voulais un comédienqui accepte d'être démuni : il ne s'agit surtout pasd'un rôle de guerrier qui a conquis le monde ! Ilpossède aussi une part d'enfance et de fragilitéque je recherchais, tout comme Carole Bouquetd'ailleurs.avec les chorégraphes pour atteindre une symbioseentre mouvement et musique. Ce travail a<strong>du</strong>ré près de douze mois./ Comment s'est passé le tournage ?J'ai eu beaucoup de chance d'avoir en EmilieGeorges une pro<strong>du</strong>ctrice qui m'ait autant accompagnéet soutenu, tant sur un plan artistiquequ'humain. Sur toutes les décisions artistiques,nous nous sommes formidablement bien enten<strong>du</strong>s.Elle n'a jamais cherché à prendre le pouvoirsur la mise en scène et a constamment été à monécoute. Cela a été un véritable travail de collaboration.J'ai le sentiment qu'il y a eu une émulationextraordinaire entre tous les techniciens, qui sesont vus travailler ensemble et qui ont eu enviede se dépasser.•/ Et Nicolas Le Riche ?J'ai aussi écrit le scénario avec lui en tête, touten étant certain qu'il n'aurait jamais le temps departiciper au film ! J'avais d'ailleurs très peur del'appeler, et c'est Brigitte Lefèvre, directrice de ladanse de l'Opéra de Paris, qui m'a poussé à lefaire. Je lui ai ensuite fait passer des essais et ilétait juste. Il me fallait avant tout un danseurpour les scènes <strong>du</strong> monde des nuages, et surtoutpas un comédien à qui on apprenne à danser./ La musique tient une place extrêmement importantedans le film. Comment avez-vous procédé ?Il ne s'agissait pas de coller des mouvements dedanse sur une musique, ni de coller une musiquesur des mouvements de danse. J'ai doncdemandé à Carolin Petit de construire sa musique9


Entretien avecCAROLE BOUQUET/ Vous aviez rencontré Nils Tavernier à l'occasiond'un documentaire que vous avez co-réalisé…Il s'agissait d'un documentaire sur le parcoursd'une femme ayant vécu - et survécu - dans lacasbah de Casablanca : elle avait réussi à se fairerespecter tout en ayant beaucoup souffert decette expérience. C'est la première fois que je meretrouvais derrière la caméra, mais je n'ai pasvraiment l'intention de poursuivre dans cettevoie : ce que j'aime par-dessus tout, c'est raconterdes histoires en les interprétant./ Nils avait-il déjà évoqué le projet d'Aurore ?Oui, le projet est né très tôt. A l'époque, il s'agissaitd'une ébauche intéressante et belle mais qui,à mes yeux, méritait d'être retravaillée. C'est cequ'il a fait puisque, pendant longtemps, je n'aiplus eu de ses nouvelles et que, deux ans plustard, j'ai reçu un scénario extrêmement élaboré,accompagné de dessins magnifiques des décorset des costumes ! Il avait conscience que cen'était pas un projet facile à monter et à vendreaux télévisions, mais il est tellement passionnépar son sujet qu'il a réussi à le pro<strong>du</strong>ire… Je l'aimoi-même beaucoup encouragé pour que sondésir ne faiblisse surtout pas./ Vous aimez tourner des premiers ou desseconds longs métrages…On me les propose davantage aujourd'hui qu'il y aquelques années. Je pense que c'est parce je peuxdésormais contribuer à monter des films et que jerassure les metteurs en scène débutants. Par ailleurs,j'ai toujours aimé conforter les cinéastesdans leur désir et les aider à réaliser leur rêve -et plus encore aujourd'hui. J'estime que cela faitpartie de mon travail : je ne cherche pas à parlerà la place des réalisateurs, mais à leur donner lesmoyens de parler./ Qu'est-ce qui vous intéresse dans l'univers deNils Tavernier ?Sa passion pour la danse. J'ai été vraimentimpressionnée par cet homme qui, tout en appartenanttotalement à son époque, est aussi habitépar la danse et l'Opéra de Paris. J'ai été très sensibleau fait qu'il en fasse un véritable récit, aussirare qu'ambitieux, et pas seulement un documentaire.Dès qu'il s'agit d'univers que je ne connaispas, je suis sé<strong>du</strong>ite. J'ai vraiment eu le sentimentd'être au spectacle./ Vous aimez la forme <strong>du</strong> conte ?J'adore ça ! Plus généralement, j'aime toutes lesparaboles et je trouve qu'on peut transmettre deschoses magnifiques à travers l'univers <strong>du</strong> merveilleux.J'aime aussi cette manière de raconter quilaisse une large place à l'imaginaire et qui dit deschoses tellement vraies sur le quotidien. Acontrario, je n'aime pas beaucoup qu'on me parle<strong>du</strong> quotidien de manière banale : je préfère millefois la tragédie au drame. Je déteste les tragédiesmontées comme des faits divers : j'ai le