jerusalem - Patriarcat latin de Jérusalem

Janvier – Mars 2011 1La Voix du Saint-Père« L’Eglise ne recherche pasde privilèges, mais simplementà exercer sa mission avec liberté »Discours du Pape Benoît XVI aux membres du corps diplomatique accrédité prèsle Saint-Siège, à l’occasion de la présentation des vœux pour la nouvelle année.Lundi 10 janvier 2011Excellences,Mesdames et Messieurs,(…) Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,votre présence en cette circonstancesolennelle est une invitation à accomplir un tourd’horizon sur tous les pays que vous représentezet sur le monde entier. Dans ce panorama,n’y a-t-il pas de nombreuses situations, danslesquelles, malheureusement, le droit à laliberté religieuse est lésé ou nié ?Je l’ai fait durant mes voyages apostoliquesde l’année dernière, à Malte et au Portugal,à Chypre, au Royaume-Uni et en Espagne.Au-delà des caractéristiques diverses de cespays, je conserve de tous un souvenir plein degratitude pour l’accueil qu’ils m’ont réservé.L’Assemblée spéciale du Synode des Evêquespour le Moyen-Orient, qui s’est déroulée auVatican au cours du mois d’octobre, a été unmoment de prière et de réflexion, durant lequella pensée s’est dirigée avec insistance vers lescommunautés chrétiennes de cette région dumonde, si éprouvées à cause de leur adhésionau Christ et à l’Eglise.

2Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinOui, regardant vers l’Orient, les attentats qui ont semé mort, douleur etdésarroi parmi les chrétiens d’Iraq, au point de les inciter à quitter la terre oùleurs pères ont vécu pendant des siècles, nous ont profondément accablés. Jerenouvelle aux Autorités de ce pays et aux chefs religieux musulmans mon appelanxieux à œuvrer afin que leurs concitoyens chrétiens puissent vivre en sécuritéet continuer à apporter leur contribution à la société dont ils sont membres à pleintitre. En Egypte aussi, à Alexandrie, le terrorisme a frappé brutalement des fidèlesen prière dans une église. Cette succession d’attaques est un signe de plus del’urgente nécessité pour les Gouvernements de la Région d’adopter, malgré lesdifficultés et les menaces, des mesures efficaces pour la protection des minoritésreligieuses. Faut-il encore une fois le dire ? Au Moyen-Orient, « les chrétienssont des citoyens originels et authentiques, loyaux à leurs patries et s’acquittantde tous leurs devoirs nationaux. Il est naturel qu’ils puissent jouir de tous lesdroits de la citoyenneté, de la liberté de conscience et de culte, de la liberté dansle domaine de l’éducation et de l’enseignement et dans l’usage des moyens decommunication. » (Message au Peuple de Dieu de l’Assemblée Spéciale pour leMoyen-Orient du Synode des Evêques, n°10). A cet égard, j’apprécie l’attentionpour les droits des plus faibles et la clairvoyance politique dont certains paysd’Europe ont fait preuve ces derniers jours, en demandant une réponse concertéede l’Union Européenne afin que les chrétiens soient défendus au Moyen-Orient.Je voudrais rappeler enfin que le droit à la liberté religieuse n’est pas pleinementappliqué là où est garantie seulement la liberté de culte, qui plus est, avec deslimitations. En outre, j’encourage à accompagner la pleine sauvegarde de la libertéreligieuse et des autres droits humains par des programmes qui, depuis l’écoleprimaire et dans le cadre de l’enseignement religieux, éduquent au respect de tousles frères en humanité. Pour ce qui concerne les Etats de la Péninsule Arabique,où vivent de nombreux travailleurs immigrés chrétiens, je souhaite que l’Eglisecatholique puisse disposer des structures pastorales appropriées. (…)Dans divers pays, d’autre part, la Constitution reconnaît une certaine libertéreligieuse, mais, de fait, la vie des communautés religieuses est rendue difficileet parfois même précaire (cf. Concile Vatican II, Déclaration Dignitatis Humanæ,n°15) parce que l’ordonnancement juridique ou social s’inspire de systèmesphilosophiques et politiques qui postulent un strict contrôle, pour ne pas dire unmonopole, de l’Etat sur la société. Il faut que cessent de telles ambiguïtés, demanière à ce que les croyants ne se trouvent pas tiraillés entre la fidélité à Dieuet la loyauté à leur patrie. Je demande en particulier que soit garantie partoutaux communautés catholiques la pleine autonomie d’organisation et la libertéd’accomplir leur mission, conformément aux normes et standards internationauxen ce domaine. (…)

Janvier – Mars 2011 5La Voix du Patriarche« Je vous invite à être disposés à toutaccepter de Dieu avec optimisme et foi,c’est lui le maître de l’histoire »Homélie de S.B. le Patriarche Fouad Twal pour la solennité de Sainte MarieMère de Dieu, 1 er janvier 2011.Excellence le nonce apostolique,Chers confrères évêques,Cher père Custode,Leurs Excellences les Consuls et les Ambassadeurs ici présents,Chers pères et sœurs, chers amis,Je vous remercie pour votre présence parmi nousen ce premier jour du nouvel an. Mes vœux voudraientrejoindre tous et chacun de vous ; vœux de sérénité etde prospérité, mais surtout vœux de paix. Je souhaitela bienvenue à toutes les communautés religieuses etd’une manière spéciale aux nouvelles communautésqui ont fêté leur premier Noël en Terre Sainte.En ce premier jour de l’année, nous sommesrassemblés pour célébrer la solennité de Sainte MarieMère de Dieu, ainsi que la Journée Mondiale de laPaix, consacrée au thème : Liberté Religieuse, Cheminde la Paix.Le message du Saint-Père pour la journée de lapaix fait état de la souffrance d’une partie de l’humanité et surtout de l’Eglise àcause de l’intolérance religieuse dans le monde : « Les chrétiens, écrit-il, sont àl’heure actuelle le groupe religieux en butte au plus grand nombre de persécutionsà cause de leur foi. Beaucoup subissent des offenses quotidiennes et vivent souventdans la peur à cause de leur recherche de la vérité, de leur foi en Jésus-Christ etde leur appel sincère afin que soit reconnue la liberté religieuse. Tout cela ne peutêtre accepté, parce que cela constitue une offense à Dieu et à la dignité humaine ;

6Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinde plus, c’est une menace à la sécurité et à la paix, et cela empêche la réalisationd’un réel développement humain intégral ».Dans un paragraphe courageux, le Saint-Père condamne le fondamentalismereligieux : « Le fanatisme, le fondamentalisme, les pratiques contraires à ladignité humaine, ne peuvent jamais trouver une justification, encore moins si celaest accompli au nom de la religion. La profession d’une religion ne peut pas êtreinstrumentalisée, ni imposée par la force. Il faut donc que les Etats et les diversescommunautés humaines n’oublient jamais que la liberté religieuse est une conditionde la recherche de la vérité et que la vérité ne s’impose pas par la violence mais par‘‘la force de la vérité elle-même’’. En ce sens, la religion est une force positive etpropulsive pour la construction de la société civile et politique. »Retournant au thème de la paix, la liturgie de la parole d’aujourd’hui nousrappelle que cette paix est un don du Seigneur « Que le Seigneur te bénisse et tegarde ! Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage, qu’il se penche vers toi !Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix ! » (Nb 6, 22-27)La paix est donc une promesse que Dieu fait à chacun. Il veut qu’elle rayonne aussisur notre Moyen-Orient. Cela est possible si nous prenons véritablement consciencede la paternité de Dieu envers nous, de notre filiation divine et de notre fraternitéavec tous les hommes, ce qui nous permet de vivre dans l’amour et dans la vérité.Après cette méditation sur le thème du message du pape, nous sentons lebesoin de faire le bilan de l’année écoulée, de remercier le Seigneur pour toutesles grâces qu’il nous a données, de demander pardon pour tout aspect négatif dansnotre vie d’Eglise, de communauté religieuse et personnelle et de lui confier l’annéequi commence avec nos espoirs, nos attentes et peut-être nos incertitudes.Au bilan positif je voudrais mentionner 5 évènements importants :1) L’expérience du Synode : dans sa phase préparatoire comme pendant sondéroulement, nous avons senti le dynamisme de la présence du Saint-Esprit quinous a illuminés pour avoir conscience de notre situation, de nos vulnérabilités etdes remèdes à prendre. Nous avons senti aussi l’importance de notre communionecclésiale, parfois laissant à désirer, l’urgence du dialogue œcuménique etinterreligieux, dialogue de vie, à travers nos Institutions, notre solidarité et nosprières.A ce propos je ne puis qu’admirer et remercier les communautés religieusesqui ont pris à cœur les questions des Lineamenta, montré leur attachement à cetteEglise et prié pour la réussite du Synode. Un évènement capital est la publicationde l’exhortation post-synodale, fruit du Synode 2008 sur la Parole de Dieu dansnotre vie et dans la mission de l’Eglise. Elle vient providentiellement confirmerla première finalité du dernier synode, à savoir la consolidation de la foi du

Janvier – Mars 2011 7peuple de Dieu à partir de la lecture quotidienne de la Parole de Dieu. Lors de ladernière rencontre de l’Assemblée pastorale interrituelle, ainsi qu’avec les curés,nous avons décidé de mettre en pratique le Synode et l’exhortation sur la Parolede Dieu, en proposant un projet ambitieux : introduire la lecture de la parolede Dieu dans les familles : une lecture quotidienne méditée. Une commissioncomposée de quelques biblistes du diocèse est déjà sur pied. Pour nous aideren cette tâche, l’imprimerie de Terre Sainte a publié le Nouveau Testament etest en train de faire de même avec l’Ancien Testament. C’est une contributionprécieuse dans la pastorale biblique.2) L’Augmentation du nombre des pèlerins est un aspect positif, qui montre enpremier lieu la dimension mondiale des Lieux Saints, l’importance de la sécurité,mais aussi notre responsabilité à témoigner de notre communion, de notre sensd’appartenance à cette Terre et de notre accueil chaleureux, disant à tous quecette Terre est faite pour être Terre d’accueil, de prière et de dialogue et non deviolence et de heurts.3) La joie de nos fidèles à célébrer Pâques 2010 en même temps que les EglisesOrthodoxes confirme la validité de la proposition synodale de l’unificationdéfinitive de la fête de Pâques et dévoile leur souhait de l’unité et de la pleinecommunion, selon le désir du Maître, malgré la reluctance des chefs religieux.4) Le message du Synode a répondu à nos attentes et à celles de nos fidèles, entouchant le drame de l’émigration qui a vidé la Terre Sainte de milliers de seschrétiens. Comme réponse à l’hémorragie humaine de l’émigration, vous êtes aucourant qu’un effort louable a été accompli par la Custodie de Terre Sainte et lePatriarcat latin pour construire des habitations pour les familles de Jérusalem.Cette année était décisive. Nous allons continuer nos efforts en ce sens. Car quevaut la Terre Sainte sans la présence d’une communauté chrétienne, qui y restetémoin du Christ de l’Evangile.Au bilan négatif, je voudrais mentionner les évènements suivants qui ontaffecté le monde, le Moyen-Orient et la Terre Sainte :1) L’année 2010 a commencé en janvier par le tremblement de Terre à Haïti,qui a fait environ 200.000 victimes. Le drame des sans-logis et des épidémiesn’est pas encore résolu. Pour montrer notre solidarité et notre communion, lediocèse a envoyé une aide aux sinistrés, à travers la Nonciature Apostolique.2) L’économie mondiale a senti trois secousses : en Grèce, au Portugal et enIrlande, ce qui a affecté la solidarité et la générosité de nos bienfaiteurs etdes organismes donateurs. Nous prions le Seigneur de nous faire éviter unécroulement de l’économie mondiale.

8Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin3) Le drame de la flottille Marmara a attiré l’attention du monde sur le dramede Gaza et a augmenté la tension au Moyen-Orient. Par ailleurs, l’échecdes pourparlers entre Palestiniens et Israéliens a causé une déception locale etmondiale, pour tous ceux qui souhaitaient une paix proche.4) La violence contre les chrétiens à Bagdad et le lâche assassinat de deuxprêtres et d’une cinquantaine des fidèles, le 31 octobre dernier, alors qu’ilspriaient dans l’église, oblige les fidèles irakiens à l’émigration. Rien qu’enJordanie nous abritons un million de refugiés irakiens, dont 74.000 Chaldéens.Notre Eglise et notre Caritas en Jordanie leur assurent le service religieux etl’aide humanitaire.5) Nous déplorons l’incendie de Haïfa et le décès d’une quarantaine de victimesisraéliennes, mortes en allant au secours de leurs concitoyens.6) Nous venons de terminer l’année par un deuil qui a eu lieu la veille deNoël: trois sœurs franciscaines tuées dans un accident de la route, en venantde Galilée pour assister aux fêtes de Noël à Bethléem. Nos condoléances etl’assurance de nos prières vont à leur congrégation et à leurs familles en Jordanie,Italie et Malte.Année 2011Certainement nous aurons des surprises bonnes et moins bonnes. Je vousinvite à être disposés à tout accepter de la main de Dieu avec optimisme et foi,sachant que c’est lui le maître de l’histoire et de notre propre histoire ; aucuncheveu ne tombe de nos têtes sans qu’il ne le permette. Même si l’intolérance et ladiscrimination contre les chrétiens, privés de leur liberté religieuse sont désormaisnotre pain quotidien, le Seigneur reste le plus fort et nous promet la béatitude mêmeen cette terre si nous acceptons ces souffrances à cause de son nom.Chers frères et sœurs,La joie de Noël, que nous avons fêté récemment est encore vive, et lasolennité de ce jour nous maintient dans ce nouvel élan d’allégresse spirituelle etd’espérance. Que la venue de l’Emmanuel, l’amour gratuit du Père et la consolationde la Très Sainte Mère de Dieu nous soutiennent et nous renforcent dans la foi. Auseuil de cette nouvelle année, confions notre avenir et l’application des propositionsdu récent Synode à Marie, Étoile de l’Orient, et prions sans relâche pour qu’unepaix durable descende, avec un peu plus de pluie, sur la Terre Sainte et sur tout leMoyen-Orient. Amen. ■† Fouad Twal, Patriarche

Janvier – Mars 2011 15Dossier spécial 2Sainte Thérèse en Terre SainteHistorique : Ste Thérèse est arrivée en Terre SainteLa petite Thérèse a créé l’événement en Terre Sainte. C’est depuis 1977que les reliques de Ste Thérèse étaient invitées dans le pays de Jésus. Après lavisite de Jean-Paul II et Benoît XVI et un synode historique sur le Moyen-Orient,la demande est enfin honorée. Le début d’un pèlerinage qui se déroulait du 16mars jusqu’au 31 mai.Celle qui n’a jamais quitté son couvent n’en finit pas de faire le tour dumonde. Et la voici qui est venue rendre visite aux chrétiens d’Israël et de Palestine.« Je voudrais parcourir la terre » disait-elle et ces mois-ci Thérèse aparcouru la Terre du Christ. Les carmélites nous rappellent à juste titre son nomde religieuse : «Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face». Un nom quisigne l’itinéraire de son voyage ici. C’est à Bethléem où l’Enfant Jésus est né ; àNazareth où l’enfant a grandi ; à Jérusalem où le visage du Christ a souffert sousles crachats et les épines de la couronne, « en devenant, par amour de tous et dechacun, une figure défigurée. » De son vivant, elle faillit se rendre sur la Terre duChrist, avec laquelle elle était si familière, tant elle aimait la Parole de Dieu, etparticulièrement les Evangiles. Mais son désir pressant d’entrer au Carmel, « saTerre Sainte à elle », fut plus fort, et elle renonça au grand voyage au profit dessaveurs de la « Jérusalem céleste ».

16Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinRETROSPECTIVELundi 14 mars : Tel AvivL’avion qui portait le reliquaire de Ste Thérèse de Lisieux s’est posé à 9h30le 14 mars à Ben Gurion (Israël), l’un des aéroports les plus surveillés du monde.Evêques, ecclésiastiques, religieux et religieuses – dont les représentantes deArrivée de la châsse sur le tarmac de Ben GourionAutour des reliques, dans le hall VIP de l’aéroport

Janvier – Mars 2011 19tions du récent Synode, afin que tous les fidèles puissent se sentir soutenus et serapprochent davantage de Dieu. » Et de poursuivre en demandant à la Patronnedes Missions « de nous aider dans nos missions : cette Terre est marquée par unevocation à la mission à laquelle nous sommes tous appelés à répondre. » (Voir letexte intégral, annexe 1, page 85)Du jeudi 17 au 20 mars : HaifaAprès Jérusalem, Sainte Thérèse de Lisieux a poursuivi son pèlerinage parla Galilée, et a demeuré à Haifa du 17 au 20 mars. L’accueil officiel et solenneldes reliques a été présidé par Mgr Marcuzzo, vicaire patriarcal pour Israël, MgrChacour, archevêque des grecs-catholiques pour la Galilée, Mgr Sayyah, archevêquemaronite, en présence du maire juif de Haifa Yona Yahav, avec la participationdu curé latin, le P. carme Abdo Abdo, et des autres curés catholiques,du P. délégué Flavio Caloi et quelques frères carmes, d’autres religieux et religieusesde Haifa, notamment les sœurs carmélites, d’une grande foule de fidèleset surtout de beaucoup d’enfants. Saluant l’arrivée, Mgr Marcuzzo eut la joie decommencer la série des brèves et chaleureuses salutations de bienvenue, suivi desautres évêques et du P. Caloi. « Ahlan wa sahlan, chère Ste Thérèse de l’EnfantJésus en Terre Sainte, cette terre que tu aimais tant et que tu aurais désiré ardemmentvisiter de ton vivant ; Ahlan wa sahlan à Haifa, au Carmel et en Galilée,cette patrie d’origine de ta spiritualité biblique et carmélitaine ».Mgr Sayyah, maronite, Mgr Chacour, melkite, et Mgr Marcuzzo, latin,vénérant les reliques de sainte Thérèse

20Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin20 mars : Mont CarmelLa petite Thérèse a poursuivi sa route au milieu de l’accueil populaire eten présence de Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, dimanche 20 mars, au cœur duMont Carmel, à Isfiya (à côté du Muhraqah du prophète Elie, lieu hautementcarmélitain) : d’abord au couvent des sœurs Carmélites de Saint Joseph, puis à laparoisse melkite, enfin à la paroisse maronite.22 mars : Jaffa de NazarethPoursuivant son passage à travers la Galilée, c’est à Jaffa de Nazareth queSainte Thérèse a porté, le mardi 22 mars, la grâce de sa présence. Dans la cour del’église Saint-Jean-l’apôtre l’attendaient notamment Mgr Marcuzzo, le P. EliasTabban, curé de la paroisse latine, le P. Touma Haddad, curé de la paroisse melkitedu village, quelques curés de Galilée, le maire musulman de Jaffa et sonConseil, composé de personnalités de la ville. Etaient présentes les sœurs duRosaire, dont la supérieure, sœur Henry, ainsi que tout le personnel de l’école,habillé aux couleurs de la Sainte, et bien sûr des fidèles venus de toutes les paroissesvoisines.24 mars : NazarethLe jeudi 24 mars au soir, veille de la grande fête de l’Annonciation, aprèsl’entrée officielle du Patriarche, Sainte Thérèse est «entrée» pour la première foisà Nazareth.Sainte Thérèse a d’abord reposé au lieu nommé Mazar-el-Adhra, un petit ettout récent sanctuaire dédié à la Vierge, à l’entrée du quartier Al-Mutran-Shukun-

