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Innovalo 3 les cahiers 1 - Centre académique de ressources sur la ...

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apparaissent comme subies par <strong>de</strong>s élèves qui ne sontpas acteurs <strong>de</strong> leurs apprentissages : « Pour exercermon métier d’élève, je fais ce qu’on me dit <strong>de</strong> faire…ils nous font faire <strong>de</strong>s contrô<strong>les</strong>… » « Les élèves prennent<strong>de</strong>s notes et écoutent le prof. » « Je m’assois, jesors mes affaires, le professeur nous parle, il nous faitécrire… on récite <strong>la</strong> leçon puis on fait <strong>de</strong>s exercices. »«On écrit <strong>sur</strong> le c<strong>la</strong>sseur… Il nous fait le cours etj’écoute. »Les contenus disciplinaires apparaissent peu (troisoccurrences dans 18 productions).«Nous avons fait <strong>de</strong> l’argumentation. » « Nous apprenonsl’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre mondiale. » « On travail<strong>les</strong>ur <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième guerre mondiale. »Au final, ces textes montrent que le sens du “métierd’élève” comme activité cognitive et constructiond’un sujet n’est pas du tout perçu.Je fais l’hypothèse que <strong>les</strong> activités pédagogiques proposéesen c<strong>la</strong>sse ont un grand rôle dans cette nonperceptionet que ce qu’en disent <strong>les</strong> élèves reflète unepartie (au moins) <strong>de</strong> leur vécu quotidien.Une production, <strong>de</strong>ux fois plus longue que <strong>les</strong> autres,faite par une élève aux résultats sco<strong>la</strong>ires plutôtfaib<strong>les</strong>, m’a paru riche car elle est modalisée, argumentée,faisant apparaître dans sa <strong>de</strong>scription du“métier” une conception cognitive et culturelle <strong>de</strong>l’école, (re)formu<strong>la</strong>nt pour elle-même <strong>de</strong>s significationsaux différentes activités qui forment son quotidiend’élève.Elle est intéressante aussi parce que l’élève n’a pas puse tenir à <strong>la</strong> posture énonciative objective prescritepar l’écrit « fiche métier ». Sa tentative <strong>de</strong> <strong>de</strong>scriptiondu statut d’élève est sans cesse parasitée par uneréflexion <strong>sur</strong> le sens à donner à ce moment <strong>de</strong> vie.Par ailleurs, <strong>la</strong> partie consacrée à <strong>la</strong> <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> sonactivité personnelle d’élève, si elle élu<strong>de</strong> ce qui <strong>de</strong>vraiten constituer le contenu essentiel (l’activité sco<strong>la</strong>irecognitive), décrit bien concrètement <strong>de</strong>s activités quifont parties <strong>de</strong> son travail d’élève et quelques attitu<strong>de</strong>srelevant <strong>de</strong> ce que Yves Clot 13 appelle le « style »,c’est-à-dire <strong>les</strong> modalités personnel<strong>les</strong> <strong>de</strong> réalisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> tâche professionnelle ici, du “métier” d’élève.Pour toutes ces raisons, je l’ai utilisée avec le groupec<strong>la</strong>sse,en y ajoutant <strong>de</strong>s extraits d’autres productions,afin <strong>de</strong> travailler un certain nombre <strong>de</strong> notions apparuesdans <strong>les</strong> productions, d’en négocier le sens et <strong>de</strong>revenir <strong>sur</strong> <strong>les</strong> aspects discursifs <strong>de</strong>s genres <strong>de</strong>scriptifsprescrits (fiche métier vs <strong>de</strong>scription d’activité). CeLe Métier d’élèvePour moi le métier d’élève est <strong>de</strong> se lever à8h pratiquement tous <strong>les</strong> jours et finir à 17h30.Mais s’il n’y avait pas l’école je ne saurais pas ceque je ferais chez moi toute seule. Donc je penseque ce n’est pas une perte <strong>de</strong> temps. on apprend(13)Clot Y., op. cit., 3 e partie:Action et style.46 Les CAHIERS innover & réussirl’apprentissage <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie pour plus tard, pouravoir un métier d’avenir et voir mes copines auquotidien. On doit faire le français, <strong>les</strong> maths etc..toutes <strong>les</strong> matières nécessaires à un bon rythme<strong>de</strong> vie. Il ne faut jamais être en retard où sécher<strong>les</strong> cours importants. Ce que je n’aime pas c’estque nous ne pouvons pas sortir du collège quandun prof est absent ou encore <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> permanence.La soif d’apprendre faire <strong>de</strong>s calculs et<strong>de</strong> <strong>la</strong> grammaire. quand on rentre dans le collège(prison) on ne peut pas sortir sans son carnet.Suivre <strong>les</strong> cours pour pouvoir comprendre ceque disent <strong>les</strong> anciens (profs). Sur le carnet <strong>de</strong>correspondance il y a notre emploi du temps,l’adresse, le numéro <strong>de</strong> tel. etc… On apprend àfaire comme nos parents. On se lève, on part travailleret on revient. Et le len<strong>de</strong>main rebelotte.On n’a pas le droit <strong>de</strong> fumer dans l’école, alorss’il y a besoin, on est obligé d’attendre.Ma journée typeLe matin je me lève à 6h30 mais je n’arrivejamais à me lever, alors je me rendors et je meréveille parfois en retard. Et c’est <strong>sur</strong>tout mescopines quand el<strong>les</strong> viennent me chercher, el<strong>les</strong>me réveillent et je m’habille en vitesse et on partà l’école toutes ensemble. Arrivées en cours onsort <strong>les</strong> affaires et on parle avec nos voisines <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rniers potins. On se raconte le week-end. on atoujours quelque chose à se dire. Après on écouteun peu le prof pour faire style “on s’intéresse”.Pendant toute <strong>la</strong> matinée on est en cours <strong>de</strong> français.Car le prof d’italien est souvent absent onest en perm mais nous on préfère aller dans <strong>les</strong>couloirs pour pouvoir parler tranquille. Le midije rentre je regar<strong>de</strong> <strong>la</strong> télé. Je mange pratiquementpas et mes copines viennent me chercher etrebelotte. Sinon quand on commence tard on seretrouve chez-moi en écoutant <strong>la</strong> musique et parler<strong>de</strong> notre vie. Comme d’hab. l’après-midi c’esttoujours <strong>la</strong> même chose. Et le soir on rentre chacune<strong>de</strong> son côté et c’est parti pour une semaine<strong>de</strong> boulot.sera l’objet <strong>de</strong> <strong>la</strong> séance suivante (E):E– Retour <strong>sur</strong> <strong>les</strong> représentations et enrichissement<strong>de</strong>s connaissances (février 2001)● Qu’est-ce que le métier d’élève ?1) Etre élève c’est un <strong>de</strong>voir. Il est vraiqu’être élève c’est ennuyant; Mais je préfère êtreélève dans un pays riche et développé comme <strong>la</strong>France plutôt que <strong>de</strong> travailler dans <strong>de</strong>s minesdans un pays sous-développé.L’école est un lieu où <strong>les</strong> élèves apprennentà respecter et à accepter <strong>les</strong> idées <strong>de</strong>s autres.Les parents éduquent, l’école développe <strong>les</strong>connaissances <strong>de</strong> l’élève. Mais ce<strong>la</strong> est moins vraiaujourd’hui car l’élève peut seulement dévelop-

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