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Capital social et identification et exploitation d'opportunités ...

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<strong>Capital</strong> <strong>social</strong> <strong>et</strong> <strong>identification</strong> <strong>et</strong> <strong>exploitation</strong> d’opportunités entrepreneuriales encontexte camerounais: une étude piloteRésumé : C<strong>et</strong>te communication présente le rôle du capital <strong>social</strong> <strong>et</strong> des réseaux dansl’<strong>identification</strong> <strong>et</strong> l’<strong>exploitation</strong> d’opportunités d’affaires en contexte <strong>social</strong> camerounais.L’utilisation d’une approche exploratoire par étude de cas perm<strong>et</strong> de m<strong>et</strong>tre en reliefl’importance des liens forts dans la génération <strong>et</strong> l’<strong>exploitation</strong> d’occasions d’affaires, atténuantainsi la figure héroïque de l’entrepreneur « solo ».IntroductionLa notion d’opportunité est une problématique de l’entrepreneuriat en ce sens quel’<strong>identification</strong> <strong>et</strong> l’<strong>exploitation</strong> d’opportunités d’affaires constituent des étapes importantes d<strong>et</strong>oute création d’entreprise. Pour mieux comprendre ce que sont l’opportunité entrepreneuriale<strong>et</strong> les facteurs qui l’expliquent, Tremblay <strong>et</strong> Carrier (2006) soulignent trois perspectives : uneperspective objectiviste (Kirzner, 1985 ; Shane <strong>et</strong> Venkataraman, 2000) considère l’informationdisponible <strong>et</strong> la vigilance de l’entrepreneur comme facteurs influençant le processusd’<strong>identification</strong> <strong>et</strong>/ou de découverte d’opportunité. La deuxième perspective plus subjective(Krueger, 2000 ; Gartner, Carter <strong>et</strong> Hills, 2003, cité par Tremblay <strong>et</strong> Carrier, 2006, p. 70) faitétat d’un processus essentiellement cognitif de reconnaissance ou de perception desopportunités qui dépend de la personnalité <strong>et</strong> des modes de pensée du futur entrepreneur. Enfin,la troisième perspective est constructiviste (De Koning, 2003 ; Hills, Shrader <strong>et</strong> Lumpkin,1999) <strong>et</strong> explique la création <strong>et</strong> le développement des opportunités par les processusd’apprentissage qui peuvent se faire à travers les réseaux sociaux <strong>et</strong> relationnels.S’agissant de la perspective constructiviste sur laquelle porte c<strong>et</strong>te communication, la littératureen Entrepreneuriat se réfère à l’étude classique de Granov<strong>et</strong>ter (1973) qui a désigné le capital<strong>social</strong> comme une accumulation de relations <strong>social</strong>es encastrées dans les réseaux des individus.Elle affirme que le capital <strong>social</strong> perm<strong>et</strong> aux entrepreneurs d’accéder à des ressources <strong>et</strong>2


faibles (réseaux relationnels secondaires) ont identifié un nombre d’opportunités plus grand,à l’opposé des entrepreneurs dont le réseau relationnel est primaire, constitué de personnesproches <strong>et</strong> familières (liens forts). Les travaux de Arenius <strong>et</strong> De Clercq (2005) aboutissentaux mêmes conclusions. Les résultats de leur étude comparative des résidents de secteursurbains <strong>et</strong> ruraux ont montré que les résidents urbains, associés à des réseaux élargis (liensfaibles), avaient identifié davantage d’opportunités que les résidents ruraux, plus enclins ànouer des contacts avec des familiers <strong>et</strong> des amis (liens forts).De Koning (2003) adopte, quant à elle, une approche sociocognitive du développement del’opportunité <strong>et</strong> propose un modèle intégrateur de plusieurs concepts. Le développementd’une opportunité, selon elle, passe par une série d’activités cognitives catégorisées enactivités de collecte d’information <strong>et</strong> en activités de création du concept. La premièrecatégorie inclut la recherche, la lecture <strong>et</strong> l’analyse de l’information tandis que la deuxièmecatégorie regroupe les activités d’évaluation des ressources <strong>et</strong> de conversation (thinkingthrough-talking).Sur la base d’entrevues réalisées avec des serial entrepreneurs, l’auteurfait un rapprochement entre chacune de ces activités <strong>et</strong> le contexte <strong>social</strong>Figure 1 : Activités cognitives <strong>et</strong> contexte <strong>social</strong> (source : De Koning, 2003, traductionde Tremblay <strong>et</strong> Carrier, 2006, p. 78)Réseau à liens faibles(Recherche d’informations)EntrepreneurCercle interne(Conversation)Réseaud’affairesEvaluationdesressourcesRéseau d’entrepreneurs <strong>et</strong>d’experts (lecture <strong>et</strong> analysede l’information)6


