Opération - Ville de Grande-Synthe

Environnement16En France, cinq millionsde personnessouffrent de trou -bles de l'audition.Longtemps ignorée ou con -sidérée comme secondai re,la pollution sonore faitdésormais partie des préoccupationsdes riverains etdes pouvoirs pu blics. Si lesaéroports sont souvent lacible d'attaque, les usinessont aujourd'hui égalementpointées du doigt. C'estpourquoi un ob ser vatoiredu bruit a été mis en placeautour du site industriel del'agglomération dunkerquoise.A l'origine de cette initiative,un groupe de travails'est cons titué autour deSPPPI (1) réunissant lesentreprises, les élus du secteuret les associations deconsommateurs (CLCV)(2) et pour la protection del'environnement (Adelfa)(3). Une première étudemenée par un acousticien,ainsi qu'une station pilotesituée à Fort-Mardyck ontabouti à un pre mier cons -tat : les nor mes réglementairessont res pectées et, labaisse du bruit de fond liéeau ralentissement de lacirculation a fait émergerd'au tres bruits, venant desindustries environnantes.Une antenne àSaint-JacquesDepuis cet été, la mise enplace d'un réseau composéde six antennes autour de lazone d'activité, dont une auquartier Saint-Jacques àGrande-Synthe, permet delocaliser précisément lasource du bruit. En cas detumulte provoquant unegêne importante, la SPPPIcontacte l'entreprise con -cernée afin de connaîtrel'activité génératrice debruit.Une septième station, cettefois-ci mobile, verra le jourpour compléter le dispositif.Le réseau d'étude financépar les entreprises dusecteur, la Drire (4), leConseil Régional et leSPPPI, est une premièreLutte contre la pollution sonoresur le territoire français.Une expérience de ce typeavait déjà été réaliséeautour d'une raffinerie enNormandie, ou à proximitéd'aéroports. « Nous avonscréé le premier réseau decette taille, qui englobe latotalité d'un site industrielet c'est aussi le seul à donnerles résultats en tempsréel et à les mettre à dispositionde la population »,indique Thierry Dubuis,secrétaire général duSPPPI. Depuis cet hiver, lesdonnées sont consultablessur le site internetwww.dkbel.fr. Un souci detransparence pour fairetomber quelques idéesreçues. Si le ressenti desL'observatoiredu bruitindustrielriverains est réel, l'originedu bruit n'est pas toujourslà où on le croit. Le bruitdépend en grande partiedes conditions météorologiques.Quant aux industriels,suivre l'impact sonorede leurs activités leurdonne la possibilité d'engagerdes mesures correctrices.Certains ont installéun « piège à bruit »,d'autres ont sensibilisé leurpersonnel. Fermer les por -tes, baisser la grue au mo -ment de la décharge dematériaux sont autant deréflexes qui entrent enconsidération pour améliorerles conditions de vie desriverains. « A l'avenir, termineThierry Dubuis, onespère étendre le réseaupour mesurer le bruit ur -bain et routier de l'agglomération.»A. Godefroid(1) Secrétariat Permanent pour laPrévention des PollutionsIndustrielles Côte d'Opale Flandre(2) Consommation Logement etCadre de Vie(3) Assemblée pour la défense del'environnement du Littoral Flandre-Artois(4) Direction régionale de l'Industriede la Recherche et del'EnvironnementGrande-Synthe Le magazine - Février 2008