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correlation entre les proprietes physico- chimiques de polymeres ...

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A ma mèreOn aime sa mère presque sans le savoir, sans le sentir, car cela est naturel comme <strong>de</strong> vivre.[Guy <strong>de</strong> Maupassant]2


RemerciementsCe travail est le fruit d’une collaboration <strong>entre</strong> la société CORNEAL Industrie et lelaboratoire IFoS <strong>de</strong> l’Ecole Centrale <strong>de</strong> Lyon.Je tiens à remercier MM. Guy Vitally et Frank Villain pour m’avoir donné la chance<strong>de</strong> réaliser cette thèse au sein <strong>de</strong> la société CORNEAL et M. Wal<strong>de</strong>mar Kita pour avoirfinancé ce travail <strong>de</strong> thèse dans le cadre d’une convention CIFRE.J’adresse aussi mes remerciements au Dr. Rémi Bougaran pour la confiance qu’il a sum’accor<strong>de</strong>r, sa disponibilité et son ai<strong>de</strong>.Je tiens à exprimer toute ma gratitu<strong>de</strong> au Dr. Laurence Ponsonnet et au Pr. Clau<strong>de</strong>Martelet, mes directeurs <strong>de</strong> thèse, pour la confiance qu’ils m’ont toujours témoignée et pour letemps qu’ils m’ont consacré.Je suis très honoré <strong>de</strong> la présence dans <strong>les</strong> membres du jury du Pr. Sophie Bistac-Brogly ainsi que du Pr. Eric Papon, <strong>de</strong> l’attention qu’ils portent à ce travail en acceptant d’être<strong>les</strong> rapporteurs <strong>de</strong> cette thèse.Je remercie le Pr. Alain Domard pour l’honneur qu’il me fait <strong>de</strong> juger ce travail.J’adresse mes plus vifs remerciements au Dr. Jean-Paul Rieu qui m’a toujoursaccueilli très convivialement dans son laboratoire, avec qui j’ai eu <strong>de</strong> nombreuses discussionset qui a également accepté <strong>de</strong> juger ce travail.Je remercie tout particulièrement le Pr. Daniel Tréheux pour ses conseils, sadisponibilité, ses suggestions pertinentes et pour sa présence dans <strong>les</strong> membres du jury.Je remercie <strong>les</strong> abattoirs "Le lapin du hameau" pour nous avoir fourni le matérielbiologique indispensable à notre étu<strong>de</strong>, et dont le personnel s’est toujours montré d’unegran<strong>de</strong> gentil<strong>les</strong>se et disponibilité.Je remercie Laurence Hermitte pour m’avoir montré tous <strong>les</strong> secrets <strong>de</strong> la dissection ensalle <strong>de</strong> culture cellulaire et pour toutes nos discussions fructueuses.Je n’oublie pas mes collègues du laboratoire IFoS <strong>de</strong> l’Ecole Centrale <strong>de</strong> Lyon, ainsique ceux <strong>de</strong>s différents services <strong>de</strong> la société CORNEAL Industrie, particulièrement Didier,Karine, Xavier, Sandrine, Laure-Anne, Jean-Luc, Ray, Nicolas, Cécile, Pierre, Jean-Marc…qui m’ont aidé à avancer dans mon projet <strong>de</strong> recherche.J’adresse également mes remerciements à « Cath », « Béa », « Cricri », Anne,« Lulu », « Zaza », Sarah, Gisèle, « Patou », Marie-christine, Catherine, Pascaline, Brigitte,« Manue », Patricia, « Nico », Jean-Marc, « angèle »… pour tous <strong>les</strong> bons moments passésensemble.Un petit clin d’œil à mes amis <strong>de</strong> Paris : « Chouchou », « MπR », « Zak », « Paolito »,« Gigi », « Mupette », Kathy, « Gandra », « Gaf », « Ouichette », « Bernie », « Fati », Marie-Lise et Françoise…3


Une thèse est une pério<strong>de</strong> avec <strong>de</strong>s bons moments et d’autres qui le sont moins. Cesont dans ces <strong>de</strong>rniers que l’on reconnaît la véritable amitié. Chère « Bébé », chère « MCB »,chère « lala », chère « Stéph », chère « Didile » et cher « Titou », je vous remercie du fond ducœur. Merci d’être là.Une pensée toute particulière à « ptite riboulette ».Je ne saurais terminer sans remercier « mamoune » (ma mère), « Majotte » (mon père)et « pejette » (ma sœur) pour avoir toujours été à mes côtés, m’avoir soutenu, aidé et supportépendant ces dures années. Merci à vous d’être si présent.4


SOMMAIREIntroduction p.1Partie Bibliographique p.3Chapitre I : la cataracte p.4I. La cataracte p.41). L’œil2). La cataractea). Les causesb). Intervention chirurgicalec). Les implants intraoculairesd). Systèmes d’implantation <strong>de</strong>s LIOsII. Complications dues à la chirurgie ophtalmologique p.91). La cataracte secondaire ou opacification <strong>de</strong> la capsule postérieure (OPC)2). Traitement actuel <strong>de</strong> l’OPC3). Prévention <strong>de</strong> l’OPCa). Les techniques chirurgica<strong>les</strong>b) Forme <strong>de</strong> la LIOc). Techniques pharmacologiquesd). Métho<strong>de</strong>s immunologiquese). Développement <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculairesIII. L’adhérence cellulaire p.141). Approche <strong>physico</strong>-chimiquea). La théorie DLVOb). Approche thermodynamique2). Approche biologiquea). Adhérence et prolifération cellulairea).1. Adhérence cellulairea).2. Prolifération cellulaireb). Interaction cellu<strong>les</strong> eucaryotes - biomatériauxb).1. Caractéristiques <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> du matériaub).2. Adsorption <strong>de</strong>s protéines sur un matériauc). Cas <strong>de</strong>s implants intraoculairesIV. Influence <strong>de</strong>s propriétés du biomatériau sur la prolifération cellulaire p.241). Topographie et rugosité <strong>de</strong> l’implant2). Propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> l’implantChapitre II : La tribologie p.29I. Le frottement p.291). Historique <strong>de</strong> la tribologie2). Généralités3). Frottements statique et dynamique4). Adhérence et adhésiona). L’adhésionb). L’adhérence5). Les lubrifiants5


II. Paramètres influençant le frottement et propriétés <strong>de</strong> surface p.351). Paramètres liés aux conditions expérimenta<strong>les</strong>a). La force normaleb). La températurec). La vitesse <strong>de</strong> glissementd). Le temps d’attente avant le glissemente). Présence d’un troisième corps (lubrifiants)2). Caractéristiques <strong>de</strong>s surfaces et <strong>de</strong>s matériauxa). La rugositéb). La chargec). La mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînesd). La cristallinité et le taux <strong>de</strong> réticulatione). La masse moléculairef). La duretég). Le rôle <strong>de</strong>s charges électriquesh). L’hydratation <strong>de</strong>s matériauxi). L’adhésionj). L’adhérencek). L’énergie <strong>de</strong> surfacePartie expérimentale p.49A). Etu<strong>de</strong> sur la repousse cellulaire p.50Chapitre I : Détermination <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s matériaux dans <strong>les</strong>quelssont réalisées <strong>les</strong> LIOs p.50I. Présentation <strong>de</strong>s matériaux p.50II. Propriétés énergétiques <strong>de</strong> surface p.511). La goutte posée2). Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la capabilité <strong>de</strong> l’appareil <strong>de</strong> mouillabilité Digidrop3). Résultatsa). La goutte poséeb). La bulle captivec). Comparaison <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la goutte posée et <strong>de</strong> la bulle captived). L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contacte). Energie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux4). ConclusionIII. Propriétés électriques <strong>de</strong> surface p.62IV. Conclusion p.67Chapitre II : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la modulation <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong>épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes <strong>de</strong> lapins par différents matériaux p.68I. Choix du type cellulaire p.68II. Culture <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins p.681). Mise en culture <strong>de</strong> la capsule cristallinienne2). Maintien <strong>de</strong> la culture3). Cinétique <strong>de</strong> prolifération <strong>de</strong>s CECs sur fonds <strong>de</strong> puitsIII. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la prolifération cellulaire sur différents matériaux p.701). Réalisation <strong>de</strong>s essais6


2). Résultatsa). La prolifération cellulaireb). La morphologie cellulaire3). ConclusionChapitre III : Essai <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> culture cellulaireaux propriétés <strong>de</strong>s matériaux p.75I. Corrélation <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s polymères à la réponsecellulaire p.751). Corrélation du caractère hydrophile/hydrophobe <strong>de</strong>s polymères au comportementcellulairea). Corrélation <strong>entre</strong> le taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymères et le comportement cellulaireb). Corrélation <strong>entre</strong> le caractère hydrophile <strong>de</strong>s polymères et le comportementcellulairec). Discussion <strong>de</strong>s résultats obtenus2). Corrélation <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong>s différentes composantes <strong>de</strong>spolymères au comportement cellulaire3). Corrélation <strong>de</strong>s propriétés électriques du matériau et du comportement cellulaire4). Corrélation <strong>entre</strong> la mobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux et lecomportement cellulaireII. Conclusion p.81B). Etu<strong>de</strong> tribologique p.83Chapitre I : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’injection <strong>de</strong>s LIOs p.83I. Description du système injecteur/LIO p.83II. Reproductibilité <strong>de</strong>s essais d’injection p.84III. Essais <strong>de</strong> différentes matières <strong>de</strong> LIOs p.841). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en Acry26M héparinées2). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinées3). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en Acry26B héparinées4). Comparaison <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différentes matières5). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en siliconeIV. Evaluation <strong>de</strong> possibilités techniques pour favoriser l’injection <strong>de</strong>s LIOs :traitement <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’injecteur et <strong>de</strong>s LIOs p.871). Traitement <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’injecteur2). Traitement <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOsV Evaluation du rôle <strong>de</strong>s lubrifiants p.89VI. Influence du temps <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> la LIO avant <strong>de</strong> l’injecter p.90VII. Conclusion p.91Chapitre II : Simulation <strong>de</strong>s essais d’injection sur tribomètre p.93I. Mise au point <strong>de</strong>s essais sur tribomètre p.931). Conditions d’expérience2). Correspondance <strong>entre</strong> le système injecteur/LIO et <strong>les</strong> essais sur tribomètrea). Système injecteur/LIOb). Expériences sur tribomètre7


c). Corrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux systèmes3). Reproductibilité <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> tribométrie4). Vérification <strong>de</strong> la correspondance : tribométrie / système injecteur/LIOII. Conclusion p.99Chapitre III : Discussion sur <strong>les</strong> paramètres du frottement étudiés partribométrie p.101I. Approche <strong>de</strong> Tabor et Georges p.1011). Contacts contrôlés par <strong>les</strong> forces adhésives2). Contacts contrôlés par <strong>les</strong> forces extérieures3). Application <strong>de</strong> ce modèle à différents systèmesa). Polycarbonate / LIO en Acry26Eb). Polycarbonate / LIO en Acry26E héparinéec). Polycarbonate / LIO en Acry26E en présence <strong>de</strong> B14). ConclusionII. Mesure d’adhérence par microscope à force atomique (AFM) p.109III. Effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s matériaux sur le frottement p.1171). Les LIOs2). Matériaux servant <strong>de</strong> support3). ConclusionIV. Effet du taux d’hydrophilie <strong>de</strong>s LIOs sur le frottement p.123V. Effet <strong>de</strong> la rugosité sur le frottement p.124VI. Effet <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s matériaux sur le frottement p.1251). Détermination <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s matériaux2). Le travail d’adhésion3). Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s paramètres <strong>les</strong> plus pertinents4). Plan d’expériencesVII. Etu<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s différents paramètres p.1331). La régression multiple2). Corrélations3). La régression logistique4). ConclusionVIII. Utilisation <strong>de</strong> lubrifiant p.1351). Ajout <strong>de</strong> charges2). Solutions utilisées comme lubrifiantIX. Conclusion p.139C). Essais <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> paramètres permettant <strong>de</strong>limiter la repousse cellulaire et ceux permettant <strong>de</strong> favoriser leglissement p.141I. Rappel <strong>de</strong>s paramètres limitant l’adhérence et la prolifération cellulaire p.141II. Rappel <strong>de</strong>s paramètres favorisant le glissement <strong>de</strong>s LIOs p.141III. Corrélations <strong>entre</strong> ces différents paramètres p.1428


Conclusion p.143Annexes p.146Annexe 1 : Synthèse <strong>de</strong>s polymères p.146Annexe 2 : Propriétés du polycarbonate p.148Annexe 3 : Propriété et caractéristiques <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong> intraoculaires p.149Annexe 4 : Propriétés <strong>de</strong>s différents lubrifiants utilisés p.151Annexe 5 : Métho<strong>de</strong> d’injection <strong>de</strong>s LIOs p.152Annexe 6 : Appareillage et métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesure p.153Annexe 7 : Traitements <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’injecteur ou <strong>de</strong>s LIOs p.154Annexe 8 : Essais d’adhérence par AFM p.158Annexe 9 : Théorie <strong>de</strong> Hertz p.159Annexe 10 : Plan d’expériences p.160Lexique p.167Abréviations p.168Références bibliographiques p.1699


INTRODUCTIONLe cristallin <strong>de</strong> l’œil est un corps cellulaire transparent. Il permet <strong>de</strong> focaliser lalumière sur la rétine. La cataracte est l’opacification partielle ou totale du cristallin. Elle estsouvent liée à l’âge. La chirurgie <strong>de</strong> la cataracte consiste à enlever le cristallin opacifié et à leremplacer par une lentille intraoculaire synthétique. Aujourd’hui la gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>slentil<strong>les</strong> implantées sont soup<strong>les</strong> car cela permet <strong>de</strong> réaliser une chirurgie moins traumatiqueet d’avoir une meilleure récupération visuelle. Cette opération est la plus fréquente <strong>de</strong>schirurgies, toutes spécialités confondues : 400000 interventions en France. Elle est bienmaîtrisée mais elle est confrontée à l’apparition d’une cataracte secondaire. Cette pathologiepostopératoire correspond à une nouvelle perte d’acuité visuelle due à l’adhérence et à laprolifération <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes au niveau <strong>de</strong> l’axe optique. Or <strong>les</strong>caractéristiques mécaniques, géométriques et <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> la lentille implantée lors<strong>de</strong> l'opération jouent un rôle important dans l'intensité et le délai d'apparition <strong>de</strong> la cataractesecondaire. Lors <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous nous sommes principalement intéressés à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’influence <strong>de</strong> la composition chimique <strong>de</strong> la lentille artificielle sur le comportementcellulaire.Lors <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> la cataracte, <strong>les</strong> chirurgiens peuvent utiliser différentes métho<strong>de</strong>safin d’introduire la lentille intraoculaire (LIO) dans l’œil. En effet, ils peuvent utiliser <strong>de</strong>spinces gardant la LIO pliée ou utiliser un injecteur. Dans le cas <strong>de</strong> l’injecteur, <strong>les</strong> LIOs sontplacées dans une cartouche qui est elle même placée dans le corps <strong>de</strong> l’injecteur. Les LIOssont alors injectées en appuyant sur le piston <strong>de</strong> l’injecteur. Cependant cette technique<strong>de</strong>man<strong>de</strong> beaucoup <strong>de</strong> manipulations <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s chirurgiens. Ceci augmente <strong>les</strong> risques <strong>de</strong>contaminations et implique la décontamination et la stérilisation <strong>de</strong> l’injecteur après chaqueopération. Afin <strong>de</strong> pallier ces problèmes, la société Cornéal Industrie a développé un injecteurà usage unique dans lequel la LIO est déjà préconditionnée. Le chirurgien comprime la LIO etappuie sur le piston. Ce procédé permet <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> risques <strong>de</strong> contamination liés à lamanipulation <strong>de</strong> la lentille et d’éliminer <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> stérilisation après chaque opération.Cependant, un problème majeur <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> la LIO <strong>de</strong> type hydrogel acrylique et lematériau dans lequel est réalisé l’injecteur apparaît lorsque nous essayons d’injecter <strong>de</strong>slentil<strong>les</strong> intraoculaires. Le frottement à étudier dans ce système est un frottement lubrifié(présence <strong>de</strong> solution <strong>de</strong> NaCl 0,9% ou <strong>de</strong> solutions viscoélastiques) et statique car lefrottement s’oppose au commencement du déplacement relatif. Une étu<strong>de</strong> sur différentsparamètres a alors été réalisée afin <strong>de</strong> comprendre et <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> frottement.Nous nous sommes donc attachés lors <strong>de</strong> cette thèse, à étudier une voie d’approchepermettant <strong>de</strong> limiter l’apparition d’une cataracte secondaire d’une part, et d’autre part, àétudier <strong>les</strong> différents paramètres nous permettant <strong>de</strong> comprendre <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> frottementexistants <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs et le matériau dans lequel est réalisé l’injecteur. Une étu<strong>de</strong> sur lacorrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> polymères permettant <strong>de</strong> moduler laprolifération cellulaire et cel<strong>les</strong> permettant <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculairesa ensuite été réalisée.Dans un premier temps, une recherche bibliographique permet <strong>de</strong> situer le contexte <strong>de</strong>cette étu<strong>de</strong>, la problématique et <strong>les</strong> orientations choisies. Dans un second temps, plusieursexpériences sont réalisées afin <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> paramètres <strong>les</strong> plus importants dans nosdifférentes étu<strong>de</strong>s.10


Etu<strong>de</strong> sur la repousse cellulaireLes surfaces synthétiques <strong>de</strong>s matériaux dans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs sontcaractérisées afin <strong>de</strong> mieux comprendre <strong>les</strong> phénomènes d’adhérence et <strong>de</strong> prolifération <strong>de</strong>scellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes.La réponse cellulaire face aux lentil<strong>les</strong> intraoculaires est, à l’heure actuelle, encore malcomprise et <strong>les</strong> données d’un chirurgien à un autre peuvent littéralement changer. C’estpourquoi, nous avons utilisé un test in vitro, simple à mettre en œuvre, qui nous permetd’étudier l’influence <strong>de</strong> la formulation chimique <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong> sur l’adhérence et laprolifération <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes <strong>de</strong> lapins.La prise en compte <strong>de</strong>s données <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> et biologiques obtenues pour unensemble <strong>de</strong> polymères nous permet <strong>de</strong> dégager d’éventuel<strong>les</strong> corrélations et d’i<strong>de</strong>ntifierquelques paramètres clefs qui permettent <strong>de</strong> limiter l’adhérence, la prolifération et lamigration <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur un biomatériau.Etu<strong>de</strong> tribologiqueLa force <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> la LIO et le matériau dans lequel est réalisé l’injecteur estdéterminée par <strong>de</strong>s essais d’injection. Ces essais nous permettent <strong>de</strong> dégager quelquestendances mais le test n’est pas reproductible. C’est pourquoi, nous avons décidé d’utiliser untribomètre.Plusieurs paramètres sont alors mis au point afin que <strong>les</strong> expériences réalisées avec <strong>les</strong>ystème injecteur/LIO soient simulées au mieux sur le tribomètre.Les expériences réalisées sur le tribomètre permettent <strong>de</strong> comprendre certains aspectsdu frottement, <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> différents paramètres rentrant en jeu dans le systèmetribologique et leur importance.Une corrélation <strong>entre</strong> ces différents paramètres (paramètres modulant la réponsecellulaire et ceux limitant <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> frottement) est alors réalisée.11


Partie Bibliographique12


Cette synthèse bibliographique permet <strong>de</strong> situer le cadre <strong>de</strong> ce travail et son intérêt.Elle s’articule autour <strong>de</strong>s thèmes suivants :La cataracte :secondaire).- la cataracte.- <strong>les</strong> complications postopératoires dues à la chirurgie ophtalmologique (la cataracte- le recensement <strong>de</strong>s diverses métho<strong>de</strong>s employées pour limiter l’apparition d’unecataracte secondaire.- l’adhérence cellulaire à un biomatériau.- l’influence <strong>de</strong>s propriétés du matériau sur la réponse cellulaire.La tribologie :- le frottement.- <strong>les</strong> paramètres influençant le frottement dont <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> surface.13


Chapitre I : La cataracteI. La cataracte1). L’œilAvant d’étudier le phénomène <strong>de</strong> la cataracte et <strong>de</strong>s actions <strong>de</strong>stinées à la guérir, nousprésenterons <strong>les</strong> éléments constitutifs <strong>de</strong> l’œil humain (figure 1).Figure 1 : l’œil humain.L’œil, ou globe oculaire, est une structure sphérique d’environ 2,5 cm <strong>de</strong> diamètre. Saparoi est composée <strong>de</strong> trois couches <strong>de</strong> tissus concentriques. La couche périphérique est uneenveloppe protectrice appelée couche scléro-cornéenne. Dans sa partie postérieure, elle estconstituée <strong>de</strong> la sclérotique (ou sclère), <strong>de</strong> couleur blanche, qui recouvre environ <strong>les</strong> cinqsixièmes <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l’œil. Dans sa partie antérieure, la couche périphérique constitue lacornée. La couche moyenne <strong>de</strong> la paroi <strong>de</strong> l’œil, l’uvée, est elle aussi divisée en plusieurséléments, essentiellement la choroï<strong>de</strong> en arrière et l’iris en avant. La choroï<strong>de</strong>, riche envaisseaux et nourricière, est appliquée contre la sclérotique et tapisse <strong>les</strong> trois cinquièmespostérieurs du globe oculaire. Quant à l’iris, c’est un petit disque pigmenté, contenant du tissumusculaire dans son épaisseur, percé en son c<strong>entre</strong> d’un orifice <strong>de</strong> diamètre variable, lapupille, et placé verticalement en arrière <strong>de</strong> la cornée.La couche la plus profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la paroi oculaire est la rétine. Elle tapisse toute l’uvée, maisn’est sensible à la lumière que dans sa partie postérieure. La rétine est une couche complexe,composée en gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> nerveuses reliées à <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> réceptrices sensib<strong>les</strong> àla lumière (ou photorécepteurs), qui reposent el<strong>les</strong>-mêmes sur une couche <strong>de</strong> tissu pigmenté.Au fond <strong>de</strong> l’œil, dans l’axe <strong>de</strong> la pupille, une petite tache se trouve sur la rétine : c’est lamacula lutea, ou tache jaune, qui représente la zone d’acuité visuelle maximale <strong>de</strong> l’œil. Ilexiste un autre petit disque sur la rétine, situé légèrement en <strong>de</strong>dans <strong>de</strong> la macula (du côté dunez), correspondant à la naissance du nerf optique. Cette papille optique, dépourvue <strong>de</strong>photorécepteurs, est donc aveugle.14


Derrière la cornée se trouve une chambre remplie d’un liqui<strong>de</strong> clair et aqueux, l’humeuraqueuse, qui sépare la cornée <strong>de</strong> la face antérieure du cristallin.Le cristallin est une lentille biconvexe transparente, d’environ 9 mm <strong>de</strong> diamètre et 4mm d’épaisseur. Il est relié par <strong>les</strong> fibres <strong>de</strong> la zonula (ensemble <strong>de</strong> fibres élastiques) aumuscle ciliaire qui forme un anneau à la jonction <strong>de</strong> l’iris et <strong>de</strong> la choroï<strong>de</strong>.L’indice <strong>de</strong> réfraction du cristallin est <strong>de</strong> 1,36 à la périphérie et <strong>de</strong> 1,42 dans l’axe visuel.Le cristallin est constitué, <strong>de</strong> la périphérie vers le c<strong>entre</strong>, d’une capsule, d’un épithélium etd’une substance cristalline.La capsule ou cristalloï<strong>de</strong> forme un sac transparent et élastique. Son épaisseur est <strong>de</strong> 16 µm aupôle antérieur et <strong>de</strong> 4 µm au pôle postérieur. Elle isole <strong>les</strong> différents constituants du cristallin<strong>de</strong>s autres tissus oculaires.L’épithélium cristallinien est constitué d’une couche monocellulaire répartie uniquement surla face antérieure <strong>de</strong> la capsule.La substance cristallinienne résulte <strong>de</strong> la prolifération continue <strong>de</strong> l’épithélium. On distinguegénéralement le noyau plus dur et le cortex proche <strong>de</strong> l’épithélium.Le cristallin est essentiellement composé <strong>de</strong> protéines (collagène <strong>de</strong> type IV…).Le rôle du cristallin est <strong>de</strong> focaliser une image sur la rétine. Lorsqu’un objet s’éloigne ou serapproche, le cristallin se déforme (accommodation) pour conserver une focale correcte <strong>de</strong>l’image sur la rétine par variation <strong>de</strong> la convergence. Ce phénomène se traduit par unevariation <strong>de</strong> la courbure du cristallin, obtenue par la contraction ou non <strong>de</strong>s musc<strong>les</strong> ciliaires.2). La cataracteLa cataracte correspond à l’opacification du cristallin <strong>de</strong> l’œil ou <strong>de</strong> sa membrane. El<strong>les</strong>e traduit par une organisation différente du collagène présent dans le cristallin. La cataractepeut affecter le cristallin seul (lenticulaire), ou la partie antérieure ou postérieure <strong>de</strong> sa capsule(capsulaire), ou <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux à la fois (capsuloenticulaire). La cataracte est indolore et nedéveloppe pas d’inflammation. Elle provoque la cécité en empêchant le passage <strong>de</strong> la lumièremais le patient reste capable <strong>de</strong> distinguer la lumière <strong>de</strong> l’obscurité.De nos jours, plus <strong>de</strong> 400000 actes opératoires sont pratiqués annuellement en France. Cettepathologie est aujourd’hui un problème <strong>de</strong> santé mondial. En effet, en 2001, la cataracte étaitla cause principale d’aveuglement <strong>de</strong> la population mondiale et <strong>les</strong> cas ne cessaientd’augmenter [Hiratsuka Y. et al., 2001].a). Les causesL’opacification du cristallin est la conséquence d’une altération osmotique et d’uneagrégation protéique en rapport avec une réduction <strong>de</strong>s métabolismes énergétiques.La cataracte corticale concerne <strong>les</strong> fibres <strong>de</strong> formation récente, plus sensib<strong>les</strong> auxanomalies <strong>de</strong> transfert cationique, à l’augmentation <strong>de</strong> la perméabilité membranaire et à lacharge osmotique secondaire. Il en résulte une hyperhydratation, une rupture membranaire etl’opacification.La cataracte nucléaire, forme la plus fréquente <strong>de</strong> la cataracte dite « sénile », est plutôtle résultat <strong>de</strong> l’agrégation protéique qui survient, en l’absence <strong>de</strong> toute modification <strong>de</strong>l’hydratation <strong>de</strong> la lentille, à la faveur d’une réduction du métabolisme protéique et d’uneperte du pouvoir énergétique.L’âge est le facteur essentiel du ralentissement métabolique à l’origine <strong>de</strong> la cataracte.Beaucoup d’autres circonstances peuvent accélérer ou <strong>de</strong>vancer ce processus naturel.N. Azzam et al. ont travaillé sur l’influence <strong>de</strong>s rayons ultraviolets sur le cristallin [Azzam N.et al., 2004]. Ceux-ci ont montré que <strong>les</strong> rayons ultraviolets A (UVA) endommagent le15


cristallin. Les UVA modifient <strong>les</strong> dimensions et l’arrangement <strong>de</strong>s fibril<strong>les</strong> sur la sectioncorticale. Ils changent l’intégrité <strong>de</strong>s composants du cytosquelette <strong>de</strong> l’épithélium du cristallincomme la vimentine, la tubuline et l’actine. De plus, M. Linetsky et B.J. Ortwerth ont montréune élévation anormale <strong>de</strong> H 2 O 2 et d’atome d’oxygène sous l’action <strong>de</strong>s UVA. Ces composésdiminuent <strong>les</strong> activités antioxydantes <strong>de</strong>s enzymes. Ce qui causerait une augmentation <strong>de</strong>l’oxydation <strong>de</strong>s protéines et lipi<strong>de</strong>s membranaires [Linetsky M. et al., 1996]. Ces dommagesfavoriseraient donc la cataracte. Cependant, R.J.W. Truscott a montré que la cataracte estfavorisée par <strong>les</strong> rayons ultraviolets qui détériorent <strong>les</strong> filtres UV : le 3-hydroxykynurenineglucosi<strong>de</strong> (composé majoritaire), la kynurenine et le 3- hydroxykynurenine. Les résidus ainsiformés réagissent en se liant aux protéines. Ce qui altère leurs caractéristiques d’absorption etcolore le c<strong>entre</strong> du cristallin (endroit où <strong>les</strong> filtres UV sont <strong>les</strong> plus présents) [Truscott R.J.W.,2003]. Ce serait donc <strong>les</strong> résidus <strong>de</strong>s filtres UV qui favoriseraient la cataracte et non pasl’effet direct <strong>de</strong>s rayons ultraviolets.La seule prévention recommandée par <strong>les</strong> mé<strong>de</strong>cins est le port <strong>de</strong> lunettes <strong>de</strong> soleil.D’autres facteurs <strong>de</strong> risques ont été i<strong>de</strong>ntifiés : la fumée <strong>de</strong> cigarette [Solberg Y. et al.,1998], l’utilisation <strong>de</strong> certains médicaments (<strong>les</strong> corticoï<strong>de</strong>s, <strong>les</strong> phénothiazines, <strong>les</strong>myotiques…) [van <strong>de</strong>r Brule J. et al., 1998], une disparité liée au sexe …Il n’existe pas à l’heure actuelle <strong>de</strong> traitement préventif proprement dit qui pourrait êtreprescrit aux personnes à risque, mais plusieurs étu<strong>de</strong>s ont montré que <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> <strong>de</strong> lafamille <strong>de</strong> l’aspirine [Harding J.J., 2002], <strong>les</strong> vitamines C et E et la béta-carotène [Schalch W.et Chylack L.T., 2003] seraient <strong>de</strong>s agents préventifs.b). Intervention chirurgicaleLe recours aux pratiques chirurgica<strong>les</strong> est retenu lorsque la vision s’affaiblit au point<strong>de</strong> rendre <strong>les</strong> patients dépendants.Cette chirurgie a connu <strong>de</strong>s progrès considérab<strong>les</strong> et <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s chirurgica<strong>les</strong> onténormément évolué au cours <strong>de</strong> ces vingt <strong>de</strong>rnières années. Au début <strong>de</strong>s années 80,l’extraction intracapsulaire, qui correspond à l’élimination complète <strong>de</strong> la lentille, était encorela plus employée. L'opération la plus couramment réalisée par <strong>les</strong> chirurgiens à l’heureactuelle consiste en l'extraction extracapsulaire (enlèvement du cristallin en laissant intacte lacapsule postérieure) et la compensation définitive et permanente par un implant oculaire dansle sac capsulaire, dans l’emplacement naturel du cristallin (figure 2). De nouvel<strong>les</strong> techniquescomplémentaires et associées permettent <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> risques opératoires et d'obtenir <strong>de</strong>meilleurs résultats :- la phacoexérèse atraumatique. Une incision <strong>de</strong> petite taille aujourd’hui réduite à 3 mmassure, outre une meilleure récupération visuelle, une agression minime <strong>de</strong> l’œil. L’avènement<strong>de</strong>puis <strong>les</strong> années 1970 <strong>de</strong>s solutions viscoélastiques (gel d’aci<strong>de</strong> hyaluronique), protégeant<strong>les</strong> structures oculaires durant l’intervention, a également rendu la chirurgie moins agressive.- capsulotomie antérieure ou capsulorhexis antérieur. L’ouverture centrale <strong>de</strong> la capsuleantérieure constitue la voie d’accès au cristallin cataracté. La forme <strong>de</strong> la découpe a beaucoupévolué avec la technique chirurgicale. Actuellement, il est admis que la capsulotomiecirculaire continue représente la meilleure métho<strong>de</strong>. L’avantage essentiel <strong>de</strong> ce capsulorhexisest <strong>de</strong> définir <strong>de</strong>s berges nettes et résistantes diminuant le risque <strong>de</strong> déchirure irradiant vers leversant postérieur du sac. De plus, il permet d’assurer une bonne stabilité <strong>de</strong> l’implant dans <strong>les</strong>ac, en séquestrant <strong>les</strong> anses <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier. La taille <strong>de</strong> la capsulotomie antérieure futégalement sujet à débat. Les <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s [Ravalico G. et al., 1996] semblent plus enfaveur d’un capsulorhexis venant recouvrir <strong>les</strong> bords <strong>de</strong> la lentille intraoculaire (LIO), c'est-àdired’un diamètre d’environ 5 mm, chevauchant l’optique sur 0,5 mm. Cette zone <strong>de</strong> contact16


<strong>entre</strong> la capsule antérieure et la LIO permet la réalisation d’une adhérence qui servirait <strong>de</strong>barrière potentielle à la migration <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> et <strong>de</strong> plus favoriserait la fixationdéfinitive <strong>de</strong> l’implant. Ce principe n’est évi<strong>de</strong>mment valable que pour <strong>les</strong> implants disposésdans le sac ; ce qui est la localisation optimale actuellement reconnue, puisqu’elle place le« cristallin artificiel » en localisation physiologique et à distance <strong>de</strong> l’iris.- l'hydrodissection, qui consiste en l’injection d’un liqui<strong>de</strong> physiologique dans le cristallinaprès la réalisation du capsulorhexis, assure une bonne séparation <strong>entre</strong> le cortex cristallinienet la capsule et contribue ainsi à un meilleur nettoyage <strong>de</strong> la capsule postérieure.- la phacoémulsification représente une évolution majeure. Une son<strong>de</strong>, introduite dans le saccapsulaire, génère <strong>de</strong>s ultrasons qui fragmentent le cristallin et un système d’irrigationaspirationpermet d’éliminer la substance cristalline.c). Les implants intraoculairesPour pallier la cécité due à la cataracte, l’opération a consisté jusqu’au milieu duXXème siècle à enlever le cristallin et à compenser cette perte par l’utilisation <strong>de</strong> verrescorrecteurs. Les premières opérations <strong>de</strong> la cataracte étaient pratiquées dès l’antiquité parintroduction d’une épine en bois, durcie au feu, <strong>de</strong>rrière l’iris afin <strong>de</strong> rompre <strong>les</strong> fibressoutenant le cristallin. Cette technique permettait <strong>de</strong> libérer le cristallin qui flottait dans l’œil,permettant ainsi au sujet opéré <strong>de</strong> retrouver une certaine vision.L’idée <strong>de</strong> remplacer le cristallin après extraction par un matériau fut mise enapplication par H. Ridley en 1949 [Ridley H., 1951] en utilisant du poly(méthacrylate <strong>de</strong>méthyle) (PMMA), connu à l’époque sous le nom commercial <strong>de</strong> plexiglas. En effet, il avaitconstaté que <strong>les</strong> yeux <strong>de</strong>s aviateurs, ayant reçu <strong>de</strong>s éclats <strong>de</strong> plexiglas provenant <strong>de</strong>s parebrisesd’avions, toléraient parfaitement ce matériau. Ces lentil<strong>les</strong> en PMMA, biconvexes etsans anses, implantab<strong>les</strong> en chambre postérieure ont constitué la première génération <strong>de</strong> LIOs.Les résultats sont médiocres, du fait <strong>de</strong>s connaissances très élémentaires en physiologieoculaire, <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> fabrication <strong>de</strong>s implants, ainsi que <strong>de</strong>s instruments chirurgicaux peuperformants.Dès <strong>les</strong> années 50, l’implantation du cristallin artificiel s’est fait en avant <strong>de</strong> l’iris,après extraction totale du cristallin avec le sac capsulaire (extraction intra-capsulaire). Lesimplants utilisés dits <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième génération ou implants <strong>de</strong> Danheim sont formés d’unepartie optique et d’une partie haptique (anses) servant à leur fixation dans l’angle iridocornéen(figure 3). Les complications sont liées au contact étroit avec l’endothélium cornéenou aux processus <strong>de</strong> dégradation hydrolytique <strong>de</strong>s haptiques.C’est ensuite l’implant à fixation irienne développé par Binkhorst qui <strong>de</strong>vient lalentille <strong>de</strong> référence jusqu’en 1970 (figure 3). Ces implants sont rapi<strong>de</strong>ment abandonnés dufait <strong>de</strong>s nombreuses complications qui leur sont associées : opacification cornéenne, atrophieirienne, oedème maculaire cystoï<strong>de</strong> * , syndrome d’uvéite-glaucome-hyphéma * … Ils cumulentà la fois <strong>les</strong> inconvénients <strong>de</strong>s implants <strong>de</strong> chambre antérieure et <strong>de</strong> chambre postérieure.Enfin, la quatrième génération (à partir <strong>de</strong> 1975) a bénéficié :- du développement <strong>de</strong>s techniques opératoires. Les chirurgiens pratiquent maintenantsystématiquement une extraction extracapsulaire par phacoémulsification (techniquedéveloppée par C.D. Kelman [Kelman C.D., 1967]).- <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la géométrie et <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin d’implants.- <strong>de</strong> la diversification <strong>de</strong>s polymères employés (figure 3). Le PMMA possè<strong>de</strong> <strong>de</strong> nombreuxavantages car il présente une excellente tolérance intraoculaire. Il est facile à travailler etpossè<strong>de</strong> <strong>de</strong> remarquab<strong>les</strong> qualités optiques. Cependant il existe <strong>de</strong>ux inconvénients majeurs :ce matériau est rigi<strong>de</strong> et constitue un bon support d’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong>cristalliniennes (CECs). Sur le marché sont alors apparus d’autres polymères (acryliques17


II. Complications dues à la chirurgie ophtalmologiqueDes complications postopératoires peuvent apparaître à plus ou moins long terme etpeuvent être <strong>de</strong> plusieurs types :- Complications immédiates. Pendant ou peu <strong>de</strong> temps après l’acte chirurgical, peuvent êtreobservés : une collapse irienne, une hémorragie <strong>de</strong> chambre antérieure, un trauma irien, unerupture <strong>de</strong> la zonule ou <strong>de</strong> la capsule cristallinienne avec perte du vitré, un détachementrétinien, une hémorragie vitréenne ou choroïdienne.Les complications immédiates liées à l'implant sont très rares, et le recours à l'explantation estpeu fréquent.- Complications à moyen et long terme. La LIO peut se déc<strong>entre</strong>r après l’opération à cause <strong>de</strong>la rétraction capsulaire, qui est systématique, mais plus ou moins importante suivant <strong>les</strong>patients. Cette rétraction s’explique par une modification <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s forcestissulaires dans le sac capsulaire, sous l'effet <strong>de</strong> la cicatrisation, <strong>de</strong> l'inflammation mais aussi,à plus long terme, à cause <strong>de</strong> la prolifération et la migration <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong>cristalliniennes.L’introduction d’un corps étranger peut induire une réaction inflammatoire très rapi<strong>de</strong>mentaprès l’opération, plus ou moins intense en fonction <strong>de</strong>s techniques chirurgica<strong>les</strong> employées.La libération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> et médiateurs <strong>de</strong> l'inflammation peut être à l'origine d'uneopacification. Certaines cellu<strong>les</strong> (érythrocytes, macrophages ou autres cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'immunité)peuvent venir à la surface <strong>de</strong>s tissus et s'accumuler dans et autour du sac. Des précipitéspeuvent se déposer sur une <strong>de</strong>s faces <strong>de</strong> la LIO, ce qui engendre une opacité ponctuelle,diffuse, s'accompagnant quelquefois d'un plissement <strong>de</strong> la capsule postérieure.L’intensité <strong>de</strong> la réaction inflammatoire dépend <strong>de</strong> l’acte chirurgical mais également <strong>de</strong> lanature <strong>de</strong> la LIO [Smetana K. Jr et al., 1993]. Un matériau adapté serait un polymère quin’active pas la voie alterne du complément, l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> inflammatoires et lafibrose capsulaire.Les endophtalmies aiguës ou latentes sont aujourd’hui très rares mais peuvent également êtreà l’origine d’une opacification. Les micro-organismes impliqués sont souvent <strong>de</strong>s bactériesubiquitaires saprophytes <strong>de</strong> faible pathogénicité, provenant <strong>de</strong>s instruments ou <strong>de</strong> la prothèsecontaminés, <strong>de</strong>s gestes opératoires, ou le plus souvent, <strong>de</strong> la flore du patient introduite dans <strong>les</strong>ac capsulaire lors <strong>de</strong> la chirurgie. Séquestrés et concentrés dans le sac capsulaire, ils peuventprovoquer une infection et une inflammation aboutissant à une opacification, voire à la perte<strong>de</strong> l’œil.La prolifération et la migration <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes sur l'implant sont <strong>de</strong>sprocessus plus longs qui donnent lieu à une cataracte secondaire, pathologie qui est au c<strong>entre</strong><strong>de</strong> différentes recherches dont la notre.1).(OCP)La cataracte secondaire ou opacification <strong>de</strong> la capsule postérieureCette pathologie correspond à une opacification <strong>de</strong> la capsule cristalliniennepostérieure, en réponse à un cycle d’agression cellulaire puis <strong>de</strong> cicatrisation et enfin <strong>de</strong>régénération. Ce phénomène induit une nouvelle baisse d’acuité visuelle du patient, parobstacle au cheminement <strong>de</strong>s rayons lumineux jusqu’à la rétine. Elle apparaît au boutd’environ 3 ans sur environ 50% <strong>de</strong>s individus ayant subi une intervention chirurgicale <strong>de</strong> lacataracte.19


L’opacification <strong>de</strong> la capsule postérieure est due à la présence <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong>cristalliniennes (CECs) restantes ou régénérées après l'intervention chirurgicale, quiprolifèrent et migrent jusqu'au niveau <strong>de</strong> l'axe visuel.Il est possible <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>ux formes d'opacification <strong>de</strong> la capsule postérieure en fonction<strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s types cellulaires dans ce processus [Apple D.J. et al., 1992] :- la fibrose capsulaire. Les cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> l'épithélium cristallinien peuvent percevoir unemodification <strong>de</strong> leur environnement et se transforment sous l'action <strong>de</strong> leur propre facteur <strong>de</strong>croissance ou <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong> croissance libérés par <strong>de</strong>s macrophages activés lors <strong>de</strong> la réactioninflammatoire. Par le phénomène <strong>de</strong> métaplasie * , el<strong>les</strong> se transforment et acquièrent ainsi <strong>les</strong>caractéristiques <strong>de</strong> fibroblastes. Ce processus, appelé "opacification <strong>de</strong> type fibreux", apparaîtprécocement (2 à 6 mois après l'opération) et peut induire une baisse <strong>de</strong> l'acuité visuelle[Apple D.J. et al., 1984, McDonnell P.J. et al.,1983]. Il peut également provoquer unplissement <strong>de</strong> la capsule postérieure à cause <strong>de</strong> l'activité contractile <strong>de</strong>s pseudo-fibroblastesnouvellement formés.- l’opacification <strong>de</strong> type perle. Les mêmes cellu<strong>les</strong> antérieures peuvent croîtrelentement et former alors un amas cellulaire au niveau équatorial. Ces cellu<strong>les</strong> équatoria<strong>les</strong>ont une activité mitotique beaucoup plus intense et peuvent proliférer et migrer sur la capsulepostérieure où el<strong>les</strong> forment souvent <strong>de</strong>s per<strong>les</strong> d’Hirschberg-Elschnig. Pour ces raisons, cephénomène a été nommé "opacification <strong>de</strong> type perle". L’apparition <strong>de</strong> ces per<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong>survient <strong>de</strong> façon plus retardée que la fibrose capsulaire, mais est souvent à l’origine d’unebaisse d’acuité visuelle beaucoup plus importante et gênante pour le patient.En général, il y a contribution à la fois <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> antérieures et <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>équatoria<strong>les</strong>, aboutissant à une forme mixte d'opacification.Plusieurs équipes se sont intéressées aux phénomènes postopératoires qui ont lieu auniveau <strong>de</strong> la face antérieure <strong>de</strong> la LIO [Hollick E.J. et al., 1998, Saika S. et al., 1997, Lenis K.et Philipson B., 1998]. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> K. Majima [Majima K., 1997] montre la présence <strong>de</strong>cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> (vraisemblablement <strong>de</strong>s CECs) dans l’humeur aqueuse aprèsl’intervention chirurgicale, associées à <strong>de</strong>s globu<strong>les</strong> rouges, <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’inflammation,<strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> pigmentaires, <strong>de</strong>s fibroblastes <strong>de</strong> l’iris ou <strong>de</strong>s corps ciliaires, <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>endothélia<strong>les</strong> cornéennes, <strong>de</strong> la fibrine. Ces CECs vont participer à l’induction <strong>de</strong> la réactioninflammatoire et aussi probablement au développement d’une cataracte secondaire. Les avisdivergent quant à la réponse <strong>de</strong>s CECs dans l’humeur aqueuse et sur <strong>les</strong> bords ducapsulorhexis, mais leur présence est à considérer et leur comportement doit être directementfonction <strong>de</strong> la nature du biomatériau.Les stimuli <strong>de</strong> prolifération, migration et métaplasie, d’origine multifactorielle, ne sontque partiellement connus. Des preuves histologiques démontrent que ces processus sontcorrélés à la durée et à l’importance <strong>de</strong> la rupture <strong>de</strong> la barrière hémato-aqueuse et àl’inflammation [Apple D.J. et al., 1992]. Le relargage <strong>de</strong>s médiateurs <strong>de</strong> l’inflammation et ducomplément peut stimuler la prolifération cellulaire mais ces phénomènes sont mal connus etne doivent pas constituer la principale cause <strong>de</strong> la cataracte secondaire.2). Traitement actuel <strong>de</strong> l’OCPLe traitement curatif actuel contre l’opacification <strong>de</strong> la capsule postérieure est lacapsulotomie postérieure au laser Néodynium YAG introduite dès 1980. Ce traitementindolore et d’une durée <strong>de</strong> quelques minutes, consiste à détruire par <strong>de</strong>s impacts laser la partiecentrale <strong>de</strong> la membrane capsulaire généralement la plus opacifiée [Aron-Rosa D. et al.,20


1980]. C’est le seul traitement non invasif actuellement disponible mais cette métho<strong>de</strong> n'estpas sans risques et peut induire un décollement <strong>de</strong> rétine, une dégénérescence maculaire, unefuite du vitré dans la chambre antérieure, un glaucome, ou une altération <strong>de</strong> la lentille. Deplus, il aug mente considérablement <strong>les</strong> coûts du traitement <strong>de</strong> la cataracte.3). Prévention <strong>de</strong> l’OCPL’absence <strong>de</strong> systèmes efficaces pour guérir l’opacification <strong>de</strong> la capsule postérieure<strong>de</strong> l’œil a amené <strong>les</strong> industriels en relation avec <strong>les</strong> ophtalmologistes à lancer <strong>de</strong> nombreuxprogrammes <strong>de</strong> recherches pour la prévenir. La stratégie s’est orientée selon quatre grandsaxes :- la technique chirurgicale- la forme géométrique <strong>de</strong>s implants- l’utilisation d’agents pharmacologiques et immunologiques- la nature du matériau formant la LIO et la modification <strong>de</strong> sa surface.a). Les techniques chirurgica<strong>les</strong>Une chirurgie atraumatique permet <strong>de</strong> réduire <strong>les</strong> réactions inflammatoires pré et postopératoire et <strong>de</strong> respecter l’intégrité <strong>de</strong>s tissus oculaires [Apple D.J. et al., 1992]. Enminimisant la rupture <strong>de</strong> la barrière hémato-aqueuse, il y a réduction <strong>de</strong>s stimuli qui favorisentla réponse cellulaire aboutissant à une OCP.Si l’extraction extracapsulaire permet <strong>de</strong> minimiser <strong>les</strong> risques <strong>de</strong> détachementrétinien, d’œdème maculaire cystoï<strong>de</strong>, <strong>de</strong> perte du vitré ou <strong>de</strong> frottement avec l’endothéliumcornéen, elle a pour inconvénient <strong>de</strong> permettre aux CECs restantes <strong>de</strong> se régénérer.L'élimination soigneuse <strong>de</strong>s CECs et <strong>de</strong>s restes du cortex est donc essentielle.L'hydrodissection et la phacoémulsification contribuent à un meilleur nettoyage <strong>de</strong> la capsulepostérieure. L’emploi <strong>de</strong> produits viscoélastiques et le contrôle du nombre <strong>de</strong> va-et-vientd’instruments dans l’œil permettent également <strong>de</strong> respecter l’intégrité <strong>de</strong>s tissus.Les premières cellu<strong>les</strong> qui interviennent dans la cataracte secondaire étant <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong>épithélia<strong>les</strong> antérieures, P.J. McDonnell et al. [McDonnell P.J. et al., 1983] suggèrent qu'uneplus gran<strong>de</strong> capsulotomie antérieure pourrait réduire <strong>les</strong> risques et <strong>les</strong> délais d'opacification.b). Forme <strong>de</strong> la LIOQuand une LIO est implantée, celle-ci ne remplit pas complètement le sac capsulaireet <strong>de</strong>s espaces apparaissent, permettant aux cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> migrer et éventuellement <strong>de</strong> proliférer.La première approche a donc été d’essayer <strong>de</strong> bloquer la migration <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> par unmoyen purement physique d’où la théorie <strong>de</strong> « barrier ridge IOL » introduite par Hoffer en1980. L’idée est d’utiliser la forme <strong>de</strong>s bords et <strong>de</strong>s haptiques d’un implant pour jouer un rôle<strong>de</strong> barrière mécanique. O. Nishi et K. Nishi ont remarqué que <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> cristalliniennescultivées sur <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> puits ne poussaient pas sur la partie verticale <strong>de</strong>s puits lorsquecelui-ci présentait un fond rectangulaire. Au contraire, <strong>les</strong> mêmes cellu<strong>les</strong> cultivées sur <strong>de</strong>sfonds <strong>de</strong> puits en forme <strong>de</strong> U croissaient le long <strong>de</strong>s parois du puits [Nishi O. et Nishi K.,1999]. Ils ont donc implanté sur <strong>de</strong>s lapins <strong>de</strong>s implants en PMMA et acryliques soup<strong>les</strong> dont<strong>les</strong> bords présentaient une forme rectangulaire. Dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas, ils ont observé que lamigration <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> était fortement retardée voire inhibée. Ils ont obtenu le même effet enutilisant <strong>de</strong>s haptiques présentant une discontinuité <strong>de</strong> structure <strong>de</strong> la même manière que <strong>les</strong>implants à bord en arête [Nishi O. et al., 1998].21


Une autre approche est <strong>de</strong> remplir le sac capsulaire préalablement vidé, <strong>de</strong> façon àreformer la configuration physiologique naturelle du cristallin. J. Kessler fut le premier qui ainjecté <strong>de</strong>s hui<strong>les</strong> siliconées pour redonner une forme au sac capsulaire. Il a constaté unebaisse <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> l’OCP [Kessler J., 1964]. Plus récemment, E.I. Assia et al. ontimplanté dans <strong>de</strong>s yeux <strong>de</strong> lapins <strong>de</strong>s implants en hydrogel dits FSLs (Full Size Lenses) quipar hydratation se dilatent pour atteindre <strong>de</strong>s dimensions sensiblement i<strong>de</strong>ntiques à cel<strong>les</strong> ducristallin naturel. En outre, cette approche permet d’éliminer <strong>les</strong> possibilités <strong>de</strong> mouvements<strong>de</strong> décentrage <strong>de</strong> la lentille intraoculaire. La formation <strong>de</strong> l’OCP est sensiblement diminuée endépit d’apparition d’inflammation postopératoire. Cette façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r porte le nom <strong>de</strong>théorie du « no space, no cells » [Assia E.I. et al., 1999].Toujours en suivant le principe "no space, no cells", l’adhésivité à la capsulepostérieure peut être un atout majeur pour un implant.L'implant qui semble aujourd'hui le moins propice à l'apparition d'une cataracte secondaire estl'Acrysof MA60BM® <strong>de</strong>s laboratoires Alcon [Namdaran F.H. et Leboeuf A.R., 1997],copolymère <strong>de</strong> phényl-éthylméthacrylate et phényl-éthylacrylate. Alcon cherchait àdévelopper un matériau hydrophobe, pliable à température ambiante, <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>sacryliques. Collant, ce matériau confère à l'implant une bonne adhérence à la capsulepostérieure et limite la prolifération et la migration cellulaire. L’Acrysof ne constitue pasencore l’implant idéal : il n’est pas injectable, <strong>de</strong>s bul<strong>les</strong> apparaissent quelquefois dansl’optique, et la résolution n’est pas toujours optimale à cause <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> halos.Cependant, il apparaît aujourd’hui parmi <strong>les</strong> implants <strong>les</strong> plus performants.Actuellement, il est admis que la meilleure façon <strong>de</strong> constituer une barrière efficacecontre la migration cellulaire est <strong>de</strong> réaliser une parfaite fixation <strong>de</strong> l'implant biconvexe dansle sac capsulaire. Cependant, cette barrière mécanique reste insuffisante pour empêcherl’apparition d’une cataracte secondaire.c). Techniques pharmacologiquesPlusieurs agents pharmacologiques, en particulier <strong>les</strong> antimétabolites, sont utilisésdans le but d’interrompre l’activité mitotique <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> et <strong>de</strong> réduire ainsil’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> l’OCP. Ces agents ne possè<strong>de</strong>nt généralement pas d’activité spécifiquestrictement ciblée et expose donc à une action indésirable (effet toxique) sur <strong>les</strong> tissus voisins.Tous <strong>les</strong> travaux actuels se sont concentrés sur l’évaluation <strong>de</strong> leur toxicité et leur impact sur<strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes. Les principaux antimétabolites étudiés furent : ladaunomycine, la 5-fluoro-uracile (5-FU), la mytomicine C ainsi que la colchicine.L’injection <strong>de</strong> daunomycine dans le sac capsulaire lors <strong>de</strong> l’opération [Hartmann C. etal., 1990] ou leur diffusion progressive plusieurs semaines après la chirurgie grâce à unsystème <strong>de</strong> libération contrôlée [Tetz M.R. et al., 1996] permettent d'éviter <strong>les</strong> effets toxiquessur d'autres cellu<strong>les</strong>, notamment sur <strong>les</strong> contingents cellulaires qui se multiplient peu, tels quel’endothélium cornéen, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> pigmentées <strong>de</strong> l’iris ou <strong>les</strong> photorécepteurs rétiniens. Lespremiers résultats obtenus avec ces molécu<strong>les</strong> sont concluants, la prolifération cellulaire estinhibée. Selon P.J. McDonnell et al. [McDonnell P.J. et al., 1988], la colchicine peut être lamolécule la plus efficace car elle comporte <strong>de</strong>ux avantages : inhibiteur <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>smicrotubu<strong>les</strong>, elle bloque non seulement l'activité mitotique (en métaphase) mais empêcheégalement la migration cellulaire.A l’heure actuelle, aucun système à libération contrôlée n’est disponible commercialement.L’application <strong>de</strong> tel<strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> pendant la chirurgie se fait sous l’entière responsabilité duchirurgien. Des étu<strong>de</strong>s complémentaires concernant ces antimétabolites sont nécessaires afin22


<strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> dosages optimaux permettant <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> effets secondaires sur d'autrestissus.Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, tels que l’indométhacine ou le diclofénac,limitent <strong>les</strong> manifestations inflammatoires oculaires post-chirurgica<strong>les</strong> mais n’auraient aucuneffet antiprolifératif sur <strong>les</strong> CECs à la dose utilisée [Nishi O. et al., 1996a].O. Nishi et al. ont étudié l’effet <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> éthylène diamine tétraacétique (EDTA) sur<strong>les</strong> CECs par l’intermédiaire d’un système à libération contrôlée [Nishi O. et al., 1997]. Lemo<strong>de</strong> d’action <strong>de</strong> ce produit, qui est un chélateur d’ions calcium (Ca 2+ ), s’exercerait au niveau<strong>de</strong>s complexes jonctionnels <strong>de</strong>s CECs. En effet, in vitro et comme toutes <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong>, <strong>les</strong>CECs expriment à leur surface <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> d’adhérence (intégrines) (figure 8)qui servent <strong>de</strong> récepteurs et <strong>de</strong> transducteurs biologiques <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> cellule à cellule etaux interactions cellule et membrane extracellulaire. Cette <strong>de</strong>rnière possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s séquencesrépétitives d’aminoaci<strong>de</strong>s, aujourd’hui bien i<strong>de</strong>ntifiées et appelées « séquence RGD »correspondant aux aci<strong>de</strong>s aminés : « arginine - glycine - aci<strong>de</strong> aspartique », qui sontreconnues par la chaîne β intégrine. Ces intégrines jouent sûrement un rôle dans l’attachement<strong>de</strong>s CECs à la capsule sous-jacente. Rappelons que <strong>les</strong> ligands <strong>de</strong>s intégrines sont du groupe :collagène, laminine (tous <strong>de</strong>ux constituants intrinsèques essentiels <strong>de</strong> la capsule du cristallin)et fibronectine. Or, <strong>les</strong> liaisons intégrine à leurs ligands dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> divers cations divalents(Ca 2+ et Mg 2+ ) agissant sur la chaîne α par liaisons non covalentes à une ou <strong>de</strong>ux sous-unitésglycoprotéiques transmembranaires. Dans ces conditions, l’EDTA pourrait interrompre cesinteractions en empêchant la fixation du calcium, inhibant ainsi la migration <strong>de</strong>s CECs. Danscette étu<strong>de</strong> et à une concentration <strong>de</strong> 10% d’EDTA, une inhibition <strong>de</strong> l’OCP centrale a étéeffectivement observée, semblant vérifier le principe exposé.A l’heure actuelle, aucune <strong>de</strong> ces approches n’a été plébiscitée par la communautéscientifique comme traitement définitif <strong>de</strong> la cataracte secondaire.d). Métho<strong>de</strong>s immunologiquesIl s’agit d’une nouvelle approche, dont le but est d’élaborer <strong>de</strong>s anticorpsmonoclonaux dirigés contre une cible spécifique, appartenant aux cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong>cristalliniennes en développement, avec comme résultat leur <strong>de</strong>struction ou leur inhibition.Cette approche nécessite que soient isolés <strong>les</strong> récepteurs spécifiques <strong>de</strong>s CECs et que soientprécisés <strong>les</strong> mécanismes d’interactions <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> avec leur environnement : cellu<strong>les</strong>,membrane capsulaire et LIO.Les anticorps monoclonaux peuvent être utilisés pour véhiculer <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong>masquant <strong>les</strong> récepteurs cellulaires nécessaires à la prolifération et la migration <strong>de</strong>s CECs :cette approche a donc pour cible <strong>les</strong> intégrines.F. Palma<strong>de</strong> et al. [Palma<strong>de</strong> F. et al., 1994] ont utilisé la molécule LCM 1910, dérivée dupepti<strong>de</strong> RGD, et ont mis en évi<strong>de</strong>nce in vitro une réaction compétitive <strong>entre</strong> ce pepti<strong>de</strong> et <strong>les</strong>séquences RGD présentes sur <strong>les</strong> protéines <strong>de</strong> la matrice extracellulaire. Ceci perturbe lareconnaissance <strong>entre</strong> <strong>les</strong> intégrines <strong>de</strong>s CECs et <strong>les</strong> protéines <strong>de</strong> la capsule, d’où unediminution <strong>de</strong> l’adhésion cellulaire à la capsule cristallinienne.Des anticorps monoclonaux peuvent également véhiculer <strong>de</strong>s drogues toxiques quiauront un effet ciblé : l’association <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux molécu<strong>les</strong> forme une mitotoxine.T.J. Hansen et al. [Hansen T.J. et al., 1987] ont utilisé l’immunotoxine anticorpsméthotrexate.L’anticorps est spécifique du collagène, constituant majoritaire <strong>de</strong> la membrane23


asale. Le complexe se fixerait préférentiellement sur la capsule postérieure et resteraitbiodisponible. La prolifération <strong>de</strong>s CECs est inhibée, in vitro, chez le porc et in vivo, chez lelapin. K.M. Goins et al. [Goins et al., 1994] et J.F. Tarsio et al. [Tarsio J.F. et al., 1997] ontproposé l’utilisation d’immunotoxines anticorps-ricine, la ricine étant un inhibiteur <strong>de</strong> la sousunitéribosomale 60S. Les résultats <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s in vitro étaient assez encourageants maisl’ action <strong>de</strong> ce complexe manquait <strong>de</strong> spécificité et présentait une toxicité pour d’autrescellu<strong>les</strong> oculaires, ce qui a limité son développement pour <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s in vivo.En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s interférences avec <strong>les</strong> récepteurs <strong>de</strong> surface, par le biais <strong>de</strong>s anticorpsmonoclonaux et <strong>de</strong>s cytokines, il a été imaginé une action possible sur le métabolismeintracellulaire. Il s’agit en particulier <strong>de</strong> l’utilisation d’une molécule originale : la 2-saporine.Par conjugaison chimique au FGF (facteur <strong>de</strong> croissance fibroblastique), une cytotoxine(FGF2-sap) est formée, pouvant agir sur <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> exprimant le récepteur FGF, comme <strong>les</strong>CECs. Cette cytotoxine a été testée chez le lapin par l’implantation d’une LIO en PMMAmodifiée en surface avec <strong>de</strong> l’héparine recouverte par trempage <strong>de</strong> FGF2-sap [Behar-CohenF.F. et al., 1995]. Une prévention <strong>de</strong> la repousse <strong>de</strong>s CECs a été constatée, sans lésion toxique<strong>de</strong> voisinage.Par un tout autre mo<strong>de</strong> d’action, l’épithélium cristallinien pourrait être détruit par untraitement photodynamique, consistant en l’incorporation d’un photosensibilisateur dans <strong>les</strong>CECs, sous forme inactive, puis activé sous l’action d’une longueur d’on<strong>de</strong> spécifique. Ainsi,la présence intracellulaire d’une dihématoporphyrine activée par un laser argon 514 nm,induirait leur <strong>de</strong>struction [Takesue Y. et al.,1993].Cette voie d’approche immunologique a donc également été très étudiée carprometteuse compte tenu <strong>de</strong> la spécificité d’action qu’elle offre, mais un traitement <strong>de</strong> ce typeest coûteux et difficile à mettre en œuvre.e). Développement <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculairesLe développement <strong>de</strong>s implants intraoculaires est toujours en évolution, et prend encompte <strong>les</strong> exigences et priorités du chirurgien : incision plus petite, sécurité accrue duproduit, limitation <strong>de</strong> l’OCP…Les différents essais réalisés afin d’obtenir un implant limitant la cataracte secondaire portentsur plusieurs paramètres : la modification <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong> la LIO, le choix du matériau lemieux adapté et/ou le traitement <strong>de</strong> surface.La cataracte secondaire correspond à la prolifération et à la migration <strong>de</strong>s CECs surl’implant, jusqu’au niveau <strong>de</strong> l’axe visuel. Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, différentesvoies <strong>de</strong> recherche ont été déployées afin <strong>de</strong> prévenir cette cataracte secondaire. Maisl’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur <strong>les</strong> LIOs est l'étape initiale qui conditionne la survie et lecomportement <strong>de</strong>s CECs. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mécanismes d’adhérence cellulaire à un matériauprothétique est donc nécessaire pour mieux comprendre cette pathologie et lutter plusefficacement contre elle.III. L’adhérence cellu laireLa bioadhérence est un processus particulier qui implique <strong>de</strong>ux surfaces dont l’une aumoins est <strong>de</strong> nature biologique. Nous nous intéresserons tout particulièrement au processus <strong>de</strong>bioadhérence faisant intervenir <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> et un matériau synthétique utilisé pour lafabrication <strong>de</strong> LIOs. Ce processus complexe correspond en réalité à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s interactions24


matériau/protéines/cellu<strong>les</strong>. La diversité <strong>de</strong>s acteurs impliqués et <strong>les</strong> différents typesd’interactions - spécifiques ou non spécifiques - qui peuvent avoir lieu compliquent encorel’ étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ce processus.Le recours aux <strong>de</strong>ux approches complémentaires, <strong>physico</strong>-chimie et biologie, estessentiel pour cerner <strong>les</strong> différents aspects du problème et mieux appréhen<strong>de</strong>r <strong>les</strong> mécanismesqui ont lieu aux interfaces.1). Approche <strong>physico</strong>-chimiqueDans une approche purement <strong>physico</strong>-chimique, on ne dissocie pas le vivant <strong>de</strong>s autresmatériaux. Les cellu<strong>les</strong> sont reconnues comme <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> colloïda<strong>les</strong> idéa<strong>les</strong>, sphériques etrigi<strong>de</strong>s, avec une surface parfaitement définie et uniforme. Les modè<strong>les</strong> <strong>les</strong> plus simp<strong>les</strong> neprennent en compte que <strong>les</strong> interactions non spécifiques.a). La théorie DLVODes corps <strong>de</strong> même charge sont sujets à <strong>de</strong>s forces d’attraction et <strong>de</strong> répulsion quis’additionnent et varient indépendamment, en fonction <strong>de</strong> la distance qui <strong>les</strong> sépare.Selon Derjaguin, Landau, Verwey et Overbeek (DLVO) [van Loosdrecht M.C.M. et al.,1990], une particule qui s'approche à une certaine distance d'une surface donnée, va interagiravec cette surface par <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> type London-Van <strong>de</strong>r Waals * ou électrostatiques *(interactions supérieures à 1nm). Cette théorie permet donc <strong>de</strong> prévoir la probabilité qu’a uneparticule <strong>de</strong> se situer à une certaine distance d’une surface donnée.Il est possible <strong>de</strong> distinguer <strong>de</strong>ux types d'adhésion :- l'adhésion <strong>de</strong> minimum secondaire, c'est à dire une adhésion réversible qui laisse à lacellule un mouvement brownien dans un plan.- l'adhésion <strong>de</strong> minimum primaire, irréversible. Dans ce cas, il n’y a plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>gré <strong>de</strong>liberté.L'énergie d'adhésion dépend <strong>de</strong>s propriétés électriques, <strong>de</strong> la polarisabilité <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> et <strong>de</strong>ssurfaces ainsi que <strong>de</strong>s propriétés du milieu (constante diélectrique, force ionique).Cette théorie fournit une bonne <strong>de</strong>scription du comportement <strong>de</strong> particu<strong>les</strong> colloïda<strong>les</strong>mais ne prend pas en compte <strong>les</strong> interactions intermoléculaires d'une distance inférieure aunanomètre. En effet, à <strong>de</strong>s distances aussi faib<strong>les</strong>, d'autres types d'interactions tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong>liaisons hydrogène sont très importantes et déterminent la force d'adhésion du minimumprimaire que la théorie DLVO ne prévoit pas. Cette théorie assimile le mouvement à undéplacement brownien <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> or, dans <strong>les</strong> processus biologiques, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> sontmobi<strong>les</strong> et leur migration est dirigée par <strong>de</strong>s interactions spécifiques avec d’autres entités. Cemouvement est donc plus énergétique que le mouvement brownien. De plus, elle n’est pasidéale pour <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> taille trop importante, qui ne peuvent être assimilées à <strong>de</strong>sparticu<strong>les</strong> colloïda<strong>les</strong>.Cette théorie ne permet donc pas à elle seule <strong>de</strong> décrire le processus d’adhésion cellulaire àune surface inerte, mais elle souligne l’importance <strong>de</strong> l’appréciation <strong>de</strong>s interactions longuedistance. Si <strong>les</strong> propriétés électriques <strong>de</strong> surface jouent un rôle significatif dans cesinteractions interfacia<strong>les</strong>, il semble essentiel d’étudier le potentiel zêta (ζ) et <strong>les</strong> chargesexprimées au niveau <strong>de</strong>s surfaces interagissantes [Schakenraad J.M. et al., 1988]. Ces aspectsseront abordés dans notre étu<strong>de</strong>.25


). Approche thermodynamiqueLe phénomène d'adhésion cellulaire peut être appréhendé sous un angle strictementthermodynamique [Busscher H.J. et al., 1984a].L’énergie libre <strong>de</strong> surface, γs, est une propriété intrinsèque du matériau qui contribue àl’interprétation <strong>de</strong>s phénomènes interfaciaux. Elle se définit comme l’énergie qu’il fautfournir contre <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> liaisons pour créer une surface unité en éloignant <strong>les</strong> atomes <strong>de</strong>part et d’autre d’un plan imaginaire, <strong>de</strong>puis leur distance d’équilibre jusqu’à l’infini.L’énergie libre <strong>de</strong> surface est donc la mesure <strong>de</strong>s liaisons insatisfaites <strong>de</strong> la surface.L'adhésion correspond en réalité à la création d'une nouvelle interface qui peut être considéréecomme totalement réversible. Cette approche prend en compte <strong>les</strong> interactions à courtesdistances, elle s'intéresse aux contacts intimes <strong>entre</strong> <strong>les</strong> surfaces interagissantes.Si la composition moléculaire en surface, la pression et la température sont constantes, il estpossible <strong>de</strong> décrire, en ne tenant pas compte <strong>de</strong>s interactions à longue distance, <strong>les</strong> processusd’adhésion et d'étalement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur un substrat soli<strong>de</strong> <strong>de</strong> la façon suivante [SchakenraadJ.M. et al., 1988] :-2Gadh = γ cs – (γ cl + γ sl ) unité : J.mG adh : énergie libre d'adhésionγ cs : énergie libre interfaciale soli<strong>de</strong>-celluleγ cl : énergie libre interfaciale cellule-liqui<strong>de</strong>γ sl : énergie libre interfaciale soli<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong>L'adhésion cellulaire est un processus énergétiquement favorisé lorsque la formation <strong>de</strong> cettenouvelle interface est accompagnée d’une diminution <strong>de</strong> l’énergie libre du système (∆G adh


a) Adhérence et prolifération cellulairea).1. Adhérence cellulaireLes biologistes connaissent <strong>de</strong>puis longtemps l’importance <strong>de</strong>s phénomènesd’adhérence nécessaires à la survie <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> au sein d’un tissu. De nombreuses cellu<strong>les</strong>eucaryotes (épithélia<strong>les</strong>, fibroblastiques, endothélia<strong>les</strong>) ont besoin d’adhérer à un support afin<strong>de</strong> croî tre,proliférer et exprimer leur phénotype. Dans un environnement biologique naturel,c’est la matrice extracellulaire qui joue le rôle <strong>de</strong> support.Plusieurs sites d’adhérence cellu<strong>les</strong>-support ont été décrits [Alberts B. et al., 1994,Schakenraad J.M., 1996]. On peut citer :- Adhérences foca<strong>les</strong> : ces sites sont souvent observés aux extrémités <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> etsont caractérisés par <strong>de</strong>s gaps <strong>de</strong> 10 à 20 nm <strong>entre</strong> <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> et le support. Bienque ces sites d’adhérence n’occupent qu’une petite partie <strong>de</strong> l’interface totale, ilsreprésentent <strong>les</strong> sites d’adhérence <strong>les</strong> plus forts. La fibronectine est la protéined’adhérence impliquée dans <strong>les</strong> adhérences foca<strong>les</strong>.- Contacts fermés : ils sont caractérisés par <strong>de</strong>s gaps <strong>de</strong> 30 à 50 nm qui entourent <strong>les</strong>sites d’adhérence focale.- Les contacts avec la matrice extracellulaire (MEC) représentent <strong>de</strong>s distancescellu<strong>les</strong>-support supérieures à 100 nm et lient la membrane cellulaire ventrale ausupport.Dans la matrice extracellulaire se trouve un ensemble <strong>de</strong> protéines impliquées dansl’adhérence cellulaire qui portent le nom <strong>de</strong> SAMs (Substrate Adhesion Molecu<strong>les</strong>). Sur lacellule se trouvent également <strong>de</strong>s protéines adhésives appelées CAMs (Cellular AdhesionMolecu<strong>les</strong>).Les protéines <strong>de</strong> la matrice extracellulaire : <strong>les</strong> SAMsChez <strong>les</strong> organismes pluricellulaires, tout tissu organique, animal ou végétal, est formé<strong>de</strong> cellule s entourées par une matrice extracellulaire (MEC). Cette matrice est composée <strong>de</strong>protéines et <strong>de</strong> polysacchari<strong>de</strong>s qui sont sécrétées localement par <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> et assemblées enun réseau organisé, en association étroite avec la surface <strong>de</strong> la cellule. Ces macromolécu<strong>les</strong>qui constituent la MEC sont appelées SAMs (Substrate Adhesion Molecu<strong>les</strong>) [Alberts B. etal., 1994]. Les échanges d’informations et <strong>les</strong> cohésions <strong>entre</strong> cellule - cellule et cellule -matrice ont lieu grâce aux SAMs. Ces <strong>de</strong>rnières jouent un rôle dans le comportement <strong>de</strong>scellu<strong>les</strong> tel<strong>les</strong> que l’adhérence, la différenciation et la migration cellulaire [Scott-Bur<strong>de</strong>n T.,1994].Trois types <strong>de</strong> SAMs sont distingués :- <strong>de</strong>s protéines fibreuses à rôle structural : le collagène et l’élastine,- <strong>de</strong>s protéines à rôle adhésif : la laminine, la vitronectine et la fibronectine,- <strong>de</strong>s protéoglycanes ou glycosaminoglycanes qui retiennent l’eau et sontresponsab<strong>les</strong> <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> gel.Les protéines d’adhérence <strong>de</strong> la cellule : <strong>les</strong> CAMsLa membrane cellulaire est constituée d’une biocouche lipidique contenant <strong>de</strong>sglycoprotéines <strong>de</strong> surface qui permettent <strong>de</strong> lier la matrice extracellulaire au cytosquelette <strong>de</strong>la cellule. El<strong>les</strong> portent le nom <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> d’adhérence cellulaire ou en abrégé CAMs quivient <strong>de</strong> Cellular Adhesion Molecu<strong>les</strong>. El<strong>les</strong> reconnaissent spécifiquement <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> <strong>de</strong> la27


MEC ainsi que <strong>les</strong> autres CAMs [Polverini P.J., 1996] et par conséquent jouent un rôleessentiel dans <strong>de</strong> nombreuses réponses physiologiques ou pathologiques.Les CAMs se divisent en quatre gran<strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> définies sur <strong>de</strong>s critères <strong>de</strong>similarités structura<strong>les</strong> et fonctionnel<strong>les</strong> :- <strong>les</strong> cadhérines (E-, P-, N- et R-cadhérine)- <strong>les</strong> sélectines (L-, P- et E-sélectine)- <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> <strong>de</strong> la superfamille <strong>de</strong>s immunoglobulines- <strong>les</strong> intégrines.Parmi ces quatre famil<strong>les</strong> <strong>les</strong> intégrines ont été particulièrement étudiées,probablement parce qu’el<strong>les</strong> se lient à la plupart <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong> la matrice extracellulaire.Leurs concentrations à la surface <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sont <strong>de</strong> 10 à 100 fois supérieures aux autresfamil<strong>les</strong> <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> d’adhérence cellulaire. L’utilisation d’anticorps monoclonaux dirigéscontre <strong>les</strong> intégrines bloque le processus d’adhérence cellulaire jusqu’à 100% dans certainscas, suggérant l’importance <strong>de</strong> leur rôle dans le processus d’adhérence [Hemler M.E., 1991].a).2. La prolifération cellulaireLa prolifération cellulaire est un processus primordial chez tous <strong>les</strong> organismesvivants. Elle permet non seulement le développement embryonnaire mais également lerenouvellement <strong>de</strong> certains tissus comme la peau et l’intestin.Cette prolifération est stimulée et régulée selon le type cellulaire et l’environnementdans lequel <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> se trouvent. En effet, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> norma<strong>les</strong> se divisent que sur ordre<strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> avoisinantes, qui par le biais <strong>de</strong> médiateurs spécifiques synthétisés, puis sécrétésdans la matrice extracellulaire [Scott-Bur<strong>de</strong>n T., 1994], vont interagir avec <strong>les</strong> récepteurs <strong>de</strong>surface. Ces <strong>de</strong>rniers induisent ainsi à leur tour <strong>de</strong>s signaux <strong>de</strong> transduction <strong>de</strong> la membraneau noyau, aboutissant alors à l’activation <strong>de</strong> l’expression <strong>de</strong>s gènes cib<strong>les</strong> et <strong>de</strong> la proliférationcellulaire. La division <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> dépend donc <strong>de</strong>s signaux extérieurs sous forme <strong>de</strong> ligandsextracellulaires. Mais la gran<strong>de</strong> variété <strong>de</strong> ces ligands ne facilite pas la compréhension <strong>de</strong>sdifférentes voies <strong>de</strong> signalisation d’autant plus que cel<strong>les</strong>-ci font intervenir <strong>de</strong>s protéinesmembranaires et cytosoliques, qui el<strong>les</strong> aussi sont en nombre important.b). Interaction cellu<strong>les</strong> eucaryotes-biomatériauxLorsque <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> sont mises en contact avec un matériau, par exemple lorsqu’el<strong>les</strong>sont mises en culture sur un support approprié, el<strong>les</strong> doivent d’abord adhérer puis s’étaler à sasurface [Alberts B. et al., 1994, Schakenraad J.M., 1996].Le processus d’adhérence se fait en plusieurs étapes :1. Adsorption rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s protéines du sérum au support qui forme une coucheayant une épaisseur <strong>de</strong> 2 à 5 µm [Schakenraad J.M., 1996]. L’étaped’adsorption <strong>de</strong>s protéines que nous développerons dans la suite <strong>de</strong> cetteprésentation est fondamentale car elle est le véritable contact <strong>entre</strong> le systèmevivant et le matériau. La nature <strong>de</strong>s interactions qui vont se développer <strong>entre</strong> laprotéine et le matériau aura <strong>de</strong>s conséquences sur l’évolution ultérieure <strong>de</strong> lacellule.2. Contact <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> avec la couche protéique.3. Attachement cellulaire à la couche protéique. A ce sta<strong>de</strong>, <strong>les</strong>glycosaminoglycanes tels que l’aci<strong>de</strong> hyaluronique, et <strong>les</strong> glycoprotéines tel<strong>les</strong>que la fibronectine, vitronectine et laminine jouent un rôle primordial.28


Suite aux processus d’adhérence cellulaire intervient l’étalement cellulaire si <strong>les</strong>conditions sont favorab<strong>les</strong>, avec un temps <strong>de</strong> latence d’environ vingt minutes aprèsl’ ensemencement. Pendant ces vingt minutes, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> forment <strong>de</strong>s contacts avec lematériau pour finalement adhérer fermement à ce <strong>de</strong>rnier. L’étalement se produit pendant laphase Gap1 (G1) et la phase synthèse (S) du cycle cellulaire. La prolifération cellulaire peutalors débuter [Schakenraad J.M. et al., 1987, 1996].Le comportement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> (adhérence, étalement, prolifération) à la surface d’unmatériau dépend <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> du matériau (charge, mouillabilité,caractère hydrophile ou hydrophobe, groupements fonctionnels spécifiques) et <strong>de</strong> latopographie <strong>de</strong> sa surface.b).1. Caractéristiques <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> du matériauParmi <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> surface d’un matériau, nous pouvons citerla morphologie, la composition chimique, l’hydrophilie ou la mouillabilité <strong>de</strong> surface dumatériau corrélée à l’énergie libre <strong>de</strong> surface (γ S ) [Lydon M.J. et al., 1985 et Ratner B.D.,1993]. Ces différents paramètres ne sont pas toujours indépendants <strong>les</strong> uns <strong>de</strong>s autres. Eneffet, en introduisant un substituant sur un matériau, nous modifions la composition chimique<strong>de</strong> surface, mais selon la nature du substituant, il est clair que nous allons faire varier lamouillabilité du matériau. Ainsi pour faciliter la compréhension, nous nous limiterons auxétu<strong>de</strong>s réalisées sur l’influence <strong>de</strong> la morphologie et <strong>de</strong> la mouillabilité du matériau surl’adsorption protéique à la surface du matériau et <strong>les</strong> conséquences sur l’adhérence et laprolifération cellulaire. Ce <strong>de</strong>rnier paramètre sera détaillé dans le paragraphe IV <strong>de</strong> cettepartie bibliographique car nous l’avons choisi comme axe <strong>de</strong> recherche lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>.Influence <strong>de</strong> la morphologie <strong>de</strong> surfaceLa membrane basale sur laquelle repose <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> dans l’organisme présente unestructure tridimensionnelle qui a une influence connue et i<strong>de</strong>ntifiée sur le comportement <strong>de</strong>ces cellu<strong>les</strong>. La topographie <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong>s biomatériaux agit également sur lecomportement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> qui y adhèrent. Différentes techniques peuvent être utilisées pourmodifier la topographie à la surface du biomatériau et favoriser par exemple l’adhérence et laprolifération cellulaire. Ainsi, <strong>de</strong>s modifications tel<strong>les</strong> que <strong>de</strong>s sillons, <strong>de</strong>s arêtes, <strong>de</strong>s pores ou<strong>de</strong>s puits peuvent être volontairement ajoutés ou créés à la surface d’un polymère. Les sillonsinduisent une orientation <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> dans l’alignement <strong>de</strong> leur axe [Ponsonnet L. et al., 2002et 2003]. Dans ce cas, une organisation <strong>de</strong> l’actine et d’autres éléments du cytosquelettesuivant la même orientation est généralement observée [Curtis A. et Wilkinson C., 1997].D’autres étu<strong>de</strong>s ont montré que la rugosité du matériau pouvait influencer lecomportement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>. La rugosité doit être faible pour permettre au cytosqueletted’ostéoblastes humains d’épouser la forme <strong>de</strong> la surface métallique (Ti6Al4V) et égalementpermettre un bon étalement cellulaire [Anselme K. et al., 2000].Cependant d’autres auteurs observent <strong>de</strong>s résultats contradictoires et ont observé quel’augmentation <strong>de</strong> la rugosité <strong>de</strong> la surface favorisait l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>. En effet, D.D.Deligianni et al. [Deligianni D.D. et al., 2001] ont montré que l’adhérence, la prolifération etla force <strong>de</strong> détachement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> la moelle osseuse étaient sensib<strong>les</strong> à la rugosité <strong>de</strong>ssurfaces en hydroxyapatite. L’augmentation <strong>de</strong> la rugosité <strong>de</strong>s surfaces en hydroxyapatitefavorise, in vitro, <strong>les</strong> réponses dans le court et long terme <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong> la moelle épinière.C. Wirth et al. ont montré aussi que la prolifération <strong>de</strong>s ostéoblastes dépend <strong>de</strong> larugosité <strong>de</strong>s surfaces réalisés à partir <strong>de</strong> nickel et <strong>de</strong> titane. L’augmentation <strong>de</strong> la rugosité <strong>de</strong>ces surfaces favorise in vitro la prolifération <strong>de</strong>s ostéoblastes [Wirth C. et al., 2004].29


Le comportement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> dépend donc <strong>de</strong> la morphologie <strong>de</strong> surface d’unmatériau et en particulier <strong>de</strong> la rugosité mais ce comportement diffère selon la nature <strong>de</strong>scellu<strong>les</strong>.Les interactions biomatériau/protéinesb).2. Adsorption <strong>de</strong>s protéines sur un matériauLa mise en contact d’un biomatériau avec le milieu biologique se traduit rapi<strong>de</strong>mentpar l’interaction <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> l’implant avec une ou plusieurs protéines. Les interactionspolymère/système vivant dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> plusieurs paramètres :- <strong>de</strong>s propriétés et <strong>de</strong>s caractéristiques intrinsèques <strong>de</strong> la protéine dans son milieu(point isoélectrique, distribution <strong>de</strong> charges, structure tridimensionnelle ensolution, localisation et nature <strong>de</strong>s zones hydrophobes,…)- <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> la surface soli<strong>de</strong>. La surface <strong>de</strong>s polymères peut être caractérisée <strong>de</strong>« dynamique » dans le sens où elle peut se modifier en réponse à une variation <strong>de</strong>son environnement, dans le cas <strong>de</strong>s polymères <strong>de</strong> nature amphiphile (présentant àla fois <strong>de</strong>s régions hydrophi<strong>les</strong> et hydrophobes). Ce type <strong>de</strong> polymère présenteraune surface différente dans l’air ou dans l’eau, ainsi qu’en contact avec <strong>de</strong>sprotéines. En effet, l’adsorption d’une protéine va induire <strong>de</strong>s microchangements àla surface du polymère.- le milieu environnant affecte également <strong>les</strong> phénomènes d’interaction par le biais<strong>de</strong> paramètres tels que le pH, la force ionique…Quatre grands types d’interaction sont généralement développés <strong>entre</strong> <strong>les</strong> protéines etla surface <strong>de</strong>s polymères : <strong>les</strong> interactions ioniques, <strong>les</strong> interactions hydrophobes, <strong>les</strong> liaisonshydrogène et <strong>les</strong> interactions π - π (transfert <strong>de</strong> charge).Description <strong>de</strong> l’adsorption <strong>de</strong>s protéines sur un matériauIl est généralement admis que l’adsorption <strong>de</strong>s protéines sur la surface du matériau estl’un <strong>de</strong>s premiers évènements qui se produit, après contact d’un matériau avec <strong>de</strong>s flui<strong>de</strong>sbiologiques. Ce phénomène se produit en quelques secon<strong>de</strong>s et <strong>les</strong> paramètres qui lecontrôlent varient selon <strong>les</strong> matériaux et <strong>les</strong> protéines <strong>de</strong> l’interface.Des techniques <strong>de</strong> spectroscopie <strong>de</strong> fluorescence ont permis <strong>de</strong> montrer quel’adsorption <strong>de</strong> l’albumine bovine sur du quartz atteint son équilibre en 8 secon<strong>de</strong>s alors queseulement 75% <strong>de</strong> l’équilibre est atteint en 15 minutes dans le cas <strong>de</strong>s immunoglobulines G[Van Wagenen R.A. et al., 1982].Les cinétiques d’adsorption diffèrent selon <strong>les</strong> protéines et en milieu plasmatique, ils’établit une compétition connue sous le nom d’effet Vroman [Vroman L. et al., 1977]. Ceteffet dépend <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong>s protéines dans le milieu, <strong>de</strong> leur affinité pour la surface et<strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> transport vers la surface. Ainsi, une protéine présente dans le plasma à uneforte concentration peut s’adsorber rapi<strong>de</strong>ment. Cependant si elle présente une faible affinité,elle sera déplacée par une protéine <strong>de</strong> plus forte affinité même si cette <strong>de</strong>rnière est en faibleconcentration.L’albumine est la première protéine à s’adsorber. Elle est ensuite déplacéepartiellement par <strong>les</strong> immunoglobulines G, puis le fibrinogène, la fibronectine et enfin <strong>les</strong>kininogènes <strong>de</strong> haut poids moléculaire [Léonard E.F. et Vroman L., 1991, Brach J., 1990].Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, la nature <strong>de</strong>s protéines adsorbées et leurscinétiques d’adsorption sur <strong>les</strong> matériaux sont influencées par le matériau employé30


(composition chimique, topographie locale, rugosité, caractère hydrophile) [Brach J., 1990,Hoffman A.S., 1986] et par le lieu d’implantation <strong>de</strong> ces matériaux [Hoffman A.S., 1987].Rôle <strong>de</strong> l’adsorption <strong>de</strong>s protéines dans l’adhérence cellulaire et le comportement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>sur une surfacePour certains biomatériaux, tels que <strong>les</strong> implants ou <strong>les</strong> prothèses, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> lal’adsorption <strong>de</strong>s protéines qui vont ensuite permettre l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> est donc trèsimportante. En effet, la nature, la quantité et la conformation <strong>de</strong> ces protéines adsorbéesconditionnent d’une façon considérable l’adhérence et la prolifération cellulaire [Klee D. etHöcker H., 1999].Nature et quantité <strong>de</strong> protéinesEn fonction <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> surface, une sélection se produit dans <strong>les</strong> protéinesadsorbées. C.D. McFarland et al. [McFarland C.D. et al., 2000] ont réalisé une étu<strong>de</strong> dumécanisme d’attachement <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> osseuses d’origine humaine (HBDC : Huma BoneDerived Cells) sur <strong>de</strong>s surfaces en quartz modifié <strong>de</strong> différentes façons. En utilisant latechnique <strong>de</strong> la photolithographie, <strong>les</strong> auteurs ont réalisé le greffage <strong>de</strong> composés N-(2-aminoéthyl)-3-aminopropyl-triméthoxysilane (EDS) et diméthyldichlorosilane (DMS) <strong>de</strong>façon à obtenir une alternance <strong>de</strong> domaines modifiés. Ils ont montré que <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> HBDC sesont préférentiellement localisées sur <strong>les</strong> domaines riches en composés EDS. La raisoninvoquée est l’adsorption préférentielle <strong>de</strong> la vitonectine du sérum sur <strong>les</strong> domaines EDS quiprésentent un caractère hydrophile important ainsi que le montre la valeur <strong>de</strong> 33° pour l’angle<strong>de</strong> contact déterminé avec <strong>de</strong> l’eau. Les régions modifiées par le DMS sont plus hydrophobesavec un angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> 99°. En réalité, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux domaines sont recouverts d’unemonocouche mais dans le cas <strong>de</strong>s domaines DMS, ce sont <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong> non adhérentes tel<strong>les</strong>que l’albumine et <strong>de</strong>s lipi<strong>de</strong>s.A. Kikuchi et al. [Kikuchi A. et al., 1996] ont étudié l’adsorption <strong>de</strong> protéinesd’adhérence : la fibronectine et la vitronectine sur <strong>de</strong>s surfaces à base <strong>de</strong> polystyrène surlequel ont été greffés <strong>de</strong>s nombres variab<strong>les</strong> d’unités porteurs <strong>de</strong> groupements amine tertiaire,et <strong>les</strong> conséquences sur le comportement <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> endothélia<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’aorte bovine. Ils ontconstaté que l’adhérence et l’étalement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> augmentaient avec la proportion <strong>de</strong>groupements aminés. La conduite cellulaire était fortement influencée par l’adsorption <strong>de</strong>fibronectine et <strong>de</strong> vitronectine dont la quantité adsorbée augmente en fonction du taux engroupements amine tertiaire. En conséquence, il est donc possible <strong>de</strong> contrôler l’adhérence,l’étalement et la prolifération cellulaire, via l’adsorption <strong>de</strong>s protéines impliquées dans cesprocessus en contrôlant la quantité <strong>de</strong> diamines dans <strong>les</strong> polymères.Conformation <strong>de</strong>s protéinesEn fonction <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> d’une surface, la fibronectine peutchanger <strong>de</strong> conformation et ainsi moduler l’adhérence cellulaire. En effet, A.J. Garcia et al.[Garcia A.J. et al., 1998] ont étudié <strong>les</strong> effets <strong>de</strong> l’adsorption <strong>de</strong> la fibronectine sur <strong>de</strong>s verresdits « bioactifs » sur l’attachement <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> ostéoblastes (ROS 17/2.8). Des lames <strong>de</strong> verre(BG0) ont été recouvertes <strong>de</strong> phosphate <strong>de</strong> calcium amorphe (BG1d) ou d’hydroxyapatitecarbonaté (BG7d). L’hydroxyapatite « synthétique » (sHA) et du verre borosilicaté non réactif(CG) ont été utilisés comme contrô<strong>les</strong>. Ils ont montré que l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> ostéoblastlikeétait plus importante sur <strong>de</strong>s surfaces bioactives (BG7d et BG1d) par rapport aux surfaces31


contrô<strong>les</strong> (sHA, CG et BG0). De façon surprenante, <strong>les</strong> quantités <strong>de</strong> fibronectine adsorbéesn’augmentent pas sur un verre non traité (sHA, CG et BG0) ou sur un verre recouvert <strong>de</strong>phosphate <strong>de</strong> calcium amorphe (BG1d) ou d’hydroxyapatite carbonaté (BG7d). Ces résultatsont amené <strong>les</strong> auteurs à suggérer que <strong>les</strong> différences observées sur <strong>les</strong> phénomènesd’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>, seraient dues à une modification <strong>de</strong> la conformation <strong>de</strong> lafibronectine selon le matériau.Ils ont montré en utilisant <strong>de</strong>s anticorps et <strong>de</strong>s pepti<strong>de</strong>s RGD, que sur toutes <strong>les</strong>surfaces étudiées, l’étape initiale <strong>de</strong> l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> est médiée par le site <strong>de</strong> liaisonRGD <strong>de</strong> la fibronectine. L’augmentation <strong>de</strong>s forces d’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur un verretraité n’est pas selon <strong>les</strong> auteurs due à une modification <strong>de</strong> l’environnement chimique dusubstrat ou à une augmentation <strong>de</strong>s forces d’adsorption <strong>de</strong> la fibronectine à ce même substrat.Or, comme la séquence RGD <strong>de</strong> la fibronectine intervient dans tous <strong>les</strong> cas, <strong>les</strong> différencesobservées sont dues à une modification <strong>de</strong> la conformation <strong>de</strong> la fibronectine. Il en résulteraitune modification <strong>de</strong> l’affinité <strong>entre</strong> <strong>les</strong> récepteurs cellulaires et <strong>les</strong> sites <strong>de</strong> liaison à lafibronectine qui serait renforcée dans le cas <strong>de</strong>s verres bioactifs.Des résultats similaires ont été également observés sur d’autres types <strong>de</strong> surface parD.J. Iuliano et al. [Iuliano D.J. et al., 1993] et F. Grinnell et M.K. Feld [Grinnell F. et FeldM.K., 1981]. Ces auteurs, après avoir constaté que, pour une même quantité <strong>de</strong> fibronectineadsorbée, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> adhérent plus sur <strong>de</strong>s verres hydrophi<strong>les</strong> que sur <strong>de</strong>s verres silaniséshydrophobes, ont également émis l’hypothèse d’un changement <strong>de</strong> conformation <strong>de</strong> lafibronectine selon le matériau sur lequel s’adsorbe la protéine.Il faut cependant noter certaines contradictions au sujet <strong>de</strong>s forces d’adhérence selon lanature du matériau. Ainsi J.S. Burmeister et al. [Burmeister J.S. et al., 1996 et 1999] ontétudié l’adhérence <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> endothélia<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’aorte d’origine bovine (BAEC) sur <strong>de</strong>s filmsréalisés à partir <strong>de</strong> copolymères contenant un monomère hydrophobe, l’éthylméthacrylate(EMA) et un monomère hydrophile, l’hydroxyéthylméthacrylate (HEMA). Les copolymèressynthétisés contiennent <strong>de</strong>s quantités variab<strong>les</strong> <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux monomères <strong>de</strong> façon à modifier labalance <strong>entre</strong> pouvoir hydrophile et hydrophobe. Les auteurs ont montré que la forced’adhérence <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> endothélia<strong>les</strong> (BAEC) est plus importante sur <strong>les</strong> polymèreshydrophobes (pEMA et copolymères riches en EMA) que sur ceux contenant principalementdu HEMA. Les forces d’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur <strong>les</strong> polymères hydrophi<strong>les</strong> sont beaucoupplus faib<strong>les</strong> que cel<strong>les</strong> trouvées par D.J. Iuliano et al. [Iuliano D.J. et al., 1993] et F. Grinnellet M.K. Feld [Grinnell F. et Feld M.K., 1981].Toutes ces expériences ont été réalisées sur <strong>de</strong>spolymères préadsorbés <strong>de</strong> fibronectine. Cependant, <strong>les</strong> auteurs proposent la même explicationà savoir la modification <strong>de</strong> la conformation <strong>de</strong> la protéine selon le matériau sur lequel el<strong>les</strong>’adsorbe en n’excluant pas le paramètre <strong>de</strong> la concentration <strong>de</strong> protéines adsorbées.Ils indiquent par ailleurs, que l’affinité et la force <strong>de</strong> liaison <strong>de</strong> la fibronectine à son récepteurdiminuent avec <strong>les</strong> copolymères riches en HEMA [Burmeister J.S. et al., 1999].La nature et la composition <strong>physico</strong>-chimique d’un support conditionnent l’adsorption<strong>de</strong>s protéines sur celui-ci et, à son tour, cette adsorption influence l’attachement, l’étalement,la prolifération et la différenciation <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> qui se traduit dans la plupart <strong>de</strong>s cas par <strong>de</strong>ssites d’interaction différents et par <strong>de</strong>s forces d’adhérence d’intensité plus ou moinsimportante.Ainsi, <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> le matériau et <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> peuvent déclencher différentssignaux dans la cellule et induire <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> la croissance cellulaire, <strong>de</strong> l’expressionphénotypique, <strong>de</strong> la morphologie ou <strong>de</strong> l’activité biologique <strong>de</strong> la cellule.32


c). Cas <strong>de</strong>s implants intraoculairesQuand une LIO est placée dans l’œil, le premier phénomène observable estl’adsorption <strong>de</strong>s macromolécu<strong>les</strong>, en général <strong>de</strong>s protéines. L’adsorption <strong>de</strong>s protéines est liéeà l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux, à sa structure chimique et à la répartition spatiale <strong>de</strong>ssites <strong>de</strong> liaison à la surface du matériau. Cette couche <strong>de</strong> protéines est le médiateur <strong>de</strong>sinteractions cellulaires à la surface <strong>de</strong> l’implant.Une étu<strong>de</strong> [Kochounian H.H. et al.,1994] a i<strong>de</strong>ntifié <strong>les</strong> protéines adsorbées à lasurface <strong>de</strong> lentil<strong>les</strong> en PMMA, après 48 heures d’implantation dans le sac capsulaire d’œil <strong>de</strong>lapins. Ce sont principalement l’albumine, la fibronectine, la fibrine, le fibrinogène qui sontlibérés en grand quantité par la barrière hémato-oculaire.L’étape suivante est l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> et par exemple, J.R. Wold [Wold J.R.,1985] a mis en évi<strong>de</strong>nce, après examen <strong>de</strong> 200 implants en PMMA explantés, la présence <strong>de</strong>macrophages, <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> d’aspect fibroblastique et <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> géantes. Il a égalementobservé <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> inflammatoires.La plupart <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s ont comparé l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur différents supports parrapport aux implants en PMMA pour <strong>les</strong>quels il existe un historique <strong>de</strong> 50 ans. La synthèse<strong>de</strong>s travaux se fera alors sur <strong>les</strong> quinze <strong>de</strong>rnières années à cause <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong>s techniqueschirurgica<strong>les</strong>, <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>s implants…R.C. Humphry et al. [Humphry R.C. et al., 1991] ont montré que l’adhérence <strong>de</strong>scellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> porcines et bovines est plus importante sur <strong>les</strong> implants en PMMAcomparée aux implants en hydrogel (pHEMA). Ces observations ont été corrélées par d’autresauteurs. W.J. Power et al. [Power W.J. et al., 1994] comparant in vitro l’adhérence <strong>de</strong>s CECshumaines sur <strong>de</strong>s implants en PMMA, en PMMA hépariné et en hydrogel ont égalementtrouvé une moindre adhérence cellulaire (évaluée par microscopie électronique à balayage)sur <strong>les</strong> hydrogels. Ces observations ont été également confirmées pour <strong>de</strong>s fibroblastes, <strong>de</strong>smonocytes et <strong>de</strong>s plaquettes humaines [Versura P. et Caramazza R., 1992].D’autres auteurs [Cunanan C.M. et al., 1991] ont relié l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> àl’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux. Les matériaux présentant un caractère hydrophileimportant, ayant une faible énergie interfaciale inférieure à 5 mJ/m² (hydrogels) ou <strong>de</strong>caractère hydrophobe important, d’énergie interfaciale supérieure à 40 mJ/m² (silicone,PTFE), ont une plus faible adhérence cellulaire comparée aux matériaux d’énergieintermédiaire (PMMA). Ces résultats ont été confirmés par M.C. Wang et L.C. Woung [WangM.C. et Woung L.C., 2000] qui ont comparé l’opacification d’implants en PMMA et ensilicone, placés dans l’œil humain. Ils ont constaté, qu’après un an d’implantation <strong>les</strong> LIOs ensilicone présentaient une opacification moins importante <strong>de</strong> la partie centrale <strong>de</strong> la capsulepostérieure que ceux en PMMA. D’autres auteurs [Babizhayev M.A. et Chumayevskii N.A.,1994, Legeais J.M. et Renard G., 1991] dans <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s in vitro sur l’animal n’ont pas trouvé<strong>de</strong> différences concernant le nombre <strong>de</strong> dépôts cellulaires <strong>entre</strong> implants en PMMA et ceux ensilicone. K. Okada et al. [Okada K. et al., 1993] ont développé un modèle qui élimine <strong>les</strong>différences liées au traumatisme chirurgical et permettant ainsi <strong>de</strong> faire une comparaison <strong>entre</strong>la population cellulaire qui se développe sur du PMMA ou sur du silicone. Ils ont couvert lamoitié d’implants en PMMA avec du polydiméthylsiloxane, et <strong>les</strong> ont implantés chez <strong>de</strong>slapins. Les examens en microscopie spéculaire réalisés 1, 2 et 3 semaines postopératoires ontmis en évi<strong>de</strong>nce un nombre <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> significativement inférieur sur <strong>les</strong> surfaces à moitiésiliconées.Il existe le cas particulier <strong>de</strong>s LIOs en acrylique souple (Acrysof) qui se caractérisentpar une apparition <strong>de</strong> l’OCP nettement réduite comparée aux implants en silicone, PMMA ethydrogels. Ainsi, P.G. Ursell et al. [Ursell P.G. et al., 1998] ont constaté qu’après <strong>de</strong>ux ansd’implantation <strong>les</strong> acryliques soup<strong>les</strong> n’ont donné que 11% d’OCP alors que <strong>les</strong> implants en33


PMMA et silicone ont donné respectivement 44% et 33% d’OCP. La véritable raison d’unemoindre OCP dans le cas <strong>de</strong>s implants acryliques (Acrysof) n’est pas connue. L’hypothèseproposée est une adhérence <strong>de</strong> l’implant au sac capsulaire par l’intermédiaire <strong>de</strong> protéines <strong>de</strong>liaison <strong>de</strong> type collagène ainsi que l’a proposé R.J. Linnola et al. [Linnola R.J. et al., 1999a].La forte adhérence se traduit par un manque d’espace pour la prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> selonla théorie « no space, no cells » [Oshika T. et al., 1998].D’après ce parcours bibliographique, il apparaît fondamental <strong>de</strong> mettre l’accent sur lecaractère hydrophile et hydrophobe <strong>de</strong>s divers biomatériaux formant <strong>les</strong> LIOs. Aucunmatériau ne permet d’obtenir une inhibition totale <strong>de</strong> l’adhérence et <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong>sCECs et <strong>de</strong> résoudre ainsi le problème <strong>de</strong> l’OCP.Dans la suite <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous nous attacherons donc à étudier <strong>les</strong> influences <strong>de</strong>spropriétés <strong>de</strong>s implants intraoculaires sur la réponse cellulaire.IV. Influence <strong>de</strong>s propriétés du biomatériau sur la proliférationcellulaireComme nous l’avons évoqué précé<strong>de</strong>mment, <strong>les</strong> propriétés du matériau peuventinduire différents types d’interactions cellu<strong>les</strong>/protéines/matériau et ainsi influencer lecomportement cellulaire. Nous essaierons ici <strong>de</strong> recenser ces différents paramètres.1). Topographie et rugosité <strong>de</strong> l’implantNous avons vu précé<strong>de</strong>mment que la topographie et la rugosité <strong>de</strong>s matériauxsont <strong>de</strong>s paramètres importants dans l’adhérence et la prolifération cellulaire. En effet, selonle type cellulaire, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> adhérent plus ou moins sur <strong>de</strong>s surfaces lisses ou rugueuses. Ace jour, <strong>les</strong> industriels préfèrent que la surface <strong>de</strong>s LIOs soit la plus lisse possible. Or, N.Yamakawa et al. ont montré que l’adhérence <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> inflammatoires sur <strong>de</strong>s LIOs enPMMA diminue lorsque la rugosité (R a ) <strong>de</strong>s LIOs diminue [Yamakawa N. et al., 2003]. Cequi conforterait la décision prise par <strong>les</strong> industriels.La composition du biomatériau et ses propriétés <strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> surface jouent un rôlefondamental dans l’adsorption protéique et donc dans l’adhérence cellulaire. C’est pourquoi,l’influence <strong>de</strong> ces paramètres sur le comportement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> et la réaction inflammatoire vaêtre examinée afin d’orienter le choix <strong>de</strong>s polymères à utiliser.2). Propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> l’implantLes modifications <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s implants ont pendant longtemps été réaliséesdans le but <strong>de</strong> réduire <strong>les</strong> lésions <strong>de</strong>s tissus oculaires et la réaction inflammatoire. Puis el<strong>les</strong>ont été appliquées pour limiter la cataracte secondaire, lorsque la technique <strong>de</strong> chirurgieextracapsulaire et la phacoémulsification se sont imposées.L’énergie libre <strong>de</strong> surfacea). Les propriétés énergétiquesL’énergie libre <strong>de</strong> surface d'un soli<strong>de</strong> influence la nature <strong>de</strong>s protéines adsorbées, leurconformation et la constante d'adsorption. Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, l’énergie34


libre <strong>de</strong> surface joue sur l’adhérence cellulaire. En effet, <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> propriétés énergétiques<strong>de</strong> surface ont été réalisées pour comparer quelques matériaux utilisés en ophtalmologie(figure 9) [Cunanan C.M. et al., 1991].Figure 9 : Corrélation <strong>de</strong> l’énergie libre interfaciale (calculée par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la bullecaptive) <strong>de</strong> polymères à l’adhérence <strong>de</strong> CECs <strong>de</strong> lapins [Cunanan C.M. et al., 1991].SLM-1/UV : poly(dimethylsiloxane) - Allergan Mediacl Optics ; SLM-2/UV : polydimethyl diphenylsiloxane -Allergan Mediacl Optics ; PTFE : polytetrafluoroéthylène - Industrial plastics supply ; Lidofilcon A : N-vinylpyrrolidone/methylmethacrylate TH : 70% - Allergan Mediacl Optics ; HEMA : hydroxyéthylméthacrylateTH : 38% - Allergan Mediacl Optics ; PMMA : polymethylméthacrylate - Imperial Chemical Industries.Les matériaux ayant une énergie libre interfaciale inférieure à 5 mJ/m² ou supérieure à 40mJ/m² limitent l’adhérence cellulaire.D’après d’autres étu<strong>de</strong>s réalisées sur <strong>de</strong>s fibroblastes [Hallab N.J. et al., 2001], il ne semblepas exister <strong>de</strong> relation linéaire <strong>entre</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> polymères (calculée par lamétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée) et l’adhérence, l’étalement ou la migration cellulaire. Lesconclusions quant à l’influence <strong>de</strong>s propriétés énergétiques <strong>de</strong> surface d’un matériau sur laréponse cellulaire divergent <strong>de</strong> façon importante dans la littérature, en fonction du typecellulaire étudié, <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’analyse <strong>de</strong>s résultats, ainsi que <strong>de</strong>s conditionsexpérimenta<strong>les</strong>.L’énergie libre totale <strong>de</strong> surface est une donnée souvent utilisée pour comparer <strong>les</strong>matériaux mais n’est vraisemblablement pas le paramètre essentiel régissant le comportementcellulaire. Les différentes composantes <strong>de</strong> l'énergie libre <strong>de</strong> surface sont égalementimportantes et pourraient constituer un facteur discriminant.Caractère hydrophile ou hydrophobe <strong>de</strong>s surfacesP.B. van Wachem et al. ont étudié l’adhérence et la prolifération in vitro <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong>endothélia<strong>les</strong> humaines (HEC) sur <strong>de</strong>s polymères présentant différents <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> mouillabilitédéterminés par la mesure d’ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact. L’objectif <strong>de</strong> ces auteurs a été <strong>de</strong> mettre enévi<strong>de</strong>nce le matériau capable <strong>de</strong> favoriser une endothélisation, c'est-à-dire une adhérence etune prolifération <strong>de</strong>s HEC sur le matériau, dans le cas du remplacement d’artères. D’unemanière générale, il s’avère que l’adhérence optimale <strong>de</strong>s HEC s’établit avec <strong>les</strong> surfaces quiprésentent un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> mouillabilité modéré correspondant à un angle <strong>de</strong> contact proche <strong>de</strong>50°. En effet, le nombre <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> développées sur l’acétate <strong>de</strong> cellulose et le cellophane quisont <strong>de</strong>s polymères hydrophi<strong>les</strong> est faible après 6 heures d’adhérence et également après 835


jours <strong>de</strong> prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>. La même remarque prévaut pour <strong>les</strong> polymères à fortcaractère hydrophobe tels que le copolymère Fluoroéthylène-propylène, le polystyrène etl’aci<strong>de</strong> poly-L-lactique [van Wachem P.B. et al., 1985].Surfaces hydrophobesLes lentil<strong>les</strong> hydrophobes (silicone, acryliques hydrophobes) constituent actuellement unepart importante du marché.Les surfaces <strong>de</strong> LIOs ont aussi été rendues plus hydrophobes par addition d’atomes <strong>de</strong> fluor :- le greffage <strong>de</strong> Teflon AF sur du PMMA (le PMMA est plongé pendant 3 secon<strong>de</strong>sdans une solution <strong>de</strong> Teflon à 5%, le solvant utilisé est le C 8 F 18 , puis le solvant est évaporé à37°C) a un effet anti-adhésif marqué, avec moins <strong>de</strong> dépôts cellulaires à la surface que lalentille en PMMA [Legeais J.M. et al., 1998]. Ce greffage est stable après 3 moisd’implantation dans le sac capsulaire et semble limiter <strong>les</strong> risques <strong>de</strong> synéchies iriennes, maisle comportement cellulaire n’a pas été étudié à plus long terme.- N.B. Mateo et B.D. Ratner ont rendu du PMMA plus hydrophobe après traitement auplasma, par dépôt <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> <strong>de</strong> fluor [Mateo N.B. et Ratner B.D., 1989]. Cette surfaceinduit la plus faible adhérence <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> endothélia<strong>les</strong>.- D.J. Li et al. [Li D.J. et al., 1999] ont testé le comportement <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> <strong>de</strong>l’ immunité (plaquettes, granulocytes et macrophages) sur une lentille en PMMA ayant subil’implantation d’ions F + . Ce traitement a augmenté le caractère hydrophobe du matériau et aclivé certaines chaînes <strong>de</strong> polymère en surface. In vitro, l’adhérence <strong>de</strong>s granulocytes et <strong>de</strong>smacrophages est réduite sur cet implant. Aucune étu<strong>de</strong> à long terme n’a été réalisée.Surfaces hydrophi<strong>les</strong>Les matériaux hydrophi<strong>les</strong> ont l’avantage <strong>de</strong> se rapprocher <strong>de</strong>s tissus vivants etinduisent donc moins <strong>de</strong> réactions inflammatoires. La soup<strong>les</strong>se et l’excellentebiocompatibilité <strong>de</strong>s hydrogels sont <strong>les</strong> raisons majeures pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> nous avons assisté audéveloppement <strong>de</strong> tels produits en ophtalmologie.- Greffage <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> biologiques ou pharmacologiques :Nous avons vu précé<strong>de</strong>mment qu’une <strong>de</strong>s voies permettant <strong>de</strong> prévenir l’apparition d’uneOCP était l’utilisation <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> pharmacologiques ou d’origine biologique.Pharmacia a exploité, dans le domaine <strong>de</strong> l'ophtalmologie, un brevet <strong>de</strong> greffaged'héparine, qui rend la surface très hydrophile. Le but initial était d'éviter la coagulationsanguine et <strong>de</strong> limiter la réaction inflammatoire. La longueur <strong>de</strong> ses chaînes peut égalementcontribuer à limiter l’attachement cellulaire. Mais l’effet anti-cataracte secondaire n’a pas étéréellement prouvé [Wej<strong>de</strong> G. et al., 2003].A. Pavesio et al. [Pavesio A. et al., 1997] ont mis en évi<strong>de</strong>nce le caractère non adhésif <strong>de</strong>ssurfaces rendues très hydrophi<strong>les</strong> par greffage d’aci<strong>de</strong> hyaluronique. L'estérification <strong>de</strong>certaines unités d'aci<strong>de</strong> glucuronique permet <strong>de</strong> contrôler <strong>les</strong> pontages et par la mêmeoccasion d’augmenter la stabilité du polymère greffé. L'utilisation d'implants ainsi modifiés aété envisagée pour limiter <strong>les</strong> lésions <strong>de</strong>s différents tissus oculaires. A plus long terme, ilpourrait être une solution contre l'apparition d'une cataracte secondaire.La fixation <strong>de</strong> collagène type IV sur <strong>de</strong>s implants en PMMA a été réalisée, car legreffage <strong>de</strong> cette molécule permettait d’augmenter le caractère hydrophile <strong>de</strong> la LIO [MiyakeK. et al., 1996]. Il a été démontré qu’après 3 mois d’implantation chez l’homme, ce traitementpermettait <strong>de</strong> réduire la réaction inflammatoire postopératoire. Cet implant n’a pas étécommercialisé à cause <strong>de</strong>s difficultés technologiques <strong>de</strong> mise en œuvre.36


Le greffage <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> semble donc constituer une voie prometteuse. Parsimple dépôt ou greffage covalent, cette métho<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> mimer <strong>les</strong> surfaces du vivant,d’augmenter le caractère hydrophile <strong>de</strong> l’implant et par conséquent <strong>de</strong> limiter le risqued’apparition d’une cataracte secondaire. Ce <strong>de</strong>rnier aspect n’a encore jamais été véritablementmis en évi<strong>de</strong>nce.- Greffage <strong>de</strong> polymères synthétiques :G.H. Hsiue et al. [Hsiue G.H. et al. , 1996] ont fonctionnalisé la silicone, matériaubiocompatible et ayant <strong>de</strong> très bonnes propriétés mécaniques, en greffant <strong>de</strong>s monomèreshydrophi<strong>les</strong> tels que <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> acrylique ou <strong>de</strong> l'hydroxyéthylméthacrylate ( HEMA) àdifférentes <strong>de</strong>nsités : 75 µg/cm² ou 210 µg/cm. Il semble que le greffage <strong>de</strong> HEMA (210µg/cm²) empêche l’adhérence, la prolifération et la migration cellulaire, contrairement à ungreffage <strong>de</strong> HEMA (75 µg/cm²). Un même monomère greffé à une <strong>de</strong>nsité variable peut doncinduire une réponse cellulaire différente.Cette approche permet donc <strong>de</strong> cumuler <strong>les</strong> bonnes propriétés mécaniques d’unsupport polymérique et <strong>les</strong> propriétés "anti-cataracte secondaire" d’un revêtement.Le taux d’hydratationM.J. Lydon et al. [Lydon M.J et al., 1985] ont montré que le taux d’hydratation adaptépour limiter l’attachement cellulaire semble être compris <strong>entre</strong> 34% et 60%. Les hydrogelsdont le pourcentage d’eau dans la matrice est compris <strong>entre</strong> 2% et 34% supporteraientl’adhérence cellulaire. Ces valeurs ont été trouvées en testant le comportement cellulaire sur<strong>de</strong>s copolymères HEMA/Ethylméthacrylate (EMA) et HEMA/styrène (STY) avec <strong>de</strong>sconcentrations différentes <strong>de</strong> EMA ou <strong>de</strong> STY. Dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas, l’étalement cellulaire esttotal lorsque le taux d’hydratation <strong>de</strong> l’hydrogel est inférieur à 34% (ce qui correspond à <strong>de</strong>sconcentrations supérieures ou éga<strong>les</strong> à 8% d’EMA ou 4% <strong>de</strong> STY), et inexistant pour un tauxd’hydratation supérieur à 34%.De plus, selon S. Nagaoka et al. [Nagaoka S. et al. , 1990], la prolifération cellulaire sur <strong>les</strong>hydrogels diminue avec un taux d’hydratation croissant. Pour un taux d’hydratation supérieurà 60%, <strong>les</strong> matériaux peuvent supporter un attachement cellulaire plus ou moins important,mais <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> ont moins tendance à s’étaler. L’inhibition <strong>de</strong> l’étalement cellulaire pourraitêtre due aux contraintes qui s’exercent sur <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong>, du fait <strong>de</strong> l’instabilité mécanique <strong>de</strong>ces hydrogels.Les charges et groupements exprimés en surfaceDe nombreuses étu<strong>de</strong>s ont eu pour but <strong>de</strong> corréler <strong>les</strong> charges exprimées à la surfaced’un matériau au comportement cellulaire. Ces étu<strong>de</strong>s, réalisées in vitro et in vivo, à plus oumoins long terme, sur <strong>de</strong>s types cellulaires variés (macrophages, fibroblastes, cellu<strong>les</strong>endothélia<strong>les</strong> vasculaires, CECs…) ont montré :- une forte adhérence et prolifération cellulaire sur <strong>les</strong> surfaces chargées positivement(Diméthylaminoéthylméthacrylate-HCl/HEMA;Triméthylaminoéthylméthacrylate-Cl/HEMA),- une adhérence très faible voire inexistante sur <strong>de</strong> nombreuses surfaces chargéesnégativement, contenant <strong>de</strong>s groupements carboxylates (COO - ), sulfates (SO 2- 4 ) ou sulfonates(SO - 3 ) [Smetana K. et al., 1993 et 1997].Cependant, dans quelques cas, une forte adhérence et prolifération cellulaire ont étémesurées malgré la présence <strong>de</strong> charges négatives en surface [van Wachem P.B. et al., 1987].Il semble que la nature <strong>de</strong>s charges soit un paramètre important à prendre en compte.37


Le rapport [COO - ]/([COO - ] + [SO - 3 ]) paraît également être un paramètre importantinfluençant l’adhérence cellulaire. La distribution aléatoire <strong>de</strong> ces fonctions à la surface d’uncopolymère MMA/MA/SSNa (méthacrylate <strong>de</strong> méthyle, aci<strong>de</strong> méthacrylique et styrènesulfonate <strong>de</strong> sodium) permet <strong>de</strong> moduler la prolifération <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> fibroblastiques. Unrapport <strong>de</strong> 0,6 permet une inhibition <strong>de</strong> la prolifération cellulaire <strong>de</strong> 70% [El Khadali F. et al.,2002].Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> J.M. Schakenraad et al. [Schakenraad J.M. et al., 1988] ont montré que <strong>les</strong>cellu<strong>les</strong> fibroblastiques, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> musculaires lisses et <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> sont chargéesnégativement (leur potentiel zêta est négatif). Ces données sont souvent utilisées pourexpliquer une repousse cellulaire plus importante sur <strong>les</strong> surfaces chargées positivement.Dans notre étu<strong>de</strong>, nous étudierons l’influence <strong>de</strong>s propriétés électriques <strong>de</strong>s matériauxdans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs.La mobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériauxLa mobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s polymères est plus ou moins importantesuivant la composition et la longueur <strong>de</strong> la chaîne latérale du monomère utilisé. Elle peutcontribuer à limiter l’adsorption protéique et l’attachement cellulaire [Pelham R.J. Jr. et WangY., 1997]. L’importante flexibilité du pHEMA doit contribuer aux propriétés non adhésives<strong>de</strong> ce polymère. Dans <strong>les</strong> copolymères, la plus ou moins gran<strong>de</strong> rigidité <strong>de</strong>s chaînes latéra<strong>les</strong><strong>de</strong>s comonomères va interférer avec la longueur <strong>de</strong>s chaînes latéra<strong>les</strong> <strong>de</strong> l’HEMA et doncmodifier <strong>les</strong> mécanismes d’adsorption protéique et d’adhérence cellulaire à la surface.Cette flexibilité <strong>de</strong>s chaînes exprimées en surface défavorise l’adhérence cellulaire mais peutinduire une transformation <strong>de</strong> l’activité métabolique et <strong>de</strong> la morphologie <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>.Cette étu<strong>de</strong> bibliographique montre que <strong>de</strong> nombreux paramètres <strong>entre</strong>nt en jeu etinterfèrent dans l’adhérence et la prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> : la géométrie <strong>de</strong> l’implant, soncaractère collant, sa rugosité, la mobilité <strong>de</strong>s chaînes latéra<strong>les</strong> du polymère exprimées ensurface, le taux d’hydratation, <strong>les</strong> propriétés <strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> surface... L’importance relative <strong>de</strong>ces paramètres n’est pas clairement i<strong>de</strong>ntifiée. Nous nous attacherons lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>expérimentale à étudier l’effet <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> ces paramètres sur l’adhérence et la prolifération<strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins.38


CHAPITRE II : LA TRIBOLOGIELa tribologie * est la science <strong>de</strong>s frottements <strong>de</strong>s surfaces en contact, animées d’unmouvement relatif. Elle <strong>entre</strong> en jeu <strong>de</strong> façon significative dans <strong>de</strong> nombreux domainesindustriels : conservation <strong>de</strong> l’énergie, fiabilité <strong>de</strong>s systèmes, productivité, développement etfabrication <strong>de</strong> nouveaux équipements, utilisation <strong>de</strong> matériaux moins nob<strong>les</strong>… Elle intervientaussi dans <strong>les</strong> systèmes vivants. L’injection <strong>de</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculaires (LIOs) par un nouveausystème <strong>de</strong> conditionnement développé par la société Cornéal (l’injecteur) est un systèmetribologique. En effet, <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> frottement apparaissent lors <strong>de</strong> l’injection <strong>de</strong>s LIOs.C’est pourquoi cette partie sera consacrée à l’étu<strong>de</strong> bibliographique <strong>de</strong> la tribologie et <strong>de</strong>sdifférents paramètres qui influencent <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> frottement.I. Le frottement1). Historique <strong>de</strong> la tribologieL’étu<strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rne du frottement a commencé il y a 500 ans, quand Léonard <strong>de</strong> Vinciénonc e <strong>les</strong> lois du mouvement d’un soli<strong>de</strong> rectangulaire sur une surface plane. Toutefois cetravail resta inconnu car ces travaux n’ont pas été publiés pendant plusieurs centainesd’années. En 1699, le physicien français Guillaume Amontons redécouvrit <strong>les</strong> lois dufrottement après avoir étudié le glissement <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux surfaces planes. Ces lois au nombre <strong>de</strong><strong>de</strong>ux sont <strong>les</strong> suivantes :- la force <strong>de</strong> frottement (F t ) qui s’oppose au glissement est proportionnelle à la chargenormale (F n ). Le coefficient <strong>de</strong> frottement (µ) est alors défini par le rapport <strong>entre</strong> laforce <strong>de</strong> frottement et la charge normale : F t = µ F n .- La force <strong>de</strong> frottement est indépendante <strong>de</strong> l’aire apparente <strong>de</strong> contact.Une troisième loi a été ajoutée par Char<strong>les</strong>-Augustin <strong>de</strong> Coulomb au dix-huitième siècle :la force <strong>de</strong> frottement est indépendante <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissement, une fois le mouvementcommencé.Les lois empiriques du frottement ont tout d’abord trouvé une explication à partir <strong>de</strong> larugosité <strong>de</strong>s surfaces puis plus tard à partir <strong>de</strong> l’adhérence moléculaire. Dans <strong>les</strong> années1950, l’explication du frottement par la rugosité est mise en défaut. A Cambridge,Bow<strong>de</strong>n, Tabor et leurs collègues montrent que le frottement est indépendant <strong>de</strong> l’airemacroscopique <strong>de</strong> contact mais proportionnel à la surface réelle <strong>de</strong> contact. Les surfacesimpliquées dans un contact présentent une rugosité microscopique et c’est la somme <strong>de</strong>scontacts microscopiques qui fait le contact réel. Après avoir établi qu’une relation <strong>de</strong>vaitexister <strong>entre</strong> le frottement et l’adhérence, Bow<strong>de</strong>n et Tabor supposèrent que le frottementétait principalement dû à <strong>de</strong>s forces adhésives localisées aux points <strong>de</strong> contact réels [KrimJ., 2002]. H. Yoshizawa et al. ont établi une relation <strong>entre</strong> le frottement et l’hystérèsed’adhérence à l’ai<strong>de</strong> d’un appareil à forces <strong>de</strong> surface (SFA) [Yoshizawa H. et al., 1993].Le frottement est corrélé à la dissipation d’énergie d’adhérence se produisant lors d’uncycle <strong>de</strong> charge/décharge.2). GénéralitésLe contact tribologique est composé <strong>de</strong> quatre éléments principaux (figure 10) :- <strong>les</strong> soli<strong>de</strong>s A et B correspondant aux corps en contact.- l’environnement E.- le milieu I défini sous le terme générique <strong>de</strong> troisième corps (lubrifiant, débris d’usure...).39


Figure 10 : Principaux éléments du contact tribologique.Les paramètres du contact <strong>les</strong> plus significatifs peuvent être regroupés en 4 famil<strong>les</strong> :- surface : matériaux constituant <strong>les</strong> corps en présence, topographie (rugosité), géométrie <strong>de</strong>scontacts.- sollicitations du contact : charge, vitesse, température- ambiance : environnement, lubrification- mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> déplacementLes principaux paramètres à prendre en compte dans une situation tribologique sontlistés dans le tableau 1 ci-<strong>de</strong>ssous [Cartier M. et Kapsa M.].Roulement ou glissementMouvement <strong>de</strong>s piècesAmplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s déplacementsMouvement continu ou discontinuContact ouvert ou ferméForme <strong>de</strong>s piècesContact surfacique ou hertzienGéométrie <strong>de</strong> contactJeux <strong>de</strong> fonctionnementCaractéristiques mécaniquesStructureMatériaux constituant <strong>les</strong> piècesPropriétés physiquesCompositionRugositésTopographieSculpturesCharge ou pression <strong>de</strong> contactVitesse <strong>de</strong> glissementSollicitationsDurée <strong>de</strong> fonctionnementNombre <strong>de</strong> cyc<strong>les</strong>Réactivité chimiquePropriétés physiquesAmbianceTempératurePropretéViscositéOnctuositéLubrifiantTension superficielleCompositionTableau 1 : Paramètres non exhaustifs à prendre en compte dans une situation tribologique.40


Les paramètres soulignés sont ceux qui correspon<strong>de</strong>nt ou influencent le systèmetribologique étudié lors <strong>de</strong> la partie expérimentale.Les paramètres qui gouvernent l'interaction <strong>entre</strong> <strong>les</strong> surfaces sont regroupés dans <strong>de</strong>uxcatégories [Rabinowicz E., 1966] :‣ Propriétés <strong>de</strong> volume (contact <strong>entre</strong> <strong>les</strong> corps)‣ Propriétés <strong>de</strong> surface (interface <strong>entre</strong> <strong>les</strong> corps)Les propriétés <strong>de</strong> volume regroupent <strong>les</strong> paramètres plastiques <strong>de</strong>s matériaux, la dureté<strong>de</strong>s matériaux définie par <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> pénétration, <strong>les</strong> paramètres élastiques <strong>de</strong>s matériaux(modu<strong>les</strong> d'Young, module <strong>de</strong> cisaillement et l’énergie que le matériau peut emmagasiner enrestant dans le domaine élastique). Les paramètres qui sont aussi importants sont ceux quipermettent <strong>de</strong> déterminer la fragilité <strong>de</strong>s corps. Les propriétés thermiques <strong>de</strong>s matériaux<strong>de</strong>viennent importantes lorsque le glissement se fait à gran<strong>de</strong> vitesse.Les propriétés <strong>de</strong> surface regroupent <strong>les</strong> réactivités <strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s matériaux ou latendance <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s matériaux à former un film en surface <strong>de</strong> composition différente <strong>de</strong>celle <strong>de</strong>s substrats, la faculté <strong>de</strong>s corps à adsorber <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> environnantes et l’énergie <strong>de</strong>surface <strong>de</strong>s matériaux.La réactivité <strong>de</strong>s surfaces est un paramètre important. En effet, pour <strong>les</strong> non-métaux, lacomposition chimique à la surface est généralement la même que celle du volume. Alors quecelle <strong>de</strong>s métaux ou <strong>de</strong>s alliages est généralement différente. Ce qui influence fortement <strong>les</strong>propriétés d’interaction <strong>de</strong>s surfaces.Lorsque le matériau est en contact avec l’air (qu’il soit un métal ou non), <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong> <strong>de</strong>vapeur d’eau et d’oxygène s’adsorbent sur <strong>les</strong> surfaces. Cette couche adsorbée peut alorschanger <strong>les</strong> interactions <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux en contact. Pour <strong>les</strong> polymères, l'eau peutchanger leurs propriétés même au cœur <strong>de</strong> la matière.Les paramètres influençant <strong>les</strong> systèmes tribologiques seront détaillés par la suite.3). Frottements statique et dynamiqueLorsqu’un soli<strong>de</strong> est placé sur un support horizontal et qu’une force normale estappliquée sur celui-ci, on appelle F s la force tangentielle seuil nécessaire à la mise englissement <strong>de</strong> ce soli<strong>de</strong> sur le support, et F d la force requise pour maintenir le soli<strong>de</strong> enmouvement.Deux types <strong>de</strong> coefficient <strong>de</strong> frottement peuvent alors être distingués [Blau P.J.,2001] :- le coefficient <strong>de</strong> frottement statique (µ s ) qui représente le frottement qui s’oppose aucommencement du mouvement.- le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique (ou dynamique) (µ d ) qui représente le frottement quis’oppose à la continuité du mouvement lorsque celui-ci a commencé.Dans le cas d’un frottement soli<strong>de</strong>/soli<strong>de</strong> (avec ou sans lubrifiant), ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong>coefficient <strong>de</strong> frottement sont conventionnellement définis comme suit :‣ µ s = F s /F n‣ µ d = F d /F n41