sentimentqu'on les abîme et qu'on les rend moins universelles./ Brigitte Roüan vous avait déjà fait danser dansTravaux…Au départ, je ne savais pas que Nils allait medemander de danser ! J'avoue que j'ai redouté lemoment où il a fallu que je porte une robe blancheet que je me fasse passer pour une ancienne danseuse: je savais que j'étais totalement incapablene serait-ce que de bouger les mains comme unedanseuse ! Je me suis donc contentée d'évocationsde ces gestes que j'étais incapable de faire…/ Vous incarnez une femme qui a renoncé à son artpar amour. Que pensez-vous de ce personnage ?Elle est d'une douceur et d'une tendresse qui mesont plutôt étrangères ! Et contrairement à elle,je n'aurais pas renoncé à mon métier pour faireplaisir à mon roi… Mais je crois profondément queNils a besoin de croire dans cette pureté des sentiments./ Votre personnage est la médiatrice entre lemonde protocolaire <strong>du</strong> royaume et l'univers de ladanse, espace de liberté…Je me reconnais complètement dans cette facette<strong>du</strong> personnage. J'aime cette idée de camper l’intermédiaireentre la réalité et cette autre dimensiontranscendée par l'art et la danse. J'y retrouvequelque chose de l'é<strong>du</strong>cation que j'ai aiméetransmettre à mes enfants ou à d'autres enfantsque les miens. J'aime la transmission parce que,pour moi, elle permet de sortir <strong>du</strong> raisonnable.C'est aussi pour cela que j'aime raconter des histoires…1011


Filmographie Sélective/ Comment s'est passée la collaboration avecMargaux Chatelier ?J'ai vraiment tout fait pour la rassurer et lui faireoublier mon statut d'actrice. J'ai même tentéd'avoir des rapports quasi maternels avec elle enlui disant constamment que j'étais là pour l'aideret dédramatiser la situation. Pour moi, cela passeforcément par le rire./ Et avec François Berléand ?C'était un cadeau de tourner avec lui. Je tombetoujours sous le charme des gens qui savent mefaire rire ! Rire est pour moi l'une des choses lesplus importantes au monde. En outre, Françoisest capable d'une dérision - et d'une auto-dérision- extraordinaire./ Est-ce que le costume vous aide à entrer dansla peau <strong>du</strong> personnage ?Enormément ! C'est à moi ensuite de tenter deme trouver bien dans mon costume. Je seraisd'ailleurs tout aussi ravie d'interpréter la bellemèrede Blanche-Neige qui se transforme en sorcière…Reine ou sorcière, l'essentiel est d'aimerson costume en l'endossant réellement. C'esttout le travail que j'ai fait avec la costumièreYvonne Sassetot de Nesle. Le costume est essentielà l'acteur : c'est une part fondamentale deson travail. Il dicte une manière de jouer, il donneune droiture et il faut jouer avec cela. Si vousépousez bien votre costume, vous avez peu dechance d'être mauvais.•200520042003200220011998199719961993199219891986198419831982198119791977AUROREUN AMI PARFAITL'ENFERNORDESTETRAVAUXLES FAUTES D'ORTHOGRAPHEFEUX ROUGESBIENVENUE CHEZ LES ROZESBLANCHEEMBRASSEZ QUI VOUS VOUDREZUN PONT ENTRE DEUX RIVESLE PIQUE-NIQUE DE LULU KREUZEN PLEIN CŒURLUCIE AUBRACGROSSE FATIGUED'UNE FEMME A L'AUTRETANGONEW YORK STORIESTROP BELLE POUR TOICESAR 1990 de la Meilleure ActriceBUNKER PALACE HOTELLE MAL D'AIMERJENATSCHDOUBLE MESSIEURSDAGOBERTRIVE DROITE RIVE GAUCHENEMOBINGO, BANGORIEN QUE POUR VOS YEUXLE JOUR DES IDIOTBUFFET FROIDCET OBSCUR OBJET DU DESIRNils TAVERNIERFrancis GIRODDanis TANOVICJuan SOLANASBrigitte ROÜANJean-Jacques ZILBERMANNCédric KAHNFrancis PALLUAUBernie BONVOISINMichel BLANCGérard DEPARDIEUDidier MARTINYPierre JOLIVETClaude BERRIMichel BLANCCharlotte BRANDSTRÖMPatrice LECONTEFrancis FORD COPPOLABertrand BLIEREnki BILALGiorgio TREVESDaniel SCHMIDTJean-François STEVENINDino RISIPhilippe LABROArnaud SELIGNACPascale FESTAJohn GLENWerner SCHROETERBertrand BLIERLuis BUNUEL1213


Entretien avecFRANÇOIS BERLÉANDau théâtre où on travaille "sans filet", et c'est unesensation que j'adore retrouver au cinéma.Sur Aurore, on portait des kilos de costumes surle dos et on crevait de chaud : je portais unetraîne de 25 kilos et une couronne de 3 kilos enplein mois d'août ! Quand je portais le costumed'apparat, c'était une vraie punition ! Pourautant, dès qu'on endosse ce type de costume,cela impose une certaine posture et un port trèsdroit. Du coup, je suis vraiment devenu le roi pourtout mon entourage pendant deux mois. C'estd'ailleurs mon mode de fonctionnement : quandj'entre dans la peau d'un personnage, j'ai besoinde l'être un peu dans la vie - jusqu'à la fin <strong>du</strong> tournageévidemment !