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Rôle du Montelukast dans le traitement de l'asthme - Société ...

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J.M. Lopes dos Santos / Revue française d’al<strong>le</strong>rgologie et d’immunologie clinique 45 (2005) 538–541539L’enfant siff<strong>le</strong>ur transitoire, dont <strong>le</strong>s symptômes sont habituel<strong>le</strong>mentin<strong>du</strong>its par <strong>le</strong>s virus, a généra<strong>le</strong>ment une diminution<strong>du</strong> calibre <strong>de</strong>s voies aériennes sans inflammation persistanteni hyperréactivité bronchique. Il guérit avec l’âge, quand<strong>le</strong> diamètre <strong>de</strong> ses bronches croît suffisamment pour que saperméabilité ne soit plus affectée significativement par <strong>le</strong>sinfections vira<strong>le</strong>s. L’enfant atopique, au contraire, peut développerune inflammation bronchique éosinophilique chronique,probab<strong>le</strong>ment in<strong>du</strong>ite par <strong>de</strong>s cellu<strong>le</strong>s Th2, qui con<strong>du</strong>it àune hyperréactivité bronchique, responsab<strong>le</strong> <strong>de</strong> la survenue<strong>de</strong> manifestations cliniques asthmatiques pendant (et en<strong>de</strong>hors) <strong>de</strong>s infections vira<strong>le</strong>s. Il est possib<strong>le</strong> que <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s casplus graves, la persistance <strong>de</strong> cette inflammation, contribueaux phénomènes <strong>de</strong> remo<strong>de</strong>lage <strong>de</strong>s voies aériennes dont laconséquence est l’installation <strong>de</strong> lésions permanentes avecune obstruction irréversib<strong>le</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré variab<strong>le</strong>. La part respective<strong>de</strong> la diminution <strong>du</strong> calibre <strong>de</strong>s voies aériennes, <strong>de</strong>l’hyperréactivité bronchique et <strong>de</strong> l’inflammation éosinophiliqueest évi<strong>de</strong>mment très variab<strong>le</strong>.Comme ces différents phénotypes peuvent conditionner laréponse à la thérapeutique, il serait souhaitab<strong>le</strong> <strong>de</strong> pouvoir<strong>le</strong>s diagnostiquer précocement, ce qui est souvent diffici<strong>le</strong>.Les corticoï<strong>de</strong>s inhalés (CI) sont très uti<strong>le</strong>s pour contrô<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ssymptômes et possib<strong>le</strong>ment pour préserver la fonction respiratoirefuture <strong>de</strong>s petits siff<strong>le</strong>urs atopiques. Cette thérapeutiqueest, toutefois, motif à certaines préoccupations en ce quiconcerne <strong>le</strong>s possib<strong>le</strong>s effets secondaires à long terme ; eneffet, nous ne connaissons pas la courbe dose-réponse à cetâge et ignorons si <strong>le</strong>s jeunes enfants sont plus susceptib<strong>le</strong>saux effets secondaires <strong>du</strong> <strong>traitement</strong>, en particulier, l’inhibition<strong>de</strong> la croissance. De plus, l’efficacité clinique <strong>de</strong>s CI estinconstante <strong>dans</strong> l’asthme in<strong>du</strong>it par <strong>le</strong>s virus [3] très fréquentparmi <strong>le</strong>s très jeunes enfants.Par ail<strong>le</strong>urs, la voie inhalée est souvent problématique àcet âge, exigeant parfois beaucoup <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>sparents et con<strong>du</strong>isant faci<strong>le</strong>ment à l’utilisation <strong>de</strong> techniquesincorrectes. Il serait donc souhaitab<strong>le</strong> <strong>de</strong> disposer d’autresthérapeutiques efficaces pour ces enfants, sans <strong>le</strong>s inconvénients<strong>de</strong> la corticothérapie et sans <strong>le</strong>s difficultés <strong>de</strong> la voieinhalée. Les anti<strong>le</strong>ucotriènes pourraient remplir ce rô<strong>le</strong>,puisqu’ils ont aussi un effet anti-inflammatoire et qu’ils sontadministrés par voie ora<strong>le</strong>. Ces nouveaux médicaments, sontla première thérapeutique anti-asthmatique vraiment origina<strong>le</strong><strong>de</strong> ces 25 <strong>de</strong>rnières années. Ils agissent sur un médiateurspécifique ce qui représente une approche tout à fait nouvel<strong>le</strong><strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’asthme.Les <strong>le</strong>ucotriènes sulfidopeptidiques sont <strong>de</strong>s médiateursproinflammatoires intervenant <strong>dans</strong> la plupart <strong>de</strong>s phénomènesphysiopathologiques <strong>de</strong> l’asthme bronchique, comme <strong>le</strong>bronchospasme, l’exsudation, la sécrétion <strong>de</strong> mucus, l’infiltrationcellulaire et la prolifération <strong>du</strong> musc<strong>le</strong> lisse. Leur synthèseet <strong>le</strong>ur libération ne sont