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La grappe N°32 - Institut Français de la Vigne et du Vin Sud-Ouest

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Bull<strong>et</strong>in d’information <strong>de</strong> <strong>la</strong> Station Régionale ITV Midi-Pyrénéesn°32 - MARS 2001<strong>La</strong> <strong>grappe</strong> d’AutanSOMMAIRELes récentes manifestations viticoles sont là pournous rappeler combien l’équilibre est un étatdifficile à atteindre.EDITODOSSIERENQUETE MILDIOU CONDUITEAUPRÈS DES VITICULTEURS SURLA CAMPAGNE 2000..................................................... page 2VOTRE RENDEZ-VOUS..................................................... page 4LA VIE DU GISL’EUTYPIOSE...................................................... page 7<strong>La</strong> mondialisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> viticulture nous confirme dansnos choix d’encépagement autochtone, <strong>de</strong> typicité, <strong>de</strong>terroirs pour <strong>la</strong> meilleure expression <strong>de</strong> nos Cot,Tannat, Duras, Fer Servadou, Colombard, Mauzac ouLen <strong>de</strong> l’El.Seule <strong>la</strong> démarche qualité entreprise dans nosexploitations en sera le garant.Nos proj<strong>et</strong>s expérimentaux seront bientôt examinésen commission viticole régionale. Ils reposent sur <strong>de</strong>sréseaux régionaux en concertation avec tous lesorganismes départementaux <strong>et</strong> régionaux.En pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fièvre aphteuse, <strong>de</strong> vache folle -traumatismes inoubliables pour nos collègueséleveurs-, il est primordial que le cloisonnement entreorganismes <strong>de</strong> recherche, d’expérimentation <strong>et</strong> <strong>de</strong>développement tombe.J.François Roussillon,Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Station Régionale


DOSSIERBrèves... Brèves...Un travail <strong>de</strong>partenariat régionaldémarre sur l’étu<strong>de</strong> <strong>du</strong>Fer Servadou, <strong>la</strong>ncé en2000 par l’ITV Midi-Pyrénées.Il s’articule autour <strong>de</strong>scompétences <strong>de</strong> plusieurs<strong>la</strong>boratoires toulousains,dans unprogramme complémentaire:* ENSAT - Centre <strong>de</strong>Viticulture <strong>et</strong> d’Oenologie: AlexandreCa<strong>de</strong>t entre en thèse,sous l’expérience <strong>de</strong>Marc Garcia, sur <strong>la</strong>re<strong>la</strong>tion sol/p<strong>la</strong>nte <strong>et</strong>l’équilibre nutritionnel<strong>du</strong> Fer Servadou. Desessais seront réalisés enserre sur les conditionshydriques ou d’ensoleillement.* ENSIA 7 - Faculté<strong>de</strong> Pharmacie : CécileProuteau, étudiante enDiplôme <strong>de</strong> Recherche<strong>et</strong> Technologie, con<strong>du</strong>it<strong>de</strong>s recherches sur ledosage <strong>de</strong> l’IBMP(molécule responsable<strong>de</strong> l’arôme “poivronvert”), <strong>et</strong> l’i<strong>de</strong>ntification<strong>de</strong>s arômes fruités<strong>du</strong> Fer (cassis notamment).Un réseau <strong>de</strong> 13parcelles sur Marcil<strong>la</strong>c,Gail<strong>la</strong>c, Fronton, Madiranconstitue le terraind’expérimen-tation.Contact : F. DavauxITV MP - 05.63.41.01.54.Le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne 2000 a été marqué par <strong>de</strong>s pluviométries fréquentes <strong>et</strong>importantes en avril <strong>et</strong> mai, qui ont déclenché <strong>de</strong>s contaminations primaires <strong>de</strong>mildiou très nombreuses. Fin mai, début juin, l’état sanitaire <strong>du</strong> vignoble <strong>de</strong>venaittrès préoccupant, <strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreuses situations d’échecs <strong>de</strong> protection nous étaientrapportées. Les commentaires faisaient état <strong>de</strong> fortes variations <strong>de</strong>s niveauxd’attaque d’une parcelle à l’autre, sur <strong>de</strong>s