/ Vous êtes intéressé par la danse ?J'ai une admiration absolue pour les grands danseurs.Pour moi, Nicolas Le Riche, Kader Belarbiou Carolyn Carlson sont de véritables icônes,bien plus que des stars de cinéma. Ils possèdentune connaissance de leur art que n'ont pas lesacteurs.Votre personnage est un pur, à sa manière,extrêmement respectueux <strong>du</strong> protocole …/ Quels souvenirs garderez-vous de ce tournage ?Ce qui m'a fasciné, c'est l'ambiance particulièrementstudieuse qui régnait sur le plateau. Chacuntravaillait dans son coin. J'ai rarement enten<strong>du</strong>aussi peu de bruits sur un tournage. Nils chuchotaitses consignes à la cadreuse, qui chuchotaitelle-même au directeur de la photo, puis qui chuchotaitégalement au machiniste… Il y avait unrespect incroyable <strong>du</strong> travail des uns et desautres. Et une concentration extraordinaire./ Comment Nils dirige-t-il ses comédiens ?Il est très directif. Il donne ses consignes dansl'oreille de l'acteur, si bien que personne ne saitce qui se dit en dehors de ce dernier. C'est uneméthode formidable parce si une phrase est diteà un acteur et que tout le monde l'entend, onpeut développer une petite paranoïa... En outre,j'aime bien que mon partenaire ne sache pas ceque je vais faire ensuite, ce qui préserve unegrande fraîcheur de jeu.•/ Comment êtes-vous arrivé sur le film ?Quand Nils Tavernier m'a parlé <strong>du</strong> film au départ,il pensait à moi pour camper le conseiller <strong>du</strong> roi,avant qu'il ne me propose le rôle <strong>du</strong> roi deux moisavant le tournage… J'avoue que je préférais jouerle roi, plutôt que le conseiller qui est encore unrôle de crapule !/ Comment vous êtes-vous préparé au rôle ?Je ne m'approprie pas vraiment un rôle quand jele joue. J'essaie plutôt d'aller dans le sens <strong>du</strong>metteur en scène. Je suis instinctif et c'est souventma première approche <strong>du</strong> scénario qui, àmes yeux, doit ressortir dans le film. Quand Nils etmoi n'étions pas tout à fait d'accord sur certainesrépliques, je tâchais de me remémorer ce quej'avais fait lors de nos premières lectures. Mais letravail avec Nils est très sain parce qu'on discuteénormément <strong>du</strong> film en amont <strong>du</strong> tournage.En revanche, je lui ai dit que j'avais besoin debeaucoup de liberté comique avant le moteurpour évacuer le stress, mais il m'a demandé de nepas faire l'imbécile ! Il m'a donc fallu une autreforme de concentration qui m'a aussi donné uneforme de jeu différente./ Vous aimez les films d'époque ?J'aime surtout les costumes d'époque parcequ'on est immédiatement dans le pur jeu, commeLa seule façon pour que ce personnage soit perçude manière positive consistait à être le plus <strong>du</strong>rpossible quand il fallait l'être, et le plus aimantpossible le reste <strong>du</strong> temps. Pour moi, ce qui lesauve, c'est l'amour qui l'anime pour sa femme etses enfants. Dans le même temps, sa fonctionexige qu'il se montre autoritaire avec son fils etsa fille. Je me suis inspiré de l'é<strong>du</strong>cation trèsstricte que j'ai reçue : j'ai été très aimé quandj'étais enfant, mais dans une grande pudeur desentiments./ C'est un personnage complètement aveuglé…Il ne voit rien ! Ni la félonie de son conseiller, nil'amour naissant de sa fille, ni sa femme en trainde mourir… C'est un type profondément honnêtequi croit que la fonction fait l'homme, et quirefuse de faire souffrir son peuple.1415


Filmographie Sélective20052004200320022001200019991998AURORENE LE DIS A PERSONNELE PASSAGER DE L'ETEL'IVRESSE DU POUVOIREDYLE TRANSPORTEUR 2QUARTIER VIPLES SŒURS FACHEESLE PLUS BEAU JOUR DE MA VIENARCOLES CHORISTESPOUR LE PLAISIRLE GRAND ROLEUNE VIE A T'ATTENDRELE CONVOYEURMON IDOLEFILLES UNIQUESREMAKEEROS THERAPIELES AMATEURSL'ADVERSAIRELES AMES CALINESUNE EMPLOYEE MODELELE FRERE DU GUERRIEREN TERRITOIRE INDIENLE TRANSPORTEURLA FILLE DE SON PERELE PRINCE DU PACIFIQUEH.S.COMMENT J'AI TUE MON PEREVIVANTESIX-PACKUNE POUR TOUTES, TOUTES POUR UNE15 MOMENTSLA DEBANDADEPROMENONS NOUS DANS LES BOISLES ACTEURSINNOCENTMA PETITE ENTREPRISECésar 2000 : Meilleur Second Rôle MasculinLE SOURIRE DU CLOWNEN PLEIN COEURNils TAVERNIERGuillaume CANETFlorence MONCORGÉ-GABINClaude CHABROLStephan GUÉRIN-TILLIÉLouis LETERRIERLaurent FIRODEAlexandra LECLEREJulie LIPINSKITRISTAN & GILLESChristophe BARRATIERDominique DERRUDERESteve SUISSAThierry KLIFANicolas BOUKHRIEFGuillaume CANETPierre JOLIVETDino