Le cercle interne est composé de proches, de famille <strong>et</strong> d’amis. De Koning (2003) y associe lesactivités de thinking-through-talking, c’est-à-dire des différentes conversations qui perm<strong>et</strong>tentà l’entrepreneur de définir sa vision <strong>et</strong> de détailler son proj<strong>et</strong>. Le réseau d’affaires est reliéspécifiquement à un proj<strong>et</strong> d’entreprise ; l’entrepreneur y a recours pour développer uneopportunité par l’évaluation des ressources. Le cercle interne <strong>et</strong> le réseau d’affairescorrespondent au réseau à liens forts, ce que nous qualifions de réseau relationnel primaire. Leréseau à liens faibles est, quant à lui, composé de personnes avec lesquelles l’entrepreneur estrarement en contact, <strong>et</strong> apparaît fort utile dans le contexte des activités de recherched’information. C’est ainsi que le réseau d’entrepreneurs <strong>et</strong> d’experts facilite la lecture <strong>et</strong>l’analyse d’informations utilisées par l’entrepreneur pour développer l’opportunité. Finalement,dans le modèle proposé par De Koning (2003) que nous allons utiliser comme cadreconceptuel, nous r<strong>et</strong>enons que l’individu développe une opportunité d’affaires en interagissantavec différents réseaux. Dans c<strong>et</strong>te veine, non seulement les réseaux de l’entrepreneur sontmultiples, mais le capital <strong>social</strong> en découlant aussi (Tremblay <strong>et</strong> Carrier, 2006, p. 79).Le capital <strong>social</strong> est une ressource importante pour l’entrepreneur dans la mesure où il donneaccès à des informations utiles. Plusieurs définitions ont été données au capital <strong>social</strong> sans pourautant réduire l’ambiguïté du concept. Bourdieu (1986, cité par Tremblay <strong>et</strong> Carrier, p. 79) ledéfinit comme «l’ensemble des ressources réelles <strong>et</strong> potentielles liées à la possession d’unréseau durable de relations plus ou moins institutionnaliées de connaissances <strong>et</strong> dereconnaissance mutuelles ». Pour Coleman (1990), il s’agit des connaissances, normes <strong>et</strong> règlespartagées <strong>et</strong> utilisées par les individus dans leurs interactions. Lin (2001, p. 24), quant à lui, ledéfinit comme des « resources embedded in a <strong>social</strong> structure, which are accessed/mobilized inpurposive actions ». Pour Callois (2004), le capital <strong>social</strong> est un ensemble de ressources qu’unindividu bénéficie de ses rapports sociaux. Pour c<strong>et</strong> auteur, il existe une distinction entre lecapital <strong>social</strong> <strong>et</strong> les relations <strong>social</strong>es : « ces dernières ont un attribut de flux, alors que lecapital <strong>social</strong> est un stock. Avoir du capital <strong>social</strong>, c’est donc être en mesure de mobiliser lesrelations <strong>social</strong>es à son avantage » (Callois, 2004, p. 554).Bien qu’il existe une différence entre capital <strong>social</strong> <strong>et</strong> « relations <strong>social</strong>es », nous pensonscomme Tremblay <strong>et</strong> Carrier (2006) que les deux concepts sont liés, ce d’autant plus que lasource du capital <strong>social</strong> se trouve dans la structure <strong>et</strong> le contenu des relations entre les acteurssociaux (Adler <strong>et</strong> Kwon, 2002). Ceci étant, les bénéfices reposent sur la transmission del’information, la réduction de l’opportunisme <strong>et</strong> la coopération (Callois, 2004) du fait que les7