Avec F s , la force juste suffisante pour empêcher le mouvement relatif <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux corps, F d , laforce nécessaire pour maintenir le mouvement relatif <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux corps, et F n , la forcenormale à l’interface <strong>entre</strong> <strong>les</strong> corps en glissement.Ces <strong>de</strong>ux coefficients vérifient <strong>les</strong> points suivants [Georges J.M., 2000] :‣ Ils sont, en général, indépendants <strong>de</strong> la charge normale et <strong>de</strong> l’aire apparente <strong>de</strong>contact <strong>entre</strong> <strong>les</strong> soli<strong>de</strong>s, ce qui n’est pas vrai pour le contact adhésif.‣ En général, pour un contact à sec, µ d est inférieur à µ s . Cette loi s’applique à toutes <strong>les</strong>situations où, consécutivement à une immobilisation sous charge (phase <strong>de</strong> repos), lacomposante <strong>de</strong> frottement due aux forces d’adhérence <strong>de</strong>vient prépondérante.L’immobilisation totale <strong>de</strong>s surfaces ne représente en fait qu’un cas extrême dufrottement à très basse vitesse, qui favorise, par suite <strong>de</strong> l’augmentation du temps <strong>de</strong>contact en un même point, l’établissement <strong>de</strong> liaisons interfacia<strong>les</strong>.Pratiquement, la loi <strong>de</strong> frottement dépend <strong>de</strong> la force normale appliquée F n , <strong>de</strong> lavitesse et <strong>de</strong>s états <strong>de</strong> surface (par exemple <strong>de</strong> la hauteur <strong>de</strong>s aspérités).Si on multiplie ou divise un <strong>de</strong> ces paramètres par un facteur 10, le coefficient <strong>de</strong>frottement sera modifié par un facteur <strong>de</strong> 10%. C’est la loi empirique <strong>de</strong>s 10% <strong>de</strong> Rabinowicz.4). Adhérence et adhésionL’adhérence <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux corps intervient dans <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> frottement. Nousdistinguerons dans ce qui suit, l’adhérence (ou force d’adhérence), qui correspond à la tenuemécanique <strong>de</strong>s systèmes sous sollicitation, <strong>de</strong> l’adhésion qui correspond uniquement à la part<strong>physico</strong>-chimique <strong>de</strong> l’adhérence.a). L’adhésionL’adhésion correspond à la liaison <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux matériaux par [Haidara H., 2003] :- <strong>de</strong>s forces intermoléculaires établies à leur interface (pour l’essentiel aux temps <strong>de</strong>contact courts)- <strong>de</strong>s mécanismes ultérieurs qui se développent dans l’interface confiné aux temps<strong>de</strong> contact « longs » : (inter)-diffusion et réactions <strong>chimiques</strong> principalement.Ces phénomènes conduisent invariablement à la formation d’une « interphase »,d’épaisseur variable et présentant <strong>de</strong>s propriétés spécifiques par rapport aux matériauxhomogènes assemblés.Il existe plusieurs approches <strong>de</strong> l’adhésion qui ont été développées principalement enfonction <strong>de</strong>s systèmes, et donc <strong>de</strong>s problématiques et mécanismes dominants. En fait, il s’agitdavantage <strong>de</strong> contributions dominantes dans la formation d’un assemblage, selon <strong>les</strong> états <strong>de</strong>surface, la nature et la symétrie <strong>de</strong> l’interface, etc.Les principaux « modè<strong>les</strong> » <strong>de</strong> l’adhésion sont :- modèle mécanique (ancrage mutuel <strong>de</strong>s matériaux mis en contact dans <strong>les</strong>porosités et rugosités superficiel<strong>les</strong>)- modèle électrique- modèle <strong>de</strong> la diffusion / interdiffusion (interdiffusion <strong>de</strong>s chaînes moléculaires àtravers l’interface)42


- modèle thermodynamique / mouillage (l’adhésion est d’abord due aux forcesintermoléculaires assurant le bon mouillage initial, préalable au développement <strong>de</strong>tout autre mécanisme ultérieur <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> l’interface <strong>de</strong>s matériauxassemblés)- modèle <strong>de</strong> Bikerman (la rupture d’un bon assemblage n’a pas lieu à l’interfacemais dans une couche <strong>de</strong> faible cohésion dans l’interface, laquelle détermine <strong>les</strong>performances fina<strong>les</strong> du système)Définition <strong>de</strong> l’énergie (ou travail) d’adhésionToute surface ou interface est associée à l’apparition d’un excès d’énergie libre appeléénergie <strong>de</strong> surface ou d’interface selon le cas.Gibbs définit l’énergie <strong>de</strong> surface ou d’interface comme correspondant à leur enthalpie libre<strong>de</strong> formation. Il y a formation d’une interface « i » <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux phases con<strong>de</strong>nsées 1 et 2 sil’énergie d’interface (γ i ) est inférieure à la somme <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s phases enprésence soit :γ i < γ 1 + γ 2Ce qui conduit à la définition d’une énergie (ou travail) d’adhésion (E ad ) (relation <strong>de</strong> Young-Dupré) :E ad = γ 1 + γ 2 - γ iE ad correspond à l’énergie nécessaire pour séparer une unité d’aire d’interface i. Pour formerune liaison forte <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux phases (au sens <strong>physico</strong>-chimique du terme), il faut doncaugmenter l’énergie d’adhésion E ad .Mesure <strong>de</strong> l’énergie d’adhésionAfin <strong>de</strong> mesurer l’énergie d’adhésion, on fait généralement appel à <strong>de</strong>s configurationsliqui<strong>de</strong> (1) – soli<strong>de</strong> (2) c'est-à-dire, en d’autres termes, à <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> mouillage.La métho<strong>de</strong> la plus courante est la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée où l’équilibre <strong>de</strong>s tensions enprésence s’exprime par :γ 2 - γ i = γ 1 × cosθoù θ est l’angle <strong>de</strong> mouillage.L’énergie d’adhésion peut alors être calculée <strong>de</strong> la façon suivante :E ad = γ 1 (1 + cosθ)Lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous utiliserons le modèle <strong>de</strong> Van Oss car celui-ci s’avère le plusapproprié pour <strong>les</strong> polymères [Van Oss C.J., 1996].b). L’adhérenceL’énergie d’adhérence E dépensée pour séparer <strong>de</strong>ux corps est souvent <strong>de</strong> plusieursordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur supérieure à celui <strong>de</strong> l’énergie intrinsèque d’adhésion (E ad ) telle qu’onpeut la déterminer à partir <strong>de</strong>s énergies <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux. L’énergie d’adhérence peuts’écrire :E = E ad + φoù φ représente le facteur <strong>de</strong> dissipation <strong>de</strong> l’énergie dans <strong>les</strong> matériaux (énergie absorbéedans <strong>les</strong> déformations viscoélastique et plastique). Ce facteur dépend donc <strong>de</strong>s propriétésvolumiques <strong>de</strong>s matériaux, <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> séparation, <strong>de</strong> la température, <strong>de</strong> paramètres quisont eux-mêmes dépendant <strong>de</strong> l’adhésion.43


Lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> expérimentale, <strong>les</strong> énergies d’adhérence et d’adhésion serontétudiées.5). Les lubrifiantsLes lubrifiants sont <strong>de</strong>s matériaux qui sont toujours présents dans le contact <strong>entre</strong> <strong>de</strong>uxsoli<strong>de</strong>s. Ce sont soit <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s, soit <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s ou <strong>de</strong>s gaz.Un lubrifiant est une substance qui est capable d’altérer la nature <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong>surface <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s soli<strong>de</strong>s en contact [Rabinowicz E., 1966].Il existe <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> lubrification :- la lubrification flui<strong>de</strong> : le lubrifiant (un liqui<strong>de</strong> ou un gaz) forme un film mince qui séparecomplètement <strong>les</strong> 2 soli<strong>de</strong>s.- la lubrification par liaison : le lubrifiant forme une monocouche qui s'interpose <strong>entre</strong> <strong>les</strong>surfaces en contact.La plupart <strong>de</strong>s lubrifiants est utilisée dans <strong>les</strong> systèmes <strong>de</strong> glissement dans le but <strong>de</strong> réduire<strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> <strong>les</strong> surfaces en contact. Donc un lubrifiant peut être utilisé pour réduirela force <strong>de</strong> frottement, le taux d’usure ou la quantité <strong>de</strong> surface concernée par l’adhésion.Quelquefois, le premier rôle du lubrifiant est <strong>de</strong> diminuer la température interfaciale car ellepeut produire <strong>de</strong>s changements nuisib<strong>les</strong> au système.L’influence du lubrifiant sur <strong>les</strong> caractéristiques du frottement dépend beaucoup <strong>de</strong> latempérature du système. En effet, pour <strong>de</strong>s fortes températures, le lubrifiant a généralementtendance à se désorber <strong>de</strong>s surfaces. Il n’influence donc pas <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> frottementdu système. Pour <strong>de</strong> faib<strong>les</strong> températures, c’est généralement la lubrification <strong>de</strong> liaison qu’ilfaut prendre en compte et pour <strong>de</strong>s températures moyennes, c’est généralement la lubrificationflui<strong>de</strong> qui r<strong>entre</strong> en jeu.Les liqui<strong>de</strong>s peuvent aussi être employés comme lubrifiant. La capacité d’un liqui<strong>de</strong> àfonctionner comme un lubrifiant est déterminée par l’importance <strong>de</strong>s interactions <strong>entre</strong> <strong>les</strong>molécu<strong>les</strong> du liqui<strong>de</strong> et <strong>les</strong> surfaces <strong>de</strong> glissement. Généralement, <strong>les</strong> liqui<strong>de</strong>s sont <strong>de</strong> bonslubrifiants lorsque ceux-ci sont polaires. Et ils sont meilleurs lorsque ceux-ci sont composés<strong>de</strong> molécu<strong>les</strong> <strong>de</strong> longues chaînes mais non ramifiées.Les principaux lubrifiants sont <strong>les</strong> hui<strong>les</strong>, <strong>les</strong> graisses et <strong>les</strong> lubrifiants soli<strong>de</strong>spulvérulents [Georges J.M., 2000].Les hui<strong>les</strong>Dans la plupart <strong>de</strong>s applications, le pouvoir intrinsèque d’une huile minérale n’est passuffisant. Des additifs leur sont ajoutés afin d’augmenter leurs performances. Un lubrifiantcomplètement formulé comprend une base lubrifiante, un ensemble d’additifs et, dans le casd’une huile multigra<strong>de</strong>, un améliorant <strong>de</strong> viscosité.Les graissesLes graisses sont essentiellement composées d’un mélange stabilisé d’huile et <strong>de</strong>savon, ou d’un autre agent épaississant.Les lubrifiants soli<strong>de</strong>sIls sont très employés dans le cas <strong>de</strong>s frottements à sec. Ils peuvent être <strong>de</strong> différentesstructures et compositions : lamellaires, oxy<strong>de</strong>s, halogénures, métaux, verres, organiques,polymères…44


Suite à cette bibliographie générale sur le frottement, nous avons décidé d’étudier <strong>les</strong>différents paramètres qui influencent <strong>les</strong> systèmes tribologiques.II. Paramètres influençant le frottement et propriétés <strong>de</strong> surfacePlusieurs paramètres influencent le frottement <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux surfaces. Deux types <strong>de</strong>paramètres peuvent être distingués :- <strong>les</strong> paramètres liés aux conditions expérimenta<strong>les</strong>.- <strong>les</strong> paramètres liés aux propriétés <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux et à cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>smatériaux.1). Paramètres liés aux conditions expérimenta<strong>les</strong>a). La force normalePlusieurs auteurs ont étudié l’influence <strong>de</strong> la force normale sur le frottement ou <strong>les</strong>coefficients <strong>de</strong> frottement. Les résultats sont variés :S.M.H. Benabdallah et H. Yelle constatent que le coefficient <strong>de</strong> frottement statique(µ s ) diminue lorsque la force normale augmente. Les matériaux utilisés sont <strong>de</strong> l’acier etdifférents polymères : le polyéthylène <strong>de</strong> très haut poids moléculaire, le polyami<strong>de</strong> et lepolyoxyméthylène. Ils obtiennent la relation suivante : µ s = α F n n [Benabdallah S.M.H. etYelle H., 1991].J.P. Gong et al. ont étudié l’effet <strong>de</strong> la force normale sur la force <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong>différents gels : le gellan, le κ-carrageenan, le poly(alcool <strong>de</strong> vinyle) (PVA), le poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2 méthylpropanesulfonique) (PHAMPS) et le poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2méthylpropanesulfonique) <strong>de</strong> sodium (PNaAMPS). Les expériences ont été réalisées sur duverre en faisant varier la charge. Lorsque l’on augmente la charge <strong>les</strong> auteurs ont constaté :- que la force <strong>de</strong> frottement est constante pour le gellan et le κ-carrageenan- que la force <strong>de</strong> frottement augmente légèrement pour le PVA- que la force <strong>de</strong> frottement augmente fortement pour le PHAMPSLes auteurs observent une corrélation linéaire <strong>entre</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> frottement etcelle <strong>de</strong> la charge pour le PNaAMPS. La force <strong>de</strong> frottement dépend donc <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong>spropriétés <strong>de</strong> l’hydrogel [Gong J.P. et al., 1997 et 1999a].Cependant, certains auteurs n’observent pas d’effet <strong>de</strong> la force normale sur le frottement. Eneffet, Z. Rymuza et al. ont montré que l'effet <strong>de</strong> la force normale sur le coefficient <strong>de</strong>frottement <strong>entre</strong> du polyami<strong>de</strong> et différents polymères est faible. Selon <strong>les</strong> auteurs, <strong>les</strong>résultats <strong>de</strong>s expériences montrent que la transition <strong>entre</strong> le frottement statique et cinétiquedépend <strong>de</strong>s paramètres rhéologiques du "matériau polymère" qui se crée pendant le procédé<strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s surfaces. Il y a donc une couche qui se forme à l'interface.Cette couche dépend <strong>de</strong> la rugosité <strong>de</strong>s différentes surfaces, <strong>de</strong>s propriétés mécaniques <strong>de</strong>smatériaux et <strong>de</strong>s caractérisations <strong>de</strong> la charge sur <strong>les</strong> matériaux (force normale et tempsd’attente avant glissement du matériau) [Rymuza Z. et al., 2000].En ce qui concerne le frottement <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s surfaces en acier et <strong>de</strong>s disques <strong>de</strong> pHEMA,M.E. Freeman et al. [Freeman M.E. et al., 2000] n’ont pas trouvé <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> la forcenormale et le coefficient <strong>de</strong> frottement. Un faible effet <strong>de</strong> la charge a été observé sur lefrottement.45


Le frottement <strong>de</strong>s matériaux en fonction <strong>de</strong> la variation <strong>de</strong> la force normale dépenddonc <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> ceux-ci.b). La températureLa variation <strong>de</strong> la température lors d’essais <strong>de</strong> frottement peut jouer sur différentsparamètres (propriétés <strong>de</strong>s lubrifiants, propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux…) et donc induire<strong>de</strong>s comportements différents. En effet, L. Tongsheng et al. ont obtenu <strong>de</strong>s coefficients <strong>de</strong>frottement <strong>de</strong> différents ordres <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur :‣ I : coefficient <strong>de</strong> frottement faible (environ égale à 0,3).‣ II : large variation du coefficient <strong>de</strong> frottement (<strong>les</strong> coefficients <strong>de</strong> frottement maximalet minimal sont égaux respectivement à 0,68 ± 0,24 et 0,42 ± 0,12).‣ III : très large variation du coefficient <strong>de</strong> frottement (<strong>les</strong> coefficients <strong>de</strong> frottementmaximal et minimal sont égaux respectivement à 0,72 ± 0,19 et 0,22 ± 0,02).Selon <strong>les</strong> auteurs, <strong>les</strong> différences <strong>entre</strong> <strong>les</strong> zones I, II et III viendraient du caractèrethermoplastique du polyimi<strong>de</strong> car <strong>les</strong> états physiques <strong>de</strong> celui-ci changeraient selon latempérature du système. Ce qui entraînerait un changement sur <strong>les</strong> caractéristiquestribologiques du système.On a alors :‣ I : la chaleur due au frottement n’est pas suffisante pour changer <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> l'étatvitreux du polymère. Les liaisons <strong>entre</strong> <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> du polymère sont alors "gelées" et ladéformation du polymère sous une force externe est donc faible.‣ Pour <strong>les</strong> régions II et III : la chaleur due au frottement est assez suffisante pour former unétat viscoélastique d’une certaine épaisseur (région II) et aussi pour provoquer la fusiond’une partie du polyimi<strong>de</strong> (région III). Pour <strong>de</strong>s températures élevées, le caractèreviscoélastique du polyimi<strong>de</strong> permettrait l'adhésion <strong>de</strong> celui-ci sur le substrat adverse. Cequi augmenterait le coefficient <strong>de</strong> frottement [Tongsheng L. et al., 2000].La température est donc un paramètre à prendre en compte dans un systèmetribologique lorsque <strong>les</strong> conditions expérimenta<strong>les</strong> entraînent sa variation.c). La vitesse <strong>de</strong> glissementVaziri M. et al. ont mesuré <strong>les</strong> coefficients <strong>de</strong> frottement statique et cinétique <strong>de</strong> septpolymères pour <strong>de</strong>s contacts polymère/polymère i<strong>de</strong>ntique et polymère/acier. Les mesures ontété réalisées avec <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong> type cylindre/cylindre et avec <strong>de</strong>s surfaces planes.Les polymères étudiés sont : le polytétrafluoroéthylène (PTFE), le polyami<strong>de</strong> (PA6), lepolychlorure <strong>de</strong> vinyle (PVC), le polypropylène (PP), le polyoxyméthylène (POM), lepolyméthacrylate <strong>de</strong> méthyle (PMMA) et le polyéthylène haute <strong>de</strong>nsité (HDPE).En ce qui concerne <strong>les</strong> frottements cinétiques, ceux du PTFE/PTFE et PP/PP sont <strong>les</strong> plusfaib<strong>les</strong> et ne varient pas ou très peu en fonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissement. Pour le PVC, <strong>les</strong>auteurs ont constaté que le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique dépend fortement <strong>de</strong> la vitesse<strong>de</strong> glissement lorsque celle-ci est élevée. Le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique duPMMA/PMMA diminue lorsque la vitesse <strong>de</strong> glissement augmente. Le coefficient <strong>de</strong>frottement cinétique du PA6/PA6 est plus important que <strong>les</strong> autres matériaux pour <strong>de</strong>s vitesses<strong>de</strong> glissement élevées [Vaziri M. et al., 1988].46


Z. Rymuza et al. ont montré que le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> différents polyami<strong>de</strong> nechange pas <strong>de</strong> façon significative lorsque la vitesse <strong>de</strong> glissement augmente [Rymuza Z. et al.,2000].J.P. Davim et al. ont étudié le frottement <strong>de</strong> différentspolymères : le PEEK (poly-éther-éther-cétone) et le PEEK-CF30 (PEEK avec 30% <strong>de</strong> fibres<strong>de</strong> carbone) sur un disque en acier en présence d’eau. Les auteurs constatent que la vitesse <strong>de</strong>glissement a une influence importante sur le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> l’acier et le PEEKet l’acier et le PEEK-CF30 [Davim J.P. et al., 2001].J.P. Gong et al. ont étudié l’effet <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissement sur la force <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong>différents gels : le gellan, le poly(alcool <strong>de</strong> vinyle) (PVA), le poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2méthylpropanesulfonique) (PHAMPS) et le poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2méthylpropanesulfonique) <strong>de</strong> sodium (PNaAMPS). Ceux-ci ont trouvé que le frottement <strong>de</strong>sgels dépend fortement <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissement. Cette dépendance suggère que lalubrification hydrodynamique pourrait jouer un rôle important dans <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong>frottement <strong>de</strong>s gels [Gong J.P. et al., 1999a].Le frottement <strong>de</strong>s matériaux est donc différent selon <strong>les</strong> propriétés et la nature <strong>de</strong>smatériaux. Nous avons vu que celui-ci pouvait dépendre ou non <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> glissement.d). Le temps d’attente avant le glissementDe manière générale, le coefficient <strong>de</strong> frottement statique <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux polymères[Rymuza Z. et al., 2000 et Norman S.E. et Jorge H., 1998] ou <strong>de</strong>ux surfaces en acier [FerreroJ.F. et Barrau J.J., 1997] augmente quand le temps d’attente pour faire glisser <strong>les</strong> matériauxaugmente.De plus, P. Berthoud et al. ont trouvé une dépendance quasi-logarithmique <strong>entre</strong> lecoefficient <strong>de</strong> frottement statique (PMMA/PMMA) et le temps d’attente avant <strong>de</strong> faire glisserle matériau :µ s = α s + β s ln (t s )Avec t s le temps d’attente avant glissement et β s ≈ 10 -2 [Berthoud P. et al., 1999].C’est pour cette raison que nous essaierons lors <strong>de</strong> nos essais <strong>de</strong> réaliser nos mesures à<strong>de</strong>s temps d’attente avant glissement similaires.e). Présence d’un troisième corps (lubrifiants)E. Marui et al. ont étudié l'effet <strong>de</strong> différents lubrifiants sur le glissement par à-coups(stick-slip) <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux surfaces en acier.Les caractéristiques <strong>de</strong>s différents lubrifiants sont données dans le tableau 2 ci-après.47


Lubrifiant Viscosité cinématique (m²/s à23°C)Tension superficielle(mN/m à 23°C)n-décane 1,18 28,9Paraffine (liqui<strong>de</strong>) 197 29,0Huile <strong>de</strong> ricin 838 29,3Tableau 2 : Caractéristiques <strong>de</strong>s lubrifiants.Les auteurs constatent que le coefficient <strong>de</strong> frottement statique augmente en fonction<strong>de</strong> l’augmentation du temps où <strong>les</strong> matériaux ne glissent pas. En effet, le lubrifiant seraitexpulsé <strong>de</strong> l’interface <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux matériaux augmentant ainsi l’aire <strong>de</strong> contact. Ce quifaciliterait <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces.Les auteurs constatent que <strong>les</strong> coefficients <strong>de</strong> frottement statique et cinétique sont <strong>les</strong>plus faib<strong>les</strong> lorsqu’ils utilisent l’huile <strong>de</strong> ricin qui contient <strong>de</strong>s additifs polaires et qui a uneviscosité supérieure à la paraffine liqui<strong>de</strong> et au n-décane. Les coefficients <strong>de</strong> frottementstatique et cinétique sont sensiblement <strong>les</strong> mêmes lorsqu’ils utilisent le n-décane et laparaffine.Cependant, il est quelquefois difficile que <strong>les</strong> lubrifiants à forte viscosité puissent semettre dans <strong>les</strong> aspérités et donc continuer à former une couche interfaciale. Ceci est plusfacile pour <strong>les</strong> lubrifiants <strong>de</strong> faible viscosité (par exemple : le n-décane).Selon <strong>les</strong> auteurs, le lubrifiant doit avoir <strong>de</strong>s additifs polaires afin d’améliorer <strong>les</strong>caractéristiques <strong>de</strong> liaison du lubrifiant et <strong>de</strong> diminuer le coefficient <strong>de</strong> frottement [Marui E. etal., 1996].2). Caractéristiques <strong>de</strong>s surfaces et <strong>de</strong>s matériauxa). La rugositéLe frottement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> surfaces est différent selon le domaine <strong>de</strong> rugosité étudié.S. Norman et J. Hanchi. ont étudié le frottement <strong>entre</strong> le copolymère à base <strong>de</strong>polypropylène et 25% <strong>de</strong> compost (FPP) et le polycarbonate (PC) afin <strong>de</strong> diminuer le bruitdans <strong>les</strong> intérieurs <strong>de</strong> voitures émis par ces polymères lors <strong>de</strong>s vibrations <strong>entre</strong> <strong>les</strong> composantsplastiques. Les échantillons <strong>de</strong> polycarbonate testés ont trois rugosités différentes (le R a estégal à 1,8, 10,7 et 21,4 µm). Les auteurs constatent que le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> leFPP et le PC diminue lorsque la rugosité du PC est comprise <strong>entre</strong> 1,8 et 10,6 µm (R a ) et qu’ilaugmente un peu lorsqu’elle est comprise <strong>entre</strong> 10,6 et 21,4 µm (R a ). Ceci peut s’expliquerpar la diminution <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> contact réelle <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux polymères lorsque la rugositéaugmente : la force nécessaire pour décoller <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux polymères diminue car il y a moins <strong>de</strong>surface <strong>de</strong> contact. Cependant, lorsque la rugosité est supérieure à 10,6 µm (R a ), <strong>les</strong> aspérités<strong>de</strong>viennent importantes et un équilibre se fait <strong>entre</strong> la force pour décoller <strong>les</strong> polymères et laforce pour franchir <strong>les</strong> pics <strong>de</strong>s différentes aspérités [Norman S. et Hanchi. J., 1998]Certains auteurs montrent que <strong>les</strong> coefficients <strong>de</strong> frottement statique etcinétique <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux surfaces en acier diminuent lorsque la rugosité diminue [Marui E. et al.,1996] . Alors que S.M.H. Benabdallah et H. Yelle ont observé que le coefficient <strong>de</strong> frottementstatique <strong>entre</strong> une surface en acier et un polymère (polyéthylène <strong>de</strong> très haut poidsmoléculaire, polyami<strong>de</strong> ou polyoxyméthylène) augmentait quand la rugosité diminuait[Benabdallah S.M.H. et Yelle H., 1991].48


La variation <strong>de</strong> la rugosité sur l’une ou l’autre <strong>de</strong>s surfaces peut entraîner <strong>de</strong>scomportements différents. En effet, I. Sekiguchi et al. ont étudié le frottement <strong>entre</strong> un acier<strong>de</strong> différentes rugosités et du polyoxymethylène (POM) <strong>de</strong> différentes rugosités.Lorsque la rugosité <strong>de</strong> l’acier est constante et que celle du POM varie, le coefficient <strong>de</strong>frottement cinétique augmente quand la rugosité augmente jusqu'à obtention d’un plateau cequi est expliqué par <strong>les</strong> auteurs par le dépôt d’un film <strong>de</strong> POM sur l’acier.Lorsque la rugosité du POM est constante et que celle <strong>de</strong> l’acier varie, le coefficient <strong>de</strong>frottement cinétique diminue et augmente. Le fait qu’il y ait une valeur minimale ducoefficient <strong>de</strong> frottement peut s’expliquer par le fait que pour <strong>les</strong> faib<strong>les</strong> rugosités, l’aire <strong>de</strong>contact est élevée et <strong>les</strong> phénomènes liés à l’adhésion sont importants [Sekiguchi I. et al.,1993].La topographie <strong>de</strong>s matériaux est aussi importante dans <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> frottement.En effet, W. Wieleba a étudié le frottement <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s composites en polytétrafluoroéthylène et<strong>de</strong> l’acier en fonction <strong>de</strong> différents paramètres représentant la topographie <strong>de</strong>s échantillons.Celui-ci trouve alors une bonne corrélation <strong>entre</strong> le coefficient <strong>de</strong> frottement et :- la distance moyenne <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux pics (S m ) (quand celle-ci augmente, le coefficient <strong>de</strong>frottement augmente)- le profil moyen <strong>de</strong> la surface (∆α). Le coefficient <strong>de</strong> frottement diminue quand ∆αaugmente jusqu’à ∆α = 4 µm puis augmente. Il y a donc un profil moyen <strong>de</strong> la surface quidonne un coefficient <strong>de</strong> frottement faible.Les paramètres : ∆α et R k (profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s aspérités), jouent un rôle sur le coefficient<strong>de</strong> frottement via l’aire <strong>de</strong> contact réelle <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces [Wieleba W., 2002].b). La chargeJ.P. Gong et al. ont donc décidé d’étudier <strong>les</strong> frottements <strong>de</strong> différents gels :- le poly(alcool <strong>de</strong> vinyle) (PVA) (non ionique)- le Gellan (partiellement chargé)- le poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2 méthylpropanesulfonique) (PHAMPS) et le poly(aci<strong>de</strong>2–acrylamido–2 méthylpropanesulfonique) <strong>de</strong> sodium (PNaAMPS) (gels polyéléctrolyteshautement chargés).Les essais <strong>de</strong> frottement sont réalisés à l'ai<strong>de</strong> d'un tribomètre sur <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> surface : verre ettéflon et <strong>de</strong>s mesures d’adhérence sont réalisées par microscope à force atomique (AFM).Pour <strong>les</strong> mesures sur AFM, une bille <strong>de</strong> verre est collée sur la pointe <strong>de</strong> l’AFM par une résineépoxy. Les mesures <strong>entre</strong> la pointe et <strong>les</strong> gels ionisés sont prises éga<strong>les</strong> à 0 quand la pointe esten contact avec le gel (PHAMPS, PNaAMPS et le Gellan) et pour un gel non ionique (PVA), lamesure est prise à zéro quand la répulsion apparaît.Etu<strong>de</strong> du frottement <strong>de</strong>s différents gels dans l’air.Les expériences ont été réalisées sur du verre en faisant varier la force normale. Lorsque l’onaugmente la force normale <strong>les</strong> auteurs ont constaté :- que la force <strong>de</strong> frottement est constante pour le gellan- que la force <strong>de</strong> frottement augmente légèrement pour le PVA- que la force <strong>de</strong> frottement augmente fortement pour le PHAMPSLes auteurs observent une corrélation linéaire <strong>entre</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> frottement etcelle <strong>de</strong> la force normale pour le PNaAMPS.49


Le coefficient <strong>de</strong> frottement du PNaAMPS est donc constant (µ < 0,002) quand la forcenormale augmente et ceux du PVA, du Gellan et du PHAMPS diminuent lorsque la forcenormale augmente. Les structures <strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s gels ont donc un effet sur le frottement.Etu<strong>de</strong> du frottement <strong>de</strong>s différents gels dans l’eau.Les coefficients <strong>de</strong> frottement sont plus faib<strong>les</strong> que ceux trouvés dans l'air.Le frottement du PVA sur le verre dépend <strong>de</strong> la force normale imposée sur le PVA. Alors que<strong>les</strong> auteurs obtiennent <strong>de</strong>ux profils pour le frottement du PHAMPS sur du verre : le frottementdépend fortement <strong>de</strong> la force normale pour <strong>de</strong>s forces norma<strong>les</strong> faib<strong>les</strong> et faiblement pour <strong>de</strong>sforces norma<strong>les</strong> élevées.Cependant, J.P. Gong et al. constatent que le profil <strong>de</strong> frottement est différent lorsque lePHAMPS glisse sur du téflon. Ils observent une augmentation monotone <strong>de</strong> la force <strong>de</strong>frottement en fonction <strong>de</strong> la charge. Les propriétés <strong>de</strong> surface du substrat jouent un rôle dans lefrottement et donc <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> le gel et le substrat doivent être prises en compte.Le frottement <strong>de</strong>s gels dans l’eau dépend donc <strong>de</strong> la structure chimique et du substrat sur lequelle gel glisse.Les interactions déduites <strong>de</strong> ces données sont <strong>les</strong> suivantes :- PNaAMPS / verre : faible force <strong>de</strong> frottement et forte dépendance à la force normale ⇒interaction répulsive. Celle-ci pourrait être attribuée à l'interaction <strong>de</strong>s charges négatives<strong>entre</strong> el<strong>les</strong> (verre chargé négativement dans l'eau et gel anionique).- PVA / verre : interaction attractive.- Gellan / verre : interaction attractive mais moins importante que celle du PVA.La force d'adhésion est déterminée par AFM :- Forte répulsion pour le PHAMPS et le PNaAMPS- Faible réplusion pour le Gellan. Ce qui pourrait être expliqué par la faible <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> chargedue aux groupements COO - .- Forte adhésion pour le PVALes profils <strong>de</strong> frottement du PHAMPS sur du verre ou du téflon peuvent être expliqués <strong>de</strong> lafaçon suivante :- Le couple PHAMPS/verre montre une force <strong>de</strong> répulsion élevée (due aux forcesélectrostatiques). Ce qui explique que le frottement <strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux surfaces soit faible.- Le couple PHAMPS/téflon montre <strong>de</strong>s forces électrostatiques faib<strong>les</strong> (forces <strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Waalsprédominantes). La force <strong>de</strong> répulsion est donc faible, ce qui implique que la force <strong>de</strong>frottement soit élevée.Les différences <strong>de</strong> comportement du glissement du PHAMPS sur du verre dans l'air oudans l'eau montrent que la force <strong>de</strong> frottement diffère selon le milieu. Ce qui pourrait êtreattribué à la dépendance <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> surface du verre au pH. En effet, la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> SiO -diminue quand le pH diminue et elle <strong>de</strong>vient neutre à pH=3 - 4.Ce qui expliquerait la forte force <strong>de</strong> répulsion existante <strong>entre</strong> le PHAMPS et le verre enprésence d’eau.A l'air, le proton du groupement aci<strong>de</strong> du PHAMPS pourrait interagir avec le verre, ce quiannihilerait <strong>les</strong> charges négatives sur le verre. La répulsion électrostatique serait alorssupprimée ce qui aurait pour effet d’augmenter la force <strong>de</strong> frottement.50


Selon le modèle <strong>de</strong> répulsion/adsorption, il serait possible qu'une couche d'eau àl'interface <strong>de</strong>s substrats servant <strong>de</strong> lubrifiant se forme. Pour avoir un faible frottement, ilfaudrait donc <strong>de</strong>ux surfaces répulsives qui permettraient à un solvant <strong>de</strong> faible massemoléculaire d’exister au niveau <strong>de</strong> la couche interfaciale et <strong>de</strong> servir <strong>de</strong> lubrifiant [Gong J.P. etal., 1998, 1999a, 1999b, 2001b].c). La mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînesLa présence <strong>de</strong> chaînes à la surface d’un matériau induit <strong>de</strong>s réactions différentes lorsd’essais <strong>de</strong> frottement.T. Kreer et M.H. Müser ont étudié la variation du coefficient <strong>de</strong> frottement cinétiqueen fonction <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong> polymère sur la surface <strong>de</strong>s matériaux. Lecoefficient <strong>de</strong> frottement cinétique diminue quand la vitesse <strong>de</strong> glissement augmente. Cecipeut s’expliquer par la réduction <strong>de</strong> l’interpénétration <strong>de</strong>s chaînes et l’orientation <strong>de</strong>s chaînesdans la direction <strong>de</strong> glissement. L’enchevêtrement <strong>de</strong>s chaînes empêcherait le glissement. Ilfaudrait alors <strong>de</strong>s chaînes courtes où <strong>de</strong>s groupements se repousseraient (mais pasd’enchevêtrement) afin <strong>de</strong> diminuer le frottement [Kreer T. et Müser M.H., 2003].Perry S.S. et al. présentent <strong>les</strong> propriétés interfacia<strong>les</strong> <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> monocouchesassemblées (SAMs) greffées sur <strong>de</strong>s surfaces d’or et qui diffèrent à la surface selon <strong>les</strong>molécu<strong>les</strong> et leur conformation.Les structures <strong>de</strong>s différentes SAMs testées sont regroupées dans la figure 11 ci-<strong>de</strong>ssous.Figure 11 : Illustration <strong>de</strong>s structures servant à générer <strong>les</strong> SAMs.nC 17 : n-heptadécanethiolC 2 C 17 : 2-pentadécyl-1,3-propanedithiolC 17 C 17 : 2,2-dipentadécyl-1,3-propanedithiolC 10 C 17 : 2-octyl-2-penta<strong>de</strong>cyl-1,3-propanedithiolC 10 C 10 : 2,2-dioctyl-1,3-propanedithiolC 12 C 17 : 2- <strong>de</strong>cyl-2-penta<strong>de</strong>cyl-1,3-propanedithiolLes tests <strong>de</strong> frottement ont été réalisés avec un AFM et une pointe en nitrure <strong>de</strong>silicium.Les auteurs constatent que la force <strong>de</strong> frottement augmente quand la force normale augmentepour le C 2 C 17 et qu’elle reste constante quand la force normale augmente pour le nC 17 (≈0).51


Cette différence peut s'expliquer par la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s chaînes à la surface. En effet, <strong>les</strong> auteurss’atten<strong>de</strong>nt à avoir un module élastique <strong>de</strong> la structure du film en C 2 C 17 plus faible que celuidu nC 17 . Ce qui suppose que la déformation du C 2 C 17 va être plus importante lorsqu’une forcenormale va être appliquée et que la surface <strong>de</strong> contact va donc augmenter. Ce qui expliqueraitl’augmentation <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> frottement en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la force normale.De plus, comme la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s chaînes est plus faible pour le C 2 C 17 , il est donc possible que lapointe interagisse avec <strong>de</strong>s groupements susceptib<strong>les</strong> d’augmenter <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> lapointe et la surface (augmentation <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Waals). Alors qu’avec le nC 17 , <strong>les</strong>groupements méthy<strong>les</strong> terminaux diminueraient <strong>les</strong> interactions et donc <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> van <strong>de</strong>rWaals. Par ailleurs, la conformation <strong>de</strong>s chaînes du C 2 C 17 a la possibilité <strong>de</strong> changer. Ce quirendrait possible la formation <strong>de</strong> canaux moléculaires <strong>de</strong> dissipation d'énergie. Le frottementélevé observé pour le C 2 C 17 correspondrait donc au plus grand taux <strong>de</strong> dissipation d'énergielorsque la force normale augmente.Les forces d’adhésion ont ensuite été mesurées :C 17 C 17 : 2,8 ± 0,3 nNC 10 C 10 : 5 ± 0,3 nNC 10 C 17 : 9,2 ± 0,3 nNnC 17 : 2,3 ± 0,4 nNLa différence <strong>entre</strong> le nC 17 et le C 17 C 17 (couches cristallines et non cristallines), pour une<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> chaînes quasi-équivalente (la <strong>de</strong>nsité est <strong>de</strong> 95% pour le C 17 C 17 lorsqu’on lecompare au nC 17 ), montre que l’adhésion est corrélée à la présence du grand nombre <strong>de</strong>défauts <strong>de</strong> conformation dans le film.Pour le C 17 C 17 et le C 10 C 10 (géométries adsorbées sur l’or équivalentes), le C 10 C 10 montre unfrottement élevé et un caractère "liqui<strong>de</strong> like" plus important que le C 17 C 17 . Le frottementdiminue donc quand la longueur <strong>de</strong>s chaînes augmente. Ceci s’explique par l'augmentation<strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Walls par chaîne avec l’augmentation <strong>de</strong>s longueurs <strong>de</strong> chaînes.Le frottement dépend donc <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chaînes et <strong>de</strong> leur capacité à changer <strong>de</strong>conformation [Perry S.S. et al., 2001].E.W. Van Der Vegte et al. ont étudié l'influence <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface<strong>de</strong> matériaux sur la force <strong>de</strong> frottement. Des groupements <strong>de</strong> n-Dialkyl sulfure asymétriques(figure 12) sont greffés sur la pointe d’un AFM et sur le substrat.CH 3 CH 3(CH 2 ) n (CH 2 ) 9 n = 9, 11, 13, 15, 17SFigure 12 : Groupements <strong>de</strong> n-Dialkyl sulfure greffés.Les auteurs ont étudié l'influence <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chaînes sur le frottement et sur l’adhésion<strong>de</strong> la pointe sur le substrat. Ils constatent que plus la longueur <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong>s groupementsdialkyl sulfi<strong>de</strong>s sur la pointe est longue (n=11, 13, 15 et 17), plus la dépendance <strong>de</strong> la forced'adhésion à la longueur <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong> du substrat augmente (la force d’adhésionaugmente quand la longueur <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong> la pointe et du substrat augmente).52


D’autres auteurs ont montré que lorsque la longueur <strong>de</strong>s chaînes augmente, la force d'adhésiondiminue. En effet, l’augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s chaînes améliore la dureté <strong>de</strong> la surface etdonc diminue l’aire <strong>de</strong> contact et la force d’adhésion. Cependant, E.W. Van Der Vegte et al.ont trouvé que la force augmentait quand la longueur <strong>de</strong>s chaînes augmentait. Ce qui est peutêtredû à une interpénétration <strong>de</strong>s chaînes.Les auteurs constatent que la force <strong>de</strong> frottement augmente quand la vitesse <strong>de</strong> glissementaugmente jusqu'à atteindre un maximum puis elle diminue. Lorsqu’ils se placent à la vitessemaximale avant que la force <strong>de</strong> frottement diminue, <strong>les</strong> auteurs constatent que la force <strong>de</strong>frottement augmente lorsque la longueur <strong>de</strong>s chaînes augmente.Cette force maximale pourrait s'expliquer par un changement <strong>de</strong> phase <strong>de</strong> la couche <strong>de</strong>sdifférents substrats en fonction <strong>de</strong> la vitesse ou par un temps <strong>de</strong> relaxation <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong>interpénétrées.E.W. Van Der Vegte et al. ont donc constaté que le coefficient <strong>de</strong> frottement augmente quandla longueur <strong>de</strong>s chaînes augmente (pour <strong>les</strong> soli<strong>de</strong>s, c'est l'inverse car la couche greffée ensurface augmente le module élastique) [Van Der Vegte E.W. et al., 2000].J.P. Gong et al. ont étudié le frottement du poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2méthylpropanesulfonic) (PHAMPS) sur du verre. Ceux-ci ont constaté que le coefficient <strong>de</strong>frottement du PHAMPS sur du verre est plus faible quand le PHAMPS a été synthétisé sur dupolystyrène que sur du verre. Cela viendrait du fait qu'il y aurait <strong>de</strong>s chaînes "libres" à lasurface du gel, augmentant ainsi la force <strong>de</strong> répulsion.Le PHAMPS a été synthétisé <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux plaques <strong>de</strong> verre (pas <strong>de</strong> chaînes libres en surface) ou<strong>de</strong>ux plaques <strong>de</strong> polystyrène. Les auteurs ont alors introduit <strong>de</strong>s monomères qu’ilspolymérisent afin <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s chaînes libres dans le réseau du gel synthétisé sur du verre. Ilsse sont ensuite assurés que ces chaînes n’étaient pas relarguées au cours du temps.J.P. Gong et al. constatent alors que le coefficient <strong>de</strong> frottement est aussi faible que celui dugel synthétisé sur le PS. Le faible coefficient <strong>de</strong> frottement s'explique donc par la présence <strong>de</strong>chaînes libres à la surface du gel [Gong J.P. et al., 2001a].Nous avons donc vu que <strong>les</strong> chaînes présentes en surface induisent <strong>de</strong>s phénomènesdifférents : répulsion, enchevêtrement, reconformation <strong>de</strong>s chaînes en canaux <strong>de</strong> dissipationd’énergie… Ces phénomènes influencent donc le frottement.d). La cristallinité et le taux <strong>de</strong> réticulationLe coefficient <strong>de</strong> frottement dépend du taux <strong>de</strong> cristallinité pour certains polymères.Le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique du polyéthylène ou du polyéthylène téréphtalate décroîtquand le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> cristallinité croît [Yamaguchi Y].Le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> polymères époxy à l’état vitreux dépend <strong>de</strong> laconcentration <strong>de</strong>s groupements OH à l’intérieur <strong>de</strong>s chaînes et <strong>de</strong> leur mobilité intrasegment.La diminution du taux <strong>de</strong> réticulation <strong>de</strong>s polymères époxy a pour conséquencel’augmentation <strong>de</strong>s pertes mécaniques <strong>de</strong>s frottements internes et donc l’augmentation ducoefficient <strong>de</strong> frottement. L’augmentation <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité nodale et la diminution <strong>de</strong> la massemolaire <strong>de</strong>s chaînes <strong>entre</strong> <strong>les</strong> nœuds causent l’augmentation du coefficient <strong>de</strong> frottement[Kryzhanovskii V.K. et Konova O.V., 1993].53


e). La masse moléculaireLa masse moléculaire peut influencer le coefficient <strong>de</strong> frottement.En effet, il a été montré que le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique augmente lorsque la massemoléculaire du polyéthylène haute <strong>de</strong>nsité augmente [Yamaguchi Y].Z.P. Lu et K. Friedrich ont étudié le frottement <strong>de</strong> poly(éther-éther-cétone) (PEEK) <strong>de</strong>différentes masses molaires. Les polymères sont réalisés pour avoir à peu près le même taux <strong>de</strong>cristallinité en jouant sur <strong>les</strong> températures <strong>de</strong> recuit, et la même rugosité en passant <strong>les</strong>échantillons sur un papier granuleux.Les auteurs ont constaté que le coefficient <strong>de</strong> frottement est constant lorsque la masse molairedu PEEK augmente. Ceci pourrait s’expliquer par l’absorption <strong>de</strong> l’énergie créée lors dufrottement par <strong>les</strong> grosses chaînes (polymère <strong>de</strong> masse molaire élevée) pour <strong>de</strong>s forcesnorma<strong>les</strong> élevées [Lu Z.P. et Friedrich K., 1995].f). La duretéLa dureté <strong>de</strong>s matériaux n’a pas l’air <strong>de</strong> jouer directement sur le frottement mais elleinfluence d’autres paramètres qui eux influencent le frottement.S.H. Benabdallah a étudié le frottement statique <strong>de</strong> 3 thermoplastiques (lepolyéthylène <strong>de</strong> très haut poids moléculaire (UHMWPE), le polyami<strong>de</strong> 6.6 (PA66) et lepolyoxyméthylène (POM)) sur une surface métallique. La surface <strong>de</strong> contact réelle <strong>entre</strong> <strong>les</strong>surfaces est mesurée à travers du verre, le métal est poli pour avoir la même surface que leverre.S.H. Benabdallah trouve alors que le rapport <strong>de</strong> l'aire <strong>de</strong> contact réelle A r par l'aire <strong>de</strong> contactapparente A a est fonction <strong>de</strong> la force normale P a :A r / A a = k P amoù k varie selon le polymère et m est une constante et est égale à 0,9.Les caractéristiques topographiques <strong>de</strong>s surfaces en contact ainsi que <strong>les</strong> propriétésmécaniques <strong>de</strong>s paires <strong>de</strong> matériaux (plastique/métal) montrent que <strong>les</strong> déformations <strong>de</strong>saspérités en contact seraient dans le domaine élastique et seraient indépendantes <strong>de</strong> la pression<strong>de</strong> contact apparente. Cependant, la dureté <strong>de</strong>s matériaux joue un rôle important car pour unepression <strong>de</strong> contact apparente i<strong>de</strong>ntique A r (UHMWPE) > A r (POM) > A r (PA66). L’aire <strong>de</strong>contact réelle pourrait donc dépendre <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s polymères. Ce qui jouerait sur lefrottement [Benabdallah S.H., 1993].g). Le rôle <strong>de</strong>s charges électriquesLa génération et la conduction <strong>de</strong> charges électriques peuvent s’effectuer par plusieursfaçons :- Triboémission (émission d'électrons, <strong>de</strong> photons et <strong>de</strong> particu<strong>les</strong> chargées durant lefrottement)- Triboélectrification (transfert <strong>de</strong> charges électriques quand <strong>de</strong>ux surfaces frottent l'unecontre l'autre).Pour un frottement polymère / polymère : le transfert <strong>de</strong> charges se fait par <strong>de</strong>s transfertsd'électrons. Les charges pénètrent dans le polymère et sont capturées par <strong>les</strong> défauts dans lastructure du polymère.54


Le rôle <strong>de</strong>s charges électriques dans le frottement et l’adhésionLa mesure <strong>de</strong>s charges implantées est réalisée par SEMM (microscope électronique àbalayage à effet miroir).Il est démontré qu'après un test <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> type plan / plan <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux surfaces <strong>de</strong> saphir,<strong>de</strong>s charges sont apparues dans le matériau alors qu’il n’y en avait pas avant le test <strong>de</strong>frottement.De plus, <strong>les</strong> auteurs constatent que le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique est proportionnel à lapression <strong>de</strong> contact imposée sur la surface.Le coefficient <strong>de</strong> frottement diminue quand un traitement thermique est réalisé sur la surface(lorsque la température du traitement thermique augmente, le coefficient <strong>de</strong> frottementdiminue).Les mesures au SEMM montrent que la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> charges dans <strong>les</strong> matériaux varie selon <strong>les</strong>traitements réalisés. En effet, la capacité <strong>de</strong>s matériaux à piéger <strong>de</strong>s électrons diminue lorsquela température du traitement thermique augmente. Ce qui pourrait expliquer la diminution ducoefficient <strong>de</strong> frottement (diminution <strong>de</strong> la contribution <strong>de</strong> l’adhésion) [Guerret-Piécourt C. etal., 2001].h). L’hydratation <strong>de</strong>s matériauxJ.P. Gong et al. ont étudié l’effet du taux d’hydratation sur la force <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong>différents gels : le gellan, le κ-carrageenan, le poly(alcool <strong>de</strong> vinyle) (PVA), le poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2 méthylpropanesulfonique) (PHAMPS) et le poly(aci<strong>de</strong> 2–acrylamido–2méthylpropanesulfonique) <strong>de</strong> sodium (PNaAMPS). Les forces <strong>de</strong> frottement obtenues avecces gels sont faib<strong>les</strong>. Le taux d'eau absorbé par le gel joue un rôle important pour expliquer <strong>les</strong>faib<strong>les</strong> frottements obtenus. En effet, tous <strong>les</strong> gels étudiés montrent une diminution <strong>de</strong> la force<strong>de</strong> frottement quand le taux <strong>de</strong> gonflement augmente. Pour un taux <strong>de</strong> gonflement élevé, et àpartir d'une certaine force normale, l'eau absorbée serait rejetée du gel. Celle-ci formeraitalors une couche à l’interface du gel et <strong>de</strong> la surface soli<strong>de</strong> servant <strong>de</strong> lubrifiant. Ce qui auraitpour effet <strong>de</strong> diminuer la force <strong>de</strong> frottement.J.P. Gong et al. constatent une diminution plus marquée <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> frottement en fonctiondu taux <strong>de</strong> gonflement pour le PNaAMPS que pour <strong>les</strong> autres gels et un comportementdifférent pour le κ-carrageenan.Or, le PNaAMPS et le PAMPS ont la même structure chimique. Il faut donc tenir compted’autres paramètres pour expliquer le frottement [Gong J.P. et al., 2000 et Gong J.P. et OsadaY., 2002].i). L’adhésionLa force <strong>de</strong> frottement est la somme <strong>de</strong>s forces dues à l’adhésion et à la déformation :F frottement = F adhésion + F déformationLes <strong>de</strong>ux facteurs principaux qui influent le frottement sont donc l’adhésion <strong>de</strong>s couchesinterfacia<strong>les</strong> et la déformation <strong>de</strong>s microcontacts.Vous trouverez ci-<strong>de</strong>ssous l’adhésion appliquée aux polymères.La force d’adhésionLes énergies <strong>de</strong> liaisons intermoléculaires :Des interactions atomiques et/ou moléculaires se créent lorsque <strong>les</strong> surfaces se rapprochent.55


Pour <strong>les</strong> frottements <strong>de</strong> type polymères/polymères, <strong>de</strong>s forces d'adhésion physiques <strong>entre</strong> <strong>les</strong>surfaces mises en contact se développent. Ces interactions sont <strong>de</strong>s forces électrostatiques quiagissent comme <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> liaisons intermoléculaires dans <strong>les</strong> polymères.Ces interactions résultent <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> dispersion, <strong>de</strong>s interactions dipô<strong>les</strong>/dipô<strong>les</strong> (permanentset induits), <strong>de</strong>s liaisons hydrogène et <strong>de</strong>s forces ioniques.Les forces <strong>de</strong> liaisons intermoléculaires <strong>entre</strong> <strong>les</strong> macromolécu<strong>les</strong> lorsque l’équilibreélectrostatique est atteint, font partie <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> dispersion. Ces forces sont attribuab<strong>les</strong> auxmouvements d'électrons, qui génèrent momentanément <strong>de</strong>s dipô<strong>les</strong>.Dans le polytétrafluoroéthylène et le polyéthylène, il n'y a que ce type <strong>de</strong> liaisonsintermoléculaires qui soit présent (leurs forces sont approximativement 2 à 3 fois moinsgran<strong>de</strong>s que cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s liaisons covalentes).Au contraire, <strong>les</strong> interactions résultantes <strong>de</strong> la présence <strong>de</strong> dipô<strong>les</strong> permanents sont plus fortesque <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> dispersion. Les dipô<strong>les</strong> permanents apparaissent quand <strong>de</strong>s pô<strong>les</strong> positifs etnégatifs sont formés par le déplacement <strong>de</strong>s charges dans une échelle d'électrons(l'électronégativité). Des dipô<strong>les</strong> permanents apparaissent par exemple dans le polychlorure <strong>de</strong>vinyle, le polyméthacrylate <strong>de</strong> méthyle et le polyoxyméthylène. Leur force estapproximativement <strong>de</strong>ux fois moins élevée que celle <strong>de</strong>s liaisons covalentes. Un dipôlepermanent peut produire un dipôle dans une molécule adjacente qui est initialement non-polaireou augmenter la force d'un dipôle déjà présent. Les forces <strong>de</strong> liaison qui sont dues aux dipô<strong>les</strong>induits <strong>de</strong> ce type représentent <strong>de</strong>s forces d'induction.Les liaisons hydrogène qui apparaissent par exemple dans <strong>les</strong> polyami<strong>de</strong>s produisent <strong>de</strong>s forcesintermoléculaires plus fortes. (Par exemple, <strong>entre</strong> un atome d’azote et d’oxygène qui ont <strong>de</strong>sélectronégativités fortes, <strong>les</strong> forces attractives sont <strong>de</strong> 20 kJ/mol).Les liaisons ioniques résultant d'interactions électrostatiques <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s ions <strong>de</strong> différentescharges apparaissent seulement dans un groupe particulier <strong>de</strong> polymères, <strong>les</strong> ionomères, qui nesont pas traités dans cet article.‣ Le rôle <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> surface dans le processus <strong>de</strong> glissement.Pendant le mouvement, <strong>les</strong> contacts adhésifs formés quand <strong>les</strong> soli<strong>de</strong>s se touchent sontrépétitivement séparés et reformés. Une perte d'énergie est associée avec ce processus et peutêtre décrite par <strong>les</strong> énergies <strong>de</strong> surfaces.Le travail d’adhésion W ad est un moyen direct pour mesurer l’effet <strong>de</strong>s contacts adhésifs.La force <strong>de</strong> déformationLa déformation <strong>de</strong> segments <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong>, et quelquefois <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong> sont nécessaires pourfaire évoluer la séparation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux.Lorsque <strong>de</strong>ux matériaux possédant <strong>de</strong>s modu<strong>les</strong> d'élasticité différents sont en contact, <strong>les</strong>aspérités <strong>de</strong> surface du matériau le plus dur pénètrent dans la surface du matériau le plus mou.Le mouvement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux entraîne alors la formation <strong>de</strong> rayures sur un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxmatériaux. Ces déformations ne sont pas traitées dans cet article.G. Erhard a alors réalisé plusieurs essais <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> différents polymères.Celui-ci obtient une relation exponentielle <strong>entre</strong> <strong>les</strong> coefficients <strong>de</strong> frottement cinétiques d’unpolymère glissant sur différents polymères et <strong>les</strong> travaux d'adhésion. Ceci est vrai pour tous <strong>les</strong>polymères testés [Erhard G., 1983].S.H. Benabdallah a étudié le frottement statique <strong>de</strong> 3 thermoplastiques (lepolyéthylène <strong>de</strong> très haut poids moléculaire (UHMWPE), le polyami<strong>de</strong> 6.6 (PA66) et lepolyoxyméthylène (POM)) sur une surface métallique. La surface <strong>de</strong> contact réelle <strong>entre</strong> <strong>les</strong>surfaces est mesurée à travers du verre, le métal est poli pour avoir la même surface que le56


verre. Lorsque <strong>les</strong> auteurs prennent en compte le travail d’adhésion par unité d’aire (W a ) quiest défini par l'équation <strong>de</strong> Dupré : W a = 2 φ (γ 1 γ 2 ) 1/2 où φ = 1 selon Gardon, γ 1 et γ 2 sont <strong>les</strong>énergies <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s corps 1 et 2 en contact. Ceux-ci constatent que la force <strong>de</strong> frottementaugmente linéairement en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du travail d’adhésion (W a .A r ). Unecorrélation pourrait donc exister <strong>entre</strong> le frottement statique et le travail d'adhésion quandl'aire <strong>de</strong> contact réelle est prise en compte. Afin <strong>de</strong> diminuer l'adhésion durant le frottement, ilfaudrait alors augmenter la rugosité du polymère [Benabdallah S.H., 1993].j). L’adhérenceL. Lavielle a étudié le frottement <strong>de</strong> polymères aci<strong>de</strong>s (polyéthylènes modifiés) sur <strong>de</strong>ssubstrats basiques (polyméthacrylate (PMMA) <strong>de</strong> méthyle ou polyami<strong>de</strong> (PA66)).Le matériau <strong>de</strong> base utilisé est le polyéthylène haute <strong>de</strong>nsité. Les différents matériaux testés àbase <strong>de</strong> PE ont été traités afin que <strong>de</strong>s groupements d’aci<strong>de</strong> acrylique soient présents à lasurface. Les matériaux basiques utilisés pour <strong>les</strong> tests sont le PMMA, le PMMA+KOH où leKOH est utilisé pour augmenter l'acidité <strong>de</strong> la surface (greffage <strong>de</strong> groupements d'aci<strong>de</strong>carboxylique) et le PA66.Les auteurs ont essayé d’établir une relation <strong>entre</strong> le frottement et l’adhésion (PMMA /différents PE). Ils ont alors étudié le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique en fonction <strong>de</strong>l’énergie d’adhésion réversible (W 0 ) mais aucune corrélation a été trouvée. L. Lavielle a alorsdéterminé l’énergie d’adhérence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différents matériaux (W A ) (Aluminium / <strong>les</strong>différents PE) (énergie qui représente l’influence <strong>de</strong>s modifications <strong>de</strong> surface et prend encompte <strong>les</strong> propriétés mécaniques <strong>de</strong>s polymères). L. Lavielle trouve alors une relationlinéaire <strong>entre</strong> le coefficient <strong>de</strong> frottement et l’énergie d’adhérence (W A ). Le frottement estdonc proportionnel aux propriétés d’adhérence <strong>de</strong>s polymères <strong>les</strong> plus déformab<strong>les</strong> quidépen<strong>de</strong>nt el<strong>les</strong>-mêmes <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong> cel<strong>les</strong> du volume <strong>de</strong>s polymères[Lavielle L., 1991].L. Lavielle a porté ses étu<strong>de</strong>s sur le fait <strong>de</strong> savoir s’il existait une relation <strong>entre</strong>l’adhérence et le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique pour un glissement polymère-polymère.Les polymères étudiés sont : le polyéthylène et <strong>de</strong>s copolymères réalisés à partir <strong>de</strong>polyéthylène et d’un terpolymère à base <strong>de</strong> polyéthylène, <strong>de</strong> maléique anhydre et <strong>de</strong>butylacrylate. Les différentes compositions du polymère sont : 25, 50, 75 et 100 %. Leterpolymère pur contient principalement du polyéthylène, moins <strong>de</strong> butylacrylate et 3% <strong>de</strong>maléique anhydre. Les polymères adverses sont le polyméthacrylate <strong>de</strong> méthyle et lepolychlorure <strong>de</strong> vinyle.Les coefficients <strong>de</strong> frottement cinétique sont relevés après une heure <strong>de</strong> glissement etdonnés dans le tableau 3 ci-<strong>de</strong>ssous.PE 0%terpolymère 100%25%75%50%50%75%25%100%0%µ d PVC (± 0.15) 0.9 1.1 0.65 0.3 0.2µ d PMMA (± 0.15) 0.8 1.2 0.5 0.35 0.25Tableau 3 : Coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong>s polymères sur du PVC ou du PMMA.L’adhérence du polyéthylène et <strong>de</strong>s différents copolymères sur une feuille enaluminium a ensuite été mesurée par un test <strong>de</strong> pelage. Les auteurs trouvent une relationlinéaire <strong>entre</strong> le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique et l'énergie d'adhérence <strong>de</strong> ces polymères57


sur une feuille d'aluminium. L. Lavielle n’a pas trouvé <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> le coefficient <strong>de</strong>frottement cinétique et l’énergie d’adhésion [Lavielle L., 1992].k). L’énergie <strong>de</strong> surfaceF. Fan et al. ont réalisés différents films <strong>de</strong> poly(N-Polyfluoroalkylacrylami<strong>de</strong>) avec <strong>de</strong>schaînes <strong>de</strong> carbone plus ou moins longues : C 3 F 7 , C 7 F 15 et C 8 F 17 .Les essais <strong>de</strong> frottement sur ces films sont réalisés avec une pointe en saphir (sphérique) <strong>de</strong> 3mm <strong>de</strong> rayon qui va-et-vient sur l'échantillon.L'énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s différents films sont :- C 8 F 17 : 9.2 mN/m- C 7 F 15 : 11 mN/m- C 3 F 7 : 14.2 mN/mLes auteurs constatent que le coefficient <strong>de</strong> frottement cinétique diminue donc lorsquel'énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s films diminue [Fan F. et al., 1999].Cette étu<strong>de</strong> bibliographique nous a permis <strong>de</strong> définir la tribologie et <strong>de</strong> connaître <strong>les</strong>différents paramètres influençant <strong>les</strong> systèmes tribologiques (la force normale, la mobilité etla longueur <strong>de</strong>s chaînes, l’adhésion, l’adhérence…). Nous nous attacherons donc lors <strong>de</strong> notreétu<strong>de</strong> expérimentale à étudier <strong>les</strong> effets <strong>de</strong> certains <strong>de</strong> ces paramètres sur notre systèmetribologique qui est l’injecteur/LIO.58


Partie Expérimentale59


L’étu<strong>de</strong> expérimentale présentée ci-après est scindée en trois parties :Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s paramètres modulant l’adhérence et la prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur <strong>de</strong>sbiomatériaux.Cette étu<strong>de</strong> a été réalisée car la chirurgie <strong>de</strong> la cataracte est confrontée au problème <strong>de</strong>l’apparition d’une cataracte secondaire. Celle-ci correspond à l’adhérence et à la prolifération<strong>de</strong>s CECs sur la LIO. Plusieurs approches pour prévenir son apparition ont été envisagées(l’approche pharmacologique ou immunologique, la forme <strong>de</strong> l’implant, la nature <strong>physico</strong>chimique<strong>de</strong> l’implant…). Nous avons alors décidé <strong>de</strong> c<strong>entre</strong>r notre recherche sur <strong>les</strong>propriétés <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s polymères et <strong>de</strong> corréler cel<strong>les</strong>-ci à la réponse cellulaire.Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s paramètres influençant le frottement.La société Cornéal Industrie a développé un injecteur à usage unique afin <strong>de</strong> minimiser<strong>les</strong> gestes <strong>de</strong>s chirurgiens lors <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> la cataracte, <strong>de</strong> diminuer <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong>contamination et <strong>de</strong> stérilisation <strong>de</strong>s injecteurs après <strong>les</strong> opérations. Cependant, <strong>de</strong>s problèmes<strong>de</strong> frottement apparaissent <strong>entre</strong> la lentille intraoculaire et le matériau dans lequel est réalisél’injecteur. Afin <strong>de</strong> trouver une solution à ces problèmes, nous avons étudié l’influence <strong>de</strong>différents paramètres sur le frottement.Corrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> propriétés permettant <strong>de</strong> moduler la prolifération cellulaire sur<strong>de</strong>s LIOs et cel<strong>les</strong> permettant <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> LIOs dans un injecteur.Afin <strong>de</strong> réaliser un traitement <strong>de</strong> surface sur <strong>les</strong> implants intraoculaires qui seraitsusceptible d’inhiber la prolifération cellulaire et <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> la LIO dans uninjecteur, nous avons corrélé <strong>les</strong> paramètres <strong>de</strong>s différentes étu<strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>ntes.60


A). Etu<strong>de</strong> sur la repousse cellulaireChapitre I : Détermination <strong>de</strong>s propriétés <strong>de</strong>s matériaux dans<strong>les</strong>quels sont réalisés <strong>les</strong> LIOs.I. Présentation <strong>de</strong>s matériauxLes matériaux utilisés pour notre étu<strong>de</strong> sont <strong>de</strong>s polymères <strong>de</strong> type acrylique ou silicone(tableau 1). Ceux-ci sont ou ont été employés par la société Cornéal afin <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong>intraoculaires. Les différents monomères employés pour réaliser ces hydrogels sont donnés dans letableau 1 ci-<strong>de</strong>ssous. Les formu<strong>les</strong> <strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> ces monomères sont données sur la figure 1.Ils sont soup<strong>les</strong>, excepté le PMMA, pour <strong>de</strong>s raisons liées aux nouvel<strong>les</strong> techniques chirurgica<strong>les</strong> quiten<strong>de</strong>nt à minimiser l’incision <strong>de</strong> la cornée pour introduire la LIO. Le PMMA est le premier polymèreemployé pour réaliser <strong>les</strong> LIOs mais il est <strong>de</strong> moins en moins utilisé lors <strong>de</strong>s opérations <strong>de</strong> la cataracteà cause <strong>de</strong> sa rigidité et <strong>de</strong> ses mauvais résultats face à la repousse cellulaire [Apple D.J., 2000].La synthèse <strong>de</strong>s polymères est décrite en annexe 1.Tous <strong>les</strong> polymères étudiés ont subi une extraction avant leur étu<strong>de</strong>.Polymères I<strong>de</strong>ntificationSiliconeAcryliquesSiCompositionPoly(diméthylco-diphényl)siloxaneTauxd’hydratationPréparation<strong>de</strong> lasurface0% Moulage A secPMMA MMA 1,9% Polissage A secAcry15HEMA / BA /MMA15% PolissageAcry26E HEMA / EMA 26% PolissageAcry26MHE34HEMA /MMAHEMA /MMA26% Polissage34% PolissageHE38 HEMA 38% PolissageTableau 1 : Caractéristiques <strong>de</strong>s polymères utilisés.Conditionnement StérilisationSolution NaCl0,9%Solution NaCl0,9%Solution NaCl0,9%Solution NaCl0,9%Solution NaCl0,9%Afin d’étudier et <strong>de</strong> comprendre la réponse biologique <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong>cristalliniennes au contact <strong>de</strong> ces matériaux, nous avons centré notre étu<strong>de</strong> sur <strong>les</strong> propriétés<strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux.En effet, la réponse <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> en contact d’une surface synthétique dépend <strong>de</strong> :Oxy<strong>de</strong>d’éthylèneOxy<strong>de</strong>d’éthylèneAutoclave120°C 21min 1,5 barAutoclave120°C 21min 1,5 barAutoclave120°C 21min 1,5 barAutoclave120°C 21min 1,5 barAutoclave120°C 21min 1,5 bar61