MUSTAFICDanièle DUBROUXMartin VALENTENicole GARCIAThomas BARDINETJacques OTMEZGUINEPierre JOLIVETLionel EPPLouis LETERRIERJacques DESCHAMPSAlain CORNEAUJean-Paul LILIENFELDAnne FONTAINESandrine RAYAlain BERBÉRIANClaude LELOUCHDenys ARCANDClaude BERRILionel DELPLANQUEBertrand BLIERCosta NATSISPierre JOLIVETEric BESNARDPierre JOLIVET19971996199519941993199219911990L'ECOLE DE LA CHAIRL'HOMME DE MA VIELE PLUS BEAU PAYS DU MONDEROMANCELES MAUVAISES FREQUENTATIONSSEPTIEME CIELLE PARILA MORT DU CHINOISDORMEZ JE LE VEUXPLACE VENDOMEFREDL'HOMME IDEALUN HEROS TRES DISCRETCAPITAINE CONANLES FUGUEUSESL'APPATLES MILLESLE JOUEUR DE VIOLONA L'HEURE OU LES GRANDS FAUVESVONT BOIRELE BATEAU DE MARIAGETABLEAU D'HONNEURPOKERMILOU EN MAIBenoît JACQUOTStéphane KURCMarcel BLUWALCatherine BREILLATJean-Pierre AMÉRISBenoît JACQUOTDidier BOURDON, Bernard CAMPANJean-Louis BENOÎTIrène JOUANNETNicole GARCIAPierre JOLIVETXavier GÉLINJacques AUDIARDBertrand TAVERNIERNadine TRINTIGNANTBertrand TAVERNIERSébastien GRALLCharlie Van DAMMEPierre JOLIVETJean-Pierre AMERISCharles NAMESCatherine CORSINILouis MALLE1617


Entretien avecMARGAUX CHATELIERdans un monde très strict. Je pense aussi quec'est un personnage profondément sincère dansses sentiments et d'une grande pureté./ Comment vous êtes-vous préparée pour le rôle ?Nils m'a beaucoup aidée : il m'a tellement parlé<strong>du</strong> personnage que j'ai fini par le connaître !J'avais aussi le sentiment qu'Aurore me ressemblaitun peu, car je suis tout aussi passionnée parla danse qu'elle. La danse m'a aussi aidée à avoirune rigueur vis-à-vis de moi-même pour mieuxcomprendre les exigences qu'on peut avoir àl'égard d'une comédienne./ Avez-vous eu le sentiment d'être doublementdirigée, à la fois par Nils Tavernier et CarolynCarlson ?Pas vraiment, car les choses étaient très claires :c'est Nils qui était le seul metteur en scène, tandisque Carolyn Carlson n'était là que pour ladanse. En outre, Carolyn laisse les gens s'exprimer: elle m'a accordé une vraie liberté et je n'aipas eu le sentiment de travailler sous contrainte.J'ai surtout eu l'impression que Nils et Carolynallaient dans la même direction et qu'ils étaienttrès complices, même s'ils n'hésitaient pas àexprimer leurs désaccords éventuels.il faisait très chaud, j'étais fatiguée… C'est aussidans ces situations que la danse m'a beaucoupapporté car elle permet d'augmenter sa résistancephysique./ Votre personnage évolue de manière significativetout au long <strong>du</strong> film.Tout le monde l'a remarqué sur le plateau. J'aimoi-même eu le sentiment d'évoluer tout au long<strong>du</strong> tournage. J'ai d'ailleurs trouvé intéressantque Nils tourne à peu près dans la continuité.Cela m'a beaucoup aidée, car mon personnage etmoi avons évolué conjointement. Peu à peu, jecomprenais de mieux en mieux mon personnageet je me sentais de plus en plus à l'aise dans l'univers<strong>du</strong> conte./ Qu'est-ce qui vous a le plus marquée ?C'est la séquence <strong>du</strong> butô ! Je ne m'y étais pas<strong>du</strong> tout préparée, et j'ai trouvé cette danse franchementterrifiante : j'étais en face de la danseuse,pendant que la caméra filmait mes émotions, etj'ai trouvé cela très éprouvant.En revanche, je pensais être intimidée par la présencede la caméra, mais je l'ai très vite oubliéeet je me suis sentie en confiance, grâce à Nils,mais aussi à Carole Bouquet et François Berléandqui ont été très rassurants avec moi./ Comment avez-vous rencontré Nils Tavernier ?Nils est venu à l'Ecole de Danse pour faire desrepérages, puis il m'a écrit qu'il voulait me rencontrer.Il m'a présenté le projet d'Aurore et j'aidû improviser devant Carolyn Carlson, ce quiétait une véritable épreuve ! J'ai ensuite fait desessais à la caméra et au texte, et Nils m'a immédiatementexpliqué que j'avais décroché le rôle !Tout est allé très vite puisque un mois seulements'est écoulé entre ma rencontre avec lui et lemoment où il m'a annoncé que j'allais jouerAurore…/ Qu'avez-vous pensé <strong>du</strong> scénario ?J'ai été très touchée par l'histoire et je me suisvite sentie proche <strong>du</strong> personnage. Pourtant, jen'ai jamais été très attirée par l'univers <strong>du</strong> conteet <strong>du</strong> merveilleux, mais j'ai trouvé que l'histoired'Aurore apportait quelque chose de nouveaudans ce registre-là./ Quel est votre regard sur votre personnage ?Pour moi, c'est avant tout une passionnée.Danser représente pour elle une forme de liberté/ Y a-t-il eu beaucoup d'improvisations ?Dès la première répétition, on a mis de lamusique et Carolyn m'a simplement dit, "Vas-y."J'ai été très surprise et un peu effrayée aussi !Je ne savais vraiment pas quoi faire… Mais j'aiquand même improvisé et Carolyn a ensuite intégrédans sa chorégraphie certains éléments demes improvisations qui lui ont plu : c'est à partirde là qu'elle construit les variations./ <strong>Les</strong> costumes d'époque n'étaient-ils pas tropcontraignants ?<strong>Les</strong> costumes de bal sont très lourds à porter.Quand j'étais assise sur le trône, je le ressentaismoins, mais quand je devais danser le menuet,c'était assez difficile : la robe me serrait beaucoup,•1819