Janvier – Mars 2011 21Alarab. L’archimandrite Emile Choufani dirigeait l’accueil, tandis que les fidèlesfaisaient le tour de la châsse dans la prière et le silence.Rejoints par Mgr Marcuzzo, les fidèles ont commencé l’ascension versl’église melkite, accompagnés de quelques prêtres melkites, dont le P. SouhelKhoury, le P.Touma Haddad, mais aussi du P. maronite Youssef Issa. Les séminaristeset prêtres latins venus de Beit Jala pour l’Annonciation s’étaient joints aucortège et ont eu la joie de porter les reliques, ayant Ste Thérèse pour patronne.Entrée à l’église, la sainte a été accueillie par Mgr Elias Chacour, évêquemelkite de Galilée, par l’archimandrite Simân Jaraissy, et par des centaines de fidèles.Les moniales melkites de l’Annonciation étaient également venues, rayonnantde leur spiritualité pure et joyeuse. Le P. Choufani a pris la parole, exhortantà faire avant tout de cette veille de fête une soirée de prière, auprès de cette petiteThérèse qui eut le Christ pour seul enseignant et maître. C’est à Mgr Marcuzzoque Mgr Chacour a ensuite confié la parole, dans cette concorde admirable quirassemble tous chrétiens au passage de la sainte.Ayant passé la nuit au Carmel de la Sainte Famille, Sainte Thérèse a étéportée à l’église maronite au faîte de la ville, qui, pour l’accueillir, était comble.Mgr Marcuzzo, les pères maronites Youssef Issa et Nael Helou, les pères melkitesEmile Choufani et Simaân Jaraissy, le P. Hayyaf Fakhry, ocd, ont célébré le chantde l’Acathiste solennelle, suivi de la sainte Messe en rite maronite, présidée parle curé, P.Yussef Issa, aux sons alternés des chœurs maronite et grec-catholique.Mgr Marcuzzo a adressé aux fidèles trois mabrouk : 1. pour l’intronisation dunouveau patriarche maronite, 2. pour la fête de l’Annonciation, 3. pour la grandegrâce que constitue la venue de Sainte Thérèse.Arrivée de grand matin à Tibériade, la sainte a honoré de sa présencela communauté de l’Emmanuel au jour de l’inauguration de l’Oasis, maisond’accueil au bord du lac de Génésareth. Etaient présents pour l’accueillir MgrMarcuzzo, les pères Giuseppe de Nardo et Maroun Tannous, curés respectifs desparoisses latine et grecque-catholique, la Koinonia Giovanni Battista, un groupede novices des Légionnaires du Christ, alors volontaires dans les travaux deMagdala, et bien sûr les membres de la Communauté de l’Emmanuel, dont M.Laurent Landete, modérateur général, le P. Francis Kohn et le couple responsablede l’Oasis, Anna et Georges Ledeuil.C’est dans une atmosphère d’émotion intense que l’hôpital italien deNazareth, son personnel, les Fatebenefratelli, les sœurs de Maria Bambina ontreçu Sainte Thérèse, sous la direction du P. Suheil Khoury, guide spirituel de la«Famille de Marie» en Galilée, laquelle se consacre notamment à la visite despersonnes souffrantes. La sainte est ensuite partie pour Reneh le dimanche 27au matin.

Janvier – Mars 2011 23Nouvelles du diocèseet activités pastoralesDANS LE DIOCESE• ActualitéJERUSALEM, ‘Aimer la Terre Sainte et la faire aimer’,La nouvelle lettre d’information du Patriarcat latinTous les mois paraîtra désormais la lettre d’information JERUSALEM du Patriarcatlatin. Vous pouvez d’ores et déjà télécharger les premiers numéros sur www.lpj.org .Notre site vous informe déjà au quotidien sur la vie de l’Eglise-Mère de Jérusalem.Notre bulletin trimestriel vous relie également à notre diocèse. Mais cette lettre estun lien complémentaire pour trois raisons :JERUSALEML e t t r e d ’ i n f o r m at i o n► Plus simple, elle vous informe mois par mois de l’actualité du Patriarcat latin ;► Plus proche, elle veut maintenir un contact régulier avec vous ;► Plus souple, elle vous renvoie souvent sur le site www.lpj.org pour approfondircertains dossiers.a i m e r L a t e r r e s a i n t e e t L a f a i r e a i m e rElle est publiée en français, anglais et italien. JERUSALEM est faite pour être diffuséeauprès de tous les amoureux de la Terre Sainte et de ceux qui le deviendronten la lisant ! Car « l’Eglise-Mère de Jérusalem doit être l’objet de l’amour, de laprière et de l’attention de tous » (Patriarche Fouad Twal, Synode pour le MO, octobre 2010)Si vous souhaitez vous abonnez, vous pouvez visiter notre site : www.lpj.orgPatriarcat Latinde Jérusalemwww.lpj.orgB.P. 14152Jérusalem 91141Tél : +972 2 628 23 23Fax : +972 2 627 16 52Media office :meo@latinpat.orgIMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATINBEIT JALA — 20 1NumÉro 1FÉvrier 2011JERUSALEML e t t r e d’ i n f o r m at i o n d ea i m e r L a t e r r e s a i n t e e t L a f a i r e a i m e rEditoChers amis,www.lpj.org pour approfondircertains dossiers.Pour vous qui aimez laTe re Sainte, le PatriarcatElle sera publiée d’abord enlatin vous propose désormaisfrançais, puis viendront lesune le tre d’information mensuele « JERUSALEM ».italien.versions en anglais et enNotre site vous informe« JERUSALEM » est unedéjà au quotidien sur la vie delettre d’information à partagerl’Eglise-Mère de Jérusalem.avec tous ceux qui sontNotre bu letin trimestrielattachés à la Te re Saintevous relie également à notreet qui veulent toujours plusdiocèse. Mais ce te le tre estl’aimer. Car l’Église-Mère deun lien complémentaire pourJérusalem doit être l’objettrois raisons :de l’amour, de la prière et de• Plus simple, e le vous informemois par mois de avec vous ;souhaitez vous abonnez,maintenir un contact régulier l’a tention de tous. Si vousl’actualité du Patriarcat latin ; • Plus souple, e le vous renvoiesouvent sur le site àvous pouvez envoyer un mail• Plus proche, e le veutmeo@latinpat.orgL’église du Très-Saint-Nom-de-Jésus où se trouve la chaire duPatriarche latin de Jérusalem.La Ville Sainte au coeur de l’unitéC’est une semaine après le Saint-Siège - « offrent aujourd’huiune bonne vision de pienne orthodoxe et angli-latine, syro orthodoxe, éthio-le reste du monde que s’estouverte, samedi 22 janvier, ce que signifie se ba tre pour cane.à Jérusalem, la Semaine de l’unité entre les chrétiens auprière pour l’unité des chrétiens.Le thème en Occident Le désir d’unité « se La prière organisée parmilieu de tant de problèmes ». Heureuse coïncidencecomme en Orient a été préparécette année par les Eglises dimanche 30 janvier, chez les todie, représentants du riterespirait avec force », le les franciscains de la Cus-de Jérusalem qui - en citant grecs melkites catholiques. La catholique latin, a eu lieu leprière, de tradition byzantine mercredi en la paroisse deet en grande partie en langue Saint- Sauveur, et le jeudi auarabe, a été présidée par le Cénacle avec les bénédictins.Cette année, la Semainevicaire melkite, Mgr YoussefJules Zerey, en présence pour l’unité des chrétiens àdes représentants des autres Jérusalem a vécu un momentEglises et a été suivie par particulier : le 29 janvier àun moment « convivial et 17h00, l’Eglise orthodoxeprécieux pour fraterniser et éthiopienne de Jérusaleméchanger quelques mots ». accuei lit la cinquième prièreLes services œcuméniquesse sont poursuivis Eglises pour la réconciliation,extraordinaire de toutes lestoute la semaine, accueillis l’unité et la paix.par l’Eglise arménienne orthodoxe,luthérienne, catholiqueMarie MalzacLe thème choisi ce te année se réfère à l’expérience de la premièrecommunauté chrétienne de Jérusalem.Patriarcat Latinde Jérusalemwww.lpj.orgB.P. 14152Jérusalem 91141Tél : +972 2 628 23 23Fax : +972 2 627 16 52Media office :meo@latinpat.orgIMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATINBEIT JALA — 2011NumÉro 2mArS 2011JERUSALEML e t t r e d’ i n f o r m at i o n d ea i m e r L a t e r r e s a i n t e e t L a f a i r e a i m e rEdito« Je voudrais parcourir la terre. »Les reliques de sainte Thérèse de Lisieuxsont arrivées en Terre Sainte le 14mars pour deux mois. Ce le qui fut proclaméeSainte Patronne des missions en1927 par le Pape Pie XI, alors même qu’e len’a jamais qui té son couvent n’en finit pasde faire le tour du monde. A son actif, desmilliers de kilomètres sur les cinq continents.Et la voici qui vient rendre visite auxchrétiens d’Israël et de Palestine.Il n’est plus besoin de présenter Thérèse.Une des saintes les plus familièreset les plus populaires de notre temps.Les chrétiens de Terre Sainte se préparentdonc à l’accuei lir et à la vénérer. Lesjeunes et leurs aînés se recueilleront auprèsd’e le pour lui ouvrir leur cœur et déposerdans le sien leurs fardeaux, leursjoies, leurs peines, et leurs espérances.E le qui aimait infiniment l’Evangile eten vivait; e le qui désirait tant apprendreles langues bibliques pour mieux goûterla Parole de Dieu, son pain quotidien. Lescarmélites de Terre Sainte nous rappe lentSainte Thérèse de Lisieuxsera en Terre Sainte du 14 mars au 31 mai.Reliques de Ste Thérèse au Patriarcat latinson nom entier : Thérèse de l’Enfant Jésuset de la Sainte Face. C’est à Bethléem oùl’Enfant Jésus est né; à Nazareth où l’enfanta grandi; à Jérusalem où le visage duChrist a sou fert sous les crachats et lesépines de la couronne , « en devenant, paramour de tous et de chacun, une figuredéfigurée. »En accuei lant les reliques de la sainte,c’est aussi pour la Terre Sainte l’opportunitéd’accuei lir l’une de ses grandes intuitions: la charité. Thérèse le dira souventsans fard : Jésus est le grand amour de savie. Elle n’aura de cesse de Le faire aimer.Sa charité se déploiera dans deux grandesdirections : la délicatesse fraterne le àl’égard de toutes ses sœurs à tel pointqu’on ne pouvait deviner ses agacementsou ses répulsions nature les à l’égard del’une ou l’autre ; sa charité pour le mondepour lequel, dans le cadre de l’Eglise, e lese sentait une vocation à l’amour. L’Eglisereconnaîtra ce charisme en faisant d’elle lapatronne des missions.« Je voudrais parcourir la terre » disaitele et aujourd’hui Thérèse va parcourir laTerre Sainte. Avant de partir pour le Ciel,Thérèse confiait à ses sœurs « Je veuxpasser mon ciel à faire du bien sur la terre».La Terre Sainte, par son intercession attendles roses de la grâce et de la paix.Christophe LafontaineLe tre Info. Fr1.indd 1 Mar/17/2011 4:29 PMPatriarcat Latinde Jérusalemwww.lpj.orgB.P. 14152Jérusalem 91141Tél : +972 2 628 23 23Fax : +972 2 627 16 52Media office :meo@latinpat.orgIMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATINBEIT JALA — 20 1NumÉro 3AVrIL 2011JERUSALEML e t t r e d ’ i n f o r m at i o na i m e r L a t e r r e s a i n t e e t L a f a i r e a i m e rEditoD’un même cœur et d’une même voixComme l’an dernier, les chrétiensdu monde entier vont célébrer Pâquesensemble en 2011. Une coïncidence quiest source de grande joie pour beaucoupd’orthodoxes, protestants et catholiques.Le Patriarche Mgr Fouad Twal s’était déjàréjoui l’an dernier de cet heureux hasarddu calendrier : « notre joie est double –avait-il dit - Nous tous, pasteurs et fidèlesdes différentes Eglises, célébrons Pâquesle même jour et en ce même lieu. C’est lamême voix».Pour des raisons historiques, il estrare que la grande fête des chrétienssoit célébrée par tous le même jour. Ladifférence trouve son explication dansles calculs pratiqués par les Égliseschrétiennes pour fixer la date de Pâques.D’un côté le calendrier grégorien, quiremonte au 16e siècle, principalementutilisé par les Églises occidentales. Del’autre côté, le calendrier julien, plusancien, qui sert de base aux Églisesorthodoxes .Pour Jean Paul II, la célébration dela Rédemption est liée à l’œcuménisme,parce que selon lui «nous dépassons« Resurrexit sicut dixit, Alleluia »Sa Béatitude, le Patriarche Fouad Twal,les évêques auxiliaires,les prêtres du Patriarcat latin,vous souhaitent de tout cœur depuis Jérusalemune très joyeuse fête de Pâques.Alléluia, Christ est vraiment ressuscité ! Exultez !Soyez assurés de notre prière.† Fouad Twal ,Patriarche latin de Jérusalemles malentendus historiques et lescontroverses contingentes pour nousrencontrer sur le terrain commun denotre qualité de chrétiens, c’est-à-dire derachetés. La rédemption nous unit tousdans l’amour unique du Christ, crucifié etressuscité» (23 décembre 1982).Alors oui, fêtons ensemble d’une seulevoix, d’une seule âme et d’un seul cœur laRésurrection ! Le noyau de notre foi, lepoint central sur lequel tous les chrétienssont d’accord, c’est le kérygme : Jésus estressuscité, Jésus est Seigneur.Plus que jamais, le monde a besoin d’untémoignage crédible et d’une proclamationunifiée de notre foi commune. D’ai leurs,l’Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orientdu Synode des Evêques a formulé, dans laproposition n° 28, une invitation à « œuvrerpour l’unification de la date de Noël et dePâques ». Puissent les disciples que noussommes profiter de la chance qui nousest donnée de contempler ensemble leRédempteur sur la croix pour lui demanderpardon de nos divisions et l’implorer denous aider à progresser vers l’unité qu’il aappelée de ses prières (Cf. Jn 17,21).Christophe LafontaineCe te année encore, les Pâques de rite latin ou orthodoxe sont célébrées simultanémentPatriarcat Latinde Jérusalemwww.lpj.orgB.P. 14152Jérusalem 91141Tél : +972 2 628 23 23Fax : +972 2 627 16 52Media office :meo@latinpat.orgIMPRIMERIE DU PATRIARCAT LATINBEIT JALA — 20 1NumÉro 4mAI 2011JERUSALEML e t t r e d ’ i n f o r m at i o na i m e r L a t e r r e s a i n t e e t L a f a i r e a i m e rEditoEn soulignant l’unité entre la vie desainte Faustine Kowalska et le message dela Miséricorde qu’elle portait, Jean-Paul Il’avait canonisée en 2000, non pas le jourde sa mort mais le dimanche de l’octavede Pâques. Ce jour fut dès lors instituécomme celui de la Miséricorde. Pour labéatification de Jean-Paul I, Benoît XVIn’a pas eu le même souci de séparer ladate de sa béatification de l’anniversairede sa mort, puisqu’elles coïncident. C’esten e fet après les premières vêpres du dimanchede la Miséricorde, le 2 avril 2005,que Jean-Paul I a rejoint le Père.Six ans seulement après sa mort, lepape Jean-Paul I a donc été béatifié le1er mai de ce te année. Une joie partagéepar l’Eglise universe le. Et si les chrétiensde Terre Sainte n’ont pas pu se rendre àRome, ils ont pu participer à Jérusalem,à Nazareth et même à Bethléem aux célébrationset commémorations organiséessur place, à l’invite des Ordinaires de TerreSainte (voir page 8). En hommage au bienheureuxPape, pèlerin en Terre Sainte, quia laissé en héritage l’espérance de la miséricorde.Aujourd’hui le monde arabe est en révoltepour plus de démocratie, la mort deBen Laden ou les accords politiques enPalestine redistribuent de nouve les cartesgéopolitiques (voir page 5), et les chrétiensd’ici peuvent largement demanderau bienheureux Pape de bénir les effortsde chacun pour construire une civilisationde l’amour, dans le respect de la dignitéde chaque personne humaine. Lors deson pèlerinage jubilaire en Terre Sainte en2000, le Pape a su parler à chacun et êtreentendu de tous : des chrétiens d’Orient,des juifs d’Israël, des musulmans arabes.Ce polonais qui a tenu bon face aux totalitarismeset aux extrémismes a confié,Heureux les miséricordieux…Pour le Bienheureux Jean-Paul II,qui a mûri sa réflexion dans une Pologneoù le mal a déferlé avec une violence inouïe.Seule la miséricorde peut l’a rêter.un message éternel de foi, d’espéranceet d’amour. A la veille de sa mort, il avaitlaissé un message à l’Eglise et au monde.Ce sont les paroles qu’il avait préparées etqu’il aurait voulu prononcer à midi, le dimanche3 avril 2005, pour le Regina Caeli.Ce message posthume a finalement été luplace Saint Pierre par Mgr Leonardo Sandri,substitut de la secrétairerie d’Etat. Lemessage du Pape résonne encore à nosâmes: « A l’humanité qui parfois sembleperdue et dominée par le pouvoir du mal,de l’égoïsme et de la peur, le Seigneurressuscité o fre le don de son amour quipardonne, réconcilie, et rouvre l’âme àl’espérance. C’est un amour qui convertitles cœurs et donne la paix. Combienle monde a besoin de comprendre etd’accueillir la miséricorde divine ! »En ce mois de Marie, si cher aux chrétiensde Terre Sainte, aux côtés de SteThérèse encore en pèlerinage jusqu’au31 mai ici, et avec Jean-Paul I, les fidèlespeuvent s’associer à la prière du rosaire dela miséricorde, dicté à sœur Faustine.Christophe LafontaineLe tre Info. Fr.indd 1 5/15/11 10:39 PM

24Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLa Coordination Terre Sainte à Jérusalem :Edition 2011Du 8 au 13 janvier 2011, les membres de la Coordination Terre Sainte onttenu leur réunion annuelle à Jérusalem, afin de discuter des grandes thématiquestouchant la Terre du Christ. Pour cette 11 ème édition, les participants ont placél’importance de l’unité au cœur de leurs discussions.Après un pèlerinage au Jourdainen la fête du Baptême duChrist, dimanche 9 janvier, unprogramme de travail chargé attendaitles participants, dont lamodération était assurée par MgrWilliam Kenney, évêque auxiliairede Birmingham. CommeMgr William Kenney et S.B. Fouad Twallors des précédentes rencontres,les évêques ont été a accueillis par Sa Béatitude Mgr Fouad Twal, Patriarche latinde Jérusalem, et ont rencontré les responsables des différentes Eglises locales.« Cette rencontre (…) est un moment de Pentecôte, a assuré le Patriarche, seull’Esprit peut créer l’impossible unité, appelée communion, entre les fidèles ».L’unité pour témoignerPlusieurs intervenants se sont succédés pour évoquer l’évolution de la réalitéde la Terre Sainte. Lundi 10 janvier, Mgr Mounib Younan, évêque luthérien deJérusalem et Président de la Fédération luthérienne mondiale, a présenté une réflexionsur le thème de l’œcuménisme au quotidien dans la Ville Sainte. En deuxièmepartie de matinée, c’est le Père Franz Bouwen, spécialiste du christianismeen Terre Sainte, directeur de la revue « Proche-Orient chrétien » et membre deplusieurs organisations de promotion du dialogue et de la paix qui est intervenusur le même sujet. Au cours de son exposé, il a fait plusieurs rappels historiqueset souligné les progrès accomplis en matière d’œcuménisme, mais a égalementfait le constat de nombreuses difficultés qui demeurentainsi que des réticences rencontrées, notammentdu côté orthodoxe.Les différents participants ont ensuite pu échangerleurs points de vue lors d’un temps consacré auxquestions.Mgr Mounib Younan

26Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinmessage à apporter. Emigrer implique deux choses : renoncer à la terre et à cettevocation », a-t il déclaré.Par la suite, le Père David Neuhaus ainsi qu’une représentante de la communautéjuive, Mme Hana Bendcowsky, ont évoqué les relations judéo-chrétiennes.L’après-midi, la Coordination Terre Sainte s’est rendue à Ramallah, où lesévêques ont rencontré le Premier Ministre palestinien, M. Salam Fayyad, quiles a chaleureusement accueillis. Au cours de son intervention, il a rappelé l’importancede la présence chrétienne en Palestine et dans l’ensemble de la région.Salam Fayyad a évoqué le processus de paix et expliqué à ses interlocuteurs lesefforts actuellement en cours pour mettre sur pieds les bases du futur Etat palestinien,et le rôle que les chrétiens ont à jouer dans la société, remerciant l’Eglisepour ses efforts, notamment en matière d’éducation.Charité et Vie ConsacréeLa réflexion du mercredi 12 janvier était centrée sur les thèmes de l’éducationet de la charité comme moyen de dialogue et de témoignage, mais aussi sur lavie consacrée. La Coordination Terre Sainte a pu assister à plusieurs interventionsdes acteurs locaux dans ces domaines, avant de débattre sur les défis qu’ilsimpliquent.Le matin, plusieurs responsables éducatifs ont pris la parole pour décrire lepanorama de l’enseignement en Israël et en Palestine. Parmi eux, le P. DavidNeuhaus, qui a notamment insisté sur la nécessité d’inclure dans le projet éducatifchrétien les enfants catholiques non arabes. Le Père Abdel Masih, ofm, a, quantà lui, parlé des écoles catholiques en Israël, en sa qualité de secrétaire général,se faisant l’écho, entre autres, des difficultés de reconnaissance de la part del’Etat du statut des établissements et de la baisse de la pratique de l’arabe par lesjeunes arabes israéliens. Puis Sr Hortance Nakhleh a pris la parole pour brosserle tableau de la situation dans les Territoires palestiniens. « Nous sommes tenusaux règles de l’Autorité palestinienne en matière éducative, a-t elle expliqué,ce pourquoi nous sommes obligés d’utiliser leurs manuels scolaires, qui biensouvent sont anti-chrétiens ». Mais elle a aussi insisté sur les aspects positifsde la situation : les écoles chrétiennes, où les musulmans sont toutefois plusnombreux, sont des espaces de dialogue, d’accueil de l’autre.Le débat qui s’en est suivi a été animé et a vivement intéressé la Coordination,qui a pu observer les différences entre la situation en Israël et celle des Territoires.L’après-midi, le père Doan, et Sr Francesca Batato, qui sert au Patriarcat latin,ont exposé la situation des Congrégations religieuses en Terre Sainte. Après

Janvier – Mars 2011 29Semaine pour l’unité des chrétiens à JérusalemDu 22 au 30 janvier, toute l’Eglise de Jérusalem était invitée à prier pour l’unitédes chrétiens. Chaque jour, un temps de prière œcuménique était organisé à tour derôle par les Eglises de la Ville Sainte : grecs-orthodoxes, grecs-catholiques, arméniens,luthériens, latins, syriaques, éthiopiens, anglicans, toutes les grandes communautéschrétiennes de Jérusalem ont accueilli les fidèles pour la prière commune.Chez les arméniens orthodoxes« Comment pouvons-nous croire en Christ, demeurer en lui, et être divisés entrenous ? » affirmait avec force Mgr Joseph Zerey, évêque grec-melkite de Jérusalem,au début de cette semaine de prière. Si l’œcuménisme reste souvent un vœupieux, ce n’est pas le cas à Jérusalem, où le désir de rapprochement est grand.C’est dans une atmosphère priante que les chrétiens de Jérusalem se sont ainsi rassemblés,entassés même, dans chaque église accueillant la cérémonie, la capacitéde certaines d’entre elles étant bien dépassée par le nombre de fidèles.Tous étaient présents : évêques, prêtres, religieux et religieuses, fidèles laïcs,jeunes, enfants, gens du pays et étrangers…Au fil des jours, chacune des communautés a pu proposer aux chrétiens untemps de prière selon ses traditions et rites propres, permettant à tous de découvrirla beauté liturgique de chacun. Lectures de la Parole de Dieu, psaumes et cantiques,prière du Notre Père et intercessions faisaient l’unité de toutes ces célébrations.Trois moments étaient toujours particulièrement importants dans chacune deces rencontres : l’homélie du célébrant, le baiser de paix et la prière du Notre Père.

30Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinQuelques extraits d’homélies :► Mgr Aris Shirvanian (arménien) « Unité dans la diversité ». « La croix est unsigne visible de cette unité : croix dans nos églises, sur les toits, autours de noscous (…). Aujourd’hui, cette croix est persécutée par des violents. Nous devonsnous lever ensemble pour défendre notre foi ensemble. (…) Il importe peu quenous priions en arménien, en arabe, copte, latin, grec, français, anglais..., quenous soyons blanc, noir ou jaune. Nous croyons, c’est notre unité ! (...) La diversitéimporte peu, elle existait dès les débuts. (...) Et prions pour la justice et lapaix en Terre Sainte : que non seulement les chrétiens soient unis, mais tous ! »► Mgr Mounib Younan (luthérien) : « vivre l’unité dans un esprit de repentanceet de pardon ». Comparant nos différentes Eglises à une tapisserie d’art, il a affirmécombien l’apport de chacune était essentiel, que l’uniformité serait certes‘‘okay’’, mais fade.« Chacune des Eglises est pour notre tapisserie œcuménique un apport tout spécialqui bénéficie à tous :- aux orthodoxes, nous disons merci pour votre témoignage de constance dansla foi,- aux arméniens et aux coptes, pour votre exemple de foi dans le martyre,- aux syriens, pour la façon dont vous avez conservé un lien avec les racinesaraméennes de notre foi,- aux catholiques latins, pour votre exemple d’ordre dans l’Eglise et pour votreesprit d’obéissance dans la foi,- aux maronites, pour votre capacité à contextualiser notre foi,- aux grecs-catholiques, pour joindre Orient et Occident ensemble sous un même toit,- aux anglicans, pour votre liturgie et vos hymnes,- et j’espère que vous saurez reconnaître notre zèle et ferveur dans la prédication,et surtout notre attachement à la justification par la foi ainsi qu’au sacerdocede tous les croyants. »► Mgr Joseph Zerey : « Mes chers frères et sœurs, cette unité ne pourra se réaliserqu’après une profonde repentance de tous, sans exception, en commençantpar nous, les responsables des différentes Eglises, et par moi le premier. »Le moment du baiser de paix était, comme dit plus haut, l’un des temps fortsde chacune de ces célébrations. Si beaucoup de choses séparent encore les chrétiens,l’embrassade très chaleureuse et fraternelle des responsables religieux étaitla preuve que leur désir d’unité dans la charité est bien vivant ! Et entre les fidèles,qui par une bonne poignée de main, qui par une embrassade fraternelle ou unsimple sourire, chacun saluait affectueusement son frère, sans se demander s’ilétait orthodoxe, éthiopien, latin ou luthérien.

Janvier – Mars 2011 31Baiser de paix des responsables religieux« Unis dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fractiondu pain et la prière » (Ac. 2, 42). Tel était le thème de cette semaine de prière pourl’unité des chrétiens. Si les 3 premiers éléments font encore douloureusement défaut,dans la prière du moins, l’Eglise de Jérusalem est unie. Et notamment, commeà chacune des célébrations de cette semaine, en récitant la prière du Seigneur.Lors de l’Angélus du 23 janvier, le pape a appelé les chrétiens à « abandonner lescandale de (leurs) divisions », car « chaque division de l’Eglise est une offenseà Dieu ». Il a appelé en définitive à « un effort sérieux de conversion au Christ »,seul chemin pour parvenir à la « pleine unité visible ».Oh, Père, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite, enfin !Bertrand du RusquecBénédiction finale de tous les chefs religieux

32Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLe Synode pour le Moyen-Orientmis en œuvre● Symposium sur les recommandations du Synodepour le Moyen-OrientA Jérusalem, mardi 8 février, la Coordination de l’aide des organisationscatholiques a tenu, sous la houlette de son président, M. Tony Klarsham, unsymposium à l’attention des chrétiens d’Orient sur les recommandations du Synodepour le Moyen-Orient. Cette rencontre a réuni autour de la table S.B. lePatriarche Fouad Twal et le Dr Bernard Sabella, membre du Conseil législatifpalestinien.(…) Dans son discours, S.B. le Patriarche Fouad a d’abord voulu revenir surles aspects positifs du Synode se félicitant que, pour la première fois, les pasteursdu Moyen-Orient (patriarches, évêques et cardinaux) s’étaient réunis pour« montrer le visage de l’Eglise d’Orient au monde ». « Le ‘petit troupeau’ del’Eglise du Moyen-Orient a pris sa place comme le plus grand troupeau, qui vitdans le reste du monde », s’est réjoui Mgr Fouad Twal.La question de l’émigration a été majeure du Synode. « La Terre Sainte estsur le point de se transformer en un musée historique, pleine de monumentschrétiens, mais vide de chrétiens » a alerté le Patriarche.Et plus que de réfléchir sur les 44 recommandations du Synode, Sa Béatitudea préféré faire passer un message essentiel, à savoir combien les fidèles laïcsavaient une place très importante en Terre Sainte et qu’il fallait les encourager,citant le texte synodal : « Nous vous exprimons, fidèles laïcs, notre estimeet notre amitié. Nous apprécions tout ce que vous faites pour vos familles etpour notre société, les Eglises et vos pays d’origine. Restez fermes au milieudes difficultés. (…) Ayez le courage de proclamer objectivement la vérité. » LePatriarche a reconnu qu’ « être chrétien en Orient est une vocation plutôt qu’unprivilège. Nous devons être des témoins de Jésus-Christ mort et ressuscité pourle salut de l’humanité. »Le Dr Bernard Sabella est revenu sur le même sujet, exprimant dans sonintervention que les recommandations du Synode pouvaient s’articuler autourde priorités comme celles notamment de soutenir les jeunes, les femmes et les

34Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinlectionnaire liturgique. Des groupes bibliques ont commencé à se tenir, à Jérusalemnotamment, sous la houlette du P. Peter Madros.« La Parole est une lettre d’amour personnelle de Dieu pour nous, individuellement,explique Mgr William, il nous parle de façon directe, aujourd’huiencore, dans les Ecritures : il faut nous mettre humblement à son écoute ».Marie Malzac✬ ✬ ✬● L’Assemblée des Ordinaires veut faire vivre le SynodeL’Assemblée des Ordinaires Catholiques de Terre Sainte (AOCTS) s’est réunieau Patriarcat latin les 15 et 16 mars, pour la première fois depuis le Synodepour le Moyen-Orient, en octobre dernier. Pour les représentants de l’Eglise locale,il s’agissait de réfléchir à l’application des dispositions prises alors et auxautres défis actuels, dans la communion et la prière.Dans son mot de bienvenue, Sa Béatitude Mgr Fouad Twal a exprimé la nécessitéd’assurer « un véritable suivi à cet évènement historique, guidés par l’Esprit».La première journée de travail de l’Assemblée a été consacrée à la Parole deDieu et comment en encourager la lecture par les fidèles de Terre Sainte, à la lumièrede l’Exhortation apostolique Verbum Domini, et des documents du récentSynode.

Janvier – Mars 2011 35Le Synode avait en effet décidé de dédier une année à la Parole, et formulé lesouhait que chaque famille possède une Bible. « Dans le Notre Père, nous prionsque le Seigneur nous donne chaque jour notre pain quotidien, souligne Mgr Shomali,or notre pain quotidien, c’est bel et bien la Parole ».Le deuxième jour de travail a été quant à lui consacré à la pastorale des jeunesen Terre Sainte ainsi qu’à celle des migrants. L’Assemblée avait pour l’occasioncomme hôte S.E. Mgr Antonio Maria Vegliò, Président du Conseil Pontificalpour la Pastorale des Migrants et des personnes en déplacement. Le diocèse, dela Jordanie à Chypre, en passant par Israël et les Territoires palestiniens, fait faceà ces défis aussi bien dans le sens des départs que des arrivées.A l’issue de l’Assemblée plénière, les Ordinaires ont accueilli ensemble SainteThérèse de l’Enfant-Jésus, attendue avec ferveur par les fidèles et religieux deJérusalem. Rassemblés autour de la Petite Thérèse, l’unité tant désirée était bienlà. Par son intercession, « demandons sa Grâce au Seigneur, afin de susciterentre nous tous une vraie communion », a souhaité le Patriarche Fouad Twal.Une communion qui était bien présente en cet après-midi où la « plus grandesainte des temps modernes » inaugurait son pèlerinage en Terre Sainte.D’après un article de Marie MalzacLe Président palestinien àBeit Sahour pour le Noël orthodoxeComme chaque année, le Présidentpalestinien Mahmoud Abbas s’estrendu à Beit Sahour pour le Noël orthodoxe.Il a, par la même occasion,présenté à l’évêque copte-orthodoxeses condoléances pour les 21 martyrsd’Alexandrie, tués en pleine prière le1 er janvier dernier.Le Président a affirmé que les pèlerinages– qui cette année atteignentdes chiffres record – sont l’or et lepétrole de la Palestine, et qu’il fallaitdonc respecter les pèlerins. Ensuite il acondamné les massacres en disant queceux qui ont commis ces actes l’ont fait,non au nom de l’Islam, mais contre celui-ciqui considère le meurtre commeun acte grave, justifiant ses propos parune citation du Coran. Il a précisé queces agissements extrémistes visaient àdétruire l’unité nationale, non-seulementen Egypte, mais aussi dans tousles pays arabes.Puis, il a affirmé la nécessité de lavenue d’investisseurs à Bethléem.Evoquant la situation politique, M.Mahmoud Abbas a exprimé son regretdevant l’échec des pourparlers avecles Israéliens. Mais il souhaite resterferme sur 2 choses : retourner auxfrontières de 1967 et assurer Israël desa propre sécurité. Il a appuyé ses proposen affirmant qu’il ne voyait aucuninconvénient à ce qu’une force internationalevienne assurer la sécuritéentre Palestiniens et Israéliens, préci-

Janvier – Mars 2011 37est une tradition multiséculaire dansce pays multiculturel et profondémentreligieux.La finalité de la session était uneplus grande familiarisation avec lesEglises catholiques Orientales du Libanet surtout avec l’Eglise maronitequi a beaucoup contribué à la formationdes premiers prêtres du LPJ et àl’élaboration de la musicologie de laliturgie latine en Orient.Parmi les thèmes traités lors de lasession : comment vivre les recommandationsdu Synode sur le Moyen-Orient ? Comment traduire en pratiquel’Exhortation apostolique sur la parolede Dieu Verbum Domini ? (…)Nous n’avons pas manqué de visiterle Patriarche Nasrallah Sfeir dansson palais patriarcal à Bkerki. Nonagénairemais encore en bonne santé, ilvenait d’annoncer sa démission.L’impression générale des prêtresest que la session fut riche en apportspirituel et pastoral et nous a permisde vivre des journées inoubliables decommunion fraternelle et d’amitié sacerdotale.»+ William ShomaliSemaine mondialede l’harmonie interconfessionnelleEn octobre dernier, le Conseil del’Onu a exhorté toutes les religions àdédier le 1 er jour du mois de février,chaque année, à la réflexion sur le rôledes religions dans la promotion de latolérance, du respect et de la paix.C’est ainsi qu’à l’ouverture de la« Semaine mondiale de l’harmonieinterconfessionnelle », du 1 er au 7 février,S.A.R. le roi Abdallah II de Jordaniea rencontré les représentants dedifférentes religions.Le roi Abdallah a défendu les valeursde tolérance, de bonne ententeentre les fidèles des différentes confessions.Il a également évoqué le fait quecette initiative faisait écho aux effortsdu royaume pour bâtir des ponts decommunication et éliminer les perceptionserronées que chaque croyant peutavoir sur les autres religions. Ceci,dans le but de favoriser la connaissance,l’amitié et la compréhensionentre les peuples, pour le bien de notresociété et de l’humanité.Les chefs religieux ont expriméleur profonde gratitude au roi pour sesefforts pour parvenir à une paix justedans la région.Source : Abouna.orgChronique d’une visite à GazaDu 11 au 13 février dernier, uneéquipe du Patriarcat latin de Jérusalems’est rendue à Gaza, afin de rencontrerles catholiques qui y vivent, et participeraux activités de la paroisse latine.Ce n’est pas tous les jours que leschrétiens de Gaza reçoivent des visitesde l’extérieur. La petite communautévit avec courage une situation difficile,confinée par le blocus israélien danscet étroit territoire de 40 km sur 10 etsouvent isolée au cœur d’une sociétépresque entièrement musulmane, dontle caractère islamiste a été accentué parl’accès au pouvoir du Hamas en 2006.Pour tous les Palestiniens de la Bande

38Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinVisite d’une famille chrétiennede Gaza, les coupures d’eau et d’électricitésont quotidiennes, le chômage,la pauvreté touchent de nombreusesfamilles, et la violence à la frontièreest fréquente.Sur les 1,6 millions d’habitants,on compte près de 2500 chrétiens, età peine plus de 200 latins, qui viventleur foi dans l’unique paroisse catholiquede la Bande, celle de la Sainte-Famille. Une présence soutenue pardifférentes communautés religieuses,qui œuvrent non seulement pour laparoisse, mais aussi pour tous les habitantsde Gaza, sans distinction de religion: les Missionnaires de la Charitéde Mère Térésa, les sœurs du Rosaire,les Petites sœurs de Jésus et enfin lessœurs de l’Institut du Verbe Incarné,famille religieuse à laquelle appartiennentégalement les prêtres catholiquesde Gaza, tous deux Argentins : le curé,le P. Jorge (appelé par tous ‘AbounaGeorge’) et le P. Elias.Au cours des 3 jours passés à Gaza,il a été possible d’observer et de participerà la vie des chrétiens locaux.Les écoles sont l’un des points principaux,et aussi bien les deux établissementsdu Patriarcat latin que celuides sœurs du Rosaire, qui accueillenten tout près de 1500 élèves, majoritairementmusulmans du fait de la situationdémographique, jouissent d’unetrès bonne réputation. Quant aux Missionnairesde la Charité et aux sœursdu Verbe Incarné, elles s’occupentd’enfants handicapés.(…) Au cours des dernières semaines,le P. Jorge a entrepris de visiterles familles de la paroisse, accompagnéde Sr Maria de Nazareth et de

Janvier – Mars 2011 39Sr Maria del Resucitado, religieusesdu Verbe Incarné. Ce sont de véritablesmoments de construction de lacommunauté : les familles se réunissentau complet pour offrir le plus belaccueil à l’Abouna en visite. A Gaza,la vie sociale des chrétiens est largementconstruite autour de la paroisse,aussi ces rencontres sont nécessairespour établir un climat de confiance.« L’Eglise n’est pas qu’un lieu deprière, mais aussi de rencontres, devie sociale, explique le P. Jorge, parfois,nous aidons les familles les plusen difficulté économiquement parlant,et après la messe, nous nous retrouvonstous sur le parvis pour discuter,prendre un café… c’est un vrai momentcommunautaire, qui nous encourageà aller de l’avant ».Un aspect important de la pastoraleest la rencontre hebdomadaire avecles couples de la paroisse. Le samedisoir, nous avons participé à l’une deces réunions, au cours de laquelle leP. Jorge, s’appuyant sur un livre du P.Miguel Fuentes, « Homme et Femme,il les créa », récemment traduit enarabe, est entré en dialogue avec mariset femmes, les encourageant à envisagerleurs différences pour mieux secomprendre et s’aimer. « C’est vraimenttrès beau de pouvoir se retrouverainsi, affirme Hanna, marié à Diane etpère de 4 enfants, cela fait maintenantun an que l’on se voit toutes les semaines,et c’est une grande aide pournous ».Les jeunes sont aussi l’objet d’uneattention particulière : trois oratoiressont en place, selon les âges. Récemment,leurs activités ont été en partiedéplacées dans les maisons, afin de nepas choquer les musulmans. Dans lecontexte social actuel de la région, certainsont parfois du mal à comprendreRencontre avec les couples

