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Alors pourquoi ? Pourquoi se laisse-t- il ainsi marcher sur <strong>le</strong>s pieds ? Mystère. Mil<strong>le</strong>fois, j’ai voulu <strong>le</strong> secouer, lui ouvrir <strong>le</strong>s yeux et lui demander de frapper du poing sur latab<strong>le</strong>. Mil<strong>le</strong> fois.Un jour Lola a essayé. Il l’a envoyée bou<strong>le</strong>r et lui a rétorqué que c’était sa vie.C’est vrai. C’est sa vie. Mais c’est nous qui sommes tristes.C’est idiot d’ail<strong>le</strong>urs. On a bien assez de travail comme ça dans nos propres platesbandes...C’est avec Vincent qu’il par<strong>le</strong> <strong>le</strong> plus. A cause d’Internet. Ils s’écrivent tout <strong>le</strong> temps,s’envoient des blagues débi<strong>le</strong>s et des adresses de sites pour trouver des viny<strong>le</strong>s, desguitares d’occasion ou des amateurs de maquettes. Ainsi, Simon s’est déniché unsuper ami dans <strong>le</strong> Massachusetts avec <strong>le</strong>quel il échange des photos de <strong>le</strong>urs bateauxtélécommandés respectifs. Ce dernier s’appel<strong>le</strong> Cecil (Sisseul) W. (Deubeulyou)Thurlinghton et habite une grande maison sur l’î<strong>le</strong> de Martha’s Vineyard. Avec Lola,on trouve ça super chic... Martha’s Vineyard... « Le berceau des Kennedy », commeils disent dans Paris Match.On rêve de prendre l’avion et d’approcher la plage privée de Cecil en criant : «Youhou ! We are Simon’s sisters ! Darling Céci<strong>le</strong> ! We are so very enchantéde ! »On l’imagine avec un blazer b<strong>le</strong>u marine, un pull en coton vieux rose sur <strong>le</strong>s épau<strong>le</strong>set un pantalon en lin crème. Une vraie pub pour Ralph Lauren.Quand on menace Simon d’un tel déshonneur, il perd un peu de son f<strong>le</strong>gme.- On dirait que tu <strong>le</strong> fais exprès ! Je viens encore de déborder !- Mais enfin, combien de couches tu te mets ? finit-il par s’inquiéter.- Trois.- Trois couches ?- La base, la cou<strong>le</strong>ur et <strong>le</strong> fixateur.- Ah…- Attention, mais préviens-moi quand tu freines !Il lève <strong>le</strong>s sourcils. Non. Pardon. Un seul sourcil.À quoi pense-t-il quand il lève ainsi son sourcil droit ?Nous avons mangé un sandwich caoutchouteux sur une aire d’auto- route. Un trucinfâme. Je préconisais plutôt un petit plat du jour chez un routier mais ils ne « saventpas laver la salade ». C’est vrai. J’oubliais. Donc trois sandwichs sous vide.(Beaucoup plus hygiénique.)« Ce n’est pas bon, mais au moins, on sait ce qu’on mange ! » C’est un point de vue.Nous étions assis à l’extérieur à côté des bennes à ordures.On entendait des « brrrrrammm » et des « brrrrroummm » toutes <strong>le</strong>s deux secondesmais je voulais fumer une cigarette et Carine ne supporte pas l’odeur du tabac.- Il faut que j’ail<strong>le</strong> aux toi<strong>le</strong>ttes, annonça-t-el<strong>le</strong> en prenant un airdouloureux. Ça ne doit pas être <strong>le</strong> grand luxe ici...- Pourquoi tu ne vas pas dans l’herbe ? Lui demandai-je.- Devant tout <strong>le</strong> monde ? Tu es fol<strong>le</strong> !- Tu n’as qu’à al<strong>le</strong>r un peu plus loin. Je viens avec toi si tu veux...- Non.- Pourquoi, non ?- Je vais salir mes chaussures.- Oh... mais... Qu’est-ce que ça peut faire pour trois petites gouttes ?

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