Entretien avecNICOLAS LE RICHEdétail. Au cinéma, le cadre est mobile, alors que, surscène, le cadre est toujours le même. Surtout, surscèn,e on n'a pas droit à l'erreur - contrairement aucinéma -, mais on est porté par le moment./ Vous êtes-vous même chorégraphe et vousdites souvent que le danseur doit être lui-même.Etiez-vous tenté de chorégraphier votre danse ?le film. Il existe énormément d'idées préconçuesautour de la danse et je pense qu'il est importantde regarder - et davantage encore de filmer - cetart pour ce qu'il est et non pas à travers l'imagequ'il suscite dans l'inconscient collectif : celacorrespondait totalement à la conception de Nils./ Qu'avez-vous pensé de la dimension <strong>du</strong> conte ?Le rôle <strong>du</strong> danseur est double : d'abord, quand iltravaille avec un créateur, il doit être à sa disposition,ensuite quand il est sur scène, il se doitd'être lui-même car c'est lui qui est le vecteurd'expression <strong>du</strong> chorégraphe. J'ai tendance àpenser qu'il est important de s'approprier ladanse, même si elle est née de l'imagination <strong>du</strong>chorégraphe. Je crois aussi beaucoup à la spontanéité: il faut toujours tenter de retrouver cettefraîcheur quand on est sur scène. Il est essentield'être en accord avec soi-même et de réinventerla chorégraphie dans l'instant présent.J'aimais cette confrontation entre le conte cinématographiqueet le conte dansé. La plupart desballets sont eux-mêmes des contes, comme LeLac des cygnes par exemple. Je trouvais doncjudicieux cette manière de parler de la danse, àtravers une autre forme d'expression - le cinéma -et d'avoir une vraie cohérence entre ces deuxdiscours.NICOLAS LE RICHEDANSEUR ÉTOILE DE L'OPERA NATIONAL DE PARIS/ Vous êtes vous-même à la lisière <strong>du</strong> classiqueet <strong>du</strong> contemporain, et le film s'inscrit égalementdans cette rencontre entre ces deux perspectives…En tant que danseur, je n'ai jamais compris cettelutte entre ces deux écoles, "classique" et"contemporaine." J'ai toujours trouvé que les balletsclassiques qu'on monte aujourd'hui sont des balletscontemporains, et cette opposition sémantiqueme semble aberrante… Pour moi, la cohérence <strong>du</strong>répertoire et de la danse d'aujourd'hui était fondamentaleet inscrite au cœur de mes préoccupationsde danseur, et je l'ai retrouvée fortementprésente dans le projet de Nils./ Comment s'est passée la rencontre avecCarolyn Carlson ?Je l'avais déjà rencontrée, mais c'est la premièrefois que nous avons travaillé ensemble. La rencontrene pouvait que bien se passer car nousdéfendions un même projet, qui ne nous appartenaitpas, et auquel nous croyions tous deux de lamême manière./ Est-ce que la présence de la caméra a une incidencesur votre travail ?Bien sûr ! La caméra est un formidable catalyseurqui recherche le geste de l'acteur dans le moindre/ Dans le film, vous êtes davantage observateurde la danse d'Aurore et comédien que danseur…Nils et moi avons été très clairs l'un avec l'autre.Il m'a demandé de faire des essais et je lui ai ditque c'était à lui de décider si j'étais à la hauteur<strong>du</strong> projet, tout en lui rappelant que j'aurais vraimentbesoin de lui sur le plateau pour me diriger car jen'ai pas d'expérience en la matière. C'est cettetransparence entre Nils et moi, et cette marque deconfiance réciproque, qui m'a plu. Autrement, jen'aurais pas accepté de participer à l'aventure./ Comment avez-vous rencontré Nils Tavernier ?J'avais rencontré Nils grâce à son documentaireTout près des étoiles. Quand il m'a approché avecson projet, j'ai été très touché par l'audace <strong>du</strong>scénario et le fait qu'il se distinguait vraiment <strong>du</strong>cinéma français contemporain. J'ai trouvé queNils parlait très bien de la danse, et jamais d'unemanière superficielle. Il me semblait donc qu'ilavait une vraie légitimité à mettre la danse enscène dans une fiction. C'est ce qui m'a donnéune totale confiance en lui et m'a poussé à tournerEntré à l'École de Danse de l'Opéra en 1982,Nicolas Le Riche est engagé - à 16 ans - dans le Corpsde Ballet (1988).Promu « Premier danseur » en 1991, il est nommé« Etoile » en 1993 à l'issue de la représentation dela Gisèle classique.Depuis, il a ajouté de nombreuses œuvres à sonrépertoire, ainsi que de créations à l'Opéra.En 2005, il crée sa première chorégraphie pour leBallet de l'Opéra national de Paris, Caligula.Il est chevalier des Arts et Lettre.20 21