40que l’on puisse se réjouir alors que lesvoisins arabes souffrent.En effet, les récents évènementsqui ont secoué et secouent toujoursle Moyen-Orient ne sont pas sans incidenceà Gaza, voisine toute prochede l’Egypte. Tout d’abord d’un pointde vue matériel, car les soulèvementségyptiens ont entraîné la fermeture denombreux tunnels par lesquels Gazas’alimente en partie. Mais aussi parceque le sort des autres nations arabesinspire la solidarité des Palestiniens deGaza. Le vendredi 11 au soir, à l’annoncedu départ du pouvoir du Présidentégyptien Hosni Moubarak, ilsétaient des milliers à descendre dansles rues pour célébrer cette victoire dupeuple. Plusieurs manifestations onteu lieu en soutien aux protestataires, etla Bande de Gaza n’est pas à l’abri duvent de contestation qui souffle actuellementsur la région.Malgré l’incertitude, la précaritématérielle, les restrictions dans les libertésciviles et de mouvement, leschrétiens de Gaza sont un signe d’espérance.Leur présence, numériquementinsignifiante, peut être le sel etla lumière en cette terre éprouvée partant de souffrances.Marie MalzacJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinMahmoud Abbasrencontre les évêques chrétiensLe Président de l’Autorité Palestinienne,Mahmoud Abbas, a reçu leschefs des Eglises chrétiennes, le jeudi16 février 2011, dans son quartier généralà Ramallah, afin de leur transmettreses orientations réelles pouratteindre une paix juste et son engagementà soutenir les communautéschrétiennes.Mahmoud Abbas a expliqué auxtreize chefs des Eglises de Terre Sainteque l’Autorité Palestinienne soutiendraitla communauté chrétienne, en« l’encourageant à jouer un rôle dansla société palestinienne ».Il a encore ajouté que l’Autoritépalestinienne avait approuvé un plan,avec l’aide de «plusieurs pays amis»,en vue de rénover la Basilique de laNativité à Bethléem, et s’apprêtait àdonner son accord à un tout nouveauprojet «préservant la présence chrétiennedans les territoires palestiniens».Il a remercié le bien que faisaientles Eglises chrétiennes au travers deleurs écoles et hôpitaux mais a aussisalué les projets résidentiels qui visentà contenir l’exode des chrétiens.S.B. le Patriarche latin de JérusalemFouad Twal a remercié, au nomde tous les évêques présents, MahmoudAbbas, pour « son message deconfiance et d’écoute » et surtout pour« avoir été mis au courant des projetspolitiques de l’Autorité Palestinienneen matière de paix ». Il s’est félicitéque le chef de l’Autorité Palestinienneparle des israéliens comme de «nosvoisins» reconnaissant là un beau progrès.Tous ont exprimé leur souhait communde réitérer ce type de rencontresà l’avenir.Christophe Lafontaine

Janvier – Mars 2011 41Un second diacre permanentpour le diocèseAu cours d’une messe solennelle àl’église du Sacré-Cœur de Jésus – ElTela ‘Ali – à Amman, Sa Béatitudele Patriarche Fouad Twal a ordonnéHayel Issa Alamat diacre permanent,le vendredi 25 février 2011.Sa Béatitude, dans son homélie,a qualifié cet événement de remarquablepour l’Eglise latine, s’inscrivantcomme un fruit du Synode pourl’Eglise catholique en Terre Sainte.Après l’ordination de Samir Hodalydiacre permanent du Patriarcat latin deJérusalem l’an dernier, la paroisse latinede Jordanie célèbre aujourd’hui lesecond diacre permanent du diocèse.Avant la bénédiction, à la fin de lamesse, le diacre ‘‘Abou Samer’’ a remerciédans un langage poétique tousceux qui l’ont soutenu jusqu’à ce jourimportant de sa vie avec le Seigneur.Source : abouna.orgUn pont pour BethléemPlus d’un demi-millier de fidèles sesont rassemblés, mardi 1 er mars, pourune marche de la Paix à Bethléem.Sous le signe de la croix et de l’olivier.«Un pont pour Bethléem». Voilà entrois mots l’initiative choisie pour évoquerle désir de s’affranchir du mur quisépare la ville de la Nativité de celle dela Résurrection. Au nom de la mort duChrist – venu sur Terre pour faire tombertoute sorte de mur – la foule fer-

42vente venue de Beit Jala, Beit Sahouret Bethléem a suivi le chemin de croixdans la rue. Un groupe d’italiens de laPax Christi – alors en pèlerinage – aparticipé à l’organisation et ainsi partagéla même espérance pour la Paix.Pour clôturer l’événement, une soirée-concertà dimension internationalea battu son plein d’une seule voix :“Contre tous les murs”.Alban ValletLe Président du Chilien visite à BethléemSebastián Piñera était en voyage officielen Terre Sainte du 3 au 6 marsdernier. Un voyage qui l’a mené dunord d’Israël aux Territoires palestiniens,en passant par Tel Aviv etJérusalem, où il a rencontré les responsablespolitiques des deux partieset s’est prononcé pour une solution àJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latindeux Etats, en vue d’une paix durable.La venue de Sebastián Piñera est lapremière visite d’un Président chilienen Terre Sainte.Le samedi 5 mars, le Président etson épouse, Mme Cécilia Morel, ainsique la délégation chilienne, se sontrendus à Bethléem, où ils ont célébréun office en la Grotte de la Nativité.Peu après, sur invitation du DocteurLama, médecin palestinien installé auChili, tous se sont rendus sur le lieu dufutur hôpital Mount David, actuellementen projet de réhabilitation par lePatriarcat latin de Jérusalem. Le présidenty a notamment rencontré MgrWilliam Shomali, évêque auxiliaire deJérusalem.Cette visite du Président SebastiánPiñera en présence de nombreuses autoritéslocales est d’une grande importancepour Bethléem et constitue un

Janvier – Mars 2011 43véritable pont entre le pays andin et laTerre Sainte. En effet, le Chili accueilleprès de 350.000 Palestiniens, dont lamajorité provient de cette ville et de sesenvirons. « Nous voudrions envoyer àtravers vous nos salutations à tous lesémigrés palestiniens du Chili, qui sont100% chiliens mais n’en n’oublientpas pour autant leurs racines », a déclaréen cette occasion Mgr Shomali,originaire de Beit Sahour.Le Président a d’ors et déjà assuréqu’il était disposé à soutenir le projetde cet hôpital par l’envoi de médecinschiliens à Bethléem.Marie MalzacMgr Béchara Raï devient le 77 èmepatriarche d’AntiocheLe synode des évêques de l’Eglisemaronite réuni à Bkerké (Liban), dansla résidence patriarcale, a désigné,le 15 mars 2011, Mgr Béchara Raïcomme nouveau patriarche de leurPhoto : pr-check.deEglise. Il succède à Nasrallah Sfeir, 91ans, chef de la communauté maronitedepuis 25 ans. Jusqu’alors évêque deJbeil, ce libanais de 71 ans devient le77 ème patriarche d’Antioche.L’élection de Mgr Béchara Raï a étéapprouvée par le pape Benoît XVI quilui a accordé la communion ecclésiastique.Quelques jours seulement avantle conclave, Mgr Raï a souligné dansune interview les liens inaliénablesqui unissaient les maronites au Liban.«Notre chiffre peut diminuer ou croître,mais nos racines restent toujours auLiban», a déclaré l’évêque.Dix jours après son élection, le 25mars, Mgr Raï a été installé Patriarched’Antioche et de tout l’Orient par l’impositiondes mains du cardinal Sfeir etdu collège épiscopal maronite.Un grand nombre d’officiels dont lePatriarche latin de Jérusalem, S.B. MgrFouad Twal, ont assisté à la cérémonieà Bkerké (Liban), siège del’Eglise maronite.Mgr Twal et Mgr Raïs’étaient connus à Rome.Mgr Twal était à l’époqueétudiant à la Secrétaireried’Etat et Mgr BécharaRaï, responsable – entreautres – des émissions enarabe de Radio Vatican.S.B. Fouad Twal quirevenait de Jordanie atransmis de la main à lamain un télégramme defélicitation de la part duRoi Abdallah II.

44Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinpar l’Agence SIR, il a ajouté: «Noussommes contre toute forme de violenceà l'égard des personnes, des groupesou des mouvements. Nous ferons toutce que nous pourrons pour rendre à Jérusalemsa vocation de Cité sainte deprière, de paix et de pèlerinage. C’estnotre engagement et notre espérance».«Je crois, a-t-il ajouté, qu’une paixjuste et durable est le seul instrumentpour le salut de chacun et pour le biende la région et de ses populations».Source : SIRMgr Fouad se réjouit que le nouveauPatriarche maronite partage lesmêmes préoccupations concernantles chrétiens au Moyen-Orient. Il espèred’ailleurs vivement que la forcedes chrétiens au Liban puisse rejaillirconcrètement sur les autres chrétiensd’Orient.Rédaction avec agencesLe Patriarche condamnel’attentat de JérusalemL’attentat perpétré sur un bus, à lagare routière de Jérusalem, le 23 mars2011, a tué une femme et blessé 24personnes. Le Patriarche Fouad Twalcondamne « la violence et le terrorisme» citant le message du Synodedes évêques pour le Moyen-Orientd’octobre 2010. Joint au téléphoneJuifs et chrétiens avancent ensembledans le dialogue interreligieuxCes derniers mois ont été marquéspar deux réunions importantes auxquellesle Patriarche Fouad Twal aparticipé : le Comité de liaison catholique-juifinternational (ILC) à Paris,et la rencontre de la Commission bilatéraleGrand Rabbinat d’Israël et comitédu Saint-Siège à Jérusalem.Du 27 février au 3 mars s’est déroulée,à Paris, la 21 ème rencontre duComité international de liaison catholique-juif(ILC). Durant trois jours,des responsables juifs et catholiquesse sont réunis pour célébrer un demisièclede réconciliation.Près de 70 représentants du Judaïsmeet du Vatican se sont ainsi réunisautour du thème « 40 ans de dialogue: réflexions et perspectives d’avenir». Deux représentants de la TerreSainte y ont participé : Sa Béatitude lePatriarche Fouad Twal et le Custodede Terre Sainte, le P. Pierbattista Pizzaballa.

46Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin24h de prièrepour la paix en Terre SainteDu 29 au 30 janvier, les chrétiens du mondeentier se sont unis par la prière pour la 3 ème« Journée internationale d’intercession pourla Paix en Terre Sainte ». Cette année, pasmoins de 2000 diocèses dans le monde(1103 l’an dernier) ont participé à cette communion.A l’occasion de la prière de l’Angélus,dimanche 30 janvier, le Saint-Père a manifestéson soutien aux chrétiens de Terre Sainteen exprimant son « association au Patriarcatlatin de Jérusalem et au Custode de TerreSainte ».Bethléem candidateau Patrimoine mondial de l’HumanitéLe Docteur Khouloud Daibes, Ministre Palestiniendu Tourisme et des Antiquités, aannoncé, le 7 février 2011, lors d’une conférencede presse, l’achèvement et la présentationdu dossier visant à inclure Bethléem et saBasilique de la Nativité au Patrimoine Mondialde l’Humanité de l’Unesco. Le Dr Daibes adéclaré que, techniquement parlant, ce dossierétait parmi les candidatures les plus importantesprésentées au Patrimoine Mondialdepuis trois ans. La décision sera rendue enjuillet 2012.3 ème Conférence religieuse internationaleLe Département des sciences des religionsde l’Université de Bethléem a commencé,le 9 février 2011, sa troisième Conférencereligieuse internationale, sur le thème de “laviolence, la non-violence et la religion”. SaBéatitude le Patriarche latin de Jérusalem,Mgr Fouad Twal, a participé à la cérémonied’ouverture et y a fait un discours.L’Eglise Maronite de Terre Sainteclôture le Jubilé de 1600 ansde la mort de St MaronDimanche 13 février, Mgr Boulos Sayah acélébré à Nazareth la fête liturgique de saintMaron, entouré de Mgr Boulos Marcuzzo(latin), de Mgr Elias Chakour (grec-catholique),de représentants de presque toutesles communautés religieuses de Nazarethet de nombreux fidèles. Cette célébration aeu lieu au lendemain de la clôture de l’annéejubilaire de l’Eglise maronite, fêtant les 1600ans de la mort de Saint Maron. Au cœur dela réflexion, cette Eglise avait choisi de placertrois thèmes majeurs : l’identité, la sainteté etla famille.Un nouveau comité liturgiquepour le PatriarcatVendredi 25 février a eu lieu la premièreréunion du nouveau comité liturgique du Patriarcatlatin de Jérusalem. Un tel comité nese réunissait pas depuis 1995. Désormais,l’équipe de Mgr William Shomali s’occuperade la publication et mise à jour des livres liturgiques,du renouvellement des livres dechants, du Missel de l’Autel et du livre des Sacrements.Il s’agit également de déléguer encréant des équipes dans les différentes paroissesdu Patriarcat, afin d’assurer la bonnemise en pratique de la Liturgie.Une bonne notepour les écoles du PatriarcatLa direction palestinienne de la Culture et del’Education a annoncé le bilan de l’étude surles écoles pour l’année scolaire 2009/2010.Les résultats des écoles du Patriarcat latinsont remarquables. Le père Faysal Hijazeen,responsable des écoles du LPJ en Palestinea ainsi félicité la direction de ces établissements,leurs professeurs et leurs élèves. Ilest à noter que les écoles du Patriarcat sontparmi les pionnières du pays, étant établiesdepuis la seconde moitié du XIX ème siècle. LeLPJ gère aujourd’hui 13 écoles et 13 jardinsd’enfants.Les mineurs survivantsdu Chili en Terre sainte24 des 33 mineurs chiliens sauvés presquemiraculeusement après plus de deux mois del’effondrement de la mine d’or de San José oùils travaillaient (octobre 2010), sont venus enpèlerinage en Terre Sainte en février. Un pèlerinagequi fait suite à une invitation du ministreisraélien du Tourisme en date du 18 octobre.La plupart sont arrivés avec leurs épouses etleurs enfants et ont ainsi pu visiter les LieuxSaints : Jérusalem, Bethléem, Nazareth…

Janvier – Mars 2011 47• Activités pastoraleset fêtes liturgiquesLa paix et l’espérance pour 2011dans les mains de la Mère de DieuLe 1 er janvier, en la fête de SainteMarie, Mère de Dieu et Reine de laPaix, comme c’est la tradition en cejour, évêques, exarques patriarcaux,le Custode, les abbés, supérieurs decommunautés, religieux, religieuses,prêtres, familles et jeunes habitant enTerre Sainte, tous se sont réunis en lacon-cathédrale du Patriarcat latin afinde prier ensemble pour la paix, l’unitéde l’Eglise et les chrétiens du Moyen-Orient, au cours d’une messe solennelleprésidée par Mgr Fouad Twal.L’occasion de confier à la Vierge toutel’année à peine écoulée et les espérancespour celle à venir.Pendant la célébration, le Patriarchea annoncé la tragique nouvelle de l’attentatsurvenu la veille à Alexandrie,en Egypte, contre une église copte, faisantplus de 20 morts et une cinquantainede blessés, suivant de quelquessemaines le massacre dans une églisecatholique syriaque à Bagdad (Irak).Face à ces drames et à ces souffrances,il a appelé à ne pas se laisser prendrepar le désespoir mais à rester fermesdans la foi par la prière, les yeux tournésvers le Christ crucifié.Dans son homélie (lire le texte dans lapartie Voix du Patriarche, p.5), dressant unbilan de l’année, le Patriarche a notammentévoqué le Synode pour le Moyen-Orient comme l’un des moments lesplus importants de 2010. Il a égalementsouligné le problème de l’émigrationdes Chrétiens, qui peuvent pourtant« avoir un rôle de médiateurs dans unconflit qui dure depuis trop longtemps(en Terre Sainte, ndlr) ». « Les responsablespolitiques n’ont pas le pouvoirde faire la paix ; seul le Christ peutnous offrir la paix, sa paix, et non pascelle du monde », a-t-il assuré.

Janvier – Mars 2011 49Leur service de louange s’estpoursuivi dans la nuit jusqu’à l’officedes laudes et la messe solennelle,présidée par Mgr Kamal, à 8h30, où denombreux fidèles ont participé.Ces célébrations spécifiques au diocèsede Jérusalem trouvent leur origineaux temps des premiers Franciscainsen Terre Sainte, au XIII ème siècle. Laliturgie était alors elle-même inspiréede celle de la première communautéchrétienne de Jérusalem. Dès leur arrivée,les Frères mineurs eurent à cœurde célébrer le culte divin sur les lieuxmêmesdes mystères de notre Rédemption.Pèlerinages et processionsfont notamment partie du service assurépar les fils de Saint François, afinde permettre l’union entre la Parole deDieu, l’Incarnation en des lieux définiset la Liturgie.En ce temps de Carême, le rythmedes célébrations en Terre Sainte, véritablesmémoriaux des Mystères, estparticulièrement intense : l’adaptationde la liturgie aux Lieux du Salut luidonne une force significative et inégalable.Andres Bergamini et Marie MalzacLa paroisse d’Eilat reçoitle PatriarcheSamedi 12 mars 2011, Sa Béatitudele Patriarche Fouad Twal s’est rendu àEilat pour visiter la petite communautélatine.La communauté d’Eilat est unvrai « melting-pot ». Outre les arabeschrétiens, beaucoup de travailleursphilippins, sud-américains et aussi denombreux réfugiés soudanais composentla paroisse. Des éthiopiens, desérythréens complètent le tableau. LePatriarche, conscient des difficultésque vit cette population de passage(pour la plupart immigrée), a encouragéles fidèles à garder l’espérance etreconnaître que le mélange de leurs

50Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinnationalités, de leurs langues et de leurscoutumes donnent un bon exemple dela catholicité de l’Eglise.Après que le Patriarche a visité unkibboutz où habitent des réfugiés soudanais,il a rencontré la communautéhispanophone d’Eilat dont la pluparttravaillent dans les mines de cuivre.L’après-midi, Mgr Fouad Twal, aretrouvé le curé – le père SlawomirAbramovski du chemin néo-catéchuménal–, son vicaire et deux séminaristes.Ainsi qu’un couple de polonaisen mission. Puis, le Patriarche a discutéavec des paroissiens qui lui ontexprimé les conditions socio-économiquesprécaires de leur quotidien.La messe a été dite en fin d’aprèsmidi.10 jeunes ont été confirmés parSa Béatitude. A l’issue, quelques paroissiensont reçu le sacrement desmalades.Christophe LafontaineMarie, reine de la Paix,célébrée à NazarethNeuf mois avant la Nativité, Nazaretha célébré, le 25 mars, l’Annoncedu Seigneur à Marie, sa servante, envue d’accueillir en son sein le Christsauveur. Sous le signe de la Paix, la célébrationfut placée sous la présidenceBasilique de l'Annonciation, 25 mars 2011

