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3 • INDICATIONS DES PICCet pour une nutrition parentérale de courte durée, est pluscourte avec le PICC qu’avec le cathéter sous clavier non tunnellisé,mono ou multilumière. L’incidence des complicationsest sensiblement la même (4,9 % vs 5,6 %) ; les complicationssurviennent plus précocement avec le PICC. La différence laplus marquante concerne les thromboses veineuses survenueschez 15 % des patients avec PICC vs 2 % des patientsporteurs d’un CVC. Au total, seuls 48 % des patients avec PICCont reçu la totalité du traitement intraveineux par le premiercathéter vs 65 % de ceux équipés d’un CVC.A contrario, Al Raiy [27] observe dans une large étudenon randomisée en dehors des soins intensifs, une duréede vie supérieure pour les PICC vs CVC – en notant toutefoisque le groupe des patients avec CVC comportait une proportionélevée de cathéters fémoraux. Le délai médian desurvenue de la première infection de cathéter (CLABSI) étaitplus court avec le cathéter central (13 vs 23 J). Une proportionimportante des patients avec PICC ont quitté l’hôpitalavec leur PICC en place.L’utilisation des chambres implantables, en place pourun traitement oncologique, pour réaliser une nutritionparentérale doit être décidée en tenant compte de la fréquenceélevée des infections de ces dispositifs [43].• Au total la décision de recourir à un PICC plutôt qu’à unCVC classique (non tunnellisé pour les courtes durées, ettunnellisé pour la moyenne durée) est fondée sur l’appréciationde la balance bénéfice/risque du PICC, intégrant unrisque moindre à la pose et un risque nettement plus élevéde thrombose veineuse, superficielle ou profonde [44].Indications en oncohématologiePendant plus de trente ans, le recours aux dispositifsveineux de longue durée (cathéters d’Hickman-Broviac enhématologie et CCI en oncologie), était la règle. Pour desraisons économiques, les PICC se sont développés dans cesunités aux USA et en Grande-Bretagne [5,11,12,45-48].Pour ces équipes, la nécessité d’un accès continu, lespatients porteurs de graves troubles de l’hémostase, et lestraitements d’induction des leucémies aiguës, sont des indicationsdes PICC [5,6,11,12,39,45-48].Contrairement aux autres spécialités, probablement dufait de la fréquente thromboneutropénie des patients, la littératureinsiste plus sur les complications infectieuses quesur les complications thrombotiques. En hématologie, lescomplications infectieuses liées aux PICC varient selon lesauteurs de 0,74 à 11,1/1 000 j-cathéter [6,11].Mollee et al. [48] ont analysé les facteurs de risques liés à1 127 différents dispositifs veineux centraux sur une cohorteprospective de 727 patients d’oncohématologie. L’incidencedes complications infectieuses, tous dispositifs confondus,était de 2,50/1 000 j-cathéter. Elle était de 12,6 pour les CVCnon tunnellisés, de 8,08 pour les CVC tunnellisés, de 1,81pour les PICC et de 0,97 pour les CCI [48] (Tableau IV).Tableau IV – PICC et différents dispositifs intraveineux en oncohématologie.Auteurs Type d’étude Typede cathéter (N)Walshe 2002[45]Worth 2009[39]Fagnani 2009[51]Haider 2009[11]Mollee 2011[48]Cohorte prospectiveOncohématologieProspectiveOncohématologieCohorte rétrospectivemulticentriqueOncologieProspectiveOncohématologieCohorte prospectiveOncohématologieComplicationsinfectieuses1 000 j-cath.Complicationsthrombotiques1 000 j-cath.Complicationsmécaniques1 000 j-cath.PICC : 351 2,46 3,32 5,12PICC : 75CVC : 31PICC : 144CVC : 242CCI : 1 0046,610,30,3530,4100,0737,73,4NRPICC : 146 11,1 0,3 3PICC : 807CVC : 320Total : 1 1271,815,492,50NRNRNRNRDétail des 320 CVCrépartis en :CVCNT : 154CVCT : 154CCI : 12Selon type CVC :12,0 CVCNT8,08 CVCT0,97 J-CCI,CVCNT : non tunnellisé/CVCT : tunnellisé/CCI : chambre à cathéter implantable. NR : non rapporté.NR46BONNES PRATIQUES ET GESTION DES RISQUES ASSOCIÉS AU PICC - HYGIÈNES - VOLUME XXI - N° 6