îlots parfois voisins <strong>et</strong> ayant reçu lesmêmes programmes <strong>de</strong> traitements. Forts <strong>de</strong> ce constat <strong>et</strong> n’ayant aucuneexplication à c<strong>et</strong>te diversité <strong>de</strong>s attaques, nous avons réalisé une enquête auprès<strong>de</strong>s viticulteurs, pour tenter <strong>de</strong> relever les facteurs ayant pu jouer un rôlesignificatif dans ce développement différencié <strong>de</strong> l’épidémie. Quarantequestionnaires nous sont revenus. Soixante <strong>de</strong>scriptifs parcel<strong>la</strong>ires différenciantparcelles saines <strong>et</strong> atteintes ont été renseignés par les viticulteurs. Nous présentonsici les principaux résultats convergents ou divergents susceptibles <strong>de</strong> livrer uneexplication aux situations parcel<strong>la</strong>ires analysées. C<strong>et</strong>te synthèse concerneuniquement <strong>du</strong> vignoble gail<strong>la</strong>cois car les r<strong>et</strong>ours <strong>de</strong>s autres vignobles ont étéinsuffisants pour être traités statistiquement.SITUATIONTION SANITAIREAIRE GLOBALE ET ESTIMATIONTION DES PERTESDE RÉCOLTEETENQUETE MILDIOU CONDUITE AUPRESDES VITICULTEURS SUR LA CAMPAGNE2000DE FEUILLAGESur les quarante réponses, l’état sanitaire global <strong>de</strong> l’exploitation est jugé bon àtrès bon par 87 % <strong>de</strong>s personnes. Seules 13 % <strong>de</strong>s réponses l’estiment moyen.Parallèlement, à <strong>la</strong> question “perte globale sur l’exploitation ?”, 100 % <strong>de</strong>sréponses indiquent une perte inférieure à 10 %.On r<strong>et</strong>iendra que <strong>la</strong> très forte pression mildiou observée en début <strong>de</strong> campagne2000, a pu être contenue <strong>de</strong> manière satisfaisante. C<strong>et</strong>te perte inférieure à 10 %s’applique en fait sur un grand nombre d’ilôts, mais <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ite surface <strong>et</strong> trèstouchés. Il y a là une situation d’échec marquée.Est-il possible, sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s critères analysés, d’en dégager les raisonsprincipales ?APPARITIONDES PREMIERS FOYERS DE MILDIOULes premiers foyers ont étéobservés après le 8 mai. Sur lesexploitations, le pic d’apparition<strong>de</strong>s premiers symptômes se situeaprès le 28 mai. Il n’est paspossible <strong>de</strong> déceler un lien entreprécocité <strong>de</strong>s symptômes <strong>et</strong> l’étatsanitaire ultérieur <strong>de</strong>s parcelles.En revanche, l’observation <strong>de</strong>spluviométries tra<strong>du</strong>it parfaitementle comportement <strong>du</strong> champignonsur le vignoble.Figure n°1 : Ecart pluviométrique <strong>du</strong> millésime 2000 parrapport à <strong>la</strong> normale sur 30 ans2<strong>la</strong> <strong>grappe</strong> d’Autan n° 32


DOSSIERAprès les excé<strong>de</strong>nts observés en avril, qui ont favorisé <strong>la</strong> maturation <strong>et</strong> <strong>la</strong>germination <strong>de</strong>s oeufs d’hiver <strong>du</strong> mildiou, <strong>la</strong> vigne a subi <strong>de</strong> très fortescontaminations en juin, mois également excé<strong>de</strong>ntaire en pluviométrie (figure n°2).Si on analyse plus en détail les différents événements contaminants intervenus endébut <strong>de</strong> campagne, les observations <strong>de</strong> terrain <strong>et</strong> les modèles <strong>de</strong> prévisionsignalent quatre dates clés pour les expliquer. Elles correspon<strong>de</strong>nt aux résultats <strong>du</strong>sondage liés aux observations.Figure n°2 : Indications <strong>de</strong>s contaminations <strong>de</strong> masse <strong>du</strong> mildiou sur Gail<strong>la</strong>c (barre) <strong>et</strong> évolution <strong>de</strong><strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die sur témoin non traités (courbe)RÔLEDED’ ÉPIDÉMIECERTAINS<strong>la</strong> <strong>grappe</strong> d’Autan