franc pour lequel un marché financiercoexiste avec le marché officiel6 (graphique I). Le désir <strong>de</strong> privilégierl'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'influence <strong>de</strong>s modifications<strong>de</strong> cours sur les possibilités d'exportations conduit à retenir les coursdu marché <strong>de</strong>stiné au règlement <strong>de</strong>stransactions commerciales.L'ampleur <strong>de</strong>s ajustementsrécentsLe graphique II donne l'évolution<strong>de</strong> 1' « indice synthétique du cours <strong>de</strong>smonnaies », base 100 en 1963, <strong>de</strong>puis1955 en termes d'une monnaie invariante7, par exemple l'unité <strong>de</strong> compteeuropéenne 8. La faible ampleur <strong>de</strong>svariations <strong>de</strong> l'indice synthétique traduit le fait que les ajustements monétaires se sont jusqu'à maintenanteffectués autant par réévaluation quepar dévaluation 9. Cependant il convient <strong>de</strong> ne pas attacher trop d'importance à ces évolutions qui résultent <strong>de</strong>la définition par rapport à une référencefixe, or ou DTS, <strong>de</strong>s monnaies servantau calcul <strong>de</strong> l'indice synthétique : Untel mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> définition est un procédécommo<strong>de</strong> mais dont on peut se passer(encadré ci-contre). L'essentiel rési<strong>de</strong>dans la modification <strong>de</strong>s taux auxquelsles monnaies s'échangent entre elles.L'effet moyen <strong>de</strong> ces modificationspeut être apprécié à partir du graphique III qui retrace l'évolution <strong>de</strong>sprincipales monnaies par rapport àl'indice synthétique; ce graphique faitnettement apparaître combien la pratique actuelle aboutissant à <strong>de</strong>s variations constantes <strong>de</strong>s cours, trancheavec la stabilité antérieure.Les données du tableau 2, calculéesselon la même métho<strong>de</strong> que cellesreprésentées sur le graphique III,mais par référence aux parités officielles <strong>de</strong> décembre 1969, et non plus<strong>de</strong> 1963, permettent <strong>de</strong> mieux apprécier l'ampleur <strong>de</strong>s ajustements récents.On peut, fin décembre 1973, classerles grands pays industriels en troisgroupes :• L'Allemagne, l'Autriche, la Suisse,et les Pays-Bas connaissent une appréciation <strong>de</strong> leur monnaie supérieure, etparfois notablement, à 10 %, acquisepour l'essentiel en 1973. Le francsuisse a joué en début d'année un rôleprécurseur dans le mouvement d'ensemble, alors que c'est principalementau 2e trimestre que le <strong>de</strong>utschemarks'est revalorisé;• Les . États-Unis, le Canada, laGran<strong>de</strong>-Bretagne et l'Italie ont vu leursEn règle générale, les monnaiessont définies directement ou indirectement par rapport à une base fixe :quantité d'or correspondant à uneunité monétaire ou rapport avec unemonnaie <strong>de</strong> compte (DTS actuels);cependant une telle pratique n'estpas obligatoire puisque seuls importentles taux auxquels les monnaies s'échangent entre elles.Considérons trois monnaies A, Bet C dont on désire que les paritésrespectent A\C = 0,4 et B',C = 0,8,d'où il découle B/A = 2. Il suffirait<strong>de</strong> fixer ces trois taux <strong>de</strong> changes.Le désir d'éviter une enumerationconduirait même à ne fixer que A\Cet BJC en accordant un rôle pivot à C,mais dès lors les autorités monétaires émettrices <strong>de</strong> C perdraient lamaîtrise <strong>de</strong> leur taux <strong>de</strong> change ;si A et B sont définies par rapportà C : A = 0,4 C et B = 0,8 C, lepays émetteur <strong>de</strong> C ne peut modifierla valeur relative <strong>de</strong> sa monnaie,que s'il obtient <strong>de</strong>s pays émetteurs<strong>de</strong> A et B une modification <strong>de</strong> ladéfinition <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux monnaies.Pour éviter cet « inconvénient »,les autorités monétaires pourraientavoir recours à une unité <strong>de</strong> compte,mélange composite <strong>de</strong> monnaies,qui servirait <strong>de</strong> référence. Ainsi lesjeux <strong>de</strong> parités souhaitées ci-<strong>de</strong>ssuspourraient être définis par :UC = 0,6 + 0,2 B + 0,4 C etA 0,50 UCB 1,00 UCC = 1,25 UCNaturellement il y a <strong>de</strong> multiplesfaçons <strong>de</strong> définir l'unité <strong>de</strong> compte,les pondérations peuvent être arbitraires ou être le reflet <strong>de</strong>s situations<strong>de</strong>s divers pays dans un ou plusieursdomaines, tout cela résultant <strong>de</strong>négociations entre pays.monnaies se déprécier <strong>de</strong> 10 à 15 %,mais cette dépréciation était réaliséepour moitié dès le début <strong>de</strong> 1973 en cequi concerne les États-Unis et laGran<strong>de</strong>-Bretagne. Outre les effets <strong>de</strong> la<strong>de</strong>rnière dévaluation du dollar enfévrier 1973, les faits marquants sontla chute brutale <strong>de</strong> ces monnaies entremai et juillet, et la reprise du dollar àpartir <strong>de</strong> l'automne;• Les autres pays connaissent <strong>de</strong>smouvements <strong>de</strong> moindre ampleur, et lecours relatif <strong>de</strong> leur monnaie s'établitgénéralement fin décembre à un niveauvoisin <strong>de</strong> celui du début <strong>de</strong> l'année.du6.francSur lecommercial,marché