Discours prononcé le 14 juillet 2007 (pdf - 28,14 ko) - Ville de ...

Discours de Monsieur le Maire de Vincennesà l’occasion de la Fête nationale 2007Mes Chers Collègues,Mesdames et Messieurs les maires adjoints et conseillers municipaux,Mesdames et Messieurs les maires adjoints honoraires,Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents d’associations patriotiques et desautres associations de notre ville,Mesdames, Messieurs,Ici, au pied du drapeau français que nous venons de saluer, tout près du Monument qui rendhommage à ceux qui sont tombés pour la France, nous voilà une nouvelle fois réunis pourréaffirmer, de manière à la fois solennelle et conviviale, notre fidélité aux valeurs de Liberté,d'Égalité et de Fraternité, ces principes qui fondent notre République.Le 14-Juillet est d’abord, pour nous tous, un jour de fête : le jour où la République célèbre laNation et où la Nation rend hommage à la République. C’est la fête des trois couleurs, unies etbrandies, ces trois couleurs qui font le drapeau de la France, ces trois couleurs dans lesquelleschaque Français peut se retrouver.Le 14-Juillet est aussi un jour d’histoire. En prenant la Bastille, les Français de 1789 se sontlibérés de l’arbitraire.Mais la vraie grandeur de l’événement n’est pas là : s’il n’y avait que la prise de la Bastille, ce14-juillet ne serait qu’une révolte de plus. Le 14-Juillet a une toute autre portée, et passimplement parce que notre pays a changé de régime.La Révolution française n’était pas un évènement nécessairement inscrit dans l’histoire.Il fallait des hommes, et du courage, pour l’initier, pour la porter - et aussi pour la finir. Parmices héros, je voudrais m’arrêter un instant sur le marquis de La Fayette qui, à bien des égardsincarne ce goût de l’engagement qui façonne l’histoire. La Fayette, dont nous fêterons le250 ème anniversaire de la naissance en décembre prochain, est pour nous autres un exemple.C’est un exemple, d’abord, et cela ne peut laisser personne indifférent ici, parce qu’il a sauvéd’une destruction certaine le donjon de Vincennes, ce monument qui fait notre identité etnotre fierté.Discours prononcé à l’occasion du 14-Juillet 2007 – Cabinet du Maire1

C’est un exemple, aussi et surtout, par son goût de la découverte, sa constance dans latempérance, sa fidélité dans ses combats. Dans un monde totalement chamboulé par la fin del’Ancien régime, dans un monde où les élans grandioses côtoient la sauvagerie la plus vile, LaFayette c’est l’homme de la tolérance, c’est l’homme du rassemblement, c’est l’homme ducourage. En adepte des Lumières, il embarque, à 20 ans, pour l’Amérique pour soutenir lescolons insurgés contre la tutelle britannique. En aristocrate, il croit à la révolution libérale de1789. En citoyen éclairé, il veut concilier la Liberté et la Fraternité. En soldat, il défend laFrance menacée. C’est La Fayette qui donne ordre de détruire la Bastille, 15 juillet 1789, etc’est lui, encore, qui fit accepter la cocarde tricolore au roi en ajoutant le blanc royal au bleuet au rouge, couleurs de Paris. C’est La Fayette enfin qui, au sein de l’Assemblée nationaleconstituée à la suite du serment du Jeu de Paume, rédige la première Déclaration des droits del'Homme, largement inspirée de la Déclaration américaine. Il est au cœur du magnifiqueélan de 1789.Si La Fayette est l’homme de l’audace, il n’est pas l’homme de l’excès. Plus que tout, il seméfie des passions aveugles, de la violence et des faux prophètes. Il vit mal les affres de laterreur car il entend rester fidèle à son idéal de fraternité. En ce sens, La Fayette illustre bienl’identité profonde de notre Ville qui, à travers son histoire glorieuse, concile la passionde la justice et le sens de l’unité. C’est pourquoi j’entends que Vincennes rende hommage,dans les mois à venir, à La Fayette.Mesdames et Messieurs,La Fayette est né il y 250 ans. La Révolution française s’est déroulée il y 218 ans. Mais notremonde à nous n’est pas moins troublé. Et, de nous, il n’exige pas moins de courage, delucidité, de tempérance que celui de 1789. Il exige surtout la vertu de l’engagement et lapassion de l’intérêt général. Il n’est pas inutile de rappeler, en ce jour de fête nationale, que laRépublique n’est rien sans des citoyens portant, dans leur cœur et leurs actes, le sens de lafraternité. La fraternité, c’est l’âme de notre République. C’est une valeur fragile, exigeante –celle qui voit dans l’autre, au-delà de ses particularités, de ses différences, avant tout, un frère.Voilà pourquoi, Chers Amis, notre « 14-juillet » n’est pas qu’un événement historique.C’est, d’une certaine manière, un évènement moral au sens où il nous oblige pourl’avenir. Il nous oblige, quand il s’agit de lutter, avec les armes de la démocratie, contre leterrorisme qui frappe, à l’aveugle, des hommes, des femmes et des enfants partout dans lemonde. Il nous oblige, quand il s’agit de lutter contre l’intolérance et le repli sur soi, lesapriori et préjugés qui, dans nos propres vies, ferment nos horizons, dénaturent notre sociétéet vident de son sens cette notion, belle et grande, de Fraternité.Chers amis,En ces temps changeant, c’est la fierté de la France, c’est notre fierté que de rester fidèles auxvaleurs d’égale citoyenneté, de fraternité et de tolérance.C’est notre fierté, et c’est notre devoir.Pour Vincennes, pour la République et pour la France, Bonne fête du 14-Juillet !__________________Discours prononcé à l’occasion du 14-Juillet 2007 – Cabinet du Maire2