acteurs sociaux éprouvent un sentiment d’appartenance fondé sur la confiance <strong>et</strong> la loyauté, <strong>et</strong>les relations d’entraide.Par exemple, le capital <strong>social</strong> peut perm<strong>et</strong>tre de réduire les obstacles au développemententrepreneurial comme le manque de créativité, le manque de compétences ou encore lemanque de connaissances. Le capital <strong>social</strong>, comme le suggèrent Davidsson <strong>et</strong> Honig (2002),peut alors être étudié en m<strong>et</strong>tant l’accent soit sur les liens externes (bridging) entrel’entrepreneur <strong>et</strong> le réseau d’experts, soit sur les liens internes (bonding) entre l’entrepreneur <strong>et</strong>ses proches, familles <strong>et</strong> amis.Finalement les réseaux de l’entrepreneur tout comme le capital <strong>social</strong> en découlant jouent unrôle primordial dans le processus d’<strong>identification</strong> d’opportunités d’affaires en ce sens qu’ilsparticipent à l’<strong>identification</strong> <strong>et</strong> à l’<strong>exploitation</strong> d’opportunité d’affaires. Plus précisément, étantdonné que l’idéal type de culture en contexte camerounais est communautaire (Bollinger <strong>et</strong>Hofstede, 1987 ; Kamdem, 2002), nous formulons la proposition selon laquelle le capital <strong>social</strong>de liens internes (bonding <strong>social</strong> capital) <strong>et</strong> les liens forts (réseaux relationnels primaires) vontservir davantage dans les phases <strong>identification</strong> <strong>et</strong> <strong>exploitation</strong> d’opportunité entrepreneuriale.2. Présentation d’une étude pilote en contexte camerounais2.1 MéthodologieNotre ambition étant de connaître la nature des liens sollicités lors des phases <strong>identification</strong> <strong>et</strong><strong>exploitation</strong> d’une occasion d’affaires en contexte <strong>social</strong> camerounais, nos avons sélectionné defaçon ad hoc trois cas d’entrepreneurs constituant une étude pilote sur le processusentrepreneurial. Ces cas ont été choisis en référence au cadre d’analyse contextuaiste 2(P<strong>et</strong>tigrew (1990). Nous avons choisi la méthode de cas <strong>et</strong> sélectionné nos cas (cf. Tableau 1)en tenant compte de la diversité des profils des entreprises <strong>et</strong> des entrepreneurs, ceci afind’analyser la nature du capital relationnel <strong>et</strong> de liens sociaux mobilisés dans le processusd’<strong>identification</strong> <strong>et</strong> d’<strong>exploitation</strong> d’opportunités. Mr TAGNE qui a créé l’entreprise MORGUE-ETRENEL <strong>et</strong> Mme MONKAM qui dirige l’entreprise T-BOISSONS ont été choisis à partir des2 Le choix de ce cadre d’analyse proposé par P<strong>et</strong>tigrew perm<strong>et</strong> de prendre en compte les interrelations entre lecontenu (nature des occasions d’affaires), les contextes à savoir les facteurs susceptibles d’influencer les contenus(profil de l’entrepreneur, capital relationnel) <strong>et</strong> les processus utilisés pour identifier les opportunités.8


vécu leurs expériences entrepreneuriales. Enfin, nous avons procédé à l’analyse documentaire(documents officiels sur l’entreprise). L’utilisation de plusieurs sources d’information, commel’a montré (Eisenhardt, 1989), perm<strong>et</strong> de trianguler les informations collectées <strong>et</strong> donc, derenforcer la validité des données recueillies.Les trois cas sont présentés de façon à distinguer les deux phases, <strong>identification</strong> <strong>et</strong> <strong>exploitation</strong>d’opportunité d’affaires, <strong>et</strong> analysés selon une approche matricielle qui perm<strong>et</strong> de faire ressortirles similitudes <strong>et</strong> les différences éventuelles en regard de la nature du capital <strong>social</strong> ainsi quedes réseaux <strong>et</strong> de liens sollicités dans les phases <strong>identification</strong> <strong>et</strong> <strong>exploitation</strong> de l’occasiond’affaire.2.2 Présentation des casMORGUE-ETERNEL (cas 1) est une entreprise de services mortuaires créée par une élite d’undépartement de la province de l’Ouest du Cameroun, qui travaille comme cadre financier dansla filiale d’un groupe français dans le secteur des services implanté dans la plupart des paysd’Afrique francophone. L’idée d’une morgue est née