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Journal ,de la mémoire - Mémorial de la Shoah

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)/Année sco<strong>la</strong>ire 2008/2009lycée SchweisguthSELESTAT<strong>Journal</strong> ,<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mémoire</strong>Voyage d'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> TA51 aux camps <strong>de</strong>concentration et d'extermination d'Auschwitz en PologneADELAIDE HAUTVAL, UNE ALSACIENNEDEP'ORTEE POUR AVOIR DEFENDU DES JUIFSUne femme remarquablepar son courage et <strong>la</strong> force<strong>de</strong> ses convictions nous aservi <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>. Sonparcours <strong>de</strong> vie estexemp<strong>la</strong>ire.Adé<strong>la</strong>ï<strong>de</strong> Hautval,(sumommée HEIDI) est néele 1er janvier 1906 auHohwald dans le Bas~Rhin.Elle est <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong>s septenfants du pasteur Haas­HautvaL Adé<strong>la</strong>ï<strong>de</strong> <strong>de</strong>vientmé<strong>de</strong>cin psychiatre à <strong>la</strong> fin<strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s. Elle décè<strong>de</strong> le12 octobre 1988.Défendre les hommes ;En 1942 elle apprit que samère était gravementma<strong>la</strong><strong>de</strong>. Afin <strong>de</strong> <strong>la</strong> rejoindre àParis elle <strong>de</strong>manda un<strong>la</strong>issez~ passer pour franchir<strong>la</strong> ligne <strong>de</strong> démarcation, maisli lui fut refusé. Ce<strong>la</strong> luiimportait peu. Elle fut doncarrêtée dans le Cher, sur <strong>la</strong>ligne <strong>de</strong> démarcation etsuspectée ,<strong>de</strong> franchissementîIIégaJ par l'arméed'occupation. Les soldatsallemands <strong>la</strong> conduisirent à<strong>la</strong> gare <strong>de</strong> Bourges pour un EUe était, bien malgré~elle,contrôle d'i<strong>de</strong>ntité. En l'assistante du docteurattendant sur le quai elle prit WIRTH, au bloc 10 du camp<strong>la</strong> défense d'une famille juive d'Auschwitz, <strong>de</strong> sinistreface aux Allemands. Son <strong>mémoire</strong>. Adé<strong>la</strong>ï<strong>de</strong> <strong>de</strong>vaitintervention lui coûta une procé<strong>de</strong>r aux examens colo­incarcéra.tion et une scopiques. Cependant,confrontation avec <strong>la</strong> durant toute sa captivité,Gestapo.comme elle le raconte dansson récit Mé<strong>de</strong>CÎne et crimeLa déportation : contre l'humanité, elleessayera <strong>de</strong> sou<strong>la</strong>ger lesAdé<strong>la</strong>ï<strong>de</strong> est alors souffrances <strong>de</strong> ses patientscondamnée à "partager le et <strong>de</strong> les soustraire à unesort <strong>de</strong>s juifs". Internée à mort certaine.Pithiviers puis Beaune-<strong>la</strong>­Ro<strong>la</strong>n<strong>de</strong>, elle est déportée à Adé<strong>la</strong>ï<strong>de</strong> Hautval est uneAuschwitz <strong>de</strong> janvier 1943 à femme exemp<strong>la</strong>ire qui1944, puis à Ravensbrück. survécut à <strong>la</strong> <strong>Shoah</strong> etSes compétences médicales retourna à une vie normale<strong>la</strong> désignent comme sans chercher les honneurs :responsable <strong>de</strong> l'infirmerie l( je n'ai fait que mon <strong>de</strong>voir»« Revier». écrit-elle. Nous avons admirésa force <strong>de</strong> caractèreLes expériences au bloc exceptionnelle. EUefO: <strong>de</strong>meurera pour nous lemodèle d'une femme qui aHEIDI a participé aux mis ses actes en conformitéexpériences médicales avec ses convictions.menées par les apprentissorciers du camp. Enparticulier elle assiste à <strong>la</strong>stérilisation et <strong>la</strong> détection ducancer du col <strong>de</strong> l'utérus parinjection <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> caustique.VINGT-CINQ ELEVES SOUS LE CHOC D'UNETERRIBLE VERITE.La c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong> secrétariat du Lycée Schweisguth <strong>de</strong> SELESTAT est partie à Parisle mardi 17 février 2009 pour visiter le <strong>Mémorial</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> SHOAH. Cette journée précédait<strong>la</strong> découverte du camp d'Auschwitz en Pologne. Ce fut pour <strong>la</strong> pluparl<strong>la</strong> révé<strong>la</strong>tion <strong>de</strong>ce qui avait été commis en France durant <strong>la</strong> guerre!Leur professeur d'histoiregéographie et <strong>de</strong> français lesa inscrit à un projet sco<strong>la</strong>irequi a été retenu parmiplusieurs. Les filles <strong>de</strong> cettec<strong>la</strong>sse étaient elilthousiastescar elles avaient déja eu <strong>la</strong>chance <strong>de</strong> rencontrer <strong>de</strong>sdéportés qui leur avaientraconté leur périple. Ellesgardaient en <strong>mémoire</strong>, parmid'autres, le témoignage <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville avant <strong>de</strong> s'arrêterLucien Frey (voir pages p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s Vosges poursuivantes)déjeuner.Après cet arrêt. 'les TAS1 seUne journée éprouvante sont rendues au <strong>Mémorial</strong> <strong>de</strong><strong>la</strong> SHOAH, un bâtiment situéLe départ vers Paris s'est fait dans le Quatrièmeà 7h1S <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare <strong>de</strong>ar~ondissement <strong>de</strong> Paris,Strasbourg et l'arrivée vers près <strong>de</strong>s quais <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seine.9h30. Durant <strong>la</strong> matinée, (Sune en p.2)elles ont visité une partie <strong>de</strong>


VINGT-CINQ ELEVES SOUS LE CHOC D'UNE TERRIBLE VERITE (suite)Une rencontre émouvante Le mur <strong>de</strong>s noms imaginer les souffrances qu'ils avaientvécues, avant cette visite. », ({ J'aiEn attendant d'entrer au musée, un A l'entrée du <strong>Mémorial</strong>, il y avait <strong>de</strong> appris beaucoup sur <strong>la</strong> vie passée etgroupe <strong>de</strong> filles <strong>de</strong> <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse a discuté longs murs avec le nom et prénom ce<strong>la</strong> m'a provoquée beaucoupavec un autre visiteur, âgé, qui les <strong>de</strong>s personnes qui se trouvaient dans d'émotion.» ajouta Elodie fortementavail abordées pour savoir ce qu'elles les convois <strong>de</strong> <strong>la</strong> mort. Plusieurs marqué par cette visite. Les élèvesfaisaient ici. Il fut impressionné <strong>de</strong> voir élèves ont regardé si elles trouvaient ont apprécié <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s objets <strong>de</strong> <strong>la</strong>qu'elles s'intéressaient à ce Qui s'était <strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong> leur famille. vie quotidienne, ainsi que <strong>de</strong>s portraitspassé en 1939-1945. Il leur confia Certaines ont trouvé mais avec <strong>de</strong>s photographiques <strong>de</strong>s enfantsqu'il avait lui-même, petit enfant, orthographes différentes. Ceci les a déportés. ({ On s'est senti plusperdu cinq membres <strong>de</strong> sa famille quand même remuées car elles se proches <strong>de</strong>s victimes» a déc<strong>la</strong>rédans <strong>la</strong> déportation. Il s'en vou<strong>la</strong>it sont imaginé <strong>de</strong>s ancêtres pris dans le Manon.