Janvier – Mars 2011 51du Patriarche émérite de Jérusalem,Sa Béatitude Mgr Michel Sabbah, accueillipar Mgr Marcuzzo, vicaire patriarcalpour Israël.En l’honneur de Marie, ViergeSainte et Vierge Mère, pas moins de 80prêtres, une demi-douzaine d’évêquesde l’église latine, melkite ou arménienneont suivi le pas processionnelet musical des scouts et guides. Auson de la cornemuse, du tambour etdes trompettes, Marie fut fêtée allégrement.Et si cette solennité marialeprécède de peu les solennités pascales,c’est aussi parce que l’incarnation et larédemption ne se séparent pas.Car si intiment liée que soit laVierge Marie à l’événement qui devaitfaire d’elle la Mère de Dieu, c’est leVerbe fait chair qui est resté au centrede la messe. Ce moment où le Fils deDieu – Sauveur – s’est fait homme«dans le sein de la Vierge Marie»s’impose à Nazareth d’une manièreprivilégiée à la contemplation. Car surce lieu même où Marie par son «oui» aaccueilli par la foi et la tendresse d’unemère l’Emmanuel, les fidèles présentsne peuvent qu’appréhender d’une manièretoute particulière que « l’angeGabriel fut envoyé par Dieu ICI dansCETTE ville de Galilée, appelée Nazareth» (Luc, 26 -38).La Terre Sainte a besoin de communiondans sa marche longue et péniblevers la paix, a affirmé le Patriarcheémérite. La paix, un mot cousu surles lèvres de tous les chrétiens d’aujourd’huirassemblés autour de Marie,leur mère. La paix, un mot qui pour SaBéatitude appelle à la prière pour cetteTerre qui a reçu le mystère de l’Incarnation.« Une prière universelle, uneprière de rédemption » a-t-il dit. Et lePatriarche émérite d’offrir « l’Eucharistiede ce jour » à cette intention.Après la traditionnelle processionde la “rose d’or”, les fidèles ont purecevoir une indulgence plénière s’ilss’étaient confessés et avaient manifestéleur contrition.Christophe Lafontaine

52Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinFête des Béatitudes au bord du lacLe Patriarche latin de Jérusalem, Mgr FouadTwal, a présidé, dimanche 30 janvier, ausanctuaire dominant le lac de Tibériade, latraditionnelle fête des Béatitudes. Etaient présentsMgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, vicairepatriarcal pour Israël, Mgr Elias Chakour, archevêquegrec-catholique de Galilée, le P.Salim Soussan, vicaire épiscopal maronitepour l’Archiéparchie de Terre Sainte.Fête de Don Bosco à NazarethDimanche 6 février, la fête de Don Bosco aété dignement célébrée à Nazareth, où lesSalésiens sont très présents. Comme le veutla tradition, la fête est célébrée à tour de rôleen rite latin, maronite ou grec-catholique.Cette année, c’est Mgr Elias Chakour, évêque• Vie sacerdotaleet religieuseFête de la Vie Consacréeà JérusalemDepuis 1997, selon le désir du BxJean-Paul II, tous les 2 février l’Eglisegrec-catholique d’Acre, entouré de Mgr Marcuzzo,vicaire patriarcal latin pour Israël, etde Mgr Mouallem, évêque émérite pour lesgrecs-catholiques, qui a présidé la cérémonieen l’église de Jésus Adolescent, confiée auxfils spirituels de Don Bosco.Solennité de Saint Josephà ShefaamerLe samedi 19 mars 2011, la paroisse latine deShefaamer a célébré sa fête patronale avecune messe solennelle présidée par le vicairepatriarcal latin, Mgr G-B Marcuzzo. De nombreuxfidèles de la paroisse s’étaient déplacéspour l’occasion, ainsi que des personnesayant une dévotion pour Saint Joseph. Lacélébration fut précédée par une processiond’entrée animée par les Scouts locaux.célèbre la journée mondiale de la VieConsacrée, en la fête de la Présentationde Jésus au Temple. « Le but de cettejournée est triple : avant tout louer etremercier le Seigneur pour le don de lavie consacrée ; deuxièmement, en promouvoirla connaissance et l’estime

Janvier – Mars 2011 53Homélie de Mgr Joseph Jules Zereyde la part de tout le Peuple de Dieu ;enfin, inviter ceux qui ont totalementdonné leur vie à la cause de l’Evangileà célébrer les merveilles que leSeigneur a faites en eux. » (Benoît XVI,Homélie, Vêpres en la Fête de la Présentationdu Seigneur, 2 février 2010).A Jérusalem, c’est au Patriarcatgrec-catholique, dans une liturgie derite melkite présidée par Mgr JosephJules Zerey, qu’a été célébré le don dela vie consacrée.Outre les nombreux religieux etreligieuses des différentes Congrégationset Ordres, quelques fidèles locauxétaient également présents.Dans un sermon enflammé, citantSt Siméon prenant dans ses bras l’enfantJésus : «mes yeux ont vu ton salut,que tu as préparé à la face de tous lespeuples», l’évêque grec-catholique n’apas tant voulu rappeler «ce qu’est lavie consacrée», mais bien «ce qu’estle Salut». Le Salut est avant tout le faitd’avoir rencontré l’amour de Dieu,et de le contempler dans nos vies. LeSalut est d’appartenir à cet amour,de vivre de lui. L’évêque a rappelécombien il avait été marqué, depuisson enfance, par certaines religieusesrayonnantes. C’est cette présence del’amour du Seigneur dans nos vies quipeut aujourd’hui nous transformer, carla puissance de sa grâce est toujourscapable de réaliser de nouvelles merveilles,en nous et en tous ceux quenous rencontrons.Ilaria Montanaret Bertrand du Rusquec

54Le Conseil général des Focolarien Terre SainteLa présidente du mouvement desFocolari, Maria Voce, et le co-présidentGiancarlo Faletti, avec quelquesunsde leurs collaborateurs, ont visitéla Terre Sainte pendant 20 jours (du8 au 28 février 2011). Terre Sainte oùils ont pu rencontrer les membres deleur communauté éparpillés en Israëlet dans les Territoires palestiniens, enJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinparticulier à Bethléem, ainsi que desautorités civiles et religieuses, chrétiennesou non.La présidente du mouvement aété accueillie chaleureusement parl’Eglise locale, à commencer par lenonce apostolique Mgr Antonio Franco,le Patriarche latin de Jérusalem,Mgr Fouad Twal, son évêque auxiliairepour Jérusalem Mgr Shomali, etle Custode de terre sainte, le P. PierbattistaPizzaballa. Le Patriarche deJérusalem s’est dit heureux du travailmené par le mouvement. « Ce quej’aime chez vous, c’est que vous neLes Focolari sont un mouvement présentdans le monde entier, comptant près de2 millions de sympathisants dans 183pays, de toutes religions, de tous milieuxet de tous âges. Par le biais d’initiativeslocales et mondiales, les Focolari cherchentà créer des liens de fraternité dansdifférents domaines, tels que la religion,la politique, l’économie, l’art.Crédits : focolare.caMaria Voce avec S.B. Fouad Twal et Mgr William Shomali

Janvier – Mars 2011 55faites pas de bruit, mais effectuez dansla discrétion un travail fructueux ».La veille, le 13 février, les Focolariavaient rassemblé une douzainede mouvements et communautés nouvellesde Terre Sainte pour une rencontrefraternelle. Une initiative quivisait à les réunir afin qu’ils puissentmieux se connaître dans leurs vocationsparticulières et leurs charismesrespectifs. Maria Voce a largementinsisté sur cette unité et cette richessemutuelle qui en découle : « Chaquecommunauté installée depuis trenteans ou depuis quelques semaines enTerre Sainte a quelque chose à donnerà tous les autres. L’unité n’est pasl’uniformité. L’unité consiste à êtreconscient des fruits de l’amour réciproque; l’unité, c’est le fruit d’unegrâce que Jésus nous envoie quand ily a l’amour réciproque. Ce qui signifieprendre conscience que l’on a un donà offrir aux autres, que les autres aussiont un don à nous offrir, et mettre cedon à disposition. »A Haïfa, Maria Voce a participé àune rencontre qui a réuni une soixantained’amis juifs, chrétiens, musulmansdes Focolari, engagés « depuislongtemps dans un dialogue interreligieuxfructueux qui montre que labonne volonté et le désir de paix peuventavancer et porter du fruit ».Les rencontres œcuméniques aussin’ont pas manqué, notamment avec lepatriarche de l’Eglise grecque orthodoxeThéophile III, puis avec l’évêqueluthérien Munib Younan, président dela Fédération luthérienne mondiale;et au patriarcat arménien apostolique,avec l’évêque Aris Shirvanian, premiercollaborateur du patriarche Torkom IManughian.Enfin, Maria Voce a rencontré lemonde juif, à l’Université juive deJérusalem, au siège prestigieux del’Institut Truman pour la paix, oùelle a parlé de l’importance du dialoguepour promouvoir la paix. Unerencontre, qui a montré « l’intérêt denombreuses personnalités du mondejuif pour le Mouvement des Focolariaprès des décennies de présence enTerre Sainte » et à laquelle assistaientquelque 80 personnes dont le nonceMgr Franco, Mgr Marcuzzo, évêqueauxiliaire pour Israël, le rabbin DavidRosen, Madame Debbie Weissmann,présidente de l’ICCJ (InternationalCouncil of Christians and Jews), rabbinset académiciens juifs et responsablesde communautés et congrégationschrétiennes.Autre rencontre importante signaléedurant ce périple, celle avec lerabbin Ron Kronish, à l’InterreligiousCoordinating Council in Israel (ICCI).Maria Voce avec Mgr Antonio Franco

56Enfin à noter, sur initiative de laFondation Jean-Paul II, conduite depuis2007 par le père Ibrahim Faltas,une série de rencontres avec lesautorités palestiniennes, chrétienneset musulmanes, parmi lesquellesl’adjoint au maire de Jérusalem, NaomiTsur. A Bethléem, cité administrativede l’autorité palestinienne, Maria Vocea rencontré le ministre du tourisme,Khouloud Daibes, le conseiller duprésident pour les affaires religieuses,Ziad Al-Bandak, le chef de la police,plusieurs maires dont celui deBethléem, Victor Batarseh, ainsi quedes administrateurs locaux.Vendredi 25 février 2011, lacardinal Miroslav Vlk a célébré unemesse à la grotte de l’Annonciationde Nazareth en présence de MariaVoce et de son Conseil général. Ilsterminaient ainsi trois jours de retraitespirituelle et concluaient aussi leurpèlerinage en Terre Sainte. MgrJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinGiacinto-Boulos Marcuzzo et le P.Ricardo Bustos, OFM, Gardien de laBasilique, faisaient aux Focolari leshonneurs du Lieu Saint. La Présidentede l’œuvre de Marie a souligné, à lafin de la célébration, « l’importance dece pèlerinage des Focolari à Nazarethpour que tous puissent redire leur‘‘oui’’ à l’incarnation du Christ dansleurs vies ». Saluant les membresprésents en Galilée, elle a remerciéMgr Marcuzzo pour sa contributionen Terre Sainte à faire grandir l’œuvrede Marie.La rédactionLes religieuxen Terre Sainte se réunissentpour la première foisSamedi 12 mars, la première réuniondu Comité des religieux de TerreSainte a eu lieu à l’Institut bibliquede Jérusalem. Elle était placée sous lethème de l’intégration et de la missionLes responsables des religieux de Terre Sainte avec Mgr William Shomali

Janvier – Mars 2011 57des Institutions de la vie consacrée del’Eglise en Terre Sainte.Monseigneur William Shomali,évêque auxiliaire de Jérusalem, aouvert le débat en rappelant de primeabord l’immense valeur d’une vieconsacrée bien vécue et bien dépensée,selon le charisme de sa communauté,en communion avec tous les autresfrères dans l’Eglise. Il a remerciétous les religieux présents au Moyen-Orient, soulignant leur contributioninestimable dans la connaissancede la Bible, l’accueil des pèlerins,les établissements scolaires (écoleset collèges) et la réalité locale desparoisses.Les participants se sont ensuite étéprésentés les uns aux autres, expliquantles principales caractéristiquesde leur communauté, leur travail etleur intégration dans l’église locale. Laproposition 26 du synode des évêquespour le Moyen-Orient, traitant de lavie consacrée, a été le fil conducteurde la matinée.La rencontre s’est terminée par undéjeuner et avec l’espoir de réitérerces réunions et ces partages à l’avenir.Andres BergaminiUne journée de ‘‘désert’’pour les Religieuses de GaliléeL’USRTS (Union des SupérieuresReligieuses de Terre Sainte) de Galiléeorganise chaque année un pèlerinageau désert, qui constitue une véritableexpérience spirituelle de traversée duCarême et de préparation à la grâce dePâques.Cette année, le 13 mars, premierdimanche de carême, c’est le désertd’Ephraïm, plus précisément le «WadiQelt», à l’Ouest de Jéricho, qui avaitété choisi. Après avoir écouté uneméditation rappelant la place et la teneurde l’épreuve du désert dans lesEcritures, les 50 religieuses se sontdispersées sous un soleil ardent pourcheminer chacune dans la solitude etse mettre à l’écoute de Dieu dans lesilence et la prière, avant de se rassemblerpour la Messe sous l’unique arbredes alentours, appelé aussi « l’arbredes pèlerins », troublée seulement parla présence de quelques dromadairescurieux. L’Evangile des Tentations audésert (Mt 4, 1), dont l’emplacementest proche, prenait dans son lieu authentiqueune résonance particulière.Magali BaronBénédiction de la maisonde l’Emmanuel à TibériadeJour de fête samedi 26 mars, àTibériade, pour la Communauté del’Emmanuel. Le Patriarche émérite deJérusalem, Monseigneur Michel Sabbah,a inauguré et béni l’Oasis, maisond’accueil tenue par la Communauté.Un événement marqué par la présencedes reliques de Ste Thérèse de Lisieuxet l’entrée de la Communauté dans sonannée jubilaire. Le jour de l’inaugurationofficielle de la maison se conjuguaitaussi avec la fête de la Communautéqui a lieu le 25 mars, jour del’Annonciation et date anniversaire duretour vers le Père, de son fondateur,Pierre Goursat (dont la cause de béati-

58Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinfication a été officiellement introduiteen janvier 2010).C’est après la messe que Mgr MichelSabbah a béni les lieux en aspergeantd’eau bénite les pièces de la maison.D’après un articlede Christophe LafontaineLatroun : le Patriarche présideles vœux de Filippo RossiLe 26 janvier, fête des Saints Robert, Albéricet Etienne, fondateurs de Cîteaux, S.B. le PatriarcheFouad Twal a présidé la célébrationeucharistique au cours de laquelle FilippoRossi a prononcé ses vœux temporaires, enprésence de la communauté des moines trappistesde Latroun. Lors de la belle et sobreliturgie, Mgr Fouad Twal a encouragé Filipposur la voie qu’il a entrepris de suivre, une voiede pleine consécration à Dieu par le choix dela vie érémitique.Sœur Monique de Saint Augustinprononce ses vœuxMardi 1 er février, dans la grotte du lait de Bethléem,la jeune religieuse mexicaine de lacommunauté des Adoratrices du Très SaintSacrement s’est consacrée à Dieu pour toujours,en présence de Mgr William Shomali,évêque auxiliaire de Jérusalem. Dans son homélie,Mgr William a souligné l’importance dela vie consacrée pour notre temps : « Vousnous faites espérer, vous nous faites élevernotre regard au-delà de nos horizonsterrestres réduits, et vous nous faites comprendreque Dieu ne se lasse pas d’aimerle monde ».Les sœurs du Sacré-Cœur du Verbe Incarnéaccueillies à BethléemLe mercredi 2 février, à Bethléem, a été inauguréela présence d’une nouvelle Congrégationen Terre Sainte par Mgr William Shomali.La Congrégation du Sacré-Cœur du VerbeIncarné compte désormais 4 religieuses enTerre Sainte. A la fin de la célébration, la Supérieuregénérale, Sr Vittoria Valentino, a exprimésa gratitude à l’assemblée et demandéaux personnes présentes de soutenir la nouvellecommunauté par la prière. A l’issue dela célébration, Mgr William a béni la maisondes sœurs.

60présence de couples fêtant leurs nocesd’or (50 ans), leurs noces d’argent (25ans), de même que ceux s’étant mariésau cours de l’année 2010 et ceuxse préparant au sacrement du mariage.Au total, plus de 35 couples ont participéà la rencontre.Les époux ont notamment reçu uncertificat de noces pour leur anniversairede mariage, et les fiancés, unlivre sur le mariage chrétien et les défisque celui-ci implique. Cette rencontreentre plusieurs générations a permisaux plus jeunes de voir des couplesmûrs dans cette vocation à laquelleeux aussi se sentent appelés.Paola témoigne : « le soutien duPatriarche et de l’Eglise est précieux,car ils guident les couples et les encouragent».De même, Joseph et sa fiancée Shireenétaient heureux de cet évènement,qui « permet de se connaître entre jeunescouples chrétiens ». « La paroisse et lePatriarche s’occupent de nous, sontproches de nous dans chaque étape denos vies », a ajouté Joseph.Marie MalzacRamallah accueille des pèlerinsd’Annecy (France)Dimanche 6 mars 2011, la communautéparoissiale de la Sainte-Familleà Ramallah a accueilli Mgr Yves Boivineau,évêque du diocèse d’Annecy(France), accompagné de 13 prêtres(dont un originaire de l’Inde, un autredu Rwanda et deux de Madagascar enmission dans le diocèse), et de 70 pèlerins.Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinDans son homélie – traduite enarabe par le Père Faysal – à la messecélébrée dans une église comble, MgrYves Boivineau a souligné l’importancedes liens entre les paroisses d’iciet de France et a annoncé que d’autresjumelages suivront. La paroisse de laSainte-Famille est en relation avec laparoisse Sainte-Thérèse d’Annecy depuis2003, comme d’autres paroissesdu diocèse le sont avec les paroissesde Beit Sahour, Aboud, Jéricho égalementvisitées au cours de ce pèlerinage.D’après un article de Marie-ThérèseParoisse de la Sainte-FamilleVersailles en PalestineLe village d’Ain Arik n’est pas unedestination commune des pèlerinagesen Terre Sainte. Pourtant, hors dessentiers battus, jeudi 31 mars 2011,la paroisse Saint-Symphorien de Versaillesy a visité ses frères et sœurs catholiques.Ce petit village majoritairementmusulman, situé au sud-ouest de lagrande ville de Ramallah, est composéd’une petite communauté d’en-

62• Nouvelles du vicariatde NazarethJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLes Rois Magesfêtés à la Domus GalilææLa Domus, construite sur une collinede la Corazin biblique, donnantsur le lac de Tibériade, est la maisonprincipale du Chemin néo-catéchuménalen Terre Sainte. Elle avait accueilli100.000 fidèles pour une messeen plein air, célébrée par Jean-Paul IIdurant le Jubilé de l’an 2000.Le 2 janvier, les séminaristeset les prêtresde la maison avaientorganisé une cérémoniereligieuse et folkloriquesur le thème des RoisMages.Durant la célébration,au milieu des chants etde la lecture de l’évangiledes Mages, en présencede 2000 personnesvenues de la Galilée,dont au moins 1000enfants, il y a eu unegrande surprise. Sontarrivés trois chameauxportants les rois mages.Descendus de leursmontures, ils se sont présentéscomme Melchior,Gaspard et Balthazar.Devant l’étonnementdes enfants, ils ont expliquéle sens de leur visiteet de leurs cadeaux symboliques.La célébration a duré deuxheures et s’est déroulée dans une ambiancede fête et de grande joie.La même fête avait été organiséepour les Israéliens des alentours,comme geste d’accueil et pour faireconnaitre le sens de Noël. Don RinoRossi, responsable du Chemin néocatéchuménalen Terre Sainte, a affirméque les Juifs présents ont apprécié cegeste qui leur a fait connaitre l’Eglisecatholique sous une nouvelle lumière.La rédaction