Entretien avecCAROLYN CARLSONfaisant découvrir à Margaux ma conception de lachorégraphie tout en étant à son écoute. Dansl'ensemble, Nils m'a demandé de rester dans uncertain classicisme, mais il est évident que j'aiensuite livré ma propre interprétation de ses souhaits.J'ai eu le sentiment d'avoir davantage deliberté dans le monde des nuages que dans lesjardins où Nils avait des exigences très précises./ Vous dites souvent que l'intuition est prioritaireet que vous travaillez l'improvisation avecvos danseurs. Cela s'est-il vérifié sur le film ?classique. Elle s'est montrée très ouverte à mongoût pour l'épure./ Quel rôle la musique joue-t-elle et en particuliercelle de Carolin Petit ?C'est un compositeur extrêmement généreux et àl'écoute des autres. Par exemple, après avoircommencé à travailler avec Margaux, je lui aidemandé s'il pouvait étoffer l'adagio et le placerplus tôt dans la partition, et il n'a pas hésité à lefaire./ Comment avez-vous rencontré Nils Tavernier ?Connaissiez-vous son travail ?C'est Nils qui m'a contactée par l'intermédiairede Brigitte Lefèvre de l'Opéra de Paris qui aappelé ma compagnie. Je ne connaissais pas sontravail, mais lorsque j'ai vu ses documentairesdont Tout près des étoiles, j'ai été fascinée parson regard sur le métier de danseur. On sent qu'ilest à la fois passionné et obsédé par la danse, etcet aspect-là se retrouve dans Aurore./ Qu'est-ce qui vous a intéressée dans le scénario ?J'ai été très attirée par la dimension de conte defée. Au départ, j'ai été un peu surprise par le scénariocar il n'a rien à voir avec mon propre travailet s'inscrit dans une veine un rien surréaliste.Mais, à mesure que j'avançais dans ma lecture etdans mes discussions avec Nils, je me sentais deplus en plus à l'aise vis-à-vis de cet univers fantasmatique,notamment grâce à sa poésie et à labeauté de son imaginaire. Pour moi, cette collaborationreprésentait un défi stimulant, d'autantque j'ai moi-même participé à des films, ou j’étaisle sujet de documentaires et films de danse, maisje n'avais jamais travaillé sur un long métrage defiction./ Quelle a été votre approche des dansesd'Aurore ?Margaux Chatelier est issue et reste de formationde ballet classique, alors que je développe moimêmemon travail dans la danse contemporaine.J'ai donc cherché à mêler ces deux approches, enJ'ai beaucoup travaillé l'improvisation avec NicolasLe Riche qui, bien enten<strong>du</strong>, a plus d'expérience queMargaux. Avec elle, je me suis fié à mon intuitiondans le sens où j'ai constamment cherché à comprendreson fonctionnement et à évaluer ce qu'elleétait capable de faire : il faut bien voir qu'elle esttrès différente de mes danseurs qui me connaissentet savent exactement ce que j'attends d'eux./ Margaux est une très jeune danseuse…Oui, et elle incarne une princesse qui tombeamoureuse pour la première fois de sa vie : c'estune situation qu'il m'a fallu aborder avec d'infiniesprécautions à travers ses mouvements. Maisj'ai remarqué que Margaux a beaucoup mûri entrele début et la fin <strong>du</strong> film./ On sent à travers les gestes de MargauxChatelier - lorsqu'elle se défait des lourdesrobes de bal notamment - que vous êtes alléevers le dépouillement.Absolument, car je crois profondément audépouillement et à la simplicité. J'ai d'ailleurscherché à faire naître la sensualité à partir de lasimplicité : plutôt que de me reposer sur lesdécors ou les costumes, j'ai préféré me concentrersur un simple regard ou encore un mouvementde la tête ou de la main qui peuvent être profondémentsensuels. Margaux est d'une grandeintelligence et n'a pas eu besoin de répéter desdizaines de fois pour comprendre ce que je voulais,à l'inverse de bon nombre de danseuses de ballet/ C'est la première fois que vous collaborez à unlong métrage ?Oui, et c'est une expérience que j'aimerais tenterde nouveau. Ce qui m'a surtout