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Numéro 2/2001 (.pdf) - FOD Sociale Zekerheid

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BIBLIOGRAPHIEne plus avoir une place à part entière dans le futur de cette société. De ce fait, ellesse sentent en insécurité et sont très méfiantes à l’égard des institutions de cettesociété. Dans une large mesure, la contribution que fournit l’Etat-providence à lacohésion sociale est ainsi réduite à néant. Si l’on regarde les chiffres disponibles, onne peut que difficilement parler d’une dualité socioéconomique de la société. Ilexiste cependant une évidente dualité socioculturelle entre les individus fortementqualifiés et faiblement qualifiés. <strong>Sociale</strong>ment et culturellement, ceux-ci vivent dansdes mondes différents.Par ailleurs, il n’est pas tellement évident de savoir comment aborder ce malaise. Ilexiste une demande claire de dignité et de reconnaissance. Une demande de sécuritéqui, pour le moins, est en partie une demande de sécurité et d’implication sociales.Tout cela se traduit par une question d’égalité accrue, de redistribution et derépartition des chances (3). Mais c’est précisément cela qui révèle très clairement lacrise de légitimité de l’Etat-providence. Un grand nombre de personnes, surtoutparmi les socialement plus faibles, ne voient plus le lien entre solidarité, dignité etjustice d’un côté, et l’Etat-providence, la sécurité sociale, le rôle redistributeur despouvoirs publics de l’autre. D’une part, le projet Etat-providence et, d’autre part,l’effort en vue d’égalité et de solidarité, dérivent en s’éloignant l’un de l’autre. Et cen’est pas de bonne augure, car que reste-t-il de l’Etat-providence si l’on en soustraitl’effort d’égalité et l’effort de justice sociale : une complexité sans cœur.Un élément important de l’idéologie qui sert aujourd’hui à répondre au malaise despersonnes défavorisées, consiste en une forme crue, soupçonneuse de l’individualisme.Le malaise ressenti se traduit en une image de méfiance vis-à-vis del’homme. Celle-ci s’exprime dans l’opinion que chacun ne poursuit que son propreintérêt et que des valeurs comme solidarité et justice ne sont, dans le meilleur descas, que des principes creux et, dans le pire des cas, la justification hypocrite derrièrelaquelle se cache la recherche de l’intérêt propre pour mieux pouvoir faire ceque l’on veut. Cette sorte de représentation de l’homme diminue les chances d’unedisposition à la solidarité. Elle mène plus facilement à la position selon laquelle chacunn’a qu’à assumer ses propres faiblesses et bêtises. En d’autres termes, elle va fortementà l’encontre de la solidarité et de la solidarité dans le risque.La société de la connaissance ne produit naturellement pas que des personnes défavorisées,pas seulement des personnes faiblement qualifiées, mais aussi des personnesfortement qualifiées. Celles-ci sont mieux informées. Notre généralisation d’enseignementlaisse pénétrer le savoir jusque dans la vie quotidienne et veille, parexemple, à ce que les individus très qualifiés vivent en moyenne plus sainement,plus vieux et plus longtemps en bonne santé que les individus peu qualifiés. C’estpourquoi, dans ce groupe également, naît une tendance à amoindrir l’effort d’égalité(4). Ils savent que, pour eux, les risques de chômage, de maladie et de dépendancedes soins sont plus faibles. Leur propre intérêt bien compris ne les rend pas aussifacilement que jadis enclins à la solidarité.(3) Anton Derks, Individualisme zonder verhaal, Bruxelles, VUBpress, 2000.(4)4 J. van den Berg et al., Solidariteitsvoorkeuren t.a.v. ziektekostenverzekering, Maandberichtgezondheidsstatistiek, 1985, dans les p. 5, 8, 15-16, sont cités les effets négatifs du statut socioéconomiquesur la solidarité dans le risque.475

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