Janvier – Mars 2011 63Tibériade : Fête de la paroisseet de la communauté KoinoniaDimanche 20 février, une messesolennelle a été célébrée en l’égliseSaint-Pierre de Tibériade, à l’occasionde la fête de la paroisse et de la premièrevisite pastorale officielle de MgrMarcuzzo, évêque de Nazareth, à lacommunauté de la Koinonia.Depuis septembre 2010 en effet,le P. Giuseppe De Nardi a été nommécuré de la paroisse de Tibériade et laresponsabilité du complexe paroissial(couvent et Casa Nova) a été confiée àla nouvelle communauté par la Custodiede Terre Sainte.A l’occasion de cette célébration, 6évêques étaient présents : Mgr FrantišekRadkovský, de Plzen (Rep. Tchèque),Mgr Giovanni D’Ercole, auxiliairede l’Aquila (Italie), Mgr GabrieleMana, de Bielle (Italie), Mgr ChackoThottumarickal, d’Indore (Inde), MgrDevprasad Ganawa, de Jhabua (Inde),Mgr Stanislaw Jan Dziuba, évêqued’Umzimkulu (Afrique du Sud) etMgr Piero Amenta, secrétaire de laCongrégation pour le Culte Divin etla Discipline des Sacrements. Etaientégalement là le P. Ricardo Argañaraz,fondateur de la Koinonia, le P. AlvaroGrammatica, modérateur général,ainsi que la quasi-totalité des prêtresde cette communauté, à savoir plusd’une vingtaine.Une quarantaine d’autres membresvenus de différents pays ont aussi participé,de même que les représentantsdes communautés religieuses voisines,notamment l’Emmanuel et les séminaristesdu Chemin Néocatéchuménal,qui ont assuré le service liturgique.La communauté chrétienne localeétait également présente, composéede quelques russes, juifs, et immigrés,pour la plupart philippins, indiens,sri-lankais, ainsi que de quelques employésde l’ONU et de chrétiens venustout spécialement de Nazareth et dureste de la Galilée, dont les aïeux furentchassés de Tibériade en 1948.D’après un article de la communautéKoinonia de TibériadeLe Centre internationalMarie de Nazareth est ouvertLe 25 mars, jour de la solennité del’Annonciation, le Patriarche éméritede Jérusalem, Mgr Michel Sabbah, quiremplaçait Mgr Fouad Twal présent àl’installation officielle du nouveau patriarchemaronite à Bkerké (Liban), ainauguré un nouveau centre marial internationalà Nazareth, situé près de labasilique de l’Annonciation.Marie est au cœur des trois mystèresde Nazareth : l’Annonciation,l’Incarnation, et la vie de la Sainte Famille.Elle peut aussi être un «pont»

64Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLe Centre Marie de Nazarethpour les autres religions de ce payscar Marie est une femme juive, fille deSion, et elle est aussi mentionnée dans114 sourates du Coran. Ainsi la SainteVierge est une occasion de rencontre.Et le Centre marial veut à ce titre être« un lieu de découverte biblique etde ressourcement spirituel » ouvert àtous, ainsi qu’un lieu de profond travaild’unité, voué à réunir toutes lesappartenances religieuses autour de lafigure de la Vierge Marie.Pour ce faire, le centre met tous lesmoyens techniques modernes, notammentun important complexe multimédia,au service de la connaissance et dela rencontre avec Marie et de la découvertede la foi chrétienne.La chapelle

Janvier – Mars 2011 65Le nouveau centre occupe des bâtimentshistoriques d’époque ottomanerénovés de façon exceptionnelle. Ony a également découvert, pour la premièrefois à Nazareth, les restes d’unemaison du temps du Christ.A l’initiative de l’AssociationNotre-Dame-de-Marie-de-Nazareth,ce centre, avec une telle vocationd’unité, désignait de façon privilégiéepour l’animer et le gérer la Communautédu Chemin Neuf, dont le charismeintègre particulièrement la dimensionœcuménique.C’est sans doute cette vocation aurassemblement qui lui a valu d’êtresoutenue unanimement par les égliseslocales de Terre Sainte. Mgr Marcuzzo,accompagnateur du projet, apportedepuis les débuts son soutienindéfectible à cette œuvre « d’unité,d’espérance et de paix ».La cérémonie d’inauguration a rassembléde nombreux représentants dela société civile (notamment M. ChristopheBigot, ambassadeur de Franceen Israël, M. Ramiz Jaraisy, maire deNazareth) et des responsables de lacommunauté juive et musulmane.A 17h, une célébration œcuméniquea rassemblé les représentants des différentesEglises de Terre Sainte. Dès lelendemain 26 mars, le Centre a ouvertofficiellement ses portes au public.Christophe Lafontaine• Nouvelles du vicariatde JordanieFête sur le site du Baptêmeen JordanieVendredi 14 janvier, l’Eglise catholiquejordanienne a célébré le Bap-

66tême du Seigneur. Comme c’est la tradition,les pèlerins se sont rendus surle site du Baptême, le long des rivesdu Jourdain. De nombreux fidèles,aussi bien Jordaniens qu’étrangers,ont ainsi participé à la 10 ème édition dece pèlerinage.Mgr Salim Sayegh, évêque latinpour la Jordanie, a présidé la célébration,avec la participation d’autresévêques du pays : melkites, maronites,chaldéens, ainsi que celle du Nonceapostolique, Mgr Lingua.Dans son homélie, Mgr Sayegh aaffirmé que la coexistence pacifiqueentre Chrétiens et Musulmans étaitune réalité en Jordanie. Il a remerciéla Commission royale pour le site duBaptême, et son administration pourtous les efforts réalisés pour assurer lesuccès de ce pèlerinage.La célébration comprenait le renouvellementdes promesses baptismaleset l’aspersion d’eau bénite surles fidèles.D’après un articledu père Rifaat Bader• Nouvelles du vicariathébréophoneJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLes séminaristes de Beit Jalaau vicariat hébréophoneLes séminaristes du diocèse, accompagnéspar leur recteur, le P. AdibZoomot, suivent un programme de visitesdes différentes institutions chrétiennesde Terre Sainte afin de mieuxconnaître l’Eglise dont ils deviendrontles pasteurs. Dans ce cadre, leuraprès-midi du jeudi 31 mars 2011 aété consacrée au vicariat hébréophonepour en découvrir les activités et rencontrercertains membres de la kehila(‘communauté’ en hébreu) de Jérusalem.Les échanges ont été menés parle Père David Neuhaus, S.J., vicairepatriarcal pour les catholiques d’expressionhébraïque. Au cours des témoignageset des enseignements, enlangue arabe, quatre différents thèmesont été abordés : la vie sacramentelle,la catéchèse, le rôle de l’Eglise dans lasociété israélienne et enfin le défi queprésente le conflit israélo-palestinienpour l’Eglise.Ce genre d’initiative est l’occasionde renforcer l’unité de l’Egliseen Terre Sainte, d’approfondir la compréhensionentre les différentes partiesd’un même corps et de s’enrichir mutuellement.La rédaction• Rencontresdu PatriarcheS.B. le Patriarche rencontrela délégation chilienneSamedi 29 janvier, S.B. le PatriarcheFouad Twal a rencontré unedélégation parlementaire en provenancedu Chili, invitée par l’Autoritépalestinienne à se rendre à Ramallahet dans les Territoires.Parmi les membres de la délégation,on comptait le Président de la

Janvier – Mars 2011 67Chambre des députés, ainsi que des représentantsd’associations de soutienaux Palestiniens et des membres de ladiaspora palestinienne au Chili.En novembre, lors d’une tournéepastorale en Amérique latine, SaBéatitude s’était rendu à Santiago duChili, où il avait notamment visité leParlement.La rédactionLe Patriarche s’associe à la luttepour le déminage du JourdainCe jeudi 10 février, Sa Béatitudele Patriarche Fouad Twal a reçu JerryWhite, leader internationalement reconnudans la lutte contre les minesanti-personnel et responsable au seinde Roots of Peace, ONG qui poursuitce même objectif. Lui-même victimed’un accident dans le nord d’Israëlen 1984, dans lequel il perditsa jambe, il a écrit un ouvrage, Iwill not be broken (‘Je ne seraipas brisé’, ndlr), afin d’aider lespersonnes à se reconstruire aprèsun drame. Son combat l’a notammentconduit à travailler en Bosnieavec Lady Diana, Princessede Galles, décédée en 1997, et enJordanie, avec le Roi Hussein etla Reine Nour pour promouvoir le déminageau Moyen-Orient.Il demande maintenant à l’Etatd’Israël de prendre des décisions pourle déminage total de la vallée du Jourdain,et invite le Patriarche et les fidèlesà le soutenir dans cette cause. En effet,selon Roots of Peace, un demi-millionde mines seraient encore disséminéesdans la vallée du Jourdain. La Jordanieaurait déjà fini ce travail de soncôté du fleuve. Le site du Baptême deJésus, Qasr el-Yahud, est au cœur dela démarche.Deux Israéliens étaient égalementprésents à la rencontre : Mme YiscaHarani, figure juive de la recherche surle christianisme, et M. Avner Goren,archéologue et responsable de l’AbrahamPath Initiative.Le Patriarche s’est dit heureux dece projet, et a rappelé son attachementau concept de la terre, « véritable carted’identité » : « le déminage doit faireen sorte que la terre redevienne le lieude la vie, et non de la mort ». Il a ainsiinvité les fidèles à prier pour le succèsde cette initiative.Marie Malzac

68Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLe roi Abdallah II reçoitle Patriarche FouadLe roi de Jordanie Abdallah II areçu, le 22 mars dernier, le Patriarchelatin de Jérusalem Sa Béatitude MgrFouad Twal.Le roi a encouragé les efforts visantà renforcer les valeurs de tolérance,d’amour, de coexistence et de fraternitéentre musulmans et chrétiens ainsi quela nécessité de faire grandir les pointscommuns entre les fidèles de ces religions.Enfin, il a encouragé les effortsdu Patriarche Fouad Twal dans la diffusiond’un message d’amour, dansla lutte pour la préservation des lieuxsaints chrétiens, de leurs droits et deleur identité arabe dans la Ville Sainte.Pour sa part, S.B. Fouad Twal aremercié le roi de son soutien en luioffrant un album photo de la visite deBenoît XVI en Terre Sainte en 2009.Le roi a également rappelé la prioritéde protéger l’identité arabe chrétienne.A ce titre, le Patriarche a demandéque le catéchisme chrétien soitenseigné dans les écoles publiquescomme c’est déjà le cas pour l’Islamdans les écoles du Patriarcat. Le Roia manifesté son accord en demandantà ses conseillers de suivre la question.Quand le Patriarche a exposé lasituation des habitants de Jérusalem,tentés par l’émigration, le Roi – trèssensible à la présence des chrétiens enTerre Sainte – a décidé une rencontreavec ses conseillers le lendemain, 23mars. Sa Béatitude Mgr Fouad Twala alors détaillé l’apport considérabledes institutions catholiques dans lesecteur de la santé, des écoles et de laconstruction des habitations afin de retenirles chrétiens en Terre Sainte. LePatriarche a notamment évoqué le projetd’un hôpital à Bethléem. L’intérêtdu roi est grand à ce sujet et a affirmévouloir aider concrètement le Patriarcatdans ses projets.Source : Petra News Agencyet Christophe LafontaineS.B. Fouad Twal présentant à S.A.R. Abdallah IIle livre souvenir de la visite du pape en Terre Sainte

70Le samedi 15 janvier, le Patriarcheet sa délégation étaient à Ghirano-Villanovadi Prata pour évoquer l’importancedes pèlerinages en Terre Sainte.A San Polo di Piave, Sa Béatitudea eu quelques mots sur la famille et lavocation, et a également remercié laparoisse pour les prêtres et religieuses,ainsi que pour les deux évêques qu’ellea donné à l’Eglise et à la Terre Sainte.Dans l’après-midi, la délégation afait étape à Sacile. Le Patriarche a étéreçu à la mairie, où lui a été conféré letitre de citoyen d’honneur. En 1978, lemême titre avait été conféré au prédécesseurde Mgr Twal, S.B. Mgr MichelSabbah.Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinSacile a le privilège d’avoir un«Centre d’Etudes bibliques» diocésain,dont la renommée s’étend à toutela région. Cette année, le thème desconférences de leur cycle d’étudesétait “La ville dans la Bible, de Babelà la Jérusalem céleste” . Le Patriarchea été invité à prononcer la leçon magistraleinaugurale dans le grandthéâtre paroissial Ruffo, intitulée « Jérusalem,ambivalence d’une existencedans l’Histoire ».A la fin de cette journée, Sa Béatitudea présidé la solennelle messe pontificaleentouré de Mgr Pizziolo, MgrMarcuzzo et Mgr Poletto.Fêtes de la Saint-Titien,Patron du diocèse de Vittorio VenetoLa journée du dimanche 16 janvierfut le point culminant du passage vénitiende Sa Béatitude. Le Saint Patrondu diocèse, Titien, est fêté ce jour-là,aussi bien dans la ville d’Oderzo quedans celle de Vittorio Veneto.Aussi, le Patriarche s’est toutd’abord rendu à Oderzo, où il a eul’occasion de visiter deux grandesinstitutions catholiques : l’école apostoliquedu Sacré-Cœur et l’InstitutMissionnaire de Saint-Pie X, vraiepépinière de vocations à partir delaquelle de nombreux séminaristessont partis pour la Terre Sainte et quia donné 11 prêtres au Patriarcat latinde Jérusalem. Mgr Twal a égalementrencontré les familles de ces prêtresitaliens qui ont servi l’Eglise de TerreSainte.La messe en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste fut digne des plusgrandes occasions : entrée solennelledepuis la Grand-Place, présence desautorités civiles, dont le maire de laville, M. Pietro dalla Libera, ainsi quede plusieurs Chevaliers et Dames duSaint-Sépulcre.L’après-midi, la cathédrale Saint-Titien a eu la joie d’accueillir le Patriarchepour une messe pontificale enl’honneur du Saint Patron. Aux côtésde S.B. Mgr Twal et de Mgr Pizzioloconcélébraient également les évêquessuivants : Mgr Giuseppe Magarotto,

Janvier – Mars 2011 71émérite de Vittorio Veneto, Mgr AlfredoRavignani, émérite de VittorioVeneto et Trieste, Mgr Ovidio Poletto,évêque de Concordia-Pordenone, originairede Vittorio Veneto, Mgr SilvioPadoin, émérite de Pozzuoli, originairede Vittorio Veneto, et Mgr Giacinto-Boulos Marcuzzo, ainsi que l’évêquede Vérone et émérite de Vittorio Veneto,Mgr G. Zenti. Plus de 130 prêtresont également concélébré.La traditionnelle vénération des reliquesde saint Titien, la procession dureliquaire vers la crypte puis la prièreau Saint Patron du diocèse ont précédéla bénédiction finale.Des agapes fraternelles ont finalementréunis les évêques et une trentainede prêtres autour du Patriarcheen conclusion de la fête de saint Titien.Suite à la visite du Patriarche dansle diocèse de Vittorio Veneto, un intérêtparticulier s’est éveillé dans larégion, suscitant plusieurs rencontrespour approfondir davantage les lienset la connaissance de la Terre Sainte.La rédactionMesse en la cathédrale Saint-Jean-Baptiste♦ Les liens du Patriarcat latinavec l’Eglise d’ItalieDe longue date, le Patriarcat latinde Jérusalem et l’Eglise d’Italie sontliés. Mgr Marcuzzo, originaire d’Italieet évêque de Nazareth, est régulièrementdélégué par le Patriarche Fouadpour donner des conférences, présiderdes célébrations et participer à desrencontres. Nous vous en rapportonsici quelques exemples, signes de l’intérêtet de l’amour de l’Eglise d’Italiepour son Eglise sœur et mère, l’Eglisede Terre Sainte.Naissance de la FEM (Fondationnouvelle Evangélisation par Marie)La Nouvelle évangélisation et lesCommunications sociales figurent certainementparmi les préoccupationsmajeures de l’Eglise de notre temps.Pour une collaboration efficace entreces deux priorités, la FEM est née àRome le 22 janvier dernier d’une initiativedu nouveau Conseil pour la promotionde la Nouvelle évangélisation,dirigée par l’archevêque Rino Fisichella,et du Conseil pour les Communicationssociales, dirigépar Mgr Claudio Celli.Le ‘‘Centre internationalMarie de Nazareth’’est un membre fondateurde ce passionnantprojet. Mgr G.B. Marcuzzo,évêque de Nazareth,a été invité en tantque représentant de laville de l’Annonciationet, par conséquent, ca-

72pitale spirituelle de la communication,et ville de la Vierge Marie, modèle detoute annonce et mission.Le jubilé des 450 ans de la paroissede Gallarate Lombardo-Azzate (VA)Plusieurs paroisses ont, pour diversesraisons, une relation particulièreavec la Terre Sainte. Quand ellesvivent un moment fort de leur histoire,elles ressentent le besoin d’avoir égalementune présence de l’Eglise-Mèrede Jérusalem. C’est le cas de la paroissede Gallarate, Lombardie-Azzate, quicélèbre ses 450 ans de fondation. Lecuré, Don Angelo Cavalleri, a invité àla clôture du Jubilé, les 22 et 23 janvier2011, S.B. le Patriarche qui a envoyéMgr Marcuzzo le représenter.L’église d’Azzate, copiede la basilique de l’annonciationMgr Marcuzzo a également eu l’occasionde visiter près d’Azzate, une“surprise”: l’église de l’Annonciationde Nazareth à Brunella (Varese). « Elleressemble à une esquisse, et c’est enpartie, la Basilique de l’Annonciationà Nazareth », a expliqué le curé franciscain,félicité par l’évêque. L’architecteest en fait le même, Giovanni Muzio,achevant celle-ci en 1964, peu avant determiner celle de Nazareth (1969).Ordination épiscopalede Luigi Marrucci,vice-adjoint de l’UNITALSIL’UNITALSI, organisme de l’Egliseitalienne visant à promouvoir lespèlerinages des malades à Lourdes,Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinen Terre Sainte et dans d’autres sanctuaires,a naturellement une relationtrès particulière avec l’Eglise de Jérusalemoù, d’ailleurs, il suit de prèscertaines structures, comme l’Effetade Bethléem et l’Hôpital de rééducationde Beit Jala. Son vice-adjointecclésiastique, D. Luigi Marrucci, aété promu évêque de Tarquinia-Civitavecchia.Pour de son ordination,à Saint-Jean de Latran, il a demandéau Patriarche la présence significatived’un pasteur de Terre Sainte. Et MgrMarcuzzo qui, par une heureuse coïncidenceavait d’autres engagements enItalie, a pu participer à la cérémonie,présidée par Mgr Luigi Moretto, adjointde l’UNITALSI, promu évêquede Salerne.Correspondant du LPJ♦ A Chypre,le Patriarche Fouadvante la pastorale des jeunesDu 3 au 6 mars a eu lieu la 11 èmerencontre des évêques d’Europe duSud-est sur la pastorale de la jeunesse,à l’invitation de Mgr Youssef Soueif,archevêque de Chypre des maronites.Cinq mois avant les 26 ème JMJ, cetterencontre a permis d’examiner lesexpériences mises en œuvre par lesconférences épiscopales en faveur desjeunes.Sept Conférences épiscopales y ontparticipé : Albanie, Bosnie et Herzégovine,Bulgarie, Chypre, Grèce,Roumanie et la Conférence épiscopaleinternationale Sts Cyrille et Mé-

