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<strong>le</strong>u quand on commence à avoir vraiment mal aux pieds. Mais surtout : <strong>le</strong>s enfants.Ceux des autres.Ceux qui vont courir dans tous <strong>le</strong>s sens toute la journée, <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s un peu rougesd’avoir fini <strong>le</strong>s fonds de verres, en salissant <strong>le</strong>urs beaux habits et en sup- pliant pourne pas al<strong>le</strong>r se coucher tout de suite.Les enfants justifient <strong>le</strong>s réunions de famil<strong>le</strong> et nous en conso<strong>le</strong>nt.Ils sont toujours ce qu’il y a de mieux à regarder. Ils sont toujours <strong>le</strong>s premiers sur lapiste de danse et <strong>le</strong>s seuls à oser dire que <strong>le</strong> gâteau est écœurant. Ils tombentamoureux fous pour la première fois de <strong>le</strong>ur vie et s’endorment épuisés sur <strong>le</strong>sgenoux de <strong>le</strong>urs mamans. Pierre devait être damoiseau d’honneur, il avait repéré queson cyber sabre tenait parfaitement sous la large ceinture à plis et se demandait s’ilpourrait filouter quelques pièces après la quête. Mais Lola avait mal regardé <strong>le</strong>ca<strong>le</strong>ndrier du juge : ce n’était pas son week-end. Pas de petit panier et pas de batail<strong>le</strong>de riz sur <strong>le</strong> parvis. On lui a suggéré d’appe<strong>le</strong>r Thierry pour voir si el<strong>le</strong> pouvaitintervertir <strong>le</strong>s week-ends. El<strong>le</strong> n’a même pas répondu.Mais el<strong>le</strong> venait ! Et Vincent qui nous attendait ! On allait pouvoir s’instal<strong>le</strong>r tous <strong>le</strong>squatre à une tab<strong>le</strong> à l’écart avec quelques bouteil<strong>le</strong>s fauchées derrière une tente etcommenter <strong>le</strong> chapeau de la tante Solange, <strong>le</strong>s hanches de la mariée et l’allureridicu<strong>le</strong> de notre cousin Hubert avec son haut-de-forme de location bien calé sur sesgrandes oreil<strong>le</strong>s. (Sa mère n’avait jamais voulu entendre par<strong>le</strong>r d’un recol<strong>le</strong>ment, car «on ne défait pas l’œuvre de Dieu ».) (Hé ? C’est beau comme de l’antique, non ?)Le clan se ressoudait. La vie se remettait en quatre.Sonnez, clairons ! Chantez, coucous ! C’était nous <strong>le</strong>s cadets de Gascogne, deCarbon et de Castel-je-ne-sais- plus-où.- Pourquoi tu prends cette sortie ?- On passe prendre Lola, répond Simon.- Où ça ? s’étrang<strong>le</strong> sa douce.- A la gare de Châteauroux.- C’est une blague ?- Non, pas du tout. El<strong>le</strong> y sera dans quarante minutes.- Et pourquoi tu ne me l’as pas dit ?- J’ai oublié. El<strong>le</strong> m’a appelé tout à l’heure.- Quand ?- Quand nous étions sur l’aire d’auto- route.- Je n’ai rien entendu.- Tu étais aux toi<strong>le</strong>ttes.- Je vois...- Tu vois quoi ?- Rien.Ses lèvres disaient <strong>le</strong> contraire.- Il y a un problème ? s’étonna mon frère.- Non. Pas de problème. Aucun problème. C’est juste que la prochaine fois tumettras une loupiote de taxi sur <strong>le</strong> toit de la voiture, ce sera plus clair.Il n’a pas re<strong>le</strong>vé. Les jointures de ses doigts pâlissaient.

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