n° 32CRITÈRES AGRONOMIQUESSURLEDIFFÉRENTIELLes îlots décrits se décomposent <strong>de</strong> manière très équilibrée entre 32 peu atteintspar le mildiou, <strong>et</strong> 28 qui ont montré <strong>de</strong>s attaques plus fortes. Une quarantaine <strong>de</strong><strong>de</strong>scripteurs <strong>de</strong>s parcelles ont été relevés pour caractériser <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ntation, <strong>la</strong> parcelle,les façons culturales, <strong>la</strong> protection contre le mildiou.De nombreux critères présentent une distribution équilibrée, ou à <strong>de</strong>s niveaux trèsproches entre îlots sains <strong>et</strong> atteints. De ce fait, on peut considérer que, dansl’échantillon étudié, ils ne jouent pas un rôle explicatif sur le différentield’épidémie constatée. Ainsi, les informations relevées sur les critères suivants neperm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> différencier <strong>la</strong> distribution entre îlots sains <strong>et</strong> atteints :- p<strong>la</strong>ntation : porte-greffe, <strong>de</strong>nsité, système <strong>de</strong> taille, hauteur sol-végétation,épaisseur <strong>du</strong> feuil<strong>la</strong>ge- parcelle : topographie, exposition, fumure- façons culturales : date d’épamprage, mo<strong>de</strong> d’épamprage, dates <strong>de</strong> relevage <strong>et</strong><strong>de</strong> rognage- protection contre le mildiou : mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> pulvérisation utilisée, vitesse <strong>de</strong>travail, nombre <strong>de</strong> rangs traités, nombre <strong>de</strong> faces <strong>de</strong> rangs recevant directementou indirectement <strong>la</strong> bouillie <strong>de</strong> traitementAucune limite c<strong>la</strong>ire n’apporte d’explication sur l’influence <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong> ces facteurs,sur l’apparition <strong>et</strong> <strong>la</strong> virulence <strong>de</strong>s attaques, ce qui par ailleurs ne veut pas direqu’ils n’ont pas d’inci<strong>de</strong>nce.Les critères suivants sont ceux pour lesquels c<strong>et</strong>te distribution montre un écartsignificatif, susceptible <strong>de</strong> donner une interprétation <strong>de</strong>s taux d’attaque.Brèves... Brèves...<strong>La</strong> SICAREX <strong>Sud</strong>-<strong>Ouest</strong>m<strong>et</strong> à disposition lecompte-ren<strong>du</strong> <strong>de</strong> sestravaux sur les clones <strong>de</strong>Mauzac <strong>et</strong> <strong>de</strong> FerServadou.Contact : Olivier YobregatTél. 05.63.57.70.62.Groupe “Lutteraisonnée”De nombreux groupes <strong>de</strong>vignerons se constituenten Midi-Pyrénées pourm<strong>et</strong>tre en p<strong>la</strong>ce unedémarche “lutte raisonnée”.Depuis 1998, oùelle a été <strong>la</strong>ncée, l’opérationatteint aujourd’hui100 vignerons gail<strong>la</strong>cois(autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ch. Agr. <strong>du</strong>Tarn), 80 vigneronsfrontonnais (Ch. Agr.31/ADVA), 30 à Cahors<strong>et</strong> <strong>de</strong> nombreux groupesdans le Gers <strong>et</strong> leMadiran. <strong>La</strong> démarcherepose sur une évaluation<strong>de</strong>s risques <strong>de</strong> ma<strong>la</strong>die.Les données issues <strong>de</strong>smodèles “Potentiel Système”,expérimentés parl’ITV, y apportent unebase <strong>de</strong> réflexion supplémentaire.Contact : Eric Serrano05.63.41.01.54.Avec l’accroissement <strong>de</strong>sprogrammes en agronomieviticole <strong>et</strong> pro<strong>du</strong>ctionintégrée, les proj<strong>et</strong>sexpérimentaux sont <strong>de</strong>venusplus lourds <strong>et</strong> complexes.Pour les mener àbien, l’équipe régionale<strong>de</strong> l’ITV a fait appel àplusieurs technicienscontractualisés :* Philippe Toussainpartage son temps avec <strong>la</strong>CA <strong>du</strong> Tarn* Philippe Saccharin,basé à Gail<strong>la</strong>c, s’occuperad’agronomie viticole pourle Tarn, <strong>la</strong> H.Garonne <strong>et</strong>le Lot* C<strong>la</strong>udia Nico<strong>la</strong>s serabasée au Domaine <strong>de</strong>Mons3


