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Numéro 2/2001 (.pdf) - FOD Sociale Zekerheid

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REVUE BELGE DE SECURITE SOCIALE - 2e TRIMESTRE <strong>2001</strong>408L’avenir est à la concurrence, à l’esprit d’entreprise, à l’innovation et aux nouvellestechnologies. Il faut utiliser au mieux le grand marché dynamique et flexible, libéréde ses entraves à la croissance. D’un autre côté, un vocabulaire biologique estemployé. Il faut libérer les PME des contraintes qui les asphyxient et les réseauxtranseuropéens sont les artères nourricières du grand marché. L’UE paraît malade deson chômage, tout comme elle paraît malade de ses finances publiques. Au chômage,la Communauté souhaite apporter un remède conforme à son diagnostic. Quantaux finances publiques, elles doivent être assainies. La croissance ne peut être soutenueque sur une base saine et stable, c’est-à-dire grâce à une gestion budgétairehygiénique et des dépenses sociales publiques raisonnables. Tout en étant chargéd’un contenu idéologique fort, le discours communautaire se veut consensuel. Dansce but, les objectifs politiques et les moyens d’y parvenir sont souvent confondus.En effet, lorsqu’il est question de croissance, de stabilité des prix, de niveau d’emploiélevé et de prospérité sans donner plus de contenu à ces notions, comment nepas être d’accord ? Le débat politique devrait porter davantage sur les moyens d’atteindreces objectifs. Pour sa part, l’Union européenne a choisi une politique del’offre. Cette orientation vise à inciter les investisseurs à investir (140). L’inflationdoit être maintenue à moins de 3 % par an, des déficits budgétaires à 0-1 % de PIB,des taux d’intérêt à court terme collés au marché et des coûts du travail abaissés.Malheureusement, ces dispositions politiques ne souffrent pas le débat. Le désir del’UE est d’émettre un discours consensuel, émancipé de tout conflit qui pourraitmenacer l’intégration européenne.Pourtant, le débat est nécessaire à la conduite de la politique économique. Il doitnous permettre de choisir le type de société que nous voulons. Aujourd’hui, sous lejoug d’un néo-darwinisme social, qui fait le tri parmi les hommes entre les gagnantset les perdants, le sentiment d’impuissance et d’insécurité se répand. Une sociétéduale émerge. On assiste de ce fait au développement “ d’une énorme sous-classede serviteurs pour agrémenter la vie et les loisirs des couches solvables. […] Lacréation d’emploi n’a plus pour fonction d’économiser du temps de travail àl’échelle de la société, mais de gaspiller du temps de travail pour le plus grandagrément d’une minorité de nantis ” (141). Acceptons-nous une société qui abandonnel’idéal d’égalité ? Comment se fait-il que la question de la redistribution desrevenus ne soit pas abordée au niveau européen ? L’UEM est un système fragile etincomplet. D’abord, il ne permet pas aux Etats membres de réagir de façon concertéeen cas de crise grave (142). Ensuite, la participation démocratique à l’UEMest très limitée. Enfin, il n’y a même pas lieu de choisir un arbitrage de politique économique,vu que la politique à suivre est inscrite en toutes lettres dans le traité.Cette politique, fixée il y a dix ans, sera-t-elle optimale dans vingt ans ? Avant quel’euro ne devienne véritablement un instrument au service de l’emploi, beaucoupde questions devront être posées et beaucoup de modifications apportées au fonctionnementactuel de la Communauté européenne.(140) Selon le théorème d’Helmut Schmitt, “ les profits d’aujourd’hui sont les investissements dedemain et les emplois d’après-demain ’’.(141) Gorz A., op. cit.(142) Cf. Commelin B., “ l’euro au cœur de l’Europe ”, in De La Serre F., Lequesne C. (dir.), 1998,Quelle union pour quelle Europe : L’après traité d’Amsterdam, Bruxelles, Complexe, pp. 19-42.

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