3 • INDICATIONS DES PICCAinsi, dans cette étude, en oncohématologie, le risqueinfectieux était significativement plus élevé pour les CVCnon tunnellisés [hazard ratio (HR) : 3,50 ; p < 0,0001] et pourles CVC tunnellisés (HR : 1,77 ; p = 0,011) que pour les PICC.En outre, en cas d’hémopathie « agressive », le risque d’uneILC était plus important lorsque le patient était porteur d’unCVC non tunnellisé que s’il était porteur d’un PICC (HR : 3,9 ;p < 0,001) [48].Il n’existe pas à notre connaissance d’étude évaluant lerisque thrombotique associé aux PICC lors de perfusionsde chimiothérapies connues pour être « thrombogènes »(L-asparaginase par exemple). Mais la question de la contreindicationrelative d’un PICC dans ces situations doit êtreposée.Si le choix d’un PICC semble indiqué chez les patientsthrombopéniques ou porteurs de graves troubles de l’hémostase[17], il est plus discutable pour le patient d’oncologiechez lequel une CCI paraît préférable [49]. Néanmoins,la mise en place d’un PICC peut être envisagée, si le patientredoute la pose d’une CCI (phobie des ponctions, du matérielétranger à demeure, des cicatrices…), si le nombre decures de chimiothérapie est limité [46] ou après le retraitd’un autre type d’accès veineux.De même, la radiochimiothérapie concomitante despatients ORL inopérables (mais répondeurs à la chimiothérapie)est une bonne indication de PICC [50].Autres indications : pédiatrie,antibiothérapie, soins palliatifs…AntibiothérapieL’administration parentérale (continue ou discontinue)de traitements antibiotiques sur des durées relativementprolongées constitue selon les études, la première ou l’unedes premières indications des PICC en pédiatrie [52-55]comme chez l’adulte [17,40,47,56,57].Il s’agit soit des traitements IV prolongés continus pourdes infections osseuses ou ostéoarticulaires, des cellulites[56], des endocardites [57] soit des perfusions à domicile deplusieurs antibiotiques par jour pour traiter des surinfectionspulmonaires à germes multirésistants des patients atteintsde mucoviscidose [58,59]. Il semblerait que chez ces dernierspatients, la surinfection à Burkholderia cepacia complex(BCC) et le syndrome inflammatoire associé, constitueraientun facteur de risque de thrombose veineuse profonde. C’estdu moins ce que rapportent Nash et al. dans un travail portantsur 376 PICC (tous de diamètre 5 Fr) posés chez 147 patientsatteints de mucoviscidose [59]. Dans ce travail, les auteursrelèvent 17 TVP (11,6 %) ; ils rapportent en outre significativementplus de TVP chez les patients porteurs du BCC quechez les patients négatifs pour le BCC : respectivement 20,9 %vs 7,7 %, (p = 0,02). De plus, avant la mise en place du PICC,(et donc avant la survenue de la thrombose sur PICC) le syn-Tableau V – Indications des PICC en pédiatrie.AuteursVan Winkle2008 [53](34 enfants à domicile, AB)Levy 2010 [54](toutes pathologies)Hatakeyama2011 [6]OncohématologieAdvani 2011 [9]USI et non USIBarrier 2012 [55]Antibiotiques(mucoviscidoseet infections diverses)Typed’étudeCathéter (N)Durée jRétrospective PICC : 39Durée 21 J (3-79)Prospective PICC : 279Durée méd. :21 J (2-191)Rétrospective PICC : 93Durée méd. : 162 J(6-575)CohorterétrospectivePICC : 2 592Durée méd. :13 J (7-21)Rétrospective PICC : 610Durée : NRComplicationsinfectieusesn (%)/1 000 j-cath.2 (locales) (5,1 %)Incidence : 2,338 (13,6 %)Incidence : 4(ILC : 0,47)12 (13 %)Incidence : 0,74116 (4,47 %)Incidence : 2,58Complicationsthrombotiquesn (%)/1 000 j-cath.Complicationsmécaniquesn (%)/1 000 j-cath.0 11 (28,2 %)Incidence : 12,9 ‰13 thrombophlébites*(4,6 %)Incidence : 1,52‰1 (1,07 %)Incidence : 0,0664(23 %)Incidence : 7,5 ‰5 (5,37 %)Incidence : 0,30Facteurs de risque infectieux :- Durée ≥ 21 J (RR : 1,53)- NP, (RR : 2,24)- USI + (RR : 1,80)- ILC sur précédent PICC : (RR : 2,48)Facteurs de risque (toutes complications confondues)- Âge < 1an R Incidence : 30,7- Âge > 10 ans R Incidence : 8,5- PICC double lumière- Nb de doses AB/j > 4Toutescomplicationsn (%)/1 000 j-cath.13 (33,3 %)Incidence : 15,3102 (36,6 %)Incidence : 11,918 (19,4 %)Incidence : 1,11207 (34 %)Incidence : 19,3ILC : infection liée au cathéter. NP : nutrition parentérale. * Dans la série de Lévy et al, les auteurs ont compté les 13 thrombophlébites dans les complications infectieuses.Toutes complications confondues, Il y a 102 complications sur PICC (38+64), soit une incidence de 11,9/1 000 j-cath.BONNES PRATIQUES ET GESTION DES RISQUES ASSOCIÉS AU PICC - HYGIÈNES - VOLUME XXI - N° 647