frappée, c'est l'espacedont je disposais : le décor <strong>du</strong> monde desnuages m'offrait un espace dix fois plus vaste quela scène. C'était extraordinaire de travailler à sigrande échelle ! J'adore la scène, mais le cinémaa ceci de particulier qu'il permet le gros plan, cequi peut mettre en valeur tel ou tel mouvement.CAROLYN CARLSONDanseuse au sein de la compagnie d'Alwin Nikolaïspendant sept ans à New York, Carolyn Carlson estinvitée dans les années 70 à l'Opéra de Parispar Rolf Liebermann comme chorégraphe-étoile,et fonde le Groupe de recherches théâtrales del'Opéra de Paris.Danseuse, chorégraphe, maître enseignante, elleréside au Théâtre de la Ville, à la Fenice de Venise,à Helsinki, à Stockholm, puis à la Biennale de Venise.Enfin, elle crée l'Atelier de Paris-Carolyn Carlsondont elle est la directrice artistique et s'installe à lacartoucherie de Vincennes en 1999. Elle est égalementDirectrice artistique <strong>du</strong> Centre ChorégraphiqueNational de Roubaix depuis décembre 2004.Elle a reçu de nombreux prix dont celui des Victoiresde la Musique pour Signes en 1998, le titre deChevalier de la Légion d'Honneur en 2000, et laMédaille de la Ville de Paris en 2002. Elle est l'auteurde plus de 70 créations chorégraphiques présentéesdans le monde entier.2223


<strong>Les</strong>CHORÉGRAPHES<strong>Les</strong>COSTUMESYUTAKA TAKEIYutaka TAKEI découvre la danse contemporaineau Japon auprès d'Hervé ROBBE (actuel directeurde Centre Chorégraphique National <strong>du</strong> Havre) etparticipe à son projet “V.O.”, qui sera présenté auThéâtre de la Ville en 1997.De 1997 à 1999, il fait parti <strong>du</strong> Centre National deDanse Contemporaine l'Esquisse d'Angers, puisrencontre Karine SAPORTA (directrice de CentreChorégraphique National de Caen) en 1999, etinterprète “Phaëton” et “Cabaret Latin”.Depuis 2000 il danse dans la compagnie deCarolyn CARLSON, et travaille parallèlementavec des jeunes chorégraphes comme PantxikaTELLERIA. Il développe, en France, en Italie et auJapon, sa propre recherche et créé en 2002 sacompagnie, FOREST BEATS.YANN BRIDARDPremier danseur <strong>du</strong> Ballet de l’Opéra national deParisEntré à l'Ecole de Danse de l'Opéra de Paris en1983, Yann BRIDARD est engagé dans le Corps deballet de l'Opéra en 1988.En 1993, Jerome ROBBINS le choisit pour danserdans son ballet Moves et en 1995 - à la demandede Roland PETIT - il remplace Nicolas Le RICHE(blessé) dans “Le Jeune homme et la Mort”.Promu “Premier Danseur” en 1996, il enchaînedepuis les rôles de soliste. Il est également choisipour danser dans les entrées au répertoire, et ilest distribué dans de nombreuses créations.En juin 2003, il réalise sa première chorégraphieCourt-noué, présentée lors des soirées “DanseursChorégraphes” à l'Amphithéâtre Bastille.20011999199719941992199019891988198719861984LaMUSIQUEYVONNE SASSINOT DE NESLECréatrice de costumesPeintre-graveur-diplomée d’histoire de l’artLE FRÈRE DU GUERRIER de Pierre JolivetVATEL de Roland Joffe (Nomination aux Césars 2000)LE VOLEUR DE VIE de Yves AngeloL'AMOUR CONJUGAL de Benoît BarbierLE RETOUR DE CASANOVA de Edouard NiermansL'AMANT de Jean-Jacques Annaud (Nomination aux Césars 1993)LACENAIRE de Francis Girod (Nomination aux Césars 1991)HENRY AND JUNE de Philip KaufmanLE MARIAGE DE FIGARO de Roger CoggioAUSTRALIA de Jean-Jacques AndrienCHOUANS ! de Philippe de Broca (Nomination aux Césars 1989)LES EXPLOITS D'UN JEUNE DON JUAN de Gianfranco MingozziLE SIXIÈME JOUR de Youssef ChahineADIEU BONAPARTE de Youssef ChahineUN AMOUR DE SWANN de Volker Schlöndorf(César 1985, Nomination à la British Academy Award de Londres)UN DIMANCHE À LA CAMPAGNE de Bertrand TavernierCAROLIN PETITCompositeur et arrangeurKADER BELARBIDanseur Étoile de l’Opéra national de ParisEntré à l'École de Danse de l'Opéra en 1975,Kader BELARBI est engagé - à 18 ans - dans leCorps de Ballet (1980).Promu “Premier danseur” en 1988, il est nommé“Etoile” à l'issue de la représentation de La Belleau Bois Dormant (NOUREEV).Depuis, il a ajouté à son répertoire de nombreusesœuvres et des créations.Egalement chorégraphe, Kader BELARBI estl'auteur d'une quinzaine de chorégraphies, dontGiselle et Willy (1991), Salle des pas per<strong>du</strong>s(1997), <strong>Les</strong> Saltimbanques (1999), <strong>Les</strong> Liens detables pour les Ballets <strong>du</strong> Rhin (2001), WutheringHeights (2002) pour le Ballet de l'Opéra de Paris,et <strong>Les</strong> Epousés (2004) pour deux danseurs <strong>du</strong>Ballet