- L’état topographique, défini comme l’ensemble <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> dénivelés <strong>de</strong> surfacepar rapport à un plan théorique.- L’état énergétique, qui est représentatif <strong>de</strong>s interactions possib<strong>les</strong> <strong>entre</strong> la surfaceet le milieu environnant.- L’état chimique et structural qui renseigne sur la nature, la composition et <strong>les</strong>liaisons <strong>entre</strong> <strong>les</strong> atomes constituant la surface.La rugosité d’une LIO est très faible quelle que soit la matière dans laquelle elle est réalisée.En effet, <strong>les</strong> qualités optiques et esthétiques exigées <strong>de</strong>s LIOs sont tel<strong>les</strong> qu’el<strong>les</strong> ren<strong>de</strong>ntimpossible la variation <strong>de</strong> la rugosité <strong>de</strong> la LIO. En revanche, <strong>les</strong> états énergétiques et<strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> surface seront déterminés dans ce chapitre. Par la suite, nous étudieronsla prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur <strong>les</strong> différents matériaux pour essayer <strong>de</strong> définir lors du <strong>de</strong>rnierchapitre, <strong>les</strong> paramètres nécessaires permettant <strong>de</strong> limiter ou <strong>de</strong> favoriser l’adhérence et laprolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>.II. Propriétés énergétiques <strong>de</strong> surfaceLes propriétés énergétiques <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s différents matériaux sont étudiés par <strong>les</strong>métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la goutte posée et <strong>de</strong> la bulle captive.1). La goutte poséeUn liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> est déposé sur la surface à analyser et l’angle <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment à lajonction <strong>de</strong>s trois phases (soli<strong>de</strong>, liqui<strong>de</strong> et vapeur) est mesuré. Pour la mesure <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong>contact, nous utilisons une métho<strong>de</strong> simple basée sur la photographie d’une goutte <strong>de</strong>dimensions définies. Pour cela, un appareil <strong>de</strong> la société GBX à Romans (appareil Digidrop)est utilisé. Une goutte <strong>de</strong> 2 µL d’un liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> est déposé à l’ai<strong>de</strong> d’une pipette. L’image<strong>de</strong> la goutte est capturée par une caméra vidéo. La procédure <strong>de</strong> mesure est répétée 20 fois.L’angle <strong>de</strong> contact et l’erreur expérimentale sont déterminés pour tous <strong>les</strong> matériaux.Le profil <strong>de</strong> la goutte va varier en fonction <strong>de</strong>s forces d’origine moléculaire (Van <strong>de</strong>r Waals,liaisons « accepteur-donneur » d’électrons, électrostatique et <strong>les</strong> forces structura<strong>les</strong>) etd’origine topologique (<strong>de</strong> conformation).Cette technique nous permet <strong>de</strong> déterminer :- Le caractère hydrophile/hydrophobe <strong>de</strong>s différentes surfaces.- L’énergie libre totale <strong>de</strong>s surfaces étudiées et ses composantes.Caractère hydrophile/hydrophobe d’une surface :La nature hydrophile d’une surface est généralement décrite en terme <strong>de</strong> mouillabilitéavec l’eau. La mouillabilité peut être considérée comme un phénomène d’étalement où l’angle<strong>de</strong> contact à l’avancé est déterminé en utilisant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée. La surface estconsidérée hydrophile si l’eau s’étale spontanément sur celle-ci. Ce qui équivaut à obtenir unangle <strong>de</strong> contact proche <strong>de</strong> zéro et un coefficient d’étalement supérieur à zéro. Le coefficientd’étalement détermine, selon son signe, l’amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’étalement (mouillage) du liqui<strong>de</strong> surle substrat Lorsque l’angle <strong>de</strong> contact est important ou que le coefficient d’étalement estinférieur à zéro, on dira <strong>de</strong> la surface qu’elle est hydrophobe.L’énergie libre totale <strong>de</strong>s surfaces et ses composantes.L’énergie <strong>de</strong> surface résulte <strong>de</strong>s forces d’attraction et <strong>de</strong> répulsion existantes <strong>entre</strong> <strong>les</strong>matériaux présents au voisinage <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> séparation <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s phases. Cette énergieest représentée par la tension superficielle, dans le cas d’un liqui<strong>de</strong> en équilibre avec sa phase62


vapeur ou par la tension interfaciale pour <strong>de</strong>s systèmes soli<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> ou liqui<strong>de</strong>-liqui<strong>de</strong> nonmiscib<strong>les</strong>. La mesure <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface d’un soli<strong>de</strong> est déduite <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong>l’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s <strong>de</strong> tension superficielle connue sur le soli<strong>de</strong>. La mesure<strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong> contact se fait à la jonction <strong>de</strong> trois phases : liqui<strong>de</strong>, soli<strong>de</strong> et gazeuse, mises enjeu lorsque le liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> est déposé sur le soli<strong>de</strong>. En somme, la détermination <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong>contact permet d’évaluer l’affinité d’une surface vis-à-vis d’un liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> (figure 2).γ LVZEnvironnementγ SV θLiqui<strong>de</strong>γ SLXSoli<strong>de</strong>Figure 2 : Dépôt d’une goutte <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> sur une surface.L’équilibre d’une goutte <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> déposée sur une surface est décrit par l’équation <strong>de</strong>Young :γ SV = γ SL + γ LV cosθ (1)Avec :γ SV : la tension superficielle du soli<strong>de</strong> en présence <strong>de</strong> la vapeur du liqui<strong>de</strong>.γ SL : l’énergie libre interfaciale <strong>entre</strong> le soli<strong>de</strong> et le liqui<strong>de</strong>.γ LV : la tension superficielle du liqui<strong>de</strong> en présence <strong>de</strong> sa vapeur.θ : l’angle <strong>de</strong> contact.Or, l’énergie <strong>de</strong> surface du soli<strong>de</strong> dans le vi<strong>de</strong>/air est réduite suite à l’adsorption <strong>de</strong> vapeur duliqui<strong>de</strong>. On a alors : γ SV = γ S - Π SV avec Π SV : la pression d’étalement du liqui<strong>de</strong> sur le soli<strong>de</strong>.Selon C.J. Van Oss , Π SV est considérée comme négligeable car <strong>les</strong> polymères ont une énergielibre <strong>de</strong> surface faible [Van Oss C.J., 1996]. Nous assimilerons donc lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> γ SV àγ S .Lors <strong>de</strong> la dépose d’une goutte <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> sur la surface, une interface est crééeconsommant une quantité d’énergie : γ SL . Le travail d’adhésion réversible <strong>entre</strong> le soli<strong>de</strong> et leliqui<strong>de</strong> correspond au travail qu’il faut fournir pour séparer une unité d’aire <strong>de</strong> l’interfacesoli<strong>de</strong>/liqui<strong>de</strong> en interfaces soli<strong>de</strong>/vapeur et liqui<strong>de</strong>/vapeur. Cette valeur est donnée par larelation <strong>de</strong> Dupré :W SL = γ SV + γ LV - γ SL (2)La combinaison <strong>de</strong>s équations (1) et (2) conduit à la relation <strong>de</strong> Young-Dupré :W SL = γ LV (1 + cosθ)F.M. Fowkes a proposé que la tension <strong>de</strong> surface d’un liqui<strong>de</strong> polaire ou que l’énergielibre <strong>de</strong> surface d’un soli<strong>de</strong> polaire soit décomposée <strong>de</strong> la façon suivante [Fowkes F.M., 1964et 1972] :γ = γ d + γ i + γ p + γ h + γ ad + γ eAvec :γ : la tension <strong>de</strong> surface du liqui<strong>de</strong> ou l’énergie libre <strong>de</strong> surface.γ d : composante due à la dispersion.γ i : composante due aux interactions dipôle - dipôle induitsγ p : composante due aux interactions dipôle - dipôle.γ h : composante due aux liaisons hydrogène.63


γ ad : composante due aux interactions accepteur - donneur d’électrons.γ e : composante due aux interactions électrostatiques.Selon C.J. Van Oss et al., <strong>les</strong> trois premiers termes peuvent être combinés dans lacomposante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals [Van Oss C.J. et al., 1989a, 1989b et 1990] :γ lw = γ d + γ i + γ pDans notre cas, nous supposons qu’il n’y a pas d’interactions électrostatiques. L’énergie libre<strong>de</strong> surface d’un soli<strong>de</strong> ou la tension <strong>de</strong> surface d’un liqui<strong>de</strong> s’écrit :γ = γ lw + γ abAvec γ ab : la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface.Selon Van Oss et al., cette composante acido-basique peut s’exprimer en fonction <strong>de</strong><strong>de</strong>ux paramètres non additifs : la tension <strong>de</strong> surface accepteur d’électrons (γ + , composanteaci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface) et la tension <strong>de</strong> surface donneur d’électrons (γ - , composantebasique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface) qui résultent respectivement <strong>de</strong>s interactions d’accepteur et<strong>de</strong> donneur d’électrons. Nous avons alors la relation suivante :γ ab = 2 √(γ + × γ - )Le travail d’adhésion d’un liqui<strong>de</strong> sur un soli<strong>de</strong>, W SL , s’écrit alors :W SL = γ S + γ LV - γ SL = 2 [√(γ S lw × γ L lw ) + √(γ S + × γ L - ) + √(γ S - × γ L + )] = γ LV (1 + cosθ).Cette équation comprend trois inconnues : γ S lw , γ S + et γ S - qui seront déterminées enmesurant l’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> trois liqui<strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s.2). Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la capabilité <strong>de</strong> l’appareil <strong>de</strong> mouillabilité DigidropAfin <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r la capabilité <strong>de</strong> l’appareil <strong>de</strong> mouillabilité Digidrop, plusieurs mesuresont été réalisées sur différents échantillons et par trois opérateurs différents. Les mesures sonteffectuées sur 3 LIOs planes en PMMA polies afin d’avoir une surface bien plane poureffectuer <strong>les</strong> déposes. Le liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> utilisé est <strong>de</strong> l’eau distillée. Le volume <strong>de</strong> la gouttedéposée est fixée à 2 µL. La mesure <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong> contact est effectuée 500 ms après ladépose. Chaque opérateur effectue 10 mesures <strong>de</strong> mouillabilité sur chaque LIO, soit 30mesures. Entre chaque mesure, l’eau est éliminée par un séchage <strong>de</strong> 30 secon<strong>de</strong>s à lasoufflette.Les 90 résultats obtenus vont permettre <strong>de</strong> calculer la capabilité <strong>de</strong> la machine qui doit aumoins être égale à 4. La cible posée pour <strong>les</strong> LIOs en PMMA est <strong>de</strong> 65,9° avec un intervalle<strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong> 21°. La capabilité <strong>de</strong> l’appareil est alors <strong>de</strong> 4,04. La machine <strong>de</strong> mouillabilitéest donc capable.64


3). Résultatsa). La goutte poséeLes mesures d’angle <strong>de</strong> contact à l’eau distillée ont été réalisées sur différentsmatériaux et différents échantillons. Les résultats obtenus sont une moyenne <strong>de</strong> 20 mesures etreprésentés sur la figure 3 suivante.120113,31008070,9Angle <strong>de</strong> contact (°)6054,961,254,352,244,340200Silicone PMMA Acry15 Acry26E Acry26M HE34 HE38Figure 3 : Mesures <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong> contact avec l’eau <strong>de</strong> différents matériaux.L’angle <strong>de</strong> contact avec l’eau obtenu pour la silicone est <strong>de</strong> 113,3°. Ce matériau a trèspeu d’affinité avec l’eau. C’est un matériau hydrophobe.Pour <strong>les</strong> matériaux ayant le même taux d’hydratation (Acry26E et Acry26M), <strong>les</strong>ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact sont différents d’un matériau à un autre. Cette différence peut être due auxcompositions <strong>chimiques</strong> différentes <strong>de</strong>s hydrogels, <strong>de</strong> la longueur et <strong>de</strong> la mobilité <strong>de</strong>s chaînesà la surface <strong>de</strong>s matériaux.La composition en HEMA dans l’Acry26E est plus importante que celle dans l’Acry26M. Lenombre <strong>de</strong> fonctions hydroxy<strong>les</strong> est donc plus important dans l’Acry26E que dansl’Acry26M. Or, l’angle <strong>de</strong> contact avec l’eau <strong>de</strong> l’Acry26E est plus élevé que celui <strong>de</strong>l’Acry26M. Cette différence peut s’expliquer par l’utilisation <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux monomères différentspour réaliser l’Acry26E et l’Acry26M. En effet, l’éthylméthacrylate utilisé pour réaliserl’Acry26E a un groupement CH 2 supplémentaire sur sa chaîne pendante par rapport au MMAqui est employé pour réaliser l’Acry26M. Cette chaîne exprime donc un caractère légèrementplus hydrophobe que celle <strong>de</strong> l’Acry26M. Ce qui pourrait expliquer pourquoi l’Acry26E estmoins hydrophile que l’Acry26M.Le matériau HE34 qui a un taux d’hydratation <strong>de</strong> 34% mais un taux <strong>de</strong> HEMA plus élevé quecelui <strong>de</strong> l’Acry26M, a un angle <strong>de</strong> contact avec l’eau <strong>de</strong> 52,2°. Ce qui est légèrement plusfaible que celui <strong>de</strong> l’Acry26M. Ceci montre que le nombre <strong>de</strong> fonctions hydroxy<strong>les</strong> estimportant mais que d’autres paramètres comme le taux d’hydratation, la longueur et lamobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface le sont aussi.65


Le matériau HE38 qui n’est composé que <strong>de</strong> HEMA est le matériau le plus hydrophile.Lorsque nous prenons en considération <strong>les</strong> hydrogels HE34 et HE8 qui ont <strong>de</strong>scompositions croissantes en hydroxyéthylméthacrylate, le caractère hydrophile du matériauaugmente en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du nombre <strong>de</strong> fonctions hydroxy<strong>les</strong> et du tauxd’hydratation. La mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes du matériau peuvent aussi influencerl’hydrophilie <strong>de</strong>s matériaux.Quatre matériaux ont été synthétisés en prenant la même composition que l’Acry26Emais avec différents taux <strong>de</strong> réticulant. Les ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact avec l’eau <strong>de</strong> ces matériaux sontreportés dans le tableau 2.Matériaux Taux <strong>de</strong> réticulant (%)Angle <strong>de</strong> contactavec l’eau (°)Ecart type (°)SC5115A 0 55,6 1,7SC5115B 2 50,3 1,8SC5115C 5 43 2,2SC5115D 10 43,8 1,9Acry26E 0,8 61,2 4,1Tableau 2 : Taux <strong>de</strong> réticulant utilisé lors <strong>de</strong> la polymérisation <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> mêmescompositions.L’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> l’Acry26E est plus élevé que <strong>les</strong> autres matériaux. Cet hydroge<strong>les</strong>t réalisé <strong>de</strong> façon industrielle alors que <strong>les</strong> autres matériaux ont été réalisés au laboratoire.C’est pour cette raison que nous ne prendrons pas en compte <strong>les</strong> valeurs <strong>de</strong> l’Acry26E lors <strong>de</strong>la suite <strong>de</strong> ce paragraphe.L’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s matériaux SC5115A, SC5115B, SC5115C et SC5115Ddiminue en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du taux <strong>de</strong> réticulant.Les taux d’hydratation <strong>de</strong> ces hydrogels ont été mesurés sur différents échantillons etsont donnés dans le tableau 3 suivant.Matériaux Taux d’hydratation (%)SC5115A 26,4SC5115B 24,1SC5115C 22SC5115D 20,2Acry26E 26Tableau 3 : Taux d’hydratation <strong>de</strong>s différents hydrogels.Le taux d’hydratation <strong>de</strong>s hydrogels diminue en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du taux <strong>de</strong>réticulant. Ce qui est normal car la flexibilité <strong>de</strong>s chaînes est diminuée lorsque le taux <strong>de</strong>réticulant augmente. Ces résultats sont en accord avec ceux trouvés par S. Lin-Gibson et al.En effet, ces auteurs ont montré que le taux d’hydratation <strong>de</strong> gels à base <strong>de</strong> chitosane diminueen fonction <strong>de</strong> l’augmentation du taux <strong>de</strong> réticulant [Lin-Gibson S. et al., 2003].66


L’angle <strong>de</strong> contact mesuré avec <strong>de</strong> l’eau distillée <strong>de</strong> ces hydrogels a alors été représenté enfonction <strong>de</strong> leurs taux d’hydratation (figure 4).7060SC5115A50SC5115BAngle <strong>de</strong> contact (°)4030SC5115DSC5115C201000 5 10 15 20 25 30Taux d'hydratation (%)Figure 4 : Angle <strong>de</strong> contact avec l’eau <strong>de</strong> différents hydrogels en fonction <strong>de</strong> leurs tauxd’hydratation.Le caractère hydrophile <strong>de</strong>s hydrogels augmente (l’angle <strong>de</strong> contact avec l’eaudiminue) lorsque le taux d’hydratation <strong>de</strong> ceux-ci diminue. Or, lorsque le taux <strong>de</strong> réticulantaugmente, <strong>les</strong> chaînes constituant l’hydrogel sont moins flexib<strong>les</strong>. De ce fait, il est plusdifficile pour <strong>les</strong> différents groupements sur <strong>les</strong> chaînes constituant le volume du matériaud’établir <strong>de</strong>s interactions avec le milieu environnant. La longueur et la mobilité <strong>de</strong>s chaînes àla surface <strong>de</strong>s matériaux seraient peut être <strong>les</strong> paramètres qui influencent l’hydrophilie <strong>de</strong>ssurfaces.Afin d’étudier ce paramètre, nous avons étudié le comportement <strong>de</strong>s différents matériaux parbulle captive pour au final, déterminer l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact qui dépend, dans notre cas, <strong>de</strong> lalongueur et <strong>de</strong> la mobilité <strong>de</strong>s chaînes.b). La bulle captiveCette métho<strong>de</strong> consiste à réaliser sur le matériau immergé dans <strong>de</strong> l’eau pure (ou unautre liqui<strong>de</strong> parfaitement caractérisé <strong>physico</strong>-chimiquement), une bulle d’air ou d’un autreliqui<strong>de</strong> non miscible et moins <strong>de</strong>nse [Andra<strong>de</strong> J.D. et al., 1985]. La mesure <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong>raccor<strong>de</strong>ment <strong>entre</strong> le flui<strong>de</strong> constituant la bulle, l’eau et le matériau peut être réalisée (figure5).Lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, <strong>les</strong> polymères sont immergés dans <strong>de</strong> l’eau pure et le flui<strong>de</strong> son<strong>de</strong>utilisé est <strong>de</strong> l’air.Les valeurs obtenues pour chaque polymère sont <strong>les</strong> moyennes d’une série <strong>de</strong> vingt mesuresréalisées sur différents échantillons (figure 6).67


1009085,68070Angle <strong>de</strong> contact (°)60504059,14137,938,745,74549,739,13030,228,320100Silicone PMMA Acry15 Acry26E Acry26M HE34 HE38 SC5115A SC5115B SC5115C SC5115DFigure 6 : Ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact mesurés par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la bulle captive.La hiérarchie d’hydrophilie est la suivante :Silicone < PMMA


la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée alors que ce sont <strong>les</strong> moins hydrophi<strong>les</strong> <strong>de</strong>s matériauxhydrogels par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la bulle captive. Ces différences peuvent s’expliquer par lenombre <strong>de</strong> fonctions hydroxy<strong>les</strong>, le taux d’hydratation, la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînesà la surface <strong>de</strong>s matériaux.Lors <strong>de</strong> la suite <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous utiliserons la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée pourdéterminer <strong>les</strong> énergies <strong>de</strong> surface et ses différentes composantes <strong>de</strong>s différents matériaux.d). L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contactL’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact est définie par différentes relations :- la différence <strong>entre</strong> l’angle à l’avancé (θ A ) et l’angle au retrait (θ R ) [Andra<strong>de</strong> J.D. etal., 1985] : ∆θ = θ A - θ R .- la différence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> cosinus <strong>de</strong> l’angle au retrait et <strong>de</strong> l’angle à l’avancé :∆cosθ = cosθ R -cosθ A .- une approche thermodynamique : calcul du travail d’adhésion <strong>de</strong> l’hystérèsed’angle <strong>de</strong> contact base sur l’équation <strong>de</strong> Young : ∆W = γ LV (cosθ R -cosθ A ). Avecγ LV , la tension <strong>de</strong> surface du liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> utilisé [Chen Y.L. et al., 1991].- une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact réduite : H = (θ A - θ R )/θ A [Extrand C.W. etKumagai Y., 1995].De nombreux <strong>physico</strong>-chimistes assimilent l’angle <strong>de</strong> contact obtenu par la métho<strong>de</strong><strong>de</strong> la goutte posée à θ A . La bulle captive , quant à elle, donnerait un angle équivalent à θ R . Parconséquent, <strong>les</strong> mesures <strong>de</strong>s ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> raccor<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s phases eau/air/matériau obtenus par<strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la goutte posée et <strong>de</strong> la bulle captive permettent d’accé<strong>de</strong>r à l’hystérèsed’angle <strong>de</strong> contact.Les causes <strong>de</strong> l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact sont <strong>de</strong> plusieurs origines :- hétérogénéités topologiques (rugosité). Pour un R a < 100 nm, la rugosité n’auraitpas d’effet sur l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact [Busscher H.J. et al., 1984b].- hétérogénéités morphologiques (% cristallinité, variation <strong>de</strong> la zone cristalline etamorphe).- hétérogénéités <strong>chimiques</strong>.- phénomènes <strong>de</strong> réorientation, re-conformation <strong>de</strong>s groupes et chaînes.- phénomènes d’adsorption et <strong>de</strong> désorption [Vergelati C. et al., 1994].- déformation <strong>de</strong> la surface [Extrand C.W. et Kumagai Y., 1996].La mesure d’angle <strong>de</strong> contact peut être réalisée suivant diverses métho<strong>de</strong>s (figure 7) :- la technique <strong>de</strong> l’aiguille plongeante : <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> à l’avancé et au retrait sontobtenus lors <strong>de</strong> l’avancée ou du recul du front <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong>. Cette métho<strong>de</strong>dépend <strong>de</strong> l’expérimentateur.- la technique du plateau incliné : L’échantillon est placé sur un plateau qui s’inclineprogressivement. Une goutte <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong> est posée sur le substrat. Le plateauest incliné jusqu’à atteindre un angle α critique (moment où la goutte se« décroche » du substrat). Les ang<strong>les</strong> à l’avancé et au retrait sont alors mesuréslorsque le plateau a atteint cet angle.- la lame <strong>de</strong> Wilhelmy : cette technique consiste à déduire <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contactobtenus lors <strong>de</strong> l’immersion et <strong>de</strong> l’émersion du matériau à partir <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong>sforces exercées sur ce matériau en fonction <strong>de</strong> la profon<strong>de</strong>ur d’immersion.69


Nous avons choisi d’estimer l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact en calculant la différence<strong>de</strong>s ang<strong>les</strong> obtenus par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée et <strong>de</strong> la bulle captive.Les résultats obtenus pour <strong>les</strong> différents polymères sont représentés sur la figure 8.3027,72523,3Hystérèse d'angle <strong>de</strong> contact (°)20151011,813,915,611,212,815,56,55,950Silicone PMMA Acry15 Acry26E Acry26M HE34 HE38 SC5115A SC5115B SC5115C SC5115D0Figure 8 : Hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s différents matériaux obtenues avec l’eau.L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> la silicone est la plus élevée (27,7°).En ce qui concerne <strong>les</strong> matériaux acryliques, l’hystérèse d’anglel’Acry26E est la plus élevée (23,3°), celle du HE38 est la plus faible (0°).<strong>de</strong> contact <strong>de</strong>Les hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> l’Acry26E et <strong>de</strong> l’Acry26M, copolymères ayantle même taux d’hydratation, sont différentes.Les hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s matériaux HE34 et HE38 sont <strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong>(6,5° et 0°). Il n’y aurait donc pas <strong>de</strong> chaînes libres à la surface du HE38 ou el<strong>les</strong> seraient dansune conformation similaire à l’air et dans l’eau.L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact diminue en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du tauxd’hydratation (Tx hyd HE38 > Tx hyd HE34 > Tx hyd Acry26M). En effet, lorsque nousprenons en considération <strong>les</strong> matériaux <strong>de</strong> même composition chimique mais à <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>réticulant différents (SC5115A, SC5115B, SC5115C et SC5115D), nous constatons quel’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact augmente en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du taux <strong>de</strong> réticulant etdonc <strong>de</strong> la diminution du taux d’hydratation. Pour ces quatre matériaux, une corrélationlinéaire est obtenue <strong>entre</strong> l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact et le taux d’hydratation. Lecoefficient <strong>de</strong> corrélation est <strong>de</strong> : R² = 0,957.Afin d’expliquer <strong>les</strong> différences obtenues au niveau <strong>de</strong> la hiérarchie <strong>de</strong> l’hydrophilie<strong>de</strong>s différents matériaux déterminée par <strong>les</strong> différentes métho<strong>de</strong>s, nous avons représenté sur lafigure 9 <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s différents matériaux obtenus par <strong>les</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la goutteposée et <strong>de</strong> la bulle captive.70


12010080Angle <strong>de</strong> contact (°)6040Goutte poseeBulle captive200Silicone PMMA Acry15 Acry26E Acry26M HE34 HE38 SC5115A SC5115B SC5115C SC5115DFigure 9 : Ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact obtenus par <strong>les</strong> différentes métho<strong>de</strong>s.La hiérarchie d’hydrophilie en utilisant la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée est la suivante :Silicone < PMMA < Acry26E < Acry15 < Acry26M < HE34 < HE38.Celle pour la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la bulle captive est la suivante :Silicone < PMMA


groupements hydroxy<strong>les</strong> (nbre OH Acry26E ≈ nbre OH Acry26M). Ce quiexplique que <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact obtenus soient similaires.- Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée : <strong>les</strong> groupements hydroxy<strong>les</strong> du HEMA sont orientésvers le volume <strong>de</strong>s matériaux exposant <strong>les</strong> groupements hydrophobes à la surface.La différence <strong>entre</strong> l’Acry26E et l’Acry26M se fait alors par <strong>les</strong> différents monomères quicomposent <strong>les</strong> hydrogels. L’EMA, monomère qui compose l’Acry26E, a un groupement CH 2supplémentaire par rapport au MMA qui compose l’Acry26M. Ce qui a pour effetd’augmenter l’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> l’Acry26E.e). Energie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux.Les propriétés énergétiques <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s différents polymères étudiés ont été déterminées enutilisant le modèle <strong>de</strong> Van Oss qui est le plus approprié pour <strong>les</strong> polymères [Van Oss C.J., 1996]. Lestrois liqui<strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s utilisés sont l’eau distillée, le formami<strong>de</strong> et le diiodométhane.Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau 4 ci-<strong>de</strong>ssous.Matériauxγ S γ lw γ +γ - γ ab(mJ/m²)(mJ/m²) (mJ/m²) (mJ/m²)(mJ/m²)PMMA 44,4 ± 2,5 42,5 ±1,2 0,1 ± 0,3 10,6 ± 5,6 1,9 ± 1,9Acry26M 51,5 ± 1,7 43,2 ±1,6 0,9 ± 0,7 19,4 ± 6,1 8,3 ± 2,4Acry26E 48,3 ± 2,3 41,9 ± 1,6 0,7 ± 1,2 15 ±12,7 6,4 ± 3,3HE34 53,2 ± 1,8 41,2 ± 0,4 2 ± 1 18,4 ± 6,6 12 ± 2HE38 53,4 ± 3,3 39,1 ± 2 1,9 ± 1,5 27,2 ± 7,8 14,3 ± 5Acry15 48,5 ± 2,2 41,2 ± 1,2 0,6 ± 0,6 21,5 ± 7,3 7,2 ± 2,8SC5115A 48,3 ± 2,3 40,6 ± 1,9 0,7 ± 0,8 20,7 ± 5,7 7,7 ± 3,3SC5115B 49,6 ± 1,5 39,9 ± 1,8 0,9 ± 0,8 25 ± 6,7 9,7 ± 2,7SC5115C 51,8 ± 1,9 40,7 ± 1,2 1 ± 0,7 31,2 ± 6,3 11,1 ± 2,9SC5115D 53,5 ± 1,2 41,6 ± 1,6 1,3 ± 0,8 28,4 ± 6,1 12 ± 2,4Silicone 16,2 ± 2,6 13,8 ± 1 0,5 ± 0,4 2,7 ± 1,2 2,4 ± 1,6Avec γ S : l’énergie libre <strong>de</strong> surface, γ lw : la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals, γ + : lacomposante aci<strong>de</strong>, γ - : la composante basique et γ ab : la composante acido-basique.Tableau 4 : Energies <strong>de</strong> surface et ses composantes <strong>de</strong> différents matériaux.Les polymères étudiés ont une faible énergie libre <strong>de</strong> surface (16,2 mJ/m² < γ S < 53,5mJ/m²). Le silicone a la plus faible énergie libre <strong>de</strong> surface (γ S = 16,2 mJ/m²).Les composantes basiques <strong>de</strong>s hydrogels acryliques sont élevées et peuvent être expliquées par laprésence <strong>de</strong> groupements carbony<strong>les</strong> qui sont <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong> Lewis [Shieh Y.T. et Liu K.H., 2003].Les composantes basiques et acido-basiques <strong>de</strong>s matériaux acryliques <strong>de</strong> mêmecomposition (SC5115A, SC5115B, SC5115C et SC5115D) augmentent lorsque le tauxd’hydratation diminue ou lorsque la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes augmentent.L’Acry26E qui est <strong>de</strong> même composition que ces matériaux ne suit pas cette règle. En effet,<strong>les</strong> composantes basiques et acido-basiques <strong>de</strong> l’Acry26E sont <strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong> comparées auxautres matériaux. Cette différence est peut être due à la présence importante à la surface dumatériau <strong>de</strong> chaînes libres qui empêcherait l’interaction <strong>entre</strong> l’eau et <strong>les</strong> groupementscarbony<strong>les</strong> <strong>de</strong> se faire.72


Pour <strong>les</strong> autres matériaux acryliques, <strong>les</strong> composantes basiques et acido-basiquesaugmentent en fonction du nombre <strong>de</strong> fonctions carbony<strong>les</strong>. La composante aci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’énergielibre <strong>de</strong> surface augmente en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s groupements hydroxy<strong>les</strong>.4). ConclusionLe caractère hydrophile <strong>de</strong>s polymères a été étudié selon <strong>de</strong>ux métho<strong>de</strong>s : la goutteposée et la bulle captive.Les résultats trouvés avec la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée montrent que <strong>les</strong> polymèresacryliques sont hydrophi<strong>les</strong> et que la silicone est hydrophobe. Le caractère hydrophile <strong>de</strong>shydrogels dépend <strong>de</strong> leurs compositions et il augmente lorsque le nombre <strong>de</strong> fonctionshydroxy<strong>les</strong> augmente. Le taux d’hydratation <strong>de</strong>s hydrogels joue aussi un rôle sur le caractèrehydrophile <strong>de</strong> ces matériaux. Celui-ci augmente lorsque le taux d’hydratation diminue.La hiérarchie d’hydrophilie <strong>de</strong>s hydrogels acryliques diffère <strong>de</strong> celle trouvée avec lamétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée lorsque la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la bulle captive est utilisée. Ces différencespeuvent être expliquées par le nombre <strong>de</strong> fonctions hydroxy<strong>les</strong>, le taux d’hydratation, lalongueur et la mobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux.Nous avons constaté que la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>smatériaux augmentent lorsque le taux <strong>de</strong> réticulant augmente (taux d’hydratation diminue).L’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s polymères a été déterminée par le modèle <strong>de</strong> Van Oss. El<strong>les</strong>sont inférieures à 53,5 mJ/m². Les composantes basiques <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>spolymères sont élevées car ceux-ci présentent beaucoup <strong>de</strong> fonctions carbony<strong>les</strong> (bases <strong>de</strong>Lewis).Nous nous sommes ensuite intéressés aux propriétés électriques <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>spolymères.III. Propriétés électriques <strong>de</strong> surfaceToute surface acquiert une charge lorsqu’elle est mise en contact avec un milieu aqueux. Cettecharge électrique est due à la chimisorption-dissociation <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong> d’eau (ou d’autres molécu<strong>les</strong>présentes en solution) par <strong>les</strong> coordinances libres <strong>de</strong>s atomes présents à la surface, ce qui crée <strong>de</strong>sgroupements <strong>chimiques</strong> ionisab<strong>les</strong>. Elle est estimée à travers le calcul du potentiel zêta (ζ).Les interactions électrostatiques sont importantes dans le processus <strong>de</strong> bioadhésion[Kishida A. et al., 1991]. C’est pourquoi, nous avons étudié le potentiel zêta <strong>de</strong> différentsmatériaux (polymères synthétisés à partir <strong>de</strong> monomères non ionisab<strong>les</strong>).Le potentiel zêta peut être déterminé par la mesure expérimentale <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ursélectrocinétiques.Toutes <strong>les</strong> techniques reposent sur la mise en mouvement tangentiel <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux phasespar rapport à l’autre. El<strong>les</strong> se distinguent <strong>entre</strong> el<strong>les</strong> par la nature <strong>de</strong> la force motrice appliquéeet <strong>de</strong> la phase <strong>de</strong> mise en mouvement (tableau 5).73


Phase liqui<strong>de</strong>MobileStationnaireForce motriceMécaniqueElectriquePotentield’écoulementElectro-osmosePotentiel <strong>de</strong>sédimentationElectrophorèsePhase soli<strong>de</strong>StationnaireMobileTableau 5 : Métho<strong>de</strong>s électrocinétiques permettant <strong>de</strong> mesurer le potentiel zêta.La métho<strong>de</strong> retenue lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> est le potentiel d’écoulement. Cette métho<strong>de</strong>concerne <strong>de</strong>s échantillons pouvant être retenus dans une colonne d’analyse à travers laquellela solution d’électrolyte est mise en mouvement par pression. Les essais ont été réalisés auLaboratoire Environnement et Minéralurgie (UMR 7569 CNRS-Nancy) par LaurenceHermitte et d’autres essais sont en cours et réalisés par Fabien Thomas.Les polymères ont été conditionnés sous forme <strong>de</strong> fragments polis. La phase liqui<strong>de</strong>choisie a été une solution <strong>de</strong> NaCl 0,9% (solution dans laquelle <strong>les</strong> hydrogels acryliques sontconditionnés). Les mesures ont été réalisées en appliquant une pression croissante par paliers.Le potentiel zêta a été mesuré sur l’intervalle <strong>de</strong> pH 3-8,5. La valeur du potentiel zêta retenueest la valeur mesurée à pH = 7.Les résultats obtenus pour chaque polymère sont la moyenne <strong>de</strong> valeurs prises <strong>entre</strong> lepH = 6,8 et le pH = 7,2 à cause <strong>de</strong>s échanges ioniques qui ont lieu <strong>entre</strong> <strong>les</strong> polymères et lasolution. Ceux-ci sont regroupés dans le tableau 6 suivant :Polymères Potentiel Zêta (mV) Ecart typeSilicone - 11,0 1,5HE38 - 11,9 3,5HE34 - 18,6 5,4Acry26E - 27,7 2,3Acry26M - 28,1 2,8PMMA - 38,6 2,9Tableau 6 : Potentiel zêta <strong>de</strong>s différents polymères.Tous <strong>les</strong> potentiels zêta mesurés à pH = 7 sont négatifs.Le silicone et le HE38 ont <strong>les</strong> potentiels zêta <strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong> (en valeur absolue) alorsque celui du PMMA est le plus élevé.Le fait que nous mesurions un potentiel zêta non nul <strong>de</strong>s différents matériaux testés(synthétisés à partir <strong>de</strong> monomères non ionisab<strong>les</strong>) peut s’expliquer par différenteshypothèses :- La fragmentation du polymère et le polissage induisent <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> liaisons, cequi rend certains bouts <strong>de</strong> chaînes réactifs. De plus,<strong>les</strong> constituants du bain <strong>de</strong>polissage , par leurs natures et leurs propriétés, peuvent jouer un rôle sur la valeurfinale du potentiel zêta. Cependant, même si l’usinage et le polissage peuvent jouerun rôle sur le potentiel zêta, P.B. van Wachem et al. ont trouvé <strong>de</strong>s potentiels zêtanégatifs <strong>de</strong> films <strong>de</strong> polymères acryliques préparés par spin coating [van WachemP.B. et al., 1987]. D’autres paramètres interviennent donc sur cette gran<strong>de</strong>ur.74


- L’adsorption spécifique d’anions à la surface <strong>de</strong>s polymères.En principe, plus l’anion est petit, polarisable et faiblement hydraté dans unesolution d’électrolyte, plus il a tendance à s’adsorber à l’interface, particulièrementdans le cas <strong>de</strong>s polymères hydrophobes [van Wagenen R.A. et al., 1982]. Ceciexplique la valeur élevée trouvée pour le PMMA (en valeur absolue) comparée auxautres acryliques. Cependant, un autre phénomène est responsable <strong>de</strong> la fortevariation <strong>de</strong> la quantité <strong>de</strong> sites chargés exprimés par le PMMA et le silicone.L’anion adsorbé préférentiellement serait : OH - . En effet, <strong>les</strong> courbes ζ = f(pH) <strong>de</strong>sdifférents polymères montrent un palier puis une forte décroissance <strong>de</strong> potentiel àpH ≈ 7. Ceci suggère une affinité pour <strong>les</strong> ions OH - .- Le caractère <strong>de</strong> donneur d’électrons <strong>de</strong>s polymères.Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mouillabilité et l’application du modèle <strong>de</strong> Van Oss ont mis enévi<strong>de</strong>nce l’importance <strong>de</strong> la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>sdifférents polymères. Les matériaux ayant la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>surface la plus élevée ont un potentiel zêta très faible en valeur absolue (tableaux 4et 6) (cette affirmation est vraie pour <strong>les</strong> matériaux acryliques). Cette hypothèse esten accord avec celle proposée précé<strong>de</strong>mment. En effet, <strong>les</strong> anions ont plustendance à s’adsorber sur la surface <strong>de</strong>s polymères lorsque leur composantebasique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface est faible.Compte tenu <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière hypothèse, nous avons représenté <strong>les</strong> composantes aci<strong>de</strong>,basique et acido-basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface en fonction du potentiel zêta <strong>de</strong>s différentspolymères acryliques (figure 10).3025Composantes <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> surface (mJ/m²)R 2 = 0,8299R 2 = 0,9717201510BasiqueAci<strong>de</strong>Acido-basique5R 2 = 0,90640-45 -40 -35 -30 -25 -20 -15 -10 -5 0Potentiel zêta (mV)Figure 10 : Composantes <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s polymères acryliques en fonction dupotentiel zêta.75


Le meilleur coefficient <strong>de</strong> corrélation est obtenu <strong>entre</strong> la composante acido-basique <strong>de</strong>l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s polymères acryliques et le potentiel zêta (R² = 0,9717). Ceci peuts’expliquer par le fait que nous prenions en compte à la fois <strong>les</strong> interactions aci<strong>de</strong>s et basiquespar l’intermédiaire <strong>de</strong> la composante acido-basique.La valeur absolue du potentiel zêta <strong>de</strong>s polymères acryliques diminue en fonction <strong>de</strong>l’augmentation du taux d’hydratation (figure 11).00 5 10 15 20 25 30 35 40 45-5-10-15HE38HE34Potentiel zêta (mV)-20-25Acry26E-30Acry26M-35PMMA-40-45Taux d'hydratation (%)Figure 11 : Corrélation <strong>entre</strong> le potentiel zêta et le taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymèresacryliques.P.B. van Wachem et al. [van Wachem P.B. et al., 1987], d’une part et R.A. vanWagenen et al. [van Wagenen R.A. et al., 1982] d’autre part, ont montré <strong>les</strong> mêmes tendancesque cel<strong>les</strong> que nous avons trouvé. En effet, ceux-ci ont mesuré un potentiel zêta plus élevépour un film <strong>de</strong> HEMA que <strong>de</strong> MMA et un comportement intermédiaire pour <strong>les</strong> copolymèresHEMA/MMA (tableau 7).MatériauxPotentiel zêta (mV) [vanWachem P.B. et al., 1987]Potentiel zêta (mV) [vanWagenen R.A. et al., 1982].PHEMA - 8 - 24HEMA/MMA (50/50) / - 28,7PMMA - 29 - 33Tableau 7 : Données issues <strong>de</strong> la bibliographie du potentiel zêta <strong>de</strong> différents polymèresacryliques.Nous nous sommes alors intéressés à savoir s’il existait une corrélation <strong>entre</strong> l’angle<strong>de</strong> contact avec l’eau, déterminée par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée, et le potentiel zêta <strong>de</strong>spolymères acryliques (figure 12). En effet, le caractère hydrophile <strong>de</strong>s matériaux joue un rôleimportant sur l’interaction <strong>entre</strong> l’environnement du polymère et la surface du polymère.76


00 10 20 30 40 50 60 7080-5-10HE38-15HE34Potentiel zêta (mV)-20-25Acry26MAcry26E-30-35R 2 = 0,9095PMMA-40-45Angle <strong>de</strong> contact avec l'eau déterminée par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée (°)Figure 12 : Corrélation <strong>entre</strong> l’angle <strong>de</strong> contact avec l’eau et le potentiel zêta <strong>de</strong>s polymèresacryliques.L’angle <strong>de</strong> contact avec l’eau et le potentiel zêta <strong>de</strong>s polymères acryliques sont biencorrélés. En effet, le coefficient <strong>de</strong> corrélation est <strong>de</strong> : R² = 0,9095. Ceci peut s’expliquer parl’hypothèse suivante : lorsque <strong>les</strong> polymères sont moins hydrophi<strong>les</strong>, <strong>les</strong> anions ont tendanceà s’adsorber sur la surface [van Wagenen R.A. et al., 1982]. Ce qui à pour conséquenced’augmenter le potentiel zêta (en valeur absolue). De plus, le caractère hydrophile <strong>de</strong>shydrogels dépend du nombre <strong>de</strong> fonctions hydroxy<strong>les</strong>, ce qui peut jouer aussi sur l’adsorption<strong>de</strong> différents anions et donc sur le potentiel zêta.De manière générale, la valeur absolue du potentiel zêta <strong>de</strong>s hydrogels acryliquesdiminue en fonction <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> la mobilité et <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface<strong>de</strong>s matériaux.Le potentiel zêta déterminé par le potentiel d’écoulement est négatif pour tous <strong>les</strong>polymères étudiés.Pour <strong>les</strong> polymères acryliques, il est corrélé à différents paramètres :- la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface déterminée par le modèle<strong>de</strong> Van Oss.- l’angle <strong>de</strong> contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée.De plus, le potentiel zêta dépend du taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymères acryliques (lavaleur absolue <strong>de</strong> celui-ci diminue lorsque le taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymères acryliquesaugmente).La mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s polymères acryliques jouent unrôle sur le potentiel zêta : la valeur absolue <strong>de</strong> celui-ci diminue lorsque l’hystérèse d’angle <strong>de</strong>contact diminue.77


IV. ConclusionA l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> différentes techniques, nous avons pu caractériser <strong>de</strong> façon <strong>physico</strong>chimique,<strong>les</strong> différentes surfaces synthétiques qui sont pour certaines, mises en contact avecle milieu biologique.Notre étu<strong>de</strong> s’est portée sur trois paramètres :- Les propriétés énergétiques <strong>de</strong> surface et plus particulièrement le caractèrehydrophile/hydrophobe <strong>de</strong>s surfaces étudiées.- La mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux (possibilité <strong>de</strong>réarrangement <strong>de</strong> ces chaînes)- La capacité <strong>de</strong>s surfaces à interagir <strong>de</strong> façon électrostatique avec leurenvironnement.Nous avons pu constater que la composition <strong>de</strong>s polymères, la capacité <strong>de</strong>réarrangement <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux et le taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymèressont <strong>les</strong> paramètres susceptib<strong>les</strong> d’influencer l’ensemble <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>spolymères étudiés.Nous essaierons par la suite <strong>de</strong> corréler <strong>les</strong> différentes données obtenues à la réponse<strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> en présence <strong>de</strong>s différents matériaux. Pour se faire, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la modulation <strong>de</strong> laprolifération <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes <strong>de</strong> lapins par différents polymères estréalisée dans le chapitre suivant.78


Chapitre II : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la modulation <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong>cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes <strong>de</strong> lapins par différentsmatériaux.Afin <strong>de</strong> pouvoir étudier la réponse cellulaire <strong>de</strong>s différents matériaux testés, un test <strong>de</strong>prolifération <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennes (CECs) <strong>de</strong> lapins sur <strong>les</strong> différentsmatériaux est réalisé in vitro. Cette étu<strong>de</strong> nous permettra <strong>de</strong> proposer un ordre hiérarchique<strong>entre</strong> <strong>les</strong> matières selon la repousse cellulaire.I. Choix du type cellulaireNous avons choisi <strong>de</strong> travailler à partir <strong>de</strong> CECs directement prélevées du cristallinpuisque c’est ce type cellulaire qui est impliqué dans la pathologie <strong>de</strong> la cataracte secondaire.Le travail à partir d’une culture primaire est plus contraignant car cela nécessite <strong>de</strong> réaliserune dissection dans <strong>de</strong>s conditions stéri<strong>les</strong>, et <strong>les</strong> résultats sont soumis à une plus gran<strong>de</strong>variabilité biologique. Cependant, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> utilisées ont subi moins <strong>de</strong> modificationsgénétiques que <strong>les</strong> lignées cellulaires. De plus, une culture primaire ne nécessite pasd’équipement aussi lourd que celui requis pour la conservation d’une lignée.Nous avons décidé <strong>de</strong> réaliser notre étu<strong>de</strong> sur <strong>de</strong>s cristallins <strong>de</strong> lapins car il présente <strong>de</strong>nombreux avantages :- le diamètre du cristallin est comparable à celui <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10 à 10,5 mm.- la reconstitution du cristallin après ablation est très rapi<strong>de</strong> (15 à 21 jours après la chirurgie<strong>de</strong> la cataracte), ce qui indique la forte capacité <strong>de</strong>s CECs restantes à se régénérer et àproliférer.- il est possible <strong>de</strong> récupérer le sac capsulaire sans contamination par <strong>les</strong> corps ciliaires.Nous avons donc choisi <strong>de</strong> réaliser une culture primaire <strong>de</strong> CECs à partir d’un explantcorrespondant à l’ensemble <strong>de</strong> la capsule cristallinienne <strong>de</strong> lapin.II. Culture <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins1). Mise en culture <strong>de</strong> la capsule cristallinienneLes yeux utilisés pour la dissection proviennent <strong>de</strong> lapins d’élevage (hybri<strong>de</strong>s <strong>entre</strong> <strong>les</strong>lapins albinos New Zealand et Californiens) âgés <strong>de</strong> 2 mois environ. Ils sont récupérésdirectement à l’abattoir, juste après la mort du lapin, et conservés à 4°C dans une solution <strong>de</strong>tampon phosphate riche en bétadine® (~5%). La dissection est effectuée moins <strong>de</strong> 48h postmortem.Les tissus adjacents au globe oculaire sont éliminés, puis la dissection est effectuée sous fluxlaminaire, dans <strong>de</strong>s conditions aseptiques.Le globe oculaire est ouvert par incision au niveau <strong>de</strong> la sclère, 1mm environ au-<strong>de</strong>ssous dulimbe (jonction cornéo-sclérale). La cornée est soulevée à l’ai<strong>de</strong> d’une pince puis éliminéeune fois l’incision circulaire réalisée. L’iris est incisé en 5 morceaux qui sont rabattus sur lasclère. Les zonu<strong>les</strong> sont soigneusement dégagées et alors accessib<strong>les</strong> pour effectuer une bonnedécoupe <strong>de</strong> cel<strong>les</strong>-ci. A chaque étape, un nettoyage <strong>de</strong>s différents organes est réalisé avec uncoton tige imbibé d’une solution <strong>de</strong> tampon phosphate enrichie avec 2% d’antibiotiques(pénicilline/streptomycine 10000U/10000µg/ml – Biochrom KG) (ATB2%). Le cristallin est79


alors dégagé <strong>de</strong> l’humeur vitrée. Il est ensuite placé dans une boîte <strong>de</strong> Pétri et nettoyé du vitrérestant à l’ai<strong>de</strong> d’un coton tige imbibé d’ATB2%. Après un rinçage avec 10 mL d’ATB2%, i<strong>les</strong>t disposé dans une autre boîte <strong>de</strong> Pétri, face postérieure vers le haut. Le cristallin est baigné30 minutes minimum dans <strong>de</strong> l’ATB2%.Par la suite, il est rincé avec 10 mL d’ATB2% et est placé dans le couvercle <strong>de</strong> la boîte<strong>de</strong> Pétri. A l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 2 pinces, l’intégralité <strong>de</strong> la capsule est récupérée en l’ouvrant du côtépostérieur (zone <strong>de</strong> la capsule peu épaisse et sans cellule) et en la dissociant <strong>de</strong> la substancecristalline. Elle est ensuite transférée dans la boîte <strong>de</strong> culture (Corning φ = 35 mm) et est fixéeà l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 aiguil<strong>les</strong> 30G 1/2 . L’explant est immergé par 2 mL <strong>de</strong> milieu <strong>de</strong> culture et la boîteest mise à l’incubateur (37°C, [CO 2 ] = 5%). Le milieu <strong>de</strong> culture utilisé est composé <strong>de</strong> : 89%<strong>de</strong> Dubelcco’s Modified Eagle’s Medium (DMEM -1xBiochrom), 10% <strong>de</strong> sérum <strong>de</strong> veaufœtal (Biochrom KG) et 1% d’antibiotiques (pénicilline/streptomycine 10000U/10000 µg/mL- Biochrom KG). Trois capsu<strong>les</strong> cristalliniennes sont mises en culture le même jour dans troisboîtes <strong>de</strong> Pétri différentes.2). Maintien <strong>de</strong> la cultureLes CECs prolifèrent en formant une monocouche sur le fond <strong>de</strong> la boîte <strong>de</strong> Pétri. Unpassage ∗ est alors effectué (P1). A confluence, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> sont détachées par trypsination ∗ ,dénombrées à l’ai<strong>de</strong> d’un hématimètre <strong>de</strong> Malassez (cellule <strong>de</strong> numération permettant <strong>de</strong>déterminer le nombre <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> d’une suspension cellulaire), puis <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> sontréensemencées sur <strong>les</strong> biomatériaux étudiés.3). Cinétique <strong>de</strong> prolifération <strong>de</strong>s CECS sur fonds <strong>de</strong> puitsLa multiplication <strong>de</strong>s CECs est assez lente mais cela peut s’expliquer par le haut <strong>de</strong>gré<strong>de</strong> différenciation <strong>de</strong> ces cellu<strong>les</strong> [Douillet J.L., 1994]. Quinze jours sont nécessaires pour que<strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> présentes sur la capsule cristallinienne colonisent le support et que la surface <strong>de</strong> laboîte soit recouverte à plus <strong>de</strong> 70% (estimation visuelle au microscope).La durée pour laquelle la prolifération <strong>de</strong>s CECs est très importante (à quasi-confluence) sansque cette population cellulaire stagne trop longtemps est fixée à 20 jours (P0).Après le dénombrement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> en P0, cel<strong>les</strong>-ci sont ensemencées à uneconcentration <strong>de</strong> 20 000 cellu<strong>les</strong> par puits dans une boîte Falcon <strong>de</strong> 24 puits. La cinétique <strong>de</strong>prolifération a été réalisée en renouvelant le milieu <strong>de</strong> culture tous <strong>les</strong> trois jours pendantenviron quatorze jours.Le suivi cinétique <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong>s CECs permet d’établir <strong>les</strong> paramètres <strong>de</strong>prolifération. Chaque jour, le nombre <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> est estimé à l’ai<strong>de</strong> d’une lame <strong>de</strong> Nageottequi est adaptée au comptage <strong>de</strong>s suspensions cellulaires <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité (volume <strong>de</strong>comptage <strong>de</strong> la lame <strong>de</strong> Nageotte : 50µl). L’étu<strong>de</strong> cinétique <strong>de</strong> la prolifération met enévi<strong>de</strong>nce trois phases distincte définies chacune par un ou plusieurs paramètres :- Une phase <strong>de</strong> latence définie par t L et N L où t L est le temps <strong>de</strong> latence nécessaireaux cellu<strong>les</strong> pour s’adapter aux conditions <strong>de</strong> culture afin d’adhérer au support et<strong>de</strong> s’étaler. N L est le nombre moyen <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> pendant cette pério<strong>de</strong>. Il est peudifférent <strong>de</strong> l’inoculum du départ.- Une phase exponentielle définie par le paramètre t D (temps <strong>de</strong> doublement), duréependant laquelle <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> se divisent et prolifèrent <strong>de</strong> façon intense.80


- Une phase <strong>de</strong> confluence définie par t C et N C qui correspon<strong>de</strong>nt respectivement autemps et au nombre maximal <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> obtenu dès l’apparition <strong>de</strong> cet état.La représentation graphique <strong>de</strong> cette cinétique (figure 13) permet <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong>paramètres <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong>s CECs définis précé<strong>de</strong>mment dont <strong>les</strong> valeurs sont reportéesdans le tableau 8.Nbre <strong>de</strong>cellu<strong>les</strong>ensemencées(cellu<strong>les</strong>/puits)t L (jours)N L(cellu<strong>les</strong>/puits)t D(heure)t C(jours)N C(cellu<strong>les</strong>/puits)20000 3,4 7500 40 9,4 50250Tableau 8 : Paramètres <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong>s CECs cultivées sur fonds <strong>de</strong> puits (n=3).L’adhérence <strong>de</strong>s CECs au support est assez longue. Très peu <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong> apparaissent étalées(sous forme fibroblastique) dans <strong>les</strong> premières 48h. Après trois jours <strong>de</strong> culture, nousdénombrons une quantité cellulaire inférieure <strong>de</strong> moitié au <strong>de</strong>gré d’ensemencement. Une fortecroissance est observée durant <strong>les</strong> 7 jours qui suivent, avec un temps <strong>de</strong> doublement <strong>de</strong> lapopulation évalué à 40 heures. Un plateau est atteint lors du dixième jour. La populations’élève à environ 50 000 cellu<strong>les</strong>/puits.La cinétique <strong>de</strong> prolifération a permis <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>les</strong> propriétés mitotiques<strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> cristalliniennes après un premier passage et le temps nécessaire pour obtenir uneprolifération maximale (~10 jours).Cette étu<strong>de</strong> nous a permis <strong>de</strong> réaliser <strong>les</strong> essais sur différents biomatériaux.III. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la prolifération cellulaire sur différents matériauxNous avons réalisé <strong>de</strong>s essais permettant <strong>de</strong> comparer la réponse cellulaire sur diversbiomatériaux en utilisant comme indicateurs la prolifération <strong>de</strong>s CECs et la morphologiecellulaire.Il est important <strong>de</strong> rappeler que tous <strong>les</strong> matériaux testés ont obtenu le marquage CE quiautorise à la vente. S’il n’y a pas <strong>de</strong> prolifération cellulaire, cela ne peut être lié qu’auxpropriétés <strong>de</strong>s matériaux qui en font un mauvais support <strong>de</strong> culture cellulaire et non pas à uneffet nocif <strong>de</strong>s matériaux.1). Réalisation <strong>de</strong>s essaisL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la modulation <strong>de</strong> la prolifération cellulaire par différents biomatériaux estréalisée à partir <strong>de</strong> CECs provenant <strong>de</strong> capsu<strong>les</strong> cristalliniennes <strong>de</strong> lapin, et qui sontensemencées sur <strong>de</strong>s palets <strong>de</strong> matériaux. Ces palets ont été préalablement conditionnés <strong>de</strong>façon stérile au fond <strong>de</strong>s boîtes multipuits (Falcon, 24 puits).Les palets utilisés pour cet essai suivent le même mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> synthèse que <strong>les</strong> implants(annexe 1).Dans le cas <strong>de</strong>s polymères acryliques, <strong>les</strong> palets sont usinés afin qu’ils soient parfaitement <strong>de</strong>la taille du puits. Le coefficient d’expansion <strong>de</strong> la matière est pris en compte pour que lediamètre final après hydratation soit <strong>de</strong> 15,5 mm et l’épaisseur <strong>de</strong> 2 mm. Après l’usinage, ilssont polis <strong>de</strong> la même façon que <strong>les</strong> implants.81


Les palets <strong>de</strong> silicone, dont <strong>les</strong> dimensions fina<strong>les</strong> sont i<strong>de</strong>ntiques à cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s paletsd’acryliques, sont quant à eux obtenus par moulage.Tout comme <strong>les</strong> implants, <strong>les</strong> palets sont ensuite extraits afin d’éliminer <strong>les</strong> monomères ouoligomères résiduels piégés dans le réseau polymérique. Ces résidus pourraient être relarguéslors <strong>de</strong> l’essai et influencer le comportement <strong>de</strong>s CECs.Les palets sont ensuite nettoyés en salle blanche puis stérilisés. Les hydrogels sontconditionnés dans du NaCl 0,9% et stérilisés en phase vapeur (120°C, 21 min, 1,5 Bars). Lespalets <strong>de</strong> silicone et PMMA sont stérilisés à l’oxy<strong>de</strong> d’éthylène.Les étu<strong>de</strong>s ont été réalisées sur palets plans.Les palets sont alors placés dans <strong>de</strong>s boîtes Falcon 24 puits sous flux laminaire. Pourchaque boîte (figure 14) :- seuls <strong>les</strong> 12 puits du c<strong>entre</strong> <strong>de</strong> la boîte sont utilisés. Les autres puits contiennent uniquementdu DMEM, ceci pour éviter <strong>les</strong> effets <strong>de</strong> bord.- 3 puits sont utilisés comme blanc (<strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> prolifèrent sur <strong>les</strong> fonds <strong>de</strong> puits).- <strong>les</strong> autres puits contiennent <strong>les</strong> palets <strong>de</strong> polymères à analyser. Lors <strong>de</strong> chaque essai, chaquematériau est testé en triplicate.Pour pallier le problème <strong>de</strong> flottaison qui peut survenir du fait <strong>de</strong> la nature et <strong>de</strong> la<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> certains polymères, <strong>les</strong> palets sont maintenus au fond du puits à l’ai<strong>de</strong> d’unesolution d’agar-agar 2% dans du tampon phosphate. Cette solution, préalablement stérilisée,joue le rôle d’adhésif.Après la fixation <strong>de</strong>s palets dans <strong>les</strong> puits, 1 mL <strong>de</strong> DMEM est ajouté dans tous <strong>les</strong>puits et l’ensemble est placé dans l’incubateur afin d’équilibrer le pH <strong>de</strong>s matériaux. En effet,<strong>les</strong> palets sont préalablement conditionnés dans une solution NaCl 0,9% (4,5 < pH < 7). LepH du milieu <strong>de</strong> culture est <strong>de</strong> 7,2. Mais au contact <strong>de</strong>s hydrogels, ce pH diminue car il resteun volume non négligeable <strong>de</strong> la solution initiale dans la matrice polymérique. Ce milieu estrenouvelé une fois avant l’ensemencement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>.Après 20 jours <strong>de</strong> prolifération à partir <strong>de</strong> l’explant, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> sont trypsinées,dénombrées et une suspension cellulaire <strong>de</strong> 20000 cellu<strong>les</strong>/mL est réalisée. 1 mL <strong>de</strong> cettesuspension cellulaire est déposé dans <strong>les</strong> puits constituant le blanc et ceux où <strong>les</strong> palets <strong>de</strong>matériaux à tester sont fixés. Les dénombrements sont réalisés dix jours aprèsl’ensemencement <strong>de</strong>s CECs. Le comptage s’effectue à l’ai<strong>de</strong> d’une lame <strong>de</strong> Nageotte, adaptéeà la mesure <strong>de</strong>s suspensions cellulaires <strong>de</strong> faible <strong>de</strong>nsité.2). Résultatsa). La prolifération cellulaireAfin <strong>de</strong> comparer <strong>les</strong> résultats trouvés sur <strong>les</strong> différents matériaux, nous avons définile pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire comme étant égal au rapport du nombre <strong>de</strong> cellu<strong>les</strong>dénombré sur <strong>les</strong> polymères par celui dénombré sur <strong>les</strong> fonds <strong>de</strong> puits (blanc). Les résultatsobtenus sont regroupés dans le tableau 9.82


MatériauxPourcentage <strong>de</strong> prolifération Nombre d’expériencescellulaireréaliséesPMMA 71,2 ± 13,1 12Acry26M 24,9 ± 6,4 12Acry15 24,3 ± 4 6Acry26E 17,4 ± 4,5 9Silicone 12,7 ± 6,1 12HE34 11 ± 4,3 12HE38 3,7 ± 1,3 3Tableau 9 : Pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire en présence <strong>de</strong> différents matériaux.Une modulation <strong>de</strong> la prolifération cellulaire est observée en présence <strong>de</strong> certainspolymères. La hiérarchie <strong>de</strong> la prolifération <strong>de</strong>s CECs est la suivante : HE38 < HE34 PMMAhépariné > pHEMA > siliconeAdhérence / prolifération :PMMA > PMMA hépariné >pHEMA > siliconeAdhérence : PMMA > PMMAhépariné > pHEMAProlifération : PMMA >siliconeAdhérence : PMMA > PMMAhépariné > silicone.Adhérence : PMMA > pHEMAProlifération : PMMA >silicone > pHEMAAdhérence : PMMA > silicone> pHEMA83


Malgré <strong>les</strong> différences d’élaboration <strong>de</strong> ces tests in vitro (origine <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>, mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>mise en culture, techniques d’observation et <strong>de</strong> quantification, métho<strong>de</strong>s d’analyses <strong>de</strong>srésultats, niveau <strong>de</strong> sensibilité…), nos observations sont cohérentes avec cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s autreséquipes.Le PMMA est toujours le matériau pour lequel l’adhérence et la prolifération cellulaire sont<strong>les</strong> plus importantes. A l’opposé, le pHEMA semble, comme dans notre étu<strong>de</strong>, n’induireaucune adhérence et prolifération cellulaire.Les silicones testées sont <strong>de</strong> nature différente, ce qui peut en partie expliquer que sa placedans la hiérarchie ne soit pas toujours bien établie.Par contre, peu <strong>de</strong> tests in vitro ont pris en compte <strong>de</strong>s copolymères hydrogels dont le tauxd’hydratation variait <strong>entre</strong> ceux du PMMA et du pHEMA.Les données cliniques <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s matériaux que nous avons testé ne sont quepartiel<strong>les</strong> et fonction non seulement <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s matériaux, mais également <strong>de</strong> la forme <strong>de</strong>la LIO, <strong>de</strong> la technique chirurgicale et <strong>de</strong> l’appréciation du chirurgien. Néanmoins, l’ensemble<strong>de</strong> la communauté s’accor<strong>de</strong> pour dire que le PMMA est le matériau qui induit le tauxd’opacification capsulaire postérieure le plus élevé après implantation [Ursell P.G. et al.,1998]. Les différentes silicones du marché semblent n’induire que peu <strong>de</strong> cataractessecondaires. L’homopolymère d’HEMA est réputé comme un matériau anti-opacificationcapsulaire postérieure, mais il a été abandonné à cause <strong>de</strong> ses mauvaises propriétésmécaniques.b). La morphologie cellulaireL’observation au microscope inversé à contraste <strong>de</strong> phase (Olympus optical CK40®)et la prise <strong>de</strong> clichés (caméra Olympus optical DP11®) nous ont permis <strong>de</strong> comparer lamorphologie cellulaire en fonction <strong>de</strong>s matériaux testés. Celle-ci apparaît très variable suivantle matériau (figure 15).Les cellu<strong>les</strong> cultivées sur fonds <strong>de</strong> puits sont très jointives et quasi-confluentes (taillemoyenne ~ 80µm).Sur le PMMA, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> ont un aspect allongé pseudo-<strong>de</strong>ndritique. El<strong>les</strong> sont plus étaléesque <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> cultivées sur fonds <strong>de</strong> puits (taille moyenne ~ 150µm).Les cellu<strong>les</strong> qui adhèrent à la silicone sont sous forme fibroblastique, très étalées et nonjointives. C’est sur ce matériau que l’étalement cellulaire est le plus important (taillemoyenne ~ 300µm).La morphologie cellulaire sur le HE38 et le HE34 est toute autre : la quasi-totalité <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>sont éparses et ron<strong>de</strong>s (diamètre moyen ~ 20µm). Ceci est le reflet d’une adhérence très faible<strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> sur ces matériaux.Sur <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux hydrogels à 26% <strong>de</strong> taux d’hydratation (Acry26M et Acry26E), la populationcellulaire exprime <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> morphologie : une partie <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> est sous formefibroblastique alors que l’autre partie se présente sous forme plus arrondie.Il en est <strong>de</strong> même pour l’Acry15.3). ConclusionLe test <strong>de</strong> culture cellulaire réalisé à la société Cornéal nous a permis <strong>de</strong> discriminer laréponse cellulaire obtenue en fonction <strong>de</strong>s différents polymères étudiés. Les résultats obtenussemblent être représentatifs <strong>de</strong>s phénomènes se déroulant in vivo. Ce test est donc un bonmoyen pour étudier la capacité d’un polymère à moduler la prolifération cellulaire.84