chez c<strong>et</strong> entrepreneur salarié dans uneautre entreprise d’un constat étonnant : « Depuis les années 1990, le Cameroun est devenu unpays de deuil où le taux de mortalité est très élevé. Chaque famille qui perd une personne doitconserver le corps, le temps de disposer du temps pour préparer les obsèques. Dans mondépartement, il n’y avait pas de morgue <strong>et</strong> les gens étaient obligés d’aller dans les villesvoisines où ils n’étaient pas assurés de trouver de la place. Je me suis dit que c’est uneoccasion à saisir».Aussi Mr TAGNE a-t-il trouvé l’idée de création d’une morgue très intéressante sur deux plans: «Créer une morgue dans notre département perm<strong>et</strong>trait de résoudre un problème de santépublique <strong>et</strong> de créer quelques emplois, même si c’est bizarre de se voir comme quelqu’un quis’enrichit sur les enterrements. Je gagne suffisamment ma vie pour en faire une sourceimportante de revenus. Ce que je gagnerai surtout, c’est la reconnaissance des populations. Jepeux vous dire que des élites politiques m’ont sollicité lorsque le proj<strong>et</strong> a pris corps ».Après avoir détecté c<strong>et</strong>te idée, Mr TAGNE va m<strong>et</strong>tre ses capacités cognitives à profit enanalysant <strong>et</strong> en testant c<strong>et</strong>te idée ; il va procéder à l’étude de faisabilité du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> àl’élaboration du plan d’affaires. « Muni du plan d’affaires qui établissait dans les trois10


hypothèses classiques la rentabilité du proj<strong>et</strong> dans un horizon de trois ans, j’ai contacté latontine des élites de mon village dont j’étais membre, j’ai informé des membres de ma famille<strong>et</strong> quelques amis. Parmi ces proches, un beau frère, expert comptable, a gracieusement analysé<strong>et</strong> validé le plan d’affaires que j’ai monté». Etant salarié à temps plein, il va confier larecherche d’informations <strong>et</strong> le suivi des dossiers dans les différentes administrations à un amid’enfance à qui il faisait confiance.Dans la phase <strong>exploitation</strong> de c<strong>et</strong>te occasion d’affaires, Mr TAGNE a bénéficié de son réseaurelationnel comme on peut s’en rendre compte. «Ce n’était pas facile de trouver un local. Mongrand cousin m’a mis en contact avec une relation à lui. Au départ, celui-ci exigeait de payerun an de loyer, mais l’intervention de mon cousin m’a permis d’obtenir une économie de sixmois pour financer l’achat d’équipements ». S’agissant du financement de c<strong>et</strong>te affaire, ilaffirme : «Deux de mes amis qui possédaient aussi des connaissances en gestion se sont renduscompte des r<strong>et</strong>ombées du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> ont accepté de prendre des parts dans la future entreprise.Grâce à la libération de leurs parts on a financé les premiers travaux ».Mr TAGNE a rencontré beaucoup de difficultés, certaines élites de son village ne voyant pasd’un bon œil qu’un individu puisse créer une morgue dans le département du fait des r<strong>et</strong>ombéespositives en termes de positionnement au sein de l’élite politique. C’est ainsi qu’au fil dutemps, des difficultés se sont multipliées <strong>et</strong> pour les lever, ce futur entrepreneur s’est appuyésur des connaissances proches haut placées dans la hiérarchie administrative <strong>et</strong> politique. «J’aisollicité l’appui du chef de notre village <strong>et</strong> d’un autre aîné qui occupe un poste administratif <strong>et</strong>politique important à Yaoundé 3 . Leurs interventions m’ont permis de lever les barrièresadministratives <strong>et</strong> d’obtenir l’accord du ministre de la santé publique à qui il avait adressé unel<strong>et</strong>tre en qualité de camarade de parti au pouvoir, tout en tenant à ma disposition une copie.Ce soutien a été déterminant <strong>et</strong> précieux parce que j’aurais eu toutes les difficultés à franchirles barrières administratives de validation du dossier technique ».T-BOISSONS (cas 2) est une très p<strong>et</strong>ite entreprise de vente des boissons qui a obtenu laconcession de KFS, une entreprise de la ville de Douala, qui dans sa stratégie depositionnement sur le marché de la fabrication <strong>et</strong> de distribution des boissons à pression,s’appuie sur des relais commerciaux. KFS est leader sur son marché <strong>et</strong> s’est constituée un3 Yaoundé est la capitale politique de la République du Cameroun.11