énormément car il n'avait toujours pastrouvé <strong>la</strong> force <strong>de</strong> se rendre au campd'Auschwitz.cauchemar nazi.A <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> <strong>la</strong> visite, les filles ontpartagé leurs impressions. Unecamara<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>la</strong>sse nous a dit que cequi se trouvail dans le mémorial étaitterrifiant. {( Je ne pouvais pasNul doute que ce dép<strong>la</strong>cement àParis, en dépit <strong>de</strong> <strong>la</strong> fatigueaccumulée. a contribué à sensibiliserles élèves <strong>de</strong> TAS1 à <strong>la</strong> connaissancedu dort réservé aux juifs en Francedurant <strong>la</strong> guerre.RENCONTRE EMOUVANTE AVEC UN SELESTADIEN RESCAPE DESCAMPS DE LA MORT: LUCIEN FREY, 83 ANSLe 22 octobre 2007, les élèves convoqué par <strong>la</strong> police. Ledénonciations. La faculté <strong>de</strong><strong>de</strong> BEP Métiers du Secrétariat vendredi suivant. il doit travailler àmé<strong>de</strong>cine était dirigée par lesdu lycée Schwelsguth <strong>de</strong> SCHLEINTHAL et doitAllemands. Le docteur HIRTHSélestat ont accueilli Lucien accompagner <strong>de</strong>s prisonniersy faisait <strong>de</strong>s expériencesFREY, un rescapé <strong>de</strong> <strong>la</strong> ang<strong>la</strong>is. En 1942, il es1 interné aumédicales sur les humains, <strong>de</strong>s'secon<strong>de</strong> guerre mondiale. Son STRUTHOF, qui était le seul campdétenus raciaux ou politiquesparcours exceptionnel a ému <strong>de</strong> concentration nazi en France. Ilinternés au Struthof. "les filles <strong>de</strong> cette c<strong>la</strong>sse. s'en éva<strong>de</strong> mais se fait arrêter, etva à Schirmeck, dans <strong>la</strong> baraqueLes jeunes fiUes, émues etMonsieur FREY est un patriote. Il 14 (baraque <strong>de</strong>s Jeunes).toucllées par ce terribleest né en 1926 en Palestine. Ses Au détour du récit, Il nous expliquetableau, se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ntparents ont été mutés en que sa mère a aussi été intemée.comment réagirait <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionTunisie. Il a été él'evé dans un C'est alors qu'une élève <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong> nos jours si ce drame <strong>de</strong>vaitmilieu familial très strict. En c<strong>la</strong>sse lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu'està nouveau se reproduire.1934. il arrive en France, plus <strong>de</strong>venue sa mère. Il répond, enMonsieur FREY a mené uneprécisément en Alsace. En <strong>la</strong>rmes: "elle a été tuée <strong>de</strong>vantvie normale après guerre. Il a1938, il obtient son certificat moi-. La c<strong>la</strong>sse reste sans voix.rencontré sa future épouse aud'étu<strong>de</strong>s avec mention. Il vou<strong>la</strong>itbuffet <strong>de</strong> <strong>la</strong> gare <strong>de</strong> Sélestat. Il<strong>de</strong>venir géologue. Il était doué au Une vie quotidienne difficiletient cependant à nous direfootball et eut un début <strong>de</strong> Un esprit <strong>de</strong> solidarité très fort étaitque pendant <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>carrière professionnelle. Le sens présent entre les prisonniers. Il al'épuration. au départ <strong>de</strong>sdu <strong>de</strong>voir et <strong>de</strong> l'honneur lui a été connu M.REY, futur maire <strong>de</strong>allemands. <strong>la</strong> violence continueenseigné et il est très fier <strong>de</strong> Colmar, qui le soutenaità Sélestat: <strong>de</strong>s filles ont étécette transmission familiale. moralement Ensemble, ils ontrasées et humiliéesActuellement il coordonne é<strong>la</strong>bores les p<strong>la</strong>ns pour <strong>la</strong>pubnquement.l'opération <strong>de</strong> solidarité les libération. Mais <strong>la</strong> vie quotidienne« Pendant l'épuration, fa BOUCHONS D'AMOUR à restait difficile aussi pour <strong>la</strong>Au moment <strong>de</strong> <strong>la</strong> lecture duviolence continue à Sélestat et a ramassé 2 tonnes popu<strong>la</strong>tion alsacienne en temps <strong>de</strong>livre d'Adé<strong>la</strong>ï<strong>de</strong> HAUTVAL, les<strong>de</strong> bouchons en un an.guerre. Ainsi on ne trouvait que leSélestat: <strong>de</strong>s filles ont étéélèves se sont souvenues <strong>de</strong>pumpemickel. un pain noir au son.M.FREY. D'ailleurs ce <strong>de</strong>rnierrasées et humiliéescoupé en 16 rations joumalières.Un parcours douloureuxleur a confié qu'il va écrire sonPour avoir du pain, il fal<strong>la</strong>it <strong>de</strong>spubliquement» En 1941, Il a 15 ans. Un mardi témoignage, qui ne serra publiétickets <strong>de</strong> rationnements. Les SAsoir, il se fait renvoyer du lycée.qu'après sa mort.