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Numéro 2/2001 (.pdf) - FOD Sociale Zekerheid

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BIBLIOGRAPHIEde Herman Deleeck est un livre post-crise. Il jette un regard rétrospectif sur 25années dites de crise de l’Etat-providence et constate, avec un plaisir non dissimulé,que l’édifice tient toujours. A y regarder de près, les attaques agressives du néolibéralisme,personnifiées en Europe par Madame Thatcher (dont certains se souviennentpeut-être encore) n’ont laissé que très peu de traces. L’Etat-providence se fortifie.L’idéologie ou la couleur spécifique des coalitions gouvernementales ne semblentpas exercer sur lui une très grande influence.L’Etat-providence paraît avoir évolué pour se muer en un type de société durable,en mesure de garantir une grande prospérité et d’organiser une redistribution relativementéquitable. Comparé à d’autres types de sociétés, y compris parmi les pays àfort développement économique, l’Etat-providence réussit assez bien à concrétisernos attentes de prospérité, de justice et de dignité individuelle et à préserver leuréquilibre réciproque. L’un des grands mérites du nouveau livre de Herman Deleeckréside dans le fait qu’il démontre tout cela une nouvelle fois de manière rationnelle,documentée, convaincante et détaillée. Ma propre admiration et implication pourl’Etat-providence ont été dans une large mesure inspirées par l’oeuvre de HermanDeleeck. Dans notre pays, ceci vaut pour beaucoup de personnes, y compris pourceux qui n’ont jamais étudié sous la houlette du professeur Deleeck à l’Université.Son nouvel ouvrage démontre clairement que l’Etat-providence reste un passionnantobjet d’étude. La validité et le sérieux scientifiques de ce gros volume n’empêchentcependant pas l’émotion. Pour Deleeck, l’Etat-providence n’est manifestement pasqu’un objet : c’est un projet. C’est une forme d’engagement dans le monde, pas seulementaxé sur la répartition de la richesse dans les pays prospères, mais encore surl’ordonnance de la vie en commun dans les pays pauvres qui visent la prospérité etla justice.Contrairement à ce que l’on a prétendu pendant quelques décennies, l’Etat-providencen’est pas menacé de faillite du fait de son échec. C’est ce que je retiens de celivre, et ce diagnostic rend ainsi caduque une bonne part de la littérature sur la“crise de l’Etat-providence”. Pourtant, j’aimerais saisir cette occasion pour formulerune critique, non tant sur le livre, mais bien sur l’étude de l’Etat-providence engénéral. Par la même occasion, je tente de répondre à la question : “comment poursuivrele travail de Deleeck ” ?Selon Herman Deleeck, l’Etat-providence serait le résultat de deux objectifs : garantirla prospérité matérielle et promouvoir les chances d’épanouissement. Laréflexion sur l’Etat-providence partait et part habituellement de l’hypothèse que laprospérité matérielle s’accompagne automatiquement d’opportunités d’épanouissement.La plus grande majorité des livres et des articles sur l’Etat-providence traitentessentiellement d’argent et de budgets et de la manière de fixer et de répartir cessommes. Le livre de Deleeck : « De architectuur van de welvaartsstaat opnieuwbekeken “, n’est pas une exception. L’épanouissement de l’homme y est, quelquepeu obligatoirement, mentionné comme objectif de l’Etat-providence en mêmetemps que l’augmentation de la prospérité ; en réalité, l’on admet communémentque cet épanouissement découle automatiquement de cet accroissement de prospérité.Aujourd’hui, cette hypothèse vole probablement en éclats.473

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