éseau dense de relais commerciaux à qui elle accorde un agrément <strong>et</strong> des équipementsnécessaires contre la justification d’un local <strong>et</strong> le paiement d’une caution. La notoriété acquisel’a amenée à renforcer les conditions d’attribution des concessions.Chez la propriétaire de T-BOISSONS, l’idée d’ouverture d’un débit de boissons sous la marqueKFS est venue de son mari. « Je n’avais jamais imaginé que je vendrais les produits KFS. Unsoir, à son r<strong>et</strong>our du boulot, mon mari m’a fait comprendre que ce serait plus intéressant pourmoi de distribuer les produits de KFS ».Ne disposant pas de beaucoup de temps, Mr MONKAM a confié la mission d’exploration <strong>et</strong> derecherche d’informations sur l’obtention de la concession à son neveu, étudiant dans une écolesupérieure de commerce de la place. Ce dernier s’est renseigné sur les formalités nécessaires,l’élément impératif étant de disposer d’un local dans une zone commerciale attrayante, c’est-àdirepossédant une forte clientèle potentielle. « Mon mari était en contact régulier avec leresponsable de KFS qui validait les dossiers d’agrément. Durant c<strong>et</strong>te période de constitutiondu dossier, il rentrait parfois tard parce qu’après son travail, il devait explorer les locaux.Après des recherches de local infructueuses, il m’a convaincu de transformer le restaurant queje gérais, situé dans un quartier très fréquenté en relais de vente des produits KFS.Aujourd’hui je peux dire que j’ai bien fait de l’écouter».La participation de Mme MONKAM dans l’exploration <strong>et</strong> la concrétisation de c<strong>et</strong>te idée s’estlimitée à la recherche de financement. En eff<strong>et</strong>, elle a bénéficié d’un prêt dans une tontineregroupant les membres de son village ainsi que d’un prêt accordé par une de ses sœurs.« Après avoir réuni de mon côté ce que j’ai pu, mon mari a apporté un complément poureffectuer les travaux de réfection du local <strong>et</strong> de versement de la caution exigée. C’est toujoursmon mari qui a suivi toutes les opérations de négociation. Je me suis occupée du suivi destravaux de réfection. C’est seulement le jour d’installation des matériels de KFS que j’airencontré le responsable de KFS ».Enfin, EVENT (cas 3) est une très p<strong>et</strong>ite entreprise de services spécialisée dans lacommunication événementielle. Son propriétaire dirigeant, Mr KINGUE, l’a créée quelquesannées seulement après ses études de BTS en mark<strong>et</strong>ing. « L’idée m’est venue déjà quand jefaisais mon stage de fin d’études dans un cabin<strong>et</strong> d’études <strong>et</strong> de conseils en mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong>publicité. J’avais alors remarqué que les entreprises <strong>et</strong> même les hommes politiques12


communiquaient peu ou ne savaient pas du tout le faire. Par ailleurs, on manquait deprofessionnalisme dans la communication événementielle. Je me suis dis, ça peut être unechance à saisir pour quelqu’un qui sait oser. Je me suis accroché à c<strong>et</strong>te idée parce que j’y aicru <strong>et</strong> surtout parce que c’était une occasion pour créer mon business ».Nonobstant le nombre d’entreprises concurrentes sur le marché de conseils en mark<strong>et</strong>ing <strong>et</strong>communication, Mr KINGUE s’est rapidement rendu compte qu’une entreprise spécialiséedans la production d’événementiels pouvait trouver son créneau. Il a refusé la propositiond’emploi qui lui a été faite à la fin de son stage d’études, préférant se lancer dans l’aventureentrepreneuriale, persuadé intuitivement qu’il allait réussir. « J’ai parlé de mon idée à mafamille qui m’a beaucoup soutenu ; elle m’a aidé à mieux la préciser <strong>et</strong> m’a conseillé d’allerau Fonds national de l’emploi qui s’est chargé de ma formation à la recherche d’informationsutiles, notamment dans la rédaction d’un plan d’affaires ».Outre l’appui du Fonds national de l’emploi (FNE), qui est un organisme