DOSSIERMatériel végétalSeuls l’âge <strong>et</strong> <strong>la</strong> vigueur, montrent une différence <strong>de</strong> comportement entre parcelles saines <strong>et</strong> atteintes (figure n°3). Ainsi, dans notre échantillon, les parcelles <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> vingt ans, sont décrites comme étant moins souventatteintes que les plus récentes. De même, les parcelles sont plus souvent décrites saines sur les îlots <strong>de</strong> faiblevigueur, <strong>et</strong> à l’inverse, elles sont plus atteintes sur les parcelles <strong>de</strong> vigueur forte.Figures n°3 : Eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>du</strong> matériel végétalEnfin, il apparaît une différence <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>sparcelles en fonction <strong>du</strong> cépage.Ainsi, 59 % <strong>de</strong>s parcelles décrites atteintes sont issues<strong>de</strong> Gamay ou <strong>de</strong> Loin <strong>de</strong> l’Oeil, cépages les plusprécoces <strong>de</strong> l’aire d’appel<strong>la</strong>tion.Au moment <strong>de</strong>s contaminations <strong>de</strong> fin mai <strong>et</strong> débutjuin, ces cépages se trouvaient à <strong>de</strong>s sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> fortesensibilité à <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die (proche floraison).Figure n°4 : Répartition <strong>de</strong>s cépages<strong>la</strong> <strong>grappe</strong> d’autanBull<strong>et</strong>in bimestriel<strong>de</strong> <strong>la</strong> Station régionaleMidi-pyrénées <strong>du</strong> CentreTechnique Interprofessionnel<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Vigne</strong> <strong>et</strong> <strong>du</strong> <strong>Vin</strong>(ITV France)52, p<strong>la</strong>ce Jean Moulin - BP7381603 GAILLAC Ce<strong>de</strong>xTél. 05 63 41 01 54Fax 05 63 41 01 88Directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> publicationJean-François RoussillonRédacteur en chefJean-Luc FavarelSecrétaire <strong>de</strong> RédactionLiliane FonvieilleComité <strong>de</strong> rédactionBrigitte Barthélémy<strong>La</strong>ure Cay<strong>la</strong>François DavauxCharlotte MandrouxRomain RenardEric SerranoVOTRE RENDEZ-VOUS“LA VITICULTURETUREBIODYNAMIQUE :PRINCIPES &PRATIQUES”Conférence organisée parles étudiants <strong>du</strong> DNOE <strong>de</strong>Toulouse26 avril 2001 - 14 H 00amphi Prun<strong>et</strong> à L’ENSATEntr<strong>et</strong>ien <strong>du</strong> solL’état sanitaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> parcelle est fortement lié au typed’entr<strong>et</strong>ien <strong>du</strong> sol. Les îlots enherbés présentent <strong>de</strong>sproportions <strong>de</strong> parcelles saines beaucoup plusimportantes. Ce critère peut être relié à une capacitéd’intervention plus rapi<strong>de</strong> dans <strong>la</strong> parcelle, <strong>et</strong> unevigueur moins importante conférée par l’enherbement.Figure n°5 : Répartition <strong>du</strong> type d’entr<strong>et</strong>ien <strong>du</strong> sol sur leGail<strong>la</strong>cois4Action réalisée avec le soutien <strong>de</strong> l’ANDA - Ce bull<strong>et</strong>in ne peut être multiplié que dans son intégralité<strong>la</strong> <strong>grappe</strong> d’Autan n° 32