<strong>de</strong>vaient maintenir J'ordre dans lesLe len<strong>de</strong>main matin, il estvil<strong>la</strong>ges. Il fal<strong>la</strong>it faire attention aux--:..-_-----------­


LE MALHEUR D'AUSCHWITZElodie SCHULTZLes victimes ne s'attendaient à rien,Elles ont vécu <strong>la</strong> teneur.Traitées comme <strong>de</strong>s chiens,Ces <strong>de</strong>rnières ont vécu le malheur.L'enlèvement <strong>de</strong>s petites filles,Le bruit <strong>de</strong>s fusils,Que se rappelle encore Yvette LEVY.Toutes ces personnes ont vécu <strong>la</strong> rupture,Oü sont passés tous nos ,êtres chers ?Succombés sous <strong>la</strong> torture,Ils n'ont pas survécu à <strong>la</strong> guerre.Pourquoi autant <strong>de</strong> souffrance?Comment les bourreaux on pu faire endurer ce<strong>la</strong>?Toujours ses résonances:Les victimes toujours dans l'anonymat.Les bourreaux qui jamais ne se <strong>la</strong>ssent,Les, victimes qui vivent dans <strong>la</strong> crasse,Mais toujours il restera leurs traces.Bourreaux, assassins,Tous ces noms effacés.Ces meurtriers sont·i1s encor <strong>de</strong>s êtres humains?Pour toujours nouS nous souviendrons <strong>de</strong> ce passé.Toules ces lumières éteintes dans les camps?Que'lques survivants,Parmi eux Ida GR1N5PAN.Peut-on filmer le Auschwitz d'aujourd'hui?Le film <strong>de</strong> Robert Thalheim, Et puis les touristes, (2008) raconte le parcours d'un jeune allemand gans le Oswiecim - nompolonais <strong>de</strong> fa vilfe d'Auschwitz- d'aujourd'hui. Il pose <strong>la</strong>-question, par <strong>de</strong>là les images, <strong>de</strong> <strong>la</strong> t'ransmlssion <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>mémoire</strong>du génoci<strong>de</strong> auprès <strong>de</strong>s jeunes générations. Comment peut-on vivre à quelques pas <strong>de</strong> l'ancien camp d'Auschwitz? Quelregard porter sur les ultimes survivants? La visite du camp peut..elle se confondre avec une simple excursion tour,istique ?Voici quelques unes <strong>de</strong>s questions, dérangeantes, que pose le jeune réalisateur alle~and.Mettez-vous dans <strong>la</strong> peaud'un jeune homme dont!'arrière.,grand-père a peutêtreagi, durant <strong>la</strong> Secon<strong>de</strong>Guerre mondiale, entortionnaire dans un camp <strong>de</strong>concentration. Aujourd'huivous revenez sur le lieu ducrime <strong>de</strong> masse commis parvos ancêtres. C'est t'histoirequi est racontée dans ce filmintelligent, emprunt d'une fineculture. Et puis les touristesest construit selon unscénario simple mals il nousfait réfléchir sur l'importance<strong>de</strong> l'histoire et sur <strong>la</strong> façondont les jeunes d'aujourd,'huiy réagissent.Service civil en Polo.gneSven, jeune allemand, seretrouve à faire son servicecivil au service pédagogiquedu mémorial du campd'Auschwitz. II espérait unep<strong>la</strong>ce à Amsterdam et seretrouve en Pologne parhasarct Il <strong>de</strong>vra ,en particulierai<strong>de</strong>r, au quotidien. Stanis<strong>la</strong>wKrzeminski, vieil homme aucaractère entier, survivant<strong>de</strong> <strong>la</strong> déportation, mais qui nepeut se résigner à quitter ceslieux.Tout au long du film, on voitSven évoluer. Il va parcourirun chemin seméd'embOcfles, <strong>de</strong> désillusions,<strong>de</strong> prises <strong>de</strong> conscience.La fin du film estmétaphorique. Le jeuneallemand déci<strong>de</strong> d'ai<strong>de</strong>r unprofesseur perdu avec sesélèves dans <strong>la</strong> gared'Oswiecim et <strong>de</strong> lui indiquerle chemin à suivre pour serendre au camp, signe queSven assume son rôle <strong>de</strong>gui<strong>de</strong> et qu'il n'est plus làfortuitement.Quelle mémoi,re ?Par <strong>de</strong>là l'lntriguesentimentale, le film, par unJeu <strong>de</strong> figures opposées, nousfait réfléchir. La qualité subtile<strong>de</strong> cette œuvre rési<strong>de</strong> dansson refus d'énoncer,directement. <strong>de</strong>s réponsestoutes faites, du prêt-àpenser.A chacun,spectateur, élève ou adulte,visiteur ou gui<strong>de</strong>, <strong>de</strong> se forgersa propre conviction sur cequ'il faut faire <strong>de</strong> ce passé.La petite amie polonaise neréagit pas comme le jeuneallemand. Le survivant peut-ilvraiment transmettre sonexpérience à <strong>de</strong>s apprentis,dont le souci premier est <strong>de</strong>voir le «tatouage » <strong>de</strong>l'ancien déporté? De même,que peut le vieil homme. faceà une chef d'entreprisecynique qui ne pense qu'entermes <strong>de</strong> communication et<strong>de</strong> bénéfices ?Au passage, ,le réalisateurdénonce l'instrumentalisationpossible <strong>de</strong> cette <strong>mémoire</strong>,autre danger qui <strong>la</strong> guette, auxcôtés <strong>de</strong> l'oubli, évoqué luiaussi. Et puis, les leçons <strong>de</strong>l'histoire sont-elie vraimentcomprises, lorsque Sven estvictime, en tant qu'allemand, <strong>de</strong>préjugés et <strong>de</strong> clichésxénophobes?Ce film sur <strong>la</strong> vie ordinaire, àcôté du camp, proche d'uneesthétique <strong>de</strong> documentaire, nenous a pas <strong>la</strong>issés indifférents.Nous nous sommes reconnus,car, nous aussi, nous noussommes rendus à Auschwitz ,puis nous sommes retournés ànotre exIstence quotidienne.Ce film, un peu provocateurfinalement, nous a obligé à nepas nous comporter en simples«touristes» mais biendavantage à prendreconscience <strong>de</strong> ROtre rôle <strong>de</strong>passeurs <strong>de</strong> <strong>mémoire</strong>:<strong>mémoire</strong> <strong>de</strong> Haidi Hautval, <strong>de</strong>Lucien Frey, <strong>de</strong>s souffrances<strong>de</strong>s déportés et <strong>de</strong>s disparus...


Le 18 mars2009 : notrevisite aucampd'AuschwitzLe 18 mars 2009, 26élèves <strong>de</strong> fa c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>TAS1, Terminale BEPsecrétariat, se sontrendues,accompagnées <strong>de</strong>quatre professeurs,aux camps <strong>de</strong>concentration etd'exterminationd'Auschwitz 1etAuschwitz 1/ wBirkenhau.La journée d'étu<strong>de</strong> aété financée engran<strong>de</strong> partie par /arégion Alsace et /aFondation pour <strong>la</strong>Mémoire <strong>de</strong> /a <strong>Shoah</strong>.Elle a été précédéepar un travail intense<strong>de</strong> documentation et<strong>de</strong> réflexion et suiviepar <strong>de</strong>s échanges enc<strong>la</strong>sse et unerestitution écrite.({ Ce n'est que quelques joursaprès, une fols dissipéesl'émotion et <strong>la</strong> fatigue <strong>de</strong> cettelongue joumée, que lesélèves en ont reparlé: lesmots étaient difficiles àLe 18 mars 2009 futbien sûr une Journée très <strong>de</strong>nse.A un rythme soutenu, plusieurslieux furent visités, tous symbolescl'une bart<strong>la</strong>rie sans nom. Aprèsl'atterrissage à Cracovie (9h30),et le transfert en bus, les élèvesfurent menés d'abord à <strong>la</strong>« Ju<strong>de</strong>nrampe », où arrivèrent lespremiers convois <strong>de</strong> déportés. Ilsse rendirent après, à pied, aucamp D'Auschwitz lI-Bir1

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