Par la suite, nous avons essayé <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s corrélations permettant, à partird’analyses <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> simp<strong>les</strong> et peu coûteuses, <strong>de</strong> prévoir le comportement cellulairevis à vis <strong>de</strong> différents polymères.85


Chapitre III : Essai <strong>de</strong> corrélation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> culturecellulaire aux propriétés <strong>de</strong>s matériauxAprès avoir caractérisé <strong>les</strong> divers polymères utilisés pour réaliser <strong>les</strong> IOLs et comparéle comportement <strong>de</strong> CECs <strong>de</strong> lapins sur ces matériaux, nous nous sommes attachés à dégageret à expliquer <strong>de</strong>s corrélations <strong>entre</strong> <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s polymères et laréponse biologique.I. Corrélation <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s polymères à laréponse cellulaire.Les caractérisations <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s polymères ont permis <strong>de</strong> mettre enévi<strong>de</strong>nce quelques paramètres discriminants :- <strong>les</strong> propriétés énergétiques <strong>de</strong> surface et le caractère hydrophile <strong>de</strong>s matériaux,- <strong>les</strong> propriétés électriques,- <strong>les</strong> capacités <strong>de</strong> réarrangement <strong>de</strong>s chaînes en surface.Par la suite, l’influence <strong>de</strong> ces caractéristiques sur le comportement cellulaire estétudiée.1). Corrélation du caractère hydrophile/hydrophobe <strong>de</strong>s polymères aucomportement cellulaireNous avons déterminé précé<strong>de</strong>mment que le taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymèresinfluençait le caractère hydrophile <strong>de</strong>s surfaces mais nous n’avons pas trouvé <strong>de</strong> corrélation<strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux paramètres. C’est pourquoi, nous nous sommes intéressés à comparer <strong>les</strong>corrélations qui peuvent se dégager <strong>entre</strong> chacun <strong>de</strong> ces paramètres et la réponse cellulaire.cellulaire.a). Corrélation <strong>entre</strong> le taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymères et le comportementLa prolifération <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins est faible voire très faible (


En ne tenant compte que <strong>de</strong>s polymères acryliques, nous observons une corrélationlogarithmique (R² = 0,9619) <strong>entre</strong> le taux d’hydratation du matériau et la prolifération <strong>de</strong>sCECs <strong>de</strong> lapins (figure 16). S. Nagaoka et al. ont également observé une diminution <strong>de</strong> laprolifération cellulaire sur <strong>les</strong> surfaces d’hydrogels lorsque le taux d’hydratation augmente[Nagaoka S. et al., 1990].Le PMMA et la silicone ont un taux d’hydratation très faible voire nul, pourtant laréponse cellulaire sur ces <strong>de</strong>ux matériaux est très différente. Cette corrélation logarithmique<strong>entre</strong> le taux d’hydratation du matériau et la prolifération <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins ne semble doncêtre applicable que pour la famille <strong>de</strong>s polymères acryliques.9080Pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire (par rapport aux fonds <strong>de</strong> puits)70605040302010SiliconePMMAR 2 = 0,9619Acry15Acry26MAcry26EHE34HE3800 5 10 15 20 25 30 35 40Taux d'hydratation <strong>de</strong>s polymères (%)Figure 16 : Pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire en fonction du taux d’hydratation <strong>de</strong>spolymères.b). Corrélation <strong>entre</strong> le caractère hydrophile <strong>de</strong>s polymères et le comportementcellulaire.La mesure <strong>de</strong> l’angle <strong>de</strong> contact par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> goutte posée est représentative ducaractère hydrophile exprimé par <strong>les</strong> polymères et permet <strong>de</strong> discriminer <strong>les</strong> différentessurfaces étudiées (chapitre I).La relation <strong>entre</strong> l’hydrophilie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux et la prolifération cellulairen’est pas linéaire mais prend l’aspect d’une courbe en cloche (figure 17).87


90Pourcentage <strong>de</strong> prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> par rapport aux fonds <strong>de</strong> puits(%)80PMMA706050R 2 = 0,81384030Acry26MAcry1520Acry26ESi10HE34HE3800 20 40 60 80 100 120Angle <strong>de</strong> contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée (°)Figure 17 : Pourcentage <strong>de</strong> la prolifération cellulaire en fonction du caractère hydrophile <strong>de</strong>smatériaux.Il apparaît que ce sont <strong>les</strong> matériaux très hydrophi<strong>les</strong> (HE38, HE34) ou trèshydrophobes (silicone) qui sont <strong>les</strong> plus aptes à limiter la prolifération cellulaire. Nousremarquons également que, si l’on ne tient compte que <strong>de</strong>s polymères acryliques, la relation<strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux paramètres est <strong>de</strong> type exponentiel (R² = 0,8138).c). Discussion <strong>de</strong>s résultats obtenusConcernant l’influence du taux d’hydratation sur la réponse cellulaire, il semble que :- la prolifération <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins soit favorisée pour <strong>les</strong> matériaux contenant très peud’eau (PMMA).- la prolifération <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins diminue lorsque le taux d’hydratation <strong>de</strong>s polymèresaugmente.La relation logarithmique obtenue <strong>entre</strong> le taux d’hydratation <strong>de</strong>s matériaux et laprolifération cellulaire ne prend pas en compte la silicone. Cette relation ne semble paspouvoir être généralisée aux matériaux hydrophobes.Il serait donc préférable <strong>de</strong> relier le comportement cellulaire au caractère hydrophile<strong>de</strong> la surface plutôt qu’au taux d’hydratation <strong>de</strong> la matière.Le caractère hydrophile <strong>de</strong>s matériaux est assez simple à mesurer. Il est plusdiscriminant que le taux d’hydratation. En effet, l’angle <strong>de</strong> contact obtenu par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>la goutte posée permet <strong>de</strong> distinguer <strong>les</strong> surfaces <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux hydrogels Acry26E et Acry26M etmet également en évi<strong>de</strong>nce une hydrophilie <strong>de</strong> surface très différente <strong>entre</strong> le PMMA et lasilicone. Dans cette corrélation, il apparaît une courbe en cloche qui met en évi<strong>de</strong>nce unelimitation <strong>de</strong> la prolifération cellulaire sur <strong>les</strong> supports très hydrophi<strong>les</strong> (HE34 et HE38) outrès hydrophobes (silicone), alors que <strong>les</strong> matériaux moyennement mouillab<strong>les</strong> sont <strong>de</strong> bonssupports <strong>de</strong> prolifération.88


2). Corrélation <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong>s différentes composantes<strong>de</strong>s polymères au comportement cellulaireL’énergie libre <strong>de</strong> surface et <strong>les</strong> différentes composantes <strong>de</strong>s matériaux ont étécalculées à partir <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée, en utilisant plusieurs liqui<strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s et enappliquant le modèle <strong>de</strong> Van Oss. Nous avons alors étudié <strong>les</strong> corrélations possib<strong>les</strong> <strong>entre</strong>l’énergie libre <strong>de</strong> surface et <strong>les</strong> différentes composantes <strong>de</strong>s matériaux et la réponsebiologique.Le pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire (déterminé par rapport aux cellu<strong>les</strong> cultivéessur fonds <strong>de</strong> puits) est représenté en fonction <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong> ses différentescomposantes (figure 18).90Pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire (par rapport aux fonds <strong>de</strong> puits)80706050R 2 = 0,689740R 2 = 0,9004R 2 = 0,7273302010R 2 = 0,6994R 2 = 0,78100 10 20 30 40 50 60Energie libre <strong>de</strong> surface et ses différentes composantes (mJ/m²)gamma -gamma +gamma abgamma lwgamma sFigure 18 : Corrélation <strong>entre</strong> le pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire et l’énergie libre <strong>de</strong>surface et <strong>les</strong> différentes composantes.Dans le cas <strong>de</strong>s polymères acryliques, une corrélation exponentielle est obtenue <strong>entre</strong>la composante acido-basique et la prolifération cellulaire (R² = 0,9). Plus la composanteacido-basique du polymère est élevée et plus le pourcentage <strong>de</strong> prolifération est faible.D’après P. Filippini et al., l’adhérence et l’étalement d’ostéoblastes sur différentssupports sont modulés par <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> ceux-ci [Filippini P. et al.,2001]. En effet, <strong>les</strong>ostéoblastes adhérent et s’étalent plus facilement sur <strong>de</strong>s supports dont la composante acidobasiqueest élevée. Par ailleurs, plusieurs équipes ont mis en évi<strong>de</strong>nce une adhérence et uneprolifération cellulaire limitées sur <strong>de</strong>s hydrogels [Cunanan C.M. et al., 1991, Nagaoka S. etal., 1990], donc <strong>de</strong>s matériaux présentant <strong>de</strong>s propriétés énergétiques différentes <strong>de</strong> cel<strong>les</strong> duPMMA (polymère avec lequel la prolifération <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins est la plus importante). Lacomposante acido-basique <strong>de</strong>s polymères est donc un paramètre à prendre en compte dans ladétermination <strong>de</strong> la réponse biologique vis-à-vis <strong>de</strong> ces polymères. Néanmoins, cette relationn’est valable que pour <strong>les</strong> polymères acryliques.89


3). Corrélation <strong>de</strong>s propriétés électriques du matériau et du comportementcellulaire.Les polymères testés lors <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> peuvent être classés selon leur potentiel zêta etla réponse cellulaire obtenue sur ces supports (tableau 12).Potentiel zêta (mV) Prolifération cellulaire Type <strong>de</strong> matériaux0 < ζ < - 20 Peu <strong>de</strong> prolifération HE38, HE34 et Silicone- 20 < ζ < - 30 Prolifération moyenne Acry26E et Acry26M- 30 < ζ < - 40 Forte prolifération PMMATableau 12 : Classement <strong>de</strong>s différents polymères en fonction <strong>de</strong> leur potentiel zêta et <strong>de</strong> laprolifération cellulaire sur ces matériaux.Il est donc possible <strong>de</strong> corréler la prolifération cellulaire aux propriétés électriques dumatériau. La multiplication <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> est très limitée sur <strong>les</strong> polymères dont le potentielζ est compris <strong>entre</strong> 0 mV et - 20 mV (en première évaluation), et augmente avec unediminution du potentiel ζ.D’après ces données, la corrélation <strong>entre</strong> le potentiel ζ <strong>de</strong>s polymères acryliques et laprolifération cellulaire semble être exponentielle (R² = 0,9685) (figure 19).G.B. Schnei<strong>de</strong>r et al. ont montré que <strong>les</strong> ostéoblastes adhérent et s’étalent plusfacilement sur <strong>de</strong>s hydrogels chargés positivement que sur ceux chargés négativement[Schnei<strong>de</strong>r G.B. et al., 2004]. D’après nos résultats, <strong>les</strong> hydrogels testés sont chargésnégativement, ce qui expliquerait que certains hydrogels modulent la prolifération <strong>de</strong>s CECs<strong>de</strong> lapins. De plus, A. Kishida et al. ont étudié la prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> HeLa S3 (cellu<strong>les</strong>provenant d’un adénocarcinome du col <strong>de</strong> l’utérus) sur <strong>de</strong>s surfaces polymériques ayant <strong>de</strong>spotentiels zêta différents. Ceux-ci ont trouvé que la prolifération <strong>de</strong> ces cellu<strong>les</strong> est faible pour<strong>de</strong>s surfaces dont le potentiel zêta est compris <strong>entre</strong> 0 et - 50 mV [Kishida A. et al., 1991].Dans notre cas, <strong>les</strong> CECs <strong>de</strong> lapins ont le même comportement que <strong>les</strong> HeLa S3 mais avecune gamme <strong>de</strong> potentiel zêta plus réduite.Pour ce qui est du PMMA, la forte prolifération cellulaire pourrait provenir <strong>de</strong>pontages par <strong>de</strong>s cations du milieu dans lequel se trouve la surface, la rendant ainsi chargéepositivement. Ce qui favoriserait l’adhérence et la prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>.90


90Pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire par rapport aux fonds <strong>de</strong> puitsPMMAR 2 = 0,9689Acry26MAcry26EHE34Si8070605040302010HE380-45 -40 -35 -30 -25 -20 -15 -10 -5 0Potentiel zêta (mV)Figure 19 : Corrélation <strong>entre</strong> le potentiel zêta <strong>de</strong>s polymères acryliques et la proliférationcellulaire.Il ne semble pas y avoir <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> le potentiel ζ et la morphologie cellulaire.Le HE38 et la silicone ont un potentiel ζ très proche et pourtant la morphologie cellulaireobservée sur ces <strong>de</strong>ux polymères est totalement différente. Sur la silicone, <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong>adhèrent très fortement alors qu’une faible adhérence est observée sur le HE38. Dans le casdu polymère hydrophobe, <strong>de</strong>s interactions autres qu’électrostatiques interviennent. Ce sontvraisemblablement <strong>les</strong> interactions hydrophobes <strong>de</strong> type Van <strong>de</strong>r Waals.4). Corrélation <strong>entre</strong> la mobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux etle comportement cellulaire.Comme nous l’avons vu dans le chapitre II, ce paramètre est le facteur principal àl’origine d’une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact pour <strong>de</strong>s polymères considérés commehomogènes et peu rugueux.Les polymères exprimant une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact élevée sont ceux pour<strong>les</strong>quels nous observons un fort étalement cellulaire sans pour autant obtenir une prolifération<strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>.La figure 20 met en évi<strong>de</strong>nce une diminution <strong>de</strong> la prolifération cellulaire avec uneaugmentation <strong>de</strong> l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact lorsque celle-ci est supérieure à 11,8°. Ce quipourrait s’expliquer par une surface instable due à la mobilité <strong>de</strong>s chaînes rendant difficile laprolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong>.De plus, nous remarquons que la prolifération cellulaire est faible lorsque l’hystérèse d’angle<strong>de</strong> contact est faible.91


90Pourcentage <strong>de</strong> prolifération cellulaire par rapport aux fonds <strong>de</strong> puits8070PMMA60504030Acry15Acry26M20Acry26EHE34Silicone10HE3800 5 10 15 20 25 30Hystérèse d'angle <strong>de</strong> contact (°)Figure 20 : Corrélation <strong>entre</strong> la prolifération cellulaire sur différents matériaux et l’hystérèsed’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong> ces mêmes matériaux.L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact, obtenue à partir <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> mouillabilité, permet<strong>de</strong> compléter l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s possibilités du matériau à interagir par différentes forces <strong>physico</strong><strong>chimiques</strong>(électrostatiques, hydrogènes, Van <strong>de</strong>r Waals…).Cette propriété se révèle intéressante pour prévoir la prolifération cellulaire sur <strong>les</strong> polymères.II. ConclusionNotre étu<strong>de</strong> permet <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> types <strong>de</strong> matériaux <strong>les</strong> plus adaptés pour limiterl’apparition d’une opacification <strong>de</strong> la capsule postérieure. D’après nos résultats, ils doiventavoir :- un taux d’hydratation élevée pour <strong>les</strong> matériaux acryliques. Cependant, pour certainshydrogels, la réponse cellulaire est similaire alors que le taux d’hydratation <strong>de</strong>s hydrogels estdifférent (Acry15 / Acry26E). C’est pourquoi nous ne tiendrons pas compte <strong>de</strong> ce paramètre.- une surface très hydrophile ou très hydrophobe (θ ≤ 52,2° ou θ ≥ 113,3°)- une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact la plus élevée ou la plus faible possible- un potentiel ζ compris <strong>entre</strong> 0 et – 20 mV à pH physiologique.La mesure du caractère hydrophile <strong>de</strong> surface est la plus simple et la plus rapi<strong>de</strong> à obtenir. Lacorrélation <strong>entre</strong> cette propriété et la prolifération cellulaire est <strong>de</strong> type exponentielle pour <strong>les</strong>polymères acryliques.La prolifération cellulaire est corrélée <strong>de</strong> façon exponentielle à la composante acido-basique<strong>de</strong>s polymères acryliques. Ce paramètre est assez simple à déterminer et est représentatif <strong>de</strong>sinteractions acido-basiques qui se produisent <strong>entre</strong> la surface <strong>de</strong>s polymères et leurenvironnement.La prolifération <strong>de</strong>s CECs <strong>de</strong> lapins augmente avec un potentiel ζ <strong>de</strong> plus en plus négatif. Larelation <strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux paramètres est <strong>de</strong> type exponentielle pour <strong>les</strong> polymères acryliques.Cependant, le potentiel ζ n’indique pas le caractère hydrophile ou hydrophobe du matériau etne permet pas <strong>de</strong> différencier l’Acry26E et l’Acry26M alors que la réponse cellulaire sur ces<strong>de</strong>ux hydrogels est différente. De plus, sa détermination est lour<strong>de</strong> à mettre en oeuvre.92


L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact est discriminante et facile à obtenir. Elle fournit <strong>de</strong>sinformations sur la mouillabilité <strong>de</strong> la surface et la capacité <strong>de</strong> réorientation <strong>de</strong>s chaîneslatéra<strong>les</strong>. Elle est donc un paramètre important lors <strong>de</strong> la détermination <strong>de</strong> la réponsecellulaire sur un matériau.93


B). Etu<strong>de</strong> tribologiqueChapitre I : Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’injection <strong>de</strong>s LIOsI. Description du système injecteur/LIOLe projet émis par la société Cornéal a été <strong>de</strong> réaliser un injecteur à usage unique afin<strong>de</strong> faciliter et <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> gestes <strong>de</strong>s chirurgiens lors <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> la cataracte (figure21). La LIO est placée au préalable dans la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteur. Celui-ci estensuite stérilisé et conditionné. Lors <strong>de</strong> son utilisation, le chirurgien <strong>de</strong>vra plier la LIO encomprimant la chambre <strong>de</strong> pliage. Le rapprochement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux gorges permet l’enroulement<strong>de</strong> la LIO sur elle-même [Cornéal Ind et al., 2001]. Le chirurgien n’a plus qu’à injecter la LIOen poussant sur le piston.Figure 21 : Injecteur avec une lentille préconditionnée dans la chambre <strong>de</strong> pliage.Cependant, <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> certains matériaux dans <strong>les</strong>quels sontréalisées <strong>les</strong> LIOs et l’injecteur apparaissent. Ce qui rend impossible l’injection <strong>de</strong> ces LIOsvia un injecteur. Les seu<strong>les</strong> LIOs qui s’injectent sont <strong>de</strong>s LIOs héparinées. La couched’héparine sur <strong>les</strong> LIOs doit servir <strong>de</strong> couche lubrifiante ou permettre la création d’unecouche interfaciale <strong>entre</strong> le polycarbonate (matériau dans lequel est réalisé l’injecteur) et laLIO, facilitant ainsi le glissement <strong>de</strong> la LIO dans l’injecteur.Les propriétés du polycarbonate sont regroupées dans l’annexe 2.En ce qui concerne <strong>les</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculaires, cel<strong>les</strong>-ci, sont pour la plupart, taillées dans <strong>de</strong>smatériaux hydrogels <strong>de</strong> type acrylique. Ces matériaux sont obtenus par polymérisationradicalaire en masse (annexe 1). Les propriétés et caractéristiques <strong>de</strong> ces matériaux sontdonnées dans l’annexe 3.Différents lubrifiants ont été testés lors <strong>de</strong>s essais d’injection : <strong>de</strong>s solutions viscoélastiques àbase d’ aci<strong>de</strong> hyaluronique, une solution <strong>de</strong> NaCl 0,9% et une huile <strong>de</strong> silicone. Les différentespropriétés <strong>de</strong> ces solutions sont données dans l’annexe 4.Afin d’évaluer la force nécessaire pour injecter une LIO via l’injecteur, nous avons mis aupoint un test d’injection automatique nous permettant <strong>de</strong> mesurer la force d’injection (forceéquivalente à la force <strong>de</strong> frottement statique <strong>entre</strong> le polycarbonate et le matériau dans leque<strong>les</strong>t réalisée la LIO). La métho<strong>de</strong> et la mesure <strong>de</strong> la force d’injection sont décrites dansl’annexe 5.Dans un premier temps, nous avons étudié la reproductibilité <strong>de</strong>s essais d’injection.94


II. Reproductibilité <strong>de</strong>s essais d’injectionPlusieurs essais ont été réalisés en changeant différents paramètres (utilisation ou non<strong>de</strong> solutions viscoélastiques, <strong>de</strong> joints sur le piston) afin d’observer l’inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> cesparamètres sur <strong>les</strong> forces d’injection. Les expériences consistent donc à injecter trente LIOsdans dix injecteurs sans joints et ceci par trois opérateurs différents.Les forces d’injection <strong>de</strong>s LIOs sont différentes d’un opérateur à un autre. En effet, lamoyenne est <strong>de</strong> 9,6 N avec un écart type <strong>de</strong> 1,4 N pour le premier opérateur, 7,9 N avec unécart type <strong>de</strong> 1,7 N pour le second opérateur et 12,6 N avec un écart type <strong>de</strong> 2,3 N pour letroisième opérateur. Ces valeurs ne nous permettent pas <strong>de</strong> conclure que <strong>les</strong> essais d’injectionsoient capab<strong>les</strong> car <strong>les</strong> différences d’un opérateur à un autre sont trop importantes. En effet,pour atteindre une cible <strong>de</strong> 10 N, un intervalle <strong>de</strong> tolérance <strong>de</strong> 17,8 N est nécessaire pour quel’expérience soit capable. Ce qui est une valeur trop importante comparée à la cible.Les résultats obtenus pour <strong>les</strong> différentes expériences ne sont pas capab<strong>les</strong> car <strong>les</strong> interval<strong>les</strong><strong>de</strong> tolérance sont beaucoup trop élevés.Les expériences ne sont donc pas reproductib<strong>les</strong> d’une expérience à une autre. Cependant,nous avon s essayé d’étudier <strong>les</strong> différents paramètres pouvant empêcher l’injection <strong>de</strong>s LIOsafin <strong>de</strong> tirer quelques tendances et d’orienter notre étu<strong>de</strong> sur certains points importants. Notrepremière approche a été d’étudier <strong>les</strong> différentes propriétés <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong>s LIOs.I II. Essais <strong>de</strong> différentes matières <strong>de</strong> LIOsNous avons étudié l’injection <strong>de</strong> LIOs réalisées dans trois matériaux différents afind’évaluer s’il existait <strong>de</strong>s corrélations possib<strong>les</strong> <strong>entre</strong> <strong>les</strong> forces d’injection <strong>de</strong> ces LIOs etdifférents paramètres. Les paramètres listés sont :- la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s LIOs dans la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteur.- L’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs lorsque cel<strong>les</strong>-ci sont hydratées.- La force nécessaire pour arriver à plier la LIO.Les métho<strong>de</strong>s et appareils permettant <strong>de</strong> mesurer ces paramètres sont donnés dans l’annexe 6.1). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en Acry26M héparinéesTreize lentil<strong>les</strong> en Acry26M héparinées ont été utilisées pour réaliser <strong>les</strong> essais d’injection enprésence d’une solution viscoélastique à base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique (NaHa) : V1 (annexe 4).La puissance <strong>de</strong> ces LIOs est comprise <strong>entre</strong> P22 et P27. Les forces d’injection <strong>de</strong>s LIOsn’augmentent pas en fonction <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s LIOs mais el<strong>les</strong> augmentent en fonction <strong>de</strong>l’augmentation <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs hydratées. L’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs peut jouer un rôle sur<strong>les</strong> forces <strong>de</strong> contrainte lorsque la LIO est comprimée. Ce qui aurait pour effet d’augmenter laforce d’injection.Nous nous sommes ensuite intéressés à l’effet <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s LIOs sur laforce d’injection. Nous avons tout d’abord remarqué que la force <strong>de</strong> compression nedépendait pas <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs mais qu’elle augmentait en fonction <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>cel<strong>les</strong>-ci. En effet, lorsque la puissance <strong>de</strong>s LIOs augmente, le rayon antérieur <strong>de</strong> la LIOaugmente. Ce qui a pour effet d’augmenter le volume <strong>de</strong> la LIO. Il y a alors plus <strong>de</strong> matière àcomprimer, ce qui fait augmenter la force <strong>de</strong> compression. Cependant, la force d’injection <strong>de</strong>sLIOs varie peu en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> compression en présence <strong>de</strong> V1.Ceci est peut être dû au fait qu’il y ait très peu <strong>de</strong> différences <strong>entre</strong> <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> compression<strong>de</strong>s LIOs.95


La force <strong>de</strong> compression n’est pas un paramètre regroupant <strong>les</strong> effets <strong>de</strong>s épaisseurs et <strong>de</strong> lapuissance <strong>de</strong>s LIOs. C’est la synergie <strong>de</strong> ces trois paramètres qui nous permet <strong>de</strong> mieuxcomprendre l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Cependant, d’autres paramètres r<strong>entre</strong>nt en jeu dansl’injection <strong>de</strong>s LIOs (la quantité d’héparine sur la surface <strong>de</strong>s LIOs, l’homogénéité durevêtement d’héparine sur la surface…).De plus, nous avons étudié l’influence <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong>s LIOs (force nécessaire à plierla LIO, mesurée sur l’appareil <strong>de</strong> traction, annexe 6) sur la force d’injection. Celle-ciaugmente en fonction <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong>s LIOs. En effet, plus une LIO est dure à plier,plus <strong>les</strong> contraintes <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate (PC) lorsque celle-ci se trouvecomprimée dans la chambre <strong>de</strong> pliage seront importantes. Ce qui aura pour effet d’augmenterla force d’injection <strong>de</strong>s LIOs.2). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinéesLe second matériau étudié est l’Acry26E hépariné où cinq LIOs <strong>de</strong> puissancescomprises <strong>entre</strong> P10 et P27 et d’épaisseurs nomina<strong>les</strong> ont été utilisées. L’augmentation <strong>de</strong> laforce d’injection <strong>de</strong>s LIOs en présence <strong>de</strong> V1 est corrélée à l’augmentation <strong>de</strong> la puissance<strong>de</strong>s LIOs (R² = 0,997) lorsque la puissance <strong>de</strong>s LIOs est comprise <strong>entre</strong> P10 et P25 (la LIOP27 n’est pas prise en compte dans ce cas car son épaisseur est plus faible que la LIO P25).Cette corrélation peut s’expliquer par une augmentation <strong>de</strong> la surface <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> lepolycarbonate et la LIO et donc à une augmentation <strong>de</strong> l’interaction <strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux matériaux.Les forces d’injection augmentent lorsque l’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs hydratées augmentent (figure22).454035F i = 87,1ep - 56,5R 2 = 0,8205Force d'injection (N)3025201510500,6 0,7 0,8 0,9 1 1,1 1,2Epaisseur <strong>de</strong>s LIOs hydratées (mm)Figure 22 : Force d’injection <strong>de</strong>s LIOs Acry26E héparinées en fonction <strong>de</strong> l’épaisseur <strong>de</strong>sLIOs hydratées.Cependant, le coefficient <strong>de</strong> corrélation est égal à 0,82. Ce qui montre que l’épaisseur <strong>de</strong>sLIOs joue un rôle important mais qu’il n’est pas un paramètre discriminant.96


Ces <strong>de</strong>ux observations nous laissent penser qu’il est nécessaire d’avoir une augmentationcouplée <strong>de</strong>s puissances <strong>de</strong>s LIOs et <strong>de</strong>s épaisseurs <strong>de</strong>s LIOs hydratées pour obtenir une bonnecorrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> forces d’injection et la puissance <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinées. Eneffet, l’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs et la puissance sont <strong>de</strong>ux paramètres qui influent sur le volume <strong>de</strong>la LIO et donc logiquement sur la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s LIOs au sein <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong>pliage. Le fait <strong>de</strong> jouer sur ces <strong>de</strong>ux paramètres permet <strong>de</strong> faire varier <strong>les</strong> surfaces <strong>de</strong> contact<strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs et le polycarbonate et donc <strong>de</strong> diminuer ou d’augmenter le frottement <strong>entre</strong> ces<strong>de</strong>ux surfaces.De plus, ces LIOs ont subi le même traitement d’héparinisation. Ce qui laisse supposerque la quantité d’héparine greffée est i<strong>de</strong>ntique sur toutes <strong>les</strong> LIOs et que le greffaged’héparine est le même sur toutes <strong>les</strong> LIOs.3). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en Acry26B héparinéesLe troisième matériau étudié est l’Acry26B hépariné. Les expériences ont été réaliséessur 57 LIOs <strong>de</strong> puissances comprises <strong>entre</strong> P10 et P30, d’épaisseurs minima<strong>les</strong>, nomina<strong>les</strong> etmaxima<strong>les</strong>. Les forces d’injection <strong>de</strong>s LIOs varient peu en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>spuissances <strong>de</strong>s LIOs. En effet, la dispersion <strong>de</strong>s valeurs est faible (l’écart type est <strong>de</strong> 2,5 N).Ceci pourrait s’expliquer par le fait que l’Acry26B soit plus souple que <strong>les</strong> autres matières etqu’il y ait une répartition <strong>de</strong>s contraintes, lorsque la LIO est comprimée, différente <strong>de</strong> cel<strong>les</strong>obtenues avec <strong>les</strong> LIOs en Acry26M et Acry26E. Ce qui pourrait impliquer une interactionplus faible <strong>entre</strong> l’Acry26B hépariné et le polycarbonate.Les forces d’injection <strong>de</strong>s LIOs d’épaisseurs minima<strong>les</strong> sont inférieures à cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s LIOsd’épaisseurs nomina<strong>les</strong> qui sont el<strong>les</strong>-mêmes inférieures à cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s LIOs d’épaisseursmaxima<strong>les</strong>. Ce qui peut être expliqué par le fait qu’il y ait <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> matières àcomprimer lorsque <strong>les</strong> épaisseurs augmentent. Ces résultats montrent que l’épaisseur <strong>de</strong>sLIOs est un paramètre important dans <strong>les</strong> mesures d’injection <strong>de</strong>s LIOs. Cependant, il n’y apas <strong>de</strong> corrélation simple <strong>entre</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s forces d’injection et l’augmentation <strong>de</strong>sépaisseurs <strong>de</strong>s LIOs.4). Comparaison <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différentes matièresLes comportements <strong>de</strong>s LIOs en Acry26M héparinées et en Acry26B héparinées sontsimilaires pour une gamme <strong>de</strong> puissance comprise <strong>entre</strong> P22 et P27 : <strong>les</strong> forces d’injectionvarient peu en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s LIOs. Le fait que <strong>les</strong>comportements soient similaires peut s’expliquer par <strong>de</strong>ux comportements <strong>de</strong>s matériauxdifférents mais qui donneraient <strong>les</strong> mêmes résultats. En effet, l’Acry26M hépariné estbeaucoup plus dur à plier que l’Acry26B hépariné qui est le matériau le plus souple. Ce quiimplique que l’Acry26M hépariné est plus dur. L’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO en Acry26Mhéparinée et le polycarbonate <strong>de</strong>vrait donc être plus faible que celle avec une LIO en Acry26Bhépariné. Cependant, <strong>les</strong> contraintes s’exerçant sur le poycarbonate <strong>de</strong>vraient être plus élevéesavec <strong>les</strong> LIOs en Acry26M héparinées (le matériau est plus difficile à comprimer) que cel<strong>les</strong>avec <strong>les</strong> LIOs en Acry26B héparinées.En ce qui concerne <strong>les</strong> LIOs en Acry26M héparinées, ce sont <strong>les</strong> contraintes <strong>entre</strong> la LIO et lepolycarbonate qui seraient prépondérantes alors que pour <strong>les</strong> LIOs en Acry26B héparinées, ceserait l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate. Nous serions donc dans le cas où <strong>les</strong><strong>de</strong>ux phénomènes seraient équivalents.97


Le comportement <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinées est différent car nous avons trouvé unecorrélation linéaire <strong>entre</strong> <strong>les</strong> forces d’injection et la puissance <strong>de</strong>s LIOs. Ceci peut s’expliquerpar un comportement intermédiaire que ceux cités précé<strong>de</strong>mment où la force d’injection seraità la fois fortement dépendante <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate mais aussi<strong>de</strong>s contraintes <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate lorsque la LIO est comprimée.5). Essais réalisés avec <strong>de</strong>s LIOs en siliconeQuatre LIOs en silicone <strong>de</strong> puissance P23 ont été injectées en présence <strong>de</strong> V1 ou <strong>de</strong> lasolution <strong>de</strong> NaCl 0,9% dans <strong>les</strong> injecteurs <strong>de</strong> première ou secon<strong>de</strong> version. La version <strong>de</strong>l’injecteur dans laquelle sont injectées <strong>les</strong> LIOs est importante. En effet, la force d’injectionmesurée avec le PC1 est égale à la moitié <strong>de</strong> celle obtenue avec le PC2. Cette différence peuts’expliquer par une aire <strong>de</strong> contact plus importante <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate avec lePC2 qu’avec le PC1. En effet, la forme <strong>de</strong> la canule du PC2 est différente par rapport à celledu PC1. De plus, une étu<strong>de</strong> par microscope à force atomique montre que la topographie duPC1 est différente <strong>de</strong> celle du PC2. En effet, il y a <strong>de</strong>s rayures perpendiculaires à la direction<strong>de</strong> glissement sur le PC1 (figure 23) alors qu’il y en a très peu sur le PC2 (figure 24). Cesrayures pourraient servir d’ancrage pour le lubrifiant. Ce qui assurerait la présence d’unecouche interfaciale <strong>de</strong> lubrifiant dans l’injecteur <strong>de</strong> première version alors qu’il n’y en auraitpas avec l’injecteur <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> version.L’injection <strong>de</strong>s LIOs dépend <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s LIOs et <strong>de</strong> leurs épaisseurs. En effet,ces <strong>de</strong>ux paramètres jouent sur l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate. De plus,nous avons pu observer que <strong>les</strong> propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux étaient aussi importantescar <strong>les</strong> forces d’injection sont différentes d’un matériau à un autre. Cependant, cette étu<strong>de</strong>reste assez limitée car toutes <strong>les</strong> LIOs testées sont <strong>de</strong>s LIOs héparinées et nous ne pouvonspas étudier plus en avant certains paramètres comme l’adhérence, l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>smatériaux…Afin <strong>de</strong> trouver une solution technique au problème <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> le polycarbonate etl’Acry26E (matériau le plus utilisé pour concevoir <strong>les</strong> LIOs), plusieurs traitements <strong>de</strong> surfaceont été réalisés à la fois sur l’injecteur et sur <strong>les</strong> LIOs.IV. Evaluation <strong>de</strong> possibilités techniques pour favoriser l’injection <strong>de</strong>sLIOs : traitement <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s injecteurs et <strong>de</strong>s LIOsPlusieurs traitements <strong>de</strong> surface ont été réalisés à la fois sur l’injecteur et sur <strong>les</strong> LIOs.1). Traitement <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’injecteurTous <strong>les</strong> traitements <strong>de</strong> surface ont été réalisés sur <strong>de</strong>s injecteurs <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième version (PC2).Deux types <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> surface ont été envisagés :o modification <strong>de</strong> surface par l’implantation d’ions azote.o revêtement ou greffage.Les différents traitements <strong>de</strong> surface réalisés sont décrits dans l’annexe 7.Les LIOs utilisées pour réaliser <strong>les</strong> essais d’injection dans <strong>de</strong>s injecteurs traités sont <strong>de</strong>s LIOsen Acry26E et/ou en Acry26E héparinées.98


Les traitements <strong>de</strong> surface sur l’injecteur qui fonctionnent le mieux sont <strong>les</strong> traitements <strong>de</strong>surface à base <strong>de</strong> N-polyvinylpyrrolidone (NPVP) et d’aci<strong>de</strong> hyaluronique. En effet, <strong>les</strong> LIOsen Acry26E et en Acry26E héparinées s’injectent sans difficulté.Les traitements fonctionnant moyennement sont <strong>les</strong> traitements à base d’héparine etl’ implantation d’ions N + à une dose <strong>de</strong> 2.10 16 N + /cm² puis à une dose <strong>de</strong> 1.10 15 N + /cm². LesLIOs en Acry26E et en Acry26E héparinées s’injectent dans un injecteur hépariné <strong>de</strong>première version mais pas <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> version. Il est nécessaire d’utiliser une solutionviscoélastique à base d’hydroxypropylméthylcellulose (HPMC) comme lubrifiant afin <strong>de</strong>permettre l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Huit LIOs en Acry26E sur quinze s’injectent dans un injecteurtraité par implantation ionique à une dose <strong>de</strong> 2.10 16 N + /cm². Alors que sept LIOs en Acry26Ehéparinées sur huit s’injectent. Il n’y a que quatre LIOs en Acry26E sur quinze qui s’injectentdans un injecteur traité par implantation ionique à une dose <strong>de</strong> 1.10 15 N + /cm².En ce qui concerne <strong>les</strong> traitements ioniques à l’argon, une LIO en Acry26E sur huit s’injecteet troi s LIOs en Acry26E héparinées s’injectent quelque soit la dose testée (2.10 16 Ar + /cm² ou5.10 16 Ar + /cm²).Les systèmes qui ne fonctionnent pas sont <strong>les</strong> revêtements <strong>de</strong> parylène C, <strong>de</strong> parylène N etd’hydroxypropylméthylcellulose. Aucune LIO (Acry26E ou Acry26E héparinée) ne s’injecte.Nous remarquerons que <strong>les</strong> traitements fonctionnant le plus sont <strong>de</strong>s revêtements trèshydrophi<strong>les</strong>.Plusieurs hypothèses peuvent être émises concernant la fonctionnalité <strong>de</strong>s revêtements sur lepolycarbonate :- Formation d’une couche interfaciale <strong>de</strong> solution aqueuse <strong>entre</strong> la LIO et le PC traitéfacilitant le glissement <strong>de</strong> la LIO. Cette couche serait formée grâce au caractère trèshydrophile <strong>de</strong>s revêtements (NPVP ou NaHa) qui permettrait à l’eau <strong>de</strong> rester àl’interface (l’eau provient du système <strong>de</strong> conditionnement <strong>de</strong>s injecteurs et <strong>de</strong> lacompression <strong>de</strong> la LIO dans l’injecteur, ce qui a pour conséquence d’expulser l’eau setrouvant dans la LIO).--Phénomène <strong>de</strong> répulsion <strong>entre</strong> la couche présente sur le polycarbonate et la LIO.La couche présente sur le polycarbonate forme une couche lubrifiante permettant uncisaillement possible <strong>entre</strong> la LIO et le PC.- La <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> greffage importante <strong>de</strong>s molécu<strong>les</strong> limiterait l’interpénétration <strong>de</strong>schaînes <strong>entre</strong> le revêtement et la LIO. Ce qui limiterait <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>uxsurfaces et par le même fait améliorait le glissement <strong>de</strong> la LIO.Les revêtements fonctionnant moyennement comme l’implantation ionique peuvents’expliquer par une modification <strong>de</strong>s propriétés mécaniques <strong>de</strong> la surface du polycarbonate,par une rugosité différente <strong>de</strong>s échantillons après traitement et par <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> charge quipermettrait la création d’une couche interfaciale <strong>entre</strong> la LIO et le PC. Cependant, tous cesphénomènes ne sont pas suffisants pour permettre l’injection <strong>de</strong>s LIOs.Le traitement à base d’héparine est moins efficace que celui à base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique. Afind’expliquer cette différence <strong>de</strong> comportement, plusieurs hypothèses peuvent être émises :- Les groupements présents sur la chaîne d’héparine ne sont pas <strong>les</strong> mêmes que ceux surla chaîne d’aci<strong>de</strong> hyaluronique. Ce qui peut jouer sur l’interaction <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différentessurfaces et l’affinité <strong>de</strong> ce revêtement avec une solution aqueuse. La coucheinterfaciale <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux est alors plus faible, induisant ainsi une force <strong>de</strong>frottement <strong>entre</strong> la LIO et le revêtement plus élevé.- Les chaînes d’héparine sont plus courtes que cel<strong>les</strong> d’aci<strong>de</strong> hyaluronique. Ce quipourrait influencer l’épaisseur <strong>de</strong> la couche interfaciale <strong>entre</strong> la LIO et lepolycarbonate. Cette couche serait donc résistante et <strong>de</strong>nse.99


en présence <strong>de</strong> V1 car la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> ces LIOs serait plus importante que celle<strong>de</strong>s LIOs en Acry26M héparinées. Le V2 qui est beaucoup plus visqueux, résisterait à lacompression <strong>de</strong> la LIO et formerait une couche interfaciale plus importante facilitant ainsi leglissement <strong>de</strong> la LIO. De plus, pour <strong>les</strong> LIOs en Acry26M héparinées, la force d’injectionaugmente en fonction <strong>de</strong> la viscosité du visqueux utilisé. En effet, plus la solutionviscoélastique est visqueuse, plus le cisaillement sera important et donc la force d’injection<strong>de</strong>s LIOs élevées. De plus, le fait que le B1 ait une masse molaire plus faible que le V1 et leV2 peut aussi expliquer que <strong>les</strong> forces d’injection soient plus faib<strong>les</strong> en présence <strong>de</strong> B1. Eneffet, il est plus facile <strong>de</strong> cisailler <strong>de</strong>s chaînes <strong>de</strong> petites tail<strong>les</strong> que <strong>de</strong>s longues chaînes.Afin <strong>de</strong> savoir si un lubrifiant est nécessaire à l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans l’injecteur,nous avons réalisé <strong>de</strong>s tests d’injection en utilisant <strong>de</strong>s LIOs en Acry26B héparinéesd’épaisseurs minima<strong>les</strong>. Tout d’abord, nous avons injecté <strong>de</strong>ux LIOs en <strong>les</strong> séchant à lasoufflette juste avant <strong>de</strong> <strong>les</strong> placer dans la chambre <strong>de</strong> pliage puis <strong>les</strong> autres LIOs en <strong>les</strong>mettant sans <strong>les</strong> sécher dans la chambre <strong>de</strong> pliage en présence d’une solution <strong>de</strong> NaCl 0,9%.Les forces d’injection obtenues avec <strong>de</strong>s LIOs séchées à la soufflette sont très élevées et l’état<strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOs injectées est mauvais. En effet, le cisaillement s’est réalisé sur la surface<strong>de</strong> la LIO.Les essais d’injection <strong>de</strong>s LIOs en Acry26B héparinées en présence <strong>de</strong> solution NaCl0,9% ont montré que <strong>les</strong> forces d’injection obtenues étaient similaires à cel<strong>les</strong> en présence <strong>de</strong>V1. Les visqueux utilisés ne sont pas suffisants pour « masquer » complètement <strong>les</strong> surfacescar nous obtenons <strong>de</strong>s forces similaires en utilisant la solution <strong>de</strong> NaCl 0,9%. Cependant,l’utilisation <strong>de</strong>s visqueux permet <strong>de</strong> préserver l’état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOs alors que l’utilisation<strong>de</strong> la solution NaCl 0,9% fait apparaître <strong>de</strong>s rayures sur la surface <strong>de</strong>s LIOs.Ces essais nous ont permis <strong>de</strong> montrer que <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong>s lubrifiants et <strong>les</strong>propriétés mécaniques <strong>de</strong>s LIOs jouent un rôle important sur l’interface <strong>entre</strong> la LIO et lepolycarbonate. En effet, un lubrifiant <strong>de</strong> faible viscosité et <strong>de</strong> faible masse molaire sembleraitfaciliter l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Cependant, pour <strong>les</strong> autres lubrifiants (V1 et V2), l’épaisseurd’une couche interfaciale semblerait dépendre <strong>de</strong>s propriétés mécaniques <strong>de</strong>s LIOs. De plus,nous avons vu que la présence <strong>de</strong> lubrifiant n’était pas nécessaire pour injecter <strong>les</strong> LIOs maisqu’elle était souhaitable pour obtenir un bon état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOs.Nous nous sommes ensuite intéressés à la présence <strong>de</strong> lubrifiants <strong>entre</strong> lepolycarbonate et une LIO en Acry26B P0 ou P22 lors du pliage et <strong>de</strong> l’injection <strong>de</strong> la LIO.Plusieurs essais <strong>de</strong> compression ont été réalisés en utilisant <strong>de</strong>s solutions viscoélastiquescolorées en bleu. Ceux-ci ont montré que ces solutions sont toujours présentes à l’interfacemais que la couche interfaciale est plus fine lorsqu’une LIO en Acry26B <strong>de</strong> P22 et du V2 sontutilisés (figure 25). Ce qui peut s’expliquer par le fait qu’une LIO <strong>de</strong> P22 est plusvolumineuse qu’une LIO <strong>de</strong> puissance nulle (la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> la LIO P22 est plusimportante) et par le fait que le V2 soit la solution viscoélastique la plus visqueuse. En effet,la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> la LIO dans la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteur augmenterait cequi expulserait le V2 <strong>de</strong> l’interface LIO / polycarbonate.VI. Influence du temps <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> la LIO avant <strong>de</strong> l’injecterDes essais d’injection <strong>de</strong> LIOs en Acry26B P0 et P22 ont été réalisés manuellementafin d’étudier l’effet <strong>de</strong> la relaxation <strong>de</strong> l’Acry26B sur l’injection <strong>de</strong>s LIOs et <strong>de</strong> voir si onpeut appliquer le modèle d’interpénétration <strong>de</strong>s chaînes à notre système. Les injections ont été101


éalisées dans un injecteur en polycarbonate et en présence <strong>de</strong>s différents lubrifiants justeaprès avoir comprimé <strong>les</strong> LIOs et 4 minutes après.Les LIOs P0 s’injectent quel que soit le lubrifiant utilisé et le temps <strong>de</strong> compression. Ce quipeut s’expliquer par le fait que la LIO ne soit pas comprimée dans la chambre <strong>de</strong> pliage. Cequi minimise l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate et <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> ces<strong>de</strong>ux matériaux.En ce qui concerne la LIO P22, celle-ci ne s’injecte pas en présence <strong>de</strong> B1, s’injecte à t=0mais pas à t = 4 minutes avec du V1 et s’injecte à t = 0 et 4 minutes avec du V2. Ces essaismontrent que la viscosité du lubrifiant utilisé est importante pour réaliser <strong>de</strong>s injections à <strong>de</strong>stemps <strong>de</strong> compression différents. En effet, le B1 a une viscosité trop faible pour permettrel’injection <strong>de</strong>s LIOs Acry26B P22 alors que le V2 a une viscosité (940 Pa.s) qui permetl’injection <strong>de</strong> cette LIO. En ce qui concerne le V1, le film créé à t = 0 permettant d’injecter laLIO P22 à t = 0 n’est pas suffisant au bout <strong>de</strong> 4 minutes. En effet, l’épaisseur du film doitdiminuer en fonction du temps car le matériau dans lequel est réalisé la LIO se relaxe. Pour cematériau, il faudrait donc un lubrifiant ayant une viscosité minimale pour permettre l’injection<strong>de</strong>s LIOs au bout <strong>de</strong> quelques minutes.VII. ConclusionDans un premier temps, nous avons étudié la reproductibilité <strong>de</strong>s essais d’injection.Nous avons constaté que <strong>les</strong> essais n’étaient pas capab<strong>les</strong> car l’intervalle <strong>de</strong> tolérance obtenuest trop élevé par rapport à la cible. Cependant, plusieurs essais ont été réalisés afin <strong>de</strong> voir siquelques tendances pouvaient être dégagées.Plusieurs matières <strong>de</strong> LIOs ont été testées : l’Acry26M hépariné, l’Acry26E héparinéet l’Acry26B hépariné. Différents paramètres ont été étudiés : la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>sLIOs dans la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteur, l’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs lorsque cel<strong>les</strong>-ci sonthydratées, la puissance <strong>de</strong>s LIOs et la force nécessaire pour arriver à plier la LIO.De manière générale, la force d’injection <strong>de</strong>s LIOs augmente lorsque l’épaisseur <strong>de</strong>s LIOshydratées et <strong>de</strong> la puissance <strong>de</strong>s LIOs augmentent. En effet, l’épaisseur et la puissance <strong>de</strong>sLIOs jouent sur le volume <strong>de</strong> la LIO. Lorsque le volume <strong>de</strong> la LIO augmente, il y a plus <strong>de</strong>matière à comprimer, ce qui augmente : la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s LIOs, <strong>les</strong> contraintesqu’exercent la LIO sur le polycarbonate et l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate.De même, <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> le matériau dans lequel est réalisée la LIO et le polycarbonateaugmentent. L’association <strong>de</strong> ces évènements augmentent la force d’injection <strong>de</strong> la LIO dansl’injecteur.Nous nous sommes ensuite intéressés à la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s LIOs dans la chambre <strong>de</strong>pliage <strong>de</strong> l’injecteur. Celle-ci n’est pas corrélée à l’épaisseur ou à la puissance <strong>de</strong>s LIOs.D’autres propriétés comme <strong>les</strong> propriétés mécaniques <strong>de</strong>s LIOs influent sur la force <strong>de</strong>compression <strong>de</strong>s LIOs. Les forces d’injection <strong>de</strong>s LIOs varient peu en fonction <strong>de</strong>l’augmentation <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s LIOs. Ce qui pourrait être expliqué par le faitqu’il y ait très peu <strong>de</strong> différences <strong>entre</strong> <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s différentes LIOs testées.Par la suite, l’influence <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong>s LIOs sur la force d’injection a été étudiée.Nous avons constaté que la force d’injection augmente en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> laforce <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong>s LIOs. En effet, lorsque la LIO est difficile à plier, la force à imposer pourcomprimer la LIO au sein <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong> pliage est plus importante. Ce qui a pour effetd’ augmenter <strong>les</strong> contraintes <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate et donc la force d’injection.Les propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux dans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs sontimportantes car <strong>les</strong> forces d’injection varient d’un matériau à un autre. En effet, cel<strong>les</strong>-cijouent un rôle sur la compression <strong>de</strong> la LIO au sein <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong> pliage, sur <strong>les</strong>102


contraintes <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate et sur l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et lepolycarbonate.L’injection <strong>de</strong> LIOs en silicone nous a permis <strong>de</strong> montrer que la topographie <strong>de</strong>ssurfaces <strong>de</strong> l’injecteur était importante. Deux versions <strong>de</strong> l’injecteur ont été testées. Il apparaît<strong>de</strong>s rayures perpendiculaires au sens <strong>de</strong> glissement <strong>de</strong> la LIO sur la première version <strong>de</strong>l’injecteur alors qu’il y a très peu <strong>de</strong> rayures sur <strong>les</strong> surfaces <strong>de</strong> l’injecteur <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxièmeversion et qu’elle sont en général parallè<strong>les</strong> à la direction du glissement lorsqu’el<strong>les</strong> sontprésentes. L’injection <strong>de</strong>s LIOs serait donc facilitée lorsque <strong>les</strong> rayures sont perpendiculairesau sens <strong>de</strong> glissement <strong>de</strong>s LIOs. Ces rayures permettraient <strong>de</strong> retenir le lubrifiant à l’interfacelors du glissement <strong>de</strong> la LIO.Plusieurs traitements <strong>de</strong> surface ont été réalisés afin que <strong>les</strong> LIOs s’injectent dansl’injecteur.Les revêtements réalisés sur l’injecteur qui fonctionnent <strong>les</strong> mieux sont ceux à base <strong>de</strong> NPVPet <strong>de</strong> NaHa (revêtements très hydrophi<strong>les</strong>). Les traitements fonctionnant moyennement sont+ 16 + 15ceux à base d’héparine, l’implantation ionique d’ions N à une dose <strong>de</strong> 2.10 N /cm² et 1.10+N /cm² et l’implantation d’ions Ar + à une dose <strong>de</strong> 2.10 16 Ar + /cm² et 5.10 16 Ar + /cm². Lestraitements qui ne fonctionnent pas sont <strong>les</strong> revêtements d’HPMC, <strong>de</strong> parylène C et <strong>de</strong>parylène N.En ce qui concerne <strong>les</strong> LIOs, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux revêtements réalisés sont à base d’aci<strong>de</strong> hyaluroniqueou d’héparine. Ces <strong>de</strong>ux traitements permettent l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans <strong>de</strong>s injecteurs enpolycarbonate <strong>de</strong> première version. Les lentil<strong>les</strong> intraoculaires héparinées ne s’injectent plusdans <strong>les</strong> injecteurs <strong>de</strong> secon<strong>de</strong> version sauf en présence d’un lubrifiant à base d’HPMC.Il existe donc beaucoup <strong>de</strong> paramètres pouvant influencer l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans uninjecteur mais nous ne pouvons pas <strong>les</strong> étudier avec le système injecteur/LIO.Plusieurs essais d’injection ont été réalisés en présence <strong>de</strong> lubrifiants. Les solutionsviscoélastiques utilisées sont à base <strong>de</strong> NaHa. Le lubrifiant <strong>de</strong> faible viscosité et <strong>de</strong> faiblemasse molaire (B1) semble faciliter l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Pour <strong>les</strong> autres lubrifiants (V1 etV2), <strong>les</strong> forces d’injection sont plus élevées. Néanmoins, <strong>les</strong> solutions viscoélastiques sonttoujours présentes à l’interface <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate. De plus, la présence <strong>de</strong>lubrifiant n’est pas nécessaire pour injecter <strong>les</strong> LIOs mais elle est souhaitable pour obtenir unbon état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOs.Nous avons observé que <strong>les</strong> forces d’injection augmentent ou que l’injection <strong>de</strong>s LIOsest impossible lorsque le temps <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> la LIO dans la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong>l’injecteur augmente. En effet, le matériau dans lequel est réalisée la LIO relaxe, ce qui a poureffet d’augmenter l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate. Plusieurs hypothèsescomme l’interpénétration <strong>de</strong>s chaînes, une augmentation <strong>de</strong> l’adhérence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux matériauxpeuvent expliquer ce phénomène.Cette étu<strong>de</strong> reste assez limitée car <strong>les</strong> LIOs testées sont <strong>de</strong>s LIOs héparinées. De plus, nous nepouvons pas étudier l’effet <strong>de</strong> différents paramètres comme l’énergie <strong>de</strong> surface, <strong>les</strong> propriétésd’autres polymères, l’adhérence…avec le système injecteur/LIO. Ce sont pour ces raisons quenous avons décidé d’utiliser un tribomètre en modélisant ce qui se passait dans le systèmeinjecteur/LIO.103


Chapitre II : Simulation <strong>de</strong>s essais d’injection sur tribomètreAfin d’étudier au mieux <strong>les</strong> différents paramètres jouant un rôle dans <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong>frottement, nous essayons <strong>de</strong> modéliser le système injecteur/LIO sur un tribomètre. Plusieursexpériences ont été réalisées pour corréler <strong>les</strong> résultats obtenus sur le tribomètre à ceuxobtenus avec le système injecteur/LIO.Il faut donc trouver la force normale à appliquer lors <strong>de</strong>s essais sur le tribomètre pour que <strong>les</strong>forces d’injection (déterminées par le système injecteur/LIO) et <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong>(déterminées par le tribomètre) soient équivalentes.I. Mise au point <strong>de</strong>s essais sur le tribomètre1). Conditions d’expériencesDifférents types <strong>de</strong> contact sont possib<strong>les</strong> en tribologie : un contact plan/plan,cylindre/cylindre, pion/cylindre et pion/plan. A cause <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> réalisation <strong>de</strong>certaines techniques avec nos échantillons, la solution retenue est le contact plan/plan.Le tribomètre utilisé est représenté schématiquement sur la figure 26. Le matériau dans leque<strong>les</strong>t réalisé l’injecteur est placé sur un socle mobile (partie inférieure du tribomètre) entraînépar un moteur. La LIO est positionnée sur un support fixe. La partie inférieure <strong>de</strong> l’appareilfait un mouvement <strong>de</strong> va-et-vient. La vitesse <strong>de</strong> glissement est conditionnée par la vitesse <strong>de</strong>rotation <strong>de</strong> la roue qui est fixée à vingt tours par minute. Une masse peut être ajoutée sur latraverse afin <strong>de</strong> faire varier la force normale. La force tangentielle est mesurée par un capteur<strong>de</strong> force qui est relié à une table traçante.MasseCireLIOPCmoteurFigure 26 : Représentation schématique du tribomètre.Par la suite, <strong>les</strong> matériaux dans <strong>les</strong>quels <strong>les</strong> injecteurs pourraient être réalisés seront définiscomme étant <strong>de</strong>s supports.En ce qui concerne <strong>les</strong> injecteurs, la surface <strong>de</strong> polycarbonate étudiée est une partie <strong>de</strong> lachambre <strong>de</strong> pliage ou du levier. Cette pièce est découpée dans le corps <strong>de</strong> l’injecteur ou dulevier (pièces jaunes sur la figure 27).104


Figure 27 : Surfaces <strong>de</strong> polycarbonate (pièces en jaune) utilisées pour <strong>les</strong> essais <strong>de</strong> frottement.Les lentil<strong>les</strong> intraoculaires utilisées sont planes (LIOs ACR6D) et mesurent 6 mm <strong>de</strong>diamètre. Le problème rencontré avec <strong>les</strong> LIOs est la fixation <strong>de</strong> cel<strong>les</strong>-ci sur un support pourréaliser <strong>les</strong> expériences <strong>de</strong> tribologie. Plusieurs solutions ont été envisagées :- Utilisation d’un jonc <strong>de</strong> PMMA <strong>de</strong> 6 mm <strong>de</strong> diamètre où la fixation <strong>de</strong> la LIO estassurée par un joint torique bloquant <strong>les</strong> anses contre le jonc.- Utilisation du même jonc <strong>de</strong> PMMA que celui cité ci-<strong>de</strong>ssus mais en utilisant <strong>de</strong> lacire pour fixer la LIO.- Utilisation d’une pince pour plier la lentille et fixer cette pince dans un étau.La première solution ne permet pas un maintien correct <strong>de</strong> la LIO. En effet, l’élasticité<strong>de</strong> la LIO fait que celle-ci se déplace lors <strong>de</strong> l’essai <strong>de</strong> frottement.La secon<strong>de</strong> solution est assez difficile à mettre en œuvre car la LIO bouge lors <strong>de</strong>l’application <strong>de</strong> la cire. Ce qui cause un déc<strong>entre</strong>ment <strong>de</strong> la LIO sur le jonc <strong>de</strong> PMMAentraînant ainsi une variation <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> le polycarbonate et la LIO.La troisième solution n’est pas réalisable sur le tribomètre.Nous avons alors développé un support plein en polypropylène où l’empreinte <strong>de</strong>l’ optique est usinée avec la possibilité d’évacuer le surplus <strong>de</strong> cire afin que la LIO soit bienplane après le collage (figure 28).Figure 28 : Support <strong>de</strong> LIOs utilisé pour <strong>les</strong> essais <strong>de</strong> frottement sur tribomètre.Nous avons ensuite réalisé quelques essais <strong>de</strong> frottement afin <strong>de</strong> voir si la résistance aucisaillement <strong>de</strong> la cire était plus élevée que celle <strong>de</strong> l’interface <strong>entre</strong> la LIO et lepolycarbonate. Ce qui nous poserait un problème si ce n’était pas le cas, car la forcetangentielle mesurée serait celle <strong>entre</strong> la cire et la LIO et non pas celle <strong>entre</strong> la LIO et lepolycarbonate. A la suite <strong>de</strong> tous nos essais, <strong>les</strong> LIOs sont restées collées au support <strong>de</strong> LIOs.105


Nous supposerons alors que la force tangentielle mesurée correspond à la force nécessairepour « décoller » la LIO du polycarbonate.Le pic correspondant à la force tangentielle considérée lors <strong>de</strong> nos expériences estdécrite sur la figure 29. Le premier pic correspond au « décollement » <strong>de</strong> la LIO dupolycarbonate (frottement statique) et nous avons considéré le second pic comme étantéquivalent au frottement cinétique (nous ne pouvons pas attendre plus longtemps car la LIOse déshydrate).Forcetangentielle(cinétique)Forcetangentielle(statique)Figure 29 : Forces tangentiel<strong>les</strong> mesurées.Une différence <strong>entre</strong> le système injecteur/LIO et le tribomètre est à noter : dans <strong>les</strong>ystème injecteur/LIO, une <strong>de</strong>s faces <strong>de</strong> l’optique est libre alors que pour <strong>les</strong> expériencesréalisées sur le tribomètre, <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux faces <strong>de</strong> l’optique sont figées. Ceci peut entraîner <strong>de</strong>scontraintes supplémentaires dans la LIO qui ne sont pas présentes dans le systèmeinjecteur/LIO.Les matériaux dans <strong>les</strong>quels sont réalisés <strong>les</strong> injecteurs ainsi que <strong>les</strong> LIOs sont changés aprèschaque essai. En effet, <strong>les</strong> revêtements sur le polycarbonate se détériorent après plusieursessais <strong>de</strong> glissement et <strong>les</strong> LIOs montrent une rugosité différente d’un essai à un autre si onutilise la même lentille intraoculaire.Après s’être assuré du maintien <strong>de</strong>s LIOs sur le support <strong>de</strong> LIOs et <strong>de</strong> la réalisation <strong>de</strong>sessais, nous nous sommes ensuite intéressés à la corrélation <strong>entre</strong> le système injecteur/LIO etla tribométrie ∗ .2). Correspondance <strong>entre</strong> le système injecteur/LIO et <strong>les</strong> essais surtribomètreAfin <strong>de</strong> pouvoir corréler <strong>les</strong> différents essais <strong>entre</strong> eux, plusieurs points ont été étudiésdans <strong>les</strong> différents systèmes.Pour le système injecteur/LIO, nous n’avons utilisé que <strong>de</strong>s LIOs en Acry26Ehéparinées <strong>de</strong> puissance P21 et P22 car ce sont, en général, <strong>les</strong> LIOs <strong>les</strong> plus vendues. Lesforces d’injection obtenues avec ces <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> LIOs et la longueur <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> <strong>les</strong>LIOs et le polycarbonate ont ensuite été étudiées.106


Pour la tribométrie, nous avons étudié l’effet <strong>de</strong> la force normale sur la forcetangentielle mesurée <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinées <strong>de</strong> puissance nulle et dupolycarbonate découpé à partir d’un corps d’injecteur.a). Système injecteur/LIOPlusieurs expériences et modélisations ont été réalisées pour connaître la longueur <strong>de</strong>contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate lorsque celle-ci est dans la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong>l’injecteur.Des empreintes en silicone <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong> pliage et <strong>de</strong> la canule ont été réaliséespour connaître la section minimale et maximale <strong>de</strong> l’intérieur <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong> pliage. Lesdiamètres mesurés <strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong> et <strong>les</strong> plus élevés sont respectivement <strong>de</strong> 2,020 mm et <strong>de</strong>2,032 mm. Dans la suite <strong>de</strong> nos calculs, nous prendrons en compte le diamètre moyen calculéà partir <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux valeurs à savoir 2,026 mm. La section <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong> pliage est <strong>de</strong>3,142 mm². Par l’intermédiaire du logiciel Cadkey 3D, le profil <strong>de</strong>s implants a été repris touten créant <strong>de</strong>s révolutions afin d’obtenir <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong> intraoculaires en 3 dimensions. Les LIOsP21 et P22 créées, un tube <strong>de</strong> 3,142 mm² <strong>de</strong> superficie est ajouté aux <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong>s LIOs (figure30).Figure 30 : Détermination <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> le cylindre et la LIO.L’intersection <strong>entre</strong> ce cylindre et <strong>les</strong> LIOs permet <strong>de</strong> nous donner une surface <strong>de</strong> contactapproximative <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate. Les longueurs <strong>de</strong> contact obtenues sontdonnées dans le tableau 13 ci-<strong>de</strong>ssous.Dix LIOs P21 et dix LIOs P22 en Acry26E héparinées ont été injectées dans un injecteurpremière version (PC1) en utilisant une solution <strong>de</strong> NaCl 0,9% comme lubrifiant. La moyenne<strong>de</strong>s forces d’injection <strong>de</strong>s LIOs est reportée dans le tableau 13 ci-<strong>de</strong>ssous.LIO P21LIO P22Force d’injection (N) 11,7 12,3Longueur <strong>de</strong> contact (mm) 2,38 2,29Tableau 13 : Forces <strong>de</strong> frottement et longueurs <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s LIOs P21 et P22.b). Expériences sur tribomètrePlusieurs essais <strong>de</strong> frottement sur le tribomètre ont été réalisés en faisant varier laforce normale. Ces expériences sont réalisées afin d’avoir une idée sur la charge à appliquerlors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> tribologie pour corréler ces essais à ceux obtenus avec le systèmeinjecteur/LIO.107