pas influencées par <strong>le</strong>s corticoï<strong>de</strong>s.Deux types <strong>de</strong> médicaments sont capab<strong>le</strong>s d’intervenir àce niveau, <strong>le</strong>s antagonistes <strong>de</strong>s récepteurs aux <strong>le</strong>ucotriènes(ARLT) comme <strong>le</strong> pranlukast, <strong>le</strong> montelukast et <strong>le</strong> zafirlukastet <strong>le</strong>s inhibiteurs <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur synthèse, comme <strong>le</strong> zi<strong>le</strong>uton qui neutralisela 5-lipoxygénase. Les ARLT sont utilisés <strong>de</strong>puis plusieursannées <strong>dans</strong> <strong>le</strong> <strong>traitement</strong> <strong>de</strong> l’asthme avec <strong>de</strong>s bonsrésultats et une bonne sécurité. L’utilisation <strong>du</strong> zi<strong>le</strong>uton a ététrès limitée, en raison <strong>de</strong> son efficacité relativement faib<strong>le</strong>, <strong>de</strong>sa courte <strong>de</strong>mi-vie «in vivo » et surtout <strong>de</strong> sa forte toxicitéhépatique.Le montelukast est <strong>le</strong> seul médicament <strong>de</strong> ce nouveaugroupe approuvé, jusqu’à présent, chez l’enfant <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>12 ans. Son efficacité a d’abord été démontrée chez <strong>le</strong>s enfants<strong>de</strong>6à14ansavecasthme persistant, avec amélioration <strong>de</strong> lafonction respiratoire et ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> l’éosinophilie sanguine(manifestant ici éventuel<strong>le</strong>ment un effet sur l’inflammational<strong>le</strong>rgique) [4]. En ce qui concerne la tolérance, <strong>le</strong> profil <strong>de</strong>seffets secondaires s’est révélé semblab<strong>le</strong> à celui <strong>du</strong> placebo.Son efficacité a été éga<strong>le</strong>ment démontrée <strong>dans</strong> l’asthmeléger et <strong>dans</strong> l’asthme provoqué par l’exercice [5,6]. Dansune autre étu<strong>de</strong> pédiatrique, la concentration <strong>de</strong> NO <strong>dans</strong> l’airexhalé a diminué <strong>de</strong> 20 % en fin <strong>de</strong> <strong>traitement</strong> par montelukast,par rapport au groupe placebo, suggérant une diminution<strong>de</strong> l’inflammation bronchique [7].2. Le <strong>Montelukast</strong> <strong>dans</strong> l’asthme persistant <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux àcinq ansPlus récemment, <strong>le</strong> montelukast a été évalué chez <strong>de</strong>senfants plus jeunes, avec éga<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s résultats très encourageants.Dans une investigation multicentrique en doub<strong>le</strong> insu[8] on a comparé <strong>le</strong>s effets <strong>du</strong> <strong>traitement</strong> par 4 mg <strong>de</strong> montelukastpendant 12 semaines à celui <strong>du</strong> placebo chez 700 enfantsâgés <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux a cinq ans ; ces enfants avaient un asthmepersistant (défini par <strong>le</strong> score symptomatique et <strong>le</strong>s besoinsen b2 adrénergiques <strong>de</strong> secours). Le groupe ayant bénéficié<strong>du</strong> <strong>traitement</strong> actif, a été significativement amélioré par rapportau groupe placebo, avec en particulier, une diminution<strong>de</strong> la toux, <strong>de</strong>s sibilants et <strong>de</strong> la gêne respiratoire.Dans <strong>le</strong> groupe placebo, 28 % <strong>de</strong>s enfants ont eu recoursaux corticoï<strong>de</strong>s oraux contre 19 % <strong>dans</strong> <strong>le</strong> groupe traité par <strong>le</strong>montelukast (p = 0,08). Les symptômes d’asthme étaientmoins fréquents chez <strong>le</strong>s enfants activement traités, dont parail<strong>le</strong>urs l’éosinophilie sanguine était moindre en fin <strong>de</strong> <strong>traitement</strong>.En ce qui concerne <strong>le</strong>s effets indésirab<strong>le</strong>s, il n’y avaitpas <strong>de</strong> différence significative entre <strong>le</strong>s <strong>de</strong>ux groupes, particulièrementen ce qui concerne la fonction hépatique.3. L’étu<strong>de</strong> PREVIAUne fois établi l’effet <strong>du</strong> montelukast <strong>dans</strong> l’asthme persistant<strong>de</strong>s jeunes enfants, il était important <strong>de</strong> connaître sonintérêt thérapeutique potentiel <strong>dans</strong> <strong>le</strong>s autres formes d’asthmeplus communes à cet âge, à savoir, l’asthme léger intermittentet l’asthme in<strong>du</strong>it par <strong>le</strong>s virus.On sait que <strong>le</strong>s virus sont un <strong>de</strong>s facteurs déc<strong>le</strong>nchants <strong>le</strong>splus fréquents <strong>de</strong> l’asthme chez <strong>le</strong> petit enfant et que <strong>le</strong>s cor-

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