DOSSIERETUDE DES CALENDRIERS DE TRAITEMENT APPLIQUÉS CONTRE LE MILDIOUDate <strong>de</strong>s premières interventions <strong>et</strong> positionnement <strong>de</strong>s systémiques<strong>La</strong> figure n°6 montre le caractère particulièrement important <strong>de</strong> <strong>la</strong> date d’application <strong>de</strong>s premierstraitements, <strong>et</strong> ce indépendamment <strong>du</strong> type <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>it utilisé : l’application trop précoce <strong>du</strong> premiertraitement (date antérieure à début mai) n’est pas discriminatoire <strong>de</strong>s parcelles saines ou atteintes. Dansl’échantillon analysé, c<strong>et</strong>te application vise plus souvent l’excoriose que le mildiou. Le positionnement <strong>du</strong><strong>de</strong>uxième traitement souligne un certain basculement entre parcelles saines <strong>et</strong> atteintes. C<strong>et</strong>te premièreanalyse m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce <strong>la</strong> bonne efficacité d’un traitement lorsqu’il a été effectué dans l’intervalle <strong>du</strong> 11 au15 mai. Dès le troisième traitement, l’eff<strong>et</strong> “date d’application” s’estompe <strong>et</strong> paraît moins marqué ; uneanalyse plus fine <strong>de</strong>s calendriers est nécessaire pour différencier les niveaux d’attaque.Figure n°6 : Date <strong>de</strong>s trois premières interventions contre le mildiou sur Gail<strong>la</strong>c (% réponse)Afin <strong>de</strong> mieux appréhen<strong>de</strong>r l’inci<strong>de</strong>nce <strong>du</strong> positionnement <strong>de</strong>s différents traitements, nous avons analysé <strong>la</strong>date d’application <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its systémiques (plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s réponses) par rapport aux <strong>de</strong>uxcontaminations majeures intervenues les 26 mai <strong>et</strong> 9 juin.* concernant <strong>la</strong> contamination <strong>du</strong> 26 mai, une majorité <strong>de</strong>s systémiques ont été positionnés moins <strong>de</strong> 12jours avant <strong>la</strong> pluie sur les parcelle saines. En revanche, sur les parcelles décrites comme atteintes, c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>endance est inversée : une majorité <strong>de</strong>s systémiques censés protéger <strong>de</strong> <strong>la</strong> contamination ont été appliquésplus <strong>de</strong> 12 jours avant <strong>la</strong> pluie, c’est à dire avant le 14 mai. Les 60 mm <strong>de</strong> pluie enregistrés le 26 mai n’ontsemble-t-il pas permis aux systémiques en fin <strong>de</strong> rémanence, d’assurer une bonne protection <strong>de</strong> <strong>la</strong> vigne* concernant les contaminations <strong>de</strong> début juin, si l’on r<strong>et</strong>rouve une <strong>la</strong>rge majorité <strong>de</strong> parcelles protégées àmoins <strong>de</strong> 12 jours, il n’en <strong>de</strong>meure pas moins que sur les parcelles atteintes, 40 % sont encore à plus <strong>de</strong> 12jours en terme <strong>de</strong> protectionC<strong>et</strong>te analyse montre l’importance <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> renouvellement en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte pression, mais aussi <strong>de</strong>forte sensibilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte. Les pluies importantes <strong>et</strong> répétitives <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin mai <strong>et</strong> <strong>du</strong> début juin ont favoriséd’une part le lessivage <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its <strong>de</strong> contact, mais également une rapi<strong>de</strong> dilution <strong>de</strong>s systémiques dans lesjeunes pousses.L’efficacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> protection en c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> forte pression <strong>et</strong> forte pousse végétative, semb<strong>la</strong>it, ainsi,passer par une ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong> renouvellement.RYTHMED’ APPLICATIONDES TRAITEMENTS<strong>La</strong> figure n°7 illustre le raccourcissement ou l’allongement <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>nces constaté en moyenne sur parcellessaines ou atteintes entre chacun <strong>de</strong>s traitements. Les chiffres indiqués correspon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> proportion <strong>de</strong>straitements systémiques renouvelés à plus <strong>de</strong> 14 jours tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagne.En début <strong>de</strong> campagne (1er <strong>et</strong> 2ème traitement), une majorité d’exploitations applique <strong>de</strong>s dé<strong>la</strong>is <strong>de</strong>renouvellement supérieurs à 14 jours (liés avant tout à un risque mildiou peu important).5 <strong>La</strong> <strong>grappe</strong> d’Autan n° 32


