12.07.2015 Views

Analyse du livre de Jean Molla Djamila - Enseignons.be

Analyse du livre de Jean Molla Djamila - Enseignons.be

Analyse du livre de Jean Molla Djamila - Enseignons.be

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Au <strong>de</strong>là <strong>du</strong> canal, entre les maisons que séparent <strong>de</strong>s chantiers le grand ciel pur se découpaiten plaques d'outremer, et sous la réverbération <strong>du</strong> soleil, les faça<strong>de</strong>s blanches, les toitsd'ardoises, les quais <strong>de</strong> granit éblouissaient. Une rumeur confuse montait <strong>du</strong> loin dansl'atmosphère tiè<strong>de</strong> ; et tout semblait engourdi par le désœuvrement <strong>du</strong> dimanche et latristesse <strong>de</strong>s jours d'été.Deux hommes parurent.L'un venait <strong>de</strong> la Bastille, l'autre <strong>du</strong> Jardin <strong>de</strong>s Plantes. Le plus grand, vêtu <strong>de</strong> toile, marchaitle chapeau en arrière, le gilet déboutonné et sa cravate à la main. Le plus petit, dont le corpsdisparaissait dans une redingote marron, baissait la tête sous une casquette à visière pointue.Quand ils furent arrivés au milieu <strong>du</strong> boulevard, ils s'assirent à la même minute, sur le mêmebanc.Pour s'essuyer le front, ils retirèrent leurs coiffures, que chacun posa près <strong>de</strong> soi ; et le petithomme aperçut écrit dans le chapeau <strong>de</strong> son voisin : Bouvard ; pendant que celui-cidistinguait aisément dans la casquette <strong>du</strong> particulier en redingote le mot : Pécuchet. » [...]Flau<strong>be</strong>rt, Bouvard et Pécuchet, 1881.Point <strong>de</strong> vue :Justification :10 octobre 1964Je suis nulle. Ma tête est vi<strong>de</strong>. Je ne sais pas comment continuer. Il paraît que les gensheureux n’ont pas d’histoire. Je n’ai pas d’histoire, moi non plus, et pourtant je ne suis pasheureuse. J’ai <strong>be</strong>au me creuser, il ne me vient que <strong>de</strong>s impatiences, <strong>de</strong>s colères, <strong>de</strong>sjérémia<strong>de</strong>s gnangnan d’enfant « gâtée pourrie », selon l’expression <strong>de</strong> mes parents.Douze ans et <strong>de</strong>mi, presque treize. Maman dit que c’est l’âge ingrat. Ça signifie qu’on est laid,trop gros ou trop maigre, avec une vilaine peau. Ingrat pris au sens <strong>de</strong> « pas aidé par lanature ». Dans la bouche <strong>de</strong> maman, ça veut dire en plus qu’on n’est pas reconnaissant pourtoutes ses bontés. Je <strong>de</strong>vrais la remercier tous les jours d’avoir la chance <strong>de</strong> vivre dans un <strong>be</strong>lappartement avec <strong>de</strong>s parents unis et en bonne santé (tiens ?) et qu’en plus, il n’y ait pas laguerre. Pourrie oui, gâtée, non. Patricia BUILT, Je ne veux plus jamais avoir 13 ans.Point <strong>de</strong> vue :Justification :Par temps couvert, Ro<strong>be</strong>rt Neville se laissait parfois surprendre par la tombée <strong>de</strong> la nuit ; ilsse répandaient alors dans les rues avant qu’il fût rentré.Un esprit plus analytique aurait pu calculer l’heure approximative <strong>de</strong> leur arrivée, maisNeville avait gardé l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’en remettre à l’aspect <strong>du</strong> ciel, une métho<strong>de</strong> que les nuagesrendaient inopérante. En conséquence, il préférait ne pas s’éloigner <strong>de</strong> chez lui ces jours-là.Il fit le tour <strong>de</strong> la maison dans la grisaille <strong>de</strong> l’après-midi, une cigarette au coin <strong>de</strong>s lèvres,traînant <strong>de</strong>rrière lui un mince cordon <strong>de</strong> fumée. Il inspecta chaque fenêtre, vérifiant<strong>Analyse</strong> <strong>de</strong> <strong>Djamila</strong> 12

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!