Chaque essai <strong>de</strong> tribologie est réalisé avec six LIOs en Acry26E héparinées. Lepolycarbonate utilisé est une pièce <strong>de</strong> la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteur (figure 27) <strong>de</strong>première version. La force normale imposée sur le système varie <strong>de</strong> 15,8 à 35,8 N parl’intermédiaire <strong>de</strong> poids. La force <strong>de</strong> frottement enregistrée est appelée force tangentielle (Ft).La moyenne <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues en fonction <strong>de</strong> la charge est reportée sur lafigure 31.3530252015Ft = 0,74Fn+ 0,74R 2 = 0,989810500 5 10 15 20 25 30 35 40Force normale (N)Figure 31 : Force tangentielle en fonction <strong>de</strong> la force normale.Une corrélation linéaire est obtenue <strong>entre</strong> la force tangentielle et la force normale.Nous obtenons la relation suivante :F t = 0,74× F n + 0,74Avec Ft, la force tangentielle et F n , la force normale.c). Corrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux systèmesAfin <strong>de</strong> déterminer la force normale à appliquer sur la LIO lors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> tribologiepour trouver <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> frottement comparab<strong>les</strong> à cel<strong>les</strong> obtenues avec le systèmeinjecteur/LIO, nous comparons <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> frottement obtenues dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux systèmes endivisant ces forces par <strong>les</strong> surfaces <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate.Pour le système injecteur/LIO, nous ne prendrons en compte que <strong>les</strong> valeurs déterminées pour<strong>les</strong> LIOs P21 et P22. Afin <strong>de</strong> déterminer l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate,nous utilisons <strong>les</strong> longueurs <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate déterminées ci-<strong>de</strong>ssusainsi que le diamètre moyen du cylindre formé dans la chambre <strong>de</strong> pliage (D = 2,026 mm).Nous obtenons alors :F i F iS i= 2 x pi x r x l108


Avec F i , la force d’injection déterminée dans le système injecteur/LIO, r, le rayon ducylindre formé dans la chambre <strong>de</strong> pliage (r = 1,013 mm) et l, la longueur <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> laLIO et le polycarbonate.Pour le système tribologique, nous assimilons la surface <strong>de</strong> contact à celle <strong>de</strong> l’optique d’uneLIO. Nous obtenons la relation suivante :F tS t=0,74 x F n + 0,74pi x R²Avec F n , la force normale appliquée sur la LIO et R, le rayon <strong>de</strong> l’optique.Nous pouvons alors poser l’équation :F i F tS =i StLa force normale à appliquer aux LIOs dans le système tribologique est donc <strong>de</strong> :LIO P21 : F n = 28,5 NLIO P22 : F n = 31,2 N.Pour <strong>les</strong> essais à venir, nous utiliserons la force normale la plus proche <strong>de</strong> la moyenne<strong>de</strong>s forces norma<strong>les</strong> trouvées avec <strong>les</strong> LIOs P21 et P22, soit une force normale <strong>de</strong> 30 N.3). Reproductibilité <strong>de</strong>s expériences <strong>de</strong> tribométriePlusieurs essais <strong>de</strong> glissement ont été réalisés sur le tribomètre afin d’étudier lacapabilité du procédé.Les essais consistent à faire glisser trente LIOs en Acry26E sur du polycarbonate en présence<strong>de</strong> solution NaCl 0,9%. La vitesse <strong>de</strong> glissement est fixée et la force normale est <strong>de</strong> 30 N.La force tangentielle moyenne <strong>de</strong>s essais réalisés est <strong>de</strong> 33,9 N avec un écart type <strong>de</strong>2,6 N. L’intervalle <strong>de</strong> tolérance doit être <strong>de</strong> 15 N pour que <strong>les</strong> essais soient capab<strong>les</strong>. Ce quiest important. Cependant, l’intervalle <strong>de</strong> tolérance et l’écart type obtenus par tribométrie sontplus faib<strong>les</strong> que ceux obtenus avec le système injecteur/LIO. Nous utiliserons donc letribomètre pour réaliser <strong>les</strong> essais <strong>de</strong> frottement.Afin <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> manipulations mais d’avoir une valeur représentative <strong>de</strong> la forcetangentielle <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux à tester, chaque expérience sera réalisée six fois.4). Vérification <strong>de</strong> la correspondance : tribométrie / système injecteur/LIOPlusieurs essais <strong>de</strong> tribologie ont été réalisés afin <strong>de</strong> vérifier que <strong>les</strong> forcestangentiel<strong>les</strong> obtenues par tribométrie sont corrélées aux forces d’injection obtenues avec <strong>les</strong>ystème injecteur/LIO. Les matériaux <strong>de</strong>s injecteurs testés sont le polycarbonate et <strong>de</strong>spolycarbonates ayant subi différents traitements <strong>de</strong> surface. Les traitements <strong>de</strong> surface testéspermettent ou non l’injection <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E dans le système injecteur/LIO. En ce quiconcerne <strong>les</strong> LIOs, nous testerons <strong>de</strong>ux matériaux : l’Acry26E et l’Acry26E hépariné. Lesforces tangentiel<strong>les</strong> obtenues sont regroupées dans le tableau 14 suivant.109


Acry26EAcry26E héparinéMatériau Injecteur ForceForceEcart typetangentielle (N)tangentielle (N)Ecart typePolycarbonate 33,9 2,6 23,5 2,3PC traité parylène C 25,7 4,1 / /PC traité HPMC 31,7 3,1 / /PC traité ions1.10 15 N + /cm²22 3,1 12,4 2,7PC traité ions16 +2.10 N /cm²26,3 7,5 18 1,9PC traité NPVP 4,8 3,8 0,90,9PC traité NaHa 13,5 3,7 11,1 2,2Tableau 14 : Forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues par tribométrie.Les forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues par tribométrie sont inférieures à 15 N. Or, <strong>les</strong> LIOsen Acry26E et en Acry26E héparinées s’injectent dans <strong>les</strong> injecteurs traités à la NPVP et àl’aci<strong>de</strong> hyaluronique (injecteur <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième version). De plus, <strong>les</strong> LIOs en Acry26Ehéparinées s’injectent dans <strong>les</strong> injecteurs traités par implantation ionique à une dose <strong>de</strong> 2.10 16N + /cm². Nous pouvons alors supposer que pour <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> inférieures à 18 N, <strong>les</strong>LIOs s’injectent via l’injecteur (pour le couple LIO/matériau étudié).Les LIOs en Acry26E et en Acry26E héparinées ne s’injectent pas dans <strong>les</strong> injecteurs enpolycarbonate et en polycarbonate traité au parylène C ou à l’HPMC. Les forces tangentiel<strong>les</strong>obtenues par tribométrie sont supérieures à 23,5 N. Ce qui laisse supposer que pour <strong>de</strong>s forcestangentiel<strong>les</strong> supérieures à 23,5 N, <strong>les</strong> LIOs ne s’injectent pas avec un injecteur. Cependant,pour le polycarbonate traité par implantation ionique à une dose <strong>de</strong> 2.10 16 N + /cm², huit LIOsen Acry26E sur quinze s’injectent alors que la force tangentielle est <strong>de</strong> 26,3 N. Ceci montreque la tribométrie ne permet pas <strong>de</strong> prédire <strong>de</strong> façon certaine l’injection ou non <strong>de</strong>s LIOs dansun injecteur mais il reste néanmoins un très bon modèle car pour <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong>supérieures à 23,5 N, l’état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOs injectées est mauvais. Elle reste donc latechnique la plus adaptée pour comprendre notre problématique.II. ConclusionsLes essais sur tribomètre sont réalisés en fixant <strong>les</strong> matériaux sur un support mobilealors que <strong>les</strong> LIOs sont maintenues sur un support en polypropylène à l’ai<strong>de</strong> d’une cire. Laforce normale appliquée sur le système peut varier grâce à un système <strong>de</strong> poids. La vitesse <strong>de</strong>déplacement est maintenue constante pour tous <strong>les</strong> essais. Par la suite, nous réaliserons sixessais par expérience.Afin <strong>de</strong> corréler <strong>les</strong> essais <strong>de</strong> tribologie à ceux du système injecteur/LIO, nous avonscomparé <strong>les</strong> rapports <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues dans le cas du tribomètre par l’aire <strong>de</strong>contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate, à ceux obtenus dans le cas du système injecteur/LIO.En ce qui concerne le système injecteur/LIO, nous n’avons considéré que <strong>les</strong> forcesd’injection obtenues pour <strong>les</strong> LIOs <strong>de</strong> puissance P21 et P22. L’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO etle polycarbonate est assimilée à un cylindre <strong>de</strong> longueur l et <strong>de</strong> rayon r. La longueur l est lalongueur <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate et r est le rayon du cylindre formé dans lachambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteur (mesuré à l’ai<strong>de</strong> d’empreintes en silicone).Pour <strong>les</strong> essais <strong>de</strong> tribométrie, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinées sur dupolycarbonate ont été mesurées en faisant varier la force normale appliquée sur le système.110


Une corrélation <strong>entre</strong> la force tangentielle et la force normale est alors obtenue :F t =0,74×F n +0,74. L’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate est assimilée à l’aire <strong>de</strong>l’ optique d’une LIO.Nous obtenons alors une force normale à appliquer lors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> tribologie <strong>de</strong> 30 N. Letribomètre modélise donc le système injecteur/LIO.De plus, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>de</strong> plusieurs coup<strong>les</strong> <strong>de</strong> matériaux ont été mesurées.De ces me sures, plusieurs interval<strong>les</strong> ont pu être définis nous permettant <strong>de</strong> prévoir l’injectionou non <strong>de</strong> s LIOs dans <strong>de</strong>s injecteurs :- Les forces tangentiel<strong>les</strong> doivent être inférieures à 18 N pour que <strong>les</strong> LIOss’injectent.- Pour <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> supérieures à 23,5 N, l’injection <strong>de</strong>s LIOs estvariable. Mais lorsque <strong>les</strong> LIOs s’injectent, l’état <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOs est mauvais.- Un comportement aléatoire est donc observé pour <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong>comprises <strong>entre</strong> 18 et 23,5 N.Ces expériences réalisées sur le tribomètre vont nous permettre <strong>de</strong> comparer <strong>de</strong>scoup<strong>les</strong> <strong>de</strong> matériaux que nous ne pouvons pas tester avec le système injecteur/LIO. En effet,pour certains coup<strong>les</strong>, l’injection <strong>de</strong>s LIOs est impossible. De plus, nous pourrons tester <strong>de</strong>smatériaux autres que le polycarbonate qui nécessiteraient la réalisation d’un nouveau moulepour faire <strong>de</strong>s injecteurs.111


Chapitre III : Discussion sur <strong>les</strong> paramètres du frottementétudiés par tribométrieSelon l’étu<strong>de</strong> bibliographique réalisée sur <strong>les</strong> différents paramètres pouvant jouer unrôle sur le frottement, nous en avons i<strong>de</strong>ntifié plusieurs qui pourraient intervenir dans notresystèm e :- L’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux ainsi que <strong>les</strong> différentes composantes <strong>de</strong>l’énergie <strong>de</strong> surface (γ lw , γ + , γ - et γ ab selon le modèle <strong>de</strong> Van Oss).- Le caractère hydrophile ou hydrophobe <strong>de</strong>s surfaces.- L’adhérence.- La rugosité.- L’hygroscopie <strong>de</strong>s matériaux.- La configuration et la mobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux.- L’effet d’un lubrifiant.Afin d’analyser <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> l’acry26E et lepolycarbonate d’une part, et l’Acry26E hépariné et le polycarbonate d’autre part, en présence<strong>de</strong> solution NaCl 0,9%, nous avons utilisé le modèle décrit par D. Tabor et J.M. Georges[Georges J.M., 2000].Dans la suite <strong>de</strong> ce chapitre, nous étudierons chaque paramètre listé ci-<strong>de</strong>ssus etréaliserons un plan d’expériences pour certains d’<strong>entre</strong> eux.I. Approche <strong>de</strong> Tabor et GeorgesLors du frottement en lubrification limite, la force <strong>de</strong> frottement F t est la conséquence<strong>de</strong> trois processus : le labourage <strong>de</strong>s surfaces par <strong>les</strong> aspérités, l’adhésion <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux corpsen contact et le cisaillement du film intercalaire <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces frottantes.Nous considérons que la rugosité <strong>de</strong>s surfaces étudiées est faible (tableau 15). Ce quinous permet <strong>de</strong> négliger la première contribution vis- à-vis <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres.Matériaux R a Ecart typeAcry26E 2,253 nm 0,012 nmAcry26E hépariné 1,887 nm 0,300 nmPolycarbonate 42,508 nm 1,743 nmLes rugosités <strong>de</strong> l’Acry26E, l’Acry26E hépariné et du polycarbonate sont déterminées parmicroscope à force atomique.Tableau 15 : Rugosité <strong>de</strong>s matériaux étudiés.La force tangentielle varie avec l’aire <strong>de</strong> contact A et la force normale F n . De plus, <strong>les</strong><strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>urs A et F n sont liées, ce qui complique le problème. Pour le simplifier, il y a lieu<strong>de</strong> considérer <strong>de</strong>ux cas limites :- lorsque la force tangentielle varie essentiellement avec l’aire <strong>de</strong> contact A : c’est lecas <strong>de</strong>s contacts contrôlés par <strong>les</strong> forces adhésives et donc par la pressiond’adhésion Π.- lorsque la force tangentielle varie essentiellement avec la force normale : c’est lecas <strong>de</strong>s contacts contrôlés par <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> pressions extérieures, p = F n / A.112


La force <strong>de</strong> frottement est donnée par la relation :F t = τ A (F n , Π)où A est l’aire réelle <strong>de</strong> contact, et τ la contrainte moyenne <strong>de</strong> cisaillement.Nous considérons l’approche développée successivement par Tabor et Israelachvili quiconsidère le moyen le plus simple pour déplacer un plan en glissement. Nous supposons que<strong>de</strong>ux surfaces sont interpénétrées <strong>de</strong> façon périodique avec <strong>de</strong>s aspérités (figure 32). Chaqueaspérité occupe une surface élémentaire a. Si <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces sont séparées à l’infini, chaquesurface a une énergie libre <strong>de</strong> surface et une énergie d’interaction W. L’énergie d’interaction<strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux aspérités est alors W i .Pour faire un déplacement ∆x, une seule partie <strong>de</strong> l’énergie ξ W i est requise car ladistance pour amorcer le mouvement est ∆z. Selon Tabor, ξ peut être pris, en premièreapproximation égal à 1/30.W∆z∆xFigure 32 : Représentation schématique <strong>de</strong> surfaces interpénétrées en contact (∆z est lahauteur <strong>de</strong>s aspérités, ∆x est la largeur <strong>de</strong>s aspérités et W est l’énergie d’interaction pour <strong>de</strong>splans infiniment séparés).Par la suite, nous considérons <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux cas limites où la force tangentielle F x varieessentiellement avec l’aire <strong>de</strong> contact A et où elle varie essentiellement avec la force normaleFn.1). Contacts contrôlés par <strong>les</strong> forces adhésivesIl s’agit du cas où la pression extérieure appliquée p sur le contact est négligeable<strong>de</strong>vant la pression d’adhésion Π. La contrainte τ reste constante lorsque la force F n varie.Dans ce cas, τ = τ 0 , nous obtenons alors :F x = τ 0 A.Le travail <strong>de</strong> la force <strong>de</strong> frottement, qui s’exerce sur une surface unité et qui travail<strong>les</strong>ur une distance ∆x, est :∆x F x = ξ W iτ 0 = F x / A = (ξ W i ) / (∆x A)Nous avons donc F x = τ 0 A avec τ 0 égale à l’équation ci-<strong>de</strong>ssus.113


2). Contacts contrôlés par <strong>les</strong> forces extérieuresLa pression extérieure p, appliquée au contact <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux surfaces, n’est plusnégligeable <strong>de</strong>vant Π. La contrainte <strong>de</strong> cisaillement est alors donnée par la relation suivante :τ = τ 0 + β pLa condition pour que le glissement ait lieu est obtenue en égalisant <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux énergies :∆x F x = ∆z F nNous obtenons alors : F x = F n ∆z / ∆x = β F n.On pose β = ∆z / ∆x.Il en découle, lorsque nous additionnons <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux contributions :F x = τ 0 A + β F n .Soit :µ = τ 0 / p + β = (ξ W i ) / (∆x A) × 1 / p + β3). Application <strong>de</strong> ce modèle à différents systèmesNous avons déterminé <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> à <strong>de</strong>ux moments du cycle <strong>de</strong>frottement :- Au démarrage du premier glissement (l’aller). Ce qui correspond au frottementstatique <strong>entre</strong> le matériau dans lequel est réalisé la LIO et le polycarbonate.- Le second glissement (retour) que nous avons assimilé au frottement cinétique.a). Polycarbonate / LIO en Acry26ELes forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs en Acry26E et le polycarbonate sontdéterminées en faisant varier la force normale. Cel<strong>les</strong>-ci sont reportées dans le tableau 16 ci<strong>de</strong>ssous.AllerRetourF n (N) F t (N) Ecart type (N) Ft (N) Ecart type (N)15,8 19,1 4,8 17,7 526,2 28 1,6 23,8 4,230 30,6 4,3 32,8 3,235,8 39,3 4,5 35,8 5Tableau 16 : Mesure <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> à l’aller et au retour <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26Eet du polycarbonate en fonction <strong>de</strong> la force normale.L’augmentation <strong>de</strong> la force tangentielle est corrélée <strong>de</strong> façon linéaire à celle <strong>de</strong> la forcenormale appliquée. Le coefficient <strong>de</strong> corrélation (R²) pour l’aller est <strong>de</strong> 0,973 et celui pour leretour est <strong>de</strong> 0,917.114


Nous représentons alors sur la figure 33 le coefficient <strong>de</strong> frottement en fonction <strong>de</strong>l’inverse <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> pressions extérieures : µ = f(1 / p). La pression extérieure est calculée<strong>de</strong> la façon suivante : p = F n / A où A est assimilée à l’aire <strong>de</strong> l’optique <strong>de</strong> la LIO.1,601,40µ = 0,1491 /p + 0,92661,20R 2 = 0,6965Coefficient <strong>de</strong> frottement (µ)1,000,800,60µ = 0,1245 /p + 0,8825R 2 = 0,2999AllerRetour0,400,200,000 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 21/p (MPa -1 )Figure 33 : Coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> l’Acry26E sur le polycarbonate à différentes forcesnorma<strong>les</strong>.Les paramètres obtenus en appliquant le modèle <strong>de</strong> J.M. Georges sont donnés dans letableau 17 suivant.τ 0 (MPa) β R²A ller 0,15 0,93 0,697Retour 0,12 0,88 0,3Tableau 17 : Paramètres obtenus pour le système Acry26E / Polycarbonate.Le coefficient <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> le coefficient <strong>de</strong> frottement et l’inverse <strong>de</strong>s forces<strong>de</strong> pressions extérieures à l’aller est <strong>de</strong> 0,697 alors qu’il n’est que <strong>de</strong> 0,3 pour le retour. Lemodèle est assez bien vérifié pour l’aller mais il ne l’est plus pour le retour. Cependant, nousavons appliqué le modèle <strong>de</strong> J.M. Georges à ces données.La topographie et la rugosité <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E et du polycarbonate ont étédéterminées par microscope à force atomique. La rugosité du polycarbonate est la plus élevée.C’est pour cette raison que nous prendrons en compte le ∆x du polycarbonate. Noustrouvons : ∆x ≈ 18,7 µm.En utilisant <strong>les</strong> relations suivantes : τ 0 = (ξ W i ) / (∆x A) et β = ∆z / ∆x. et en posant que ξ =1/30 et en assimilant l’aire <strong>de</strong> contact à l’aire <strong>de</strong> l’optique <strong>de</strong> la LIO (A = π R², avec R = 3mm), nou s obtenons <strong>les</strong> valeurs suivantes :- Pour l’aller : ∆z ≈ 17,4 µm et W i = 2,38 mJ.- Pour le retour : ∆z ≈ 16,5 µm et W i = 1,90 mJ.115


Nous nous sommes ensuite intéressés au travail d’adhésion enDupré et le modèle <strong>de</strong> Van Oss :utilisant la relation <strong>de</strong>W ad = 2 [√ (γ 1 lw γ 2 lw ) + √ (γ 1 + γ 2 - ) + √ (γ 1 - γ 2 + )].Nous obtenons alors W ad = 93,55 mJ/m².L’énergie liée à l’adhésion obtenue pour l’aller comme pour le retour <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong> en Acry26Esur le polycarbonate est <strong>de</strong> W a = 2,65.10 -3 mJ.L’énergie d’interaction W i mesurée à partir <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> frottement est beaucoup plusimportante que l’énergie d’interaction purement adhésive (W a ) mesurée à partir du modèle <strong>de</strong>Van Oss. Ceci est normal car W i intègre <strong>de</strong>s termes dus à la dissipation d’énergie qui nepeuvent pas être négligés dans notre système. En particulier, cette dissipation d’énergiecorrespond à l’énergie absorbée dans <strong>les</strong> déformations viscoélastique et plastique. Elle estfonction <strong>de</strong> la vitesse <strong>de</strong> séparation du système, <strong>de</strong> la température et du taux <strong>de</strong> déformation.Elle est plus importante à l’aller qu’au retour.b). Polycarbonate / LIO en Acry26E héparinéeLes forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinéeset le polycarbonate sontdéterminées en faisant varier la force normale et sont reportées dans le tableau 18 ci-<strong>de</strong>ssous.AllerRetourF n (N) Ft (N) Ecart type (N) Ft (N) Ecart type (N)15,8 12,6 1 ,9 13,8 226,2 19,2 2,7 20,6 3,230 23,5 2,3 24,6 2,535,8 27,1 4 26,53,2Tablea u 18 : Mesure <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> à l’aller et au retour <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26Ehéparinées et du polycarbonate en fonction <strong>de</strong> la force normale.L’augmentation <strong>de</strong> la force tangentielle est corrélée <strong>de</strong> façon linéaire à celle <strong>de</strong> la forcenormale appliquée. Le coefficient <strong>de</strong> corrélation (R²) pour l’aller est <strong>de</strong> 0,989 et celui pour leretour est <strong>de</strong> 0,977.Nous représentons alors sur la figure 34 le coefficient <strong>de</strong> frottement en fonction <strong>de</strong>l’ inverse <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> pressions extérieures : µ = f(1 / p).116


1,201,00µ = 0,113 /p + 0,6758R 2 = 0,7731Coefficient <strong>de</strong> frottement (µ)0,800,600,40µ = 0,0377 /p + 0,7243R 2 = 0,3388AllerRetour0,200,000 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 21/p (MPa -1 )Figure 34 : Coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> l’Acry26E hépariné sur le polycarbonate à différentesforces norma<strong>les</strong>.Les paramètres obtenus en appliquant le modèle <strong>de</strong> J.M. Georges sont donnés dans letableau 19 suivant.τ 0 (MPa) β R²Aller 0,04 0,72 0,34Retour 0,11 0,68 0,77Tableau 19 : Paramètres obtenus pour le système Acry26E hépariné / Polycarbonate.Le modèle est assez bien vérifié pour le retour (le coefficient <strong>de</strong> corrélation est <strong>de</strong>0,77) mais il ne l’est pas pour l’aller (le coefficient <strong>de</strong> corrélation est <strong>de</strong> 0,34). Nousappliquerons tout <strong>de</strong> même le modèle aux valeurs obtenues.Nous posons : ∆x ≈ 18,7 µm (∆x du polycarbonate).En utilisant <strong>les</strong> relations données précé<strong>de</strong>mment, nous obtenons <strong>les</strong> valeurs suivantes :- Pour l’aller : ∆z ≈ 13,5 µm et W i = 0,63 mJ.- Pour le retour : ∆z ≈ 12,7 µm et W i = 1,74 mJ.Les énergies d’interaction sont différentes pour le frottement statique (aller) et le frottementcinétique (retour). La comparaison <strong>de</strong> ces valeurs à cel<strong>les</strong> obtenues avec le système LIO enAcry26E / polycarbonate montre que le comportement à l’aller est complètement différentalors que celui du retour est similaire.Le travail d’adhésion calculé en utilisant la relation <strong>de</strong> Dupré et le modèle <strong>de</strong> Van Ossest <strong>de</strong> : W ad = 97,16 mJ/m².L’énergie d’adhésion obtenue pour <strong>les</strong> lentil<strong>les</strong> en Acry26E héparinées sur du polycarbonateest <strong>de</strong> : W a = 2,75.10 -3 mJ.L’énergie d’adhésion est assez proche du cas précé<strong>de</strong>nt mais est légèrement plus élevée. Lefrottement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinées et le polycarbonate <strong>de</strong>vrait donc être plus117


important que celui du système LIO en Acry26E / polycarbonate. Cependant, le frottement àl’aller est plus faible avec <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinées qu’avec <strong>les</strong> LIOs en Acry26E.Or, lors du frottement statique, la couche d’héparine présente sur <strong>les</strong> LIOs doit servir <strong>de</strong>couche lubrifiante permettant un meilleur cisaillement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux et unelimitation <strong>de</strong> l’énergie dissipée dans <strong>les</strong> matériaux eux-mêmes. De plus, l’héparine augmente<strong>de</strong> façon importante l’hydrophile <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s LIOs. Ce qui permet à la solution <strong>de</strong> NaCl0,9% <strong>de</strong> rester plus facilement à l’interface <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate lors <strong>de</strong> lacompression <strong>de</strong> la LIO. Ce qui facilite le glissement <strong>de</strong> la LIO sur le polycarbonate. Le fait <strong>de</strong>diminuer <strong>les</strong> effets <strong>de</strong> dissipation d’énergie l’emporte donc sur l’effet purement d’adhésionthermodynamique.Après le glissement <strong>de</strong> la LIO sur le polycarbonate, la couche d’héparine doit se détacher <strong>de</strong>la LIO (celle-ci n’est pas greffée <strong>de</strong> façon covalente à la surface <strong>de</strong> la LIO).Lors du frottement cinétique, on retrouve pratiquement le système LIO en Acry26E /Polycarbonate. Ce qui explique que <strong>les</strong> paramètres trouvés pour le frottement cinétique sontsimilaires à ceux trouvés pour le système LIO en Acry26E / Polycarbonate.c). Polycarbonate / LIO en Acry26E en présence <strong>de</strong> B1Le frottement <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E et du polycarbonate en présence d’unesolution viscoélastique a ensuite été étudié. Les forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues sont donnéesdans le tableau 20 ci-<strong>de</strong>ssous.AllerRetourF n (N) F t (N) Ecart type (N) F t (N) Ecart type (N)15,8 24,2 2,4 24,2 3,526,2 32,9 4,6 30,2 4,130 26,6 4,2 32,7 5,235,8 39,4 3,5 40 4,1Tableau 20 : Mesure <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> à l’aller et au retour <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26Eet du polycarbonate en présence <strong>de</strong> B1 en fonction <strong>de</strong> la force normale.Les coefficients <strong>de</strong> corrélation linéaire <strong>entre</strong> la force normale et la force tangentiel<strong>les</strong>ont <strong>de</strong> 0,617 pour le frottement statique (aller) et <strong>de</strong> 0,953 pour le frottement cinétique(retour).Le coefficient <strong>de</strong> frottement en fonction <strong>de</strong> l’inverse <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> pressionsextérieures est représenté sur la figure 35.118


2,001,801,60Coefficient <strong>de</strong> frottement (µ)1,401,201,000,800,60µ = 0,4582 /p + 0,6963R 2 = 0,9487µ = 0,5282 /p + 0,5874R 2 = 0,738AllerRetour0,400,200,000 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 21/p (MPa -1 )Figure 35 : Coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> l’Acry26E sur le polycarbonate en présence <strong>de</strong> B1 àdifférentes forces norma<strong>les</strong>.Les paramètres obtenus en appliquant le modèle <strong>de</strong> J.M. Georges sont donnés dans letableau 21 suivant.τ 0 (MPa) β R²Aller 0,53 0,59 0,738Retour 0,46 0,7 0,949Tableau 21 : Paramètres obtenus pour le système Acry26E hépariné / Polycarbonate enprésence <strong>de</strong> B1.Le modèle est assez bien vérifié pour l’aller (le coefficient <strong>de</strong> corrélation est <strong>de</strong>0,738) et une très bonne corrélation est trouvée pour le retour (le coefficient <strong>de</strong> corrélation est<strong>de</strong> 0,949).Nous posons : ∆x ≈ 18,7 µm (∆x du polycarbonate).En utilisant <strong>les</strong> relations données précé<strong>de</strong>mment, nous obtenons <strong>les</strong> valeurs suivantes :- Pour l’aller : ∆z ≈ 11 µm et W i = 8,41 mJ.- Pour le retour : ∆z ≈ 13,1 µm et W i = 7,3 mJ.Les énergies d’interaction sont élevées en présence <strong>de</strong> la solution viscoélastique B1lors <strong>de</strong>s frottements statique et cinétique. Ce qui pourrait s’expliquer par une forte dissipationd’énergie dans la couche viscoélastique qui résiste à l’aller et au retour. La présence <strong>de</strong> lasolution viscoélastique pourrait augmenter <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux. Lecisaillement <strong>de</strong> la couche interfaciale apparaît être difficile.119


Selon Dupré et en utilisant le modèle <strong>de</strong> Van Oss prenant en compte un troisièmecorps, l’énergie d’adhésion est déterminée par l’équation suivante :W ad = 2 [√ (γ 1 lw γ 3 lw ) + √ (γ 2 lw γ 3 lw ) - √ (γ 1 lw γ 2 lw ) - γ 3 lw + √ γ 3 + (√ γ 1 - + √ γ 2 - -√ γ 3 - ) + √ γ 3 - (√ γ 1++ √ γ 2 + -√ γ 3 + ) - √ (γ 1 + γ 2 - ) - √ (γ 1 - γ 2 + )].Avec 1 : la LIO, 2 : le polycarbonate et 3 : la solution viscoélastique.Des essais au tensiomètre ont été réalisés afin <strong>de</strong> déterminer la tension <strong>de</strong> surface et <strong>les</strong>différentes composantes <strong>de</strong> la tension <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la solution viscoélastique B1 mais celle-ciest très visqueuse et <strong>les</strong> supports que nous avons utilisé ne sont pas adaptés pour déterminerces paramètres. Nous n’avons donc pas pu déterminer l’énergie d’adhésion en utilisant lemodèle <strong>de</strong> Van Oss. Les hypothèses émises ci-<strong>de</strong>ssus sont donc <strong>les</strong> seu<strong>les</strong> que nous pouvonsfaire à ce jour.4). ConclusionL’énergie d’interaction d’adhérence mesurée en frottement est beaucoup plus élevéeque l’énergie uniquement liée à l’adhésion thermodynamique. Par suite, <strong>les</strong> termes <strong>de</strong>dissipation d’énergie (viscoélasticité, plasticité, effets <strong>de</strong> charge …) sont plus importants que<strong>les</strong> seuls termes d’adhésion.Il faut donc rechercher à diminuer <strong>les</strong> énergies dissipées. Ceci est réalisé par l’héparine lors <strong>de</strong>la mise en mouvement <strong>de</strong> LIOs héparinées sur le polycarbonate. Mais cet effet n’est présentqu’à la mise en mouvement <strong>de</strong> la LIO et disparaît probablement par <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la couched’héparine.Il en est tout autrement lors <strong>de</strong> l’utilisation d’une solution viscoélastique B1. Le terme <strong>de</strong>dissipation d’énergie est très élevé aussi bien à l’aller qu’au retour. La couche interfaciale estdonc résistante au frottement et conduit à une forte dissipation d’énergie. Ce qui conduit à unmauvais comportement.II. Mesure d’adhérence par microscope à force atomique (AFM)Des mesures d’adhérence (prise en compte <strong>de</strong> la dissipation d’énergie) <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOsen Acry26E et le polycarbonate d’une part, et <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinées et lepolycarbonate d’autre part, ont été réalisées en utilisant un microscope à force atomique.Afin <strong>de</strong> mesurer l’adhérence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux <strong>de</strong> notre système, nous avonsréalisé <strong>de</strong>s bil<strong>les</strong> en polycarbonate à partir du levier <strong>de</strong> l’injecteur (annexe 8). Les bil<strong>les</strong>obtenues sont observées sous microscope optique afin <strong>de</strong> s’assurer qu’el<strong>les</strong> soient sphériqueset qu’el<strong>les</strong> aient un diamètre compris <strong>entre</strong> 10 et 50 µm.Plusieurs sphères <strong>de</strong> 10 à 50 µm <strong>de</strong> diamètre sont collées sur <strong>de</strong>s pointes d’AFM parl’intermédiaire d’une résine époxy (annexe 8).Les essais d’adhérence sont réalisés en utilisant l’AFM en milieu liqui<strong>de</strong> du DPM <strong>de</strong>l’Université Clau<strong>de</strong> Bernard Lyon 1. L’appareil utilisé est un AFM Topometrix Explorer <strong>de</strong>type « stand alone ». Les LIOs sont scotchées sur une surface plane et mises dans <strong>de</strong> l’eaudésionisée. Les forces nécessaires pour détacher la bille en polycarbonate <strong>de</strong> la LIO sontmesurées à l’ai<strong>de</strong> d’un piézoélectrique. Cette valeur est donnée en nA. La calibration <strong>de</strong> lapointe en présence <strong>de</strong> la bille en PC se fait en mesurant la déflection du cantilever à safréquence <strong>de</strong> résonance. Nous obtenons une calibration <strong>de</strong> 0,41 nN/nA. Cette expérience nous120


permet <strong>de</strong> transformer <strong>les</strong> valeurs données en nN. La rai<strong>de</strong>ur du levier en présence <strong>de</strong> la billeen polycarbonate est <strong>de</strong> 0,421 N/m.Les courbes obtenues correspon<strong>de</strong>nt à différentes étapes (figure 36) :- 1 : approche <strong>de</strong> la bille en polycarbonate.- 2 : Pic dû à l’adhésion <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et la surface.- 3 : Contact <strong>entre</strong> la bille en PC et la surface.- 4 : Application d’une charge.- 5 : Retrait <strong>de</strong> la bille en PC.- 6 : Pic correspondant à l’adhérence <strong>entre</strong> la bille en PC et la surface.- 7 : Etat initial du levier.41532 : Adhésion76 : AdhérenceFigure 36 : Courbes <strong>de</strong> forces <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et la silicone obtenues par AFM.Plusieurs essais d’adhérence <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et une LIO en Acry26Eont été réalisés en faisant varier la vitesse <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> la bille en polycarbonate afin <strong>de</strong>déterminer la vitesse nécessaire pour permettre à toutes <strong>les</strong> interactions <strong>de</strong> se faire.L’expérience a été réalisée sur quatre points i<strong>de</strong>ntiques. La vitesse <strong>de</strong> retrait déterminée est<strong>de</strong> : v r = 0,1 µm/s.La théorie <strong>de</strong> Hertz (annexe 9) nous permet <strong>de</strong> déterminer le rayon du cercle <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong>la bille en polycarbonate et le matériau dans lequel est réalisé la LIO.Le module <strong>de</strong> Young du polycarbonate est <strong>de</strong> 2400 MPa et le coefficient <strong>de</strong> poisson est <strong>de</strong>0,39 (annexe 2). Le module <strong>de</strong> Young <strong>de</strong> l’Acry26E est pris comme étant égal à 1,83 MPa(annexe 3) et le coefficient <strong>de</strong> poisson à 0,39. Cette <strong>de</strong>rnière valeur est basée sur <strong>les</strong> résultats<strong>de</strong> B. Johnson et al. qui ont trouvé cette valeur pour <strong>de</strong>s hydrogels en pHEMA [Johnson B. etal., 2004]. La force normale imposée lors <strong>de</strong>s essais d’adhérence est <strong>de</strong> 60,27 nN et le rayon<strong>de</strong> la bille en polycarbonate est d’environ 40 µm. Le rayon du cercle <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la billeen polycarbonate et le matériau dans lequel est réalisé la LIO est d’environ 0,93 µm.La force normale par unité <strong>de</strong> surface lors <strong>de</strong>s essais sur le tribomètre est d’environ 1,06.10 6N/m². Celle déterminée lors <strong>de</strong>s expériences par AFM est d’environ 22000 N/m², soit 48 foismoins importante que sur le système tribologique. Cependant, nous ne pouvons pas imposer121


<strong>de</strong>s forces norma<strong>les</strong> par unité <strong>de</strong> surface plus importantes car <strong>les</strong> adhérences mesurées sontdéjà importantes avec la pointe utilisée.Les mesures d’adhérence ont été réalisées sur huit zones différentes <strong>de</strong> la LIO. Quatremesures sont réalisées par zone. Les forces d’adhérence mesurées sont regroupées dans letableau 22 suivant.MatériauxForce moyenned’adhérence (nN)Ecart type (nN) Taux <strong>de</strong> réticulantAcry26E 15,2 4,3 0,8 %Acry26E hépariné 1,12 1,1 0,8 %SC5115A 5,6 2,3 0 %SC5115B 10 3,9 2%SC5115C 2,3 0,9 5%SC5115D 1,1 0,4 10 %Silicone 101 11,3 /Tableau 22 : Force d’adhérence <strong>entre</strong> une bille en PC et différents matériaux par AFM.Pour <strong>les</strong> matériaux acryliques, la force d’adhérence maximale est obtenue avecl’Acry26E alors que <strong>les</strong> forces minima<strong>les</strong> sont obtenues avec l’Acry26E hépariné et leSC5115D.L’adhérence faible <strong>entre</strong> le polycarbonate et <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinées peuts’expliquer par plusieurs hypothèses :- La couche d’héparine très hydrophile forme un film d’eau à la surface <strong>de</strong> la LIOempêchant <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> le polycarbonate et la LIO.- La répulsion <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces serait due aux groupements présents sur <strong>les</strong>chaînes d’héparine qui interagiraient avec ceux du polycarbonate.- Les chaînes d’héparine qui ont très peu d’affinité avec le polycarbonateformeraient une couche épaisse et <strong>de</strong>nse à la surface <strong>de</strong>s LIOs empêchant lepolycarbonate d’interagir avec l’Acry26E.D’autre part, nous constatons que <strong>les</strong> forces d’adhérence <strong>de</strong>s matériaux acryliquesdiminuent lorsque le taux <strong>de</strong> réticulant est supérieur à 0,8% (Acry26E). Ce qui est peut être dûà l’augmentation <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s matériaux. En effet, le matériau dans lequel est réalisé laLIO à moins tendance à se déformer lors du contact avec la bille en polycarbonate. Ce quiréduit l’aire <strong>de</strong> contact et permet <strong>de</strong> minimiser <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux matériaux.Cependant, d’autres paramètres comme la mobilité et la configuration <strong>de</strong>s chaînes à la surface<strong>de</strong>s matériaux peuvent intervenir.La forte adhérence <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et la silicone pourrait s’expliquer parle fait que la silicone soit très hydrophobe. Un film d’eau serait créé à la surface <strong>de</strong> la siliconeempêchant <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> le polycarbonate et la silicone <strong>de</strong> se faire. C’est pourquoi,nous observons une adhésion <strong>entre</strong> la silicone et le polycarbonate lors <strong>de</strong> l’approche <strong>de</strong> lapointe (figure 36). En effet, le film d’eau franchi, l’interaction <strong>entre</strong> le polycarbonate et lasilicone est plus importante que celle <strong>de</strong> la silicone avec l’eau. Ce qui explique qu’il fautfournir une force importante pour arriver à séparer la bille en polycarbonate <strong>de</strong> la silicone.Nous avons ensuite déterminé <strong>les</strong> énergies d’adhérence (équivalentes aux énergiesd’interaction mesurées dans le paragraphe I) <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et l’Acry26Ed’une part, et <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et l’Acry26E hépariné d’autre part. La formuleutilisée est donnée ci-après.122


F ad = 3/2 × π R WAvec F ad , la force d’adhérence, R, le rayon <strong>de</strong> la bille en polycarbonate et W l’énergied’adhérence. Les énergies d’adhésion lors <strong>de</strong>s expériences d’AFM sont recalculées en prenanten compte la surface <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et la LIO (le rayon du cercle <strong>de</strong>contact a été déterminé précé<strong>de</strong>mment).Les résultats sont regroupés dans le tableau 23 suivant :AFMApproche <strong>de</strong> Tabor etGeorgesMatériaux <strong>de</strong>s LIOsEnergie d’adhérence Energie d’adhésion Energie d’adhérence(mJ)(mJ)(mJ)Acry26E 0,081 2,54.10 -10 2,38Acry26E hépariné 5,9.10 -3 2,64.10 -10 0,63Tableau 23 : Comparaison <strong>de</strong>s énergies d’adhérence obtenues selon différentes métho<strong>de</strong>s.L’énergie d’interaction calculée par le modèle <strong>de</strong> J. M. Georges <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs en Acry26E etle PC est <strong>de</strong> 2,38 mJ et celle <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinées et le PC est <strong>de</strong> 0,63 mJ(valeurs correspondant au frottement statique). Les énergies d’adhérence trouvées <strong>entre</strong> lepolycarbonate et ces <strong>de</strong>ux matériaux, lors <strong>de</strong>s essais sur AFM, sont respectivement <strong>de</strong> 0,081mJ et <strong>de</strong> 5,9.10 -3 mJ. Les énergies d’adhérence trouvées par AFM sont plus faib<strong>les</strong> que cel<strong>les</strong>trouvées par tribométrie mais la force normale par unité <strong>de</strong> surface appliquée lors <strong>de</strong>s essaissur AFM est plus faible que celle imposée sur tribomètre. Ce qui explique cette différenced’ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur. De plus, nous remarquons que <strong>les</strong> énergies d’adhérence sont plus élevéesque <strong>les</strong> énergies d’adhésion. Les termes <strong>de</strong> dissipation d’énergie (viscoélasticité, plasticité,effets <strong>de</strong> charge …) sont donc plus importants que <strong>les</strong> seuls termes d’adhésion. Ces résultatssont alors bien corrélés à ceux obtenus par tribométrie.Les adhérences mesurées (matériaux acryliques et silicone) peuvent aussi êtreexpliquées par <strong>de</strong>s phénomènes d’adhésion importants dus aux interactions <strong>de</strong> type London(dispersives), van <strong>de</strong>r Waals voire <strong>de</strong>s liaisons hydrogène. En effet, K. Feldman et al. ontmontré que l’adhérence <strong>entre</strong> une pointe recouverte d’or (pointe non polaire) est maximalelorsque le matériau opposé est un polymère peu polaire (polystyrène). En revanche, pour unepointe polaire, l’adhérence est maximale lorsque la surface opposée est polaire. Les auteursattribuent ces différences à <strong>de</strong>s interactions dominées par <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> London dans lepremier cas et à <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> type dipôle-dipôle voire <strong>de</strong> liaisons hydrogènedans le second cas [Feldman K. et al., 1998].Nous avons alors étudié l’influence <strong>de</strong> la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>surface <strong>de</strong>s polymères sur la force d’adhérence. Les composantes acido-basiques <strong>de</strong> l’énergie<strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s différents matériaux sont regroupées dans le tableau 24 ci-après.123


)Matériauxγ ab (mJ/m²)Polycarbonate 1,8Silicone 2,4Acry26E 6,4Acry26E hépariné 13,9SC5115A 7,7SC5115B 9,7SC5115C 11,1SC5115D 12Tableau 24 : Composantes acido-basiques <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> différents matériaux.La force d’adhérence mesurée est maximale avec la silicone puis avec l’Acry26E (matériaux<strong>les</strong> moins polaires). Elle est minimale pour <strong>les</strong> matériaux SC5115D et l’Acry26E hépariné(matériaux <strong>les</strong> plus polaires). La bille <strong>de</strong> polycarbonate collée à la pointe d’AFM est peupolaire (1,8 mJ/m²). Les résultats obtenus sont donc bien corrélés à ceux trouvés par K.Feldman et al.Nous avons alors représenté la force d’adhérence <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et <strong>les</strong>différents matériaux en fonction <strong>de</strong> la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>smatériaux étudiés (figure 37).120100Force d'adhérence (nN80604020Fad = 216,9e -0,3996γabR 2 = 0,913600 2 4 6 8 10 12 14Composante acido-basique <strong>de</strong> l'énergie <strong>de</strong> surface (mJ/m²)16Figure 37 : Force d’adhérence <strong>entre</strong> du PC et différents matériaux en fonction <strong>de</strong> lacomposante acido-basique <strong>de</strong> ces matériaux.Une corrélation exponentielle (R² = 0,9136) est obtenue <strong>entre</strong> la force d’adhérence etla composante acido-basique <strong>de</strong>s matériaux :F ad = 216e -0,3996 γab .Ce qui montre que la force d’adhérence <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux matériaux est dépendante <strong>de</strong>s chargesexprimées en surface. En effet, M.M. Rippel et al. ont montré que l’adhérence <strong>entre</strong> ducaoutchouc naturel modifié par du polyphosphate <strong>de</strong> sodium et du verre (surface chargéenégativement) dépend du domaine exposé à la surface du verre. L’adhérence est maximalelorsque le domaine exposé est du caoutchouc naturel qui est chargé positivement [RippelM.M. et al., 2004].Cependant, lorsque nous ne considérons que <strong>les</strong> matériaux acryliques (Acry26E,SC5115A, SC5115B, SC5115C et SC5115D), une corrélation linéaire <strong>entre</strong> la force124


d’adhérence et la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface est obtenue. Le coefficient <strong>de</strong>corrélation n’est plus que <strong>de</strong> 0,68.F ad = -2,07 γ ab + 26,21.Cette différence peut s’expliquer par le fait que <strong>les</strong> forces d’adhérence <strong>de</strong>s autres matériauxsoient négligeab<strong>les</strong> <strong>de</strong>vant la valeur élevée obtenue avec la silicone.D’autre part, J. Gavoille et J. Takadoum ont étudié le frottement <strong>entre</strong> du nitrure <strong>de</strong> silicium etdifférents matériaux (silice, verre et une surface recouverte <strong>de</strong> nitrure <strong>de</strong> titane). Puis, ceux-ci ontétudié l’adhérence <strong>entre</strong> une pointe d’AFM en nitrure <strong>de</strong> silicium et ces matériaux. L’hystérèsed’adhérence est alors définie comme étant l’aire <strong>entre</strong> <strong>les</strong> courbes d’approche et <strong>de</strong> retrait <strong>de</strong> la pointe(figure 38). Les auteurs ont trouvé que la force tangentielle <strong>entre</strong> le nitrure <strong>de</strong> silicium et <strong>les</strong> différentsmatériaux est corrélée à l’hystérèse d’adhérence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> matériaux [Gavoille J. et Takadoum J.,2003]. Le coefficient <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> l’hystérèse d’adhérence et la force tangentielle est <strong>de</strong> : R² =0,7875.Hystérèsed’adhérenceFigure 38 : Force d’adhérence en fonction <strong>de</strong> la distance [Gavoille J. et Takadoum J., 2003]Nous avons alors calculé <strong>les</strong> hystérèses d’adhérence pour nos différents systèmes(tableau 25).Matériaux Hystérèse d’adhérence (nN.nm)Acry26E 3700Acry26E hépariné 80SC5115A 1400SC5115B 3900SC5115C 155SC5115D 20Silicone 26100Tableau 25 : Hystérèse d’adhérence <strong>de</strong>s différents systèmes étudiés.Les hystérèses d’adhérence <strong>les</strong> plus élevées sont cel<strong>les</strong> avec la silicone et <strong>les</strong> matériauxAcry26E et SC5115B. Or la force d’adhérence maximale a été trouvée pour l’Acry26E et nonpour le SC5115B. Cette différence est peut être due aux propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux.En effet, le profil <strong>de</strong>s courbes du matériau SC5115B est différent <strong>de</strong> celui <strong>de</strong> l’Acry26E(figure 39).125


Figure 39 : Courbes <strong>de</strong> force obtenues par AFM.L’énergie <strong>de</strong> déformation lors du contact avec la bille en polycarbonate est peut êtreplus difficile à dissiper dans le matériau SC5115B que dans l’Acry26E. Afin d’étayer cettehypothèse, <strong>de</strong>s essais mécaniques <strong>de</strong>vront être réalisés afin <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> G’ et G’’ <strong>de</strong>sdifférents matériaux. Cependant, nous n’avons pas eu, à ce jour, la possibilité <strong>de</strong> réaliser cesessais.La bille en polycarbonate est séparée du matériau SC5115B sur une plus longue distancecomparée à l’Acry26E. Or, l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact du matériau Acry26E (H = 23,3°)est plus importante que celle du SC5115B (H = 11,2°). Ce qui suppose que la longueur et lamobilité <strong>de</strong>s chaînes sont plus importantes pour l’Acry26E que pour le SC5115B. Cependant,l’adhérence obtenue avec le SC5115B s’effectue sur une longueur plus importante qu’avecl’Acry26E. Ce qui nous laisse penser que l’adhérence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> matériaux Acry26E etSC5115B sont <strong>de</strong> nature différente (interactions <strong>de</strong> type acido-basique ou liaison hydrogèneplus importantes avec le matériau SC5115B : γ ab SC5115B > γ ab Acry26E et <strong>de</strong>s propriétésmécaniques différentes selon <strong>les</strong> matériaux).L’hystérèse d’adhérence est alors représentée en fonction <strong>de</strong> la force tangentielle <strong>entre</strong><strong>les</strong> différents matériaux (figure 40).126


50004000Hystérèse d'adhérence (nN.nm)300020001000y = 221,22x - 5123,6R 2 = 0,7112y = 17,354x - 212,56R 2 = 0,7875LDJ. Gavoille et al.00 20 40 60 80 100 120 140 160-1000Force tangentielle (N LD et mN J. Gavoille)Figure 40 : Hystérèse d’adhérence en fonction <strong>de</strong> la force tangentielle.Le coefficient <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> l’hystérèse d’adhérence et <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong>est <strong>de</strong> 0,71. Or, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> mesurées sont moins réparties que cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> J. Gavoilleet J. Takadoum. Ce qui limite la validité <strong>de</strong> notre coefficient <strong>de</strong> corrélation.Nous nous sommes alors intéressés à savoir s’il existe une corrélation <strong>entre</strong> la forced’adhérence maximale mesurée par AFM et <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> frottement (forces tangentiel<strong>les</strong>)mesurées par tribométrie (figure 41). L’adhérence <strong>entre</strong> la bille en polycarbonate et la siliconen’est pas prise en compte à cause <strong>de</strong>s fortes interactions <strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux matériaux. En effet,lors du frottement, un film d’eau se formerait à l’interface <strong>entre</strong> le polycarbonate et lasilicone, empêchant l’interaction <strong>entre</strong> ces <strong>de</strong>ux matériaux <strong>de</strong> se faire.504540Force tangentielle (N)35302520Ft = 5,6026Ln(Fad) + 22,881R 2 = 0,82311510500,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0Force d'adhérence (nN)Figure 41 : Forces tangentiel<strong>les</strong> (frottement statique) mesurées <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s matériaux acryliqueset du polycarbonate en fonction <strong>de</strong> la force d’adhérence mesurée <strong>entre</strong> ces mêmes matériaux.127


Une corrélation logarithmique est observée <strong>entre</strong> la force tangentielle et la forced’adhérence maximale :F t = 5,6 ln F ad + 22,88En effet, le coefficient <strong>de</strong> corrélation est <strong>de</strong> 0,823. La force tangentielle est donc faiblelorsque l’adhérence <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate est faible.Les forces d’adhérence mesurées par AFM <strong>entre</strong> une bille en polycarbonate etdifférents matériaux dans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs sont dues principalement aux termes<strong>de</strong> dissipation d’énergie (viscoélasticité, plasticité, effets <strong>de</strong> charge …) plutôt qu’aux termesd’adhésion. Les forces d’adhérence dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> divers paramètres : <strong>de</strong>s chaînes etgroupements en surface, du taux <strong>de</strong> réticulant <strong>de</strong>s polymères acryliques, <strong>de</strong>s propriétésmécaniques <strong>de</strong>s matériaux et <strong>de</strong> la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface dumatériau dans lequel est réalisée la LIO.De plus, pour <strong>de</strong>s contacts <strong>entre</strong> dupolycarbonate et <strong>de</strong>s polymères acryliques, la forcetangentielle mesurée sur un tribomètre est corrélée à la force d’adhérence mesurée par AFM.Ce qui semble être cohérent car la force d’adhérence regroupe <strong>les</strong> termes dus à l’adhésion et àla dissipation d’énergie.Nous avons vu que plusieurs paramètres sont susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> faire évoluer l’adhérenceet l’effort <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs et le polycarbonate. Nous nous sommes alors attachésà étudier l’effet <strong>de</strong> certains paramètres sur le frottement. La force tangentielle prise en comptelors <strong>de</strong> ces essais est celle mesurée lors <strong>de</strong> « l’aller » (force correspondant au frottementstatique).I II. Effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s matériaux sur le frottement1). Les LIOsLes matériaux dans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs sont différents. La dureté <strong>de</strong> cesmatériaux varie en fonction <strong>de</strong> la composition et <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s monomères ainsi que dutaux <strong>de</strong> réticulant utilisé lors <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong>s matériaux. Ces matériaux sont pour la plupart<strong>de</strong>s hydrogels. De ce fait, nous avons utilisé un duromètre Shore A (dont le domained’utilisation correspond au caoutchouc mou, aux élastomères…) pour réaliser <strong>les</strong> mesures <strong>de</strong>dureté <strong>de</strong>s matériaux. Le corps <strong>de</strong> pénétration du duromètre est un cône tronqué à 35° et laforce <strong>de</strong> pression a exercé sur le matériau est <strong>de</strong> 12,5 N pendant quelques secon<strong>de</strong>s. Cesexpériences sont réalisées 15 fois sur trois pastil<strong>les</strong> différentes et pour chaque matériau. Lesrésultats obtenus sont regroupés dans le tableau 26 ci-après.128


Matériau <strong>de</strong> la LIO Dureté Shore A Ecart typeAcry26E 49,5 2Acry26E hépariné 51,20,9Acry26M hépariné 56,9 1,5Acry15 41,1 0,8HE34 41,7 1,3HE38 41,6 2SC5115A 41,8 1,8SC5115B 52,3 0,9SC5115C 72,8 1,3SC5115D 95,1 1,2Silicone 47,6 1,5Tableau 26 : Dureté <strong>de</strong>s matériaux dans <strong>les</strong>quels <strong>les</strong> LIOs sont réalisées.La dureté <strong>de</strong>s matériaux varie en fonction <strong>de</strong>s différents monomères utilisés et <strong>de</strong> leurscaractéristiques. De plus, pour <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> même composition (Acry26E, SC5115A,SC5115B, SC5115C et SC5115D), nous observons une corrélation linéaire <strong>entre</strong> la dureté <strong>de</strong>smatériaux et le taux <strong>de</strong> réticulant introduit lors <strong>de</strong> la synthèse (figure 42).120100Dureté <strong>de</strong>s matériaux (Shore A)806040Dureté = 5,2852 Tx + 43,485R 2 = 0,98982000 2 4 6 8 10 12Taux <strong>de</strong> réticulant (%)Figure 42 : Dureté <strong>de</strong>s matériaux en fonction du taux <strong>de</strong> réticulant introduit lors <strong>de</strong> lapolymérisation.L’augmentation du nombre <strong>de</strong> nœuds <strong>de</strong> réticulation entraîne la rigidité du réseaupolymère et par conséquence l’augmentation <strong>de</strong> la dureté du matériau. En effet, S. Wu et al.ont montré que la dureté <strong>de</strong> latex acryliques est corrélée à la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> réticulation <strong>de</strong> cesmatériaux [Wu S. et al., 2000].Nous nous sommes ensuite intéressés à l’effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s matériaux sur <strong>les</strong> forcestangentiel<strong>les</strong>. Lors <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous n’avons pas considéré <strong>les</strong> matériaux traités en surfacecar différents paramètres pourraient <strong>entre</strong>r en jeu et suppléer l’effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>smatériaux.Tout d’abord, nous avons représenté <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> différents matériaux <strong>de</strong>LIOs et le polycarbonate (figure 43).129


50454035Force tangentielle (N)302520Acry26ESC5115ASC5115BSC5115CSC5115D1510500,0 20,0 40,0 60,0 80,0 100,0 120,0Dureté <strong>de</strong>s LIOs (Shore A)Figure 43 : Forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> différents matériaux <strong>de</strong> LIOs et le polycarbonate enfonction <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong>s LIOs.Les forces tangentiel<strong>les</strong> diminuent en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>smatériaux. En effet, Z.P. Lu et K. Friedrich ont montré que la dureté <strong>de</strong> composites à base <strong>de</strong>PEEK et <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> carbone (à différents taux) augmente lorsque le taux <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong>carbone augmente. Le coefficient <strong>de</strong> frottement, déterminé <strong>entre</strong> ces matériaux et une surfaceen acier, diminue en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du taux <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> carbone et donc <strong>de</strong> ladureté <strong>de</strong>s matériaux [Lu Z.P. et Friedrich K., 1995]. Dans notre système, il est donc plusdifficile pour le matériau dans lequel est réalisée la LIO d’épouser la surface adverse enpolycarbonate. De ce fait, l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux matériaux est moindre. Ce quipermet <strong>de</strong> diminuer <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différents matériaux et la force <strong>de</strong> frottement.Cependant, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues ne permettent pas l’injection <strong>de</strong> ces LIOs dans uninjecteur en polycarbonate.Par la suite, nous avons étudié l’effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s LIOs sur différents matériaux(figure 44).7060Force tangentielle (N)504030PCPC + siloxanePEIPOM MT8R02201000,0 10,0 20,0 30,0 40,0 50,0 60,0 70,0 80,0 90,0 100,0Dureté <strong>de</strong>s LIOs (Shore A)130


Figure 44 : Effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong> différentes LIOs sur différents supports.Pour le polycarbonate avec ou sans siloxane, la force tangentielle diminue en fonction<strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la dureté du matériau <strong>de</strong>s LIOs. Cependant, pour <strong>de</strong>s LIOs <strong>de</strong> duretééquivalente et frottant sur du PEI, nous obtenons <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> différentes. En effet,nous obtenons une force tangentielle <strong>de</strong> 18 N pour <strong>les</strong> LIOs en HE34, 35,8 N pour <strong>les</strong> LIOs enSC5115A et 54,3 N pour <strong>les</strong> LIOs en Acry15 (la dureté <strong>de</strong> ces LIOs est d’environ 41,5 ShoreA). D’autres paramètres comme <strong>les</strong> propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux, l’énergie <strong>de</strong>surface, la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux… interviennent dansce système. En effet, la dissipation d’énergie dépend <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s matériaux et va doncinfluencer le frottement <strong>de</strong>s LIOs sur <strong>les</strong> différentes surfaces.La dureté <strong>de</strong>s LIOs est donc un paramètre influençant la force tangentielle. Cependant,toutes <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sont en général supérieures à 20 N. Ce qui ne permet pasl’injection <strong>de</strong>s LIOs dans un système injecteur/LIO. Nous ne pouvons donc pas corréler ladureté à l’injection <strong>de</strong>s LIOs.2). Matériaux servant <strong>de</strong> supportLa dureté <strong>de</strong> plusieurs matériaux a été étudiée en utilisant un duromètre Shore D. Led omaine d’utilisation <strong>de</strong> cet appareil est : caoutchouc dur, matières plastiques dures… Lecorps <strong>de</strong> pénétration est une pointe en tungstène d’angle 30°. La force <strong>de</strong> pression à exercerest <strong>de</strong> 50 N. Quinze mesures ont été réalisées par matériau. Les résultats obtenus sontregroupés dans le tableau 27.MatériauDureté Ecart typeDureté Ecart typeMatériau(Shore D) (Shore D)(Shore D) (Shore D)PC 83,2 0,8PC traité antigraffiti86,3 0,5PC + siloxane 84,1 0,6 PMMA 91,1 0,3PC traité1.10 15 N + /cm²80,6 1,8PEI 91 0,5PC traité162.10 N + /cm²82,6 0,8 PSU 86,5 0,4PC + NPVP 82,8 1,3 PPSU 86 0,2PC parylène C 82,7 0,4 PVDF C88 78,5 0,4PC parylène N 81 0,7 PVDF C90 77,3 1PC + NaHa 83,9 1,1 PVDF A99/101 79,7 0,9PC + HPMC 82,6 0,7 POM MT24U01 81,6 0,4PC hépariné 83 0,4 POM MT8R02 81,1 0,4Tableau 27 : Dureté <strong>de</strong>s différents matériaux.Les duretés <strong>de</strong>s matériaux sont comprises <strong>entre</strong> 77,3 et 91,1 Shore D. Les matériauxtraités en surface ont été étudiés mais ils ne sont pas pris en compte lors <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet131


<strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s matériaux sur <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong>. Les duretés <strong>de</strong>s matériaux traités sontsimilaires à celle du polycarbonate. Selon R. J. Rodriguez et al., le traitem ent ionique à16 +l’azote à une dose <strong>de</strong> 1.10 N /cm² augmente la dureté du polycarbonate <strong>de</strong> 25%. En effet,elle passe <strong>de</strong> 168 MPa à 210 MPa. Celle-ci est mesurée à l’aid e d’un microduromètre quiutilise un in<strong>de</strong>nteur <strong>de</strong> Vickers. La force <strong>de</strong> pression exercée lors <strong>de</strong> l’essai est <strong>de</strong> 2 mN[Rodriguez R. J. et al. , 2002]. Cette augmentation serait due au fait que l’ion azote soit assezléger pour préserver <strong>les</strong> chaînes du polymère et induire la réticulation. Lors <strong>de</strong> nos essais,nous n’observons pas <strong>de</strong> différence. Ce qui est peut être dû au fait que nous imposons uneforce <strong>de</strong> compression <strong>de</strong> 50 N. Or, R. J. Rodriguez et al. ont montré que lorsque l’in<strong>de</strong>nteurs’enfonce <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 0,4 µm, la dureté diminue soudainement comme si une couche dures’était cassée [Rodriguez R. J. et al., 2000]. Ce qui explique que <strong>les</strong> duretés trouvées lors <strong>de</strong>nos essais soient similaires. En effet, la pénétration <strong>de</strong> la pointe <strong>de</strong> tungstène est beaucoupplus importante que 0,4 µm.Pour <strong>les</strong> autres traitement s <strong>de</strong> sur face, ce sont <strong>de</strong>s film s qui sont déposés sur lepolycarbonate ( paryl ène C, parylè ne N, PC + NPVP …) ou <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> surface qui nepeuvent influencer la structure du polycarbona te que sur quelques nanomètres. Les duretés <strong>de</strong>ces matériaux traités en surface sont donc similaires à celle du polycarbonate car l’appareilutilisé a une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> pénétration importante. Nous ne prendrons pas en compte cessurfaces lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> car <strong>les</strong> traitements <strong>de</strong> surface réalisés font intervenir d’autresparamètres que ceux que nous essayons d’étudier.Nous nous sommes alors intéressés à l’effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s différents matériaux sur<strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> mesurées <strong>entre</strong> ces matériaux et différentes LIOs (figure 45).7060Force tangentielle (N)50403020Acry26EHE34Acry15SC5115ASC5115BSC5115CSC5115DSilicone10076 78 80 82 84 86 88 90 92Dureté <strong>de</strong>s matériaux (Shore D)Figure 45 : Effet <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong> différents matériaux sur <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> cesmatériaux et différentes LIOs.Pour un matériau <strong>de</strong> LIO donné, la dureté <strong>de</strong>s matériaux (gamme <strong>de</strong> dureté réduite :76-92 Shore D) n’influence pas <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> ces matériaux. En effet, <strong>les</strong>forces tangentiel<strong>les</strong> varient peu d’un matériau à un autre. De plus, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong>mesurées sont supérieures à 20 N (sauf pour la silicone où <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sontinférieures à 10 N), ce qui ne permet pas l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans un système injecteur/LIO.Seu<strong>les</strong> <strong>les</strong> LIOs en silicone pourraient s’injecter. La dureté <strong>de</strong>s matériaux n’est donc pas unparamètre important dans notre étu<strong>de</strong>.132