public d’appui à lacréation d’entreprise <strong>et</strong> à l’insertion professionnelle, la famille de Mr KINGUE l’a suivi debout en bout dans la concrétisation du processus entrepreneurial, en m<strong>et</strong>tant à sa disposition desinformations utiles, en l’aidant à monter son proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> en lui apportant le complément deressources financières pour constituer les fonds propres exigés par c<strong>et</strong> organisme public afin delui accorder une subvention. C<strong>et</strong> appui de la famille a été élargi à la mise à la disposition de cedernier d’un local <strong>et</strong>, par la suite, une assistante technique dans la réalisation des ses premierscontrats lorsque EVENT a été créée. Mr KINGUE apprécie le soutien du Fonds national del’emploi : « Le FNE m’a surtout permis de comprendre la nécessité de suivre plusieurs étapeslorsqu’on veut créer une entreprise. Par exemple, réaliser l’étude marché, construire un pland’affaires <strong>et</strong> se former. C’est grâce au FNE que je suis r<strong>et</strong>ourné sur les bancs acquérir lescompétences managériales ».3. Analyse des casL’examen de ces cas montre que l’entrepreneur, c<strong>et</strong>te figure emblématique de la p<strong>et</strong>iteentreprise, n’est pas toujours un entrepreneur « solo », qui dans une démarche individuelle,s’investit dans un processus de saisie d’opportunité susceptible d’être transformée en créationd’entreprise. Il peut arriver, <strong>et</strong> c’est ce que révèlent les trois cas, que l’entrepreneur ait recours à13


son réseau relationnel pour pouvoir identifier <strong>et</strong>/ou exploiter une occasion d’affaires (cf.Tableau 2).Identification d’opportunité Exploitation d’opportunitéd’affairesd’affairesMr TAGNE, propriétaire Mr TAGNE s’est appuyé surdirigeant de MORGUE- un membre de sa famille pourETERNEL, a perçu trouver le local <strong>et</strong> obtenir desl’occasion d’affaire, <strong>et</strong> a faveurs quant au versementCas 1 : MORGUE- bénéficié de l’aide d’un de la caution.ETERNELmembre de sa famille, expertcomptable pour apprécier sonDeux de ses amis ont acceptéde prendre des parts <strong>et</strong> de lesproj<strong>et</strong> <strong>et</strong> validé le plan libérer, ce qui a permis ded’affairefinancer les premiersinvestissementsLe mari de Mme MONKAM, Elle a obtenu un prêt de lapropriétaire dirigeante de tontine du village <strong>et</strong> de saCas 2 : T-BOISSONS l’entreprise EVENT, a été à sœur pour financer le proj<strong>et</strong>.l’origine de l’<strong>identification</strong> de Son mari a apporté lel’idée <strong>et</strong> de l’opportunité complément de financementd’affaireMr KINGUE, propriétaire La famille de Mr KINGUEdirigeant, a perçu l’occasiond’affaire <strong>et</strong> s’est adjoint lesm<strong>et</strong> à sa disposition un localfamilial <strong>et</strong> l’aide à négocierCas 3 : EVENTservices de sa famille pour ses premiers contrats d<strong>et</strong>ester <strong>et</strong> valider l’idée vente.Grâce au conseil de safamille, il va bénéficier del’expertise du FNE dans larecherche d’information, lemontage du plan d’affaires <strong>et</strong>la recherche de financementTableau 2 : Synthèse des activités <strong>et</strong> des réseaux mobilisés dans les phases <strong>identification</strong> <strong>et</strong> <strong>exploitation</strong>d’opportunités dans les trois cas.14


connaissances <strong>et</strong> proches de l’entrepreneur). Ceux-ci ont discuté avec les entrepreneurs de lapertinence de l’idée d’affaires <strong>et</strong> échangé sur les possibilités de profit qui en résultent. A c<strong>et</strong>égard, ces échanges entre l’entrepreneur <strong>et</strong> ses proches corroborent les conclusions des travauxréalisés par De Koning (2003). En eff<strong>et</strong>, les échanges se traduisent ici par les activités de« conversation » entre l’entrepreneur <strong>et</strong> son cercle interne ainsi que par l’évaluation desressources faite par le réseau d’affaires de l’entrepreneur, qui est aussi un réseau de proximité(liens forts).Lors de la phase <strong>exploitation</strong> d’opportunité d’affaires, les réseaux de proximité (liens forts)vont continuer à jouer un rôle important