Janvier – Mars 2011 73thode, ainsi que le Diocèse de Chisinau(République de Moldavie). A cetterencontre ont également pris part leNonce apostolique à Chypre, le Patriarchelatin de Jérusalem, l’Observateurpermanent du Saint-Siège auprèsdu Conseil de l’Europe à Strasbourg etd’autres experts.Dans le communiqué final daté du 7mars 2011, les participants ont adresséplusieurs messages d’encouragementaux jeunes catholiques des pays d’Europedu Sud-est, dont un appel à rester«Enracinés et fondés en Christ», reprenantle thème des prochaines JMJ.«Enracinés et fondés en Christ» signifie« fonder toute votre vie sur la personnedu Christ. Il s’agit de la totalitéde la vie, et non de la partialité de nosexpériences ».S.B. Fouad Twal dans son discoursdu 4 mars s’est basé sur l’expériencede la Terre Sainte dans la pastorale desjeunes. Il en a d’abord souligné lesnombreux résultats positifs : « beaucoup,sinon la totalité de nos activitésde jeunesse sont œcuméniques », voireinterreligieuses. Ce qui fait dire au Patriarcheque les «jeunes sont vraimentune locomotive pour la communion ecclésialedes différentes communautés».S.B. Fouad Twal reconnaît d’autrepart que le ministère de la jeunesse estune très bonne réponse au phénomènede l’émigration. Il faut aider les jeunesà se sentir citoyens du Moyen-Orientsans frustrations ni complexes. A cetitre, les activités de l’Université deBethléem (et prochainement celles del’université de Madaba qui ouvrira enseptembre 2011) sont très importantes.Il a aussi fait remarquer que naturellement,la pastorale pour les jeunes estune source de vocations au sacerdoceet à la vie religieuse. « Nous voyonsune relation directe entre la pastoraledes jeunes et la multiplication des vocations». Le séminaire de Beit Jalaest d’ailleurs plein et la Jordanie, parexemple, qui est une vraie pépinière,est précisément le pays où a été développéeune vraie pastorale des jeunes.Ceci dit, les défis ne manquent pas.Deux apparaissent très clairement.Il faut d’abord veiller à la formationdes animateurs en pastorale et desprêtres invités à se spécialiser dans ledomaine particulier de la pastorale desjeunes. Ceci, pour aller au-delà des activitésrécréatives et donner des fruitsdurables et plus profonds.Le Patriarche a reconnu le dynamismede nouvelles communautés etde nouveaux mouvements installésen Terre Sainte. Reconnaissant qu’ils’agit là d’un « don de l’Esprit-Saintà l’Eglise et dont le charisme est ungrand avantage pour les jeunes et lesfamilles », le Patriarche demande aussiaux jeunes de Terre Sainte de se sentiren même temps pleinement membresde leur communauté locale. Et celan’est pas toujours le cas.D’après un articlede Christophe Lafontaine✬ ✬ ✬

74Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinOrdre Equestredes Chevaliersdu Saint- Sépulcrede JérusalemNouvelles de l’OrdreLe Grand Maître de l’OESSJ a démissionnéS.E. le cardinal John Patrick Foley a démissionnéde son poste de Grand Maître de l’Ordre desChevaliers du Saint-Sépulcre. Jusqu’au bout de samission, il a servi avec zèle la Terre Sainte et seschrétiens malgré sa longue maladie.Le 24 novembre 2007, le pape Benoît XVIavait crée Mgr Foley cardinal avec le titre de cardinal-diacrede Saint-Sébastien au Palatin et nomméGrand Maître de l’Ordre équestre du Saint-Sépulcrede Jérusalem en remplacement du cardinal CarloFurno. Il a été nommé à ce poste après avoir servicomme directeur du Conseil Pontifical pour lesCommunications sociales pendant 23 ans.En raison de son état de santé, le cardinalFoley, 75 ans, a présenté une lettre de démissionau secrétaire d’Etat du Vatican le 8 février dernier. Après avoir rencontré le papeBenoît XVI le 10 février, il a rejoint l’archidiocèse de Philadelphie le 12. Il séjournemaintenant à la villa St Joseph, maison de retraite pour les prêtres à Darby.Le cardinal Foley a été un grand défenseur de l’Université de Bethléem. LePatriarcat latin lui est reconnaissant pour tout ce qu’il a donné aux chrétiens deTerre Sainte qui ne manqueront pas de prier pour lui, pour qu’il porte la croix de samaladie avec courage.Christophe Lafontaine

Janvier – Mars 2011 75Fête du Baptême et inaugurationd’un centre pastoral à RafidiaDimanche 9 janvier, dans la paroisse latine de Rafidia, près de Naplouse, MgrKelly, archevêque de Liverpool, a célébré la messe du Baptême de Notre Seigneuret inauguré le centre pastoral pour les jeunes. Il est doté notamment d’une table debillard, d’une salle informatique, d'une cafétéria, d'une salle de rencontre.Ce projet a été coordonné par le Patriarcat latin de Jérusalem et la MissionPontificale, grâce au soutien financier de l’Ordre du Saint-Sépulcre, notammentles lieutenances anglaise et allemande. Des Chevaliers de ces lieutenances étaientprésents à cette belle célébration.La rédaction✦ ✦ ✦Le Patriarche confère le titre de “Dame”à Diana SafiehSa Béatitude le Patriarche Fouad Twal, dans une cérémonie d’investiture tenuele samedi 26 février 2011 à la con-cathédrale du Patriarcat latin de Jérusalem, aconféré à Diana Emile Safieh, palestinienne, le titre de « Dame de l’Ordre Equestredu Saint-Sépulcre de Jérusalem », en reconnaissance de ses services pour la TerreSainte.Diana Safieh, dans le sillage de ses parents, a continué à s’occuper des pauvresde Saint-Vincent-de-Paul et a même été élue présidente de la Société plusieurs an-

76Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinnées de suite. Elle a aussi donné beaucoup de son temps et d’efforts à la Society ofthe Arab Orphan dont elle a été élue vice-présidente. Elle a également soutenu laSociété de Dar Al-Awlad (‘la maison des enfants’), qui s’occupe du soin des enfantsde réfugiés palestiniens depuis 1948.Très peu de palestiniens sont aujourd’hui membres de l’Ordre équestre. SiDiana Safieh a reçu le titre de Dame, c’est pour avoir beaucoup apporté à son pays,ses institutions et ses citoyens, sans discrimination raciale aucune, mais avec unecharité puisée dans l’enseignement de l’Evangile et de l’Eglise.La rédaction✦ ✦ ✦Colloque de l’OESSJ :« Géopolitique et Religions au Proche-Orient »Samedi 26 mars s’est tenu en France, à l’AssembléeNationale (Paris), un colloque organisé par l’Ordredu Saint-Sépulcre autour du thème « Géopolitique et Religionsau Proche-Orient ». Mgr Shomali, évêque auxiliairede Jérusalem y est intervenu.Le colloque a été organisé en partenariat avec lejournal Valeurs actuelles.Etaient notamment présents Stanislas de Laboulaye,Ambassadeur de France près le Saint-Siège, l’ambassa-

Janvier – Mars 2011 77deur Jean Guéguinou, le recteur Joseph Maïla, le Pr. David Capitant, le P. MauriceBorrmans, M. Antoine Basbous, le général Bernard Fleuriot, lieutenant de la Lieutenancede France...Mgr Shomali, dans son discours, a parlé « des instances de dialogue œcuméniqueet interreligieux ». Quand on parle d’instances, il faut avoir à l’esprit qu’ils’agit des institutions qui peuvent influencer l’opinion publique et internationale,et qui permettent de dépasser les positions conflictuelles appuyées sur des appartenancesreligieuses. Mgr Shomali a évoqué les comités de dialogue, en précisantque « ceux-ci sont importants, mais il arrive souvent que leurs communiqués finauxmanquent d’audace et soient édulcorés à force d’amendements pour produire untexte acceptable par tous. » Et l’évêque auxiliaire de Jérusalem d’expliquer qu’ «ilexiste d’autres moyens de rapprochement entre les religions et les fidèles parmilesquels (...) certains documents officiels, certains évènements historiques et aussile rôle de grands hommes.»Mais avant tout, Mgr Shomali a rappelé que la meilleure instance qui pourraitservir le dialogue interreligieux reste la prière, car par elle « la puissance de Dieuvient au secours de notre faiblesse. En définitive, la prière est vraiment l’instance laplus efficace pour rapprocher les fidèles des diverses religions qui sont tous enfantsde Dieu. »Christophe LafontaineNous publions en annexe (lire p.90) l’introduction et la conclusion de cette intervention.✧ ✧ ✧

78Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinCoquilles de PèlerinLa Coquille de Pèlerin a été décernée à :Angleterre et Pays de Galles• 7 janvier 2011S.E. Stephen Brislin, archevêquede Cape Town, Afrique du SudS.E. Bernard Longley,archevêque de BirminghamR.P. Mark MaddenGeoffroy Alan Dorrett• 10 février 2011Annelie VehrManfred ErkensS.B.le Patriarche Fouad avec Annelie Vehret Manfred ErkensLe Patriarche Fouad avec Mgr Stephen Brislinet son groupe• 17 mars 2011Bridget Agnes HindsAllemagne• 8 février 2011Johannes Mülders• 22 février 2011P.J. Vergroesen RATheodor BaarsAxel BirkDieter BlumensteinJoachim DesprezMonika DesprezLudwig LeiskauAnna-Margaretha SchoberSven SchultheibHubert vicomte de ZélicourtVicomtesse Evelyne de Zélicourt

80- (Est)• 3 janvier 2011R.P. Peter I. Vaccari• 11 janvier 2011Louis PepeR.P. Robert G. Hilfiker• 17 mars 2011Tinnian Massie• 30 marsR.P. Jamie Gigantiello- (Nord)• 20 janvier 2011R.P. John Marvin Le VoirR.P. Paul La Fontaine• 1 er février 2011R.P. Robert Douglas Baden• 4 février 2011S.E. William K.Weigand,évêque émérite de Sacramento,CalifornieR.P. Michel F. Kierman• 3 mars 2011Grant Harrison ShaftJaqueline Nicole ShaftJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latin• 9 mars 2011Letha Schwiesow Flint- (Nord-Est)• 21 février 2011R.P. William Ledoux• 17 mars 2011James M. Sauer• 22 mars 2011S.E. Robert J. McManus,évêque de Worcester, MassachusettsR.P. Robert K. JohnsonRichard B. AtkinsJoseph Michael BaniukiewiczRobert Joseph CorcoranSusan Marie CullenTerrence Joseph CullenNora Mary DonoghueBeth Eastman JorgensenKeith Donald JorgensenTara Eleanor LynchBarbara F. McManusCynthia A. MonahanJohn J. MonahanThomas A. MurrayR.P. D. Timothy O’MaraRosemary Ann SpillaneMgr Shomali entouré d’un groupe de chevaliers et dames des Etats-Unis (Nord-Est)

Janvier – Mars 2011 81Helen Elizabeth SullivanHerakliusz ZwirelloLucy ZwirelloJoann NallyR.P. Joseph NallyJoanne Long- (Sud-Est)• 21 mars 2011R.P. Michael L. FarmerWilliam Anthony RobinsonSandra Grisham Robinson- (Sud-Ouest)• 11 janvier 2011Carl H. ShamburgerGlenda J. ShamburgerR.P. Richard Flores• 13 janvier 2011Paul E. TullarMargaret L. Morey• 15 janvier 2011Mgr Michael G. Duca,évêque de Shreveport, LouisianeMgr William Shomali avec Mgr Michael Duca et son groupeLe Patriarche Fouad avec un groupe de chevaliers et dames des Etats-Unis (Sud-Ouest)

82• 24 janvier 2011David D. ColtonMarlene A. ColtonThomas H. KorteAurelia V. KorteNello T. RosaniaGloria E. RosaniaGregory J. Surovic• 1 er février 2011Frank J. BaezaValery G. BaezaErnest Neal CharlesworthMargaret Gay CharlesworthRobert H. Le GrandJean Ann Le GrandBob G. ThomasLucy Thomas• 25 février 2011Patricia W. von Dohlen• 2 mars 2011Sharon Gayle Bateson• 17 mars 2011Lloyd B. SellsLois M. Sells• 22 mars 2011R.P. Anthony Basil TaylorDavid F. MenzEvelyn W. Menz• 30 mars 2011Thomas Russell CraddickNadine N. CraddickFrance• 4 mars 2011Alain de Vathaire de GuerchyEliane de Vathaire de GuerchyItalieJérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinDaniel LagneauxDominique LagneauxThierry KneibGérard DrexlerFransitek NeuwirthAntoine Tierny• 8 mars 2011Pierre BlanchardGuilhem FabreGérard GastouPhilippe de la JonquièreThierry de MauléonDominique MouyssetGuy VuillierPatricia TerralElisabeth Vergel- (Méridionale Adriatique)• 03 janvier 2011Rocco SaltinoVittorio PasqualeCarolina LarucciaDonato BerlocoLorenzo De FronzoR.P. Sabino ScarcelliPellegrino Domenico• 21 février 2011Aldo ImboOronzo Zecca- (centre)• 10 février 2011Tchalakova Svelta Vassileva• 14 février 2011Franco Castellini

Janvier – Mars 2011 83Mgr William Shomali avec Franco Castellini et son groupeLe Patriarche Fouad Twal avec un groupe de chevaliers et dames d’Italie (Méridionale Adriatique)- (Sardaigne)• 21 février 2011Pani Walter Oreste- (Septentrionale)• 19 janvier 2011Giovanni ChersolaDonatella PinducciuErnesto StramesiMalte• 31 mars 2011Roberto BuontempoPhilippines• 25 février 2011R.P. James Benavente ■

Janvier – Mars 2011 85Evangiles. Mais son désir pressant d’entrer au Carmel, « sa Terre Sainte à elle »,fut plus fort, et elle renonça au grand voyage au profit des saveurs de la « Jérusalemcéleste ».Le pays de Jésus lui tenait à cœur, elle chérissait Bethléem où l’Enfant Jésusest né ; Nazareth où l’Enfant Fils de Dieu a vécu tant d’années ; Jérusalem où levisage du plus beau des enfants des hommes, a été méprisé, humilié en devenant, paramour de tous et de chacun, une figure défigurée. Aujourd’hui, Thérèse commenceson pèlerinage sur ces lieux si précieux à ses yeux.« La plus grande Sainte des temps modernes » vient à notre rencontre. Quellesgrâces nous attendent, fruits de sa venue parmi nous ?Car notre Terre a grand besoin de la Grâce. Tout d’abord entre nous : nousvenons de conclure notre Assemblée plénière des Ordinaires de Terre Sainte, etnous voyons combien nous avons besoin de la transcendance divine, pour nousporter dans notre mission, pour faire l’unité entre nous, ainsi qu’avec tous nosfrères chrétiens, mais aussi juifs et musulmans. Nous avons besoin de la Grâce pourmettre en œuvre les dispositions du récent Synode, afin que tous les fidèles puissentse sentir soutenus et se rapprochent davantage de Dieu.La Patronne des Missions doit aussi nous aider dans nos missions : cette Terreest marquée par une vocation à la mission à laquelle nous sommes tous appelés àrépondre.Laissons-nous tous toucher par sa simplicité, en vénérant humblement sesreliques. En nous recueillant devant Thérèse, prenons conscience que Dieu a donnéà des êtres ordinaires, la force d’être signe de son amour aux yeux du monde. LaSainte de Lisieux était incarnée, avait ses faiblesses, ses souffrances, comme noustous, mais elle s’est laissée visiter par la puissance divine.La petite Thérèse est notre sœur à tous, ici en Terre Sainte, où les souffranceset les faiblesses sont grandes, mais où l’espérance doit l’être plus encore. En cestemps incertains au Moyen-Orient, n’ayons pas peur de tout demander à l’enfantchérie de Dieu.Avant de rejoindre le Père, Thérèse confiait à ses sœurs « Je veux passer monciel à faire du bien sur la terre ». La Terre Sainte, par son intercession, attend lesroses de la grâce et de la paix.† Fouad Twal, Patriarche✧ ✧ ✧

86Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinDocument 2« Nous encourageons les pèlerinages qui visitent la Terreoù Jésus marcha et les personnes qui continuent d’y vivreleur foi »Communiqué final de la Coordination Terre Sainte 2011Une promesse de prière, un appel au pèlerinage et un engagement àpoursuivre l’objectif d’une paix juste.Coordination Terre Sainte, du 10 au 13 janvier 2011Communiqué final, 13-01-2011Nous nous sommes rassemblés pour la 11 ème fois en Terre Sainte pour montrer,en partageant et en échangeant nos expériences et nos espoirs, l’amour et la solidaritédes catholiques de nos pays pour la Terre de notre Sauveur, pour les Lieux Saints,et d’une façon particulière pour les personnes qui y forment la communautés descroyants.Cette année, nous avons cherché de façon spécifique à rencontrer toutes lesconfessions chrétiennes. Notre appel en tant que Chrétiens est de construire desponts et notre espoir partagé est de porter tous les Chrétiens ensemble à la recherched’une paix juste pour tous sur cette terre. Nous sommes également heureux d’êtreavec les Ordinaires de Terre Sainte.Les lignes écrites par le pape Benoît XVI au sujet de la Terre Sainte ont étépour nous un encouragement :« C’est pourquoi, plus nous voyons l’universalité et l’unicité de la Personnedu Christ, plus nous considérons avec gratitude cette Terre où Jésus est né, a vécu ets’est donné lui-même pour nous tous. Les pierres sur lesquelles notre Rédempteur amarché demeurent pour nous riches de souvenirs et continuent à « crier » la BonneNouvelle. C’est pourquoi les Pères synodaux ont rappelé l’heureuse expression quidésigne la Terre Sainte, « le cinquième Evangile ». Combien il est important qu’en ceslieux se trouvent des communautés chrétiennes, malgré les nombreuses difficultés !Le Synode des évêques exprime sa profonde proximité à tous les chrétiens qui viventsur la Terre de Jésus, en témoignant leur foi dans le Ressuscité. »(Exhortation apostolique post-synodale, Verbum Domini, n°89)

Janvier – Mars 2011 87Venez et voyezNous croyons que chaque visite en Terre Sainte bénéficie aussi bien auxpèlerins qu’aux personnes qui y vivent, et particulièrement à la communautéchrétienne. Quand les disciples de Jean le Baptiste demandèrent à Jésus où il vivait,il ne leur répondit pas directement mais les exhorta à « venir et à voir ». Ce qu’ilsfirent, et cela changea leur vie. De même, notre temps en Terre Sainte a changé lanôtre. Nous repartons avec un engagement renouvelé à prier avec et pour nos frèresévêques, la communauté chrétienne et tous les habitants de la Terre Sainte. Nouspromettons de prier pour une paix juste et pour que les démarches nécessaires soientmises en place pour protéger la vie, la dignité, les droits et la liberté religieuse detous au Moyen-Orient. Nous encourageons également les pèlerinages qui visitent laTerre où Jésus marcha et les personnes qui continuent d’y vivre leur foi.Nous appuyons ceux qui veulent désespérément trouver des moyens decontribuer à plus de justice et de paix là où ils voient tant de peur et de méfiance,voire de la haine et de la destruction. Malgré de réels progrès en ce qui concerneles visas accordés au clergé catholique et aux religieux, il reste encore à faire.Nous appelons de façon pressante à une conclusion des négociations qui durentdepuis longtemps entre l’Etat d’Israël et le Saint-Siège. Nous avons égalementpris conscience de la souffrance de ces personnes dont les mariages sont soumisà d’énormes difficultés du fait des exigences « sécuritaires » et des différencesreligieuses, que ce soit pour les particuliers ou les communautés dont la terre et lespropriétés ont été endommagées ou confisquées, y compris par le tracé du mur deséparation, et pour les gens dont la vie est rendue si difficile par la situation danslaquelle ils vivent à Gaza.Nous savons qu’il y a des améliorations dans certains endroits, et le Premierministre Fayyad nous a parlé de nouvelles encourageantes : les chiffres les plusrécents montrent que les Palestiniens sont plus nombreux à revenir qu’à quitterleur pays. Mais nous sommes profondément touchés par toutes les situations où ladignité humaine est ignorée ou insultée.Nous nous engageons à nous tenir aux côtés des artisans de justice et depaix ici en Terre Sainte et à chercher à encourager et à persuader les leaders et leshabitants de nos propres nations à se joindre à eux.Nous continuerons à travailler à une paix durable en soutenant une authentiquesolution à deux Etats, impliquant sécurité et reconnaissance pour l’Etat et le peupled’Israël, et viabilité et indépendance pour les Palestiniens. Nous travaillerons pourun avenir dans lequel la vie, la dignité et les droits des Palestiniens et des Israéliensseront protégés et respectés.

88Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinQue devons-nous faire ?Nous devons continuer à appeler nos fidèles à prier pour nos frères et sœursde cette Terre et nous informerons également les autres personnes intéressées par ceque nous avons appris.Nous devons continuer les négociations avec les diplomates et les politiciensde nos pays afin de faire partager les problèmes des communautés chrétiennes quenous avons rencontrées.Nous appelons aussi les gens à se joindre à nous dans ces engagements. Lesleaders religieux ont un rôle à jouer dans la façon dont leurs coreligionnaires voientles personnes qui ont d’autres croyances, et comme nous, ils doivent faire preuvede plus de courage et de responsabilité. Ceux qui ont un rôle éducatif auprès desenfants ont une responsabilité particulière pour aider les jeunes esprits à grandirdans le respect des droits et de la dignité de chaque personne créée par Dieu, sansdistinction de croyances, de culture ou de nationalité. Nous avons été grandementencouragés par le témoignage de ces religieux qui travaillent dans les écoles,contribuant à construire un avenir meilleur.Ceux qui gouvernent les différentes parties de la Terre Sainte ont besoin detrouver la volonté et les moyens d’entamer des démarches courageuses pour lajustice et pour la paix. Les leaders de nos propres nations dont la politique extérieurea d’importants effets ici ont des responsabilités auxquelles ils ne peuvent renoncerpour aider à apporter une paix juste et protéger les droits des croyants et de tous lespeuples en ces terres. Les journalistes aussi savent combien leurs mots peuvent êtrepuissants, et nous en appelons à eux pour qu’ils fassent état des difficultés, maisaussi des signes d’espoir.Nous prions pour que le Seigneur donne la force à son peuple, tout son peuple,et le bénisse, par le don de la paix, spécialement en cette terre que tous qualifient desainte.Signataires du Communiqué :Mgr Patrick KellyArchevêque de Liverpool, Conférence épiscopale d’Angleterre et Pays de GallesMgr Rock MirditaArchevêque de Tirana Durazzo, Conférence épiscopale d’AlbanieMgr William KenneyEvêque aux affaires européennes, Conférence épiscopale d’Angleterre et Pays de GallesMgr Pierre MorissetteEvêque de Saint-Jérome, Conférence épiscopale canadienne

90Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinIntroduction :Je remercie l’Ordre du Saint-Sépulcre pour avoir organisé ce colloqueinternational sur « Géopolitique et Religions au Moyen-Orient » et pour m’avoirinvité à parler des « Instances du dialogue interreligieux », c’est-à-dire les institutionsqui peuvent influencer l’opinion publique et internationale, et qui permettent dedépasser les positions conflictuelles appuyées sur des appartenances religieuses. Jevoudrais me limiter au dialogue entre les trois religions monothéistes en Terre Saintesans aborder la question des instances œcuméniques. Ceci afin de terminer dans ledélai imparti. Pour la même raison je parlerai davantage du dialogue judéo-chrétien.Pour rendre mon discours moins théorique, je voudrais en introduction vousraconter deux histoires significatives dont j’ai été le témoin direct à Jérusalem.En l’an 2000, un Centre d’études interculturelles baptisé Konrad Adenauer aorganisé à Jérusalem un débat sur le thème suivant : « Est-ce que le Mont du Templeest un obstacle à la paix ? » Les invités étaient des intellectuels de Jérusalem,majoritairement des Israéliens. Nous étions quatre conférenciers : deux rabbins, unintellectuel musulman et moi-même. Vous pouvez deviner que le thème était un défiet une provocation car le Mont du Temple est vénéré par les juifs comme le lieu quia abrité le Temple de Jérusalem, le lieu saint par excellence et qui résume l’histoiredu peuple juif. Il avait été construit sur le Mont Moria, là où Abraham avait voulusacrifier son fils Isaac.Le Mont du Temple est également vénéré par les musulmans. Ils y vénèrentdepuis 13 siècles non seulement le sacrifice d’Abraham mais aussi l’Ascension duProphète Mahomet au ciel sur une jument ailée. Enfin, pour les chrétiens c’est unaussi un lieu saint car Jésus y a enseigné et prié.Les deux rabbins ont commencé le débat en se plaignant du fait que les Juifsn’ont pas le droit d’accéder au Mont du Temple pour prier. L’intellectuel musulman,lui, a nié catégoriquement et d’une façon choquante que le Temple avait été bâti surce site ni même à Jérusalem. Après la thèse et l’antithèse, l’atmosphère était trèstendue. Vous pouvez deviner la position délicate de la partie chrétienne. Il fallaitdire la vérité historique et théologique que je professais mais sans toutefois blesserles sentiments religieux de l’auditoire. J’ai commencé par m’excuser car ce quej’allais dire allait déplaire à tous. J’ai pu alors affirmer trois points :1) Premièrement, le Temple a existé à cet endroit. Les évangiles en sont le témoinle plus fort, en plus des preuves historiques et archéologiques.2) Deuxièmement, dans la théologie chrétienne ce temple n’a plus de raison d’êtrecar Jésus est l’accomplissement du Temple. Il est devenu le nouveau Templedans lequel habite la divinité. Après Lui, il n’y a plus besoin d’adorer Dieu dans

Janvier – Mars 2011 91une maison particulière, étant présent en toute communauté réunie en son nom.« Si deux ou trois personnes sont réunies en mon nom, je serai parmi eux. » (Mt18, 15-20)3) Troisièmement, j’ai rappelé lors de cette même conférence qu’il fallait trouver unesolution pour la question disputée, car Jérusalem devrait réunir tous les croyantset non les séparer. J’ai évoqué qu’un compromis serait possible dans le cadred’une solution globale au conflit israélo-palestinien. Grand fut mon étonnementquand j’ai su que, neuf ans après, dans le même Centre Konrad Adenauer, aeu lieu une rencontre interreligieuse organisée par The Interfaith EncounterAssociation autour du même thème. Selon cette association, les religions dumonde, au lieu d’être une cause de problèmes et de heurts, pourraient et devraientaider à trouver une solution. Cette Association a voulu appliquer ce principe à laquestion du Mont du Temple. Sa vision était de le transformer d’un lieu disputé àun lieu qui rassemble et unit. Ce lieu devrait devenir la montagne sainte de Dieuet réaliser la prophétie d’Isaïe qui l’avait entrevue comme une maison de prièrepour tous les peuples (Is 56, 7). Cette vision accomplirait la mission ultime duJudaïsme, du christianisme et de l’Islam et surtout la mission originale du templequi est d’être le lieu ou toute l’humanité vénère le Dieu unique ensemble et dansla paix. Cette réunion géniale est restée sans suivi. Entre ceux qui dialoguent surle plan interreligieux et les politiciens qui prennent les grandes décisions, il y aun grand fossé. Rappelons une autre fois qu’on ne peut pas résoudre le problèmedu Mont du Temple en faisant abstraction d’une solution globale.La seconde expérience que je voudrais raconter a eu lieu la même annéeau Centre Notre-Dame de Jérusalem. Jean-Paul II a tenu pendant son pèlerinageen Terre Sainte à ce que soit organisée une rencontre interreligieuse à Jérusalemmême, étant convaincu qu’un tel dialogue était le remède au choc des cultures, descivilisations et des religions et pourrait accélérer la paix. La cérémonie a réuni lesgrands chefs des religions d’Israël, y compris les Druzes et les Bahais. Le cérémonialprévoyait que le Grand Rabin Ashkénaze Mair Lau et le Grand Magistrat TayseemAl Tamimi, devaient planter avec le pape un olivier qui serait replanté dans le jardindu Centre Notre Dame, comme symbole de cette paix souhaitée en Terre Sainte.Mais pour des raisons que vous pouvez deviner, seul le pape a planté cet arbre. Deplus, les discours du Grand Rabin et de Tamimi avaient une tonalité politique forte.Je peux dire que malgré l’échec apparent de la réunion, il y a eu deux points positifs :– le fait de réunir juifs, chrétiens et musulmans pour parler ensemble du rôle de lareligion dans la paix.– le discours historique de Jean-Paul II. Une grande sagesse émanait de ses paroles,et il énonça sans ambiguïté le rôle de la religion dans les grands problèmes del’humanité.

92Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinLe pape avait rappelé alors – je cite – que « toutes nos religions connaissent,sous une forme ou sous une autre, la Règle d’or : ‘‘Fais aux autres ce que tu voudraisque l’on te fasse’’. (…) Cela signifie que la religion est l’ennemi de l’exclusion et dela discrimination, de la haine et de la rivalité, de la violence et du conflit. »Et le pape de définir la nature du dialogue religieux : « Ce dialogue n’est pasune tentative d’imposer aux autres notre vision. Il exige que nous tous, fidèles à ceque nous croyons, écoutions avec respect l’autre, cherchions à discerner ce qu’ily a de bon et de saint dans son enseignement et que nous coopérions en vue desoutenir tout ce qui promeut la paix et la compréhension réciproque. »Six mois après, la deuxième Intifada éclatait, plus sanglante que la première,causant des milliers de victimes et de blessés des deux parts. La cause n’était pasla visite du pape mais l’échec des pourparlers de camp David et le fait que sondiscours n’était pas lu par les politiciens.En définitive, sur ces deux histoires, je voudrais proposer deux remarques :1) le conflit israélo-palestinien n’est pas un simple problème psychologique oupolitique, territorial ou militaire. Il est tout cela ensemble et un peu plus. Il estde nature idéologique et possède un arrière fond religieux. La religion est enquelque sorte partie prenante du problème. Or, la cause d’un problème ne peut pasdevenir facilement un facteur de solution. L’arrière fond religieux consiste dansle fait que le sionisme se base sur le fait que Dieu a donné cette terre à Abrahamet à sa descendance à jamais. Les Israéliens se basent, dans la revendication decette terre, sur une promesse divine et un droit divin, alors que les Palestiniens sebasent sur un droit historique acquis sur 13 siècles de présence arabe islamiquedans le pays. Il existe donc un conflit entre un droit soi-disant divin et un droitsoi-disant historique.2) A cause de ce conflit idéologique, les Israéliens n’acceptent pas d’appeleroccupation ce qu’ils ont conquis en 1967. Pour eux, il s’agit d’une libération ourécupération de ce qui leur revenait. C’est pourquoi les négociations n’ont pas lemême sens chez les deux parties du conflit. A cause de ces prémices opposées,il n’y aura jamais unanimité sur les problèmes en suspens comme le retour desréfugiés Palestiniens, le problème des colonies israéliennes construites dansles Territoires palestiniens, la question de Jérusalem, capitale d’un Etat ou dedeux Etats, la question du Mont du Temple et surtout la question des frontièresdu futur Etat palestinien. Est aussi ambigu le terme de concessions généreusespromises par les deux en vue de la paix.Apres cette longue introduction qui n’a fait que diagnostiquer le problème,je voudrais passer en revue quelques instances de dialogue interreligieux quidevraient permettre de dépasser cette situation conflictuelle. Notez bien que

Janvier – Mars 2011 93les fruits se cueillent sur le long terme et qu’il n’y a pas de solution miracleimmédiate.(… pour lire l’ensemble de la conférence : www.lpj.org)Conclusion :Permettez-moi de ne pas faire de conclusion à ma petite causerie. A la place,je citerai les paroles prophétiques de Benoit XVI sur Jérusalem, prononcées pendantla messe à la Vallée de Josaphat – Jérusalem le mardi 12 mai 2009 :« Tandis que nous sommes ici rassemblés au pied des remparts de cette cité,que les disciples de trois grandes religions considèrent comme sacrés, commentpouvons-nous ne pas songer à la vocation universelle de Jérusalem ? Annoncéepar les prophètes, cette vocation apparaît aussi comme un fait indiscutable, commeune réalité à jamais enracinée dans l’histoire complexe de cette ville et de seshabitants. Les Juifs, les Musulmans, tout comme les Chrétiens considèrent cettecité comme leur patrie spirituelle. Comme il reste beaucoup à faire pour qu’elle soitvéritablement une ‘‘cité de paix’’ pour tous les peuples, où tous peuvent venir enpèlerinage pour chercher Dieu et écouter sa voix, une voix qui ‘‘annonce la paix’’(cf. Ps 85, 9) ! »« Microcosme de notre univers mondialisé, Jérusalem, si elle veut vivre enconformité avec sa vocation universelle, doit être un lieu qui enseigne l’universalité,le respect des autres, le dialogue et la compréhension mutuelle ; un lieu où lespréjugés, l’ignorance et la peur qui les alimentent sont mis en échec par l’honnêteté,le bon droit et la recherche de la paix. Il ne devrait pas y avoir place, à l’intérieurde ces murs, pour l’étroitesse d’esprit, la discrimination, la violence et l’injustice.Ceux qui croient en un Dieu miséricordieux – qu’ils se reconnaissent comme Juifs,Chrétiens ou Musulmans – doivent être les premiers à promouvoir cette culturede réconciliation et de paix, sans se laisser décourager par la pénible lenteur desprogrès ni par le lourd fardeau des souvenirs du passé. »En effet, tous les dialogues interreligieux auraient été futiles et inutiles siJérusalem ne réalisait pas sa vocation de ville ouverte à tous les croyants.Et je vous rappelle à la fin que Benoît XVI se rendra en pèlerinage à Assiseen octobre 2011. Il y invite les chrétiens d’autres confessions et les représentantsd’autres religions pour célébrer le 25 ème anniversaire du rassemblement « historique »convoqué par Jean-Paul II. Nous allons l’accompagner par notre prière. En définitive,la prière est vraiment l’instance la plus efficace pour rapprocher les fidèles des diversesreligions qui sont tous les enfants bien aimés du même Dieu.† William ShomaliEvêque auxiliaire de Jérusalem

94Jérusalem Bulletin diocésain du Patriarcat latinDocuments 4« Le présent appel pour cette quête s’inscrit en faveur de lapaix dont nos frères et sœurs de Terre Sainte veulent êtreles instruments efficaces dans les mains du Seigneur pourle bien de tout l’Orient »Le 21 mars 2011, le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pourles Eglises orientales, a adressé une lettre aux évêques du monde entier pour laquête du Vendredi Saint, quête qui remonte à l’âge apostolique. Nous en publionsci-dessous l’intégralité.Excellence Révérendissime,Evoquer la Quête du Vendredi Saint, c’est rappeler un engagement quiremonte au temps apostolique. Saint Paul l’atteste lorsqu’il écrit aux Galates :« nous devions seulement songer aux pauvres, ce que précisément j’ai eu à cœurde faire » (2, 10). Il le répète aux chrétiens de Corinthe (1 Co 16, 1-3 ; 2 Co 8-9)et de Rome : « (...) je me rends à Jérusalem pour le service des saints car laMacédoine et l’Achaïe ont bien voulu prendre quelque part aux besoins des saintsde Jérusalem qui sont dans la pauvreté » (15, 25-26).La Terre Sainte attend la fraternité de l’Eglise universelle et désire en échangepartager son expérience de grâce et de souffrance qui marque son chemin. Avanttout, elle reconnaît la grâce du Synode des Evêques du Moyen-Orient ainsi que cellede la visite du Saint-Père à Chypre. Ces événements ont accru l’intérêt du monde,mais aussi le retour de nombreux pèlerins sur les traces historiques de Jésus-Christ.La Terre Sainte est sensible à l’augmentation des violences envers les chrétiensd’Orient, dont les conséquences sont notables dans toute la région. Les chrétiensd’Orient expérimentent l’actualité du martyre et souffrent de la précarité de lapaix ou de son absence. Leur exode incessant en est le signe le plus inquiétant. Aumilieu de cette situation, quelques signes positifs sont insuffisants pour renverserla douloureuse tendance à l’émigration chrétienne qui appauvrit cette région de sesforces vitales que constituent les jeunes générations.Il nous appartient donc, de nous unir au pape pour encourager les chrétiens deJérusalem, d’Israël et de Palestine, de Jordanie et des pays orientaux environnants,avec ses propres paroles : «La paix est possible. La paix est urgente. La paix est lacondition indispensable pour une vie digne de la personne humaine et de la société.

Janvier – Mars 2011 95La paix est également le meilleur remède pour éviter l’émigration du Moyen-Orient» (Benoît XVI, homélie pour la conclusion du Synode pour le Moyen-Orient).Le présent appel pour cette quête s’inscrit en faveur de la paix dont nos frèreset sœurs de Terre Sainte veulent être les instruments efficaces dans les mains duSeigneur pour le bien de tout l’Orient.Il parvient au début de notre itinéraire de Carême qui trouvera son pointculminant le Vendredi Saint, ou à tout autre moment opportun en fonction du contextelocal. Mais cette collecte demeure, partout, la voie ordinaire pour promouvoir la viedes chrétiens de Terre-Sainte.La Congrégation pour les Eglises Orientales se fait le porte-voix des besoinspastoraux et éducatifs, d’assistance et de charité de leurs Eglises. Grâce à cettesolidarité mondiale, elles demeurent ancrées dans les souffrances et les espérancesde leurs peuples, tout en progressant dans la collaboration œcuménique etinterreligieuse. Elles rendront gloire à Dieu et défendront les droits et les devoirs desparticuliers et des communautés, en commençant par l’exercice personnel et publicde la liberté religieuse. Elles seront aux côtés des pauvres, sans aucune distinction,pour contribuer à la promotion sociale du Moyen-Orient. Surtout, elles vivront lesbéatitudes du pardon et de la réconciliation.Benoît XVI nous invite à aller au-delà du geste purement matériel. Le rapportdoit devenir plus intense pour arriver à une « vraie spiritualité ancrée dans la Terre deJésus » : « C’est pourquoi, plus nous voyons l’universalité et l’unicité de la Personnedu Christ, plus nous considérons avec gratitude cette Terre où Jésus est né, a vécuet s’est donné lui-même pour nous tous. Les pierres sur lesquelles notre Rédempteura marché demeurent pour nous riches de souvenirs et continuent à «crier» la BonneNouvelle... les chrétiens qui vivent sur la Terre de Jésus, en témoignant leur foi dansle ...sont appelés à servir non seulement comme « un phare de la foi pour l’Egliseuniverselle, mais aussi comme un levain d’harmonie, de sagesse et d’équilibredans la vie d’une société qui, traditionnellement, a été et continue d’être pluraliste,multiethnique et multi-religieuse » (Exhortation post-synodale Verbum Domini, 89).Je remercie, au nom du Saint-Père, les pasteurs et les fidèles de toute l’Eglise,confiant dans leur constante générosité. C’est un merci partagé par l’Eglise latinerassemblée dans le Patriarcat latin de Jérusalem et la Custodie Franciscaine de TerreSainte et aussi par les Eglises Melkite, Maronite, Syro-catholique, Arménienne,Chaldéenne, qui composent ensemble l’Eglise catholique en Terre Sainte.Avec mes souhaits les plus fraternels dans le Christ Jésus.† Leonardo Card. SandriPréfet† Cyril Vasil’, S.I.Archevêque Secrétaire