Par <strong>la</strong> suite, on observe que le raccourcissement <strong>de</strong>sca<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> traitement concerne l’ensemble <strong>de</strong>sparcelles, qu’elles soient ou non atteintes <strong>de</strong>mildiou.En moyenne, on rencontre <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>nces supérieuresà 14 jours dans 20 à 30 % <strong>de</strong>s cas.Globalement, l’intervalle entre <strong>de</strong>ux traitements estraccourci <strong>de</strong> près <strong>de</strong> quatre jours tout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong>saison, ce dès <strong>la</strong> troisième application, réalisée leplus souvent <strong>la</strong> troisième déca<strong>de</strong> <strong>de</strong> mai, dès que lemildiou s’est montré très présent sur le terrain.Cependant, en cours <strong>de</strong> saison, on remarque unedifférence n<strong>et</strong>te entre parcelles saines <strong>et</strong> atteintes,lors <strong>du</strong> renouvellement <strong>du</strong> cinquième traitement.DOSSIERFigure n°7 : Evolution en % <strong>de</strong>s traitements systémiquesappliqués à <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>nces supérieures à 14 joursau long <strong>de</strong> <strong>la</strong> campagnePlus <strong>de</strong> 30 % <strong>de</strong>s parcelles atteintes, présentent un dé<strong>la</strong>i <strong>de</strong> renouvellement <strong>de</strong>s applications supérieur à 14jours. Seules 17 % <strong>de</strong>s saines sont dans ce cas là. C<strong>et</strong> allongement inapproprié <strong>de</strong>s ca<strong>de</strong>nces intervient mijuin, moment correspondant à un fort développement <strong>du</strong> mildiou. Il explique ainsi en partie les mauvaisrésultats observés par <strong>la</strong> suite.Doses appliquées<strong>La</strong> dose appliquée lors <strong>de</strong>s traitements, semble également jouer un rôle déterminant. En début <strong>de</strong> saison, lesous-dosage est <strong>la</strong>rgement majoritaire (<strong>du</strong> fait <strong>de</strong>s traitements excoriose <strong>et</strong> <strong>du</strong> faible volume <strong>de</strong> végétation).En revanche, dès le troisième traitement, une forte majorité <strong>de</strong>s applications est réalisée à pleine dosehectare (dans plus <strong>de</strong> 80 % <strong>de</strong>s cas). Un surdosage <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its, le plus souvent dû à l’adjonction d’un<strong>de</strong>uxième, voire d’un troisième ainti-mildiou, apparaît même dans certaines situations. Il est plusfréquemment pratiqué sur les parcelles atteintes, vraisemb<strong>la</strong>blement pour tenter <strong>de</strong> contrôler l’état sanitaire<strong>de</strong> celles-ci. Si l’on s’intéresse tout <strong>de</strong> même aux sous-dosages réalisés au cours <strong>de</strong>s 3ème <strong>et</strong> 4èm<strong>et</strong>raitements, une différence apparaît entre parcelles saines <strong>et</strong> atteintes. A chaque contamination, on notequ’au final, une majorité <strong>de</strong>s parcelles ayant subi un sous-dosage est décrite comme atteinte en fin <strong>de</strong>campagne.CONCLUSIONAu cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te enquête, nous avons tenté <strong>de</strong> faire ressortir les principaux facteurs responsables <strong>de</strong>l’épidémie observée. Sur <strong>la</strong> base <strong>de</strong>s résultats enregistrés, il ressort qu’aucun d’entre-eux ne perm<strong>et</strong>d’expliquer à lui seul les différentiels d’épidémies plus ou moins forts constatés. Les critères relevés commefavorisant l’expression <strong>de</strong> l’épidémie <strong>du</strong>rant c<strong>et</strong>te campagne restent, somme toute, <strong>et</strong> fort heureusement,connus <strong>de</strong> longue date. L’analyse <strong>de</strong>s calendriers <strong>de</strong> traitements est riche d’enseignements. Il apparaîtc<strong>la</strong>irement qu’un premier traitement bien positionné en début d’épidémie montre une bonne efficacité.Convenablement renouvelé, il joue un rôle déterminant dans le contrôle ultérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Compte-tenu<strong>du</strong> faible développement végétatif au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison, un léger sous dosage <strong>de</strong>s matières actives semb<strong>la</strong>itpossible, mais il s’avère responsable d’une baisse d’efficacité lorsqu’il a été pratiqué <strong>de</strong> manière excessivepar <strong>la</strong> suite. Le fameux triptyque “bon pro<strong>du</strong>it, à <strong>la</strong> bonne dose, au bon moment” caractérisant <strong>la</strong> lutteraisonnée a été, en c<strong>et</strong>te campagne 2000 plus que jamais mis en exergue : les résultats <strong>de</strong> notre enquêtemontrent que ces trois critères auxquels on peut aisément ajouter celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> pulvérisation mêmes’il ne ressort pas c<strong>la</strong>irement <strong>de</strong> notre questionnaire, ont joué un rôle déterminant dans <strong>la</strong> performance <strong>de</strong> <strong>la</strong>protection engagée. Toute défail<strong>la</strong>nce <strong>de</strong> l’un ou l’autre <strong>de</strong> ces critères, a pu entraîner une baisse d’efficacité<strong>de</strong> <strong>la</strong> protection qui, dans les conditions parasitaires très fortes que nous avons connues, fut immédiatementsanctionné par un état sanitaire détérioré plus ou moins facile à contrôler par <strong>la</strong> suite.Nous tenons à remercier l’ensemble <strong>de</strong>s vignerons ayant participé à c<strong>et</strong>te enquête,sans qui ce travail n’aurait pu voir le jour.Contact : Eric Serrano - ITV Midi-PyrénéesTél. 05.63.41.01.54.<strong>la</strong> <strong>grappe</strong> d’Autan n° 32 6


LA VIE DU GISL’EUTYPIOSELA MALADIE ET LES MOYENS DE LUTTEL’eutypiose, ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> dépérissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> vigne, est toujours présente dans nos vignobles. Sa gravité dépend<strong>de</strong>s conditions climatiques, <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies <strong>de</strong> taille, <strong>de</strong> l’âge <strong>du</strong> vignoble <strong>et</strong> aussi <strong>du</strong> cépage :Mauzac, Négr<strong>et</strong>te, Chasse<strong>la</strong>s, Ugni-B<strong>la</strong>nc étant parmi les plus sensibles, alors que Duras, Gamay <strong>et</strong> surtoutMerlot sont considérés peu sensibles.Elle est <strong>du</strong>e à un champignon parasite, Eutypa <strong>la</strong>ta, qui infecte le tronc <strong>et</strong> les bras <strong>de</strong>s souches, <strong>et</strong> provoque àdistance, au niveau <strong>de</strong>s parties herbacées, <strong>de</strong>s symptômes caractéristiques - ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> croissance, nécrosefoliaire, <strong>de</strong>ssèchement <strong>de</strong>s inflorescences - pouvant con<strong>du</strong>ire à <strong>la</strong> mort d’un bras ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> souche.Aujourd’hui, il n’existe pas <strong>de</strong> traitement curatif capable <strong>de</strong> détruire le parasite présent dans le cep. Des moyens<strong>de</strong> lutte pratique, prophy<strong>la</strong>ctique <strong>et</strong> préventive, doivent être impérativement développés <strong>et</strong> mis en oeuvre, pourlimiter <strong>la</strong> dissémination <strong>de</strong>s ascospores <strong>du</strong> champignon parasite (élimination <strong>de</strong>s bois morts, <strong>de</strong>struction <strong>de</strong>s tas<strong>de</strong> souches...) <strong>et</strong> pour éviter l’infection <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ies <strong>de</strong> taille (taille tardive, traitement fongici<strong>de</strong>...). Le recépage, <strong>et</strong>éventuellement le regreffage, constituent les seuls moyens pour restaurer une souche atteinte par <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die.OÙ EN EST LA RECHERCHE ?Les objectifs <strong>de</strong>s <strong>la</strong>boratoires impliqués dans <strong>la</strong> recherche sur l’eutypiose, concernent l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> biologie <strong>et</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> génétique <strong>du</strong> champignon parasite, afin <strong>de</strong> mieux comprendre son mo<strong>de</strong> d’infection <strong>et</strong> <strong>de</strong> colonisation, <strong>et</strong><strong>la</strong> recherche <strong>de</strong>s fongici<strong>de</strong>s à systémie <strong>de</strong>scendante, capables <strong>de</strong> migrer dans le cep.A l’ENSAT, nous nous sommes efforcés <strong>de</strong> comprendre les interactions entre <strong>la</strong> vigne <strong>et</strong> Eutypa <strong>la</strong>ta. Nousavons pu montrer que le champignon agissait à distance par l’intermédiaire d’une toxine, l’eutypine (figuren°1). Ce composé toxique synthétisé par le champignon, transporté par <strong>la</strong> sève, pénètre dans les cellules, affectele fonctionnement cellu<strong>la</strong>ire <strong>et</strong> entraîne le développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die. Le fait qu’un pied ma<strong>la</strong><strong>de</strong> une année nemanifeste pas <strong>de</strong> symptômes l’année suivante, peut être expliqué par une modification <strong>de</strong> <strong>la</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> <strong>la</strong>toxine par le champignon.Figure n°1 : Structure chimique <strong>de</strong> l’eutypineUn moyen <strong>de</strong> rendre <strong>la</strong> toxine inactive a été récemment découvert, <strong>et</strong> un gène codant pour un enzyme <strong>de</strong>détoxication a été isolé <strong>et</strong> intro<strong>du</strong>it dans <strong>la</strong> vigne. Aujourd’hui, <strong>de</strong>s clones exprimant ce gène <strong>et</strong> capables <strong>de</strong>résister à <strong>de</strong>s doses élevées d’eutypine sont cultivés en serre. Ces p<strong>la</strong>ntes modèles seront infectées par lechampignon <strong>et</strong> leur résistance évaluée en vue <strong>de</strong> préciser le rôle <strong>de</strong> <strong>la</strong> toxine.<strong>La</strong> lutte contre l’eutypiose prendra encore <strong>du</strong> temps <strong>et</strong> <strong>de</strong>vra faire appel à <strong>la</strong> fois à <strong>de</strong>s approchesprophy<strong>la</strong>ctiques, préventives <strong>et</strong> chimiques. Elle passera par une meilleure connaissance <strong>de</strong>s interactions vigne -Eutypa <strong>la</strong>ta <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mécanismes <strong>de</strong> défense <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte, à partir <strong>de</strong>squels <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> lutte efficaces <strong>et</strong>respectueuses <strong>de</strong> l’environnement pourront être développées.Contacts : Jean-Paul Roustan - Valérie Legrand (Doctorat) - Jean FallotINRA/INP - ENSAT - UMR 90 “Biotechnologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> vigne”Tél. 05.62.19.35.70.<strong>La</strong> <strong>grappe</strong> d’Autan n° 327

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