3). ConclusionNous avons observé que la dureté <strong>de</strong>s matériaux varie en fonction <strong>de</strong> la formulation<strong>de</strong>s polymères, <strong>de</strong>s monomères utilisés et du taux <strong>de</strong> réticulant. Cependant, celle-ci varie peusuite à un traitement <strong>de</strong> surface car la dureté <strong>de</strong>s matériaux est mesurée sur une profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>pénétration importante. Or l’épaisseur <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> surface réalisés est comprise <strong>entre</strong>quelques nanomètres et quelques micromètres.L’augmentation <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s LIOs permet <strong>de</strong> diminuer <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong><strong>entre</strong> ces LIOs et un matériau donné (par exemple : le polycarbonate). En effet, <strong>les</strong>phénomènes liés à la dissipation d’énergie doivent être minimisés lorsque la dureté <strong>de</strong>s LIOsaugmente. Cependant, cette augmentation <strong>de</strong> la dureté ne suffit pas à permettre l’injection <strong>de</strong>ces LIOs dans un système injecteur/LIO. De plus, nous avons remarqué que pour le PEI, <strong>de</strong>sLIOs <strong>de</strong> dureté similaire ont <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> très différentes. D’autres paramètrescomme <strong>les</strong> propriétés mécaniques <strong>de</strong>s LIOs et <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s matériauxjouent donc un rôle important dans notre système tribologique.D’autre part, pour un matériau <strong>de</strong> LIO donné, la variation <strong>de</strong> la dureté <strong>de</strong>s matériauxn’a pas d’effet sur <strong>les</strong> forces ta ngentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> ces matériaux. C’est donc le matériau danslequel est réalisée la LIO qui est le plus important. En effet, c’est le matériau le plus mou quiconditionne le frottement <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux surfaces [Rabinowicz E., 1966]. Le matériau mou dissipel’énergie et lorsque la dureté du matériau augmente, l’énergie d’adhérence diminue ainsi quel’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> le matériau et la LIO. Ce qui a pour conséquence <strong>de</strong> diminuer lefrottement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> surfaces.Il aurait été intéressant d’étudier <strong>les</strong> propriétés mécaniques <strong>de</strong>s matériaux (G’ et G’’)car el<strong>les</strong> semblent jouer un rôle important dans notre système tribologique. Cependant, nousn’avons pas eu, à ce jour, la possibilité <strong>de</strong> réaliser ces essais. Nous nous sommes alorsintéress és à l’influence du taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs sur le frottement.IV. Effet du taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs sur le frottementDes matériaux <strong>de</strong> même composition chimique mais à différents taux <strong>de</strong> réticulant ontété synthétisés. Le taux d’hydratation est défini comme suit :m hyd - m secTx hyd =m hydavec m hyd la masse hydratée du palet et m sec , sa masse sèche.Le taux d’hydratation est mesuré pour chaque matériau et est donné dans le tableau 28.Matériau Taux <strong>de</strong> réticulantTauxForceEcart typed’hydratationtangentielle (N)Ecart typeSC5115A 0 26,4% 0,3% 36,5 2,3Acry26E 0,8% 26% 1% 33,9 2,6SC5115B 2% 24,1% 0,3% 38,3 5,8SC5115C 5% 22% 0,3% 26,3 1,1SC5115D 10% 20,2% 0,3% 22,3 2,9Tableau 28 : Taux d’hydratation <strong>de</strong> différents matériaux / Force tangentielle mesurée <strong>entre</strong> cesmatériaux et le polycarbonate.133


Le taux d’hydratation <strong>de</strong>s matériaux diminue en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du taux <strong>de</strong>réticulant (tableau 28). Nos résultats sont en accord avec <strong>les</strong> données <strong>de</strong> la bibliographie. Eneffet, W. Lequieu et F. E. Du Prez ont étudié le taux d’hydratation <strong>de</strong> polymères à base <strong>de</strong>poly(N-isopropyl acrylami<strong>de</strong>) et <strong>de</strong> poly(tétrahydrofurane). Ceux-ci ont montré que le tauxd’hydratation <strong>de</strong>s différents polymères réalisés augmente en fonction <strong>de</strong> la diminution <strong>de</strong> la<strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> réticulant [Lequieu W. et Du Prez F.E., 2004].La force tangentielle diminue en fonction <strong>de</strong> la diminution du taux d’hydratation <strong>de</strong>shydrogels (tableau 28). Ceci peut s’expliquer par un durcissement du matériau dans lequel estréalisée la LIO. En effet, l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate diminue lorsque lematériau <strong>de</strong> la LIO se durcit. Ceci permet <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> la LIO et lepolycarbonate. De plus, le fait d’augmenter la dureté <strong>de</strong> la LIO minimise <strong>les</strong> phénomènes liésà la dissipation d’énergie. Ce qui diminue le frottement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> surfaces.Le taux <strong>de</strong> gonflement <strong>de</strong>s matériaux dans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs est définic omme suit :mhydTx gonf =m secLa force tan gentielle est alors représentée en fo nction du taux <strong>de</strong> gonflemen t <strong>de</strong>s LIOs (figure46).50454035Force tangentielle (N)302520SC5115ASC5115BSC5115CSC5115DAcry26E1510501,24 1,26 1,28 1,3 1,32 1,34 1,36 1,38Taux <strong>de</strong> gonflementFigure 46 : Force tangentielle <strong>entre</strong> le PC et <strong>les</strong> LIOs en fonction du taux <strong>de</strong> gonflement <strong>de</strong>smatériaux.Pour <strong>les</strong> matériaux SC5115C et SC5115D qui ont <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> gonflement faib<strong>les</strong>, lafaible force tangentielle est sûrement due au fait que <strong>les</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculaires soient plusrigi<strong>de</strong>s. Ce qui diminue l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs et le polycarbonate. Pour <strong>les</strong>matériaux SC5115A et l’Acry26E où le taux <strong>de</strong> gonflement est le plus important, nouspouvons supposer que l’eau contenue dans <strong>les</strong> LIOs est expulsée lors <strong>de</strong> la compression <strong>de</strong> laLIO et formerait une couche interfaciale <strong>entre</strong> le polycarbonate et la LIO, limitant ainsi lecontact <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces. Cependant, cet effet serait limité car la LIO est très molle et a134


donc tendance à « épouser » <strong>les</strong> aspérités <strong>de</strong> la surface adverse augmentant ainsi la forcetangentielle. Pour le matériau SC5115B, la force tangentielle est maximale. Ce qui peuts’expliquer par le fait que le matériau ne soit pas assez rigi<strong>de</strong> pour limiter l’aire <strong>de</strong> contactavec la surface <strong>de</strong> polycarbonate et que le taux <strong>de</strong> gonflement ne soit pas suffisant pourpermettre la création d’une couche interfaciale d’eau.J.P. Gong et al. ont travaillé sur le frottement <strong>de</strong> différents gels (le Poly(vinyl alcool),un polysacchari<strong>de</strong> : le Gellan, le poly(aci<strong>de</strong> 2-acrylamido-2-methylpropane sulfonique) et lepoly(2-acrylamido-2-methylpropane sulfonate <strong>de</strong> sodium)). Ceux-ci ont trouvé que la forcetangentielle <strong>entre</strong> ces gels et du verre dépend du taux <strong>de</strong> gonflement <strong>de</strong>s gels : la force <strong>de</strong>frottement diminue quand le taux <strong>de</strong> gonflement <strong>de</strong>s gels augmente. Ce qui pourrait êtreexpliqué par l’expulsion <strong>de</strong> l’eau <strong>de</strong>s gels sous une certaine contrainte, conduisant ainsi à laformation d’un film d’eau qui servirait <strong>de</strong> lubrifiant [Gong J.P. et al., 1999a]. Cependant <strong>les</strong>forces norma<strong>les</strong> appliquées sont faib<strong>les</strong> (inférieures à 9,8 N) alors que dans notre cas, la forcenormale est <strong>de</strong> 30 N. La différence <strong>entre</strong> nos résultats et ceux <strong>de</strong> J.P. Gong et al. peuts’expliquer par le fait que la couche interfaciale d’eau aurait une épaisseur plus faible lors <strong>de</strong>nos expériences que celle obtenue lors <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> J.P. Gong et al. Ceci augmenterait l’aire<strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs et le polycarbonate. L’effet <strong>de</strong> cette couche interfaciale d’eau etdonc du taux <strong>de</strong> gonflement <strong>de</strong>s LIOs serait alors amoindri lors <strong>de</strong> nos expériences.V. Effet <strong>de</strong> la rugos ité sur le frottementNous avons étudié l’effet <strong>de</strong> la rugosité du polycarbonate sur <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong><strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E et le polycarbonate. Les LIOs en Acry26E utilisées sont du mêmelot, ce qui implique que leur rugosité soit similaire (R a = 2,253 nm par AFM). Trois lotsdifférents d’injecteur en polycarbonate ont été utilisés. La rugosité R a (écart moyenarithmétique du profil) <strong>de</strong>s surfaces en polycarbonate est déterminée par un rugosimètreMitutoyo. Ce rugosimètre est un palpeur. Les mesures <strong>de</strong> rugosité ont été réalisées après <strong>les</strong>essais <strong>de</strong> frottement sur le tribomètre. Les résultats obtenus sont représentés sur la figure 47.60,050,0Force tangentielle (N)40,030,020,0PC APC BPC C10,00,00,00000 0,02000 0,04000 0,06000 0,08000 0,10000 0,12000 0,14000 0,16000Rugosité du PC (Ra en µm)Figure 47 : Force tangentielle <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E et du polycarbonate <strong>de</strong> différentesrugosités.La force tangentielle maximale (49,8 N) est obtenue pour un polycarbonate <strong>de</strong> R a égalà 0,06 µm. Les autres forces tangentiel<strong>les</strong> sont comprises <strong>entre</strong> 30 N et 41 N. Les forces135


tangentiel<strong>les</strong> varient peu en fonction <strong>de</strong> la rugosité du polycarbonate lorsque le R a est compris<strong>entre</strong> 0,048 µm et 0,14 µm.Pour <strong>de</strong>s raisons esthétiques et médica<strong>les</strong>, la rugosité <strong>de</strong> la LIO doit être la plus faiblepossible et constante. Nous n’avons donc pas la possibilité <strong>de</strong> jouer sur ce paramètre.Il apparaît donc que la rugosité n’est pas un paramètre important dans notre systèmetribologique dans le domaine <strong>de</strong> rugosité étudié.VI. Effet <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s matériaux sur lefrottement.1). Détermination <strong>de</strong>s propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s matériauxL’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s propriétés énergétiques <strong>de</strong> surface est réalisée par dépose <strong>de</strong> goutte. Troisliqui<strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s sont nécessaires pour déterminer <strong>les</strong> paramètres décrits dans le modèle <strong>de</strong> VanOss (modèle le plus approprié pour <strong>les</strong> polymères) :γ lw : Composante énergétique <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waalsγ ab : Composante énergétique acido-basiqueγ + : Composante énergétique aci<strong>de</strong>γ - : Composante énergétique basique.Les trois liqui<strong>de</strong>s son<strong>de</strong>s utilisés sont l’eau distillée, le formami<strong>de</strong> et le diiodométhane.V ingt mesures ont été réalisées par matériau et par liqui<strong>de</strong> son<strong>de</strong>. La taille <strong>de</strong> la gouttedéposée est <strong>de</strong> 2 µL et <strong>les</strong> essais sont réalisés à température ambiante.L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact dépend <strong>de</strong>s hétérogénéités topologique (rugosité),morphologique (% cristallinité), chimique (différents groupements <strong>chimiques</strong> présents ensurface) et dynamique (reconstruction cinétique <strong>de</strong> fonctions initialement absentes en surfaceet gonflement du matériau) . Dans notre cas, l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact est due à <strong>de</strong>sphénomènes <strong>de</strong> réorientation et <strong>de</strong> conformation <strong>de</strong>s groupements et <strong>de</strong>s chaînes à la surface<strong>de</strong>s matériaux. Elle est définie comme suit :H = θ A - θ R (exprimée en <strong>de</strong>gré)Avec θ A : l’angle à l’avancé (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée avec <strong>de</strong> l’eau distillée)θ : l’angle au retrait (métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la bulle captive)RLes énergies <strong>de</strong> surface et <strong>les</strong> composantes énergétiques, l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contactainsi que l’angle <strong>de</strong> contact déterminé par la dépose <strong>de</strong> goutte d’eau <strong>de</strong>s différents matériauxsont donnés dans <strong>les</strong> tableaux 29 et 30.Matériauxγ S(mJ/m²)γ lw(mJ/m²)γ +(mJ/m²)γ - (mJ/m²)γ ab(mJ/m²)HystérèseAcry26 M 51,5 ± 1,7 43,2 ±1,6 0,9 ± 0,7 19,4 ± 6,1 8,3 ± 2,4 15,6°Acry26Mhépariné54,3 ± 3 42 ± 1,8 1,2 ± 131 ± 14,5 12,3 ± 4,4 5,4°Acry26E 48,3 ± 2,3 41,9 ± 1,6 0,7 ± 1,2 15 ±12,7 6,4 ± 3,3 23,3°Acry26Ehépariné55,9 ± 4,4 42,1 ± 2,1 1 ± 1,1 47,4 ±15 9Angle <strong>de</strong>contact(eau)54,3°σ = 1,9°40,8°σ = 4,5°61,2°σ = 4,1°13,9 ± 6,2 0° 22°136


15,9 σ = 8,6°HE34 53,2 ± 1,8 41,2 ± 0,4 2 ± 1 18,4 ± 6,6 12 ± 2 6,5°52,2°σ = 2,3°HE38 53,4 ± 3,3 39,1 ± 2 1,9 ± 1,5 27,2 ± 7,8 14,3 ± 5 0°44,3°σ = 1,7°Acry15 48,5 ± 2,2 41,2 ± 1,2 0,6 ± 0,6 21,5 ± 7,3 7,2 ± 2,8 13,9°54,9°σ = 2,5°SC5115A 48,3 ± 2,3 40,6 ± 1,9 0,7 ± 0,8 20,7 ± 5,7 7,7 ± 3,3 5,9°55,6°σ = 1,7°SC5115B 49,6 ± 1,5 39,9 ± 1,8 0,9 ± 0,8 25 ± 6,7 9,7 ± 2,7 11,2°50,3°σ = 1,8°SC5115C 51,8 ± 1,9 40,7 ± 1,2 1 ± 0,7 31,2 ± 6,3 11,1 ± 2,9 12,8°43°σ =2,2°SC5115D 53,5 ± 1,2 41,6 ± 1,6 1,3 ± 0,8 28,4 ± 6,1 12 ± 2,4 15,5°43,8°σ = 1,9°Silicone 16,2 ± 2,6 13,8 ± 1 0,5 ± 0,4 2,7 ± 1,2 2,4 ± 1,6 27,7°113,3°σ = 0,7°Tableau 29 : Propriétés <strong>physico</strong>-chimi ques <strong>de</strong>s LIOsLes énergies <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux dans <strong>les</strong>quels pourraient être réalisés <strong>les</strong>injecteurs ( t ableau 30) sont comprises <strong>entre</strong> 23,3 et 53,8 m J/m². Les composantes d e Lifshitzvan <strong>de</strong>r Waals sont similaires et environ éga<strong>les</strong> à 40 mJ/m² (excepté pour le PC traité antilacomposante est <strong>de</strong> 22,2 mJ/m²). Les composantes aci<strong>de</strong> et basiqu e <strong>de</strong> l’énergiegraffiti oùlibre <strong>de</strong> surface varient selon <strong>les</strong> matériaux et <strong>les</strong> traitements <strong>de</strong> surface réalisés sur lepolycarbonate. L’énergie libre <strong>de</strong> surface et <strong>les</strong> composantes du PC, PMMA et PEI obtenueslors <strong>de</strong> nos essais sont similaires à cel<strong>les</strong> décrite s dans la bibliographie [Janczuk B. et al.,1999 ; Bismarck A. et al., 1999].Les erreurs obtenues pour <strong>les</strong> composantes <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong>s différentsm atériaux sont acceptab<strong>les</strong> mais cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s composantes aci<strong>de</strong> et basique <strong>de</strong> l’én ergie libre <strong>de</strong>surface sont plus élevées. En effet, dans certains cas, <strong>les</strong> erreurs sont très importantes. M.Greiveldinger et M.E. R. Shanahan trouvent, pour certains polymères , <strong>de</strong>s erreurs du mêmeordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur que cel<strong>les</strong> que nous obtenons [Greiveldinger M. et Shanahan M.E.R.,1999a]. Ces erreurs se raient dues au modèle mathématique proposé par Van Oss et sescollaborateurs. Tout d’ abord, il arrive pour certains matériaux que la racin e d’une co mposante<strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface soit négative.Ce qui n’est pas envisageable pour ce genre <strong>de</strong> données.Puis, M. Greiveldingeret M.E.R. Shanahan on t essayé <strong>de</strong> retrouver la tens ion <strong>de</strong> sur face ainsique <strong>les</strong> différentes composantes <strong>de</strong> différentsliqui<strong>de</strong>s. Pour se faire, ils ont utilisé <strong>les</strong>différentes composantes <strong>de</strong> l’énerg ie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> différents ma tériaux qu i ont étédéterminées à partir <strong>de</strong> ces liqui<strong>de</strong>s et selon le calcul <strong>de</strong> Van Oss. Les auteurs trouvent alorsque, pour l a plupart <strong>de</strong>s cas, <strong>les</strong> valeurs trouvées sont fausses. Ce qui serait dû au x faib<strong>les</strong>valeurs <strong>de</strong> la composante aci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux. En effet, l’erreurrelative faite sur ce paramètre sera it importante. De plus, il serait aussi possibleque cetteerreur soit due au fait que nous supposions éga<strong>les</strong> <strong>les</strong> composantes aci<strong>de</strong> et basique <strong>de</strong> l’eau[Greiveldinger M. et Shanahan M.E.R., 1999b].Lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong>, nous avons utilisé le modèle <strong>de</strong> Van Oss car il est le plusapproprié pour <strong>les</strong> polymères mais nous attacherons le plus d’importance à la composantebasique, à la composante acido-basique et à la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong>spolymères.137


2). Le travail d’adhésionLors <strong>de</strong> nos travaux, nous avons étudié l’adhésion en utilisant le modèle <strong>de</strong> lathermodynamique <strong>de</strong> l’adsorption. L’adhésion est d’abord due aux forces intermoléculairesassurant le bon mouillage initial, préalable au développement <strong>de</strong> tout autre mécanismeultérieur <strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong> l’interface <strong>entre</strong> matériaux assemblés.Nous avons alors déterminé le travail d’adhésion (W ad) <strong>de</strong> différents systèmes afin <strong>de</strong> voir sinous obtenions une corrélation <strong>entre</strong> celui-ci et la force tangentielle mesurée par tribométrie.Le travail d’adhésion est déterminé à partir <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> Dupré et selon le modèle <strong>de</strong> VanOss :W ad = 2 [√ (γ 1 lw γ 2 lw ) + √ (γ 1 + γ 2 - ) + √ (γ 1 - γ 2 + )].Avec γ lw : la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals, γ + : la composante aci<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’énergie libre<strong>de</strong> surface et γ - : la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface. Les indices 1 et 2représentent <strong>les</strong> différentes surfaces mises en contact.Aucune corrélation n’est trouvée <strong>entre</strong> le travail d’adhésion et la force tangentielle(figure 48).6050Force ta ngentielle (N)403020Acry26MAcry26EAcry26E hépSC5115ASC5115CSC5115DSilicone10040,000 50,000 60,000 70,000 80,000 90,000 100,000 110,000 120,000Travail d'adhésion (mJ/m²)Figure 48 : Force tangentielle en fonction du travail d’adhésion.En effet, <strong>les</strong> points sont très dispersés en fonction du travail d’adhésion calculé. Ce quiest sûrement dû à <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> dissipation d’énergie, <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> surface qui jouerait lerôle <strong>de</strong> lubrifiant…Nous avons alors décidé <strong>de</strong> représenter le travail d’adhésion en fonction <strong>de</strong> la forcetangentielle mais pour <strong>de</strong>s systèmes qui ne sont pas traités en surface (figure 49).138


6050Force tangentielle (N)403020Acry26ESC5115ASC5115DSilicone10040,000 50,000 60,000 70,000 80,000 90,000 100,000 110,000Travail d'adhésion (mJ/m²)Figure 49 : Force tangentielle en fonction du travail d’adhésion <strong>de</strong> surfaces non traitées.Nous ne trouvons pas <strong>de</strong> corrélation simple <strong>entre</strong> le travail d’adhésion et la forcetangentielle. Quelques tendances sont observées :- Une augmentation <strong>de</strong> la force tangentielle en fonction du travail d’adhésion pour<strong>les</strong> matériaux en Acry26E et en silicone.- Une force tangentielle similaire pour <strong>les</strong> LIOs en SC5115A.- Une diminution <strong>de</strong> la force tangentielle en fonction <strong>de</strong> l’augmentation du travaild’adhésion pour <strong>les</strong> LIOs en SC5115D.Dans <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers cas, ce sont <strong>les</strong> phénomènes <strong>de</strong> dissipation d’énergie quiprédominent sur <strong>les</strong> phénomènes d’adhésion. Alors que dans le premier cas, l’énergied’adhésion joue un rôle sur le frottement <strong>de</strong>s différents matériaux.G. Erhard a trouvé <strong>de</strong>s corrélations exponentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> le coefficient <strong>de</strong> frottement et letravail d’adhésion <strong>de</strong> différents polymères sur d’autres polymères (type PMMA, PS,HDPE…) [Erhard G., 1983]. La force tangentielle augmente en fonction du travaild’adhésion. Cependant ces polymères sont assez durs comparés aux matériaux dans <strong>les</strong>quelssont réalisées <strong>les</strong> LIOs. Ce qui peut expliquer la différence trouvée avec nos résultats.L. Lavielle a étudié le frottement <strong>entre</strong> du PE ou du PE modifié à base d’aci<strong>de</strong> acrylique et duPMMA. Celui-ci ne trouve pas <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> la force tangentielle et le travaild’adhésion mais une corrélation linéaire est observée <strong>entre</strong> la force tangentielle et l’énergied’adhérence (mesurée par un test <strong>de</strong> pelage sur <strong>de</strong> l’aluminium) [Lavielle L., 1991]. Il auraitété intéressant pour notre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> déterminer l’énergie d’adhérence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différentsmatériaux car cela prend en compte la dissipation d’énergie dans <strong>les</strong> matériaux (phénomènesimportants dans notre système).3). Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s paramètres <strong>les</strong> plus pertinentsLes systèmes injecteur/LIO qui fonctionnent très bien sont <strong>les</strong> systèmes :- LIO en Acry26E/polycarbonate traité au NaHa.- LIO en Acry26E héparinée/polycarbonate traité au NaHa.- LIO en AcryE/polycarbonate traité au NPVP.- LIO en Acry26E héparinée/polycarbonate traité au NPVP.- LIO en silicone/polycarbonate.139


Les premiers résultats semblent montrer qu’il serait suffisant pour que le systèmeinjecteur/LIO fonctionne que le matériau dans lequel est réalisé l’injecteur ait une composanteénergétique basique élevée et que celui <strong>de</strong> la LIO en ait une au moins supérieure à 15 mJ/m².Le glissement <strong>entre</strong> ces matériaux peut s’expliquer par <strong>de</strong>s interactions <strong>de</strong> répulsion <strong>entre</strong> <strong>les</strong>matières car cel<strong>les</strong>-ci expriment <strong>de</strong>s charges négatives en surface. Ces interactionspermettraient la création d’une couche interfaciale facilitant le glissement <strong>de</strong> la LIO. L’effet<strong>de</strong>s charges pourrait aussi diminuer l’énergie d’interaction <strong>entre</strong> <strong>les</strong> matériaux et doncfavoriser le glissement.Les ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact à l’eau mesurés sur <strong>les</strong> polycarbonate traités en surface (NaHa etNPVP) sont inférieurs à 44°. Ces revêtements hydrophi<strong>les</strong> ont une affinité avec l’eausupérieure à celle du polycarbonate. Un film d’eau est donc plus facilement créé sur cessurfaces traitées. Ce qui pourrait favoriser le glissement <strong>de</strong> la LIO dans l’injecteur.L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’effet <strong>de</strong> l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact sur le glissement <strong>de</strong>s LIOs dans <strong>les</strong>systèmes cités ci-<strong>de</strong>ssus a ensuite été réalisée. L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact ne semble pasavoir d’effet sur le frottement <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs et <strong>les</strong> différents matériaux mais cet effet est peutêtre masqué par <strong>de</strong>s effets plus importants qui r<strong>entre</strong>nt en jeu dans notre système.Le système LIO en silicone/injecteur en polycarbonate montre qu’une composanteénergétique basique élevée n’est pas forcément nécessaire pour permettre l’injection <strong>de</strong> laLIO. Des différentes composantes énergétiques calculées, seu<strong>les</strong> la composante énergétique<strong>de</strong> Lifshi tz van <strong>de</strong>r Waals et l’énergie libre totale <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s LIOs différent. Cesparamètres peuvent donc jouer sur <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> glissement <strong>de</strong>s LIOs. De plus, l’angle <strong>de</strong>contact <strong>de</strong>s LIOs en silicone est très élevé (surface hydrophobe), ce qui peut permettre lacréation d’une couche interfaciale <strong>de</strong> solution NaCl 0,9%. En effet, <strong>les</strong> injecteurs sontconditionnés dans une solution <strong>de</strong> NaCl 0,9% avant utilisation <strong>de</strong> ceux-ci.Les hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact élevées <strong>de</strong>s différents matériaux peuvent aussi favoriser leglissement <strong>de</strong> la LIO si <strong>les</strong> chaînes <strong>de</strong>s polymères ne s’enchevêtrent pas car el<strong>les</strong> peuventformer une couche interfaciale <strong>entre</strong> <strong>les</strong> matériaux.Le système fonctionnant moyennement : LIO en Acry26E héparinée/polycarbonate,montre qu’une composante énergétique basique élevée du matériau <strong>de</strong> la LIO permet le plussouvent <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> la LIO.L’angle <strong>de</strong> contact à l’eau <strong>de</strong> la LIO montre que la surface est très hydrophile (22°).Cependant, <strong>les</strong> LIOs ne s’injectent pas <strong>de</strong> façon certaine dans ce système. Ce paramètre n’estdonc pas suffisant pour permettre l’injection <strong>de</strong>s LIOs.Les systèmes permettant l’injection d’une part, <strong>de</strong> quatre LIOs en Acry26E sur quinzedans <strong>de</strong>s injecteurs en polycarbonate traités ioniquement (1.10 15 N + /cm²) et d’autre part, <strong>de</strong>huit LIOs en Acry26E sur quinze dans <strong>de</strong>s injecteurs en polycarbonate traités ioniquement(2.10 16 N + /cm²) montrent qu’une diminution <strong>de</strong> la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surfacedu support <strong>de</strong> 3,4 mJ/m² et/ou une augmentation <strong>de</strong> la mobilité <strong>de</strong>s chaînes à la surface dusupport diminuent le nombre <strong>de</strong> LIOs injectées. Ces <strong>de</strong>ux paramètres semblent donc êtreimportants dans nos problèmes <strong>de</strong> frottement.Les systèmes injecteur/LIO qui ne fonctionnent pas sont :- LIO en Acry26E/polycarbonate traité au parylène C.- LIO en Acry26E héparinée/polycarbonate traité au parylène C.- LIO en Acry26E/polycarbonate.- LIO en Acry26E/polycarbonate traité avec <strong>de</strong> l’HPMC.- LIO en Acry26E héparinée/polycarbonate traité avec <strong>de</strong> l’HPMC.140


Ces expériences montrent qu’une composante énergétique basique élevée <strong>de</strong> la LIOn’est pas suffisante pour permettre l’injection <strong>de</strong> la LIO lorsque celle du support est faible. Eneffet, <strong>les</strong> phénomènes <strong>de</strong> répulsion ne sont pas suffisants pour séparer <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux interfaces etcréer une couche interfaciale. De plus, lorsque la surface <strong>de</strong> la LIO est hydrophile, la LIO nes’injecte pas. Le film d’eau présent à la surface <strong>de</strong> la LIO serait éjecté <strong>de</strong> l’interface lors <strong>de</strong> lacompression <strong>de</strong> la LIO dans la chambre <strong>de</strong> pliage.Nous avons vu que la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface est un paramètreimportant pour le glissement <strong>de</strong> la LIO dans l’injecteur. En effet, une composante énergétiquebasique élevée du support favorise l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Lorsque la composante basique <strong>de</strong>l’ énergie <strong>de</strong> surface est faible, d’autres paramètres r<strong>entre</strong>nt en jeu pour permettre leglissement <strong>de</strong>s LIOs. En effet, dans le cas <strong>de</strong> la silicone sur du polycarbonate, <strong>les</strong> γ - sontfaib<strong>les</strong> mais <strong>les</strong> énergies libres <strong>de</strong> surface et <strong>les</strong> composantes énergétiques <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>rWaals sont différentes et <strong>les</strong> hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact sont élevées. Or, <strong>les</strong> LIOs ensilicone s’injectent très bien dans un injecteur en polycarbonate.Plusieurs paramètres influencent donc l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans un injecteur. Nous avonsdonc étudié <strong>les</strong> effets <strong>de</strong> la composante énergétique basique, <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface et <strong>de</strong>la mobilité et <strong>de</strong> la longueur <strong>de</strong>s chaînes par l’ intermédiaire <strong>de</strong> l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contactsur le frottement <strong>entre</strong> la LIO et l’injecteur. Pour cela, nous avons réalisé un pland’expériences où <strong>les</strong> essais sont réalisés sur un tribomètre.4). Plan d’expériencesLe plan d’expériences est décrit dans l’annexe 10. Les paramètres étudiés sont : γ S , γ -et l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact (H). Nous considérons, pour chaque paramètre, la différence<strong>entre</strong> le support et la LIO : ∆γ S , ∆γ - et ∆H. Le système injecteur/LIO n’est pas considérécomme symétrique. En effet, pour certains cas, le glissement <strong>de</strong> la LIO est favorisé lorsque lacomposante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface du support est élevée. Alors qu’une composanteénergétique basique élevée <strong>de</strong> la LIO n’entraîne pas forcément l’injection <strong>de</strong> la LIO.Quatre cas sont alors étudiés :- ∆Paramètre (P support - P LIO ) élevée : s+- ∆Paramètre (P LIO - P support ) élevée : l+- ∆Paramètre (P support - P LIO ) nulle avec <strong>les</strong> paramètres élevés : 0e- ∆Paramètre (P support - P LIO ) nulle avec <strong>les</strong> paramètres faib<strong>les</strong> : 0fLe plan d’expériences est composé <strong>de</strong> 64 systèmes. Seuls 35 systèmes ont pu êtreétablis avec <strong>les</strong> matériaux disponib<strong>les</strong>.Afin <strong>de</strong> vérifier que <strong>les</strong> paramètres choisis étaient pertinents, nous avons fait varier <strong>les</strong>paramètres au maximum (conditions pour que <strong>les</strong> LIOs s’injectent) et avons pris <strong>les</strong>paramètres <strong>les</strong> plus faib<strong>les</strong> possib<strong>les</strong> (conditions pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> LIOs ne s’injectent pas).Les systèmes correspondant à ces conditions sont <strong>les</strong> systèmes 4, 61 et 64 (car nous n’avonspas <strong>de</strong> système correspondant à <strong>de</strong>s hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact faib<strong>les</strong>). La forcetangentielle trouvée pour l’essai 4 est <strong>de</strong> 0,8 N et cel<strong>les</strong> pour <strong>les</strong> essais 61 et 64 sontrespectivement <strong>de</strong> 29,1 N et <strong>de</strong> 32,5 N. Les paramètres choisis semblent être pertinents maisnous remarquerons que l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact (qui traduit la mobilité et la longueur<strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux) ne semble pas être un paramètre important dans notresystème tribologique.141


Les résultats du plan d’expériences (tableau 31) ont été traités en fonction <strong>de</strong>scomposantes énergétiques basiques <strong>de</strong>s matériaux :Pour ∆γ - : s+Lorsque la composante énergétique basique du support est supérieure à 38,5 mJ/m², <strong>les</strong>forces tangentiel<strong>les</strong> sont inférieures à 15 N (<strong>les</strong> LIOs <strong>de</strong>vraient s’injecter). Les forcestangentiel<strong>les</strong> sont plus faib<strong>les</strong> lorsque la différence <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface est élevée etlorsque le s hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact sont faib<strong>les</strong>. Ce qui pourrait s’expliquer par <strong>de</strong>srépulsions<strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surface s et par une diminution <strong>de</strong> l’interpénétration <strong>de</strong>s chaînes. Cequi aurait pour conséquence la diminution <strong>de</strong> l’énergie d’interaction <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces.Pour ∆γ - : 0eLorsque la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface est supérieure à 38,5 mJ/m², <strong>les</strong>forces tangentiel<strong>les</strong> sont inférieures à 2 N. Des phénomènes <strong>de</strong> répulsion <strong>entre</strong> <strong>les</strong> matériaux,dus à la présence <strong>de</strong> charges négatives à la surface <strong>de</strong>s matériaux, peuvent expliquer le faitque <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> soient si faib<strong>les</strong>. De plus, une différence élevée <strong>entre</strong> <strong>les</strong> énergieslibres <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux favorise le glissement <strong>de</strong>s LIOs. En revanche, la mobilité et lalongueur <strong>de</strong>s chaînes n’influencent pas le glissement <strong>de</strong> la LIO. En effet, <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong><strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces ne permettent pas aux chaînes <strong>de</strong> s’interpénétrer. J.P. Gong et al. onttravaillé sur l’influence <strong>de</strong> chaînes libres en surface <strong>de</strong> poly(aci<strong>de</strong> 2-acrylamido-2-méthyl-1-propane sulfonique) sur le frottement <strong>entre</strong> ce gel et du verre [Gong J.P. et al., 2001a]. Lesauteurs ont trouvé que la présence <strong>de</strong> chaînes à la surface du gel favorisait le glissement <strong>de</strong>celui-ci sur le verre. Cette différence <strong>entre</strong> nos résultats montre que, dans notre système, lac omposante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface est prédominante par rapport à la présence<strong>de</strong> chaînes libres en surface <strong>de</strong>s matériaux.Pour ∆γ - : 0fLa force tangentielle <strong>entre</strong> la silicone et différents matériaux est inférieure à 8,5 N. Ladifférence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> énergies <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s différents matériaux est importante. Cependant,pour le système SC5115C/PC traité anti-graffiti où la différence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> énergies libres <strong>de</strong>surface est <strong>de</strong> 28,5 mJ/m², la force tangentielle est <strong>de</strong> 30,4 N. L’énergie libre <strong>de</strong> surface nepermet donc pas <strong>de</strong> prévoir si le système va fonctionner ou non. Le fait que <strong>les</strong> forcestangentiel<strong>les</strong> soient faib<strong>les</strong> est peut être dû à la faible composante énergétique <strong>de</strong> Lifshitz van<strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> la silicone. En effet, celle-ci est <strong>de</strong> 13,8 mJ/m² alors que celle <strong>de</strong>s autres LIOsest <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 40 mJ/m.De plus, l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact est élevée dans tous <strong>les</strong> cas. Ce qui implique quel’interpénétration <strong>de</strong>s chaînes à la surface <strong>de</strong>s matériaux n’a pas un rôle majeur dans cessystèmes.Pour <strong>les</strong> autres systèmes, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sont supérieures à 16,8 N. Cel<strong>les</strong>-ci ne sontpas influencées par l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>s matériaux.Pour ∆γ - : l+Toutes <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sont supérieures à 22 N sauf pour le système Acry26Ehépariné/PC + siloxane.142


Pour <strong>les</strong> systèmes ayant <strong>de</strong>s composantes énergétiques basiques moyennes, <strong>les</strong> forcestangentiel<strong>les</strong> dépen<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact. En effet, la force tangentielle estélevée lorsque l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact est élevée sur <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces (ce quicorrespond à un enchevêtrement <strong>de</strong>s chaînes maximal) et elle est la plus faible lorsquel’ hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact est seulement élevée sur le support. En revanche, pour <strong>les</strong>systèmes où la différence <strong>de</strong>s composantes basiques <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux estsupérieure à 40 mJ/m², l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact n’influence pas <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong><strong>entre</strong> ces matériaux.L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact n’apparaît donc pas être un paramètre important dansnotre système tribologique mais elle joue quand même un rôle sur <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong>dans certains cas.ConclusionNous avons constaté qu’une composante énergétique basique du support supérieure à38,5 mJ/m² permet le glissement <strong>de</strong> la LIO. De plus, une différence <strong>entre</strong> <strong>les</strong> énergies libres<strong>de</strong> surface élevée et <strong>de</strong>s hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact faib<strong>les</strong> permettent <strong>de</strong> favoriser encoreplus le glissement <strong>de</strong> la LIO.Lorsque <strong>les</strong> composantes basiques <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux matériaux sontélevées, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sont faib<strong>les</strong> (inférieures à 2 N). Pour ces systèmes, l’hystérèsed’angle <strong>de</strong> contact n’a pas d’influence sur <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong>.La silicone est un matériau où la force tangentielle nécessaire pour la faire glisser estinférieure à 8,5 N. Ceci est peut être dû à une faible composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals quilimiterait <strong>les</strong> forces <strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Waals <strong>entre</strong> <strong>les</strong> surfaces.Puis selon <strong>les</strong> systèmes, l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact ou l’énergie libre <strong>de</strong> surfaceinfluence ou non <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues.Les 35 expériences réalisées ne nous permettent pas <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> paramètres <strong>les</strong>plus importants car il manque <strong>de</strong>s expériences et parce que nous n’avons pas listé tous <strong>les</strong>paramètres influençant <strong>les</strong> problèmes <strong>de</strong> frottement. Cependant, la composante basique <strong>de</strong>l’énergie <strong>de</strong> surface semble être le paramètre le plus important suite au plan d’expériencesréalisé.Suite aux expériences réalisées, nous avons constaté que la dureté <strong>de</strong>s matériauxsemble influencer <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong>. En effet, <strong>les</strong> énergies libres <strong>de</strong> surface, lacomposante basique <strong>de</strong>s systèmes et <strong>les</strong> hystérèses d’angle <strong>de</strong> contact sont équivalentes mais<strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sont différentes :• Acry26E hépariné / PC + siloxane : F t = 14,2 N• Acry26E hépariné / PVDF C88 : F t = 24,9 N• Acry26E hépariné / PVDF A99/101 : F t = 25,5 N.La dureté du PC + siloxane est plus élevée que celle <strong>de</strong>s PVDF qui sont similaires. Lesmatériaux s’imbriquent donc moins avec un matériau plus dur, ce qui facilite le glissement <strong>de</strong>la LIO.Plusieurs paramètres influencent donc notre système tribologique. Afin d’étudierl’importance <strong>de</strong> chacun, nous avons réalisé une étu<strong>de</strong> statistique <strong>de</strong>s résultats en fonction <strong>de</strong>sdifférents paramètres.VII. Etu<strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong>s différents paramètres.Trois étu<strong>de</strong>s statistiques ont été réalisées afin <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> paramètres <strong>les</strong> plusimportants dans notre système tribologique :143


- Régression multiple- Corrélations (<strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux)- Régression logistiqueLes différents paramètres pris en compte lors <strong>de</strong> ces analyses statistiques sont :- L’énergie libre <strong>de</strong> surface et <strong>les</strong> différentes composantes du support et <strong>de</strong> la LIO(γ S, γ lw , γ + , γ - et γ ab ).- Le caractère hydrophile du support et <strong>de</strong> la LIO (angle <strong>de</strong> contact déterminé par lamétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée avec <strong>de</strong> l’eau).- La mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface du support et <strong>de</strong> la LIO(hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact).- La rugosité du support (déterminée par un rugosimètre) et celle <strong>de</strong> la LIO(déterminée par AFM).- La dureté du support (Shore D) et celle <strong>de</strong> la LIO (Shore A).- Le module <strong>de</strong> Young <strong>de</strong> la LIO (déterminé par <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> traction).- Le taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs.- L’énergie d’adhésion <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différentes surfaces (modèle <strong>de</strong> Van Oss).L’énergie d’adhérence n’a pas été prise en compte car il y a trop peu <strong>de</strong> résultats pourinclure cette donnée dans l’analyse statistique.La donnée <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> statistique est la force tangentielle.1). La régression multipleLa régression multiple consiste à considérer tous <strong>les</strong> paramètres et à regar<strong>de</strong>r si unecorrélation est possible <strong>entre</strong> ces paramètres et la force tangentielle. Elle donne l’influence etl’importance <strong>de</strong> chaque paramètre surla donnée <strong>de</strong> sortie.Il s’avère que seulement <strong>de</strong>ux paramètres influencent la force tangentielle. Ceux-cisont donnés ci-<strong>de</strong>ssous selon leur ordre d’importance :- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support (γ - ).- la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface du support (hystérèse d’angle <strong>de</strong>contact du support).Ces <strong>de</strong>ux paramètres doivent être élevés pour obtenir une force tangentielle faible.2). CorrélationsLes paramètres sont pris un à un et corrélés à la force tangentielle. Les associationsobtenues sont modérées voire faib<strong>les</strong>. Les principaux paramètres sont :-- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support (γ ).- la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support (γ ab ).- le caractère hydrophile du support (angle <strong>de</strong> contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lagoutte posée avec <strong>de</strong> l’eau).Les paramètres listés ci-<strong>de</strong>ssus sont donnés selon l’importance <strong>de</strong> l’association duparamètre et <strong>de</strong> la force tangentielle (d’une corrélation modérée à une corrélation faible).Les composantes basique et acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du supportdoivent être élevées pour obtenir une force tangentielle faible. Alors qu’un faible angle <strong>de</strong>144


contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée avec <strong>de</strong> l’eau du support est nécessairepour obtenir une force tangentielle faible.3). La régression logistiqueCette étu<strong>de</strong> consiste à donner la valeur 1 lorsque <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sontinférieures ou éga<strong>les</strong> à 18 N (<strong>les</strong> LIOs s’injectent dans un injecteur) et 0 lorsqu’el<strong>les</strong> sontsupérieur es à 18 N. Tous <strong>les</strong> paramètres sont pris en compte. Les paramètres retenus sont dansl’ordre :-- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support (γ ).- la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO(γ lw ).- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO (γ - ).Ces paramètres pris un à un n’influent pas sur le fait d’avoir une force inférieure ouégale à 18 N.Les composantes basiques <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support et <strong>de</strong> la LIO doiventêtre élevées et la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIOdoit être faible pour obtenir une force tangentielle inférieure ou égale à 18 N.4). ConclusionLes analyses statistiques donnent <strong>de</strong>s résultats différents selon la métho<strong>de</strong> utilisée. Leparamètre le plus important semble être néanmoins la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre<strong>de</strong> surface du support car elle est toujours le paramètre le plus important quelle que soitl’ analyse statistique utilisée.La composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support doit être la plus élevéepossible afin d’obtenir une force tangentielle faible et donc <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> laLIO dans un injecteur.Les autres paramètres qui semblent jouer un rôle sur le système tribologique sont donc(<strong>les</strong> données <strong>entre</strong> parenthèses sont cel<strong>les</strong> nécessaires pour obtenir une force tangentiellefaible) :- la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface du support (hystérèse d’angle <strong>de</strong>contact du support la plus élevée possible).ab- la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support (γ dusupport la plus élevée possible).- le caractère hydrophile du support (angle <strong>de</strong> contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lagoutte posée avec <strong>de</strong> l’eau du support le plus faible possible).- la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO(γ lw <strong>de</strong> la LIO la plus faible possible).- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO (γ - la plus élevéepossible).Les composantes énergétiques du support et <strong>de</strong> la LIO ainsi que le caractèrehydrophile du support sont <strong>de</strong>s paramètres importants dans notre système tribologique. Ilspourraient expliquer par <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> répulsion ou <strong>de</strong> création d’interface <strong>entre</strong> <strong>les</strong>upport et la LIO (création d’un film d’eau), l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans un injecteur. Une145


hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact du support élevée pourrait favoriser la création d’une coucheinterfaciale <strong>entre</strong> le support et la LIO. Ce qui favoriserait l’injection <strong>de</strong> la LIO. Cependant, ceschaînes ne doivent pas pénétrer dans le matériau dans lequel est réalisée la LIO.Nous avons par la suite essayé d’étudier une autre approche qui est l’utilisation d’unlubrifiant qui permettrait <strong>de</strong> favoriser l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans un injecteur.VIII. Utilisation <strong>de</strong> lubrifiantDeux voies différentes <strong>de</strong> lubrification ont été envisagées :- Ajout <strong>de</strong> charges favorisant le glissement lors <strong>de</strong> la polymérisation <strong>de</strong>s polymères.- Utilisation <strong>de</strong> solutions viscoélastiques ou autres pouvant servir <strong>de</strong> lubrifiant.1). Ajout <strong>de</strong> chargesL’ajout <strong>de</strong> charges lors <strong>de</strong> la synthèse <strong>de</strong> polymères permet <strong>de</strong> favoriser le glissementd’une LI O sur ces polymères. En effet, R.E. Glick et al. ont réalisé un matériau enpolyprop ylène chargé qui permet d’améliorer le glissement <strong>de</strong> la LIO [Glick R.E. et al.,2000]. Nous nous sommes alors intéressés au glissement <strong>de</strong> LIOs en Acry26E et en Acry26Ehéparinées sur <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> polypropylène (<strong>de</strong> gra<strong>de</strong>s différents) (tableau 32) auxquels ontété ajouté s du monostéarate <strong>de</strong> glycérol (GMS) et/ou <strong>de</strong> l’érucami<strong>de</strong>. Les propylènes utiliséssont étuvés à 60°C pendant 36 heures afin <strong>de</strong> s’assurer que toutes <strong>les</strong> charges présentes dansle matériau aient migré à la surface.Propriétésprincipa<strong>les</strong>ApplicationsPP 3400 PP 10060Indice d’écoulement (230°C / 2,16 kg)(g/10 min)40 35Module (flexion) (MPa) 1100 1500Force d’impact à 23°C (kJ/m²) 6 2,5ExtrusionInjection et soufflage moulage•Injection•Tableau 32 : Propriétés et applications <strong>de</strong>s polypropylènes utilisésLes formu<strong>les</strong> <strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s charges utilisées sont :- GMS : CH -(CH ) -COO-CH -CHOH- CH OH (C H- Erucami<strong>de</strong> : CH3-(CH 2) 7-CH=CH-(CH 2) 11-CONH23 2 16 2 2 21 42O 4 )Les différents matériaux testés sont :- PP 3400 : polypropylène contenant du GMS.- PP 3400 + 0,25% <strong>de</strong> ER : polypropylène contenant du GMS et 0,25% d’érucami<strong>de</strong> en poids.- PP 10060 : polypropylène.- PP 10060 + 0,25% <strong>de</strong> ER : polypropylène contenant 0,25% d’érucami<strong>de</strong> en poids.Les forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> <strong>les</strong> différents supports et <strong>les</strong> LIOs en Acry26E et enAcry26E héparinées sont données dans le tableau 33.Support146


Matériau <strong>de</strong> laPP 3400 + 0,25%PP 10060 +PP 3400PP 10060LIO<strong>de</strong> ER0,25% <strong>de</strong> ERAcry26E 12,8 N σ = 2,7 N 14,9 N σ = 5,6 N 44,6 N σ = 3 N 10,8 N σ = 4,2 NAcry26Ehépariné12,2 N σ = 2,8 N 8 N σ = 2,9 N 19,8 N σ = 5,8 N 4,9 N σ = 1,7 NTableau 33 : Force s tangentiel<strong>les</strong> obtenues en fonction du support et <strong>de</strong>s LIOs.Les forces tangentiel<strong>les</strong> varient en fonction du support utilisé. Pour <strong>les</strong> LIOs enAcry26E, la force tangentielle est <strong>de</strong> 12,8 N avec le PP 3400 et elle est <strong>de</strong> 44,6 N ave c le PP10060. Cette différence peut s’expliquer par <strong>les</strong> propriétés différentes <strong>de</strong>s polypropylènes etpar le fait que le GMS présent en surface du support PP 3400 permette <strong>de</strong> favoriser leglissement <strong>de</strong>s LIOs.En ce qui concerne le PP 3400, l’ajout <strong>de</strong> 0,25% d’érucami<strong>de</strong> fait augmenterlégèrement la force tangentielle. Ce qui pourrait s’expliquer par le fait que le GMS soit unmeilleur lubrifiant que l’érucami<strong>de</strong>.Pour le PP 10060 avec 0,25% d’érucami<strong>de</strong>, la force tangentielle est <strong>de</strong> 10,8 N alorsqu’elle était <strong>de</strong> 44,6 N sans érucami<strong>de</strong>. L’érucami<strong>de</strong> est donc capable <strong>de</strong> favoriser leglissement <strong>de</strong>s LIOs.Pour <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinées, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> <strong>entre</strong> ces LIOs et <strong>les</strong>supports avec 0,25% d’érucami<strong>de</strong> sont plus faib<strong>les</strong> que cel<strong>les</strong> où <strong>les</strong> supports n’ont pasd’érucami<strong>de</strong>. Ceci peut s’expliquer par une répulsion importante <strong>entre</strong> l’héparine etl’ érucami<strong>de</strong>, favorisant ainsi le glissement.Les forces tangentiel<strong>les</strong> sont maxima<strong>les</strong> lorsque le PP 10060 est utilisé mais el<strong>les</strong> sontminima<strong>les</strong> lorsque 0,25% d’érucami<strong>de</strong> est ajouté à ce support. L’érucami<strong>de</strong> joue donc un rôleimportant dans le glissement <strong>de</strong>s LIOs.La mouillabilité <strong>de</strong> ces polypropylènes est réalisée sur l’appareil Digidrop. Lessolvants utilisés po ur la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée sont l’eau distillée, le formami<strong>de</strong> et lediio dométhane. La technique <strong>de</strong> la bulle captive est réalisée avec <strong>de</strong> l’e au distillée. Lesdifférentes composantes énergétiques <strong>de</strong>s différents polypropylènes son t déterminées enutilisant le modèle <strong>de</strong> Van Oss (tableau 34).Matériau γ S (mJ/m²) γ lw (mJ/m²) γ + (mJ/m²) γ - (mJ/m²) γ ab (mJ/m²) HystérèsePP 3400 / / / / / /PP3400 +0,25% ER29,4 ± 5,2 27,4 ± 2,1 0,5 ± 0,9 2 ± 2,6 2 ± 3,2 0PP 10060 31,9 ± 2,4 30,8 ± 0,9 0,3 ± 0,4 1,3 ± 1,2 1,2 ± 1,5 0,1°PP 10060 +0 ,25% ER24,5 ± 2,3 23,4 ± 0,7 0,1 ± 0,2 2,4 ± 1,8 1,1 ± 1,5 0Tableau 34 : Propriétés <strong>de</strong>s différents supports.Les propriétés du PP3400 n’ont pas été réalisées car la migration du GMS estinhomogène et conduit à <strong>de</strong>s valeurs aberrantes.Pour <strong>les</strong> surfaces PP 3400 + 0,25% <strong>de</strong> ER, PP 10060 et PP 10060 + 0,25 % <strong>de</strong> ER, <strong>les</strong>forces <strong>de</strong> frottement augmentent lorsque :- <strong>les</strong> ∆γ S (γ S LIO - γ S PP ) diminuent147


- <strong>les</strong> γ - <strong>de</strong>s supports diminuent (cel<strong>les</strong>-ci restent faib<strong>les</strong>).L’énergie libre <strong>de</strong> surface semble être un élément important pour le glissement <strong>de</strong> laLIO lorsque la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface est faible. De plus, <strong>les</strong> chargesprésentes dans <strong>les</strong> différents polypropylènes favorisent le glissement <strong>de</strong>s LIOs en créant unecouche interfaciale <strong>entre</strong> la LIO et le support.Les forces tangentiel<strong>les</strong> sont divisées par <strong>de</strong>ux lorsque <strong>de</strong>s LIOs en Acry26Ehéparinées sont utilisées. Ceci peut s’expliquer par une augmentation <strong>de</strong> la différence <strong>de</strong>l’énergie libre <strong>de</strong> surface, par une augmentation <strong>de</strong> la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong>surface <strong>de</strong>s LIOs, par la présence d’une couche d’héparine sur <strong>les</strong> LIOs qui peut servir <strong>de</strong>couche lubrifiante <strong>entre</strong> la LIO et le support et par une répulsion <strong>entre</strong> l’héparine et <strong>les</strong>charges présentes en surface.Cependant, cette solution n’est pas envisageable car <strong>les</strong> charges sont entraînées lors duglissement <strong>de</strong> la LIO et s e retrouveraien t dans l’œil du patient lors <strong>de</strong> la chirurgie <strong>de</strong> lacataracte. Ce qui pourrait causer <strong>de</strong>s inflammations.Nous avons alors envisagé l’utilisation <strong>de</strong> solutions afin <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong>la LIO.2). Solutions utilisées comm e lubrifiantPlusieurs solutions ont été utilisées afin d’étudier leur pouvoir lubrifiant dans notresystème tribologique : une solution aqueuse à base <strong>de</strong> NaCl à 0, 9%, quatre solutionsviscoélastiques dont trois à base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique et une à based’hydroxypropylméthylcellulose (HPMC) et une huile <strong>de</strong> silicone qui sert généralementd’agent démoulant. Les caractéristiques <strong>de</strong> ces solutions sont données dans l’annexe 4.Plusieurs essais <strong>de</strong> frottement ont été réalisés <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E et dupolycarbonate d’une part, et <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinées et du polycarbonated’autre part. Les essais ont été réalisés sur un tribomètre. Les forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues4540Forces tangentiel<strong>les</strong> (N)3530252015LIOs Acry26ELIOs Acry26E héparinées1050Solution NaCl 0,9% B1 V1 V2 HPMC Huile <strong>de</strong> siliconesont représentées sur la figure 50 suivante.Figure 50 : Forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues <strong>entre</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E ou en Acry26Ehéparinées et du PC en présence <strong>de</strong> différentes solutions.148


Pour <strong>les</strong> LIOs en Acry26E et <strong>les</strong> solutions viscoélastiques à base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique(B1, V1 et V2), la force tangentielle augmente en fonction <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong> la viscosité<strong>de</strong>s solutions viscoélastiques. En effet, le cisaillement <strong>de</strong> la couche interfaciale <strong>de</strong> lubrifiantest plus difficile lorsque la viscosité <strong>de</strong> la solution viscoélastique est élevée. Ce qui augmentele frottement <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate. De plus, l’aci<strong>de</strong> hyaluronique utilisé dans lasolution viscoélastique B1 a une masse molaire plus faible que celui utilisé dans <strong>les</strong> solutionsV1 et V2. Les chaînes plus petites sont donc plus faci<strong>les</strong> à cisailler que <strong>les</strong> longues chaînes etel<strong>les</strong> permettent d’avoir <strong>de</strong>s interactions moindres <strong>entre</strong> le lubrifiant et <strong>les</strong> différentes surfaces.Pour la solution à base d’HPMC, la force tangentielle est légèrement plus faible quecelle obtenue avec le V1. La composition <strong>de</strong> la solution viscoélastique est différente <strong>de</strong> cel<strong>les</strong>à base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique et la viscosité <strong>de</strong> la solution n’est que <strong>de</strong> 9 Pa.s. La coucheinterfaciale créée diminue la force tangentielle mais elle n’est pas suffisante pour permettre leglissement <strong>de</strong> la LIO dans un injecteur (Force tangentielle < 18 N).Les solutions à base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique ou d’HPMC ne permettent pas le glissementd’une LIO en Acry26E dans un injecteur en polycarbonate. Les phénomènes <strong>de</strong> dissipationd’énergie dans la couche <strong>de</strong> solution viscoélastique sont importants. Ce qui ne favorise pas leglissement <strong>de</strong> la LIO. Cependant, la présence d’une couche interfaciale plus épaisse que celleformée à partir <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> NaCl 0,9% permet <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> <strong>les</strong>différentes surfaces. Ce qui explique la diminution <strong>de</strong>s forces tangentiel<strong>les</strong> en présence <strong>de</strong> B1et <strong>de</strong> V1. En revanche, nous constatons que la solution viscoélastique V2 fait augmenter laforce tangentielle. Une viscosité trop importante et <strong>de</strong>s chaînes longues semblent être <strong>de</strong>sconditions défavorab<strong>les</strong> pour le glissement <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E sur le polycarbonate.La force tangentielle en présence <strong>de</strong> l’huile <strong>de</strong> silicone est <strong>de</strong> 6,5 N. Ce qui est faible etpermet l’injection <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E dans un injecteur. Cependant, l’huile <strong>de</strong> silicone nepeut être employée dans le domaine ophtalmologique. L’huile <strong>de</strong> silicone permettrait <strong>de</strong>limiter<strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> <strong>les</strong> LIOs en Acry26E et le polycarbonate en créant une coucheinterfaciale <strong>entre</strong> <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux surfaces due à <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> répulsion <strong>entre</strong> la silicone qui esthydrophobe et <strong>les</strong> LIOs en Acry26E qui sont hydrophi<strong>les</strong>.Pour <strong>les</strong> LIOs en Acry26E héparinées, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> sont d’environ 14 Nquel<strong>les</strong> que soient <strong>les</strong> solutions viscoélastiques testées (11 N pour l’HPMC). Alors que laforce tangentielle <strong>de</strong> ces LIOs sur le polycarbonate en présence <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> NaCl 0,9%est <strong>de</strong> 23,5 N. Les lubrifiants favorisent donc le glissement <strong>de</strong>s LIOs sur le polycarbonate.Ceci peut être expliqué par le fait que la couche d’héparine soit une couche lubrifiantesupplémentaire, qu’elle limite <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> la LIO et le polycarbonate et que <strong>les</strong>interactions <strong>entre</strong> le lubrifiant et l’héparine permettent au lubrifiant <strong>de</strong> rester à l’interface lors<strong>de</strong> la compression <strong>de</strong> la LIO, ce qui permettrait d’augmenter la couche interfaciale <strong>de</strong>lubrifiant.Les résultats trouvés avec l’huile <strong>de</strong> silicone sont similaires à ceux obtenus avec <strong>les</strong>LIOs en Acry26E héparinées. Les effets <strong>de</strong> l’huile <strong>de</strong> silicone sont donc plus importants que<strong>les</strong> effets liés à la couche d’héparine.IX. ConclusionLes différentes expériences réalisées nous ont permis <strong>de</strong> déterminer quelquesmécanismes responsab<strong>les</strong> du frottement dans le système injecteur/LIO et plusieurs paramètresont pu être i<strong>de</strong>ntifiés afin <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> la LIO.149


Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés à comprendre <strong>les</strong> phénomènesexistants au sein <strong>de</strong> notre système tribologique.Les énergies d’adhérence mesurées en frottement (modèle <strong>de</strong> Tabor et Georges) et parAFM, <strong>entre</strong> le polycarbonate et différents matériaux, sont beaucoup plus élevées que <strong>les</strong>énergies uniquement liées à l’adhésion thermodynamique. Les termes <strong>de</strong> dissipation d’énergie(viscoélasticité, plasticité, effets <strong>de</strong> charge …) sont donc plus importants que <strong>les</strong> seuls termesd’adhésion.Afin <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> la LIO, il faut alors rechercher à diminuer <strong>les</strong> énergiesdissipées. Ceci est réalisé par l’héparine mais cet effet n’est présent qu’à la mise enmouvement <strong>de</strong> la LIO et disparaît probablement par <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> la couche d’héparine.De plus, nous avons constaté que la force d’adhérence <strong>entre</strong> le polycarbonate et <strong>les</strong>différents matériaux dans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs est corrélée à la composante acidobasique<strong>de</strong> ces matériaux. Les charges exprimées en surface <strong>de</strong>s matériaux sont doncimportantes et doivent être nombreuses afin <strong>de</strong> minimiser la force d’adhérence et donc <strong>de</strong>favoriser le glissement <strong>de</strong> la LIO. Ces charges favoriseraient <strong>les</strong> phénomènes <strong>de</strong> répulsion etla création d’une couche interfaciale d’eau <strong>entre</strong> le polycarbonate et la LIO.Dans un second temps, nous avons étudié <strong>les</strong> différents paramètres susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong>favoriser le glissement <strong>de</strong>s LIOs.Nous avons constaté que la rugosité du polycarbonate n’avait pas d’effet sur leglissement <strong>de</strong> la LIO (dans le domaine <strong>de</strong> rugosité étudié) et que l’énergie d’adhésion(calculée selon la relation <strong>de</strong> Dupré et le modèle <strong>de</strong> Van Oss) n’était pas corrélée à la forcetangentielle. En effet, <strong>les</strong> phénomènes d’adhésion sont beaucoup plus faib<strong>les</strong> que <strong>les</strong>phénomènes <strong>de</strong> dissipation d’énergie qui sont très importants dans notre système tribologique.La dureté et le taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs influencent la force tangentielle. En effet,la dureté <strong>de</strong>s LIOs influence <strong>les</strong> phénomènes <strong>de</strong> dissipation d’énergie et donc <strong>les</strong> conditions<strong>de</strong> glissement <strong>de</strong> la LIO. En ce qui concerne le taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs, celui-ci est lié àla dureté <strong>de</strong>s LIOs. La diminution <strong>de</strong> la force tangentielle peut alors être expliquée par unediminution <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> contact <strong>entre</strong> <strong>les</strong> matériaux (cas où le taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs estfaible). De plus, lorsque le taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs est élevé, il semblerait qu’un filmd’eau soit présent à l’interface <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux matériaux favorisant ainsi le glissement <strong>de</strong> la LIO.Cependant, ces <strong>de</strong>ux paramètres ne suffisent pas à permettre l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans unsystème injecteur/LIO. En effet, <strong>les</strong> forces tangentiel<strong>les</strong> obtenues ne sont pas assez faib<strong>les</strong>.L’influence <strong>de</strong>s différents paramètres sur la force tangentielle a été étudiée par <strong>de</strong>sanalyses statistiques. Les paramètres qui semblent jouer un rôle sur le système tribologiquesont donc, par ordre d’importance (<strong>les</strong> données <strong>entre</strong> parenthèses sont cel<strong>les</strong> nécessaires pourobtenir une force tangentielle faible) :- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support (γ - la plus élevéepossible).- la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface du support (hystérèse d’angle <strong>de</strong>contact du support la plus élevée possible).- la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support ( γ ab dusupport la plus élevée possible).- le caractère hydrophile du support (angle <strong>de</strong> contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> lagoutte posée avec <strong>de</strong> l’ eau du support le plus faible possible).- la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO(γ lw <strong>de</strong> la LIO la plus faible possible).- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO (γ - la plus élevéepossible).150


