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Exclusion sociale liée au logement et au sans-abrisme

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Depuis quelques années on a vu apparaître des <strong>logement</strong>s de transition (<strong>logement</strong>s encadrés) où les concernés disposentd’une chambre individuelle, mais continuent à vivre en commun<strong>au</strong>té <strong>et</strong> sont encadrés par des professionnels durant lajournée. Cependant ces personnes n’ont pas un droit inconditionnel d’y séjourner <strong>et</strong> risquent de perdre ce <strong>logement</strong> si ellesne se conforment pas <strong>au</strong> règlement d’ordre intérieur. La troisième marche de ce « modèle en escalier » (« stair casemodel ») est constituée par les « <strong>logement</strong>s accompagnés », (<strong>logement</strong>s individuels ou p<strong>et</strong>ites commun<strong>au</strong>tés) oùl’accompagnement par des professionnels se résume à des contacts sporadiques, adaptés <strong>au</strong>x besoins du moment de lapersonne.Le « modèle en escalier » produit certainement des résultats positifs, mais son grand désavantage réside dans le fait que leconcerné doit à chaque fois changer de <strong>logement</strong> <strong>et</strong> d’environnement social, <strong>sans</strong> jamais disposer d’un <strong>logement</strong> qui lui« appartient », sur lequel il a un droit <strong>et</strong> pour lequel il est responsable. Il serait <strong>sans</strong> doute plus avantageux si les concernéspouvaient, endéans quelques semaines ou mois après la perte de leur dernier <strong>logement</strong>, accéder à un <strong>logement</strong> personnel<strong>et</strong> si possible définitif. Des prestations d’aide <strong>et</strong> de soutien, adaptées à leurs besoins effectifs devraient les aider à pouvoirrester dans ce <strong>logement</strong> <strong>au</strong>ssi longtemps qu’ils le désirent. Ce modèle du « housing first » ou du « <strong>logement</strong> d’abord », lancé<strong>au</strong>x Etats-Unis, trouve de plus en plus d’adeptes en Europe <strong>et</strong> semble plus efficace, plus durable <strong>et</strong> en plus moins onéreuxpour la collectivité que le « modèle en escalier ». Ce modèle affirme que le premier objectif à atteindre le plus vite possiblelorsqu’une personne est confrontée à une situation de <strong>sans</strong>-chez-soi, est de fournir une solution de <strong>logement</strong> dans unimmédiat. Elle ne renie pas la nécessité de disposer de services d’accompagnement, mais affirme que nombre deproblèmes peuvent être abordés de manière plus efficace dans un environnement de <strong>logement</strong> plus stable <strong>et</strong> serein. Ainsi,nombre de ces problèmes peuvent être mieux abordés dans une situation stable de <strong>logement</strong>.1.2. Encadrement variable (« floating support »)Au lieu de rassembler toutes les personnes <strong>sans</strong> abri dans de grandes structures d’urgence <strong>au</strong> risque de voir s’éterniser leurséjour pour bon nombre d’entre elles, l’idée de base d’une politique orientée vers le <strong>logement</strong> (« housing led policy ») est deprocurer à toute personne ayant perdu son <strong>logement</strong> un <strong>logement</strong> de rechange dans les délais les plus courts (maximum 3mois). Une fois réinstallé dans un <strong>logement</strong> adapté à ses besoins <strong>et</strong> capacités, l’usager d’un tel <strong>logement</strong> devra profiter d<strong>et</strong>oute une panoplie de services <strong>et</strong> de prestations lui perm<strong>et</strong>tant de maintenir ce <strong>logement</strong> dans le temps. C<strong>et</strong> encadrement,défini par un travailleur social responsable pour sa coordination (« case manager ») devra suivre de très près l’évolution dela personne <strong>et</strong> adapter c<strong>et</strong> encadrement à tout moment <strong>au</strong>x besoins effectifs de la personne (« floating support »).Outre le coût n<strong>et</strong>tement inférieur à celui d’un <strong>logement</strong> d’urgence ou d’un <strong>logement</strong> de transition, un grand avantage de ceconcept est le fait que la personne en question pourra profiter d’une prise en charge « sur mesure » qui n’est pas liée à laspécificité <strong>et</strong> <strong>au</strong>x limites d’une institution, mais qui est décidée sur base d’une analyse détaillée des capacités <strong>et</strong> des besoinsde la personne <strong>et</strong> pourra être assurée par des services déjà actifs sur le terrain (offices soci<strong>au</strong>x, services d’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> desoins à domicile, services de psychiatrie ambulatoire, services de surend<strong>et</strong>tement, <strong>et</strong>c.), éventuellement renforcés par lesservices d’une ONG spécialisée dans la prise en charge de personnes <strong>sans</strong> domicile.1.3. Stratégie basée sur les chiffres (« evidence based »)A l’heure actuelle il n’existe pas de système uniformisé de collecte de données sur les <strong>sans</strong>-abris <strong>et</strong> les personnes <strong>sans</strong><strong>logement</strong> <strong>au</strong> Luxembourg, <strong>et</strong> donc pas de chiffres ni de statistiques fiables. Les différents prestataires de service œuvrantsur le terrain ont chacun développé soit un système de collecte de données sur papier, soit sur une base informatisée. Uneseule base de données (Caritas Accueil <strong>et</strong> Solidarité) dispose d’une <strong>au</strong>torisation de la Commission Nationale de laProtection des Données, mais son développement n’a jamais été achevé f<strong>au</strong>te de moyens financiers, <strong>et</strong> son utilisation rest<strong>et</strong>rès limitée. Un premier essai pour la conceptualisation <strong>et</strong> la mise en place d’une base de données commune pour lesstructures de nuit pour <strong>sans</strong> domicile a été lancée par le Ministère de la Famille dans le cadre du proj<strong>et</strong> européen MPHASIS.Malheureusement c<strong>et</strong>te démarche n’a pas abouti, entre <strong>au</strong>tres f<strong>au</strong>te de moyens financiers suffisants.Etant donné qu’il n’y <strong>au</strong>ra plus de recensement périodique de la population à l’avenir (voir l’identifiant unique), il serait <strong>sans</strong>doute indiqué d’associer dès le départ le STATEC à une stratégie nationale de lutte contre le <strong>sans</strong>-<strong>abrisme</strong>,, <strong>et</strong> ceci avec lebut d’aider à m<strong>et</strong>tre en place un système de collecte de données permanent qui perm<strong>et</strong>trait d’établir des statistiquesrégulières montrant les évolutions <strong>et</strong> changements parmi les populations cibles concernées. En incluant les données ditesMPHASIS, un tel système perm<strong>et</strong>trait également de comparer ces évolutions <strong>et</strong> changements avec les <strong>au</strong>tres pays membresde l’UE.Etant donné que les offices soci<strong>au</strong>x région<strong>au</strong>x seront <strong>sans</strong> <strong>au</strong>cun doute impliqués plus activement dans la lutte contrel’exclusion du <strong>logement</strong> <strong>et</strong> le <strong>sans</strong>-<strong>abrisme</strong> à l’avenir, il serait peut-être indiqué d’associer ceux-ci à la mise en place d’un telsystème qui perm<strong>et</strong>trait ainsi une véritable gestion centralisée des données des personnes concernées.18

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