dans la recherche de financement <strong>et</strong> du local (cas 1, 2<strong>et</strong> 3), dans la recherche <strong>et</strong> la négociation des premiers contrats de vente (cas 3). Mais, à ladifférence des cas 1 <strong>et</strong> 2, la singularité du cas 3 réside dans le fait que Mr KINGUE est entré encontact avec le FNE (réseau relationnel secondaire générateur de liens faibles). C<strong>et</strong>entrepreneur a pu bénéficier du FNE l’expertise dans la recherche, la lecture <strong>et</strong> l’analyse del’information. Le FNE lui a apporté également les ressources financières. Les résultats obtenusdans la phase <strong>exploitation</strong> d’opportunité d’affaires sont dans le cas 3 en concordance avec ceuxobtenus par de Koning (2005) <strong>et</strong> attestent le rôle important des liens faibles dans ledéveloppement de l’opportunité. Mais, le résultat le plus fondamental montre que l’individu, icil’entrepreneur, développe une opportunité d’affaires en interagissant avec différents réseaux(De Koning, 2005 ; Tremblay <strong>et</strong> Carrier, 2006).Finalement, les trois entrepreneurs ont recours aux réseaux relationnels primaires (famille,connaissances <strong>et</strong> proches) dans les phases <strong>identification</strong> <strong>et</strong> <strong>exploitation</strong> d’opportunitésd’affaires. En plus, Mr KINGUE (cas 3) a recours au réseau relationnel secondaire (liensfaibles) dans les activités d’analyse de l’information <strong>et</strong> de financement du proj<strong>et</strong>. Tout enreconnaissant les limites de l’étude cas, des discussions <strong>et</strong> implications sont envisageables.4. Discussion <strong>et</strong> conclusionLes résultats de l’analyse posent la question de la pertinence <strong>et</strong> de la prégnance des lienssociaux dans l’<strong>identification</strong> <strong>et</strong> l’<strong>exploitation</strong> des occasions d’affaires dans des situationscontingentes. A travers ces trois cas, il apparaît que dans le processus de « construction de16


l’opportunité », la nature des réseaux <strong>et</strong> de liens sollicités n’est pas la même dans les phases<strong>identification</strong> <strong>et</strong> <strong>exploitation</strong>, comme le suggère le modèle proposé par De Koning (2003).Dans la phase <strong>identification</strong>, les réseaux relationnels primaires, <strong>et</strong> donc les liens forts endécoulant, ont facilité l’<strong>identification</strong> de l’occasion d’affaires, attestant ainsi de la placeimportante du cercle interne <strong>et</strong> du réseau d’affaires de l’entrepreneur dans les activitésperm<strong>et</strong>tant d’identifier une occasion de profit. Le capital <strong>social</strong> ayant servi de levierd’<strong>identification</strong> peut être assimilé, en regard de la grammaire de Davidsson <strong>et</strong> Honig (2003), aucapital <strong>social</strong> interne (bonding <strong>social</strong> capital). Ce type capital <strong>social</strong> est issu de liens affectifsentre personnes proches qui, sur la base de valeurs partagées <strong>et</strong> de confiance relationnelle, vontm<strong>et</strong>tre leurs ressources au service de l’épanouissement de leurs congénères. On se rend comptede ce que les connaissances proches des trois entrepreneurs sont soucieuses de leur réussiteprofessionnelle <strong>et</strong> s’impliquent dans les activités du processus entrepreneurial, c<strong>et</strong>te implicationpouvant se traduire soit par des activités cognitives soit par l’apport des ressources tangibles.Pour ce qui concerne l’<strong>exploitation</strong> de l’opportunité, dans deux cas (cas 1 <strong>et</strong> 2) les réseaux deproximité de l’entrepreneur (famille <strong>et</strong> proches) continuent d’apporter leur assistance auxentrepreneurs. Par conséquent, le capital <strong>social</strong> interne se révèle également dans c<strong>et</strong>te deuxièmephase comme un facteur facilitant l’<strong>exploitation</strong> de l’opportunité.Dans le cas 3, même si la famille continue à soutenir l’entrepreneur en m<strong>et</strong>tant à sa dispositionle local <strong>et</strong> une partie du financement de son proj<strong>et</strong>, c’est surtout le réseau relationnel