de l'Opéra.Il a reçu le Prix NIJINSKI en 1989.Il est Chevalier des Arts et Lettres (1994) et del'Ordre National <strong>du</strong> Mérite (2001).B.O.F AURORE disponible le 20 marsDistribution Sony - BMGCinéma :ALISSA de Didier GoldschmidtL'ANNÉE JULIETTE de Philippe Le GUAYPAROLES ET MUSIQUES de Élie ChouraquiLES UNS ET LES AUTRES de Claude LelouchZADOC OU LE BONHEUR de Pierre-Henry SalfatiTéléfilms :ALLONS PETITS ENFANTS de Thierry BinistiGALILÉE OU L'AMOUR DE DIEU de Jean-Daniel VerhaegeSISSI, L'IMPÉRATRICE REBELLE de Jean-Daniel VerhaegeLE PÈRE GORIOT de Jean-Daniel VerhaegeCAYENNE, LES AMANTS DU BAGNE de Thierry BinistiJAURÈS, NAISSANCE D'UN GÉANT de Jean-Daniel VerhaegeB.O.F :LES UNS ET LES AUTRES de Claude LelouchPAROLES ET MUSIQUE de Élie ChouraquiSPECTACLE :ROMÉO ET JULIETTE24 25


ListeARTISTIQUEListeTECHNIQUEAuroreLe RoiLa ReineLe PeintreLe Conseiller <strong>du</strong> RoiLa GouvernanteLe Prince AbdallahLe Prince de NeufchatelLe Prince de Thang KaiLe monde des nuages et les danses d'AuroreLe premier balLe deuxième balLe troisième balMargaux CHATELIERFrançois BERLÉANDCarole BOUQUETNicolas LE RICHEThibault DE MONTALEMBERTMonique CHAUMETTEKader BELARBIYann BRIDARDYutaka TAKEICarolyn CARLSONKader BELARBIYutaka TAKEIYann BRIDARDRéalisateurScénarioImageCadreCostumesDécorationSonMontageMusique composée parDirecteur de pro<strong>du</strong>ctionDirecteur de post pro<strong>du</strong>ctionPro<strong>du</strong>it parCo-pro<strong>du</strong>it parAvec la participation deVentes ÉtrangersNils TAVERNIERNils TAVERNIER, Marjolaine NONON,Marc QUENTIN et Jean COSMOSAntoine ROCHDominique LE RIGOLEURYvonne SASSINOT DE NESLEEmmanuelle DUPLAYFrançois SEMPÉ, Emmanuelle LALANDE,Christian FONTAINEFlorence RICARDCarolin PETITSylvain MONODAbraham GOLDBLATEmilie GEORGES - LA CINÉFACTUREFRANCE 2 CINÉMALA RÉGION ILE DE FRANCE, de CANAL+,de TPS, CNC.MEMENTO FILMS INTERNATIONALLicence exclusiveFRANCE TÉLÉVISIONS DISTRIBUTIONÉdition LittérairePOCKET JEUNESSEUn roman d'Anne-Marie POL(auteur de la série “Danse”)Mise en vente le 02/03/062627


FilmographieNILS TAVERNIER1999UNE HEURE SEULEMENT - documentaire de(vie de femmes à la prison d'Orléans) co-réaliséavec Mohamed OUZINE et Vianney LAMBERTTOUT PRÈS DES ÉTOILES - Long métrage1998JEAN-LOUIS AUBERT : CARNETS DE ROUTE -Portrait - Diffusion France 21997DE L'AUTRE CÔTÉ DU PÉRIPH' - 2 épisodesco-réalisés avec Bertrand TAVERNIER -Diffusion France 2SOLITUDE - Court métrageRÊVE DE SOLITUDE - Film de danse200620042003200220012000L'ODYSSÉE DE LA VIE - documentaireDiffusion France 2LES SECRETS D'UNE ODYSSÉE - documentaireco-réalisé avec Hervé Dresen - Diffusion France 2RÊVER C'EST POSSIBLE - documentaireDiffusion France 2 - Envoyé SpécialAURORE - long métrageLA VIE APRÈS L'ACCIDENT - spotsdocumentairesDÉSIRS ET SEXUALITÉS - documentaireDiffusion France 3LES PASSAGERS IMMOBILES - documentaireLE VOISIN ERIC - Court Métrage (série de filmscontre l'illettrisme)LE TOURISTE - spot de 30'' (campagne contrele touriste sexuel)LE BIDONVILLE DES NUAGES - documentaire(un squat à Phnom-Penh) Diffusion France 5TRAFIC D'ENFANTS - documentaire (enfantsesclaves en Côte-d'Ivoire) Diffusion France 2 -Envoyé spécialHISTOIRES DE VIES BRISÉES : LES "DOUBLEPEINE" DE LYON Documentaire co-réalisé avecBertrand TAVERNIERLES DERNIERS MOTS - documentaire (soinspalliatifs à Paris) Co-réalisé avec Gil RABIER19961995199419931992JEAN GUIDONI CHANTE ET PARLE - PortraitLA MOUETTE - Court métrage dans le cadre <strong>du</strong>programme L'Amour est à réinventerUN FILM SUR BERTRAND TAVERNIER réalisélors <strong>du</strong> tournage <strong>du</strong> film Capitaine Conan -Diffusion Canal +AÏKIDO - (dans le désert de Mauritanie)Diffusion Canal +PHILIPPE LÉOTARD CHANTE ET PARLEDiffusion Paris PremièreFEMMES ALGÉRIENNES - documentaire(résistance face au GIA) Diffusion France 3, TévaSENSUELLE SOLITUDE - film de danse avecKader BelarbiCERRUTI : PORTRAIT - Film interneJEUNESSE À VENDRE - documentaire (prostitutionet mafia à Moscou) Diffusion France 2 -Envoyé SpécialDROGUE, DIS-LEUR - documentaire (paroles detoxicomanes) Diffusion France 2 - Envoyé SpécialLES DESSOUS DU MOULIN ROUGE - documentaire- Diffusion Canal +FRANCOFOLIES - Diffusion Paris PremièreLISE Court métrageLE RENONCEMENT court métrageLES ENFANTS DE THIÈS - documentaireco-réalisé avec Bertrand TAVERNIER dansle cadre de la série “Un enfant dans la ville” -6 épisodes, d'après une idée de Nils TAVERNIER26

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