3 • INDICATIONS DES PICCAinsi, dans cette étude, en oncohématologie, le risqueinfectieux était significativement plus élevé pour les CVCnon tunnellisés [hazard ratio (HR) : 3,50 ; p < 0,0001] et pourles CVC tunnellisés (HR : 1,77 ; p = 0,011) que pour les PICC.En outre, en cas d’hémopathie « agressive », le risque d’uneILC était plus important lorsque le patient était porteur d’unCVC non tunnellisé que s’il était porteur d’un PICC (HR : 3,9 ;p < 0,001) [48].Il n’existe pas à notre connaissance d’étude évaluant lerisque thrombotique associé aux PICC lors de perfusionsde chimiothérapies connues pour être « thrombogènes »(L-asparaginase par exemple). Mais la question de la contreindicationrelative d’un PICC dans ces situations doit êtreposée.Si le choix d’un PICC semble indiqué chez les patientsthrombopéniques ou porteurs de graves troubles de l’hémostase[17], il est plus discutable pour le patient d’oncologiechez lequel une CCI paraît préférable [49]. Néanmoins,la mise en place d’un PICC peut être envisagée, si le patientredoute la pose d’une CCI (phobie des ponctions, du matérielétranger à demeure, des cicatrices…), si le nombre decures de chimiothérapie est limité [46] ou après le retraitd’un autre type d’accès veineux.De même, la radiochimiothérapie concomitante despatients ORL inopérables (mais répondeurs à la chimiothérapie)est une bonne indication de PICC [50].Autres indications : pédiatrie,antibiothérapie, soins palliatifs…AntibiothérapieL’administration parentérale (continue ou discontinue)de traitements antibiotiques sur des durées relativementprolongées constitue selon les études, la première ou l’unedes premières indications des PICC en pédiatrie [52-55]comme chez l’adulte [17,40,47,56,57].Il s’agit soit des traitements IV prolongés continus pourdes infections osseuses ou ostéoarticulaires, des cellulites[56], des endocardites [57] soit des perfusions à domicile deplusieurs antibiotiques par jour pour traiter des surinfectionspulmonaires à germes multirésistants des patients atteintsde mucoviscidose [58,59]. Il semblerait que chez ces dernierspatients, la surinfection à Burkholderia cepacia complex(BCC) et le syndrome inflammatoire associé, constitueraientun facteur de risque de thrombose veineuse profonde. C’estdu moins ce que rapportent Nash et al. dans un travail portantsur 376 PICC (tous de diamètre 5 Fr) posés chez 147 patientsatteints de mucoviscidose [59]. Dans ce travail, les auteursrelèvent 17 TVP (11,6 %) ; ils rapportent en outre significativementplus de TVP chez les patients porteurs du BCC quechez les patients négatifs pour le BCC : respectivement 20,9 %vs 7,7 %, (p = 0,02). De plus, avant la mise en place du PICC,(et donc avant la survenue de la thrombose sur PICC) le syn-Tableau V – Indications des PICC en pédiatrie.AuteursVan Winkle2008 [53](34 enfants à domicile, AB)Levy 2010 [54](toutes pathologies)Hatakeyama2011 [6]OncohématologieAdvani 2011 [9]USI et non USIBarrier 2012 [55]Antibiotiques(mucoviscidoseet infections diverses)Typed’étudeCathéter (N)Durée jRétrospective PICC : 39Durée 21 J (3-79)Prospective PICC : 279Durée méd. :21 J (2-191)Rétrospective PICC : 93Durée méd. : 162 J(6-575)CohorterétrospectivePICC : 2 592Durée méd. :13 J (7-21)Rétrospective PICC : 610Durée : NRComplicationsinfectieusesn (%)/1 000 j-cath.2 (locales) (5,1 %)Incidence : 2,338 (13,6 %)Incidence : 4(ILC : 0,47)12 (13 %)Incidence : 0,74116 (4,47 %)Incidence : 2,58Complicationsthrombotiquesn (%)/1 000 j-cath.Complicationsmécaniquesn (%)/1 000 j-cath.0 11 (28,2 %)Incidence : 12,9 ‰13 thrombophlébites*(4,6 %)Incidence : 1,52‰1 (1,07 %)Incidence : 0,0664(23 %)Incidence : 7,5 ‰5 (5,37 %)Incidence : 0,30Facteurs de risque infectieux :- Durée ≥ 21 J (RR : 1,53)- NP, (RR : 2,24)- USI + (RR : 1,80)- ILC sur précédent PICC : (RR : 2,48)Facteurs de risque (toutes complications confondues)- Âge < 1an R Incidence : 30,7- Âge > 10 ans R Incidence : 8,5- PICC double lumière- Nb de doses AB/j > 4Toutescomplicationsn (%)/1 000 j-cath.13 (33,3 %)Incidence : 15,3102 (36,6 %)Incidence : 11,918 (19,4 %)Incidence : 1,11207 (34 %)Incidence : 19,3ILC : infection liée au cathéter. NP : nutrition parentérale. * Dans la série de Lévy et al, les auteurs ont compté les 13 thrombophlébites dans les complications infectieuses.Toutes complications confondues, Il y a 102 complications sur PICC (38+64), soit une incidence de 11,9/1 000 j-cath.BONNES PRATIQUES ET GESTION DES RISQUES ASSOCIÉS AU PICC - HYGIÈNES - VOLUME XXI - N° 647

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