officielsont<strong>de</strong>sréaliséschanges,lesditpaiementsmarchérésultant d'importations et d'exportations <strong>de</strong> marchandises et <strong>de</strong>s frais accessoires, <strong>de</strong>DÉFINITIONDES PARITÉS MONÉTAIRESCette définition <strong>de</strong>s monnaies parrapport à une unité <strong>de</strong> compte est,en fait, formellement i<strong>de</strong>ntique àl'énumération <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong> changes<strong>de</strong>s monnaies prises <strong>de</strong>ux à <strong>de</strong>ux.A =0,5 UC—>0,7 A -0,1 B-0,2C = 0[l]0,8B-0,4C =C = 1,25 UC —+0,75 A — 0,25 B + 0,5C = 0 [3]L'équation [3] peut être obtenuepar combinaison linéaire <strong>de</strong>s <strong>de</strong>uxpremières : [3] = — [/] X 1,5 +[2] x 0,5.On dispose <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux équations indépendantes qui permettent d'exprimerla valeur <strong>de</strong> 2 monnaies en fonction<strong>de</strong> la troisième.Considérons le cas où les troismonnaies sont définies par rapport àl'unité <strong>de</strong> compte ci-<strong>de</strong>ssus, et supposons que le pays émetteur <strong>de</strong> lamonnaie B, veuille dévaluer <strong>de</strong>50 %, <strong>de</strong> manière à obtenir les taux<strong>de</strong> change B\A = 1 et B',C = 0,4,il lui suffit <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r que B ne vautplus que 0,5 unité <strong>de</strong> compte dont ladéfinition reste invariante.Un résultat i<strong>de</strong>ntique aurait étéobtenu si les monnaies avaient étédéfinies par rapport à une base fixe,par exemple A = 200 mg d'or,B = 400 mg d'or et C = 500 mgd'or, en dévaluant B <strong>de</strong> 55 % etA et C <strong>de</strong> 10 %. La base fixe n'ayantd'ailleurs pas besoin d'avoir uneexistence physique et pouvait êtreune simple monnaie <strong>de</strong> compte.Mais quel que soit le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>définition <strong>de</strong>s parités, sauf existenced'in<strong>de</strong>xation sur la base fixe,seule sera perçue les variations <strong>de</strong>parités entre B et les <strong>de</strong>ux autresmonnaies.ment <strong>de</strong> crédits commerciaux afférents aux importopérationsations et exportations<strong>de</strong> négoce international,<strong>de</strong> biens et servicesles paiementset aux■ esultant <strong>de</strong> l'exécution <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong>s serviceset revenus <strong>de</strong> la propriété industrielle, ainsi que lespaiements courants avec l'étranger effectués oureçusçaises.par l'État et les collectivités publiques fran7. Traditionnellement on considère que la monnaie<strong>de</strong> laremplitvaleurtrois(monnaiefonctions<strong>de</strong>:compte),instrumentintermédiaire<strong>de</strong> mesuredans les échanges (monnaie <strong>de</strong> circulation) et élément constitutif du patrimoine. Dans la pratiqueactuelle il est difficile <strong>de</strong> distinguer les <strong>de</strong>ux premièrescas; ainsifonctions,avant lamaisRévolutiontel n'afrançaisepas toujoursles contratsété leétaient libellés eu livres tournois, monnaie <strong>de</strong>compte dépourvue <strong>de</strong> matérialisation physique, etles paiements s'effectuaient en louis d'or et éensd'argent,monnaie <strong>de</strong>espècescomptemétalliquesdépendaitdontd'uneladécisionvaleur en<strong>de</strong>l'autorité régalienne.8. La valeur <strong>de</strong> l'unité <strong>de</strong> compte européenneétant avant décembre 1971 égale à celle du dollar,etionstetteduvaleurdollarn'a:pas1étédollarmodifiéeUS =lors0,829<strong>de</strong>s dévaluatUC, endécembre 1973.synthétique9. L'évolutionreposeauencourspartie<strong>de</strong>sur1973<strong>de</strong>s conventions<strong>de</strong> l'indice(encadré, page 54) en particulier cela revientà admettre que ce sont les monnaies européennesqui flottent vis-à-vis du dollar et non l'inverse.CHRONIQUES 55
GRAPHIQUE I. Évolution du franc financier par rapport au franc commercialLe rapport du cours du dollar sur le marché financier au cours du dollar sur le marché commercial retrace la différence d'appréciation du francselon le type <strong>de</strong> transaction considéré. Le marché du franc financier étant en principe régi par la loi <strong>de</strong> l'offre et <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors que lesautorités monétaires contrôlent le marché du franc commercial, l'évolution du franc financier est un indicateur <strong>de</strong> la pression sur le franc.108106104102100989694F-\s(12. 30, 4. 2. 31 1 2, 30/ 4, X 29, 2, 30, 4 8, 6, 3. 7 7 4. 2. 6/ 4, 1, 5. 3. 7 S, 2. 6,'9 /g -Tl 02 H2 'è '3 3 '5 '6 '6 '8 '8 ^10 '11 02 '1 '2 '3 ^ 'S- '6 '7 '8 '9 '10 '11 H2 'l '21971 1972L-19731. Fermetures <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> changesGRAPHIQUE II. Indice synthétique du cours <strong>de</strong>s principales monnaies(Pondérations proportionnelles aux échanges mondiaux <strong>de</strong> produits manufacturés)Base 100 = parités <strong>de</strong> 1963110— \— w"-Ê=— A \1001955 I960 1965 1970 1974SOGRAPHIQUE III. Cours par rapport à Vindice synthétique du cours <strong>de</strong>s principales monnaiesen fin <strong>de</strong> moismise â jour fin Décembre: cours sur te marché du franc commercial le 26 Décembre 1973 1963 = 100FRANC)£UTSCHE MARKLIVREI9SS I960 IS6S 1370 137356