élargi,c’est-à-dire le réseau secondaire (liens faibles) qui a permis à l’entrepreneur de validerl’information recherchée <strong>et</strong> analysée. On peut ainsi en déduire que le capital <strong>social</strong> externe(bridging <strong>social</strong> capital) a favorisé l’établissement de relations de service entre Mr KINGUE <strong>et</strong>le FNE (cas 3). Ce capital <strong>social</strong> externe se matérialise ici par la confiance de l’entrepreneurdans la capacité d’expertise du FNE, <strong>et</strong> par la perspective mutuelle des deux parties desbénéfices qu’ils peuvent tirer des ces échanges. Pour l’entrepreneur, il est question de créer uneaffaire rentable <strong>et</strong> pérenne, <strong>et</strong> pour le FNE d’accomplir sa mission de service public, à savoiraccompagner les porteurs de proj<strong>et</strong>s en m<strong>et</strong>tant à leur disposition des outils, méthodes <strong>et</strong>moyens perm<strong>et</strong>tant de réussir l’aventure entrepreneuriale, contribuant ainsi au développementdes activités économiques.17


On peut alors, en se gardant de généraliser nos résultats, dire que les trois entrepreneurs ontdavantage recours aux réseaux primaires, source de liens forts <strong>et</strong> de capital <strong>social</strong> interne(confiance, loyauté fondées sur les valeurs partagées), pour identifier <strong>et</strong> exploiter lesopportunités d’affaires. Bien que dans le cas 3, l’entrepreneur sollicite l’expertise d’un contactexterne pour l’aider à concrétiser son proj<strong>et</strong>.Finalement, nous avons montré à travers nos cas que l’<strong>identification</strong> <strong>et</strong> l’<strong>exploitation</strong> desoccasions d’affaires peuvent être facilitées par les liens forts (cas 1 <strong>et</strong> 2) ou la combinaison desliens forts <strong>et</strong> des liens faibles (cas 3). Toutefois, il nous est difficile de nous prononcer sur lecaractère pérenne des entreprises créées. Parmi les pistes de recherche future, on pourraitétudier, en adoptant la méthode de cas, le processus d’<strong>identification</strong> de l’opportunité enchoisissant un échantillon contrasté d’entreprises. Par exemple, on pourrait choisir quelques casde création réussie – concrétisation de l’opportunité d’affaires – ainsi que quelques cas d’échec,<strong>et</strong> analyser en profondeur la nature des réseaux <strong>et</strong> de liens sollicités tout au long du processusd’<strong>identification</strong> de l’opportunité. Dans c<strong>et</strong>te perspective, on pourrait introduire, en regard destravaux de Aldrich <strong>et</strong> Elam (1995), la notion de genre <strong>et</strong> analyser l’usage des réseaux par lesfemmes <strong>et</strong> des hommes entrepreneurs dans le processus d’<strong>identification</strong> d’opportunitésd’affaires. Ainsi, c<strong>et</strong>te perspective pourrait révéler des implications intéressantes en termesd’accompagnement des porteurs de proj<strong>et</strong>s voire de dirigeants d’entreprises nouvellementcréées.Bibliographie.Adler, P., Kwon, S. (2002), “Social capital: Prospects and new concept”, The Academy ofManagement Review, vol. 27, n° 1, p. 17-40.Aldrich, H, Elam, A. (1995), « Strong ties, weak ties, and strangers : Do women ownersdiffer from men in their use of n<strong>et</strong>working to obtain assitance », The Small BusinessFoundation of America. Working paper 4, october.Aldrich, H., Zimmer, C., (1986), “Enrepreneurship through <strong>social</strong> n<strong>et</strong>works”, in D.L. Sexton <strong>et</strong>R.W. Smilor (dir.), The art and science of entrepreneurship, Ballinger.Arenius, P., De Clercq, D. (2005), “A n<strong>et</strong>work-based approach on opportunity recognition”,Small Business Economics, vol. 24, n° 3, p. 249-265.Bollinger, D. <strong>et</strong> Hofstede, G. (1987). Les différences culturelles dans le management. LesEditions d’organisation.Borges, C., Simard, G., Filio, L.J. (2005), Création d’entreprises. Examen de ladocumentation, Cahier de recherche, n° 2005-02, 42 p.Bourdieu, P. (1986). The forms of capital. Handbook of theory and research for the sociologyof education. J. G. Richardson (éd.), New York, Greenwood: 241-258.18


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