Les résultats trouvés ci-<strong>de</strong>ssus nous laissent penser que le glissement <strong>de</strong> la LIO estfavorisé par la création d’un film interfacial d’eau qui interagirait avec <strong>les</strong> différentessurfaces. En effet, <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> du support et <strong>de</strong> la LIO montrent que <strong>les</strong>conditions sont favorab<strong>les</strong> pour que <strong>les</strong> interactions <strong>entre</strong> la surface et l’eau se réalisent. Lecisaillement aurait alors lieu dans le volume <strong>de</strong> la couche interfaciale.Nous nous sommes ensuite intéressés à l’utilisation <strong>de</strong> lubrifiants au sein <strong>de</strong> notresystème tribologique. Deux voies différentes <strong>de</strong> lubrification ont été envisagées :- Ajout <strong>de</strong> charges favorisant le glissement lors <strong>de</strong> la polymérisation <strong>de</strong>s polymères.- Utilisation <strong>de</strong> solutions viscoélastiques ou autres pouvant servir <strong>de</strong> lubrifiant.La première voie a montré <strong>de</strong> bons résultats. Les forces tangentiel<strong>les</strong> sont faib<strong>les</strong>lorsque <strong>de</strong> l’érucami<strong>de</strong> ou du GMS sont utilisés. Cependant, cette solution n’est pasenvisageable car <strong>les</strong> charges sont entraînées lors du glissement <strong>de</strong> la LIO et se retrouveraientdans l’œi l du patient lors <strong>de</strong> la chirurgie <strong>de</strong> la cataracte. Ce qui pourrait causer <strong>de</strong>sinflammations.Les résultats obtenus lors <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> voie <strong>de</strong> recherche montrent que seu<strong>les</strong> <strong>les</strong>forces tang entiel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s LIOs en Acry26E héparinées en présence <strong>de</strong>s différentes solutionsviscoélastiques sont inférieures à 18 N. Les lubrifiants favoriseraient donc le glissement <strong>de</strong>sLIOs en Acry26E héparinées sur le polycarbonate.C). Essais <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> paramètres permettant<strong>de</strong> limiter la repousse cellulaire et ceux permettant <strong>de</strong>favoriser le glissementI. Rappel <strong>de</strong>s paramètres limitant l’adhérence et la proliférationcellulaireNous avons vu précé<strong>de</strong>mment que <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong>s matériaux nécessaires pourlimiter l’ adhérence et la prolifération cellulaire sur <strong>les</strong> implants intraoculaires sont <strong>les</strong>suivants :- une surface très hydrophile ou très hydrophobe (θ ≤ 52,2° ou θ ≥ 113,3°) et- une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact la plus élevée ou la plus faible possible et- un potentiel ζ compris <strong>entre</strong> 0 et – 20 mV à pH physiologique.Le taux d’hydratation n’est pas pris en compte dans ces paramètres car nous avons vuque pour <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> taux d’hydratation différents (Acry26E / Acry15), <strong>les</strong> pourcentages<strong>de</strong> prolifération cellulaire déterminés par rapport aux fonds <strong>de</strong> puits étaient similaires.De plus, nous avons montré dans le chapitre I <strong>de</strong> la partie A, que pour <strong>les</strong> matériauxacryliques, le potentiel zêta est corrélé d’une part, à l’angle <strong>de</strong> contact déterminé par lamétho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée et d’autre part, à la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong>151


s urface. Les conditions nécessaires pour limiter l’apparition d’une OCP sont alors <strong>les</strong>suivantes :- une surface très hydrophile (θ ≤ 52,2°) ou- un potentiel ζ compris <strong>entre</strong> 0 et – 20 mV à pH physiologique et- une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact la plus élevée ou la plus faible possible.Si nous prenons en compte la corrélation <strong>entre</strong> le potentiel zêta et la composante acidobasique<strong>de</strong> l’ énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s matériaux acryliques, une nouvelle condition estalors définie :- γ ab > 10,9 mJ/m²La borne maximale <strong>de</strong> la composante acido-basique n’est pas définie car nous n’avons pas <strong>de</strong>données sur <strong>les</strong> polymères acryliques qui auraient un potentiel zêta positif.II. Rappel <strong>de</strong>s paramètres favorisant le glissement <strong>de</strong>s LIOsLa dureté et le taux d’hydratation <strong>de</strong>s LIOs sont <strong>de</strong>s paramètres qui influencent laforce tangentielle mais ils ne permettent pas l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Suite aux analysesstatistiques, seuls <strong>de</strong>ux paramètres concernant <strong>les</strong> LIOs sont à prendre en compte :- la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface doit être la plusfaible possible.- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface doit être la plus élevée possible.III. Corrélations <strong>entre</strong> ces différents paramètresLes propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> et mécaniques <strong>de</strong> la silicone en font un matériau quilimite l ’adhérence et la prolifération cellulaire et qui s’injecte sans problème.Pour <strong>les</strong> matériaux acryliques, nous n’avons pas <strong>de</strong> paramètres communs que nouspourrions corréler. Cependant, nous remarquons qu’une composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre<strong>de</strong> surface supérieure à 27,2 mJ/m² (critère qui pourrait favoriser l’injection <strong>de</strong> la LIO) permetd’obtenir une composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface supérieure à 10,9 mJ/m².Ce qui limiterait l’adhérence et la prolifération cellulaire.Cette remar que n’est vraie que pour <strong>les</strong> polymères acryliques car <strong>les</strong> matériaux ayant subi untraitement <strong>de</strong> surface à l’héparine ont peu d’effet sur l’adhérence et la prolifération cellulaire.Si la perspective avenir était <strong>de</strong> réaliser un traitement <strong>de</strong> surface qui limiteraitl’adhérence et la prolifération cellulaire et qui permettrait l’injection <strong>de</strong>s LIOs dans uninjecteur, <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> ce revêtement <strong>de</strong>vraient être <strong>les</strong> suivantes :- un angle <strong>de</strong> contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée le plus faiblepossible (une surface très hydrophile).- une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact la plus faible possible (afin <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong>interpénétrations <strong>de</strong> chaînes).- <strong>de</strong>s composantes basique et acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>les</strong> plusélevées possib<strong>les</strong>.152


Pour que ces propriétés soient justes, <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> greffées <strong>de</strong>vront être <strong>de</strong> la famille<strong>de</strong>s acryliques.Une autre voie serait <strong>de</strong> réaliser un traitement <strong>de</strong> surface qui rendrait la surface <strong>de</strong> laLIO très hydrophobe et où la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong>surface serait faible (propriétés similaires à la silicone). L’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact <strong>de</strong>vraêtre la plus faible ou la plus élevée possible.CONCLUSIONLe but <strong>de</strong> ce travail était <strong>de</strong> corréler <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong> polymèrespermettant <strong>de</strong> moduler la prolifération cellulaire et cel<strong>les</strong> permettant <strong>de</strong> favoriser le glissement<strong>de</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculaires.àLes matériaux synthétiques étudiés dans <strong>les</strong>quels sont réalisées <strong>les</strong> LIOs appartiennent<strong>de</strong>ux famil<strong>les</strong> <strong>de</strong> polymères, <strong>les</strong> méthacrylates (hydrogels ou non), et <strong>les</strong> silicones.Les paramètres modulant l’adhérence et la prolifération cellulaire ont été étudiés. Pourcela, nous avons :- testé différentes métho<strong>de</strong>s d’analyses <strong>de</strong> polymères, plus particulièrement <strong>les</strong>métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> caractérisation <strong>physico</strong>-chimique <strong>de</strong>s surfaces.- réalisé <strong>de</strong>s tests biologiques permettant <strong>de</strong> comparer <strong>les</strong> capacités d’adhérence et <strong>de</strong>prolifération <strong>de</strong>s CECs sur <strong>les</strong> différents biomatériaux.Les paramètres retenus suite à notre étu<strong>de</strong> sont :- le caractère hydrophile ou hydrophobe <strong>de</strong> la surface. Deux métho<strong>de</strong>s d’analysepeuvent être utilisées : la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée ou <strong>de</strong> la bulle captive. La premièremétho<strong>de</strong> a été retenue car elle est la plus discriminante.153


- la flexibilité <strong>de</strong>s polymères, la mobilité <strong>de</strong>s chaînes latéra<strong>les</strong> en surface. Cesinformations sont obtenues à partir <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong> l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact, mesureégalement basée sur <strong>les</strong> phénomènes <strong>de</strong> mouillabilité.- <strong>les</strong> propriétés électriques <strong>de</strong> surface, évaluées par le potentiel ζ et mesurées par lamétho<strong>de</strong> du potentiel d’écoulement.Parallèlement, nous avons réalisé <strong>de</strong>s tests <strong>de</strong> culture cellulaire afin <strong>de</strong> comparerl’ influence <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s biomatériaux sur l’adhérence et la prolifération cellulaire.Ces <strong>de</strong>ux approches ont permis <strong>de</strong> dégager quelques paramètres clefs qui influencentle comportement cellulaire sur <strong>de</strong>s polymères. Les polymères <strong>les</strong> plus susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> limiterune OCP sont ceux dont :- la surface est très hydrophile ou très hydrophobe (θ ≤ 52,2° ou θ ≥ 113,3°).- le potentiel ζ est légèrement négatif, compris <strong>entre</strong> -20 et 0mV.- l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact est la plus faible ou la plus élevée possible.Les paramètres permettant <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong> lentil<strong>les</strong> intraoculaires dans uninjecteur ont été étudiés par <strong>de</strong>ux systèmes :- le système injecteur/LIO.- le tribomètre.Le système injecteur/LIO a permis <strong>de</strong> dégager quelques pistes comme :- l’effet du volume et <strong>de</strong>s propriétés mécaniques <strong>de</strong> la LIO sur la force d’injection.- l’importance du caractère hydrophile <strong>de</strong>s traitements <strong>de</strong> surface sur <strong>les</strong> injecteurs quipermettraient d’injecter <strong>les</strong> LIOs.Cependant ce système reste assez limité et c’est pour cette raison que nous avons simulé <strong>les</strong>essais réalisés avec le système injecteur/LIO sur un tribomètre.Après avoir déterminé le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s LIOs et la force normale à imposer, nous avonsessayé <strong>de</strong> comprendre certains aspects du frottement et <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> différentsparamètres rentrant en jeu dans le système tribologique et leur importance.Les expériences réalisées avec le tribomètre et l’AFM ont montré que <strong>les</strong> forces <strong>de</strong>frottement sont principalement dues à <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> dissipation d’énergie et qu’el<strong>les</strong>sont minimisées lorsque <strong>les</strong> charges exprimées en surface sont nombreuses.Les différents paramètres étudiés (dureté <strong>de</strong>s matériaux, taux d’hydratation <strong>de</strong>shydrogels, rugosité <strong>de</strong>s surfaces et <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> <strong>de</strong>s matériaux)permettent <strong>de</strong> favoriser ou non le glissement <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong> intraoculaires. Les plus importantssont :- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support qui doit être la plusélevéepossible.- la mobilité et la longueur <strong>de</strong>s chaînes à la surface du support. L’hystérèse d’angle <strong>de</strong>contact doit être la plus élevée possible.154


- la composante acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface du support qui doit être laplus élevée possible.- le support doit être très hydrophile.- la composante <strong>de</strong> Lifshitz van <strong>de</strong>r Waals <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO quidoit être la plus faible possible.- la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO qui doit être la plusélevée possible.Ces résultats nous laissent penser que le glissement <strong>de</strong> la LIO serait favorisé par laprésence d’un film interfacial d’eau.L’utilisation <strong>de</strong> lubrifiants dans notre système tribologique a montré divers résultats :- l’ajout <strong>de</strong> charges (GMS et érucami<strong>de</strong>) lors <strong>de</strong> la polymérisation <strong>de</strong>s matériaux dans<strong>les</strong>quels sont réalisés <strong>les</strong> injecteurs permettent l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Cependant, ces chargespourraient se retrouver dans l’œil, ce qui pourrait causer <strong>de</strong>s inflammations.- l’utilisation <strong>de</strong> solutions viscoélastiques permet seulement l’injection <strong>de</strong> LIOshéparinées.Nous n’avons pas trouvé <strong>de</strong> corrélation <strong>entre</strong> <strong>les</strong> paramètres permettant <strong>de</strong> limiter larepousse cellulaire et ceux permettant <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong>s LIOs. Cependant, unecomposante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO élevée (paramètre nécessaire pourfavoriser le glissement) pourrait permettre <strong>de</strong> limiter l’adhérence et la prolifération cellulaire.Néanmoins, <strong>les</strong> propriétés <strong>physico</strong>-<strong>chimiques</strong> et mécaniques <strong>de</strong> la silicone en font unmatériau qui limite l’adhérence et la prolifération cellulaire et qui s’injecte.Les paramètres que <strong>de</strong>vraient satisfaire un traitement <strong>de</strong> surface à base <strong>de</strong> molécu<strong>les</strong><strong>de</strong> la famille <strong>de</strong>s acryliques, pour moduler la prolifération cellulaire et favoriser le glissement<strong>de</strong> la LIO seraient donc :- un angle <strong>de</strong> contact déterminé par la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> la goutte posée le plus faiblepossible (une surface très hydrophile).- une hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact la plus faible possible (afin <strong>de</strong> limiter <strong>les</strong>interpénétrations <strong>de</strong> chaînes).- <strong>de</strong>s composantes basique et acido-basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>les</strong> plusélevées possib<strong>les</strong>.Pour que ces propriétés soient justes, <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> greffées <strong>de</strong>vront être <strong>de</strong> la famille<strong>de</strong>s acryliques.Une autre voie serait d’obtenir <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> surface du silicone.155


Annexes156


ANNEXE 1 : Synthèse <strong>de</strong>s polymèresI. Synthèse <strong>de</strong>s polymères acryliquesLes monomères utilisés pour synthétiser <strong>les</strong> polymères acryliques sont : l’HEMA, leMMA, l’EMA et le BA. Un filtre anti-UV et un agent réticulant sont ajoutés à ces monomèreslors <strong>de</strong> la polymérisation. La technique utilisée pour synthétiser <strong>les</strong> polymères acryliques estla polymérisation radicalaire en masse qui se déroule en trois étapes :‣ L’amorçage :Cette étape consiste à former <strong>de</strong>s c<strong>entre</strong>s actifs afin d’amorcer la polymérisation.L’amorceur donne naissance à la formation <strong>de</strong> radicaux libres. L’amorçage utilisé est unamorçage thermique : <strong>les</strong> molécu<strong>les</strong> se décomposent en radicaux libres par simple chauffage.L’amorceur utilisé est un peroxy<strong>de</strong> qui se décompose en formant <strong>de</strong>ux radicaux libres à unetempérature <strong>de</strong> 50°C. Le temps <strong>de</strong> <strong>de</strong>mi-vie <strong>de</strong> décomposition en radicaux libres <strong>de</strong> cetamorceur est <strong>de</strong> 10 heures à 71°C.‣ La propagation :Les radicaux formés réagissent avec <strong>les</strong> monomères présents dans la solution selonquatre équations <strong>de</strong> propagation (2 homopolymérisations et 2 polymérisations croisées) quisont :∼∼A ∗ + A → ∼∼AA ∗ (k AA )∼∼A ∗ + B → ∼∼AB ∗ (k AB )∼∼B ∗ + B → ∼∼BB ∗ (k BB )∼∼B ∗ + A → ∼∼BA∗ (k BA )On pose : r 1 = k AA / k AB et r 2 = k BB / kBAr 1 et r 2 sont <strong>les</strong> rapports <strong>de</strong> réactivité. Ils mesurent la préférence <strong>de</strong> chaque c<strong>entre</strong> actif pourson propre monomère. Ils sont fonction <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> polymérisation et sont variab<strong>les</strong>d’une étu<strong>de</strong> à l’autre [Brandrup J. et Immergut E.H., 1989].Afin <strong>de</strong> déterminer ces rapports <strong>de</strong> réactivité, une métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> linéarisation <strong>de</strong> l’équation<strong>de</strong> composition est le plus souvent utilisée. L’équation <strong>de</strong> composition est la suivante :r 2 = f b / f a × F A ² / F B ² × r 1 - F A / F B (1- f b / f a )Avec : f a et f b , <strong>les</strong> fractions molaires <strong>de</strong>s unités A et B incorporées dans le copolymère(l’approximation peut être considérée comme valable tant qua la conversion est inférieure à5%) et F A et F B , <strong>les</strong> fractions molaires <strong>de</strong>s unités A et B dans le mélange <strong>de</strong> monomères.On pose : X = f b / f a × F A ² / F B ² et Y = F A / F B (1- f b / f a )Deux métho<strong>de</strong>s graphiques sont proposées :- Mayo-Lewis : chaque expérience donne un couple (X i , Y i ). Il y a donc autantd’équations r 2 = X i r 1 - Y i que d’expériences. Toutes <strong>les</strong> droites doivent concourir enun point <strong>de</strong> coordonnées r 1 , r 2 . La précision est assez mauvaise.- Fineman-Ross : Y = X r 1 - r 2 . Les couple (X i , Y i ) permettent <strong>de</strong> tracer une droite unique<strong>de</strong> pente r 1 et d’ordonnée à l’origine r 2 . La précision est généralement assez faible,surtout en ce qui concerne l’ordonnée à l’origine : <strong>les</strong> valeurs trouvées dépen<strong>de</strong>nt doncdu choix <strong>de</strong> l’in<strong>de</strong>xation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux monomères.157


K. Kobayashi et H. Sumitomo ont trouvé <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> réactivité <strong>de</strong> : r HEMA = 0,630 etr MMA : 0,824 [Kobayashi K. et Sumitomo H., 1983]. r 1 et r 2 sont tous <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux inférieurs à un :chaque c<strong>entre</strong> actif tend à préférer l’autre monomère, d’où une tendance à l’alternance. Nousconsidérerons donc nos copolymères homogènes et statistiques.II. Le PMMACe matériau est synthétisé par la société Vista Optics. Il est non réticulé.III. Le siliconeLe silicone sur lequel nous avons travaillé est issu <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux oligomères (Nusil MED4-6820-partie A et Nusil MED4-6820-partie B). Il est réticulé et contient un filtre UV.158


ANNEXE 2 : Propriétés du polycarbonateL’injecteur est réalisé en polycarbonate (PC Makrolon 2458 ®). En effet, le matériau utiliséest déjà validé par la pharmacopée européenne pour son utilisation dans le milieu médical. Lasociété Cornéal utilise déjà ce matériau et a un bon recul sur ses différentes caractéristiques.La <strong>de</strong>rnière raison pour laquelle le PC a été choisi est sa transparence. Ce qui permet auxchirurgiens <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r ce qu’il se passe lors du pliage <strong>de</strong> la LIO et <strong>de</strong> son injection.Les propriétés du PC sont reportées dans le tableau 1 ci-<strong>de</strong>ssous :PropriétésModule élastique2400 MPaPropriétés mécaniquesCoefficient <strong>de</strong> poisson 0,39Seuil <strong>de</strong> plasticité65 MPaAllongement à la rupture 6 %Propriétés thermiques Température <strong>de</strong> transition vitreuse (Tg) 146°CPermittivité relative (100 Hz) 3,1Propriétés électriquesPermittivité relative (100 MHz) 3Facteur <strong>de</strong> dissipation (100 Hz) 5.10 -4Facteur <strong>de</strong> dissipation (1 MHz) 90.10 -4Absorption <strong>de</strong> l’eau 0,3 %Autres propriétésAbsorption <strong>de</strong> l’humidité 0,12 %Densité 1200 kg/m 3Tableau 1 : Propriétés du PC (Makrolon 2458 ®).159


ANNEXE 3 : Propriétés et caractéristiques <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong> intraoculairesLes lentil<strong>les</strong> intraoculaires utilisées sont <strong>de</strong>s LIOs ACR6D SE monoblocs (figure 1).Le diamètre <strong>de</strong> l’optique est <strong>de</strong> 6 mm et le diamètre total <strong>de</strong> l’implant est <strong>de</strong> 12 mm. Les LIOssont taillées dans <strong>de</strong>s matériaux hydrogels <strong>de</strong> type acrylique. Ces matériaux sont obtenus parpolymérisation radicalaire (annexe 2). Les LIOs ont un taux d’hydratation variant <strong>de</strong> 26% à38%.Figure 1 : LIO ACR6D SELes propriétés <strong>de</strong> ces LIOs sont regroupées dans le tableau 1 ci-<strong>de</strong>ssous.Propriétés <strong>de</strong>s matériauxModuleélastique(MPa)CoefficientMatériauxTaux Indice <strong>de</strong> Résistance à lad’expansionLIOsd’hydratation réfraction rupturedans l’EDIAcry26M 11 ± 1,2% 26% ± 2% 1,465 ± 0,005 ≥ 2 MPa /Acry26E 11 ± 1,2% 26% ± 2% 1,465 ± 0,005 ≥ 2 MPa 1,85Acry26B 11,8 ± 1,2% 27% ± 1% 1,462 ± 0,005 ≥ 2 MPa /Acry15 6 ± 1,2% 16% ± 1% 1,478 ± 0,005 ≥ 2 MPa 21HE34 18 ± 2% 34% ± 2% 1,448 ± 0,005 ≥ 0,5 MPa /HE38 19 ± 2% 38% ± 2% 1,440 ± 0,005 ≥ 0,5 MPa /Acry26M H 11 ± 1,2% 26% ± 2% 1,465 ± 0,005 ≥ 2 MPa /Acry26E H 11 ± 1,2% 26% ± 2% 1,465 ± 0,005 ≥ 2 MPa 1,85Silicone / / / / /Tableau 1 : Propriétés <strong>de</strong>s matériaux dans <strong>les</strong>quels sont r éalisées <strong>les</strong> LIOs.Les matériaux suivis d’un H désignent <strong>les</strong> matériaux revêtus d’héparine (1 µ gd’ héparine sur 5 nm d’épaisseur).La gamme <strong>de</strong> puissanc e <strong>de</strong>s LIOs peut varier <strong>de</strong> –10 à + 43 D et l’épaisseur <strong>de</strong>s LIOspeut varier <strong>de</strong> 0,23 mm à 0,35 mm. L’épaisseur minimale <strong>de</strong>s LIOs est définie comme étantégale à 0,23 mm, l’épaisseur nomin ale égale à 0 ,29 mm et l’épaisseur maximale à 0,35 mm.Les lentil<strong>les</strong> intraoculaires sont alors cond itionnées dans l’ injecteur au niveau <strong>de</strong>lacham bre <strong>de</strong> pliage. Celui-ci est ensuite conditionné dans une cupule avec une soluti on <strong>de</strong>160


NaC l 0,9% . La cupule est scellée et le tout est stérilisé à l’autoclave chaleur humi<strong>de</strong> (120°Cpendant 20 minutes).161


ANNEXE 4 : Propriétés <strong>de</strong>s différents lubrifiants utilisésLa plupart <strong>de</strong>s lubrifiants utilisés lors <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> sont <strong>de</strong>s solutions viscoélastiquesà base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique (figure 1). Ces solutions sont biocompatib<strong>les</strong>, utilisées dansd’autres applications et dans d’autres systèmes d’injection. Dans notre système, le lubrifiantest injecté dans la chambre <strong>de</strong> pliage avant le pliage <strong>de</strong> la LIO.Figure 1 : Structure <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> hyaluroniqueTrois solutions viscoélastiques à base d’aci<strong>de</strong> hyaluronique ont été utilisées. Lescaractéristiques <strong>de</strong> ces différentes solutions sont reportées dans le tableau 1 suivant.Type <strong>de</strong> lubrifiantViscosité dynamique (Pa.s)(après stérilisation)Concentration en hyaluronate<strong>de</strong> sodium (mg/g)B1 120 13,5V1 240 10V2 940 14Tableau 10 : Caractéristiques <strong>de</strong>s différentes solutions viscoélastiques.La masse molaire du B1 est plus faible que cel<strong>les</strong> du V1 et V2 qui sont similaires.Les trois autres solutions testées lors <strong>de</strong> notre étu<strong>de</strong> sont une solution <strong>de</strong> NaCl 0,9%,une solution viscoélastique réalisée à base d’hydroxypropylméthylcellulose (HPMC) (figure2) et une huile <strong>de</strong> silicone.Figure 2 : Structure <strong>de</strong> l’HPMC.Les viscosités <strong>de</strong>s solutions citées précé<strong>de</strong>mment sont <strong>de</strong> :- Solution <strong>de</strong> NaCl 0,9% : 1.10 -3 Pa.s- Solution à base d’HPMC : 9 Pa.s.- Huile <strong>de</strong> silicone : 1 Pa.s.162


ANNEXE 5 : Métho<strong>de</strong> d’injection <strong>de</strong>s LIOsLe test d’injection automatique constitué d’une machine <strong>de</strong> traction (fonctionnant encompression) et d’un système d’immobilisation <strong>de</strong> l’injecteur est représenté figure 1.Figure 1 : Système <strong>de</strong> blocage <strong>de</strong> l’injecteur.Le piston vient en appui sur le plateau et la mise en route <strong>de</strong> la machine <strong>de</strong> traction encompression déclenche l’injection <strong>de</strong> la LIO.L’injection est réalisée et la force est enregistrée en fonction du temps. Nous obtenonsalors le profil d’enregistrement suivant (figure 2) :Force (N)50-5-10-15-2000,07910,17080,250,34160,42290,5020,58330,6750,75410,83540,91451,00621,0751,15411,24581,33751,40621,48751,57911,65831,73751,81871,92082,0022,07082,16252,25412,33332,41452,49372,57292,65412,74582,8252,9062-25-30-35-40Force d’injectionTempsFigure 2 : Courbe d’injection (force en fonction du temps)Le premier pic correspond à la force lorsque le piston est en contact avec l’anse <strong>de</strong> laLIO et le second pic est la force nécessaire pour décoller la LIO du PC. Le plateau est obtenulors <strong>de</strong> la progression <strong>de</strong> la LIO dans la canule <strong>de</strong> l’injecteur. Enfin, la force est nulle lorsquela LIO est injectée.163


ANNEXE 6 : Appareillage et métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> mesure1 ). La force <strong>de</strong> compression <strong>de</strong>s LIOs dans la chambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteurNous utilisons un système injecteur/LIO où la force pour comprimer la LIO au sein <strong>de</strong> lachambre <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong> l’injecteur est mesurée par la machine <strong>de</strong> traction (fonctionnant encompression).2). L’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs lorsque cel<strong>les</strong>-ci sont hydratéesLa LIO est disposée sur <strong>de</strong>ux colonnes dans une cellule remplie d’EDI. La mesure <strong>de</strong>l’épaisseur est alors réalisée sur un projecteur <strong>de</strong> profil à l’ai<strong>de</strong> d’un prisme. La précision <strong>de</strong>cette mesure est <strong>de</strong> plus ou moins 30 µm.3). L’épaisseur <strong>de</strong>s LIOs non hydratéesCette mesure est réalisée à l’ai<strong>de</strong> d’un comparateur (Mitutoyo). La précision <strong>de</strong> cetappareil est <strong>de</strong> plus ou moins 6 µm.4). La force nécessaire pour arriver à plier la lentilleLa LIO est posée sur du papier absorbant imbibé d’EDI afin qu’il n’y ait pas <strong>de</strong> goutted’eau sur la LIO lors <strong>de</strong> la mesure. Les anses <strong>de</strong> la LIO sont ensuite positionnées sur unsupport en téflon. Un pic en téflon vient plier la LIO au niveau du c<strong>entre</strong> <strong>de</strong> l’optique et laforce nécessaire pour plier la LIO est mesurée par la jauge <strong>de</strong> force (figure 1). Les donnéessont enregistrées par l’intermédiaire d’un ordinateur.Jauge <strong>de</strong> forcePCFigure 1 : Dispositif permettant la réalisation <strong>de</strong>s essais <strong>de</strong> pliage <strong>de</strong>s LIOs.164


ANNEXE 7 : Traitements <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’injecteur ou <strong>de</strong>sLIOs.I. Traitements <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’injecteur1). Modification <strong>de</strong> surface par implantation ioniqueLa modification <strong>de</strong> surface du polycarbonate par implantation ionique a été réalisée par lasociété Nitruvid qui a utilisé le procédé Implantec®. Ce procédé permet d’améliorer lecoefficient <strong>de</strong> frottement et d’augmenter la mouillabilité. Il modifie <strong>les</strong> propriétés <strong>de</strong> lasurface <strong>de</strong>s matériaux en réticulant la surface <strong>de</strong>s échantillons. Les ions utilisés sont <strong>de</strong>s ionsN + et <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux doses étudiées sont : 1.10 15 N + /cm² et 2.10 16 N + /cm².Le polycarbonate <strong>de</strong>vient marron et celui-ci est d’autant plus foncé que la dosed’irradiation est élevée.Cependant, il faut être pru<strong>de</strong>nt avec <strong>les</strong> doses d’ions qui sont implantées. En effet,18 +selon L. Rapoport et al. une dose <strong>de</strong> 1.10 N /cm² modifie la topographie <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> verre<strong>de</strong> façon importante et augmente le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> la fibre <strong>de</strong> verre et l’acier.Alors que <strong>de</strong>s implantations ioniques <strong>de</strong> 1.10 16 N + /cm² et <strong>de</strong> 1.10 17 N + /cm² diminuent larugosité <strong>de</strong> la fibre <strong>de</strong> verre et ne font varier que légèrement le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong>celle-ci et l’acier (tableau 1) [Rapoport L. et al., 1997].Dose d’implantation (N + /cm²) Ra (nm) Coefficient <strong>de</strong> frottementFibre <strong>de</strong> verre vierge 45 ± 200,041.10 16 28 ± 15/171.10 18 ± 5 0,081.10 18 35 ± 20 0,42Tableau 1 : Rugosité <strong>de</strong>s différentes fibres <strong>de</strong> verre et coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>de</strong> cel<strong>les</strong>-ciavec une bille en acier [Rapoport L. et al., 1997].Il faut donc trouver la dose permettant d’obtenir un coefficient <strong>de</strong> frottement le plusfaible possible. Dans notre cas, la dose <strong>de</strong> 2.10 16 N + /cm² serait la plus intéressante mais ellene permet pas une injection certaine <strong>de</strong>s LIOs à chaque essai (pourcentage <strong>de</strong> réussite :53,3%). De plus, l’effet à long terme sur l’injection <strong>de</strong>s LIOs <strong>de</strong> l’implantation <strong>de</strong>s ions N +sur <strong>les</strong> injecteurs en polycarbonate n’a pas été étudié. J. T. Kim et al. ont étudié le frottement<strong>entre</strong> du polyimi<strong>de</strong> traité avec <strong>de</strong>s ions N + et <strong>de</strong> l’acier et la durabilité <strong>de</strong>s implantationsioniques. Ils ont montré que l’implantation d’ions N + à une dose <strong>de</strong> 1.10 16 N + /cm² sur dupolyimi<strong>de</strong> diminuait le coefficient <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> le polyimi<strong>de</strong> et l’acier. Puis, <strong>les</strong> auteursse sont intéressés à mesurer <strong>les</strong> ang<strong>les</strong> <strong>de</strong> contact (à l’eau) <strong>de</strong>s polyimi<strong>de</strong>s traités. Ilsconstatent qu’ils diminuent en fonction <strong>de</strong> la dose d’ions implantés. Cependant, au bout <strong>de</strong>quelques mois, ceux-ci raugmentent jusqu’à <strong>de</strong>venir i<strong>de</strong>ntiques à l’angle <strong>de</strong> contact dupolyimi<strong>de</strong> non traité [Kim J.T. et al., 2002]. Ces résultats sont très importants car le traitementréalisé sur l’injecteur doit être un traitement à long terme. Ce qui implique que nous nepouvons pas envisager ce traitement pour notre application. J. T. Kim et al. ont remarquéd’autre part que seule l’implantation d’ions Ar ne change pas au cours du temps. Ceci est dûau poids moléculaire important <strong>de</strong>s ions implantés. Il serait donc intéressant <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>sessais <strong>de</strong> traitemen t en utilisant <strong>de</strong>s ions Ar.165


2). Coating ou greffagea). Traitement au parylèneLes injecteurs en polycarbonate ont été traités avec <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> parylène et par <strong>de</strong>uxsociétés différentes : le parylène C par la société Comelec et le parylène N par la société Vitek(figure 1).Parylène NParylène CFigure 1 : Formu<strong>les</strong> du parylène N et du parylène C.Le coating est réalisé en trois étapes. La première étape consiste en une vaporisationd’une poudre <strong>de</strong> di-para-xylène (dimère). Cette étape se déroule à une température <strong>de</strong> 120°Cet à une pression <strong>de</strong> un torr. La secon<strong>de</strong> étape est une étape <strong>de</strong> pyrolyse qui se réalise à unetempérature <strong>de</strong> 690°C sous une pression <strong>de</strong> 0,5 torr. Le dimère est clivé en <strong>de</strong>ux monomèresdivalents (para-xylène). La <strong>de</strong>rnière étape est celle <strong>de</strong> déposition où <strong>les</strong> monomèrespolymérisent sur le substrat (formation <strong>de</strong> poly(para-xylène)). Cette étape est réalisée à unetempérature <strong>de</strong> 23°C sous une pression <strong>de</strong> 0,07 torr.Les propriétés <strong>de</strong> ce revêtement sont : <strong>de</strong> diminuer le coefficient <strong>de</strong> frottement, d’avoir unefaible perméabilité aux gaz et à l’humidité, d’être résistant aux solvants et d’êtrebiocompatible.b). Traitement à l’héparineLes pièces <strong>de</strong> l’injecteur (corps et levier) sont traitées au plasma et ensuite héparinées.Le traitement plasma est réalisé en utilisant <strong>de</strong> l’air (71% azote et 29% oxygène) sous unepression <strong>de</strong> 2,5 mbar. La puissance du réacteur est <strong>de</strong> 100 W. Le temps <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong>spièces est <strong>de</strong> 10 minutes.Les pièces <strong>de</strong> l’injecteur sont ensuite héparinées en utilisant la polyéthylèneimine comme brasespaceur <strong>entre</strong> le polycarbonate et l’héparine. L’héparine est un polysacchari<strong>de</strong> sulfatépolydisperse en masse moléculaire, composition et séquence (figure 2). C’est un polyaniondont la chaîne macromoléculaire est constituée <strong>de</strong> motifs monomères aci<strong>de</strong> uronique etglucosamine. Elle est souvent utilisée pour son activité anticoagulante et pour moduler laprolifération <strong>de</strong> certaines cellu<strong>les</strong> tel<strong>les</strong> que <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> fibroblastiques sclérotiques [DelVecchio P.J. et al., 1988] et <strong>les</strong> cellu<strong>les</strong> fibroblastiques cornéennes humaines [Denk P.O. etKnorr M., 1999].Ce traitement permet d’augmenter l’hydrophilie <strong>de</strong> la surface. L’épaisseur d’héparine sur lepolycarbonate est <strong>de</strong> quelques nanomètres.Figure 2 : Structure <strong>de</strong> l’héparine.166


c). Traitement à l’aci<strong>de</strong> hyaluronique (NaHa)Le traitement à l’aci<strong>de</strong> hyaluronique <strong>de</strong>s pièces en polycarbonate est le même quecelui réalisé dans le paragraphe précé<strong>de</strong>nt mais l’héparine est remplacée par <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong>hyaluronique (figure 3). L’aci<strong>de</strong> hyaluronique est un glycosaminoglycane composé d’unitésdisaccharidiques formées d’aci<strong>de</strong> D-glucuronique et <strong>de</strong> N-acétyl-D-glucosamine. Lehyaluronate <strong>de</strong> sodium, sel sodique <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> hyaluronique, est extrait <strong>de</strong> la crête <strong>de</strong> coq ouobtenu par fermentation au moyen <strong>de</strong> bactéries du genre Streptococcus, groupes Lancefield Aet C.Ce traitement permet d’augmenter l’hydrophilie <strong>de</strong> la surface. L’épaisseur d’aci<strong>de</strong>hyaluronique sur le polycarbonate est <strong>de</strong> quelques nanomètres.Figure 3 : Structure <strong>de</strong> l’aci<strong>de</strong> hyaluroniqued). Traitement à l’hydroxypropylméthylcellulo se (HPMC)Le traitement <strong>de</strong>s injecteurs a été réalisé comme précé<strong>de</strong>mment mais en utilisantl’HPMC (figure 4) à la place <strong>de</strong> l’héparine. L’HPMC est un polymère non ionique réalisé engonflant <strong>de</strong> la cellulose dans <strong>de</strong> la sou<strong>de</strong> et en la faisant réagir ensuite avec du chlorure <strong>de</strong>méthyle et <strong>de</strong> l’oxy<strong>de</strong> <strong>de</strong> propylène. L’HPMC est biocompatible et est beaucoup plus résistantaux bactéries et aux enzymes <strong>de</strong> dégradation que la plupart <strong>de</strong>s composés cellulosiques. Il estaussi employé pour réaliser <strong>de</strong>s solutions viscoélastiques qui sont utilisées dans le domaine <strong>de</strong>l’ophtalmologie.Figure 4 : Structure <strong>de</strong> l’HPMC.e). Traiteme nt à la N-polyvinylpyrrolidone (NPVP)Le traitement à la N-polyvinylpyrrolidone est un revêtement développé pour réduire lecoefficient <strong>de</strong> frottement. Les injecteurs sont traités au N-polyvinylpyrrolidone (NPVP)(figure 5) en utilisant du polyuréthane ou du polyvinylbutyral. La couche ainsi formée sur <strong>les</strong>pièces est homogène mais n’est pas liée <strong>de</strong> façon covalente au polycarbonate. L’épaisseur <strong>de</strong>167


cette couche est <strong>de</strong> quelques micromètres. Ce revêtement permet d’augmenter l’hydrophilie<strong>de</strong>s surfaces.Figure 5 : Structure <strong>de</strong> la N-polyvinylpyrrolidone.I I). Traitements <strong>de</strong> surface <strong>de</strong>s lentil<strong>les</strong> intra-oculairesDes traitements <strong>de</strong> surface ont été réalisés sur <strong>les</strong> lentil<strong>les</strong> intra-oculaires afin <strong>de</strong> voir si ceuxciavaient un effet sur l’injection <strong>de</strong>s LIOs. Deux traitements ont été réalisés sur <strong>les</strong> LIOs : ungreffage d’héparine et un greffage d’aci<strong>de</strong> hyaluronique. Le protocole <strong>de</strong> greffage esti<strong>de</strong>ntique à celui utilisé pour le polycarbonate.168


ANNEXE 8 : Essais d’adhérence par AFM1 ). Réalisation <strong>de</strong> microbil<strong>les</strong> en polycarbonateUn levier <strong>de</strong> polycarbonate est dissous dans une solution <strong>de</strong> dichlorométhane afind’obtenir une concentration <strong>de</strong> 23% en poids. La solution <strong>de</strong> précipitation (50 mL) estpréparée à base d’eau distillée, <strong>de</strong> NaCl (20%), <strong>de</strong> PVA (0,04%) et <strong>de</strong> méthanol (10%)[Thanoo B. C. et al., 1993]. Le NaCl prévient d’une dispersion <strong>de</strong> phase à cause <strong>de</strong> la forte<strong>de</strong>nsité du dichlorométhane, le PVA est le stabilisateur et le méthanol évite la précipitation duPVA dans la solution <strong>de</strong> NaCl. La solution <strong>de</strong> précipitation est mise dans un ballon <strong>de</strong> 100 mLet est chauffée à 30°C. Cinq millilitres <strong>de</strong> la solution <strong>de</strong> polycarbonate est ajoutée goutte àgoutte via une seringue à la solution <strong>de</strong> précipitation. La solution <strong>de</strong> précipitation est sous uneagitation <strong>de</strong> 400 tours/min à l’ai<strong>de</strong> d’un olive. La solution est laissée sous agitation et à 30°Cpendant 3 à 4 heures. Les bil<strong>les</strong> obtenues sont rincées 5 fois à l’eau déionisée parcentrifugation. L’aspect et la dimension <strong>de</strong>s bil<strong>les</strong> sont ensuite vérifiés par microscopeoptique.2). Collage <strong>de</strong>s bil<strong>les</strong> à la pointe d’AFMLes pointes d’AFM sont composées d’un levier au bout duquel se trouve une pyrami<strong>de</strong>en nitrure <strong>de</strong> s ilicium. Des premiers essais <strong>de</strong> collage ont été réalisés en essayant <strong>de</strong> coller <strong>de</strong>sbil<strong>les</strong> en PC sur <strong>les</strong> pointes d’AFM (extrémité <strong>de</strong> la pointe) à l’ai<strong>de</strong> d’une collecyanoacrylique. Certaines bil<strong>les</strong> restaient collées sur <strong>les</strong> pointes (2 sur 3) mais cel<strong>les</strong>-ci sedécollaient lors <strong>de</strong>s essais d’adhérence. Nous avons alors changé <strong>de</strong> colle et utilisé une colle<strong>de</strong> type résine époxy : Araldite®. Cinq bil<strong>les</strong> sur six restent collées à la pointe d’AFM et el<strong>les</strong>sont toujours présentes après <strong>les</strong> essais d’adhérence. Le principe du collage est le suivant :- Mélange <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux composants pendant 15 secon<strong>de</strong>s.- Dépôt d’une petite quantité <strong>de</strong> colle sur une lame <strong>de</strong> verre.- Déposition d’un peu <strong>de</strong> colle sur la pointe d’AFM sous microscope optique.- Collage <strong>de</strong> la bille en PC sur la pointe d’AFM.Nous observons attentivement le collage <strong>de</strong> la bille en polycarbonate pour nous assurerque la colle ne recouvre pas la bille.169


ANNEXE 9 : Théorie <strong>de</strong> HertzLes théories élastiques reposent sur <strong>les</strong> hypothèses suivantes :- Les soli<strong>de</strong>s sont soumis à <strong>de</strong> petites déformations sans dépasser leur limite élastique.- Les surfaces sont continues et non conformab<strong>les</strong>.- La déformation élastique est calculée en admettant que chaque corps en contact est un<strong>de</strong>mi espace-élastique.- Les surfaces sont sans frottement, <strong>les</strong> composantes <strong>de</strong> la force tangentielle dans le plandu contact sont nul<strong>les</strong>, F x = F y = 0.- Les dimensions <strong>de</strong> l’aire <strong>de</strong> contact, le rayon (a) dans le cas du contact sphère / plan,sont petites par rapport au rayon <strong>de</strong> courbure <strong>de</strong>s surfaces (a


ANNEXE 10 : Plan d’expériencesLes essais sont réalisés sur un tribomètre en faisant varier trois paramètres : γ S ,-γ et l’hystérèse d’angle <strong>de</strong> contact (H). Nous considérons, pour chaque paramètre, la-différence <strong>entre</strong> le support et la LIO : ∆γS, ∆γ et ∆H. Le système injecteur / LIO n’est pasconsidéré comme symétrique. En effet, une composante basique <strong>de</strong> l’énergie <strong>de</strong> surface dusupport élevée favorise l’injection <strong>de</strong> la LIO. Alors q u’une composante énergétique basiqueélevée <strong>de</strong> la LIO n’entraîne pas forcément l’injection <strong>de</strong> la LIO.Quatre cas sont alors étudiés :- ∆Paramètre (P support - P LIO ) élevée : s+- ∆Paramètre (P LIO - P support ) élevée : l+- ∆Paramètre (P support - P LIO ) nulle avec <strong>les</strong> paramètres élevés : 0e- ∆Paramètre (P support - P LIO ) nulle avec <strong>les</strong> paramètres faib<strong>les</strong> : 0fLes essais à réaliser sont regroupés dans le tableau 1.EssaiParamètres1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16∆γ S s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+ s+∆γ - s+ s+ s+ s+ l+ l+ l+ l+ 0e 0e 0e 0e 0f 0f 0f 0f∆H s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+EssaiParamètres17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32∆γ S l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+ l+∆γ - s+ s+ s+ s+ l+ l+ l+ l+ 0e 0e 0e 0e 0f 0f 0f 0f∆H s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+EssaiParamètres33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48∆γ S 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e 0e-∆γ s+ s+ s+ s+ l+ l+ l+ l+ 0e 0e 0e 0e 0f 0f 0f 0f∆ H s+ 0e 0 f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+EssaiParamètres49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64∆γS0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f 0f∆γ - s+ s+ s+ s+ l+ l+ l+ l+ 0e 0e 0e 0e 0f 0f 0f 0f∆H s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+ s+ 0e 0f l+Tableau 1 : Essa is à réaliser lors du pla n d’ expériences.Les d ifférents système s sont regroupés ci <strong>de</strong>ss ous :‣ Essai 1 : ∆γ S : s+, ∆γ - : s+ et ∆H : s+.‣ E ssai 2 : ∆ γ S : s+, ∆γ - : s+ et ∆H : 0e.171


‣ Essai 3 : ∆γ S : s+, ∆γ - : s+ et ∆H : 0f.- SC5115A γ S = 48,3 mJ/ m ²,γ - = 20,7 m J/m² H = 5,9°- PC traité NaHa γ S = 53, 8 mJ/ m²,γ - = 41,1 m J/m ² H = 0,4°‣ Es sai 4 : ∆γ S : s+, ∆γ - : s+ et ∆H : l+.- Silicon e γ S = 16,2 m J/m ² ,γ - = 2,7 m J/m² H = 27,7°-- PC traité NaHa γ S = 53, 8 mJ/ m²,γ = 41,1 m J/m ² H = 0,4 °γ S‣ Essai 5 : ∆γ S : s+, ∆γ : l+ et ∆H : s+.- SC5115A γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 20,7 mJ/m² H = 5,9°- PEI = 51,6 mJ/m²,γ - = 4,2 mJ/m² H = 14,4°‣ Essai 6 : ∆γ S : s+, ∆γ - : l+ et ∆H : 0e.- Acry1 5 γ S = 48,5 mJ/m²,γ - = 21,5 mJ/m² H = 13,9°- PEI γ S = 51,6 mJ/m²,γ - = 4,2 mJ/m² H = 14,4°‣ Essai 7 : ∆γ : s+, ∆γ - : l+ et ∆H : 0f.S‣ Essai 8 : ∆γ : s+, ∆γ- : l+ et ∆H : l+.- Acry26E γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 15 mJ/m² H = 23,3°- PEI γ S = 51,6 mJ/m²,γ - = 4,2 m J/m² H = 14,4°‣ Essai 9S-: ∆γ : s+, ∆γ - : 0e et ∆H : s+.S‣ Essai 10 : ∆γ S : s+, ∆γ - : 0e et ∆H : 0e.‣ Essai 11 : ∆γ S : s+, ∆γ - : 0e et ∆H : 0f.‣ Essai 12 : ∆γ : s+, ∆γ - : 0e et ∆H : l+.S‣ Essai 13 : ∆γ : s+, ∆γ - : 0f et ∆H : s+.S‣ Essai 14 : ∆γ : s+, ∆γ - : 0f et ∆H : 0e.- Silicone γ S = 16,2 mJ/m²,γ - = 2,7 mJ/m² H = 27,7°PSU γ = 45,5 mJ/m²,γ - = 6,4 mJ/m² H = 23,7°- S‣ Essai 15S: ∆γ : s+, ∆γ - : 0f et ∆H : 0f.S172


‣ Essai 16 : ∆γ S : s+, ∆γ - : 0f et ∆H : l+.- Silicone γ S = 16,2 mJ/m²,γ - = 2,7 mJ/m² H = 27,7°- PC + siloxane γ S = 37,4 mJ/m²,γ - = 4,6 mJ/m² H = 5,3°- PC traité au parylène C γ S = 44 mJ/m²,γ - = 0,6 mJ/m² H = 12,3°- PPSU γ S = 48,5 mJ/m²,γ - = 2,5 mJ/m² H = 11,2°‣ Essai 17 : ∆γ S : l+, ∆γ - : s+ et ∆H : s+.‣ Essai 18 : ∆γ S : l+, ∆γ - : s+ et ∆H : 0e.‣ Essai 19 : ∆γ S : l+, ∆γ - : s+ et ∆H : 0f.- HE38 γ S = 53,4 mJ/m²,γ - = 27,2 mJ/m² H = 0°- PC traité NPVP γ S = 44,5 mJ/m²,γ - = 38,5 mJ/m² H = 13,4°‣ Essai 20 : ∆γ S : l+, ∆γ - : s+ et ∆H : l+.- SC5115D γ S = 53,5 mJ/m²,γ - = 28,4 mJ/m² H = 15,5°- PC traité NPVP γ S = 44,5 mJ/m²,γ - = 38,5 mJ/m² H = 13,4°‣ Essai 21 : ∆γ S : l+, ∆γ - : l+ et ∆H : s+.- Acry26E hépariné γ S = 55,9 mJ/m²,γ - = 47,4 mJ/m² H = 0°- PVDF A99/101 γ S = 36,6 mJ/m²,γ - = 7,1 mJ/m² H = 12, 1°‣ Essai 22 : ∆γ S : l+, ∆γ - : l+ et ∆H : 0e.-- Acry15 γ S = 48,5 mJ/m²,γ = 21,5 mJ/m² H = 13,9°15 +- PC traité ioniquement 1.10 N /cm² γ J/m²,γ - S = 38,7 m = 8,3 mJ/m² H = 14,9°ou- SC5115C γ /m -S = 51,8 mJ ²,γ = 31,2 mJ/m² H = 12,8°- PC traité anti-graffiti γ S = 23,3 mJ/m²,γ - = 1,2 mJ/m² H = 12,3°‣ Essai 23 : ∆γ S : l+, ∆γ - : l+ et ∆H : 0f.- Acry26E hépariné γS = 55,9 mJ/m², γ - = 47,4 mJ/m² H = 0°- PC + silo xane γ S = 37,4 mJ/m²,γ - = 4,6 mJ/m² H = 5,3°- PVDF C88 γ S = 36,7 mJ/m²,γ - = 9 mJ/m² H = 2,7°‣ Essai 24 : ∆γ S : l+, ∆γ - : l+ et ∆H : l+.- SC5115D γ S = 53,5 mJ/m²,γ - = 28,4 mJ/m² H = 15,5°-- PC + siloxane γ S = 37,4 mJ/m²,γ = 4,6 mJ/m² H = 5,3°‣ Essai 25 : ∆γ S : l+, ∆γ - : 0e et ∆H : s+.‣ Essai 26 : ∆γ S : l+, ∆γ - : 0e et ∆H : 0e.173


‣ Essai 27 : ∆γ S : l+, ∆γ - : 0e et ∆H : 0f.- Acry26E hépariné γ S = 55,9 mJ/m²,γ = 47,4 mJ/m² H = 0°- PC traité NPVP γ S = 44,5 mJ/m²,γ - = 38,5 mJ/m² H = 13,4°‣ Essai 28 : ∆γ S : l+, ∆γ : 0e et ∆H : l+.‣ Essai 29 : ∆γ S : l+, ∆γ - : 0f et ∆H : s+.- HE34 γ S = 53,2 mJ/m²,γ - = 18,4 mJ/m² H = 6,5°- PC traité HPMC γ S = 48,6 mJ/m²,γ - = 15,8 mJ/m² H‣ Essai 30 : ∆γ S : l+, ∆γ - : 0f et ∆H : 0e.‣ Essai 31 : ∆γ S : l+, ∆γ - : 0f et ∆H : 0f.-- HE34 γ S = 53,2 mJ/m²,γ = 18,4 mJ/m² H = 6,5°- PVDF C9 0 γ S = 35,6 mJ/m²,γ - = 10,4 mJ/m² H = 10,8°‣ Essai 32 : ∆γ S : l+, ∆γ - : 0f et ∆H : l+.--= 18,3°- Acry26E γ S = 48,3 mJ/m²,γ = 15 mJ/m² H = 23,3°- PC traité ioniquement 2.10 16 N + /cm² γ S = 39,4 mJ/m²,γ - = 11,7 mJ/m² H = 11,3°‣ Essai 33 : ∆γ S : 0e, ∆γ : s+ et ∆H : s+.‣ Essai 34 : ∆γ S : 0e, ∆γ : s+ et ∆H : 0e.‣ Essai 35 : ∆γ S : 0e, ∆γ : s+ et ∆H : 0f.-- HE38 γ S = 53,4 mJ/m²,γ - = 27,2 mJ/m² H = 0°-- PC traité NaHa γ S = 53,8 mJ/m²,γ = 41,1 mJ/m² H = 0,4°‣ Essai 36 : ∆γ S : 0e, ∆γ : s+ et ∆H : l+.- SC5115D γ S = 53,5 mJ/m²,γ = 28,4 mJ/m² H = 15,5°- Acry26M γ S = 51,5 mJ/m²,γ - = 19,4 mJ/m² H = 15,6°- PC traité NaHa γ S = 53,8 mJ/m²,γ - = 41,1 mJ/m² H = 0,4°‣ Essai 37 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : l+ et ∆H : s+.‣ Essai 38 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : l+ et ∆H : 0e.- SC5115D γ S = 53,5 mJ/m²,γ - = 28,4 mJ/m² H = 15,5°- PEI γ S = 51,6 mJ/m²,γ - = 4,2 mJ/m² H = 14,4°-----174


‣ Essai 39 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : l+ et ∆H : 0f.- Acry26E hépariné γ S = 55,9 mJ/m²,γ - = 47,4 mJ/m² H = 0°- PC hépariné γ S = 52,9 mJ/m²,γ - = 37,4 mJ/m² H = 1,4°‣ Essai 40 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : l+ et ∆H : l+.‣ Essai 41 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0e et ∆H : s+.‣ Essai 42 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0e et ∆H : 0e.- SC5115C γ S = 51,8 mJ/m²,γ - = 31,2 mJ/m² H = 12,8°-- PC traité NPVP γ S = 44,5 mJ/m²,γ = 38,5 mJ/m² H = 13,4°‣ Essai 43 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0e et ∆H : 0f.- Acry26E hépariné γ S = 55,9 mJ/m²,γ - = 47,4 mJ/m² H = 0°- PC traité NaHa γ S = 53,8 mJ/m²,γ - = 41,1 mJ/m² H = 0,4°‣ Essai 44 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0e et ∆H : l+.- SC5115C γ S = 51,8 mJ/m²,γ - = 31,2 mJ/m² H = 12,8°- PC hépariné γ S = 52,9 mJ/m²,γ - = 37,4 mJ/m² H = 1,4°‣ Essai 45 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0f et ∆H : s+.- HE34 γ S = 53,2 mJ/m²,γ = 18,4 mJ/m² H = 6,5°- PEI γ S = 51,6 mJ/m²,γ - = 4,2 mJ/m² H = 14,4°-‣ Essai 46 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0f et ∆H : 0e.- Acry26M γ S = 51,5 mJ/m²,γ - = 19,4 mJ/m² H = 15,6°- PEI γ S = 51,6 mJ/m²,γ - = 4,2 mJ/m² H = 14,4°‣ Essai 47 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0f et ∆H : 0f.‣ Essai 48 : ∆γ S : 0e, ∆γ - : 0f et ∆H : l+.‣ Essai 49 : ∆γ S : 0f, ∆γ : s+ et ∆H : s+.‣ Essai 50 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : s+ et ∆H : 0e.‣ Essai 51 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : s+ et ∆H : 0f.- SC5115A γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 20,7 mJ/m² H = 5,9°- PC hépariné γ S = 52,9 mJ/m²,γ - = 37,4 mJ/m² H = 1,4°-175


‣ Essai 52 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : s+ et ∆H : l+.- Acry26E γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 15 mJ/m² H = 23,3°- PC traité NPVP γ S = 44,5 mJ/m²,γ - = 38,5 mJ/m² H = 13,4°‣ Essai 53 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : l+ et ∆H : s+.- SC5115A γ S = 48,3 mJ/m²,γ = 20,7 mJ/m² H = 5,9°- PPSU γ S = 48,5 mJ/m²,γ - = 2,5 mJ/m² H = 11,2°‣ Essai 54 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : l+ et ∆H : 0e.- Acry26E γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 15 mJ/m² H = 23, 3°- PSU γ S = 45,5 mJ/m²,γ - = 6,4 mJ/m² H = 23,7°‣ Essai 55 : ∆γ : 0f, ∆γ - : l+ et ∆H : 0f.S-- SC5115A γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 20,7 mJ/m² H = 5,9°- PC traité au parylène N γ S = 46,3 mJ/m²,γ - = 2,8 mJ/m² H = 5,1°- POM MT8R02 γ = 43,5 mJ/m²,γ - = 11,1 mJ/m² H = 4°S‣ Essai 56 : ∆γ : 0f, ∆γ - : l+ et ∆H : l+.- SC5115B γ S = 49,6 mJ/m²,γ - = 25 mJ/m² H = 11,2°- POM MT8R02 γ = 43,5 mJ/m²,γ - = 11,1 mJ/m² H = 4°S‣ Essai 57S: ∆γ : 0f, ∆γ - : 0e et ∆H : s+.S‣ Essai 58 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : 0e et ∆H : 0e.‣ Essai 59 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : 0e et ∆H : 0f.‣ Essai 60 : ∆γ : 0f, ∆γ - : 0e et ∆H : l+.S‣ Essai 61 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : 0f et ∆H : s+.- SC5115A γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 20,7 mJ/m² H = 5,9°- PC traité HPMC γ S = 48,6 mJ/m²,γ - = 15,8 mJ/m² H = 18,3°‣ Essai 62 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : 0f et ∆H : 0e.- Acry26E γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 15 mJ/m² H = 23,3°- PC traité HPMC γ = 48,6 mJ/m²,γ - = 15,8 mJ/m² H = 18,3°S‣ Essai 63 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : 0f et ∆H : 0f.176


‣ Essai 64 : ∆γ S : 0f, ∆γ - : 0f et ∆H : l+.- Acry26E γ S = 48,3 mJ/m²,γ - = 15 mJ/m² H = 23,3°-- PMMA γ S = 44,4 mJ/m²,γ = 10,6 mJ/m² H = 11,8°Nous ne disposons que <strong>de</strong> 35 systèmes sur <strong>les</strong> 64.177


Lexique178


LEXIQUEForces <strong>de</strong> van <strong>de</strong>r Waals : forces dues aux interactions électromagnétiques produites par unefluctuation continuelle <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>s électrons à l’intérieur <strong>de</strong>s atomes, correspondantà une attraction <strong>entre</strong> <strong>les</strong> électrons et <strong>les</strong> noyaux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux molécu<strong>les</strong>, supérieure à la répulsionqui a lieu <strong>entre</strong> particu<strong>les</strong> <strong>de</strong> même charge.Interactions électrostatiques : interactions déterminées par la charge <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong>. Selon laloi <strong>de</strong> Coulomb, <strong>de</strong>ux particu<strong>les</strong> ayant une charge <strong>de</strong> signe i<strong>de</strong>ntique se repoussent et l’énergiesera inversement proportionnelle à la distance qui <strong>les</strong> sépare. Mais, du fait <strong>de</strong>l’ électroneutralité, la charge <strong>de</strong>s particu<strong>les</strong> peut être neutralisée par une contrechargedistribuée autour <strong>de</strong> la particule. L’existence <strong>de</strong> ces contrecharges explique que <strong>les</strong>interactions <strong>entre</strong> <strong>de</strong>ux charges sont moins importantes que cel<strong>les</strong> prévues par la loi <strong>de</strong>Coulomb.Métaplasie : anomalie tissulaire acquise résultant <strong>de</strong> la transformation d’un tissu normal enun autre tissu normal, <strong>de</strong> structure et fonction différentes.Oedème maculaire cystoï<strong>de</strong> : syndrome caractérisé par l’existence <strong>de</strong> logettes riches enliqui<strong>de</strong> au niveau <strong>de</strong>s différentes couches du neuro-épithélium rétinien.Passage : repiquage à une <strong>de</strong>nsité connue d’une population cellulaire ayant atteint laconfluence lors <strong>de</strong> sa croissance précé<strong>de</strong>nte.Tribologie : science <strong>de</strong>s frottements <strong>de</strong>s surfaces en contact animées d’un mouvement relatif.Tribométrie : science <strong>de</strong> la mesure <strong>de</strong>s frottements.Trypsination : décollement <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> du support <strong>de</strong> culture par action <strong>de</strong> l’enzymeprotéolytique : la trypsine.Uvéite : Inflammation <strong>de</strong> l’uvée, membrane intermédiaire située <strong>entre</strong> la sclérotique et larétine.179


Abréviations180


ABREVIATIONSTermes biologiques :ATB2% : solution <strong>de</strong> tampon phosphateenrichie avec 2% d’antibiotiquesBAEC : cellu<strong>les</strong> endothélia<strong>les</strong>CAMs : molécu<strong>les</strong> d’adhérence <strong>de</strong> la celluleCEC : cellule épithéliale cristallinienneDMEM : « Dulbecco’s Modified Eagle’sMedium »FGF : facteur <strong>de</strong> croissance fibroblastiqueFGF2-sap : cytotoxine formée à partir du FGFet <strong>de</strong> la 2-saporineHBDC : cellu<strong>les</strong> osseuses d’origine humaineHEC : cellu<strong>les</strong> endothélia<strong>les</strong> humainesLIO : lentille intraoculaireMEC : matrice extracellulaireOCP : opacification <strong>de</strong> la capsule postérieureRGD : arginine - glycine - aci<strong>de</strong> aspartiqueSAMs : « substrate adhesion molecu<strong>les</strong> »Composés <strong>chimiques</strong> :Polymères étudiésAcry15 : HEMA/BA/MMAAcry26E : HEMA/EMAAcry26M : HEMA/MMAHE34 : HEMA/MMAHE38 : polyhydroxyéthylméthacrylatePMMA : poly(méthacrylate <strong>de</strong> méthyle)SC5115Acomposition i<strong>de</strong>ntiqueSC5115BHEMA/EMASC5115CDifférents taux <strong>de</strong> réticulantSC5115DSi : poly(diméthyl-co-diphényl)siloxaneAutres composés <strong>chimiques</strong>5-FU : 5-fluoro-uracileBA : acrylate <strong>de</strong> butyleDMS : diméthyldichlorosilaneEDS : N-(2-aminoéthyl)-3-aminopropyl-EDTA : aci<strong>de</strong> éthylène diamine tétraacétiquetriméthoxysilaneEMA : éthylméthacrylateAutres composés <strong>chimiques</strong>ER : érucami<strong>de</strong>GMS : monostéarate <strong>de</strong> glycérolHDPE : polyéthylène <strong>de</strong> haute <strong>de</strong>nsitéHEMA : hydroxyéthylméthacrylateHPMC : hydroxypropylméthylcelluloseMA : aci<strong>de</strong> méthacryliqueMMA : méthacrylate <strong>de</strong> méthyleNaHa : aci<strong>de</strong> hyaluroniqueNPVP : N-polyvinylpyrrolidonePC : polycarbonatePE : polyéthylènePEI : polyéthylèniminepEMA : polyéthylméthacrylatepHEMA : polyhydroxyéthylméthacrylatePOM : polyoxy-méthylènePPSU : polyphénylsulfonePS : polystyrènePSU : polysulfonePTFE : polytétrafluoroéthylènePVDF : polyfluorure <strong>de</strong> vinylidèneSSNa : styrène sulfonate <strong>de</strong> sodiumSTY : styrèneTermes tribologiques :F n : force normaleF t : force tangentielleµ : coefficient <strong>de</strong> frottementAutres termes :AFM : microscope à force atomiqueH : hystérèse d’angle <strong>de</strong> contactTx hyd : taux d’hydratationTx gonf : taux <strong>de</strong> gonflementB1V1solutions viscoélastiques àV2 base <strong>de</strong> NaHa181


Références bibliographiques182


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Résumé :Les capacités d’adhérence et <strong>de</strong> prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> épithélia<strong>les</strong> cristalliniennesrestantes après la chirurgie <strong>de</strong> la cataracte peuvent induire une cataracte secondaire. Cettepathologie entraîne une nouvelle perte d’acuité visuelle pour le patient.La caractérisation <strong>physico</strong>-chimique <strong>de</strong>s surfaces <strong>de</strong>s implants intraoculaires et l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong> la réponse cellulaire sur ces matériaux nous ont permis <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> paramètres clefspour moduler la prolifération <strong>de</strong>s cellu<strong>les</strong> : le caractère hydrophile / hydrophobe, <strong>les</strong>propriétés électriques et la mobilité <strong>de</strong>s chaînes polymériques.Cornéal Industrie a développé un injecteur afin <strong>de</strong> diminuer <strong>les</strong> risques <strong>de</strong>contamination dus aux gestes <strong>de</strong>s chirurgiens lors <strong>de</strong> l’opération <strong>de</strong> la cataracte. Cependant,un problème <strong>de</strong> frottement <strong>entre</strong> la LIO et l’injecteur apparaît.Les différents paramètres étudiés nous ont permis <strong>de</strong> déterminer <strong>les</strong> paramètres jouantun rôle sur le frottement : <strong>les</strong> composantes <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> l’injecteur, lecaractère hydrophile <strong>de</strong> l’injecteur, la mobilité <strong>de</strong>s chaînes polymériques sur la surface <strong>de</strong>l’ injecteur et la composante basique <strong>de</strong> l’énergie libre <strong>de</strong> surface <strong>de</strong> la LIO.Aucune corrélation a été trouvée <strong>entre</strong> <strong>les</strong> paramètres permettant <strong>de</strong> moduler laprolifération cellulaire et ceux permettant <strong>de</strong> favoriser le glissement <strong>de</strong>s LIOs.Mots clés : lentille intraoculaire, cataracte, hydrogel, prolifération cellulaire, frottement.Abstract :Adhesion and proliferation of lens epithelial cells remaining in the capsular bag aftercataract surgery can generate a secondary cataract. This pathology induces a new loss ofvisual acuity.The <strong>physico</strong>-chemical characterization of the intraocular lenses surfaces and the studyof the cellular response on these materials allowed us to <strong>de</strong>termine parameters that play amajor role to modulate the cellular proliferation : hydrophilic / hydrophobic ratio, electricalproperties and polymeric chain mobility.Cornéal Industrie <strong>de</strong>veloped an injector in or<strong>de</strong>r to <strong>de</strong>crease infection risks due tosurgeons gestures during the cataract surgery. However, a friction problem appears betweenthe IOL and the injector.The different studied parameters allowed us to <strong>de</strong>termine the parameters that play arole on the friction : the components of the free surface energy, hydrophilic ratio, polymericchain mobility for the injector and the basic component of the free surface energy for the IOL.No <strong>correlation</strong> was found between the parameters allowing to modulate the cellularproliferation and these allowing to increase the sliding of IOLs.Key words : intraocular lens, cataract, hydrogel, cellular proliferation and friction.196

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